Roanne Eco n°17 - Juin 2006
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Roanne Eco n°17 - Juin 2006
N°17 - Juin 2006 - 2,50 € ROANNE ECO Magazine de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais DOSSIER : International, des passeports pour l’export SERVICES : AIS en ordre de marche Biennale Textile : stratégies gagnantes Nathan Gabay, pdg de la société roannaise Jo’Ben, présidera cet évènement attendu par les professionnels du textile-habillement. E NTREPRISES Financer vos investissements et vos projets de développement Accompagner vos opérations de Commerce International Optimiser la gestion de votre poste Clients www.clientelis.bnpparibas.fr Gérer vos comptes sur Internet www.bnpnet-entreprises.com R ENCONTRONS - NOUS BNP PARIBAS Direction Entreprises 61, rue Jean Jaurès - 42300 ROANNE Tél. 04 77 44 03 70 Venez vous sensibiliser aux Technologies de l’Information Dirigeants d’entreprises, la CCI du Roannais propose, pour vous et vos collaborateurs, 12 modules de sensibilisation* de 2 heures sur les thèmes suivants : 1 Sécurité et confidentialité de votre poste informatique lorsque vous surfez (virus, espions...) Lundi 12 juin 2006 12h-14h15 6 Imagerie numérique (formats de fichier, photo numérique, scanners, retouche d’images...) Lundi 26 juin 2006 12h-14h15 2 Comment chercher sur Internet ? Annuaires et moteurs. Google : syntaxe et astuces. Jeudi 22 juin 2006 12h-14h15 7 Pourquoi, comment et avec qui créer son site Internet (hébergement, référencement...) Lundi 3 juillet 2006 12h-14h15 8 Téléphonie sur Internet et outils audio/vidéo gratuits sur le Net Jeudi 15 juin 2006 12h-14h15 Lundi 10 juillet 2006 12h-14h15 9 Les nouveaux outils de la mobilité (cartes 3G, smartphones, assistants personnels...) Jeudi 6 juillet 2006 12h-14h15 10 Les gratuiciels (tous les logiciels “gratuits” disponibles sur le net classés par catégorie) Jeudi 8 juin 2006 12h-14h15 3 Comment surveiller sur Internet ? Agents de recherche et fils d’info. Jeudi 29 juin 2006 12h-14h15 4 Concurrents, fournisseurs, clients, prospects, votre entreprise et les autres. Trouver sur Internet les informations pour votre business. Lundi 19 juin 2006 12h-14h15 5 Signature électronique et télé-procédures Lundi 17 juillet 2006 12h-14h15 (*) Programme détaillé : http://www.roanne.cci.fr (rubrique TIC). Lieu : CCI du Roannais - Espace Numérique Entreprises - Tarif : 10 euros par module (Repas compris). Nombre de places : au maximum 12 personnes (1 PC par personne). Inscription et renseignements : Bruno Demont - 04 77 44 54 95 - [email protected] ROANNE ÉCO N°17 JUIN 2006 SOMMAIRE 4 5 6 Réalisation : Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais 4, rue Marengo 42334 Roanne Cedex Tél. : 04 77 44 54 64 Fax : 04 77 72 17 17 www.roanne.cci.fr E-mail : [email protected] Commission paritaire : 0307 B 05950 ISSN 1632-9406 Directeur de la publication : Robert Barriquand Interview Rédactrice en chef : Elisabeth Ballery Secrétaire de rédaction : Claudine Auboyer Rédaction : Frédéric Thomasson, Agence de presse be.presse Collaboration : Béatrice Perrod-Bonnamour Publicité : Elisabeth Frémont, Danièle Rollet Tél. : 04 77 44 54 64 Distribution : La Poste INTERVIEW 10 12 17 17 P. International 24 ACTUALITÉS CRÉATION-REPRISE 39 COMMERCE Joué Club Roanne fait des bonds P. Rhône-Alpes Économie 26 HAUT DE GAMME Leblanc, l’huile des huiles SERVICES AIS en ordre de marche 28 TOURISME Les barrages font leur festival 29 ENVIRONNEMENT Eaux-Vives Skywater apprivoise les nuages 30 MULTIMÉDIA Media’Help soigne les ordinateurs DOSSIER Le doux appel de Londres 25 27 PRODUITS International : Des passeports pour l’export Seules 100 000 PME françaises vendent produits et services au-delà des frontières hexagonales. Le dispositif “Cap Export”, mis en place par l’État, apporte des aides concrètes au développement international. Photos : Thierry Beguin. Crédits photos : UIT de Roanne et régions. Musée des Beaux Arts et d’Archéologie J. Déchelette. Tous droits réservés. Reproduction interdite sauf accord de la direction de Roanne Eco Flashage, impression, façonnage et routage : Imprimerie Chirat 42540 St-Just-La-Pendue ÉDITORIAL Nathan Gabay, président de la Biennale Textile 2006 6 P. CONJONCTURE 32 ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Le territoire du Grand Roanne 36 CULTURE Cent ans d’explorations dessinent le désert Peintures murales révélées 39 RHÔNE-ALPES ÉCONOMIE La région joue la carte de l’innovation La collaboration entre recherche, entreprises et universités se trouve aujourd’hui confortée par la labellisation de 15 pôles de compétitivité en région Rhône-Alpes. Responsabilité Civile des Dirigeants d’Entreprise et Mandataires Sociaux ou d’Association Assurez votre protection et celle de votre partrimoine personnel Dirigeant ou mandataire social, il est désormais impératif de vous protéger Chaque jour, pour votre entreprise ou association, vous prenez de nombreuses décisions dans l’exercice de votre fonction de dirigeant ou mandataire social. Savez-vous que ces décisions sont susceptibles d’engager votre responsabilité civile personnelle ? Législation de plus en plus complexe, jurisprudence plus abondante, recherche croissante de responsabilité... vous exposez, sans en être toujours conscient, votre patrimoine personnel, et parfois celui de votre conjoint ! Face à ces évolutions, il est devenu impératif d’anticiper en souscrivant un contrat d’assurance qui vous protège efficacement des conséquences de votre responsabilité. C A B I N E T J.P. DESCOMBES Espace St Louis - Rue A. Raffin BP 50 - 42300 ROANNE Tél. 04 77 71 67 67 - Fax 04 77 44 92 77 E-mail : [email protected] ROANNE ÉCO JUIN 2006 3 CONJONCTURE L’emploi dans le Roannais Évolution des demandeurs d’emplois(*) dans l’arrondissement de Roanne (*) Demandeurs d’emplois inscrits en catégorie 1. Chiffres en fin de trimestre. Source : DDTEFP. Évolution des offres d’emplois(*) sur l’arrondissement de Roanne (*) Toutes offres d’emploi confondues quelque soit le type et la durée du contrat, enregistrées par l’ANPE. Source : ANPE. Évolution du taux de chômage dans la zone d’emploi de Roanne (arrondissement de Roanne + cantons Thizy et Amplepuis) Données au 31 décembre de chaque année. Le taux de chômage est le rapport (en %) entre une estimation du nombre de chômeurs, au sens du Bureau International du Travail (BIT), et la population active estimée au lieu de résidence. À tout niveau géographique, les taux de chômage sont des indicateurs statistiques dont l’estimation fait l’objet de révisions périodiques. La dernière révision date de fin 1998, ce qui crée une rupture statistique à cette date. Source : INSEE (série de décembre 1998 à décembre 2005, disponible le 6 mars 2006). 4 ROANNE ÉCO JUIN 2006 Situation de l’emploi en Roannais Comme le montrent les trois tableaux, l’ensemble des indicateurs portant sur l’emploi évolue favorablement : le nombre de demandeurs d’emplois inscrits en catégorie 1 sur l’arrondissement de Roanne recule : - 9,5% entre mars 2006 et mars 2005. Cette baisse est similaire à celle enregistrée dans la Loire (-9,6%) et en Région Rhône-Alpes (-9,9%), mais supérieure au chiffre national (-7,5%) ; les offres d’emplois enregistrées par l’ANPE sur l’arrondissement de Roanne continuent de progresser : 6073 offres enregistrées en 2003, 6598 en 2004, et 6726 en 2005. Le premier trimestre 2006 enregistre, quant à lui, une progression des offres de plus de 26% par rapport au premier trimestre 2005 ; le taux de chômage sur le bassin d’emploi de Roanne (arrondissement de Roanne + cantons de Thizy et Amplepuis dans le Rhône) continue de reculer avec un taux de 8,3% en décembre 2005 égal à celui de Rhône-Alpes. Le bassin d’emploi de Roanne est le seul à afficher, sur l’année écoulée, une baisse aussi sensible (- 1 point entre décembre 2004 et décembre 2005). En effet, les évolutions constatées au niveau départemental, régional ou national oscillent entre - 0,4 point et - 0,5 point au cours de la même période. Dans les prochains mois, cette tendance positive devrait perdurer avec les projets de développement qui émergent dans le Roannais : Transcom : 560 emplois aujourd’hui, avec une projection à 650 emplois ; STERIA : implantation début avril 2006, dans les locaux de la CCI, avec une projection à 60 emplois ; le centre pénitentiaire, avec une projection à 400 emplois, dont 250 directs en juin 2007 ; l’Établissement Spécialisé du Commissariat à l’Armée de Terre (ESCAT) avec 180 emplois en 2006 ; la création d’une zone logistique de 100 ha à Bonvers qui permettra d’accueillir dans un premier temps 50 nouveaux emplois en 2007. Sur ces seuls projets, un minimum de 800 emplois nouveaux est prévu sur la période 2006/2007. ÉDITORIAL Lucien Deveaux, nouveau président de l’Union des Industries Textiles Lucien Deveaux, président du conseil de surveillance de Deveaux SA, directeur général d’Armand Thierry et président de la CCI du Roannais, a été élu président de l’Union des Industries Textiles, le 17 mai dernier. À 65 ans, il prend ainsi la tête de l’ensemble des groupements professionnels patronaux du secteur textile habillement, qui représentent environ 1000 entreprises et 91000 emplois. Il entre aussi au comité exécutif du Medef et devient vice-président du Groupe des Fédérations Industrielles. Il livre ses premières réactions après l’élection. Qu’est-ce qui vous a incité à accepter ces fonctions ? Au moment où mon prédécesseur, Guillaume Sarkozy, quittait la profession textile, l’UIT souhaitait trouver une personnalité suffisamment disponible pour porter les problématiques de notre secteur, et cela à un moment clé pour ses entreprises. Car force est de reconnaître que l’évolution de l’industrie textile n’est pas très favorable : notre secteur perd chaque année 8 à 9% de ses emplois, et le moral dans certaines entreprises n’est pas au beau fixe. Mon nom a été cité et a fait l’objet d’un consensus. Comme je ne suis plus aussi indispensable qu’hier dans le groupe Deveaux grâce à la présence de mes enfants et d’un bon encadrement, j’ai pu accepter cette fonction. Quelle est votre vision du textile-habillement, et les grands défis sur lesquels devra se pencher l’UIT ? Pour moi, il y a deux textiles aujourd’hui : le textile habillement qui, pour être celui du XXIème siècle, doit être celui de la créativité, de l’innovation, de l’intelligence ; il s’agit d’une industrie avant tout culturelle, reflet de nos modes de vie, je dirais même de notre art de vivre en Europe, et que l’on aurait donc tort de négliger. Car un vêtement, même si on ne l’achète plus pour satisfaire des besoins primaires comme se protéger et tenir chaud, fait encore partie des produits de notre quotidien. Et s’il se rapproche des démarches d’achat qui sont celles que l’on observe par exemple pour la cosmétique, il gagne en valeur qui peut bénéficier aux entreprises européennes. Donnez un vêtement à une femme, s’il ne lui plaît pas, elle ne le portera pas. Certaines seront en prises dans des locaux modernes et adaptés à leur activité. Grâce à cette prise de risque, nous avons pu recevoir une implantation qui a généré plus de 500 emplois. C’est aussi de cette façon que, même dans un secteur réputé aussi difficile que le textile, le groupe Deveaux, depuis 1962, a pu passer de 100 à 600 personnes. Mais pour garder espoir, encore faut-il, bien sûr, que les conditions d’exercice instaurées par les pouvoirs publics ne soient pas pénalisantes. revanche prêtes à payer assez cher un produit qui jouera un effet séduction, et qui deviendra presque comme une deuxième peau. Il faut donc nous battre à un autre niveau que le prix, et travailler encore plus dans les directions de la création et de l’innovation. Et puis il y a un deuxième textile, le textile technique, basé sur les brevets, la recherche et la propriété intellectuelle, qui, lui aussi, est promis à un bel avenir et qui connaît un fort taux de croissance. Voici deux langages totalement différents du textile du XIXème siècle dont trop de responsables conservent l’image, et qu’il nous faut désormais parler si l’on veut conserver un avenir dans la profession. Pensez-vous que votre expérience en tant que président de la CCI du Roannais vous sera utile ? À Roanne comme dans la profession textile - mais c’est sans doute vrai en France en général - on a tendance à se croire plus malade qu’on ne l’est. Quand vous dites que le taux de chômage est ici devenu égal à la moyenne de Rhône-Alpes, personne ne vous croit. Nous avons, nous Français, beaucoup trop le sens du déclin. Le message qu’il faut continuer à porter au sein d’une CCI comme de l’UIT, c’est qu’un futur est possible, à condition de garder espoir et de créer ses propres voies d’avenir. C’était le sens, notamment, de l’investissement réalisé par la CCI du Roannais pour accueillir des entre- À cet égard, quelles sont les mesures que vous allez défendre en priorité au sein de l’UIT ? D’abord, je l’ai dit, transformer l’image d’une industrie du XIXème en celle du XXIème siècle. Et puis bien faire comprendre aux responsables publics que l’industrie textile est une industrie d’intelligence, de création, qui doit être, d’abord, bien protégée contre les copies, et ensuite pouvoir être prise en compte au même titre que la recherche. Dans notre secteur, les entreprises ne peuvent bénéficier que d’un crédit d’impôt de 100 K€ sur trois ans, quand les entreprises technologiques disposent d’un crédit d’impôt de 8 M€ par an ! Pourquoi une telle différence de traitement ? D’autant que je ne peux croire qu’un continent entier se désintéresse totalement du textile-habillement. Un dernier point dont il faut bien prendre conscience, c’est que la bataille que livre le textile depuis déjà plusieurs décennies est celle que vivra l’ensemble de l’industrie demain, y compris l’aéronautique. Il s’agit pour vous d’une bataille à l’échelle européenne ? Parfaitement ! Nous avons bien vu d’ailleurs à Roanne que le combat pour l’autoroute A89 s’est mené à ce niveau-là. De même, lorsque je veux faire passer l’idée de considérer la création comme de la recherche, on se heurte à un problème de directive européenne. L’avenir de la profession passera par des entrepreneurs qui croient en l’avenir et décideront d’investir. À côté de cela, les industriels européens ne doivent pas accumuler tous les handicaps de la terre par rapport aux autres pays compétiteurs. Nous avons des atouts - notre culture, notre art de vivre. Sachons les renforcer pour créer de la valeur, ici, en Europe. ROANNE ÉCO JUIN 2006 5 INTERVIEW Nathan GABAY, président de la Biennale Textile 2006 que cet événement tienne vraiment son rang de “Davos du textile”, que la réflexion soit très poussée. Nous bénéficierons au total d’une vingtaine d’interventions de grande valeur réparties en cinq tables rondes, toutes organisées en séance plénière, ce qui permettra à chaque participant de suivre l’intégralité des débats. Nous voulons que la discussion s’appuie sur des faits, sur des données précises. En quittant la Biennale, chaque congressiste se verra remettre une clé USB collectant des études sociologiques ou professionnelles présentées pendant ces deux jours. La 12ème Biennale Textile de Roanne rassemblera plus de 300 congressistes, les 20 et 21 juin prochains. Nathan Gabay, pdg de la société roannaise Jo’Ben, présidera cet événement attendu avec impatience par les professionnels du textile-habillement français et européens. Une vingtaine d’interventions de haut niveau tenteront de lever le voile sur “les stratégies gagnantes” des années à venir. Premier aperçu… - Pourquoi avoir choisi le thème des “stratégies gagnantes” ? - Aujourd’hui une - Quel ton souhaitez-vous donner à la Biennale ? - Nathan Gabay : J’aimerais que Propos recueillis par Frédéric Thomasson. 6 ROANNE ÉCO JUIN 2006 cette manifestation soit porteuse d’espoir. Notre métier est compliqué, mais il n’est pas sinistré, contrairement à ce que l’on peut entendre trop souvent. Il ne faut pas se voiler la face sur la complexité du textile-habillement, mais il ne faut pas non plus sombrer dans un défaitisme qui n’apporterait rien de bon. Cette Biennale aura pour objectif de montrer au plus grand nombre qu’il y a des opportunités à saisir dans tous les secteurs. - Quels seront les temps forts de cette 12ème édition ? - Nous avons effectué un impor- tant travail en amont en commandant plusieurs études sur chaque partie de la filière. Nous voulons entreprise est dans l’obligation de mettre en place de véritables stratégies pour avancer. Elle doit anticiper les évolutions au risque de voir ses concurrents le faire avant elle. La grande différence entre notre économie actuelle et celle des décennies précédentes, c’est que les cycles de vie des stratégies sont de plus en plus courts. Ce qui était vrai il y a cinq ans ne l’est plus forcément aujourd’hui, et la stratégie gagnante de INTERVIEW 2006 sera peut-être obsolète en 2009. L’important est de faire les bons choix au bon moment. Quel que soit le métier, les entreprises qui se portent bien sont celles qui ont la meilleure capacité d’analyse de leur environnement. - La bonne stratégie, c’est avant tout celle qui crée de la valeur ajoutée... - Bien entendu, mais encore faut-il se mettre en capacité de créer cette valeur ajoutée. Quelle que soit sa place au sein de la filière, une entreprise voit se présenter à elle des opportunités en matière de conception du produit, de fabrication, de sourcing, de transformation, de distribution, de merchandising... Nous essaierons notamment de donner des pistes de réflexion pour détecter les désirs cachés ne veut plus être noyé dans la de ce consommateur du XXIème masse mais au contraire se diffésiècle qui ne rencier des veut plus res- “La différenciation autres. La diffésembler aux renciation est autres, au profit est aujourd’hui aujourd’hui esd’une customisentielle. Si nous essentielle.” sation, d’une observons le appropriation retour de certains personnelle du produit. distributeurs vers des producteurs français, c’est tout simple- On parle souvent de stratégie ment qu’ils se sont aperçus du “hors-prix”. Est-ce une stra- qu’ils avaient pratiquement tous tégie gagnante ? les mêmes sources d’approvi- Absolument. Nous sommes sionnement à l’étranger et qu’ils passés d’une offre pléthorique ne parvenaient plus à se difféoù seul le prix faisait la différence, rencier. à une offre plus qualitative qui donne au consommateur un réel - C’est une chance pour une pouvoir de décision. Il existera région textile comme Roanne ? toujours du hard-discount, mais - Oui, à condition d’être créatifs, je crois que l’époque du “produit réactifs, performants. Une entrepar le prix et rien d’autre” est prise comme celle que je dirige, derrière nous. Le consommateur Jo’Ben, travaille encore à 50% Programme de la Biennale Textile 2006 18h00 : Alexandre Adler, Journaliste, Historien : “J’ai vu finir le monde ancien : lignes de forces et fractures, conséquences économiques”. Pierre-Jacques Brivet, Délégué Général Habillement Rhône-Alpes. . Intervenants : François Gadrey, Avance Diffusion : “Chercher, trouver, jeter… ne retenir que le meilleur !” ; Michel Troigros, Maison Troisgros : “Oser… imaginer… partager, un festival du goût : les saveurs acidulées” ; Alain Schimel, Président de Zilli : “L’envie de voir ailleurs : à la conquête de nouveaux territoires”. 21h00 : Show Mode “La mode sans frontières” Espace Fontalon - Halle André Vacheresse. 14h15/14h45 : Jean-Bernard Devernois, Devernois : “Sens et cohérence dans les stratégies gagnantes”. MARDI 20 JUIN (Théâtre) 17h30 : Ouverture de la Biennale par Nathan Gabay, Président de la Biennale 2006, Lucien Deveaux, Président de la CCI et Yves Nicolin, Député-Maire de Roanne. MERCREDI 21 JUIN (CCI du Roannais) 8h30/9h45 : VISION 2010 . Animation : Nathan Gabay, Président de la Biennale 2006 et Président de Jo’Ben ; Jean-Claude Lagarrigue. . Intervenants : Gérard Mermet, Francoscopie : “Évolutions sociologiques et arbitrage du consommateur en 2010” ; Pascal Morand, Institut Français de la Mode : “Les grandes tendances textiles en 2010”, Xavier Marin, Fédération de la Maille : “Éthique et valeurs en 2010”. 9h45/10h45 : DÉSIRS CACHÉS . Animation : Georges Cytron, Président de Cukier et Président de Mutex ; Jehan Quettier, Directeur Général d’Eurovet. . Intervenantes : Évelyne Chaballier, Institut Français de la Mode : “Les récentes études sur l’individualisation, la customisation, le sur-mesure” ; Ann-Charlotte Pasquier, Aubade : “La stratégie marketing et commerciale de la marque Aubade” ; Édith Keller, Carlin International : “Revendiquons la création, creusons l’écart ensemble : vous inspirer, vous émouvoir, vous provoquer”. 11h15/12h30 : IMAGINER L’INIMAGINABLE ! . Animation : Christian Cane, Président de Christian Cane ; 14h45/16h00 : “TOUT” MAKE OR NOT “TOUT” MAKE . Animation : Véronique Renucci, Présidente de Bel Maille ; Claude Levy-Rueff, Président de Brouardel Communication. . Intervenants : Lucien Deveaux, Groupe Deveaux : “Complémentarité des productions européennes et internationales” ; Rinze Koopmans, Uco Sportswear (Belgique) : “Alliance du groupe Uco avec le groupe Indien Raymond afin de proposer une gamme complète de denim et une capacité de production développée” ; Corinne Champagner Katz, Avocat à la Cour, spécialiste en Propriété Intellectuelle : “Délocalisation ? Comment éviter l’évasion des droits de création ? Protection légale et contractuelle”. 16h00/17h15 : ENVIES EN SCÈNES . Animation : Georges Lustigman, Président de La Mascotte ; Éric Mézin, Délégué Général de Unimaille - Uric. . Intervenants : Christophe Girardier, Asterop : “Stratégie de distribution : nouveaux concepts et vocation locale du point de vente : quelles nouvelles proximités créatrices de valeurs ?” ; Laure Klotchkoff, Interdéco : “Comment une typologie de consommatrices permet d’éclairer des choix de réseaux de distribution ?” ; Jean Duforest, Okaidi : “Vers un nouveau capitalisme responsable au service de l’homme, comment concilier exigences financières et humaines ?”. avec des façonniers roannais. Je le fais parce que, sur certains produits, ils sont bons. Ils sont même les meilleurs. Mais ils savent très bien que leur impératif au quotidien, c’est d’apporter au produit qu’ils fabriquent une valeur ajoutée en terme de couleur, de matières, de fonctionnalité, de qualité... Leur avenir passe par cette exigence. - Quelle est l’image du textile roannais en France et au-delà ? - Roanne est toujours considérée à juste titre comme une place forte du textile français et son image reste excellente. Des entreprises n’ont pas survécu aux difficultés de la filière, notamment dans les années 90, mais il ne faut surtout pas oublier toutes celles qui ont pris le bon virage, qui ont su se repositionner à temps, notamment grâce au plan MUTEX. Sur tous les salons, on entend de grands distributeurs dire qu’ils ont besoin de la créativité des façonniers roannais. Cela fait plaisir. - Qu’est-ce qui fait la réussite de la Biennale de Roanne ? - Je crois que si cette Biennale existe toujours c’est parce qu’elle a su, elle aussi, évoluer avec le temps, grâce notamment à l’apport successif de chefs d’entreprises roannais. Tous ont apporté leur touche personnelle. Elle a su devenir un événement de portée nationale et internationale et sortir des débats roanno-roannais. Comme le disait récemment Jean-Claude Lagarrigue, qui apporte sa précieuse expérience à notre organisation, l’événement Biennale, et notamment son show-mode, est unique en France et peut-être en Europe. C’est un point de passage incontournable pour tous ceux qui veulent jouer un rôle dans le textile d’aujourd’hui et de demain. ROANNE ÉCO JUIN 2006 7 SHOW MODE À ROANNE LE 20 JUIN 2006 La mode sans frontières Le 20 juin à 17h30 et 21h00, dans le cadre de la Biennale Textile de Roanne, la Chambre Syndicale de la Maille de Roanne nous offrira à travers son défilé de mode, le monde, ses couleurs et sa diversité, un Show Mode scénographié où se mêleront la beauté et les extravagances de chaque Continent. Sur des rythmes suaves, chauds, zen ou ensoleillés, des mannequins danseurs nous entraîneront dans un tourbillon d’étoffes, de son et de lumière pour un voyage sans frontières. Ce spectacle de qualité orchestré par le Producteur d’évènements Mode “MODELENIUM” mettra à l’honneur la créativité légendaire et l’implication dynamique de diverses enseignes roannaises. Le 20 juin, ce sont les grands noms du TEXTILE Roannais qui vous ouvrent leurs portes et vous emmènent dans un périple inoubliable ! Tarif : 6 euros (gratuit pour les moins de 12 ans) Réservations : Chambre Syndicale de la Maille Tél. 04 77 44 54 40 Office de Tourisme du Grand Roanne Tél. 04 77 71 51 77 Participeront au défilé : Bel Maille, Chassagnard, Christian Cane, Cukier, Deveaux, Devernois, Gil’B Poussière d’Etole, Griffon, Jean-Louis Kurpiel, Jo’Ben, La Fée, Le Chat, Le Petit Baigneur, Lewinger, Mado Marcel pour Mado et les Autres, Pauporté, Plasse, Rodam, Yves Delorme, Créatech Révélateur de talents, Lycée Professionnel Carnot. 8 ROANNE ÉCO JUIN 2006 www.devernois.fr 11, avenue du Polygone 42300 ROANNE Tél. : 04 77 71 85 24 Fax : 04 77 70 28 41 Email : [email protected] LEWINGER 50, rue Saint Alban 42300 ROANNE Tél. : 04 77 71 68 88 Fax : 04 77 70 22 61 www.lewinger.fr ROANNE ÉCO JUIN 2006 9 PRODUITS L’Univers du boxer Il y en a pour tous les âges et pour tous les goûts... Le boxer, qui met à mal slips et caleçons, a trouvé son bonheur place du Marché, à Roanne. “L’Univers Masculin”, créé en novembre 2004 par Christine Uhring, propose un panel complet de toutes les grandes marques mondiales : Emminence, le leader en la matière, mais aussi Hom, Punto Blanco, Cacharel, Bruno Banani, Impetus, Aubade, Dolce Gabbana, Calvin Klein, sans oublier la marque roannaise Christian Cane dont les créations sont superbes. “Le boxer est devenu ma vente numéro un”, commente la commerçante roannaise. Après avoir dirigé Nouveautés Clermont, pour femmes et enfants, et Steph Mode, pour hommes, elle s’est tournée avec succès vers la lingerie masculine. “La créativité dans le boxer est impressionnante. Impetus vient par exemple de mettre au point des microcapsules de bois-bandé afin de parfumer ses boxers au Calvin Klein”. Le boxer séduit toutes les tranches d’âges, y compris les pré-adolescents “qui veulent porter les mêmes sous-vêtements que papa”. Christine Uhring propose également une belle collection de pyjamas et de strings plébiscités par des hommes plus mûrs (50-60 ans). De quoi donner des idées, à quelques jours de la Fête des Pères... Traclet en Savane Qu’il s’agisse de se balader dans la campagne roannaise, de faire son jardin ou de s’aventurer en terres inconnues, le chapeau Savane s’adapte à toutes les situations. “Nous le proposons depuis quelques étés et c’est en général l’une de nos très belles ventes, explique Sébastien Traclet, à la tête de la chapellerie roannaise. Il plaît à une clientèle très large, de 25 à 80 ans. Son prix de 39 euros reste également très abordable”. Ce chapeau 100% coton, beige clair et jean délavé, n’est pas sans rappeler le couvre-chef du célèbre Indiana Jones. Fabriqué par une société pyrénéenne, il est lavable à la main à l’eau tiède. Savane est également l’une des meilleures ventes du site Internet de la chapellerie Traclet, laquelle touche aujourd’hui les dividendes de son audace. “C’est vrai qu’en 1997, peu de commerçants indépendants s’étaient aventurés dans la vente en ligne. Depuis Noël, la progression est particulièrement intéressante : le chiffre d’affaires Internet est sensiblement égal à celui enregistré au magasin. C’est très encourageant”. 10 ROANNE ÉCO JUIN 2006 Un Zest de Côte Roannaise Le Domaine Sérol (Renaison) a mis au point une bouteille de 25 centilitres baptisée “Zest d’Originelles” pour le marché européen, et “Zest Troisgros” pour le marché japonais. “Ce produit est lié aux nouvelles habitudes de consommation”, indique Stéphane Sérol. A l’issue de la récolte manuelle, une fermentation-macération de sept jours est observée afin d’obtenir des arômes de fruits rouges intenses. L’élevage en cuve ciment dure de trois à six mois pendant lesquels ont lieu au moins deux soutirages et un collage à l’albumine d’œuf. “Au palais, on retrouve la concentration des arômes soutenue par des tanins discrets et soyeux donnant de la rondeur au vin. Même si nous sommes confrontés sur ce marché à des vins de cépage à très bas prix, l’accueil est bon car le consommateur apprécie de trouver un vin de vigneron indépendant dans un tel format”. Zest fait l’objet d’un packaging moderne : capsule à vis et étiquettes aux couleurs atypiques. Le viticulteur de la Côte Roannaise a produit 6000 bouteilles dans ce conditionnement en 2004, et 8000 en 2005. PRODUITS CMF met de la couleur sur ses charpentes Didier Bonche a décidément le sens de l’action collective. Co-fondateur de “Charpentiers de la Loire”, centre de production mis en place à Saint-Germain-Laval par cinq professionnels du département, il est aujourd’hui l’un des piliers de l’action nationale NABOCO lancée par le centre de ressources des industries du bois, CERIBOIS. “Je travaillais depuis pas mal de temps sur la couleur, explique le pdg de CMF, basée à Saint-Just-en-Chevalet. J’avais obtenu des pigments, mais la qualité n’était pas satisfaisante”. Ses recherches ont cependant capté l’attention de CERIBOIS. Un collectif de 15 charpentiers et menuisiers a été constitué. Consultants, ingénieurschimistes, experts en peinture et en nanoparticules ont planché sur le sujet. Un programme de R&D de 440 000 euros a été lancé. “L’objectif était d’aboutir à des peintures qui tiennent dans le temps. Un fabricant mondial a trouvé une formule offrant des garanties de durabilité d’environ dix ans en version opaque”. Tous les tests AEV (air, eau, vent) et de vieillissement accéléré se sont révélés concluants. Chaque partenaire a depuis adapté le concept à son propre marché. CMF (17 salariés) a ainsi créé en interne un atelier de peinture afin de décliner ses charpentes industrialisées selon un nuancier d’une douzaine de couleurs (gris bleu, gris vert, vert amande, vert anglais, bordeaux, terre d’ocre...). “Nous nous sommes rapprochés d’une coloriste professionnelle avec qui nous avons fait l’inventaire des couleurs existantes sur d’autres matériaux, qu’il s’agisse de PVC, de crépis ou de métal. Nous avons travaillé sur des pastels sobres, des demi-teintes et des couleurs pleines”. Adaptables “à tout ce qui est visible” (charpentes apparentes, marquises, consoles, solivages, hautvents de portails...), les produits couleurs de CMF peuvent évoluer dans le temps : “On peut changer de couleur sans décapage”, précise Didier Bonche qui a présenté son innovation, en avant-première, lors de la Foire du Roannais. La démarche NABOCO a obtenu un Lyon d’Or lors du récent salon Eurobois. Les Ateliers d’Aix innovent dans la sécurité Spécialisés dans l’injection plastique, les Ateliers d’Aix viennent de mettre au point deux produits de sécurité destinés aux métiers du bâtiment. La société installée à Saint-Martinla-Sauveté réalise des embouts universels pour fer à béton. “Ces accessoires se fixent à l’extrémité de serre-joints, des tubes d’échaffaudage ou de fers, explique Jean-Guy Auroux, à la tête de cette PME créée en 1977. Ils protègent les ouvriers ou toute personne ayant accès aux chantiers”. Les Ateliers d’Aix se sont démarqués avec succès de la concurrence en optant pour une forme champignon. En 2005, ils ont vendu 60 000 embouts de 6 à 32 mm. Un résultat qui sera largement dépassé en 2006, puisque 57 000 ventes ont déjà été réalisées auprès d’entreprises du BTP ou de distributeurs. Les couleurs jaunes et oranges ont été choisies pour une meilleure perception visuelle. Autre produit-maison : des réservations à double opercule destinés à l’installation de garde-corps. “Là encore, il s’agit de produits de sécurité. On les installe avant de couler une chape ou une dalle. Une fois l’opération effectuée, il suffit de retirer la partie visible de la pièce pour fixer le pied de garde-corps”. Les Ateliers d’Aix (quatre salariés) fabriquent deux autres produits propres : des panonceaux de signalétique pour tout type d’activité et des embouts de rouleaux. La PME travaille également pour de nombreuses entreprises régionales spécialisées dans la mécanique, le matériel agricole, le mobilier médical, les sports et loisirs... Elle réalise ainsi des cochonnets plastiques pour la célèbre boule OBUT. Les Ateliers d’Aix (400 K€ de chiffre d’affaires) comptent un parc de onze presses d’injection de 50 à 300 tonnes. ROANNE ÉCO JUIN 2006 11 ACTUALITÉS Sous le soleil, la plage... Un accès gratuit aux marché publics Depuis le décret du 30 avril 2002 et les directives européennes de 2004, les marchés publics ont été dématérialisés. L’accès à l’information et le traitement des dossiers sont simplifiés. La CCI propose, via son site Internet (www.roanne.cci.fr) de consulter gratuitement les avis d’appels d’offres les plus récents faisant l’objet de procédures simplifiées ou paraissant dans les bulletins officiels. Il est possible d’accéder aux marchés publics de 4 000 à 90 000 euros pour l’Allier, la Loire, le Puy-deDôme, le Rhône et la Saône-et-Loire. Il est également possible de sélectionner, par thèmes, les avis nationaux ou européens. Pour toute question ou renseignement complémentaire, contacter Martine Thivind au 04 77 44 54 64. Serge Talbat, nouveau président de Sésame Serge Talbat est le nouveau président de l’association Sésame. Il succède à Jean Pierre Goufrier. Sésame assure l’accompagnement socioprofessionnel de demandeurs d’emploi rencontrant d’importantes difficultés d’insertion. L’association, dans un objectif commun de mutualisation des moyens, s’est associée, en début d’année, avec la société de travail temporaire d’insertion, Visa Emploi. Un CFA du bâtiment en projet L’implantation à Roanne d’une antenne du CFA Bâtiment de Saint-Etienne est en très bonne voie. L’établissement accueillerait 150 jeunes. 12 ROANNE ÉCO JUIN 2006 L e Parc de la Plage à Villerest vient de fêter ses 20 ans. “Je suis présente sur le site depuis le début, indique Marta Huguet, à la tête de Huguet Loisirs. Chaque année, nous avons amélioré nos prestations”. Cet été, une piscine de 5x10 mètres remplie de 36 000 balles en plastique a été installée. Deux espaces, dont un pour les tout-petits, ont été aménagés. Cette animation s’ajoute au manège aquatique, aux toboggans et parcours gonflables, aux quatorze pédalos, aux tables de ping-pong, aux babyfoot, au trampoline, sans oublier le fameux toboggan aquatique à sensation doté de quatre pistes de 16 mètres. “Nous avons un projet d’allongement. Nous faisons les choses progressivement”, pour- suit Marta Huguet, heureuse de travailler en famille. Seuls les enfants paient leur entrée (6,50 euros) valable toute la journée, de 10 à 22 heures. Les parents ont accès au site gratuitement, y com- pris pour pique-niquer. Le Parc de la Plage participera, cette année encore, à la Fête de la musique, à la Fête de l’eau, le 2 juillet, et proposera deux soirées Flamenco, le 7 juillet et le 4 août. L’agroalimentaire affine sa formation P lusieurs PME roannaises de l’agroalimentaire (Valentin Traiteur, SICAREV, La Ferme Collet, Révillon Chocolatier...) et le CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricole), installé rue Emile-Noirot, à Roanne, viennent de lancer une plateforme de professionnalisation et d’expérimentation. Elle a pour objectif de répondre aux besoins des entreprises en matière de for- mation, de recrutement et d’innovation. La SOFRED, l’ISARA et l’ENILBIO de Poligny, sont également associées au projet. Dès la rentrée, les premiers parcours de formation, intégrant la GPEC (Gestion prévisionnelle des emplois et des compétences) devraient être proposés aux chefs d’entreprises et aux demandeurs d’emploi. La plateforme roannaise, qui travaille en étroite collaboration avec l’Univer- sité parisienne de Jussieu, bénéficie d’un soutien de taille : Claude Spanghero, 22 fois sélectionné en équipe de France de rugby, a accepté de soutenir l’initiative collective des PME roannaises. Il est aujourd’hui à la tête de Spanghero SA (600 salariés), une société spécialisée dans les produits du SudOuest. AGENDA 9 juin 2006 Déjeuner des Entreprises sur le thème : “La sécurité dans l’entreprise : les différentes formes “d’attaques” et leurs conséquences”, CCI du Roannais. 12 au 22 juin 2006 Formation “Cinq jours pour Entreprendre”, CCI du Roannais. 20 et 21 juin 2006 Biennale Textile de Roanne sur le thème “Stratégies gagnantes”, CCI du Roannais. sur le thème : “La sécurité dans l’entreprise : les solutions à mettre en place pour se protéger”, CCI du Roannais. 20 juin 2006 Show Mode : “La Mode sans frontières”, Halle André Vacheresse. 10 septembre 2006 17ème Meeting aérien international de Roanne. 11 et 12 octobre 2006 Les Journées Innovus et 4ème Trimestrielle d’Innovus. 9 au 16 octobre 2006 Journées Nationales Portes Ouvertes Entreprises. Pour tout renseignement, contactez Christiane : 04 77 44 54 64. 30 juin 2006 Déjeuner des Entreprises 9 octobre 2006 Forum CréationTransmission d’Entreprise, Espace Congrès Roanne. ACTUALITÉS Le DUT roannais ne manque pas de débouchés L’ IUT de Roanne vient de réaliser une enquête sur l’intégration des lycéens depuis 1996, et sur le taux de réussite de ses étudiants. Le suivi des promotions de 1996 à 2002 montre que 67% des étudiants roannais ont réussi leur DUT en deux ans (1311 sur 1971), et 73% en trois ans. Neuf jeunes sur dix qui décident de mettre fin à leur études, DUT en poche (62% des cas), trouvent un poste d’employé et de cadre intermédiaire. Ce taux d’insertion grimpe à 93% pour les diplômés optant pour des études complémentaires (licence professionnelle, cursus à l’étranger...). L’enquête met aussi en avant les conditions avantageuses de la vie étudiante roannaise, particulièrement en terme de loyers : le prix moyen de location d’un studio en centre-ville s’élève à 218 euros, alors qu’il atteint 350 euros à Lyon ou à Clermont-Ferrand. Les bacheliers issus de la promotion 2002 ayant suivi une filière ES (Économie-Social) ont décroché leur DUT à 90%. Le taux de réussite est également excellent pour les bacs technologiques et industriels, lesquels ont comblé le retard par rapport aux années antérieures. À noter que les étudiants de l’IUT viennent de s’illustrer au niveau national en obtenant le second prix du Concours national des Jeunes créateurs d’unité de production, grâce à la conception d’un boitier CD baptisé In-Slyde. KRH et Malbrunot changent de mains L’ industriel Claude Chambon (ex-Gimaex) a repris, à quelques mois d’intervalle, KRH et Malbrunot LFT, deux sociétés d’ingénierie. En quête de bureaux d’études jouant le rôle d’intégrateur, Claude Chambon a misé sur la capacité technologique des deux PME. KRH, bureau d’études spécialisé dans la conception de bancs d’essais notamment pour les équipementiers automobiles et la fabrication de machines spéciales, emploie 16 salariés, réalise un chiffre d’affaires de l’ordre de 2 millions d’euros, et mise sur une progression de 12% en 2006. Malbrunot LFT (ex-Linco France Technologies), spécialisée dans la conception et la fabrication de lignes d’abattage pour la volaille, emploie sept personnes et réalise un chiffre d’affaires de 1 million d’euros. EN BREF Rose Pomme à Marseille La marque roannaise, spécialisée dans la conception de vêtements de nuit, a opté pour l’affiliation afin de développer son réseau de partenaires. Elle compte notamment s’installer en PACA et vient de signer un contrat de partenariat avec un détaillant marseillais. Bon début d’année pour Chirat L’imprimerie Chirat (St-Justla-Pendue) a enregistré une hausse de chiffre d’affaires de 7,9% au cours du premier semestre de son exercice 2005-2006. Un résultat très satisfaisant compte tenu des performances globales du secteur. U10 prend le contrôle de Dutexdor (Lille) Troisième édition des Spots d’Or Le groupe U10 (Bourg-deThizy), spécialisé dans la conception et la gestion de lignes de produits destinés à l’équipement de la maison, vient d’acquérir 60% du capital de Dutexdor, société spécialisée dans la conception de gammes d’accessoires de la personne auprès de la grande distribution et de la distribution spécialisée. La soirée des Spots d’Or 2006, organisée par l’IUT de Roanne, permettra de découvrir, le 15 juin, à l’Espace Renoir, 24 spots publicitaires réalisés par les étudiants. Cris du cœur pour l’Afrique Plusieurs PME dont GBP Production (St-Just-la-Pendue) et Media’Help (Roanne) ont soutenu l’association Mably-Pô qui vient d’éditer un CD intitulé “Cris du cœur pour l’Afrique” : chaque minute, un enfant meurt du paludisme en Afrique Noire. Un Roannais élabore le vin de “Johnny” Jean-Louis Callier, directeur général de France Boissons Roanne et membre de la commission des vins de France Boissons, a participé à l’élaboration du premier vin de Johnny Hallyday, “Terre d’Aumes”, issu d’une parcelle languedocienne. Une bière pour Glasgow La micro-brasserie de Pouilly-sous-Charlieu, Les Brasseurs du Sornin, vient de mettre sur le marché une bière “collector” aux extraits de verveine en souvenir de l’épopée verte des footballeurs de Saint-Etienne, battus en finale de la Coupe d’Europe 1976, à Glasgow. Georges Bereta et Georges Polny ont participé à la soirée de lancement. Concours de saut international Pour la première fois, le Centre Équestre de l’Étrier, à Vougy, organise un concours à portée internationale. Il s’agit du concours de saut international deux étoiles, qui se déroulera du 7 au 9 juillet. Contact : 04 77 71 78 80, [email protected] RN7 : déjà plus de 50 000 pétitions Le baromètre des pétitions récoltées par l’association interrégionale “La N7 à 4 voies... vite” n'en finit pas de grimper. Le cap de 50 000 signatures a été atteint début juin. L’association présidée par Jean-Bernard Devernois a entériné son rapprochement avec les structures politiques lancées dans la même action de lobbying en faveur de l’aménagement en voie rapide et sécurisée de la RN7 au nord de Roanne. D’ici septembre, un document sera édité. Il rassemblera les études réalisées depuis 1996, et englobera de nouvelles données liées aux mécanismes de financements. Un possible recours aux financements PPP (partenariat publicprivé) sera examiné. Stéphane Bouillon, nouveau Préfet de la Loire Stéphane Bouillon, 49 ans, a pris ses fonctions de Préfet du département de la Loire. Cet énarque a occupé de nombreuses fonctions au sein de cabinets ministériels. Il fut, tour à tour, Préfet de l’Aube et de la Sarthe. Stéphane Bouillon a accompli sa première sortie en Roannais lors de la signature, fin avril, du contrat de développement “Roanne, pays de Rhône-Alpes”. Hôtel d’entreprises Depuis l’ouverture de l’Hôtel d’entreprises en 2004, c’est une dizaine de sociétés, représentant 630 emplois, qui se sont installées bd Jean-Baptiste Clément. Ces entreprises ont trouvé dans les bâtiments construits et aménagés par la CCI du Roannais des locaux adaptés à leur activité, industrielle ou de services. ROANNE ÉCO JUIN 2006 13 ACTUALITÉS Sur la piste des adresses “Tout Sourire” La qualité de l’accueil, des services, est essentielle pour donner une bonne image du Roannais et fidéliser les touristes. La démarche Roannais Tout Sourire travaille depuis son lancement à ces objectifs. Dernière action en date : l’édition 2006 du Guide des Bonnes Adresses Tout Sourire. “L’ idée de fédérer les professionnels du tourisme pour concevoir une charte de qualité et définir les critères d’un bon accueil a d’abord été vue de haut par les autres régions. L’initiative est aujourd’hui pleinement reconnue, et reprise à l’extérieur”, note, amusée, Florence Gontard, maîtresse de maison du restaurant “Le Canard est dans l’assiette”, à La Pacaudière. Florence et Alain Gontard, anciens Lyonnais d’origine convertis à la vie rurale, exploitent depuis les années 80 un élevage de canards qu’ils transforment eux-mêmes en foie gras. À côté du restaurant, principale source de chiffre d’affaires, ils vendent leur production, y compris à distance sur Internet, et animent également des visites et stages de préparation de foie gras. Leur adhésion à la démarche “Roannais Tout Sourire” coulait de source : “même si on ne participe pas à tout ce que l’on voudrait, l’échange avec d’autres professionnels est bénéfique et génère une plus forte cohésion pour bâtir l’offre touristique de la région, remarque Florence Gontard. Nous bénéficions aussi des outils de communication conçus pour commercialiser la destination Roanne, malgré une clientèle de groupes en perte de vitesse. Elle est heureusement relayée par celle des particuliers et des familles issus des grandes agglomérations qui nous entourent, et même par une clientèle étrangère solidement implantée dans la région !”. La démarche “Roannais Tout Sourire” est née en 1994 d’une étude réalisée par la CCI du Roannais pour connaître les besoins en formation des professionnels du tourisme. Tout en désirant mieux connaître leur environnement touristique, ils ont exprimé le souhait d’améliorer les prestations en matière de service, d’animation, d’information, d’accueil. Le concept était né ! Une charte qualité a été mise en place dès 1996 par la CCI du Roannais et les professionnels. Elle a évolué en 1999 avec une formulation simplifiée et un renfort des critères de qualité. Une visite client-mystère est effectuée chez les candidats au label par un cabinet spécialisé afin de contrôler le respect de la charte. Il en résulte pour le professionnel la connaissance des principaux points forts et aspects à améliorer, et la suggestion d’un plan d’actions. “Ces audits ont permis de sensibiliser les professionnels à l’importance d’une démarche qualité, de créer une émulation au sein du réseau, et de faire prendre conscience aux prestataires des nouvelles attentes de la clientèle”, résume Jean Dalaudière, président de la commission tourisme à la CCI. L’initiative est cofinancée par la Région Rhône-Alpes, le Fonds social européen, les professionnels eux-mêmes, et la CCI. Le réseau constitué de 140 professionnels engagés dans la démarche vient encore d’acquérir une nouvelle visibilité avec la parution de l’édition 2006 du “Guide des Bonnes Adresses Tout Sourire”. Ce support de promotion des lieux de convivialité, de découverte touristique et gastronomique du Roannais est édité à 25 000 exemplaires en français et anglais. Il est disponible à la CCI, dans les offices de tourisme et syndicats d’initiative, les mairies, et chez les professionnels du tourisme. QUESTION À Anik Parenti, Présidente d’Escapades en Roannais Vous venez de fêter les 20 ans de l’association. Quel est son bilan ? scapades en Roannais a été créée en 1986 par les professionnels du tourisme, hôteliers, restaurateurs, producteurs fermiers, artisans d’art, gestionnaires d’équipements de loisirs afin de développer les retombées économiques du tourisme dans notre région. Notre “E 14 ROANNE ÉCO JUIN 2006 cheval de bataille a toujours été de faire du Roannais une réelle destination touristique et de contribuer à l’attractivité de notre territoire. À ce titre, l’association a bénéficié du soutien constant de la CCI et de l’appui d’organismes partenaires (Comité Départemental du Tourisme de la Loire, Offices du Tourisme, Syndicats d’initiative, collectivités locales…). En vingt ans, Escapades en Roannais est passée de 15 à 60 membres. Elle est aujourd’hui reconnue comme le spécialiste de l’organisation de séjours. Le volet le plus réussi est sans aucun doute la diversification de l’offre, avec des visites à la journée, des courts ou moyens séjours conçus d’abord pour les groupes, puis élargis aux particuliers et aux familles. J’ajouterais encore à notre bilan la participation à de nombreux salons professionnels et la création d’outils de communication, dont un site Internet www.escapades-roannais.com. En terme de perspectives, aux professionnels qui ont la fibre touristique d’aller encore de l’avant en proposant des actions dans le cadre du Contrat de Pays signé avec la Région. Celui-ci nous positionne aujourd’hui comme l’outil de commercialisation officiel de la destination roannaise. Nous envisageons également de nous orienter vers le tourisme d’affaires pour saisir l’opportunité de l’ouverture du Scarabée en 2008, et de la rénovation de l’Espace Congrès de Roanne. Des offres “post-congrès” pourraient ainsi voir le jour. ACTUALITÉS Les Vitrines dessinent l’avenir du commerce Le 24 avril dernier, le plan de dynamisation pour le commerce de proximité a été présenté aux professionnels roannais. Un plan d’envergure pour préparer l’avenir. “O n prétend souvent que les commerçants sont indépendants par nature. Nous venons précisément de démontrer que les actions communes sont possibles”, déclare François Damarin, vice-président de la CCI du Roannais. L’association “Les Vitrines de Roanne” soutenue par la CCI du Roannais, la Ville de Roanne et la Chambre de Métiers, a en effet réalisé un parcours sans faute sur le dossier de candidature destiné à l’appel à projet “Commerçants, l’énergie de tout un pays”, lancé en 2005 par le ministre des PME Renaud Dutreil. Résultats : l’intégralité des actions proposées a été retenue par le gouvernement, avec ses lignes de financement. Ce sont ainsi 355 000 euros de dotation de l’État qui viendront abonder le plan de dynamisation du commerce de proximité, sur trois ans. Le dossier a même été récompensé par une place de lauréat national… L’explication d’un tel succès ? “Il y a eu une bonne conception de projet au départ. Un partenariat local fort et sa capacité à être transposable, partagé avec d’autres villes, comme la crédibilité acquise par les Vitrines en tant qu’animateur du commerce de proximité et fédérateur des Unions commerciales, a joué”, poursuit François Damarin. “L’association fête ses dix ans en 2006. Nous avons présenté des actions dans la continuité de ce qui avait été fait, en nous appuyant sur un bilan chiffré, et en donnant dans le même temps un élan ambitieux à notre programme, placé sous la maîtrise Les cinq rubriques du Plan de dynamisation du commerce de proximité : . Structurer les associations de commerçants. . Coordonner les acteurs du commerce urbain. . Développer l’offre de services consommateurs. . Développer le professionnalisme commercial. . Améliorer l’offre commerciale. Pour François Damarin (CCI du Roannais), Leslie Jourdan et Jean-Yves Demeure (Vitrines de Roanne), “ Le plan de dynamisation marque un tournant pour le commerce de proximité roannais.” d’ouvrage de la CCI”, confirme Jean-Yves Demeure, président des Vitrines de Roanne. La carte de fidélité (26 000 porteurs, chiffre d’affaires généré : 5,3 M€) s’accompagnant de 20 minutes de parking gratuit, les bons d’achat (chiffre d’affaires généré : 280 K€), la création d’un site Internet avec 200 boutiques en ligne, la coordination effective des six unions commerciales de quartier, sont autant d’initiatives qui ont vu le jour à Roanne depuis la création de l’association. Des mesures pour le commerce urbain Avec le Plan de dynamisation, les Vitrines de Roanne passent cependant la vitesse supérieure. Parmi les mesures phares, la création d’une Boutique Services. Ce concept innovant devrait être mis en place avec la Star (société de transport de l’agglomération roannaise). En plein centre ville, le public pourra ainsi disposer d’un bouquet de services (borne Internet, consignes, prêts de parapluie, change bébé, billetterie spectacles). Un manager de ville sera également installé. Au-delà de la coordination des unions commerciales, il devra jouer un rôle d’interface entre tous les acteurs économiques, les professions libérales, les associations de quartier et la municipalité pour “faciliter” la ville à ses usagers. Autre action significative : le renforcement du professionnalisme. En s’appuyant sur les 50 villes en France qui arborent la marque “Vitrines de…”, l’objectif est bien de la transformer en véritable concept marketing, cohérent au niveau national et seul capable de rassembler aussi les grandes enseignes. La puissance de la marque “Vitrines de” permettra aux commerçants de Roanne comme des autres villes de mieux se différencier tout en bénéficiant d’économies d’échelle qui seront réinvesties dans la promotion locale. Dans cet objectif, le Plan de dynamisation a inscrit l’organisation d’un premier congrès national des Vitrines de France à Roanne en mars 2007. “Avec, nous l’espérons, 400 membres d’ici trois ans, le Plan doit précisément nous aider à ancrer et diffuser plus encore la marque des Vitrines pour en faire une force décisive auprès des commerçants, et surtout des consommateurs”, concluent de concert François Damarin et Jean-Yves Demeure. ROANNE ÉCO JUIN 2006 15 Journées Nationales Portes Ouvertes Entreprises DU 9 AU 16 OCTOBRE 2006 MERCI À TOUTES LES ENTREPRISES QUI ONT VERSÉ LEUR TAXE D’APPRENTISSAGE À LA CCI : Le montant total des versements collectés sur le Roannais est de 1 988 140 euros, en progression de 18,5%. Sur les sommes disponibles pour une affectation à l’Apprentissage ou aux Écoles habilitées, 79% ont été affectés directement par les entreprises sur des établissements du Roannais. De son côté, la CCI a affecté 100% des fonds libres laissés “disponibles”, pour des formations sur le Roannais. Chefs d’entreprises participez aux JNPO Merci de votre engagement pour le Roannais. Renseignements : Chambre de Commerce et d’Industrie du Roannais Tél. : 04 77 44 54 64 [email protected] Immeuble 7 place des Minimes : à louer bureaux de 40 à 650 m2 Contact : Robert Subrin -Tél. 04 77 44 54 64 e-mail : [email protected] Comment céder votre entreprise ? COMMERCE HÔTELLERIE - RESTAURATION En diffusant votre annonce sur le réseau des CCI, qui couvre 38 départements, par le biais de votre agent immobilier ou de votre notaire. PME -PMI En mettant en marché votre entreprise sur deux sites des CCI couvrant 10 régions, dont Rhône-Alpes. Réalisation d’un dossier de présentation, annonces anonymes, mise en relation avec des repreneurs sélectionnés. www.transcommerce.com www.ccible.fr journal d’annonces www.pmicontact.f Contact : CCI du Roannais - Tél. : 04 77 44 54 64 e.mail : [email protected] 16 ROANNE ÉCO JUIN 2006 L’entreprise roannaise Valentin Traiteur soigne son entrée sur la scène européenne. (photo : Didier Moissonnier, directeur commercial). International : Des passeports pour l’export DOSSIER Alors que 170 000 PME italiennes et 200 000 allemandes exportent de façon régulière, seules 100 000 PME françaises vendent produits et services au-delà des frontières hexagonales. Le dispositif "Cap Export", mis en place par l'État, apporte des aides concrètes au développement international grâce notamment à une assuranceprospection étendue et à des incitations fiscales. M éconnaissance des mécanismes et de la démarche d’exportation, peur du risque et de l’inconnu, taille critique insuffisante... Peu importe finalement la cause majeure, le résultat est là : alors que 170 000 PME italiennes et 200 000 allemandes exportent de façon régulière, seules 100 000 PME françaises vendent produits et services au-delà des frontières. La moitié d’entre-elles le font d’ailleurs de façon occasionnelle, leur chiffre export ne dépassant pas les 15%. Si la France a conservé, en 2005, son rang de 5ème exportateur mondial de marchandises (350 milliards d’euros) et de 4ème exportateur de services (90 milliards d’euros), elle le doit à ses principales armadas : les exportations de 5 000 entreprises de plus 250 salariés représentent près de 40% des exportations françaises. Les sociétés du CAC 40 réalisent ainsi les deux tiers de leur activité à l’export. Des opportunités à saisir Le potentiel français de croissance à l’international est donc concentré sur les PME. Une étude SOFRES a révélé qu’un peu plus de 200 000 PME étaient en mesure de se mobiliser rapidement pour entamer leurs premières campagnes au long cours : 9 000 ont un projet export à ROANNE ÉCO JUIN 2006 17 DOSSIER INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT moyen terme (cinq ans), 47 000 Cap Export, ont “conscience des opportunités une “assurance prospection” à saisir” et 157 000 sont posi- Pour aider les PME françaises tionnées sur des marchés por- à gagner du terrain à l’internateurs à l’international. “Certains tional, l’État a mis en place un secteurs comme l’agroalimen- dispositif adapté à leurs besoins : taire ont devant eux de très belles Cap Export. Ce programme renperspectives à condition de force notamment l’assurance prospection. Gérée par mettre en place des la COFACE, l’assustratégies conçues d’emblée pour l’ex- “Il ne faut pas rance prospection est à se faire la fois une action d’acport. Mais de façon générale, il n’y a un monde compagnement des et une assurance pas de produits inexde l’export”. PME contre le risque portables”, indique d’échec commercial. François Alland, nommé, en septembre dernier, direc- Elle prend ainsi en charge, temteur régional du commerce porairement, une partie des extérieur, après avoir occupé dépenses engagées en direction des postes à Mexico, Buenos- d’une zone géographique définie Aires, Barcelone, Nairobi, San (études de marché, salaires de Francisco. Il est aujourd’hui à la collaborateur, frais de fonctiontête d’une des régions les plus nement d’un bureau ou d’une performantes de France en filiale à l’étranger, dépôt de matière d’export : l’excédent marque, location et aménagestructurel de Rhône-Alpes, en ment d’un stand lors d’un évéprogression de 16% en 2004 à nement commercial...). Les 6 milliards d’euros, comble une dépenses sont indemnisées dans partie du déficit commercial la limite de 65% du budget. Ce taux a récemment été porté à français. Valentin passe à S pécialisée dans la charcuterie pâtissière (feuilletés, tartes salées, quiches, croque-monsieur, croissants, rouleaux de fromage...), l’entreprise roannaise Valentin Traiteur a soigné son entrée sur la scène européenne en décrochant, fin 2005, la plus prisée des normes de qualité de la profession agro-alimentaire : la certification IFS (International Food Standard). “C’est une norme moins connue que l’ISO, note Didier Moissonnier, directeur commercial de l’entreprise. Mais dans notre profession c’est ce qui se fait de mieux. Parmi les cinq ou six principaux fabricants français, nous sommes les premiers à obtenir cette certification mise en place par les plus grands distributeurs allemands regroupés au sein du Hauptverband des Deutschen Einzelhandels”. Sur le passeport des produits Valentin, notamment celui de sa marque D’élistine, l’IFS ne passe pas inaperçue. La PME roannaise a signé un contrat de collaboration avec l’importateur espagnol PLN (Séville) et a participé, en mars dernier, au salon Alimentaria de Barcelone. “Nous avons décidé de travailler avec un importateur qui connaît bien le marché. Nous sommes audacieux mais nous n’avons pas l’habitude de signer des chèques en blanc. Partir à l’export, cela coûte cher. Nous avons préféré rester les pieds près du sol en choisissant une solution peut-être moins percutante à court terme, mais plus bénéfique sur le long terme”. Valentin n’est pas rentrée l’estomac vide de Barcelone : Carrefour Espagne va tester ses produits pendant cinq 18 ROANNE ÉCO JUIN 2006 85% vers cinq pays cibles tous azimuts, ça ne fonctionne (Chine, Japon, Inde, Russie et pas. Il est indispensable de se États-Unis). Les contrats d’assu- structurer avant d’exporter”. rance prospection s’échelonnent de trois à neuf ans. Pendant la L’erreur suprême ? période de garantie, la COFACE Arriver en terrain conquis. verse une indemnité à la fin de “Il ne faut pas se faire un monde chaque exercice en fonction des de l’export”, indique joliment dépenses engagées. De son côté, Franck Tournery, responsable l’entreprise reverse un pourcen- du service international de la tage des recettes réalisées : CCI du Roannais. Mais il faut “Elle ne rembourse jamais plus tout de même se mettre dans que l’indemnité attribuée, pré- une disposition particulière. cise Marie-Claire Sarliève, L’international, c’est un état déléguée régionale chargée du d’esprit avant tout. En face de développement des procédures soi, il y a quelqu’un qui pense publiques au sein de la COFACE. différemment, qui n’a pas les mêmes références L’assurance prospecObjectif ? culturelles, économition est vraiment l’outil adapté aux Constituer 1000 ques, qui n’a pas les raisonnements. PME et notamment groupements mêmes L’erreur suprême est aux primo-exportade PME bien entendu d’arriver teurs. Elle permet de compenser les efforts à l’exportation. en pays conquis”. Un péché un tantinet de prospection de la première année. Grâce à ce dis- français et complètement rédhipositif pluriannuel, on incite bitoire. “Si vous cherchez à l’entreprise à bâtir une véritable imposer vos certitudes et vos stratégie à l’export et non plus à méthodes, vous allez à l’échec, tenter des coups ici ou là. Partir prévient Michel Guret, directeur de SETIC, PME exportatrice s’il en est (voir encadré). table en Espagne L’adaptation de son produit au marché local et aux besoins du mois sous marque distributeur. Un bonheur n’arrivant client est indispensable”. jamais seul, Lidl vient de confirmer la vente, également sous marque distributeur, des produits Valentin en Italie Une exigence qui passe égaleet au Portugal. “Pour ne pas nous disperser, nous avons ment par la mise en place mis au point une stratégie géographique. Nous savons de structures performantes en que nos produits ont une durée de vie plus adaptée à termes de maintenance et de serl’export dans les pays limitrophes et que les modes de vice après-vente : “Dans l’équiconsommation des pays du Sud de l’Europe sont plus pement industriel, vous jouez proches des nôtres. En toute logique, l’Italie devrait être votre crédibilité sur le service. notre prochain marché-cible”, indique Didier Si vous voulez durer, votre SAV Moissonnier, qui apprécie l’engagement de certains doit être irréprochable”, note distributeurs internationaux. “Certaines contraintes ont Jean-Pierre Pinot, président de rendu nos distributeurs français frileux. Mais la Barriquand Steriflow, l’une des tendance change peu à peu. Pendant des années, la grande distribution française a raisonné presque références roannaises de l’interexclusivement en terme de prix. Depuis quelques mois, national. En 2005, le fabricant elle parle d’innovation et d’élargissement de gammes d’autoclaves de stérilisation pour offrir un plus grand choix aux consommateurs. pour les industries agro-alimenNous avons une carte à jouer”. L’outil de production de taires et pharmaceutiques a été Valentin prend lui aussi du volume. La PME vient élu “exportateur de l’année” par d’investir 1,1 million d’euros dans une nouvelle ligne de la CCIP (Chambre de commerfabrication de croissants afin d’absorber une ce et d’industrie de Paris). progression de la gamme de 20% en 2005. Le nouvel Présent commercialement dans équipement permettra d’atteindre à terme une plus de cent pays, Barriquand production de 5600 tonnes (2300 tonnes actuellement). Steriflow (16 millions d’euros Comme l’an dernier, Valentin Traiteur (170 salariés, chiffre d’affaires : 30 millions d’euros) créera, en 2006, de chiffre d’affaires) est aujourune quarantaine d’emplois. d’hui le 4ème fabricant mondial d’autoclaves. Chaque année, INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT DOSSIER plus de 6 milliards de produits emballés sont stérilisés par les autoclaves de la PME roannaise. “L’export, c’est la logique de toute entreprise qui grandit. Elle doit bâtir sa croissance auprès de pays eux-mêmes en croissance”, résume Jean-Pierre Pinot. Assurer une présence locale Si, pour entamer des démarches commerciales à l’export, “un ouvreur de portes” (dixit Franck Tournery) est indispensable, la PME ne peut se contenter de fonctionner à distance via des agents ou des importateurs. Pour montrer patte blanche, rien ne vaut une présence physique, définitive ou ponctuelle, d’un ou plusieurs collaborateurs. Le dispositif “Cap Export” se penche non seulement sur les besoins des PME, mais tente aussi de répondre aux aspirations des salariés. “Une motivation fiscale simple et lisible est désormais proposée à ceux qui acceptent les contraintes attachées aux missions à l’international, explique François Alland. Qu’un commercial soit rompu et préparé à des voyages de plusieurs semaines à l’étranger, cela va de soi. Ce n’est pas forcément le cas d’un technicien ou d’un opérateur. Cela freine parfois le chef d’entreprise d’une PME qui peut avoir des scrupules à demander un effort de mobilité à ses salariés et, au final, qui renonce à exporter alors que les chances de réussite sont réelles”. Depuis le 1er janvier 2006, “Cap Export” permet ainsi d’exonérer de l’impôt sur le revenu, sur la part de salaires correspondant, les collaborateurs passant plus de 120 jours à l’étranger. De même, le VIE (Volontariat international en entreprise), d’une durée de six mois à deux ans, permet aux PME d’avoir recours à de jeunes diplômés. Depuis le début de l’année, la formule, auparavant réservée aux destinations lointaines, couvre l’Europe, zone de prospection naturelle des PME primoexportatrices. Un crédit d’impôt SETIC câblée au monde entier L ’entreprise roannaise SETIC, spécialisée dans la conception et la fabrication de machines de câbleries, n’a pas attendu les incitations gouvernementales pour exporter. Cette PME, filiale du groupe belge Gauder, réalise 87% de son chiffre d’affaires sur l’ensemble de la planète (Europe, Asie, Moyen-Orient, États-Unis, Amérique du Sud). “Nous allons où sont nos clients, explique Michel Guret, directeur du site. Depuis 2002, plusieurs de nos donneurs d’ordre européens ont créé des joint-ventures en Asie, notamment en Chine. Nous avons accompagné les effets des délocalisations”. SETIC pense “export”, agit “export”, vit “export”. De la cellule commerciale au bureau d'études en passant par les ateliers, l’anglais est omniprésent. “On ne devient pas exportateur du jour au lendemain. Exporter, c’est un état d’esprit, une ouverture d’esprit. Chez nous, pas de ponts généralisés, pas de fermeture de l’entreprise au mois d’août sous prétexte que le rythme français est ainsi fait. A l’autre bout du monde, le client ne export, plafonné à 40 000 euros, permet le recrutement d’un salarié dont l’activité est liée à l’exportation. L’assiette porte sur 50% des dépenses réalisées, qu’il s’agisse de frais ou indemnités de déplacement et d’hébergement liés à la prospection, de dépenses visant à réunir des comprendrait pas. Notre métier est autant de vendre du service que des machines. L’acte d’exporter ne s’arrête pas à la vente et aux garanties contractuelles. Il faut être capable de proposer de la formation, de l’assistance technique, de la maintenance. Le SAV fait partie intégrante de la stratégie export”. Sur le terrain, SETIC travaille avec des agents commerciaux, “de précieuses antennes” au contact des marchés locaux. “Dans certains pays, si on attend le résultat des consultations pour que les commandes tombent, on peut attendre longtemps. En matière de grand export, il est indispensable de comprendre la culture locale”. Les commerciaux maison gardent cependant la main. Ils formulent l’offre, répondent aux questions techniques et conduisent la négociation finale. “Les modes de paiement doivent être adaptés à chaque situation et sécurisés”, recommande Michel Guret. SETIC (50 salariés) exporte désormais dans 50 pays. informations sur les marchés et clients, de dépenses de participation à des salons et à des foiresexpositions... La nouvelle formule connaît un bel engouement. Lors du seul salon “Classe Export”, organisé à Eurexpo Lyon, 44 PME ont signé des contrats VIE avec 60 jeunes, soit trois fois plus que lors de l’édition 2004. “Cela permet de tester l’importance du marché, indique Franck Tournery. Cela peut permettre ensuite de passer à l’étape de la filiale, du jointventure ou du rachat d’une entité locale”. Une première approche que Laurent Le Henaff, directeur ROANNE ÉCO JUIN 2006 19 DOSSIER INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT Pour Carole Rzepka-Chanroux (Rodam) : “Nous devons nous inscrire dans la dynamique de groupements d’entreprises à l’export.” de l’agence Grandes Entreprises du Crédit Agricole, juge même indispensable : “Il peut être dangereux de s’implanter ou de s’associer avec un partenaire étranger trop hâtivement”. seront opérées chaque année. Tout groupe d’au moins deux PME ou TPE peut se porter candidat au label “Groupement de PME à l’export” à condition de se constituer sous forme d’association ou de GIE, de formaliser Un nouveau label : un projet de développement colle groupement de PME lectif à l’international et de faire à l’export appel aux services d’un ou pluPour “doper” l’activité des sieurs “accompagnateurs” expéentreprises françaises à l’export, rimentés, qu’il s’agisse de les ministères des PME et du sociétés de services ou de commerce extérieur viennent conseil, d’organisations profeségalement de confier à l’agence sionnelles, d’organismes de française pour le déveproximité tels que les loppement internatiochambres consulaires “Le solo nal des entreprises à l’export, ou les agences de déve(Ubifrance) la responloppement local, ou cela ne sabilité opérationnelle d’entreprises de plus paie pas.” grande taille dans le d’un programme collectif doté de 2,5 milliards cadre d’un portage. d’euros par an. Son objectif ? L’association Partenariat France constituer, à court terme, 1000 Entreprises réunit ainsi 33 grougroupements de PME à l’expor- pes français résolument engagé tation. dans une démarche de soutien Le premier appel à candidatures des PME à l’international. “Ces a été lancé en mars dernier. Le grandes entreprises se sont deuxième devrait l’être en juillet engagées, sur la base du volonprochain. En régime de croisière, tariat, à accélérer, faciliter et deux ou trois consultations sécuriser les projets des PME 20 ROANNE ÉCO JUIN 2006 sur les marchés internationaux”, qu’elle ne va pas la chercher”(1). reprend François Alland. Le À ce titre, le réseau des CCI est particulièrement apsoutien revêt pluprécié des PME : sieurs formes : la communication d’in- “Seule, une PME une enquête nationane peut pas le auprès des entreformations sur les marchés, la mise en se permettre prises françaises déjà engagées à l’internarelation directe avec d’engager tional indique que le des opérateurs, l’appui logistique, le un commercial.” taux de notoriété du réseau consulaire tutorat de VIE, l’organisation de missions collectives, dépasse les 40%. notamment dans le cadre de la Encourager les démarches promotion des produits français. “De façon générale, le solo à collectives l’export, cela ne paie pas, résume “Nous apportons un réel service Marie-Claire Sarliève (Coface). de proximité, commente Carole J’ai connu bon nombre de PME Rzepka-Chanroux, animatrice du qui avaient les bons produits groupe opérationnel international pour bien voyager et qui ont au sein de la CCI du Roannais. Je échoué, car elles ont agi en souhaite que nous intensifions dilettantes ou en francs-tireurs. notre apport aux entreprises en les La compétition internationale aidant encore davantage sur le est rude mais il est tout à fait plan administratif. Nous devons possible de tirer son épingle aussi nous inscrire résolument du jeu en s’appuyant sur les dans la dynamique de groupeméthodes qui fonctionnent. Il ments d’entreprises à l’export. Il est faux de dire aujourd’hui que y a quelques années, un groupeles PME sont livrées à elles- ment textile avait été mis en place mêmes à l’export. Une entreprise sur l’Allemagne. Je viens de renqui n’a pas la bonne info, c’est contrer la CCI de Montpellier qui INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT DOSSIER soutient une démarche collective sont communs et équilibrés. Il de ses PME dans le domaine doit exister des synergies sur le agroalimentaire. C’est une réus- plan logistique, commercial et site”. La taille du bassin d’emploi financier”, complète Laurent Le roannais et les résultats avérés Henaff qui, en financier averti, des récentes expéconseille la plus riences de travail colgrande vigilance aux laboratif, notamment Créer des liens primo-exportateurs. au sein de MUTEX et avec des groupes “Afin de verrouiller de PLATO sont des pour exporter. les contrats de vente gages de succès. et les modalités de “Nous savons trapaiement, il est inconvailler ensemble, poursuit la chef cevable de se passer d’un conseil d’entreprise roannaise. Seule, une juridique et financier compétent à PME ne peut pas se permettre l’international”. Pour faciliter les d’engager un commercial. À plu- démarches des PME, l’État, dans sieurs, c’est possible. Pour que le cadre de “Cap Export”, a fait cela fonctionne, il faut que les passer ses taux de contre-garantie PME partenaires évoluent dans le de 50 à 70%. même secteur d’activité et trouvent des synergies géographi- Un développement ques. Il ne faut pas non plus nous géographique refermer sur nous-mêmes : ce “en pelure d’oignon” type de regroupement doit nous Parmi les champions toutes permettre de créer des liens avec catégories de l’export roannais, des groupes plus importants déjà le fabricant d’outils coupants, dotés d’une expérience à l’inter- Ultra Diam, a adopté une stranational”. “Les groupements tégie efficace. “Il ne s’agit pas d’entreprises fonctionnent lors- seulement d’exporter au travers que les intérêts entre adhérents d’importateurs, mais de distriJean-Pierre Pinot, Président de Steriflow : “Dans l’équipement industriel, vous jouez votre crédibilité sur le service.” buer localement à partir de nos propres centres qui développent leur marketing, finissent localement le produit à la demande client, et livrent en temps réel, indique JeanThierry Catrice, président du groupe. Cette stratégie nous permet de couvrir toute la chaîne de valeur ajoutée jusqu’au client final, et ainsi de maîtriser nos ventes sur Jean-Thierry Catrice, Président d’Ultra Diam : le long terme. “Il n’est pas plus difficile d’exporter que de vendre localement”. Cela nous permet aussi d’intégrer une partie des coûts en Boccard, à Villeurbanne, qui, monnaie locale exonérée de après s’être taillées une belle frais de douane”. Ultra Diam, part de marché auprès du marqui réalise 65% de son chiffre ché français de l’agro-industrie, d’affaires à l’export, a ainsi ambitionne aujourd’hui de créé, en direct ou sous forme de devenir un leader européen de JV, des centres de distributions la cuve en acier inoxydable. La en Espagne (Barcelone), aux société réalise déjà une part Etats-Unis (Chicago), au importante de son activité à Mexique, à Singapour, à Hong l’export auprès de la majorité Kong, en Suède, et travaille à la des pays communautaires, de mise en place de structures du l’Europe de l’Est (Russie, même type à Shanghai et en Kazakhstan) et du marché sudRépublique Tchèque. “Il ne faut américain. pas avoir peur de l’export, reprend le chef d’entreprise. Il Le textile en tête n’est pas plus difficile d’exporter Tous secteurs confondus, les que de vendre localement. En entreprises roannaises réalisent revanche, il faut la majeure partie agir progressivede leurs échanges “À Roanne, ment et ne pas aller internationaux avec chercher au bout du le secteur textile l’Europe : 42 PME monde des clients concentre une part exportent en Belque l’on peut avoir gique, 40 en Alleimportante plus facilement magne, 35 en Italie, des actes près de chez soi. La 33 en Espagne et à l’export.” technique du déveen Suisse, 24 en loppement géograGrande-Bretagne, phique en pelure d’oignon est 21 aux Pays-Bas. Les échanges sans doute la plus productive”. avec l’Amérique du Nord ont Une stratégie que ne renierait progressé ces dernières années : pas Les Constructions Soudées 21 PME locales ont des coudu Coteau, filiale du groupe rants d’affaires réguliers avec ROANNE ÉCO JUIN 2006 21 DOSSIER INTERNATIONAL : DES PASSEPORTS POUR L’EXPORT les États-Unis, treize avec le certifications matérielles de Canada. Au Proche-Orient et signature, visa de facture, carMoyen-Orient, trois pays font nets ATA...) sont délivrés chapartie des destinations privilé- que année par la CCI du giées des exportateurs roannais : Roannais. “Le secteur textile les Emirats Arabes concentre une part Unis, Israël et le importante des Liban, alors que actes à l’export. Il “L’export tout naturellement, n’est pas un palliatif faut cependant disle Japon, la Chine tinguer l’exportaà une situation et Hong-Kong arrition définitive de nationale vent en tête des l’exportation temdestinations extrêporaire des pays difficile.” me-orientales. Une travaillant à façon douzaine d’entrecomme la Bulgarie, prises sont également présentes l’Ukraine, la Roumanie, la sur les trois pays du Maghreb. Chine et les pays du Maghreb”, Entre 1800 et 2000 actes inter- indique Christelle Chalencon, nationaux (certificats d’origine, l’une des interlocutrices des entreprises locales aux Douanes de Roanne. Installée avenue de la Marne, la structure roannaise veille à l’application des règlements douaniers, tout en développant un rôle de conseil parfois méconnu. “Vouloir exporter, c’est bien, conclut Marie-Claire Sarliève. A condition de ne pas considérer l’export comme un palliatif à une situation nationale difficile. C’est lorsque cela va bien sur son marché intérieur qu’il faut songer à l’export, car on ne doit jamais oublier que l’export coûte avant de rapporter”. (1) Les sites pour en savoir plus : www.pme.gouv.fr www.commerce-exterieur.gouv.fr www.ubifrance.fr www.erai.org www.douane.gouv.fr www.coface.fr www.missioneco.org www.roanne.cci.fr Dossier réalisé par Frédéric Thomasson. La Fée se penche sur l’Amérique du Nord J ean-Michel Calsat et Jean-Pierre Braillard ne sont pas du style à brûler les étapes. Après avoir métamorphosé La Fée en l’imposant sur le circuit sélectif (850 points de vente dont sept boutiques La Fée Maraboutée et douze franchisés), ils pointent désormais le bout du nez à l’export. “Historiquement, nous avons toujours travaillé avec la Belgique et les Pays-Bas, puis avec la Suisse, l’Angleterre, le Danemark, l’Espagne, explique Jean-Michel Calsat. Nous allons tenter, en août, une percée significative en Espagne en participant au salon de Barcelone. Nous sommes également en train de finaliser un accord avec un agent importateur Canadien pour le printemps-été 2007. À terme, nous devrions faire nos premières ventes dans le Nord des États-Unis”. La marque féminine (femmes actives de 30-40 ans) s’appuie sur des salons français, notamment celui du “Prêt à Porter” organisé à Paris, pour nouer les contacts avec les agents. “Lorsque l’agent fonctionne bien et commence à tourner avec une quarantaine de clients, nous participons à un salon professionnel dans le pays démarché. Cela permet de rendre les relations moins informelles et de bien sentir les attentes de la clientèle”. La Fée n’a pas de collections spécifiques pour l’export, mais s’adapte à la demande du marché. Celui qui arrive en pays conquis, avec des certitudes bien établies, en est souvent pour ses frais : “À l’export, il ne faut rien imposer. Notre collection est vaste et nous permet de retirer certains produits qui ne marcheront pas parce qu’ils ne correspondent pas à la culture du pays en termes de formes et de couleurs. Cela ne veut pas dire qu’il faille supprimer toute forme d’originalité. On propose même en priorité tout ce qui est tendance, original, tout ce qui peut se démarquer de ce que la cliente achète depuis des années. On met en avant notre touche personnelle, mais dans un cadre bien défini”. La Fée, qui affiche depuis 1999 une croissance annuelle de l’ordre de 15% (CA : 18 millions d’euros, dont 15% à l’export), s’est donnée les moyens de mener à bien ses campagnes au long cours. L’investisseur en capital-développement, Naxicap Partners, filiale de Natexis Private Equity (groupe Banques Populaires) vient d’entrer à hauteur de 33% au capital de Magique, holding de tête de La Fée. “Ils croient à ce que l’on fait, indique Jean-Michel Calsat. Leur apport va notamment permettre à La Fée de franchir une étape supplémentaire à l’international”. Tout en développant sa notoriété à Paris : début 2006, la marque a ouvert une boutique dans le quartier du Marais. 22 ROANNE ÉCO JUIN 2006 CRÉATION-REPRISE Le doux appel de Londres Début 2006, Florent et Brigitte Veillas ont repris l’hôtel-restaurant “Le Londres” à Saint-Just-en-Chevalet. Dans leurs bagages : une solide expérience et une réelle envie de participer au développement du tourisme roannais. D epuis une quinzaine d’années, Florent et Brigitte Veillas mijotaient leur projet : “Nous voulions nous installer pour mettre en place nos propres idées, créer une atmosphère qui nous ressemble, nous exprimer librement”, expliquent les tous nouveaux propriétaires de l’hôtel restaurant “Le Londres”, idéalement situé sur la place principale de Saint-Just-enChevalet. Un retour aux sources que Florent, originaire du village, a apprécié à sa juste valeur. Ses deux grands-pères, respectivement gardechampêtre et chef des Ponts et Chaussées, étaient des figures locales. “Mes parents habitent toujours là, commente-t-il. Ces profondes racines familiales ont beaucoup compté dans notre choix. C’est très important pour bien démarrer”. Après plusieurs semaines de travaux, leur établissement a rouvert ses portes mi-février. La salle de restaurant a été superbement renovée. Le bois et la pierre donnent le ton. “Qu’il s’agisse du restaurant ou de l’hôtel, nous voulons que le client se sente bien”, prévient la souriante Brigitte. “Il faut que tout le monde ait envie de pousser la porte, poursuit son mari. Il n’est pas question que le montant de l’addition soit un frein”. Le prix des menus (11 à 39 euros) a d’ailleurs été étudié en conséquence. Formé à l’école hôtelière de Saint-Chamond, Florent Veillas a fréquenté les cuisines de plusieurs restaurants haut-savoyards. Brigitte a également fait “les saisons” près du Lac Léman avant de travailler dans le commerce. “Il s’agit pour nous d’une nouvelle aventure exaltante. Nous avons vraiment envie de connaître autre chose, de nous rapprocher des gens, de leur apporter quelques heures de décompression, car la vie va parfois trop vite”, analyse cette Lorraine d’origine. L’hôtel compte sept chambres qui seront rénovées au fil du temps. Les jeunes repreneurs (37 ans tous les deux) comptent séduire une clientèle de professionnels et de touristes en quête d’oxygène et de grands espaces. “Il y a de plus en plus de passage, notamment l’été. De nombreuses randonnées en moto et des rallyes de véhicules anciens passent par Saint-Just, car les paysages sont magnifiques et les routes sont de qualité”. La clientèle du restaurant est avant tout cantonale, mais des habitants du Puy-de-Dôme, de l’Allier et du Roannais au sens large n’hésitent pas à prendre la direction de “Londres” ! “L’établissement s’appelle ainsi car, à la fin du XIXème siècle, l’une des propriétaires avait été cuisinière dans la capitale anglaise. Nous recevons d’ailleurs de plus en plus de touristes anglais installés dans la région. Ça les fait sourire de venir passer une soirée à Londres ! Ils sont charmants et plein d’humour”. Dès leur arrivée, Florent et Brigitte Veillas ont adhéré à “Roannais Tout Sourire” estimant qu’en matière de tourisme “on n’est rien tout seul”. Ils entretiennent d’ailleurs de très bons rapports avec l’autre hôtel du village et comptent participer à l’essor d’une commune en plein renouveau. “En quelques mois, quatre ou cinq commerces ont été créés ou ont changé de propriétaire. C’est un signe qui ne trompe pas”. QUESTION À Catherine Redondo-Sapt, gérante des Ambulances de la Croix-Bleue À 26 ans, vous avez repris les Ambulances de la Croix-Bleue. Quel premier bilan tirez-vous de cette expérience ? ai effectivement repris cette société en septembre 2003. Je connaissais bien l’entreprise car je faisais partie du personnel depuis la fin de mes études de psychologie. La société est basée “J’ 24 ROANNE ÉCO JUIN 2006 à Saint-Symphorien-de-Lay. Nous disposons d’une ambulance, d’un taxi et de deux VSL (Véhicules Sanitaires Légers). Avec mes deux collaborateurs, nous apportons compétence, jeunesse, dynamisme et surtout chaleur humaine à nos clients qui, généralement, en ont bien besoin. Une société comme la Croix-Bleue, à taille humaine, permet de bien connaître la clientèle et d’établir un climat de confiance. Pour assurer un meilleur fonctionnement, j’ai été amenée à modifier certaines pratiques au niveau des gardes, des urgences, des plannings. Pour réussir, il est également nécessaire de se former régulièrement. En 2004, j'ai ainsi obtenu le DSA (Défibrillateur semi-automatique) et en 2005, j’ai réussi mon permis taxi. Lorsque j’effectue un premier bilan, je suis surtout satisfaite d’avoir mis en place une équipe de très bon niveau et d’avoir su fidéliser la clientèle. J’ai relevé le challenge de la reprise d’entreprise sans aide financière, en essayant de faire face aux difficultés qui se présentaient. Je suis partie du principe que j’aurais eu au moins le mérite d’essayer. Il faut oser entreprendre, et l’âge ne doit pas constituer un frein.” COMMERCE Joué Club Roanne fait des bonds Jean-Pierre Meunier a multiplié par cinq sa surface de vente au cœur de la rue Mulsant. Son espace de 300 m2 lui permet de présenter une gamme complète d’activités de plein air. D e la corde à la corde à sauter, il n’y a qu’un bond. Jean-Pierre Meunier incarne la 7ème génération du commerce familial de la rue Mulsant : “Mon grand-père tenait une corderie. Puis, peu à peu, nous nous sommes orientés vers la vente de ballons, de petites voitures, de jeux et de jouets. Le virage était pris”. En 1982, La Farandole des Jouets devenait même franchisé Joué Club. “Une excellente décision, analyse le chef d’entreprise. Rester indépendant aurait été une erreur fatale”. En 20 ans, Joué Club Roanne a multiplié par cinq sa surface de vente, laquelle atteint désormais les 300 m2. Peluches, vélos, jouets en bois, jeux d’éveil, de logique, de société, de plein air... La panoplie est absolument complète. Les deux catalogues annuels de Joué Club servent de livre de chevet aux enfants et aux parents qui n’ont que l’embarras du choix au moment des fêtes. “Joué Club a mis en place une bonne politique de communication TV et radio. Nous sommes partenaires de plusieurs émissions grand public et les spots passent en boucle au moment des fêtes. Pour savoir si la campagne a débuté, il suffit d’ailleurs de prêter l’oreille : les enfants entrent dans le magasin en fredonnant la chanson”. Noël est bien entendu une période faste mais l’activité printemps-été est loin d’être négligeable. “Les articles liés aux activités de plein air, comme les balançoires, les toboggans, les trampolines, sont très demandés. Nous proposons désormais une quinzaine de petites maisons de jardin, contre deux ou trois il y a quelques années”. En avril, Jean-Pierre Meunier a passé l’essentiel de ses commandes de fin d’année lors du salon Joué Club qui s’est tenu à Bordeaux, siège de la marque présente sur 300 sites en France, 25 en Italie ainsi qu’au Maroc. “Joué Club s’appuie sur des fabricants étrangers tout en leur demandant de respecter une éthique très précise. Il n’est pas question de travailler avec des gens qui exploitent les enfants. Tout fournisseur est testé pendant un an avant d’être référencé et les vérifications sur ses méthodes de travail sont fréquentes”, précise Jean-Pierre Meunier. Joué Club Roanne s’approvisionne également en direct auprès d’une centaine de fournisseurs, pour la plupart européens : Berchet, Smoby, Mattel, Hasbro, Playmobil, Lego, Tomy... Lors du récent salon du jouet, à Paris, le professionnel s’est déjà fait une idée du podium des ventes 2006 : le Scrabble devrait garder une longueur d’avance sur les Triominos, mais la plus forte percée sera celle du Sudoku : “Tous les fournisseurs en proposent. Les deux versions, manuelle et électronique, sont en plein boom”. Entouré de son frère, Bernard, et de Anne, sa vendeuse, JeanPierre Meunier a développé, ces dernières années, une belle clientèle de comités d’entreprise, de Michelin à l’Imprimerie Chirat, en passant par les Eaux Minérales de SaintAlban, Révillon, ONET, Valentin Traiteur et plusieurs amicales de sapeurs-pompiers. “Nous faisons du sur-mesure pour chaque entreprise”, indique le commerçant roannais, membre du bureau de l’Union Commerciale Mulsant. “Des jeunes très dynamiques arrivent au sein de notre Union. C’est très bon pour l’avenir”. QUESTION À David Corneloup, expert en reloocking En quoi consiste votre activité ? e suis le coiffeur artistique de la société de cosmétiques Wella France qui organise des shows en France et à l’étranger. Je suis intervenu à Dakar et plus récemment à Buenos-Aires. En 2005, j’ai été retenu par le salon de la haute-couture organisé au George V à Paris, puis par le salon du “Prêt-à-porter” 2006, en tant que coiffeur officiel “J des défilés. Après avoir été formé à l’école de coiffure de Lyon, j’ai travaillé dans différents salons avant de m’installer aux Avaizes, près de Charlieu, où j’emploie quatre salariés, puis à Iguerande avec deux salariés. Outre la coiffure traditionnelle, je me suis spécialisé depuis quelques années en morphopsychologie. Je décrypte le visage de la personne. J’essaie de la découvrir et de réaliser la coupe parfaite qui prend en compte la nature des cheveux et la forme du visage. Au terme de morpho-psychologue, je préfère d’ailleurs celui de conseil en image. J’ai également développé une activité de formation dans toute la France. En 2000, je suis devenu meilleur ouvrier de France. Je travaille également pour Intercoiffure France qui regroupe les meilleurs coiffeurs français, et j’ai fait l’objet l’an dernier de plusieurs passages télévisés, notamment lors de Top Modèles 2005”. Tél. 04 77 60 04 53 Fax 04 77 69 02 57 www.dumoulin-traiteur.com ROANNE ÉCO JUIN 2006 25 HAUT DE GAMME Leblanc, l’huile des huiles Blondes ou ambrées, les huiles Leblanc font désormais le tour du monde. De New-York à Tokyo, on se délecte des potions magiques du petit atelier d’Iguerande, où le temps semble s’être arrêté. E lle tourne à la même vitesse depuis 126 ans ! La légende affirme même que la famille Leblanc l’a installée avant d’ériger les murs de son huilerie, à la sortie d’Iguerande, aux portes de la Bourgogne. Sans relâche, l’imposante meule de granit broie les graines et les fruits. Elle est l’âme commune de quatre générations. Non loin d’elle, les presses, fabriquées à Feurs et à Vichy, sont tout juste centenaires. Tout aussi lentement, elles tirent le meilleur de la serrée : des coulées blondes, mordorées, cuivrées, marques de fabrique des huiles d’arachide grillée, d’amande, de noisette, de noix, de pignon de pin, de sésame. Les reflets verts des huiles d’olive, de pistache, de colza, illuminent le regard de Jean-Michel Leblanc, 48 ans, entré dans le giron familial voici deux ans seulement. Associé d’un cabinet d’expert-comptable à Villefranche-sur-Saône, il a été, à son tour, envoûté par les odeurs et les couleurs. “C’est un produit magique. La méthode de fabrication n’a pas changé depuis l’origine. L’une des bases du succès est d’avoir réussi à conserver les mêmes fournisseurs depuis des décennies”. Entre 2 et 2,5 kg de fruits sont nécessaires pour obtenir un litre d’huile. Les noix sont issues du Périgord, le colza de l’Allier, les noisettes d’Italie, les pistaches d’Iran. En verre ou en pichets de grès, l’huilerie Leblanc propose désormais une bonne quinzaine de variétés différentes, toutes destinées à l’assaisonnement. Jean-Charles Leblanc, 45 ans, dirige l’entreprise depuis 1980. Il n’a pas d’égal pour tirer la quintessence de nouveaux produits. L’huile d’Argan, au goût fort et sauvage, assaisonne à merveille les plats typiques nordafricain, les tajines, les salades. La saveur raffinée de l’huile de noix de Pécan, fruit rare issu du continent nord-américain, mariage de la noix et de l’amande, accompagne les pâtes, le riz, les crudités. Certaines huiles ont même des vertus médicinales comme l’huile verteambrée de pépins de courge. Partenaire idéale de l’avocat, elle décuple le fonctionnement rénal et améliore la circulation sanguine. 26 ROANNE ÉCO JUIN 2006 Jean-Charles Leblanc dirige l’entreprise depuis 1980. En France, les huiles Leblanc fréquentent les cuisines des plus grands restaurants, dont plusieurs trois étoiles. Mais l’essentiel des ventes est réalisé via des dizaines d’épiceries fines réparties sur l’ensemble du territoire. L’entreprise, qui emploie sept salariés et affiche un chiffre d’affaires de 2 millions d’euros, s’appuie également sur deux magasins : celui d’Iguerande, principalement fréquenté par une clientèle bourguignonne, roannaise et lyonnaise, et celui de Paris (rue Jacob dans le 6ème arrondissement) ouvert en 1996. “Cette boutique, bien située dans le quartier Saint-Germain, est animée par notre sœur, Anne-Françoise. Nos deux points de vente nous permettent d’avoir un contact très direct avec la clientèle”. D’être au goût du jour. Encore et toujours... Les huiles Leblanc sont désormais à Iguerande ce que le sel est à Guérande. En quelques années la renommée du village a dépassé les frontières. L’entreprise familiale réalise 38% de son activité loin de ses bases en s’appuyant sur des distributeurs américains, japonais, australiens, anglais, espagnols. “Voir notre huile sur les linéaires des plus grandes maisons de NewYork ou de Londres, c’est bien sûr quelque chose de très fort, savoure Jean-Michel Leblanc. Nous touchons une clientèle sensible à l’authenticité de notre fabrication et à la qualité des produits français dans leur ensemble”. SERVICES AIS en ordre de marche La société de surveillance, créée par Eric Leclerc en début d’année, dépassera la douzaine de salariés fin 2006. Elle propose ses services, en diurne comme en nocturne, aux particuliers, aux entreprises, aux collectivités, aux associations... U n agent de sécurité c’est un peu comme un arbitre de football : si on ne le remarque pas, c’est qu’il fait bien son travail. Eric Leclerc, 37 ans, vient de créer la première société de surveillance “100% roannaise”. Gérant majoritaire (51%) d’AIS (Agence d’intervention et de sécurité), il s’est associé avec Michel Matillon et la société TSA, installée route de Paris. “C’est un partenariat à la fois financier et technique. TSA a une excellente renommée sur Roanne. Il s’agit d’une parfaite complémentarité entre un fournisseur de solutions de sécurité et un prestataire présent sur le terrain au quotidien”. AIS est spécialisée dans les opérations de surveillance, télésurveillance, gardiennage, protection des biens et des personnes. Elle propose ses services à des particuliers, des entreprises, des collectivités publiques, des établissements financiers, des associations. Elle emploie actuellement huit personnes, mais son effectif devrait compter entre 11 et 15 salariés dès la fin de l’année. “Depuis deux ans, le recrutement dans notre métier est très réglementé. Nous devons fournir à la Sous-Préfecture une liste nominative des personnes que nous souhaitons embaucher. Si une personne a eu des antécédents avec la justice, même pour des faits mineurs, l’admi- nistration ne donnera pas son accord. En ce qui me concerne, je recherche des profils de médiateurs. Des gens bien dans leur peau qui savent désamorcer une situation en passe de tourner au conflit ou à l’incident”. Dès ses premiers mois d’existence, AIS a convaincu de nombreux clients : SITA, Elis Loire, SCA, TAC, la mairie de Riorges (Fêtes des fleurs, Mardis du Grand Marais), les Folies Textiles et la Foire du Roannais, qui fonctionnera avec six agents, 24h/24. “On établit des préconisations adaptées à chaque structure ou événement. Par exemple, la présence d’un agent diplômé ERP (établissement recevant du public) n’est pas néces- saire dans tous les cas. Nous comptons également dans notre équipe deux maîtreschiens. Il s’agit de vrais spécialistes”. Eric Leclerc, fort de 14 années d’expérience dans le groupe Cinieri, puis chez Prosegur, travaille également avec des PC de Télésurveillance comme Maday Sécurité (Saint-Etienne), Aquilla (Avignon), Europinter et EPS Surveillance (Strasbourg). “Lorsque ces PC ont besoin d’intervenir sur Roanne, ils font appel à nous. Nous n’avons pas encore notre propre PC car cela nécessite un investissement important, mais c’est une possibilité à moyen terme”. Pour l’heure, AIS souhaite développer son département “événementiel” en liaison avec les associations locales. Un milieu que connaît bien Eric Leclerc, président de l’association “Chorale Plus”, qui fédère les sponsors de la Chorale de Roanne et organise plusieurs événements chaque saison. Au fil du temps, le gérant d’AIS espère aussi modifier le regard que le public porte sur les agents de sécurité : “Dans certains pays, l’agent de sécurité est aussi respecté que l’agent de police. En France ce n’est pas le cas. Il faut savoir que l’agent de sécurité est là pour prévenir les dangers, alerter les forces de l’ordre si besoin est, et secourir”. EN BREF Socotec à la rencontre de ses clients Centre Commercial CARREFOUR 42300 MABLY Tél. : 04 77 71 92 06 Fax : 04 77 72 03 92 www.juliendorcel.com L’agence Socotec de Roanne, dirigée par Daniel Vincent, a reçu récemment une centaine d’ingénieurs et de techniciens évoluant au sein de l’entité “Loire/HauteLoire/Auvergne” du groupe. Socotec déploie aujourd’hui ses activités dans quatre métiers complémentaires : l’inspection, l’assistance technique, le conseil et la formation. Socotec Roanne emploie treize personnes. Roanne, “capitale mondiale” de Transcom Le site de Roanne de Transcom (563 personnes) a accueilli, en avril dernier, le staff international du groupe spécialisé dans la relation-clients via des centres de contacts. Keith Russell, pdg de Transcom, a indiqué que le centre de Roanne “représentait de solides fondations qui serviront aux futures activités du groupe”. ROANNE ÉCO JUIN 2006 27 TOURISME Les barrages font leur festival Connus pour leur rôle hydraulique, les deux barrages du Chartrain et du Rouchain font aussi partie du patrimoine touristique du Roannais. Dès 2007, un Festival de la nature mettra en valeur le site classé et facile d’accès. O livia Reig et Jean-Pierre Cherpin, à la tête de l’Auberge du barrage depuis 2003, profitent tous les jours du spectacle grandeur nature offert par les imposants barrages du Chartrain et du Rouchain. Et ils ne s’en lassent pas. “Nous avons ici l’un des plus beaux sites de la région”. Si le rôle de pourvoyeur d’eau des deux barrages est souvent mis en évidence, la beauté du site alentour est plus rarement mentionnée. Guide professionnel pendant plusieurs années, notamment à l’étranger, Olivia Reig n’a pas hésité à renouer avec ses premières amours. Régulièrement, elle raconte à de petits groupes de touristes l’histoire de ces deux édifices monumentaux inaugurés en grandes pompes, l’un en 1891, l’autre en 1973. Les sentiers conduisant jusqu’au sommet des ouvrages donnent lieu à la découverte de la faune et de la flore. Au pied des barrages, un mini-golf, des balançoires et des promenades sur de petits ânes peuvent agrémenter la visite. Pour conforter la notoriété du site, les deux professionnels projettent la création d’un événement d’envergure : “Un festival autour des activités et des ressources naturelles que sont le bois, la roche, l’eau. Nous avons déjà eu des contacts avec des professionnels des métiers de la forêt, des tailleurs de pierre, des professionnels de l’escalade. A ce titre, nous allons tenter de faire venir les fameux Yamakasi, vedettes du film de Luc Besson. Bien d’autres activités peuvent venir se greffer. L’idée générale est de montrer tout ce que peut faire l’homme en s’appuyant sur le milieu naturel et en le respectant”. La Roannaise de l’Eau, installée au pied du barrage, est intéressée par le projet et les pouvoirs publics “ont bien accroché”, indique Olivia. La première édition pourrait avoir lieu, sur deux jours, au printemps 2007. Nouveau venu à Renaison, Guido D’Antonio, jeune dirigeant des vins JB Clair, situés à quelques hectomètres, croit lui aussi dans le potentiel touristique de ce site. “Je suis originaire de la région italienne des Abruzzes. C’est une région vallonnée comme le Roannais et des sites comme celui-ci sont très appréciés. Il y a vraiment un charme dans l’immensité de ces ouvrages que l’on découvre presque d’un coup derrière les arbres”. L’entreprise familiale, développée par son beau-père, Jean-Baptiste, (“l’homme aux 54 vendanges”, indique-t-il, admiratif), fait déjà visiter ses caves au public. Chaque année, JB Clair produit 50 000 bouteilles de vin effervescent obtenu selon une méthode traditionnelle à partir de Chardonnay et de Pinot Noir. Le site bénéficie aussi de la bonne table de l’auberge : “Nous avons conservé ce qui a fait la réussite de l’établissement de Jacques Dinet, avec les grenouilles, les truites, la petite friture, tout en apportant de nouvelles tendances épicées”, explique Jean-Pierre Cherpin, formé à Saint-Chamond puis dans les cuisines de la Maison Troisgros avant de s’envoler pour l’Amérique Centrale, les États-Unis et les Antilles. Membre d’Escapades en Roannais, l’Auberge du Barrage vient également de mettre en place un site Internet en direction des adeptes du camping-car. “Nous avons une aire d’accueil sur le site. Nous recevons beaucoup de Belges qui sont de vrais ambassadeurs de notre région partout où ils vont. Ils sont tombés sous le charme”. EN BREF Daniel Fiot jette l’ancre CARLSON WAGON-LIT TRAVEL 10, rue Alsace Lorraine - 42335 ROANNE Pour la Réussite de vos Vacances Pour la Gestion de vos Voyages d’affaires Service Tourisme Service Entreprises Tél. 04 77 71 38 43 Tél. 04 77 70 70 39 Fax 04 77 70 51 55 [email protected] 28 ROANNE ÉCO JUIN 2006 Daniel Fiot, à la tête de “Marins d’eau douce” depuis dix ans, a passé la barre de sa célèbre péniche l’Infatigable à Frédéric Rameau et Frédérique Debaize, deux jeunes parisiens fraîchement débarqués à Briennon. Le jeune retraité continuera à mettre son expérience au service du tourisme roannais. Champlong à la “Une” Olivier et Véronique Boizet, à la tête du Château de Champlong, à Villerest, connaissent un début d’année sur les chapeaux de roue. Invité d’Olivia Mattei sur France 3 (“Goûtez voir”), le chef roannais a ensuite fait l’objet d’un dossier de plusieurs pages dans le magazine national “Chefs et saveurs”. Nouveau président de l’association des jeunes restaurateurs d’Europe, Olivier Boizet vient également de planter, à Saint-André d’Apchon, une parcelle de vigne d’un demihectare. Celle-ci sera exploitée par Lionel Montroussier. ENVIRONNEMENT Eaux-Vives Skywater apprivoise les nuages Face à l’augmentation des factures d’eau et l’asséchement des nappes phréatiques, Franck Bertin propose une solution originale : la récupération et la valorisation des eaux de pluie. L a gestion de l’eau à l’échelle de la planète sera l’enjeu principal du IIIème millénaire. Les différentes Biennales nationales de l’eau, organisées à Roanne, ont montré que les ressources n’étaient pas inépuisables. “Les nappes phréatiques sont largement en dessous de leur niveau. On parle désormais d’aller chercher les eaux préhistoriques à 400, voire 600 mètres sous le sol”, explique Franck Bertin à la tête de la société roannaise Eaux-Vives, spécialisée dans la récupération et la valorisation des eaux de pluie. Au lieu de puiser la ressource en sous-sol, Franck Bertin a préféré tirer partie des caprices du ciel. “Je récupère l’eau des toits. Outre l’aspect environnemental, l’utilisation de cette eau naturellement douce présente des avantages économiques indéniables au moment où les factures augmentent de façon continue et inéluctable. L’économie peut aller jusqu’à 53%. En cas de restriction ou de coupure, l’autonomie est également assurée”. Le principe mis en place par Eaux-Vives est simple : lors de chaque ondée, un filtre installé sur un collecteur laisse passer l’eau pendant trois minutes afin de laver le toit. Le précieux liquide est ensuite stocké dans une cuve dont la volumétrie a été calculée en fonction des besoins de l’utilisateur. L’eau stockée peut répondre à tous les usages, à l’exception des utilisations alimentaires et corporelles. “En clair, on ne la boit pas et ne se lave pas avec”, précise Franck Bertin, qui détient les droits d’exploitation dans la Loire et le Rhône du procédé Skywater, dont l’entité française est installée à Reims. Un surpresseur fournit ensuite l’eau à la demande. Si la cuve est vide, il opère automatiquement une dérivation vers le réseau de ville. Différentes options peuvent être ajoutées en fonction des utilisations souhaitées : la nanofiltration et la ionisation permettent notamment de détruire bactéries et virus. “Chaque fois qu’il y a évaporation, il y a risque”, explique le chef d’entreprise. Industriels, collectivités, particuliers font partie de ses cibles potentielles. “Le retour sur investissement s’opère sur trois ans. Je fais du sur-mesure en fonction des besoins. Un supermarché, doté d’importantes surfaces de toit, va se servir de cette eau pour alimenter ses toilettes et réaliser l’intégralité de son nettoyage. Dans certains établissements scolaires, la chasse d’eau est tirée plus de 600 fois par jour. Le travail d’explication est énorme. Mais quand on rappelle au client que l’eau qui tombe sur son toit est à lui, cela fait généralement tilt !”. Pour une famille de cinq personnes dont l’habitation est dotée de 120 m2 de toit, l’investissement oscille entre 5000 et 6000 euros. Des subventions sont actuellement accordées afin de lancer le procédé en France. Les pays nordiques et l’Allemagne ont plusieurs longueurs d’avance sur le sujet : chaque année, 100 000 équipements sont installés de l’autre côté du Rhin. Quelques mois seulement après son installation au 221, avenue de la Marne, Franck Bertin a déjà séduit plusieurs collectivités. Il s’est également rapproché d’architectes, de géomètres et de bureaux d’études fluides, prescripteurs naturels du procédé. “Pour les lotissements, la rétention d’eau pluviale revient cher en terrain occupé. Skywater a ainsi mis en place des solutions permettant de libérer de la surface”. Eaux-Vives mise sur un chiffre d’affaires de 270 000 euros en 2006 et de 400 000 euros en 2007. QUESTION À Mylène Bernard, gérante de Bernard Expertises Quels sont les services proposés par votre société ? a santé publique, et notamment les problèmes liés à l’hygiène des bâtiments, a toujours été une préoccupation majeure. En imposant une réglementation (arrêté du 26 avril 1996) concernant la recherche de plomb et d’amiante sur les biens “L immobiliers, le législateur a souhaité que chaque mutation de biens soit soumise à des expertises. Il protège ainsi toutes les parties dans leur démarche d’achat et de vente. Notre activité d’expertise consiste à intervenir dans la recherche d’amiante sur différents bâtiments à la vente, mais aussi, lors du renouvellement du bail commercial. Nos mandataires peuvent être des personnes morales ou des personnes physiques : particuliers, notaires, agences immobilières, sociétés civiles immobilières, organismes publics. Un rapport est ensuite établi et communiqué au mandataire sur les recherches de plomb dans les peintures. Suivant les critères, l’information doit être portée à la connaissance du représentant de l’État. Notre entreprise effectue également des certificats d’habitabilité demandés par les banques pour l’attribution du prêt à taux 0%, le mesurage des superficies loi Carrez pour les copropriétés, ainsi que le constat de performance énergétique”. Contact : [email protected] ROANNE ÉCO JUIN 2006 29 MULTIMÉDIA Media’Help soigne les ordinateurs La jeune équipe de Media’Help s’est spécialisée dans le sauvetage des causes informatiques désespérées. Chaque année, elle opère plus de 3000 interventions d’urgence et donne naissance à des ordinateurs adaptés aux besoins de ses clients. I ls se qualifient eux-mêmes d’“autodidactes de l’informatique”. Les quatre mousquetaires de Media’Help n’ont pourtant rien d’apprentis-sorciers. Sébastien Aires, Franck Otrebowski, Cédric Augagneur et Jean-Didier Pawloski ont choisi de se démarquer de la concurrence en concevant des ordinateurs sur-mesure. “Nous sommes partis du principe qu’un client n’utilise jamais tout le potentiel de son ordinateur, explique Sébastien Aires. Une fois que l’on a bien cerné ses besoins, on lui propose une configuration optimisée et au meilleur coût”. La formule séduit. Les particuliers peuvent doper à loisir les capacités de leur appareil en 3D et en cartes-son. Les entreprises privilégient les caractéristiques de sauvegarde et de haute fiabilité. Media’Help sélectionne, dans différentes gammes, le meilleur matériel de chaque fournisseur. Les économies réalisées, sur la mémoire notamment, permettent d’investir dans une imprimante pour certains, un écran de plus grande taille pour d’autres. L’émergence des portables change peu à peu la donne mais pas de quoi perturber le jeune quatuor (30 ans de moyenne d’âge). “Selon les statistiques, les ventes d’ordinateurs portables dépasseront pour la première fois 50% du marché en juillet prochain. Ce que nous faisons sur des fixes est difficile à transposer, car le nombre de petits composants est beaucoup plus important sur un portable. Nous ne pourrions nous aligner au niveau des prix. Le marché du fixe devrait cependant rester dynamique pour tout ce qui est infographie pour les entreprises et jeux pour les particuliers”. Media’Help assure le SAV et les réparations dans son atelier de la rue Nicolas-Cugnot, à Roanne. “C’est notre grande force, enchaîne Franck Otrebowski. Nous sommes capables de réparer 16 ordinateurs en même temps, y compris pour des personnes qui ne se seraient pas approvisionnées chez nous à l’origine. Lorsqu’ils ne savent plus quoi faire, 30 ROANNE ÉCO JUIN 2006 certains distributeurs nous envoient d’ailleurs leurs clients”. Si besoin, Media’Help remplace “sur le champ” l’ordinateur défaillant. Avant d’intervenir, la société roannaise fait dans certains cas appel à sa consœur, In Virtuel, également basée à Roanne, pour sauvegarder des données importantes. Chaque année, Media’Help opère plus de 3000 interventions. “Arriver en sauveur quand rien ne fonctionne et résoudre le problème, c’est un réel plaisir”, reprend Sébastien Aires. Media’Help assure la maintenance du parc informatique de nom- breuses entreprises et structures roannaises (Carré Blanc, Mado Marcel, le GRETA, l’AFPA, plusieurs lycées et communautés de communes). Elle travaille notamment sur la sécurité des réseaux. Media’Help (six salariés) a également développé des activités de sonorisation-éclairage (concerts, évènements, mariages, matches de la Chorale...) et de vidéo-surveillance, secteur dans lequel elle ne manque d’ailleurs pas de projets... quatre générations au service de l’immobilier Depuis 16, rue Brison 42300 ROANNE 04 77 71 37 69 47, rue du 4 Août 69100 VILLEURBANNE 04 78 85 94 17 E-mail : [email protected] Site internet : www.ginet.fr ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Le territoire du Grand Roanne Évolution de l’emploi salarié L’évolution de l’emploi salarié entre 1993 et 2004(1) (effectif privé des entreprises auquel s’ajoute l’effectif public de GIAT Industries) Sources : ASSEDIC - CCI du Roannais. E n 2004, le territoire du Grand Roanne représente 66,5% des salariés et 59% des établissements de l’arrondissement. Il compte 23 955 salariés (secteur privé et effectifs publics de GIAT Industries). D’une manière générale, le nombre d’emplois décroît de manière continue depuis 1993. La croissance des emplois du secteur privé entre 1993 et 2001 (+1,2%) n’arrive pas à compenser les pertes d’emplois de l’entreprise GIAT Industries (-1337 emplois entre 1993 et 2004). Évolution de l’emploi salarié privé (1) : Les données ASSEDIC répertorient les salariés des établissements du secteur privé industriel et commercial employant au moins un salarié en vertu d'un contrat de travail écrit ou oral quelle que soit sa branche d'activité. Les salariés ayant un statut public (GIAT Industries, collectivités locales, établissements publics, …) ne sont pas inclus. Cependant afin de rendre compte de la situation économique de ce territoire et en vertu du poids de l'entreprise GIAT Industries, les effectifs en statut public de cette dernière ont été réintégrés aux effectifs privés. Source : ASSEDIC. Répartition des emplois salariés en 1993, 2000 et 2004 Le tissu économique actuel En l’espace d’une dizaine d’années le paysage économique du Grand Roanne a connu un vrai bouleversement. La part des emplois industriels (y compris BTP) qui atteignait 54% en 1993, a régressé au fil des années pour atteindre, en 2004, 40% de l’emploi salarié total. Cette évolution s’est faite essentiellement au profit des emplois de services (qui ont augmenté de 24,5% entre 1993 et 2004, ce qui représente près de 2000 emplois en plus dans ce secteur). Pendant la même période la part des emplois du commerce progresse mais de manière moins importante. 32 ROANNE ÉCO JUIN 2006 1993 2000 Sources : ASSEDIC - CCI du Roannais au 31 décembre de chaque année. 2004 ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE L’industrie Le territoire du Grand Roanne compte 9 534 salariés dans le secteur industriel privé(2). Avec 40 % des salariés travaillant dans l’industrie, contre 30,6 % au niveau national, ce secteur conserve encore une place majeure dans le paysage économique du Grand Roanne. Avec 2 793 salariés, soit 29,3 % des salariés de l’industrie, le textile-habillement conserve son rôle d’activité emblématique. Ce secteur compte 175 établissements ; 28 % des établissements ont 20 salariés et plus. On retrouve sur le territoire essentiellement l’industrie de la maille / bonneterie (Bel Maille, Henitex, Tricotages Roux…), du prêt-à-porter (Devernois, Griffon, Lewinger, Pauporté …), et de l’ennoblissement (TAD, TAR, Intexa,…). Le second employeur du territoire est l’industrie des équipements mécaniques avec l’entreprise GIAT Industries qui occupe 42% des emplois de cette branche. Le secteur de la construction est très présent puisque avec 1228 salariés il se place en troisième position. On y retrouve les établissements des grandes entreprises nationales (Cegelec, Eurovia, Leschel et Millet) mais aussi des entreprises locales : Gardès et Laroche, Desbenoit, Mousse Gava, Vallorge … Secteur en pleine expansion, l’industrie agro-alimentaire est représentée par quelques fleurons : Révillon Chocolatier, fabricant de Répartition des emplois de l’industrie par secteurs Sources : ASSEDIC - CCI du Roannais au 31 décembre 2004. papillotes qui emploie 410 emplois en saison, Valentin Traiteur qui a multiplié par huit son chiffre d’affaires entre 1994 et 2004, SICAREV, leader en Rhône-Alpes pour la collecte et l’abattage de viande bovine et porcine et n°1 européen pour la commercialisation d’animaux charolais. (2) : Ces chiffres intègrent les effectifs de GIAT Industries ayant le statut public. A titre d'information, ils s’élevaient à 688 au 31/12/2004. Les services marchands (hors commerce)(3) En 2004, près de quatre Français sur dix travaillent dans les services marchands. Par services marchands, on entend les transports, les services aux entreprises et services aux particuliers, ainsi que les activités financières, immobilières et de travail temporaire. Sur le territoire du Grand Roanne, les services marchands occupent 6 210 salariés, soit 26% de l’emploi total. Même si ce taux n’atteint pas le niveau national (37,6%), ce secteur a connu une très forte évolution puisque plus de 1 500 emplois ont été créés ces dix dernières années(4). Parmi ces créations, 88% ont été le fait des services aux entreprises (informatique, bureaux d’études, architecture, ingénierie, communication, intérim, sécurité, nettoyage, recherche et développement, voirie, gestion des déchets ….). Directement dépendants de la demande des administrations et des industries et donc de la vigueur des marchés, les services aux entreprises ont explosé face à une tendance générale des PME-PMI à se recentrer sur leur cœur de métier et donc à envisager plus systématiquement une démarche d’externalisation de certaines compétences et savoir-faire. Les services aux particuliers (hôtels-restaurants, agences de voyage, services à la personne, activités de loisirs…) ont augmenté mais dans une moindre mesure (+ 214 emplois en dix ans). Il semble cependant que ce secteur ait du mal à se développer : 6% des emplois tertiaires sur le territoire du Grand Roanne, contre 11,6% au niveau national. (3) : Le reste du secteur des services est composé des services “administrés” : éducation, santé, action sociale et autres administrations. (4) Les derniers effectifs connus datent du 31/12/2004. Le développement des emplois intervenu en 2005 au niveau des centres d’appel roannais n’apparaît donc pas dans ces chiffres. Ainsi, TRANSCOM, implantée en avril 2004 dans les locaux de l’Hôtel d’entreprises, emploie 563 salariés (530 en CDI) en mai 2006. ROANNE ÉCO JUIN 2006 33 ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Le commerce Avec 50% du potentiel de consommation de l’arrondissement de Roanne et 70% des surfaces de plus de 300 m2 situées sur son territoire, le Grand Roanne constitue le principal pôle commercial du Roannais. Comme le montre la carte, l’emprise de l’agglomération sur le Roannais est considérable. Plus marquée sur les territoires Ouest, cette attraction est plus faible sur certaines zones limitrophes autour de Belmont-de-la-Loire au Nord-Est et de Balbigny au Sud. Le potentiel annuel des ménages du Grand Roanne est estimé à 329 millions d’euros, soit une moyenne par ménage de 10 314 euros. Les dépenses alimentaires constituent 47% des dépenses de consommation courante. La répartition des dépenses par grands postes (alimentaire, équipement de la personne, équipement de la maison, hygiène-santé) se situe dans la moyenne de l’arrondissement excepté dans le domaine de la culture et des loisirs où le taux est deux fois supérieur à la moyenne roannaise. L’attractivité de l’agglomération est également manifeste avec une activité commerciale (449 millions d’euros) supérieure de 30% au potentiel de consommation de ses habitants. 43% de cette activité sont réalisés sur la commune de Roanne et 32% sur la commune de Mably. L’accueil économique Principal pôle économique de l’arrondissement, le territoire du Grand Roanne met à la disposition des investisseurs des outils fonciers et immobiliers qui permettent de consolider le développement des entreprises actuelles et d’en attirer de nouvelles. Le Grand Roanne dispose ainsi de onze zones d’activité ayant une surface supérieure à cinq hectares. Trois d’entres elles ont reçu le label “Qualité Loire” décerné par le Conseil Général de la Loire. Ce label représente l’assurance et l’engagement de la collectivité locale maître d’ouvrage à pérenniser des conditions d’accueil, d’implantation et de suivi répondant aux besoins des entreprises. Par ailleurs, l’offre immobilière présente sur l’arrondissement, sous forme de locaux industriels, d’entrepôts ou de bureaux, répond également et de plus en plus à la demande des entreprises. Dans ce domaine plusieurs grands projets sont en cours ou prévus : construction du 4ème quatrième bâtiment 34 ROANNE ÉCO JUIN 2006 La ville de Roanne est particulièrement attractive en équipement de la personne (62% du chiffre d’affaires de l’agglomération) alors que Mably réalise 55% du chiffre d’affaires de l’agglomération en équipement de la maison. Zone d’activité Arsenal Sud 1&2 - Aiguilly Bapaume Bonvert (Label Qualité Loire) Demi-Lieue (Label Qualité Loire) Espace Valmy Le Marclet Mâtel Les Tuileries Villette Beaucueil Parc de la Villette (Label Qualité Loire) ZA Le Coteau Total La consommation des ménages se fait essentiellement dans les grandes surfaces : celles-ci captent 72,6% du chiffre d’affaires réalisé dans l’agglomération avec des parts de marché atteignant 91% à Riorges et 96% à Mably, contre 49% à Roanne. Surface Surface totale (ha) occupée (ha) 52,0 48,8 13,0 10,5 120,0 9,7 27,0 8,9 25,0 13,5 70,0 0,0 54,0 54,0 7,0 4,1 40,2 28,8 31,0 4,4 75,0 75,0 514,2 257,6 de l’Hôtel d’entreprises en continuité du programme déjà réalisé par la CCI (dont bâtiment Transcom : 2315 m2). Ce nouveau bâtiment permet de mettre sur le marché 3266 m2 de locaux supplémentaires dédiés à l’accueil d’entreprises, extension du Télépôle : cet équipement permettra d’installer des porteurs de projets en phase d’incubation, des entreprises en phase de création (pépinière) ou tout autre projet confirmé, Surface à commercialiser (ha) 3,2 2,5 110,3 18,1 11,5 70,0 0 3,0 11,4 26,7 0 256,6 Commune Roanne Roanne Mably Mably Roanne Riorges Roanne Mably Riorges Riorges Le Coteau construction d’un bâtiment industriel sur la ville de Le Coteau avec 3 550 m2 de locaux couverts, réhabilitation d’immobilier industriel sur le site de Roanne-Bapaume pour y maintenir des activités mécaniques et accueillir de nouvelles entreprises notamment dans le domaine de la logistique, achèvement du programme immobilier à usage tertiaire sur la commune de Riorges. ÉCONOMIE D’UN TERRITOIRE Le Tourisme Avec 68 % des emplois et 48 % des établissements hôteliers et de restauration présents sur l’arrondissement, le Grand Roanne concentre les structures d’accueil touristiques du Roannais. Territoire traversé par la Loire (cinq des six communes composant le Grand Roanne sont en contact avec le fleuve), le Grand Roanne propose aux visiteurs de nombreux centres d’intérêt : intérêt historique avec le donjon du Château de Roanne, le plus ancien bâtiment de la ville, le village médiéval de Villerest qui a conservé un beau patrimoine architectural (remparts et porte fortifiée du 12ème siècle, manoirs à colombages des 15 et 16ème siècles) ; intérêt culturel avec le Musée des Beaux Arts et d’Archéologie Joseph Déchelette (2ème musée du département de la Loire 16 323 visiteurs en 2005), le Musée de l’Heure et du Feu à Villerest… intérêt ludique avec une palette d’activités : petit train touristique à CommelleVernay, sports nautiques sur la Loire (ski nautique, aviron, voile..), sports aérien (ULM à Mably), randonnée aux abords de la Loire (sentier de découverte entre le barrage de Villerest et le Pays de Charlieu)… intérêt fluvial : Roanne dispose d’un port de plaisance (70 mouillages) au départ du canal de Roanne à Digoin, ouvert à la navigation en 1838 et qui connaît aujourd’hui un nouvel essor avec la navigation de plaisance. La construction du barrage de Villerest a permis également de développer, en amont de cet ouvrage, un ensemble d’activités : voile, planche à voile, canoë, kayak, et aussi : pêche, baignade, pédalo ; intérêt gastronomique : autour de la renommée de la Maison Troisgros (37 années consécutives de Trois Etoiles dans le Guide Michelin) s’est développée une série de “bonnes tables” qui apportent à Roanne l’image d’une région “gourmande”. Ce thème est valorisé tous les ans avec le Festival “Roanne Table Ouverte”. Concept original, il permet de marier les plaisirs de la Table à ceux du spectacle vivant, de la musique et des arts plastiques. Au-delà de ces centres d’intérêt, le territoire accueille une série d’équipements culturels et de loisirs : une patinoire, un centre nautique, 18 gymnases, cinq stades, un théâtre à l’italienne, une médiathèque (4000 m², 6500 abonnés), douze salles de cinéma, un golf de neuf trous. Dans les années qui viennent, les grands projets prévus vont permettre de conforter et développer ce secteur : aménagement d’un complexe de loisirs et de service en centre ville de Roanne (salles de cinéma, restaurants, commerces), construction d’un centre de congrès répondant aux besoins de manifestations évènementielles culturelles, extension à 18 trous et modernisation du golf de Champlong. Dossier réalisé par Josiane Faure-Guinand et David Cordeiro (CCI du Roannais). ROANNE ÉCO JUIN 2006 35 CULTURE Cent ans d’explorations dessinent le désert Le Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie J. Déchelette à Roanne offre une traversée du désert riche des témoignages d’explorateurs européens militaires, scientifiques, artistiques, auteurs de raids automobiles ou aériens. Partis à l’assaut d’un océan de sable, ces artistes, amateurs ou professionnels, ouvrent leurs carnets de voyage. Rencontres avec les seigneurs du désert, Touaregs et Maures. “L’ exposition n’est ni colonialiste, ni orientaliste. Son seul but est de présenter le Sahara et ses peintres dans une exposition soutenue par l’Unesco lors de cette année consacrée à la lutte contre la désertification. Par ailleurs, Elisabeth Cazenave, spécialiste du mouvement artistique en Algérie du début du XXème, qui participa à l’exposition Marquet, publie un ouvrage sur les “Explorations artistiques au Sahara 1850-1975”. Aussi, pour marquer les deux évènements, ai-je monté cette exposition qui vient en écho à celle de 2003 “Albert Marquet et ses Amis en Algérie”, lance Brigitte Bouret, conservatrice du Musée. Dépaysement assuré dès l’approche du musée par la reconstitution d’une tente maure, et d’un camp de nomades dans l’antenne vitrée. Un dromadaire grandeur nature couché au sol, un fennec aux longues oreilles, ainsi qu’un scorpion et des araignées du désert, immergent le visiteur dans un océan de dunes. Deux grandes fresques du Tassili, en provenance du Musée des Arts Premiers, stupéfient. Elles présentent un Sahara verdoyant datant du néolithique. Les roches du Paul-Elie Dubois 36 ROANNE ÉCO JUIN 2006 Sahara central des Ajjer évoquent ces temps immémoriaux où faune, flore étaient éclatantes, permettant la vie à des peuplades de bergers, de chasseurs guerriers. “La découverte de ces peintures rupestres connues des Maures, datent des années 1847. L’archéologue Henri Lhote (1903-1991) reprenant la chronologie du naturaliste Théodore Monod, distinguera cinq grandes périodes qui ont marqué l’art rupestre du Tassili”, poursuit la conservatrice. Et le fil de l’histoire du fascinant désert se déroule. Le Sahara jusqu’au XIXème est terre inconnue. Jusqu’à ce que des pionniers européens partent à sa conquête. Des premières expéditions militaires, présentées au rez-de-chaussée, témoignent les aquarelles, dessins et carnet de voyage d’Henri Fournial, médecin aide-major de la mission Foureau Lamy en 1898. Les artistes orientalistes de la Villa Abd-el-Tif se passionnent pour le Sahara. Eugène Fromentin, écrivain et peintre, Gustave Guillaumet, “Le Millet du désert”, Constant Louche, Henri Villain, en une peinture réaliste, soulignent la vie des nomades à travers désert de sables, désert de roches. On apprend que le Père Charles de Foucauld (assassiné en 1916), converti à la foi chrétienne, réalise un énorme travail scientifique. Il illustre son itinéraire en 1885 depuis Tiaret à Kasserine et son journal de route, “reconnaissance au Maroc”, de dessins aquarellés. Dans la petite salle du fond, Odette du Puigaudeau, fille d’un peintre de l’école de Pont-Aven, installée à Rabat en 1933, témoigne de la culture Maure. Au premier étage, évocation des missions civiles avec le raid Citroën, la croisière noire, toujours illustrés de témoignages picturaux. Deux grands peintres se passionnent pour les Touaregs : Paul-Elie Dubois, boursier de la villa Abd-el-Tif, qui participe à une mission scientifique officielle au Hoggar. Son tableau, “La femme noble du Désert”, figure sur la Une de couverture de “L’Atlantide” de Pierre Benoît. Brigitte Bouret accorde une attention ethnographique particulière “aux grands hommes bleus” - appelés ainsi en raison de l’indigo de leurs vêtements qui se décolorent sur leur peau - ainsi qu’aux Maures. Parmi les bijoux, la croix d’Agades symbolise le pommeau de la selle du dromadaire et les quatre points cardinaux. “Quand un Touareg la donne à son fils, celui-ci s’entend dire, je te donne les points cardinaux, car nul ne sait où il va mourir”. L’exposition se termine sur la présentation des toiles du peintre contemporain algérien Hocine Ziani qui, dans une perpétuelle confrontation avec la lumière, conserve un caractère ethnologique à ses sujets, pris dans une ambiance de rêve. CULTURE Peintures murales révélées Marie-Lys de Castelbajac restauratrice d’œuvres d’art, en lien avec Anne Carcel, conservateur des antiquités et objets d’art de la Loire, a mis à jour en l’église de Chérier, sous une dizaine de badigeons, des décors du Moyen-Âge et du XVIIème. Une révélation. D e Villemontais, empruntez la voie pédestre entre sapins et vignes, en direction du Vieux Chérier. À 10 km, se dresse en pierres de soleil, une église de campagne dont le clocher carré surmonte le chœur. “L'église Sainte Marie est l’un des plus beaux exemples de l’art roman en Roannais. Les chapelles ont été accolées aux XVIe et XVIIe”, raconte Anne Carcel. À quelques coups d’ailes, sonnent à l’unisson les cloches du petit sanctuaire de la Salette, bien visible, érigé en 1883 sur le Mont Barbet(l). H. Lazar, architecte des bâtiments de France dirigea la restauration extérieure de l’église (19851988). Philippe Gonzales, architecte des Bâtiments de France pour la Loire, débuta en 2003 la restauration intérieure. Marie-Lys de Castelbajac et son équipe procédèrent aux trois grandes mises à jour des peintures murales. La première fut celle du décor XVIIème de la chapelle Nord-Ouest (en face de l’entrée). Au mur Ouest, apparaît une strate plus ancienne. Une litre funéraire porte le blason de Renée de Savoie-Tend, veuve de Jacques d’Urfé, mère d’Honoré d’Urfé, auteur de l’Astrée. “Les parois de la chapelle étaient recouvertes d’une dizaine de badigeons. Lors du dégagement au bistouri des peintures murales sur la paroi Ouest, j’ai vu apparaître un ensemble de décors du XVIIème et la litre funéraire de Renée de Savoie”, explique Marie-Lys. “Renée de Savoie vivait à Montbrison mais est sans doute morte à Chérier qui servait de refuge en ces temps de peste, sans pouvoir être transportée dans un caveau familial. La litre funéraire - bandeau noir horizontal et blason peints - indique que la chapelle a accueilli la sépulture de l’illustre défunte. Mais on ne sait si sa dépouille est encore ici. Le blason a été formellement identifié par des spécialistes en Héraldique(2). La partie dextre du blason losangé reprend les armoiries de la famille d’Urfé : “De vair au chef de gueules”. Ailes à petits pois Poursuivant les mises à jour, tout en haut du mur Est de la nef, la restauratrice découvre, sur l’arc triomphal au-dessus du chœur, encadré dans une frise, un Christ en majesté, tenant un livre ouvert sur son genou gauche, avec à sa droite la Vierge Marie intercédant, main droite sur son cœur pour les pécheurs. Le Christ et Marie, assis sur un même banc sont entourés de part et d’autre, d’anges thuriféraires aux ailes à petits pois. Puis MarieLys dégage sur l’arc supérieur de la seconde chapelle nord, un grand vase et son bouquet aux couleurs très fraîches, daté du XVIIe. Elle devine un autre décor médiéval, caché sous le bouquet. Il s’agit d’un personnage couché, endormi dans un filet, sous lequel on devine quatre visages. “Il s’agit peut-être du songe de Saint Antoine, avec un filet retenant les âmes des damnés”. Une ancienne fenêtre murée apparaît décorée dans son ébrasement, d’un oiseau naïf “figurant le Saint Esprit”. En juin 2005, Marie-Lys fait ressurgir une dernière peinture murale, sur le pilier en face de l’entrée entre les deux chapelles Nord. Un géant porte sur ses épaules un petit personnage dont on ne voit que les pieds, car le visage a disparu. “Tout indique qu’il s’agit d’un Saint Christophe du XIIIème”. “Ces découvertes en l’église Notre Dame de Chérier sont très belles. La mise à jour du Triomphe de la Vierge sur l’arc diaphragme du chœur est d’une grande importance. Je daterais cette peinture murale du XIIIème. Le visage du Christ est très typé. Cette fresque se révèle la plus ancienne découverte dans le département de la Loire, voire en RhôneAlpes”, a conclu Léon Préssouyre, conseiller scientifique pour l’archéologie à l’Unesco, consulté par Anne Carcel. Béatrice Perrod-Bonnamour (1) En souvenir de l’apparition de la Vierge aux bergers de la Salette en Isère en 1846. (2) Robert Boullier et son épouse, responsables du Musée Alice Taverne, Claude Guinard. Restaurations en chiffres L’église du Vieux Chérier est inscrite à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1968. Trois tranches de travaux d’un total de 1 790 000 F ont bénéficié de subventions à hauteur de 90% (10 à 15% de l’État, et le complément du Conseil Général de La Loire). La restauration intérieure a été entreprise en 2003, grâce au soutien de Philippe Gonzales, architecte des bâtiments de France pour la Loire, qui a obtenu l’inscription de trois nouvelles tranches de travaux pour un total de 198 000 euros, subventionnés à hauteur de 15% par l’État et de 70% par le Conseil général de la Loire. Le Maître d’œuvre est Christophe Guyonnet, architecte du Patrimoine à Champagne-au-Mont-d’Or dans le Rhône. ROANNE ÉCO JUIN 2006 37 G. BOIZET S.A.R.L. COUVERTURE - ZINGUERIE CHARPENTE - ÉTANCHÉITÉ Z.I. Arsenal Sud - 42300 ROANNE Tél. 04 77 71 61 88 - Fax 04 77 71 59 14 E-mail : [email protected] - Qualification professionnelle CID 6, boulevard de Nancy ZI de l’Arsenal - 42300 ROANNE Une collection de 100 portes d’entrée déclinée en 2 essences TAUARI et MOVINGUI, et aussi en ACIER Tél : 04 77 71 21 97 - Fax : 04 77 72 37 95 www.porte-cid.com E-mail : [email protected] ASSURANCES Pierre VILLARD PLACEMENT - RENDEMENT ANNÉE 2004 : 5,10% NET EXIGEZ LE MEILLEUR RENDEMENT FONDS EUROS DEPUIS L’ANNÉE 2000 25, rue R. Salengro - 42300 ROANNE Tél. 04 77 71 72 47 MARCELLE GRIFFON M G Paul MAUSNER CARTHAME OPALINE En exclusivité les créations Filipine LAHOYA COLLECTIONS ENTREPRISES HPC DIFFUSION www.marcelle-griffon.fr 180, rue Clément-Ader RIORGES 04 77 44 80 85 Parking gratuit Ouvert du lundi au jeudi de 10h à 12h30 et de 13h30 à 19h ; vendredi et samedi de 10h à 19h NON-STOP UN NOUVEAU SERVICE : PEUGEOT RAPIDE SANS RENDEZ-VOUS DU LUNDI AU SAMEDI Route de Paris ROANNE / RIORGES Tél : 04 77 44 88 00 www.sagg.peugeot.fr Photo P. Borasci “Le centre doit nous permettre de maintenir l’emploi textile en France”, explique Yann Perruchot, chef de projet du Centre national du numérique et de l’innovation pour le textile et l’habillement (CNNITH). La région joue la carte de l’innovation La collaboration entre recherche, entreprises et universités se trouve aujourd’hui confortée par la labellisation de 15 pôles de compétitivité en région RhôneAlpes. Une stratégie gagnante. “T hésame a fait figure de pôle avant l’heure”, n’hésite pas à déclarer André Montaud, directeur de la structure haut-savoyarde. La plate-forme spécialisée en performance industrielle, mécatronique et progiciels intègre depuis 2001 trois acteurs fondamentaux : la recherche, la formation et l’industrie. Cette collaboration permet aux entrepri- ses d’accéder à des compétences dont elles ne pourraient bénéficier seules et leur ouvre l’accès à de nouveaux marchés. Enfin, en s’intégrant dans une vraie stratégie d’entreprise, elle protège l’emploi, voire lui permet de se développer. On connaît la faiblesse du taux de R & D en France. Selon les données de l’Assemblée des chambres françaises de ••• ROANNE ÉCO JUIN 2006 39 LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION Recherche et compétitivité Dans son rapport Pour un écosystème de la croissance, Christian Blanc affirmait : “Nos dirigeants, comme de nombreux chefs d’entreprise, se demandent comment rester compétitifs face à la concurrence des pays à bas coûts de main-d’œuvre. Quand le salaire d’un ouvrier français est quarante fois celui de son homologue chinois, que peut-il rester à nos PME pour éviter la disparition ou la délocalisation, notamment dans les secteurs dits traditionnels ?” Et de citer les exemples des pays d’Europe du Nord, notamment, qui ont massivement investi dans la recherche autour de pôles de compétitivité. “Ces pôles réunissent sur un territoire entreprises, recherche, universités et investisseurs autour de quelques filières ou technologies, dans des domaines très variés. Ils croissent plus vite que les entreprises isolées et résistent mieux aux crises et aux délocalisations grâce aux interactions qui se créent entre les acteurs du pôle.” Ce rapprochement est-il pour autant suffisant pour lutter contre les délocalisations ? Quid des délocalisations ? En réalité, les délocalisations pèseraient peu dans l’économie française. “Contrairement à ce que l’on croit généralement, il y a plus d’emplois créés en France du fait d’investissements étrangers que d’emplois perdus à la suite de délocalisations”, précise le rapport de l’ACFCI, Délocalisations : la peur n’est pas une solution, paru en novembre 2005. “Pour 2004, les délocalisations représenteraient 5 % des emplois perdus lors de restructurations et 5 % des investissements français à l’étranger”, poursuit le rapport. Par ailleurs, “les délocalisations sont moins 40 ROANNE ÉCO JUIN 2006 Photo P. Borasci ••• commerce et d’industrie (ACFCI), “en 2003, les dépenses globales consacrées à la R & D ont représenté aux États-Unis 2,7 % du PIB, pour seulement 2,3 % en France”. “On peut dès lors s’interroger sur l’existence et la solidité des passerelles entre laboratoires de recherche, universités et entreprises”, poursuit l’ACFCI. “La persistance de ce moindre dynamisme relatif est susceptible d’entamer la compétitivité et la capacité d’innovation des entreprises en France”, met en garde le ministère de l’Économie. Pour Jean Therme, directeur du CEA Grenoble, “la compétitivité passe par trois composantes essentielles : un territoire innovant, un pôle pour labelliser les projets et des financeurs.” importantes que les créations d’emplois pas une source de financement, mais par investissements étrangers en un outil de partenariat. L’objectif est France : 10 000 emplois d’un côté, 30 000 de travailler ensemble pour être plus de l’autre”. Même constat au sein de performant, et naturellement créer l’Insee qui, dans une étude menée en des emplois. Nous sommes dans 2005, affirme que “les délocalisations une logique d’innovation permanente. n’auraient touché qu’un nombre limité Les pôles sont un outil d’intervention d’emplois dans l’industrie française : de l’État et des collectivités territoriales 13 500 par an en moyenne entre 1999 et permettant de labelliser des projets. 2001, soit 0,35 % des emplois industriels À Grenoble, le territoire innovant exispar an.” Par ailleurs, certains groupes tait bien avant les pôles. La plupart étrangers ont décidé d’investir massive- des projets en cours de labellisation ment en France. Citons l’exemple de auraient de toute façon été lancés sans l’Alliance, à Crolles, en Isère. L’implanta- Minalogic. Le plus de la labellisation ? tion de Freescale et Philips aux côtés de Le passage obligé pour trouver des STMicroelectronics, dans le but d’unir financements.” Il est vrai que Grenoble leurs efforts de R & D sur un même est symbolique de cet esprit coopératif. territoire avec l’aide de Une longue tradition Travailler ensemble de partenariat unit les l’État et des collectivités territoriales, aurait trois acteurs que sont la pour être plus ainsi permis la création, formation, la recherche performant. depuis 2002, de 1 100 et l’entreprise. Minatec emplois directs et de plus de 2 000 en est d’ailleurs une parfaite illustraemplois indirects. Ces “relocalisations” tion. Créé en 2001 à l’initiative du CEA vont à l’encontre du phénomène de et de l’INPG, ce pôle dédié aux micro délocalisation observé ailleurs. Il n’en et nanotechnologies vise à rassembler demeure pas moins que l’un des enjeux dans un même lieu étudiants, chercheurs de la constitution des pôles de compéti- et entreprises. “Dans ce modèle, la comtivité est bien la lutte contre les déloca- pétitivité passe par trois composantes lisations, à travers la recherche d’une essentielles : un territoire innovant, meilleure compétitivité et un renforce- un pôle pour labelliser les projets et des ment de l’attractivité des territoires. financeurs. Certains projets sont toutefois nés de dynamiques locales Pôles et territoire innovant dont l’origine est bien antérieure à “Attention, cependant, prévient Jean l’appel à projets gouvernemental”, Therme, directeur de la recherche précise Jean Therme. technologique du CEA et directeur Si le modèle fait l’unanimité, le nombre du CEA Grenoble. Les pôles ne sont élevé de pôles retenus par le Comité LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION Le solaire a son école SAVOIE F interministériel d’aménagement et de développement du territoire (CIADT) en juillet 2005 divise les experts. Au final, ce sont en effet 67 pôles qui ont été labellisés. Même si la dynamique créée par les pôles aura nécessairement un effet positif sur le tissu économique des territoires concernés, il faudra attendre quelques années pour savoir s’ils seront tous capables de survivre et de relancer véritablement la compétitivité française. “Dans notre cas, la moitié des projets n’aurait pas vu le jour si le pôle n’avait pas existé, prétend Daniel Mathieu, HAUTE-SAVOIE F Photo P. Borasci ondés en février 2005 à l’initiative de l’entreprise Clipsol, de l’Ademe et de Gaz de France, Les Compagnons du solaire ont notamment pour objectif de former les futurs professionnels à l’installation des systèmes solaires thermiques et photovoltaïques. “Rhône-Alpes est la première région sur ce créneau avec un nombre d’installateurs très important, explique Jean-Marc Bernard, directeur du centre basé à Savoie Technolac. Le marché du solaire double chaque année, la demande est donc très forte, et, en face, les entreprises ne disposent pas toujours des compétences nécessaires.” Première plate-forme solaire en France, Les Compagnons du solaire réalisent une veille technologique pour détecter les technologies solaires qui fonctionnent le mieux en Europe, ciblent les installateurs intéressés et forment leurs salariés ou des demandeurs d’emploi en reconversion professionnelle. “Cette formation répond à la demande des pouvoirs publics, des installateurs et des industriels qui souhaitent que leurs produits soient installés de façon professionnelle.” Les Compagnons du solaire constituent un premier pas dans ce sens. Ils comptent bien, par ailleurs, travailler avec les équipes de l’Institut national de l’énergie solaire (Ines) pour conforter leur offre de formation. animateur de Trimatec. L’adhésion à un pôle présente plusieurs avantages : un effet de communication indéniable, une facilité de rencontre entre les trois parties, une possibilité de développement de l’attractivité de la région par la venue d’entreprises extérieures et, enfin, l’opportunité de faire connaître nos activités à des financeurs potentiels.” Renforcer l’attractivité des territoires est d’ailleurs bien l’un des enjeux de ces pôles. Quinze pôles en Rhône-Alpes En Rhône-Alpes, sur 19 projets déposés, Thésame, pionnier de la collaboration tripartite ondée en 2001, la plate-forme Thésame opère sur trois secteurs : la performance industrielle, l’innovation produit, les logiciels industriels. Capable d’activer un réseau de 150 experts issus du Centre technique du décolletage, du Centre de compétences en conception de circuits intégrés (C4i) et de l’université de Savoie ainsi que de bureaux d’études privés, Thésame travaille avec environ un millier d’entreprises par an. “Nos interventions sont nombreuses et variées, allant de la diffusion d’informations jusqu’à l’accompagnement individuel sur des projets d’une durée de 12 à 18 mois, expose André Montaud, directeur de Thésame. Nous travaillons sur 200 à 300 projets par an. Ce peut être la création d’un flux de processus entre donneurs d’ordre et sous-traitants, ou bien la mise au point d’un logiciel destiné à la gestion d’atelier. En actions collectives, nous intervenons dans des programmes PPJ (production au plus juste), par exemple. Nous sommes d’ailleurs agréés comme centre de formation. Pour les formations initiales, nous contribuons à l’élaboration de leur contenu.” Thésame accompagne aussi les jeunes entreprises innovantes, participe avec la CCI de Haute-Savoie à l’animation du club des dirigeants Innovation Stratégie, organise des séminaires et des rencontres pour les sous-traitants. 16 ont été labellisés (le rapprochement de ViaMéca et ViaMéca ICI porte ce nombre à 15), ce qui en fait la première région française. Tous les départements vont pouvoir bénéficier de leurs retombées. Des places fortes comme Lyon, Grenoble ou Saint-Étienne vont tirer les autres territoires et enclencher une vraie dynamique de compétitivité. RhôneAlpes détient ainsi deux pôles mondiaux (Lyon Biopôle et Minalogic) et un à vocation mondiale, Axelera (Chimieenvironnement Lyon). Les autres pôles ont une vocation nationale et régionale. ENERRDIS (Énergies renouvelables Rhône-Alpes, Drôme, Isère, Savoie), Techtera (Technical Textiles RhôneAlpes), Lyon Urban Truck & Bus 2015 (véhicules), Sporaltec (équipements de sport et de loisirs), Arve Industries (décolletage) et Loisirs numériques sont des projets entièrement rhônalpins. Les autres s’inscrivent dans une dimension interrégionale : ViaMéca (mécanique), Viandes et produits carnés, Plastipolis (plasturgie), Trimatec (technologies nucléaires), Fruits et légumes, Parfums, arômes, senteurs. Sur le plan du financement, le gouvernement a débloqué une enveloppe de 1,5 Md€ sur trois ans. De plus, les pôles mondiaux bénéficieront de l’affectation prioritaire de postes de chercheurs. Pour l’heure, c’est ENERRDIS qui dispose du plus gros budget national, avec ••• ROANNE ÉCO JUIN 2006 41 LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION DRÔME Trimatec promet de nouvelles applications P Photo Studio Lattard ôle de compétitivité interrégional, Trimatec (Tricastin-Marcoule Technologies) a pour objectif de valoriser les technologies innovantes issues du secteur nucléaire et de faire émerger des activités technologiques responsables participant à un développement durable. Sept projets ont à ce jour été labellisés. Parmi eux, la création de l’IFS, à Valence. “Sa mission : coordonner les projets qui utilisent les fluides supercritiques, assurer une veille stratégique, donner une visibilité nationale et internationale au développement de ses applications ou encore réfléchir à la formation dans ce domaine, expose Daniel Mathieu, animateur de Trimatec. Ces technologies ne sont pas nouvelles ; leurs applications trouvent, en revanche, de nouveaux débouchés. Les fluides supercritiques peuvent ainsi être utilisés pour la destruction des déchets industriels ou l’extraction de molécules pour l’agroalimentaire, la pharmacie, la cosmétique. Certaines applications sont déjà à l’état quasi industriel, comme l’extraction du goût de bouchon. L’intérêt d’un pôle comme Trimatec est de permettre aux entreprises existantes de développer leurs marchés et, pour le territoire, d’attirer des activités extérieures.” ••• 27,66 M€ de dotation, suivi, en Rhône-Alpes, par Minalogic (18,47 M€). Parmi les projets soutenus par le pôle ENERRDIS figure l’Ines (Institut national de l’énergie solaire), à Savoie Technolac, qui a pour mission d’accroître la R & D, de diffuser l’information, d’assurer la formation et de développer la filière solaire et bâtiment, créatrice d’emplois. Par ailleurs, il faut noter que la région Rhône-Alpes compte six clusters : Aerospace Cluster in Rhône-Alpes, Énergies renouvelables et maîtrise de l'énergie, Rhône-Alpes Automotive Cluster, Loisirs numériques, Industrie de la neige et Produits biologiques. Un septième cluster sur les sports et loisirs est à l'étude. Industries traditionnelles Ces pôles, tout comme les clusters L’écoconception pour séduire les clients régionaux et les systèmes productifs locaux (SPL), concernent à la fois des filières de haute technologie et des industries traditionnelles. Celles-ci ont, en effet, toute leur place au sein de ces structures. L’industrie textile, par exemple, avec sa plate-forme Métis, dans le Nord-Isère, a pu adosser certains de ces projets aux pôles de compétitivité. Printronics s’inscrit ainsi VILLEFRANCHE 42 ROANNE ÉCO JUIN 2006 Photo B. Laurent À Liergues (Beaujolais), MBS-Adic (17 salariés) est spécialisée dans la conception et la fabrication de matériel de protection et de balisage pour les stations de ski. Elle compte près de 180 clients en France. Depuis l’an dernier, la PME réfléchit avec la CCI de Villefranche et l’Agence Rhône-Alpes pour la maîtrise des matériaux (Aramm) à la possibilité de concevoir un matelas de protection dans un matériau à la fois plus facile à recycler et moins impactant en cas d’incinération. “C’est le premier projet mené en partenariat avec un laboratoire extérieur, précise François Gitenet, responsable qualité-sécurité-environnement chez MBS-Adic. Ce qui nous a poussés à entamer une telle démarche d’écoconception ? À la fois la nécessité de trouver un produit innovant et, surtout, la volonté d’anticiper les demandes des clients. Au sein des stations de ski, l’impact environnemental est de plus en plus pris en considération et remis en cause, notamment à propos de la neige de culture. Il nous a donc paru intéressant de proposer aux stations un produit recyclable ou biodégradable. Pour leur image, c’est un plus sur lequel elles pourraient communiquer.” Mais l’écoconception représente un coût. Reste à MBS-Adic à établir un tour d’horizon pour savoir si les stations sont prêtes à en payer le prix. LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION SAINT-ÉTIENNE De nouveaux marchés grâce au design L Photo P. Rony eader européen dans la fabrication de fils et rubans élastiques, le groupe Cheynet comprend 15 sociétés et emploie un millier de personnes. Il réalise 70 % de son chiffre d’affaires avec la lingerie, mais aujourd’hui le secteur stagne. “Il faut explorer de nouvelles pistes”, explique Frédérique Cusset, responsable marketing au sein du département “tissus étroits”. Cette nouvelle orientation passe notamment par la prise en compte du design. Elle a ainsi suivi, au sein du Cnam, à Saint-Étienne, une série de conférences sur le sujet. Frédérique Cusset en est convaincue : “Nous devons prendre en compte ce nouvel élément. Il s’agit de faire évoluer aussi bien la texture que les modes d’utilisation de nos produits afin de trouver de nouveaux débouchés, de capter d’autres marchés. Nous avons des demandes dans le secteur automobile, par exemple. Nous avons également l’intention de développer le secteur médical”. Mais intégrer le design dans l’entreprise prend du temps. Les équipes R & D n’ont pas toujours conscience de son importance. “Le design est une bonne piste pour la pérennité de l’entreprise”, n’hésite pas à déclarer Frédérique Cusset. au sein de Minalogic. Un ou deux autres projets devraient également s’intégrer à Techtera, un pôle qui regroupe les zones du Grand Lyon, de Chambéry, de SaintÉtienne et de Bourgoin-Jallieu. “Nous réfléchissons également à la manière de mettre en place des passerelles entre Minalogic et Techtera”, précise Patrick Bonnefond, directeur de Sofileta et membre de Métis. À Roanne, le Centre national du numérique et de l’innovation pour le textile et l’habillement (CNNITH), fondé en 2002, a pour objectif de “se montrer plus réactif face à la mondialisation, pouvoir répondre ensemble aux appels d’offres, mieux s’organiser et travailler à l’étranger”, explique Yann Perruchot, chef de projet. “Le centre doit nous permettre de maintenir l’emploi textile en France, notamment la partie créative, puisque la production est déjà délocalisée. Le but est donc pour les entreprises textiles d’intégrer les nouvelles technologies du numérique. Les Chinois sont déjà en avance. Nous devons rattraper très vite notre retard et, si possible, reprendre de l’avance. Cela suppose un changement de mentalité dans la filière. Il faut que les professionnels de la confection comme du tissage apprennent à travailler ensemble.” “L’idée du CNNITH était de réaliser une plate-forme numérique utilisant les technologies 3D, explique Christian Cane, PDG de Création Mervil, à Roanne. Un premier projet de collection virtuelle a réuni une dizaine d’industriels de la filière. Mais il reste encore difficile d’intégrer le numérique dans les PME. Le savoir-faire du CNNITH va surtout bénéficier dans un premier temps aux grands groupes.” Le centre réfléchit actuellement à la façon d’intégrer ses projets au pôle Techtera. Associer les PME-PMI “Il n’y a pas de grandes ni de petites entreprises, analyse Philippe Rascle, vice-président industrie de la CCI de Saint-Étienne. L’idée est de travailler ensemble avec un même objectif. ViaMéca sélectionne ainsi les projets innovants de R & D capables de créer de l’emploi en associant entreprises, universités, grandes écoles et laboratoires de recherche. Le deuxième axe de ViaMéca consiste, grâce à une veille de marché, à amener des affaires pour les PME-PMI du territoire de la Loire et à les faire travailler en grappe pour répondre aux appels d’offres.” Si les grands groupes jouent le rôle de locomotives, les PME, voire les TPE, qui rejoignent les pôles et autres clusters, profitent indéniablement de cette dynamique. Pour elles, c’est un moyen de réaliser de la R & D et d’accéder à des projets innovants. “Les grandes entreprises apportent des financements et tirent l’ensemble du pôle, analyse Isabelle Vérilhac, directrice du pôle des technologies médicales, à Saint-Étienne. Nos PME n’ont de toute façon d’autre solution que de passer par un collectif pour ouvrir des portes et monter des projets de R & D.” Mais certaines ont conscience qu’il ne faut pas non plus relâcher leurs efforts en interne. “Nous sommes sur deux fronts, précise Patrick Bonnefond. Nous devons continuer à mener nos propres efforts de R & D parallèlement à notre engagement au sein de Métis.” De son côté, André Montaud l’affirme : “La stratégie de fond de Thésame est d’accroître les compétences des entreprises de pure soustraitance pour leur permettre de proposer des solutions et de concevoir leurs propres produits. C’est aussi une façon de contrer les délocalisations.” Des clusters très actifs Bien avant les pôles, les PME ont su trouver leur place au sein des clusters régionaux et autres SPL. “Notre secteur d’activité nécessite une étroite collaboration entre médecins-chercheurs et industriels, explique Isabelle Vérilhac. Développer un nouveau produit dans le médical sans solliciter l’avis de médecins ne constitue pas la bonne démarche.” Sur 65 adhérents, le Pôle des tech- ••• ROANNE ÉCO JUIN 2006 43 LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION NORD-ISÈRE Métis : un réseau pour l’industrie textile traditionnelle E Photo P. Borasci n octobre 2004, à l’initiative du conseil général de l’Isère, de l’AEPI et de la ville de Bourgoin-Jallieu, naissait la plateforme Métis. Elle rassemble quatre entreprises du textile (Sofileta, Piolat, Siegl, Filatexor), un papetier, ArjoWiggins, et le CEA Grenoble. “Nous ne pensions pas qu’une PME comme la nôtre pût un jour travailler avec le CEA”, précise Patrick Bonnefond, directeur général de Sofileta (CA 2005 : 81 M€, 240 salariés), spécialisée notamment dans le textile technique, à Bourgoin-Jallieu. Métis vise à rassembler des PME-PMI proches géographiquement, disposant d’une culture R & D active et sans positionnement frontal. “Nous apprenons à travailler en réseau, à aller chercher ailleurs des compétences complémentaires, soutient Patrick Bonnefond. Notre partenariat avec le CEA est enrichissant des deux côtés et peut être une source mutuelle d’innovation.” Un premier projet phare de 20 M€, Printronics, porté par le pôle Minalogic, est en train d’être monté. L’objectif est de faire émerger une nouvelle filière autour de la maîtrise électronique organique imprimée. Une dizaine de projets sont en cours au sein de Métis. “Grâce à cette plate-forme, nous avons pu établir des contacts avec des entreprises que nous n’avons pas l’habitude de rencontrer dans le monde du textile”, note Patrick Bonnefond. ••• nologies médicales compte 35 entreprises, des laboratoires de recherche, la faculté de médecine et l’École des Mines de Saint-Étienne. “Cette collaboration a permis de maintenir l’emploi dans le textile médical, précise encore Isabelle Vérilhac. La filière a ainsi doublé ses effectifs et son chiffre d’affaires dans la Loire entre 1993 et 2003 et connaît aujourd’hui une croissance continue.” Autre SPL présent dans la Loire, adossé au pôle ViaMéca : ISÈRE Mécaloire, qui rassemble potentiellement plus de 300 entreprises mécaniques. SPL hébergé et animé par la CCI, Mécaloire a pour objectif de favoriser la mise en réseau de ces industries traditionnelles. Il mène également deux actions fortes : la mutualisation des achats et la prise en compte du design par ces entreprises. “Au travers du projet pilote de design industriel, nous souhaitons faire muter ces sous-traitants employant de 10 à 50 salariés pour qu’ils réalisent Serma Technologies, la première à rejoindre Minatec “N ous avons pour ambition de développer notre activité sur Grenoble et d’élargir notre offre de services”, précise Claude Cizeau, président du directoire de Serma Technologies. La société de services et d’ingénierie technologique dans les domaines des composants cartes, des systèmes électroniques et des matériaux technologiques, qui dispose à Saint-Égrève d’une unité de 17 personnes, sera la première entreprise à intégrer Minatec d’ici juillet prochain. “Minatec nous offre à la fois un environnement et une sécurité nécessaires à notre travail ainsi que des ressources complémentaires”, poursuit Claude Cizeau. Serma Technologies (CA prévu en 2006 : 36 M€, effectif total : 400 salariés d’ici fin 2006) prévoit pour son site isérois un investissement de 2 M€ sur deux à trois ans et l’embauche de quatre à cinq ingénieurs supplémentaires d’ici fin 2006. “Ce transfert est non seulement synonyme de création d’emplois et de croissance, mais permettra également un accroissement de notre palette de prestations. Pôle d’excellence, Minatec représente un centre de compétences et d’échanges unique en Europe et essentiel pour notre activité, qui exige des expertises de plus en plus pointues et une très grande réactivité. Grenoble est certes l’unité la plus petite du groupe mais c’est aussi la plus pointue, celle qui tire la charrue !” 44 ROANNE ÉCO JUIN 2006 leurs propres produits. Cela s’inscrit clairement dans notre volonté de lutter contre les délocalisations, précise Philippe Rascle. Quatre groupes de six à huit entreprises sont aujourd’hui constitués autour de designers qui les accompagnent dans l’émergence de nouveaux produits.” Le Cnam propose parallèlement une formation unique “design innovation”, correspondant à la philosophie des pôles de compétitivité. Troisième pilier : la formation Aux mondes de la recherche et de l’entreprise, il faut adjoindre la formation. Le milieu universitaire comme les grandes écoles d’ingénieurs ont un rôle à jouer, et pas seulement au sein des pôles. On sait qu’à Grenoble, l’INPG a monté une structure spécialement dédiée aux partenariats industriels. À Valence, l’Ésisar (École supérieure d’ingénieurs en systèmes industriels avancés RhôneAlpes), une école de l’INPG fondée en partenariat avec la CCI de la Drôme, a toujours cherché à créer une forte osmose entre l’université, la recherche et les entreprises. “Nous réalisons 1 M€ de chiffre d’affaires au travers de la formation continue et des transferts de technologie, précise le directeur adjoint, Jacques Marty. Nous développons au sein de l’école des projets LA RÉGION JOUE LA CARTE DE L’INNOVATION ROANNE Quand PME et grande école se rencontrent… P Photo T. Béguin lus petit fabricant européen de crayons en bois avec un chiffre d’affaires de 1 M€ pour 11 salariés, la Compagnie française des crayons (CFC), à Lay (Loire), affiche la volonté farouche de se distinguer de ses concurrents. “Jusqu’à présent, nous étions capables de réaliser du marquage monochrome, raconte le dirigeant, Denis Pivot. Nous avons voulu développer une technologie permettant l’impression d’une image en quadrichromie sur nos crayons.” Sur les conseils de la CCI, Denis Pivot se rapproche de l’Ésisar, à Valence. “Nous avons travaillé avec le pôle d’impression numérique de l’école, qui a validé le projet sur le plan technique. Il a ensuite réalisé un tour d’horizon des fournisseurs susceptibles de nous proposer une machine.” Le projet a finalement abouti en 2003. Le prototype, unique au monde, utilise la technologie du jet d’encre UV pour imprimer sur des lots de quatre à 12 crayons des images d’une qualité remarquable. “Cela nous ouvre réellement de nouveaux marchés, explique Denis Pivot. Nous travaillons ainsi sur des niches, les objets publicitaires, les boutiques des musées avec la reproduction de tableaux sur nos crayons.” L’investissement, colossal pour une PME, va permettre à CFC de continuer à se développer, puisqu’elle affiche une croissance de 20 % par an. industriels, une particularité que nous ne trouvons pas ailleurs. Durant six mois, trois élèves ingénieurs vont travailler autour d’un sujet confié par une entreprise. C’est une relation gagnant-gagnant. D’un côté, l’étudiant a en face son premier client avec un vrai projet à réaliser, de l’autre l’entreprise accède à des domaines, des savoir-faire qu’elle ne pourrait obtenir autrement.” Grâce à ces projets, l’Ésisar forme des ingénieurs opérationnels immédiatement, parfois recrutés par les sociétés pour lesquelles ils ont déjà travaillé. Pour 2006, 18 projets industriels sont en cours avec des entreprises aussi variées que Thales, Altatech, Mape ou Crouzet. L’Ésisar a par ailleurs intégré le pôle traçabilité et impression numérique de Minalogic. Ses liens avec la recherche et les entreprises ne cessent donc de croître. Et, là encore, les PME sont les bienvenues. Les projets industriels concernent bien souvent de petites entreprises. Cela a été le cas de CFC, TPE de la Loire spécialisée dans la fabrication de crayons. Collaborations transversales Au-delà du rapprochement tripartite, les pôles eux-mêmes ne doivent pas être cloisonnés. Leurs acteurs nouent d’ailleurs déjà des partenariats sur des projets communs. Le CEA Grenoble est à l’origine des pôles Minalogic et ENERRDIS. Il est également un acteur majeur de Lyon Biopôle et System@tic (Paris) et intervient dans deux autres pôles, Solutions communicantes sécurisées (région Paca) et Aerospace Valley (Toulouse). D’autres plates-formes bien structurées préfèrent se rapprocher de tel ou tel pôle en fonction de leurs projets. “Nous avons établi des relations avec plusieurs pôles rhônalpins, voire interrégionaux, affirme André Montaud, directeur de Thésame. Nous sommes ainsi au cœur du pôle Arve Industries, qui va du décolletage à la mécatronique. Dans la majorité des projets, nous intervenons en maîtrise d’œuvre ou d’ouvrage. Par ailleurs, nous travaillons avec Minalogic et ViaMéca, et nous nous intéressons à Plastipolis et au pôle des microtechniques, à Besançon.” “Nous possédions la philosophie propre au pôle de compétitivité, mais nous n’avions pas la taille critique, explique pour sa part Isabelle Vérilhac. Nous profitons néanmoins d’une approche transversale. Sur certains projets, nous essayons de pousser les pôles à travailler ensemble. Sporaltec et Techtera, par exemple, possèdent des sources de rapprochement.” Pour l’heure, le pôle des technologies médicales travaille avec ViaMéca sur les implants orthopédiques, Techtera pour les textiles techniques et fonctionnels, et Sporaltec dans le secteur sport-santé. “L’innovation est au croisement des secteurs d’activité, analyse Isabelle Vérilhac. Nous avons tous quelque chose à nous apporter mutuellement. Être au contact d’autres filières d’activité, connaître leurs projets, partager nos idées avec des industriels a priori très éloignés de notre propre secteur est une source d’enrichissement mutuel et d’innovation. Ces multiples collaborations transversales vont permettre à de nouveaux marchés de se créer pour répondre aux besoins de demain. L’idée est bien de concevoir de nouveaux produits pour des marchés émergents et donc, à terme, F. Combier de créer des emplois.” ■ Ce dossier, réalisé pour la Chambre régionale de commerce et d’industrie, est diffusé par les magazines : Présences, Grenoble (34 000 ex.) ; Info CCI, Haute-Savoie (28 000 ex.) ; Partenaires Savoie (25 500 ex.) ; Informations économiques, Saint-Étienne-Montbrison (20 000 ex.) ; L’Économie drômoise (18 500 ex.) ; Nord-Isère économie (14 400 ex.) ; Partenaire Villefranche et Beaujolais (12 500 ex.) ; Roanne éco (10 000 ex.). Photos : T. Béguin (Roanne), P. Borasci (Grenoble), Studio Lattard (Drôme), B. Laurent (Villefranche), P. Rony (Saint-Étienne). Tous droits réservés. Contact : Présences. Tél. : 04 76 28 28 66. ROANNE ÉCO JUIN 2006 45
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