Infolettre “spéciale retraites”
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Infolettre “spéciale retraites”
RÉPUBLIQUE FRANÇAISE LIBERTÉ - ÉGALITÉ - FRATERNITÉ Claudine SCHMID Député des Français établis hors de France Suisse-Liechtenstein Membre de la Commission des Affaires Culturelles et de l’Education Rapporteur pour avis du budget : Mission extérieure de l’Etat, diplomatie culturelle et d’influence Présidente du Groupe d’amitié France-Suisse LETTRE D’INFORMATION DE VOTRE DÉPUTÉ SPÉCIALE « RÉFORME DES RETRAITES » FÉVRIER 2014 Chers compatriotes, Le Conseil Constitutionnel a validé la « loi garantissant l’avenir et la justice du système de retraites » ouvrant la voie à l'application de la réforme. Cette validation est l'occasion de vous présenter les principales dispositions du texte qui touchent tous les actifs et pour la première fois les retraités. Les mesures prises par la loi sont censées résorber le déficit du régime général des salariés d'ici 2030, tout en corrigeant certaines « iniquités » du système. Dans le recours au Conseil Constitutionnel, les députés UMP jugeaient trop imprécis le cadre de mise en place du compte pénibilité, y voyant aussi une «rupture d'égalité» entre travailleurs, puisque celui-ci ne s'adresse qu'aux salariés de droit privé. Toutefois, le Conseil Constitutionnel a estimé que les dispositions n'étaient «ni imprécises, ni inintelligibles» et que le législateur «pouvait ne pas appliquer ce dispositif aux agents de droit public». La loi prévoit un allongement progressif de la durée de cotisation nécessaire pour bénéficier d’une retraite à taux plein, qui atteindra 43 ans en 2035. L'âge légal de départ reste quant à lui fixé à 62 ans. Pour avoir des informations supplémentaires sur mes actions, je vous invite à consulter mon site internet ou à me suivre sur Facebook ou Twitter. Je vous prie de croire, Chers compatriotes, à mon dévouement. En France : Assemblée Nationale - 126, rue de l’Université 75007 Paris - tél. + 33 1 40 63 95 17 En Suisse : Feldblumenstrasse 10 8048 Zürich - tél. + 41 79 330 01 93 [email protected] – www.claudine-schmid.ch L’ESSENTIEL DE LA RÉFORME - Allongement de la durée de cotisation À compter de 2020, le nombre de trimestres de cotisation nécessaires pour obtenir une pension à taux plein (sans décote) va augmenter d'un trimestre tous les trois ans jusqu'en 2035. Les actifs nés entre le 1er janvier 1958 et le 31 décembre 1960 devront ainsi justifier de 167 trimestres (41,75 annuités) contre 166 trimestres (41,5 annuités) pour les générations nées en 1955, 1956 et 1957. Pour les personnes nées à partir du 1er janvier 1973, la durée de cotisation sera fixée à 172 trimestres (43 annuités). Ces dispositions s’appliqueront à la fois au régime général, aux régimes de retraite des fonctionnaires, des ouvriers des établissements de l’État et des exploitants agricoles. Toutefois, la hausse du taux de cotisation sera appliquée à un rythme plus lent pour les fonctionnaires. Pour un assuré né en : 1958 1961 1964 1967 1970 1973 Atteignant 62 ans en : 2020 2023 2026 2029 2032 2035 La durée requise du taux plein sera : 41 ans et 3 trimestres 42 ans 42 ans et un trimestre 42 ans et demi 42 ans et 3 trimestres 43 ans - Report de la revalorisation des pensions de base Les retraites de base ne seront plus revalorisées par rapport à l'inflation au 1er avril mais au 1er octobre de chaque année. Ce décalage entre en application dès 2014. Les retraites complémentaires ne sont pas concernées, ainsi que l'Allocation de Solidarité des Personnes Agées (Aspa, ex-minimum vieillesse) et les pensions d'invalidité. - Création du compte pénibilité Les salariés exposés à des risques professionnels (port de charges lourdes, travail de nuit, environnement bruyant...) vont bénéficier, à compter du 1er janvier 2015, d'un compte personnel de prévention de la pénibilité. Le compte sera ouvert par l’employeur auprès de la Caisse d'Assurance Retraite et de Santé au Travail (Carsat) dont dépend l'entreprise. Il sera alimenté d'après les données des fiches pénibilité remplies par l'employeur. L'exposition à un risque professionnel durant un trimestre donnera droit à un point et une « poly-exposition » à deux points. Le compte pénibilité sera plafonné à 100 points, l'équivalent de 25 ans d'exposition. Les 20 premiers points devront être utilisés par le salarié pour suivre une formation de reconversion à un métier moins difficile, sauf s'il est âgé de plus de 52 ans. Les 80 points restants pourront, au choix, donner accès à une retraite progressive (un temps partiel payé comme un temps plein) ou à une retraite anticipée dans la limite de deux ans. Les salariés âgés au 1er janvier 2015 d'au moins 59 ans et 6 mois bénéficieront d'office d'un doublement des points. Dans ce cadre, j’ai demandé à Mme la ministre des Affaires sociales et de la Santé de me confirmer que les comptes individuels de prévention de la pénibilité seront également applicables aux assurés cotisant à la Caisse des Français de l'Etranger ainsi qu'à des caisses reconnues dans les États membres de l'Union Européenne selon le règlement (CE) 883/2004 portant sur la coordination des systèmes de sécurité sociale et selon quelles modalités ils le seront. Je suis en attente de réponse. - Extension de la retraite progressive Pour faciliter la transition entre emploi et retraite, la retraite progressive permet, outre dans le cadre du compte pénibilité, de percevoir une fraction de la pension de retraite de base versée par le régime général de la sécurité sociale tout en exerçant une activité à temps partiel. La liquidation provisoire de la retraite progressive peut-être demandée tant que les conditions d'accès sont remplies. L'âge pour bénéficier d'une retraite progressive sera abaissé de 62 ans à 60 ans. En revanche, les modalités d'accès à ce dispositif permettant de percevoir une partie de sa retraite à condition de travailler à temps partiel, et qui varient d'un régime à l'autre, sont maintenues. Dans le régime général des salariés, il faut justifier d'au moins 150 trimestres de cotisation et travailler au maximum à 80%. - Refonte du cumul emploi retraite Pour bénéficier du dispositif de Cumul Emploi Retraite (CER) qui permet de toucher une pension tout en restant en activité, il faudra, à compter du 1er janvier 2015, liquider tous ses droits à la retraite. Même s'il cotise dans sa nouvelle activité, le retraité ne pourra pas se constituer de nouveaux droits à la retraite, sauf si un régime obligatoire auquel il est affilié applique une décote en cas de départ à l'âge légal. - Carrières longues : augmentation des trimestres cotisés Afin de faciliter l’accès à la retraite anticipée pour carrière longue, le champ des trimestres réputés cotisés est élargi à l’ensemble des périodes assimilées. Ainsi seront réputés avoir donné lieu à cotisation, pour le bénéfice de la retraite anticipée pour carrières longues, - deux trimestres supplémentaires de chômage ; - deux trimestres acquis au titre du versement de la pension d’invalidité ; - tous les trimestres acquis au titre de la maternité. Cette disposition est reprise dans l’ensemble des régimes qui appliquent cette retraite. - Nouveau calcul de cotisation pour les bas salaires Les salariés travaillant à temps partiel ou percevant une rémunération inférieure à 1,5 fois le Smic (2.145,33 euros bruts par mois en 2013) pourront valider un trimestre de cotisation sur une base de 150 heures payées au Smic au lieu de 200 heures actuellement. Ce nouveau mode de calcul devrait permettre à cette catégorie de salariés, en grande partie féminine, de cotiser quatre trimestres dans l'année et ainsi valider des annuités complètes. Si tel n'est pas le cas, les trimestres acquis pourront être reportés pour compléter une année. - Aide au rachat d'année d'études Les jeunes actifs pourront bénéficier, durant les 10 premières années de leur vie professionnelle, d'un rabais de 1.000 euros sur les rachats de trimestres de cotisation au titre des années d'études supérieures. Ce rabais sera limité à quatre trimestres, sachant que tous les régimes de retraite de base et complémentaire donnent, chacun, la possibilité de racheter jusqu'à 12 trimestres (trois annuités). - Amélioration des retraites agricoles Les exploitants agricoles n'auront plus besoin de justifier d'au moins 17 ans et 6 mois de cotisations pour prétendre à la retraite agricole minimum (681,20 euros par mois pour une carrière complète). Il en est de même pour les collaborateurs d'exploitation ou d'entreprise agricole, les anciens conjoints participant aux travaux et les aides familiaux qui, eux, touchent une retraite minimale de 541,30 euros par mois (également pour une carrière complète). Grâce à la création d'un supplément au régime de Retraite Complémentaire Obligatoire (RCO), la retraite plancher des chefs d'exploitation sera progressivement relevée à 73% du Smic en 2015, 74% en 2016 et enfin, 75% en 2017. Comme pour les exploitants, les conjoints, les collaborateurs et les aidants familiaux vont bénéficier de points gratuits à la RCO. - Instauration d'un compte retraite en ligne À compter du 1er janvier 2017, tous les assurés disposeront d'un compte individuel de retraite en ligne. Celui-ci mentionnera, au fur et à mesure de la carrière, les cotisations quel que soit le régime d'affiliation. Pour mémoire, la demande de retraite française se fait auprès de la caisse AVS/AHV d’affiliation.