SCOLIOSE DE L`ENFANT ET DE L`ADOLESCENT TRAITEMENTS
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SCOLIOSE DE L`ENFANT ET DE L`ADOLESCENT TRAITEMENTS
INSTITUT REGIONAL DE MEDECINE PHYSIQUE ET DE READAPTATION – NANCY FICHES D’INFORMATION AUX PATIENTS EXAMEN SCOLIOSE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT TRAITEMENT TRAITEMENTS 1. LA SCOLIOSE : DEFINITION • La scoliose constitue une torsion de l’ensemble du tronc. Cette déformation est responsable d’une gibbosité (ou bosse), témoin de la torsion, particulièrement visible lorsque l’enfant se penche en avant. La scoliose peut également entraîner une asymétrie du pli de la taille, une bascule des épaules, ou du bassin. Il existe fréquemment un déséquilibre de l’ensemble du tronc et l’enfant penche globalement sur un côté. La scoliose a un caractère irréductible, permanent. • La scoliose doit être différenciée de la notion d’attitude scoliotique, qui correspond à une déviation de la colonne vertébrale, réductible. Elle correspond soit à une mauvaise posture, soit à une inégalité de longueur des membres inférieurs. Si l’attitude scoliotique est corrigée en agissant sur sa cause, la scoliose reste permanente. 2. LES CAUSES DE LA SCOLIOSE • Certaines maladies peuvent générer une scoliose, comme la plupart des maladies neurologiques ou neuromusculaires, certaines maladies génétiques altérant la qualité du tissu conjonctif ou la qualité de l’os. → Mais la grande majorité des scolioses n’a pas de cause précise (scoliose idiopathique). • L’origine de ces scolioses demeure actuellement un mystère scientifique. C’est pour cette raison qu’il n’existe pas de traitement disponible permettant une guérison de la scoliose. Les traitements sont utiles pour tenter d’empêcher l’aggravation des scolioses évolutives pendant la période de croissance. 3. L’HISTOIRE NATURELLE DES SCOLIOSES… • Certaines scolioses restent stables, d’autres s’aggravent. Si les mécanismes entrant dans la genèse de la déformation ne sont pas connus, les modalités évolutives et les conséquences mécaniques le sont. Lorsque l’évolutivité est prouvée, l’aggravation est permanente tant que la croissance n’est pas terminée. Plus la scoliose apparaît tôt dans l’enfance et plus le potentiel d’évolutivité est la durée d’aggravation sont longs. L’évolution de la scoliose s’accélère lors de la puberté, qui correspond à la période de croissance particulièrement rapide. L’évolution moyenne des scolioses est habituellement de 1° par mois, atteignant quelquefois 2 à 4° par mois. • La déformation constitue un bouleversement dans l’organisation architecturale du squelette osseux, est associé à un déséquilibre muscles ; cela aboutit à une rupture de la balance 1/3 musculaire. Les muscles des concavités sont en position raccourcis, deviennent hypoextensibles voire rétractés ; du côté opposé, les muscles des zones de convexités sont étirés. • L’asymétrie des contraintes mécaniques déforme les vertèbres particulièrement dans la zone au sommet de la scoliose. Les vertèbres gardent une hauteur normale dans la convexité et au contraire s’affaissent dans les concavités. Les disques intervertébraux perdent de la hauteur dans les concavités. 4. LES TRAITEMENTS DES SCOLIOSES • Ils ont pour objectifs d’empêcher l’aggravation des scolioses évolutives. Compte-tenu de la fréquence des scolioses stables, ils ne sont pas utilisés en prévention d’une éventuelle évolution. • Les traitements seront indiqués lorsque la scoliose aura fait la preuve de son évolution pendant la croissance. ► Les traitements kinésithérapiques • Ils doivent répondre à de nombreux objectifs : • Prise de conscience par l’enfant de la déformation • Prise de conscience du déséquilibre frontal, apprentissage de sa correction • Assouplissement, étirement des structures en situation d’hypoextensibilité • Harmonisation musculaire dans la position de correction • Travail respiratoire dans les scolioses thoraciques • Apprentissage des techniques d’ergonomie rachidienne • Aucune technique spécifique kinésithérapie ne permet de répondre à elle seule à l’ensemble de ces objectifs. Il n’existe donc pas de technique universelle, qui serait valable pour le traitement des scolioses. Il faut donc au terme d’un bilan initial précis définir les objectifs du traitement, et utiliser différentes techniques pour répondre au mieux à l’ensemble de ces objectifs. La kinésithérapie seule n’a pas fait, à ce jour la preuve scientifique de son efficacité sur l’évolution des scolioses qui s’aggravent. ► Les traitements orthopédiques • Les corsets sont proposés lorsque la scoliose a fait la preuve de son évolution au cours des consultations successives, ou lorsque la scoliose dépasse 30° lors de la consultation initiale. Ils ont pour objectifs d’empêcher la poursuite de l’aggravation des scolioses lors de la période croissance, et ne sont donc pas proposés lorsque la scoliose est découverte après la fin de la croissance. Le principe est mécanique : le corset constitue une aide active pour que la croissance puisse s’effectuer dans la position la plus corrigée possible, pour diminuer autant que possible les asymétries de contraintes. • Deux principes mécaniques sont utilisés : • Le principe d’élongation : le corset cherche à augmenter la distance entre la tête et le cou, et le bassin ; ainsi, les déformations intermédiaires sont posturées en situation corrigée. Ceci principe est utilisé dans le corset de Milwaukee. Le principal inconvénient de ce type de corset est constitué par la têtière qu’il est difficile de dissimuler. Toutefois, ces corsets ont un intérêt dans le traitement des scolioses 2/3 thoraciques chez le petit enfant (en raison de l’absence de contraintes et d’appui au niveau des côtes), et pour le traitement des scolioses thoraciques supérieures et cervicales. • Le principe d’appui / contre appui : le corset crée un gêne en regard de la zone gibbositaire, et induit ainsi un mouvement de dégagement de l’appui, permettant le contrôle de la scoliose en position corrigée. Il existe des corsets courts proposés dans les scolioses basses (lombaires ou thoraco-lombaires), et des corsets longs avec appui au niveau thoracique et sous-axillaire (utilisés dans le traitement des scolioses au niveau thoracique). • Ces corsets sont indiqués dans le traitement des scolioses thoraciques ou les scolioses à double courbure (thoracique et lombaire). Le corset exploite au maximum la souplesse rachidienne ; pour apprécier le résultat de la correction dans le corset, il est important de confronter la correction obtenue dans l’orthèses de la réductibilité de la scoliose observée sur la radiographie effectuée soit en position couchée, soit en suspension. Le corset est habituellement porté jour et nuit. Le retrait du corset est réalisé pour faire la toilette et pour la pratique des activités physiques et sportives que ce soit dans le cadre de la scolarité ou des loisirs. Le corset constitue une aide à la kinésithérapie ; celle-ci est effectuée en partie sous couvert de l’orthèse ; l’enfant doit apprendre à se dégager efficacement des zones d’appui, à effectuer un travail d’entretien musculaire à partir de la position corrigée, ainsi qu’un travail sur le plan respiratoire. Les traitements de nuit seront proposés dans certaines scolioses évolutives souples. • Une surveillance régulière pendant le traitement doit être pratiquée, afin de s’assurer de l’efficacité du traitement, d’adapter ou de changer le corset selon les changements morphologiques liés à la croissance. ► Le traitement chirurgical • Il est proposé dans les situations de scolioses importantes, dépassant habituellement 50°. • Son principe est de fusionner entre elles les vertèbres concernées par la scoliose (par la réalisation d’une greffe osseuse permettant la consolidation). • L’immobilisation locale nécessaire à la consolidation de la greffe est réalisée par l’instrumentation 3/3
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