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Des traversées
transformées en odyssée
Auteur de théâtre, de pièces radiophoniques et de nouvelles, poète, acteur, Laurent
Contamin a abordé sa résidence à Colombes comme les grands voyages qu’il
effectue régulièrement, curieux de rencontres nouvelles. Son projet, inspiré de
multiples traversées, fut aussi un beau périple pour tous ceux qui l’ont côtoyé.
Les élèves de la classe de liaison et d’accueil du collège Gay Lussac en présence de Laurent Contamin : « écrire permet de découvrir le monde ».
l’événement
L
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a résidence de Laurent Contamin, inscrite
dans le contrat local d’éducation artistique
(CLEA), se termine par un foisonnement d’actions. Vendredi 12 avril, le point d’orgue sera
un « salon d’écoute » à la MJC – TC d’une
pièce de 49 minutes, soit sept traversées
sonores de sept minutes, mélanges de voix,
de musiques et d’ambiances, concoctées par
les 200 participants du projet issus des établissements scolaires, des centres culturels
et sociaux, du conservatoire…
Le salon d’écoute sera prolongé par une
diffusion de la « pièce sonore » sur Radio
Enghien (IDFM 98) (www.idfm98.fr) le
15 mai à 15h. En juin, la parution d’un DVDlivre dans les médiathèques de la ville donnera à tous la possibilité de découvrir cette
expérience originale.
Les traversées de Colombes partent de
« lieux dits », jeu de mots volontaire pour
désigner des endroits de la ville corré-
lés à des thématiques, explorées par les
groupes : le musée d’Art et d’Histoire,
pour le patrimoine, le Centre nature, pour
l’environnement, le 35, rue Jules-Michelet,
pour l’habitat, les tennis de l’île Marante,
pour le sport, la gare des Vallées pour le
ferroviaire, le marché Aragon pour le commerce et le foyer Adoma, rue Colbert, pour
l’action sociale.
Dans chacun de ces lieux, les enfants
des établissements scolaires et des
structures associés au dispositif ont
écrit des textes, mêlés à des ambiances
sonores et à des musiques composées
par des enfants du conservatoire (ateliers Passerelle) inspirées de vidéos
des lieux-dits prises par le service inter
G, le tout mixé par l’Élan musical, toujours au conservatoire. Selon l’âge des
publics concernés, Laurent Contamin
a imaginé des exercices différents
pour impulser des « textes qui fusent ».
Ainsi, le rythme des phrases et les syllabes en résonance avec les « tchouctchous » des trains à la gare des Vallées,
la découverte des produits du marché
Aragon…
À cette traversée de Colombes s’ajoutent
quatre autres explorations, toutes très originales dans leur conception :
La « Traversée des âges » est basée sur
un tandem formé d’un jeune de quatrième
du collège Paparemborde et un retraité du
service interG qui se sont écrit tous les
quinze jours autour de la thématique de
« la première fois » avant de se rencontrer.
La « Traversée de la rue » a permis aux
enfants et collégiens de dire leur texte
dans l’espace urbain, à l’occasion du Printemps des poètes.
La « Traversée des arts » a permis à des
écoliers de réaliser une œuvre de A à Z :
écriture de textes, de musique, confection
de marionnettes, mime…
La « Traversée d’une œuvre » (voir notre
article ci-contre), complète le dispositif.
Laurent Contamin se déclare enchanté
par ces expériences : « cette résidence
est pour moi un véritable marathon, qui
m’émoustille, remplit mes nappes phréatiques d’inspiration. Les jeunes ont compris qu’écrire peut aider à mieux vivre. »
Révélation confirmée par les élèves de la
classe de liaison et d’accueil du collège
Gay Lussac, qui ont suivi l’atelier, arrivés en France depuis peu, et originaires
de toutes les parties du globe. Pour
Madalina : « Écrire, c’est une manière
de parler avec soi-même » et pour Housmane, « écrire, ça permet de découvrir le
monde ». p
Ils revisitent
« Pierre et le loup »
À la rencontre de
Laurent
Contamin
En tant qu’auteur en résidence, Laurent
Contamin participe à des actions très
diversifiées.
RENCONTRE-DEBAT
Le théâtre en direction
des jeunes
Mardi 9 avril 19h30. Théâtre le Hublot,
87, rue Félix-Faure/01 47 60 10 33
[email protected]
Laurent Contamin, Louise Dudek et Alexis LamedaWaksmann, dramaturges, échangent sur les enjeux de
l’auteur face au jeune public. Au programme, lectures
d’extraits, discussion animée par Véronique Widock entre
les trois auteurs, débat avec le public. Ados/adultes.
ATELIERS D’ÉCRITURE
Q
uatre pré-ados embarqués dans les
aventures artistiques de la Traversée
ont revisité une œuvre, Pierre et le loup,
et un lieu, le 35, rue Jules-Michelet.
Fatima et Anista, 11 ans, ont choisi l’alto.
Yasmina, 12 ans, le violon et Bilal, même
âge, le violoncelle. Les quatre jeunes,
inscrits au centre social et culturel des
Fossés Jean, répètent avec dix-huit
autres copains un spectacle donné au
conservatoire le 25 mai prochain, dans
le cadre du Festival de la voix. Ce sera
une représentation de Pierre et le loup en
deux temps. Première version : les enfants
joueront et raconteront l’œuvre originale
de Serge Prokofiev. Second temps : ils ont
imaginé une nouvelle histoire, qui sera
adaptée pour un quintet à vent et jouée
par les enseignants du conservatoire.
Les enfants ont rivalisé d’imagination, se
lançant dans une surenchère. « Ça a été
un peu à qui ferait les propositions les plus
violentes, constate Laurent Contamin,
l’écrivain qui les accompagne dans cette
aventure. Mais ils ont senti d’emblée
que les animaux choisis par Prokofiev
représentent des humains. » Choix de
Fatima, Bilal et les autres : leur loup serait
une bande de dealers qui trafiquent sur
l’aire de skate du parc Caillebotte !
Pour représenter le chat, Bilal propose un
glissando sur son violoncelle, ponctué de
plusieurs petites attaques. Qu’apporte
ce travail sur une œuvre classique à ces
musiciens en herbe, fans du rappeur
La Fouine, de pop, de raï, de R & B, et
auditeurs d’NRJ et de Skyrock ? Réponse
de Fatima : « C’est le plaisir de s’investir
dans un projet, de découvrir un auteur, de
déchiffrer la partition. La fréquentation
des instruments, le soin qu’on leur
apporte, nous rend aussi plus matures. »
Des poèmes pour traduire
leur vérité
Plus tard au 35, rue Jules-Michelet, dans la
grande barre qui doit être démolie. Ils sont
encadrés par Leyla Haddadi, animatrice aux
Fossés-Jean. En pied d’immeuble, ils vont
interviewer de nombreux locataires, qui
s’élèvent contre la démolition annoncée.
Juste avant, Colombes Habitat Public, le
bailleur qui les a guidés dans la visite, leur
a expliqué les raisons qui poussent à la
destruction de la barre. « Et c’est cela que
j’ai trouvé intéressant, se réjouit Laurent
Contamin. Ils se sont faits leur propre idée,
comprenant qu’il n’y a pas une seule vérité.
Tout cela débouche non pas sur une parole
politique mais sur des poèmes, basés sur
leur ressenti. » p
À découvrir sur http://clea-contamin.blogspot.fr/2013/01/haikus-pour-le-35.html
Écrire le quotidien
Vendredi 19 avril 18h30. Médiathèque Jacques
Prévert, 6, passage Prévert/01 47 84 85 46
Les participants viennent avec un journal quotidien.
Laurent Contamin propose différentes pistes et
méthodes pour démarrer l’écriture d’une trame
théâtrale. Cet atelier s’adresse aux habitants mais
aussi aux professionnels du livre et de l’écrit, aux
animateurs, enseignants… qui animent ou souhaitent
animer des ateliers d’écriture. Sur inscription. Adultes.
SPECTACLE
Lisolo
Samedi 20 avril 16h. Médiathèque Jacques
Prévert, 6, passage Prévert/01 47 84 85 46
Dans le Lisolo de Laurent Contamin, il est question des
enfants des rues de Kinshasa : les enfants sorciers, les
enfants soldats, les enfants abandonnés. Il est aussi
et surtout question de ce qui lie l’hémisphère nord à
l’hémisphère sud, des rapports de pouvoir, des forces
d’attraction et de répulsion entre ces deux parties du
monde. Avec la Compagnie Fond de scène. Tout public
à partir de 14 ans.
EXPOSITION
Tous poètes !
Du samedi 20 avril au jeudi 11 mai. Médiathèque
Jacques Prévert, 6, passage Prévert/01 47 84 85 46.
Poètes en herbe, les nombreux participants à la
résidence de Laurent Contamin, profiteront des
cimaises de la médiathèque Jacques-Prévert pour
donner à voir leurs textes et poèmes. Avec la
participation des élèves des écoles Charles-Péguy, La
Tour d’Auvergne et Marcelin Berthelot B, des collèges
Paparemborde et Gay-Lussac, des jeunes du CSC des
Fossés-Jean et du BIJ. Tout public.
l’événement
Au conservatoire, en attendant le spectacle du 25 mai prochain.
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