Séries Numériques
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Université Mohammed I Année 2007-2008 Ecole Nationale des Sciences Appliquées ENSA1 - Analyse II Oujda Enseignant : I.Elmahi Chapitre 2 Séries Numériques Table des matières 1 Généralités 1.1 1.2 1.3 1.4 1.5 1.6 1.7 Dénition d'une série . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Condition nécessaire de convergence d'une série . . . . . . . . . . . . . Critère de Cauchy de convergence d'une série dans un espace complet . Premiers exemples . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Reste de rang n d'une série convergente . . . . . . . . . . . . . . . . . Espace vectoriel des séries convergentes . . . . . . . . . . . . . . . . . . Séries complexes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 2 Séries à termes réels positifs 2.1 2.2 2.3 2.4 2.5 2.6 2.7 Lemme fondamental . . . . . . . . . . . Comparaison des séries . . . . . . . . . . Comparaison d'une série à une intégrale Série de Riemann . . . . . . . . . . . . . Règle de Riemann . . . . . . . . . . . . Critère de Cauchy . . . . . . . . . . . . Critère de d'Alembert . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3 Séries à termes réels, de signe quelconque, ou à termes complexes 3.1 3.2 3.3 3.4 3.5 3.6 Convergence absolue . . . . . . . . . . . . . . . . Multiplication des séries . . . . . . . . . . . . . . Multiplication des séries absolument convergentes Séries alternées . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Séries semi-convergentes . . . . . . . . . . . . . . Règle d'Abel . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4 Bilan . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 1 1 2 2 3 4 5 5 6 6 6 8 9 10 11 13 14 14 16 16 17 18 18 20 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Séries Numériques Dans tout ce chapitre, K désignera R ou C. 1 Généralités 1.1 Dénition d'une série 1.1.1 Dénition 1 Soit (Un )n∈ N une suite numérique. (c'est à dire à valeur dans R ou C). Pout tout n ∈ N, posons : Sn = U0 + U1 + · · · + Un = n X Uk k=0 On dénit ainsi une nouvelle suite (Sn )n∈ N à partir de la suite (Un )n∈ N . On appelle série la suite (Un , Sn )n∈ N d'éléments dans K2 . Un est nommé terme général de la série. Sn est la somme partielle de rang n. P On notera, en abrégé, la série (Un ) ou bien n≥0 Un . 1.1.2 Dénition 2 (Convergence, divergence d'une série) n≥0 Un est dite convergente si la suite (Sn )n∈ N des sommes partielles a une limite lorsque n → +∞. Dans ce cas, la limite S = limn→+∞ Sn est appelée somme P de la série n≥0 Un . On écrira : • La série P S= +∞ X Uk k=0 • La série P n≥0 Un est dite divergente si la suite (Sn )n∈ N n'a pas de limite. • Deux séries sont dites de même nature si elles sont toutes les deux convergentes, ou bien toutes les deux divergentes. Remarque Toute série est soit convergente, soit divergente. Elle a une, et une seule de ces propriétés qui lui confère sa nature. 1.1.3 Proposition 1 Soit n0 ∈ N. Les séries convergent on a : P n≥0 Un +∞ X n=0 I.Elmahi et P Un = n≥n0 nX 0 −1 n=0 1 Un sont de même nature. De plus si elles Un + +∞ X Un n=n0 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Preuve On a ∀n ∈ N; n ≥ n0 : n X Uk = k=0 nX 0 −1 Uk + k=0 n X Uk (1) k=n0 Il est clair donc que si la série n≥0 Un converge, alors limn→+∞ nk=0 Uk existe. Et donc d'après P P la formule (1) limn→+∞ P+∞ k=n0 Uk existe. D'où la série n≥0 Un converge. Inversement, si la série U converge, en utilisant la relation (1), on déduit que la série n n≥0 P U converge aussi. n≥0 n En passant à la limite lorsque n → +∞ dans (1), on obtient : P P +∞ X Uk = k=0 nX 0 −1 k=0 Uk + +∞ X Uk k=n0 1.2 Condition nécessaire de convergence d'une série 1.2.1 Proposition Si la série P n≥0 Un converge, alors on a : lim Un = 0 n→+∞ Preuve Soit P n≥0 Un une série convergente de somme S . (c'est à dire limn→+∞ ∀n ≥ 1; Pn k=0 Uk = S ). Un = Sn − Sn−1 . P Si la série n≥0 Un converge, alors : limn→+∞ Un = limn→+∞ Sn − Sn−1 = S−S = 0 Remarque La réciproque de cette proposition est fausse comme on le verra l'un des exemples qui suivront (série harmonique). 1.3 Critère de Cauchy de convergence d'une série dans un espace complet Théorème (K = R ou C) est un espace complet. Donc la série P ∗ Un converge si et seulement si : ∀ε > 0; ∃N ∈ N; ∀n ≥ N ; ∀p ∈ N ; | n+p X Uk | < ε k=n+1 I.Elmahi 2 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Preuve La série Un converge si et seulement si la suite des sommes partielles (Sn ) converge. Comme K est complet, alors il faut et il sut que Sn soit une suite de Cauchy. C.A.D : P ∀ε > 0; ∃N ∈ N; ∀n ≥ N ; ∀p ∈ N∗ ; |Sn+p − Sn | < ε Soit : n+p X | Uk | < ε k=n+1 1.4 Premiers exemples 1.4.1 Série géométrique Soit la série géométrique sommes partielles de rang n : P n≥0 q Sn = (q ∈ C). Son terme général est Un = q n . La suite des n n X qk = 1 + q + q2 + · · · + qn k=0 Si q = 1 : Sn = n + 1 −−−−−→ +∞. Donc P n→+∞ q n diverge. Supposons que q 6= 1, ona a alors : Sn = 1 − q n+1 1−q 1er cas : |q| < 1 : Alors |q n+1 | −−−−−→ 0. Donc limn→+∞ Sn = n→+∞ 1 converge et sa somme vaut S = 1−q . P qn 1 1−q . Donc la série P qn 2eme cas : |q| > 1 : Donc limn→+∞ |q n+1 | = +∞. D'où limn→+∞ Sn n'existe pas. Donc 3eme cas : |q| = 1 : Donc q = eiθ avec θ 6= 2kπ . diverge. limn→+∞ q n+1 q n+1 = eiθ(n+1) = cos((n + 1)θ) + i sin((n + 1)θ) P n'existe pas. Donc q n diverge. On peut alors énoncer le théorème suivant : Théorème Soit q ∈ K, La série géométrique Sa somme est : P n≥0 q S= n +∞ X est convergente si et seulement si |q| < 1. qn = n=0 I.Elmahi 3 1 1−q Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques 1.4.2 Série harmonique On sePplace dans R. P La série n≥1 n1 est appelée série harmonique. On écrit souvent Hn = nk=1 k1 Nous allons prouver que cette série est divergente. Pour ce faire, on va montrer que la suite des sommes partielles (Sn )n≥1 n'est pas une suite de Cauchy donc divergente. Soit donc N > 0 ; prenons n = N ; p = N |Sn+p − Sn | = |S2N − SN | 2N N X 1 X 1 = − k k k=1 k=1 2N X 1 = k k=N +1 1 1 1 1 1 1 1 = ≥ = + + ··· + + + ··· + N +1 N +2 2N 2N {z 2N} 2 |2N N fois La diérence |S2N − SN | étant minorée par 12 , la suite (Sn )n≥1 n'est donc pas une suite de Cauchy. P Par conséquent, la série n≥1 n1 est divergente et on a le théorème suivant : Théorème Sur la droite réelle R, la série • Soit la série P 1 n≥1 n P est divergente. Un de terme général Un = Sn = n X k=1 n ≥ 1. On a : 1 n(n+1) X 1 1 1 1 = n − =1− k+1 k k+1 n+1 k=1 lim Sn = 1 n→+∞ Donc la série 1 n≥1 n(n+1) P converge et a pour somme S = P+∞ 1 n=1 n(n+1) =1 1.5 Reste de rang n d'une série convergente 1.5.1 Dénition Si la série P n≥0 Un converge, on appelle reste de rang n : Rn = +∞ X Uk k=n+1 1.5.2 Proposition Soit P n≥0 Un une série convergente alors la suite Rn est convergente et on a : lim Rn = 0 n→+∞ I.Elmahi et 4 Sn + Rn = S Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Preuve La série P n≥0 Un est convergente, on a donc : ∀n ∈ N; +∞ X Uk = k=0 n X +∞ X Uk + k=0 Uk k=n+1 Soit S = Sn + Rn donc Rn = S − Sn et : lim Rn = S − lim Sn = S − S = 0 n→+∞ n→+∞ 1.6 Espace vectoriel des séries convergentes l'ensemble des séries. l'ensemble des séries convergentes. On peut montrer facilement que : (faire en exercice). Notons par S(K) C(K) 1.6.1 Proposition 1. La somme de deux séries convergentes est une série convergente. 2. La somme d'une série convergente et une série divergente est une série divergente. P P P 3. Pour toute série n≥0 Un et tout λ ∈ K − {0}, les séries n≥0 Un et n≥0 λUn sont de même nature. 1.6.2 Théorème L'ensemble des séries convergentes C(K) est un sous-espace vectoriel de S(K) . Remarque P Si P n≥0 Un n≥0 Un + Vn . et P n≥0 Vn divergent, alors on ne peut rien dire sur la nature de la série Exemples 1. Un = −1 etPVn = 1 P donc Un + Vn = 0. P P Les séries Un et Vn divergent alors que Un + Vn converge. 2. Un = 1 et P Vn = 1 donc P Un + Vn = 2. P P Les séries Un et Vn divergent de même Un + Vn diverge. 1.7 Séries complexes Soit P n≥0 Wn une série numérique à termes complexes. ∀n ∈ N; Wn = Un + iVn (Un ) est la série des parties réelles et (Vn ) est la série des parties immaginaires. P P Si l'on désigne par Sn , Sn0 et σn les sommes partielles de rang n des séries n≥0 Un , n≥0 Vn et P n≥0 Wn respectivement, alors on a : ∀n ∈ N, σn = Sn + iSn0 Pour que la suite (σn ) converge il faut et il sut que les suites (Sn ) et (Sn0 ) convergent. Et on peut énoncer le corollaire suivant : I.Elmahi 5 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Corollaire X n≥0 2 P <(Wn ) converge. Pn≥0 Wn converge ⇐⇒ n≥0 =(Wn ) converge. Séries à termes réels positifs 2.1 Lemme fondamental 2.1.1 Dénition Une série • Soit P P n≥0 Un n≥0 Un réelle est dite à termes positifs si ∀n ∈ N; Un ≥ 0. une série réelle à termes positifs. Posons : Sn = n X Uk k=0 Sn+1 = Sn + Un+1 . Comme Un+1 est positif, alors Sn ≤ Sn+1 . Donc (Sn )n∈N est une suite croissante. D'après le théorème de convergences des suites des suites monotones, pour (Sn ) converge, il faut et il sut qu'elle soit majorée. On peut donc énoncer le lemme fondamental suivant : 2.1.2 Lemme Soit n≥0 Un une série à termes positifs. Pour que n≥0 Un converge, il faut et il sut que la suite des sommes partielles associées (Sn )n≥0 soit majorée.(i,e ∃M > 0; ∀n ∈ N; Sn ≤ M ). P P Remarque Si (Sn ) n'est pas majorée, alors lim Sn = +∞ n→+∞ Donc P n≥0 Un diverge. 2.2 Comparaison des séries 2.2.1 Théorème 1 (comparaison avec une autre série : Inégalité) Soient n≥0 Un et n≥0 Vn deux séries à termes positifs telles que ∀n ∈ N; Un ≤ Vn P P 1. Si n≥0 Vn converge alors n≥0 Un converge. P P 2. Si n≥0 Un diverge alors n≥0 Vn diverge. P P Preuve 1. En posant Sn = n X Uk k=0 Si σn = n X Vk k=0 n≥0 Vn converge alors d'après le lemme fondamental (σn ) est majorée. Or comme ∀n ∈ N; Un ≤ Vn ; alors Sn ≤ σP n . Donc (Sn ) est aussi majorée. D'après le lemme fodamental, n≥0 Un converge. P I.Elmahi 6 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II 2. Par contraposition on obtient : si P n≥0 Un Séries Numériques diverge alors P n≥0 Vn diverge. Remarques 1. Si Pn≥0 Un et n≥0 Vn sont à termes négatifs, alors il sut d'étudier les séries n≥0 −Un et n≥0 −Vn . 2. Dans le théorème de comparaison, on peut remplacer l'hypothèse (∀n ∈ N; Un ≤ Vn ) par l'hypothèse plus faible suivante : (∃n0 ∈ N; ∀n ≥ n0 ; Un ≤ Vn ). P P P 2.2.2 Conséquence Considérons deux séries à termes strictement positifs limn→+∞ UVnn = l 6= 0 alors : ∀ε > 0; ∃N ∈ N; ∀n ≥ N ; P n≥0 Un | et P n≥0 Vn et supposons que : Un − l| < ε Vn En particulier pour : ε ∈]0, l[ on a : n>N ⇒l−ε< Vn <l+ε Un n > N ⇒ (l − ε)Un < Vn < (l + ε)Un P 1. Si n≥0 Un converge, alors il en est de même pour n≥0 (l + ε)Un . Et P comme ∀n ≥ N ; Vn < (l + ε)Un , On déduit d'après le théorème de comparaison que Vn converge aussi. P P 2. Si n≥0 Un diverge, alors il en est de même pour n≥0 (l − ε)Un . Et P comme ∀n ≥ N ; (l − ε)Un < Vn , On déduit d'après le théorème de comparaison que n≥0 Vn diverge aussi. P On a donc le théorème suivant : 2.2.3 Théorème 2 Soient P et n≥0 Un P n≥0 Vn deux séries à termes strictement positifs telles que : Vn = l 6= 0 n→+∞ Un lim Alors P n≥0 Un et P n≥0 Vn sont de même nature. 2.2.4 Théorème 3 ( Soient P P n≥0 Un Un et P αn deux séries à termes positifs. Si converge aussi. = O(αn ) alors n≥0 αn converge U Pn n→+∞ Remarque f f I.Elmahi = o(g) ⇐⇒ ∀ε > 0; ∃η > 0; |x − x0 | < η ⇒ |f (x)| ≤ ε|g(x)| = O(g) ⇐⇒ ∃λ > 0; ∃η > 0; |x − x0 | < η ⇒ |f (x)| ≤ λ|g(x)| x→x0 x→x0 7 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Preuve n = donc ∃λ > 0 ; il existe un rang N ∈ N tel que ∀n ≥ N on a | U On a Un n→+∞ αn | ≤ λ . Comme les deux séries sont à termes positifs : n→+∞ O(Vn ) ∃λ > 0; ∃N ∈ N; ∀n ≥ N ; Un ≤ λαn P La série αn étant convergente, il en est de même pourPla série λαn et d'après le théorème de comparaison séries à termes positifs, la série n≥N Un converge. P de deuxP P Les séries n≥N Un et n ≥ 0Un étant de même nature, on en déduit que la série n≥0 Un Un = ⇐⇒ P converge aussi. 2.2.5 Théorème 4 (théorème d'équivalence) Soient Un et Vn deux sériesP à termesPpositifs à partir d'un certain rang. Si Un ∼n→+∞ Vn alors les séries Un et Vn sont de même nature. P P Preuve Un =+∞ O(Vn ) Vn =+∞ o(Un ) P Et Un converge si et seulement si la série P d'après le théorème 3, on peut conclure que la série Vn converge. Un ∼n→+∞ Vn ⇒ Remarque Le théorème d'équivalence ne peut être appliqué aux séries à termes complexes, et aux séries à termes réels de signe variable. Exemple Un = ln(1 + 1 ) n Un est une série à termes positifs ( ln(1 + n1 ) > 0; ∀n ∈ N∗ ). Et on a ln(1 + n1 ) ∼n→+∞ n1 . P1 Nous avons vu que la série n est divergente. D'après le théorème d'équivalence, P harmonique on conclut que la série ln(1 + n1 ) diverge aussi. P 2.3 Comparaison d'une série à une intégrale Soit n0 ∈ N ; f : [n0 , +∞[7−→ R+ continue R P par morceau et décroissante. Nous voulons étudier la série à termes réels n≥n0 f (n) àP l'aide de l'intégrale généralisée n+∞ f (x)dx. 0 Notons par Sn la somme partielle de rang n de la série n≥n0 f (n) c'est à dire : Sn = n X f (k) = f (n0 ) + f (n0 + 1) + · · · + f (n) k=n0 Comme f est décroissante sur [n0 , +∞[, alors ∀k ∈ N(k ≥ n0 ) on a : k ≤x≤k+1 I.Elmahi ⇒ f (k + 1) ≤ f (x) ≤ f (k) 8 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Donc kk+1 f (k + 1)dx ≤ kk+1 f (x)dx R k+1 Soit f (k + 1) ≤ k f (x)dx R k+1 ≤ k f (k)dx ≤ f (k) R k+1 Pn Pn Pn ( k f (x)dx) ≤ f (k + 1) ≤ k=n0 f (k) k=n k=n 0 0 R n+1 Pn+1 ≤ n0 f (x)dx ≤ Sn k=n0 +1 f (k) Z n+1 f (x)dx ≤ Sn Sn+1 − f (n0 ) ≤ R R n0 1. Supposons que R +∞ n0 f (x)dx existe, alors on aura (puisque f est positive) Z n+1 Sn+1 − f (n0 ) ≤ Z +∞ f (x)dx ≤ f (x)dx n0 n0 Z Soit Sn+1 ≤ +∞ f (x)dx + f (n0 ) {z } | n0 M La suite (Sn+1 ) est donc majorée f (x) est une série à termes positifs, d'après P et comme le lemme fondamental, la série n≥n0 f (x) converge. P 2. Supposons maintenant que la série n≥n0 f (x) converge. Soit u ≥ n0 et posons n = E(u) on a donc : P Z n+1 Z u f (x)dx = n0 Z n+1 f (x)dx + n0 f (x)dx u f (x)dx. Comme f est positive alors un+1 f (x)dx ≥ 0 donc nu0 f (x)dx ≤ nn+1 R n+1 Ru 0 D'après 1) on a aussi n0 f (x)dx ≤ Sn . Par P conséquent on a n0 f (x)dx ≤ Sn . Sn étant majorée par S (on a une série n≥n0 Un convergente à termes positifs). Donc Ru n0 f (x)dxR ≤ S . R +∞ f (x)dx existe et majorée par S : n0 f (x)dx ≤ S . Par suite n+∞ 0 R R R Et on a le théorème suivant : Théorème Soit n0 ∈PN, f : [n0 , +∞[7−→ R+ une fonction continue R +∞ par morceau, décroissante. La série n≥n0 f (x) converge si et seulement si n0 f (x)dx converge. Dans le cas de convergence, on a : Z +∞ f (x)dx n0 ≤ +∞ X Z f (k) ≤ +∞ f (n0 ) + f (x)dx n0 k=n0 2.4 Série de Riemann 2.4.1 Dénition On appelle série de Riemann la série à termes positifs P 1 nα , où α est un réel donné. 1 Considérons la série de Riemann du terme général n = nα ; α ∈ R. P U Si α ≤ 0 alors limn→+∞ Un 6= 0 donc la série n1α diverge. I.Elmahi 9 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Si α > 0 alors la fonction f (x) = x1α est positive et décroissante sur [1, +∞[. D'après le théoR P rème précédent, la série de Riemann n1α converge si et seulement si l'intégrale 1+∞ x1α dx existe. Si α = 1 +∞ Z 1 1 dx = xα Z +∞ 1 1 dx = [ln x]+∞ = +∞ 1 x Si α 6= 1 +∞ Z 1 1 dx = lim X→+∞ xα Z X 1 1−α X 1 x 1 dx = lim = lim X 1−α − 1 α X→+∞ 1 − α 1 X→+∞ 1 − α x On voit donc bien que 1+∞ x1α dx existe si et seulement si 1 − α < 0 c'est à dire α > 1. On peut donc énoncer le théorème suivant : R 2.4.2 Théorème La série de Riemann P 1 nα converge pour α > 1 et diverge pour α ≤ 1. 2.5 Règle de Riemann 2.5.1 Proposition 1 Soit n≥0 Un une série réelle à termes positifs. α Supposons qu'il P existe α > 1 tel que limn→+∞ n Un = 0. Alors la série n≥0 Un converge. P Preuve On a limn→+∞ nα Un = 0, donc : ∀ε > 0; ∃N ∈ N / ∀n ≥ N ; |nα Un − 0| ≤ ε Soit alors (pour ε = 1) : 0 ≤ nα UnP≤ 1. C'est à dire 0 ≤ Un ≤ n1α . de comparaison α > 1 donc la série de Riemann n≥1 n1α est convergente d'après le théorème P de séries à termes positifs, on peut en conclure la convergence de la série n≥0 Un . Exemple (Série de Bertrand) Considérons la série à termes positifs de terme général Un = Montrons que la série 1 n≥2 nα (ln n)β P converge si et seulement si 1 , (α, β) ∈ R2 , n ≥ 2. nα (ln n)β α>1 ou (α = 1 et β > 1) Cas 1 : α > 1 : Dans ce cas on a > 1. Prenons donc γ = 1+α et utlisons la proposition précédente. 2 1+α 2 lim nγ Un = lim nγ n→+∞ Or α−1 2 n→+∞ 1 (ln n)−β (ln n)−β = lim = lim n→+∞ nα−γ n→+∞ n α−1 nα (ln n)β 2 > 0 donc : lim n→+∞ I.Elmahi (ln n)−β n α−1 2 10 =0 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques C'est à dire limn→+∞ nγ Un = 0 avec γ > 1. D'après la proposition précédente, la série converge. Cas 2 : α < 1 : 1 n≥2 nα (ln n)β P alors nous avons n1−α n→+∞ (ln n)β lim nUn = lim n→+∞ n1−α = +∞ n→+∞ (ln n)β Or 1 − α > 0 donc i,e lim lim nUn = +∞ donc ∀A > 0; ∃N ∈ N; ∀n ≥ N ; |nUn | > A n→+∞ Soit Un > An . La série divergente. A n≥N n P de Riemann est divergente. On en déduit que la série Cas 3 : α = 1 : Un = P Un est 1 n(ln n)β −β β ≤ 0 : alors Un = (ln n) ; −β ≥ 0. n Or ∀n ≥ 3 on a : ln n ≥ ln e = 1 donc (lnPn)−β ≥ 1 (puisque −β ≥ 0). P D'où n(ln1n)β ≥ n1 . La série de Riemann n1 est divergente. On en déduit que la série n(ln1n)β diverge aussi. β > 0 : Nous allons utiliser le théorème de comparaison d'une série avec une intégrale. Considérons la fonction : f (x) = x(ln1x)β dénie de [2, +∞[→ R+ . f est positive de plus elle est décroissante et continue. X Z 2 donc 1 dx = x(ln x)β Z lim X→+∞ 2 X Z ln X ln 2 dt tβ (poser t = ln x) 1 dx = lim X→+∞ x(ln x)β Z ln X ln 2 dt = lim Y →+∞ tβ Z Y ln 2 dt tβ Or l'intégrale de Riemann ln 2 tdtβ existe si et seulement si β > 1. Pa conséquent, 2+∞ x(ln1x)β dx existe si et seulement si β > 1. P On déduit d'après le théorème de comparaison d'une série avec une intégrale que la série n(ln1n)β converge si et seulement si β > 1. Et on peut ennoncer le théorème suivant : R +∞ R Proposition (Série de Bertrand) Soit (α, β) ∈ R2 , la série de Bertrand 1 n≥2 nα (ln n)β P converge si et seulement si α>1 ou (α = 1 et β > 1) 2.6 Critère de Cauchy Soit P I.Elmahi Un une série à termes positifs. 11 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques √ 1. Supposons qu'il existe un λ tel que l'on ait : ∀n ∈ N; n Un ≤ λ < 1, alors Un ≤ λn . P réel Or la série géométrique λn est à termes positifs et Pest convergente puisuqe λ < 1. D'après le théorème de majoration on déduit que la série Un est convergente. √ 2. Si l'on a : ∀n ∈ N;P n Un ≥ 1 alors ∀n ∈ N; Un ≥ 1 et donc limn→+∞ Un 6= 0. Par conséquent la série Un diverge. On peut énoncer le théorème suivant : 2.6.1 Théorème Soit Un une série à termes positifs. √ P 1. S'il existe un réel λ tel que ∀n ∈ N; n Un ≤ λ < 1, alors la série Un converge. √ P 2. Si ∀n ∈ N; n Un ≥ 1, alors la série Un diverge. P 2.6.2 Conséquence En particulier, s'il existe l ∈ R tel que limn→+∞ √ n Un = l, on a alors : p ∀ε > 0; ∃N ∈ N / ∀n ≥ N ; n Un − l < ε c'est à dire p − ε < n Un − l < ε p Soit l − ε < n Un < l + ε 1. Supposons que l < 1 et prenons ε ∈]0; 1 − l[, alors l + ε < 1 on a donc ∀n ≥ N ; p n Un < |l + {z ε} < 1 λ Par conséquent la série Un est convergente (théorème précédent). 2. Supposons que l > 1 et prenons ε = l − 1, on a donc : P ∀n ≥ N ; 1<l−ε< P D'après le théorème précédent, la série Un diverge. p n Un On a le théorème suivant : 2.6.3 Théorème (Critère de Cauchy) Soit Un une série à termes positifs. S'il existe l ∈ R tel que limn→+∞ on a : P 1. Si λ < 1, la série Un converge. P 2. Si λ > 1, la série Un diverge. P √ n Un = l, alors Remarque √ Le cas l = 1 est "le cas douteux"√du critère de Cauchy. Le doute est levé si lim n → +∞ n Un = + 1 car dans ce cas on a : ∀n ∈ N; n Un ≥ 1 et donc la série diverge. I.Elmahi 12 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Exemple général est : Un = (a + n1 )n . P Soit a > 0 ; Considérons la série dont le1 terme Un est une série à termes positifs (a + n )n > 0 ∀n ∈ N∗ . lim n→+∞ p 1 n Un = lim (a + ) = a n→+∞ n Si a < 1, la série P Un converge. √ P n U diverge. Donc Si a > 1, la série Donc ∀n ∈ N; U > 1 et la série Un diverge. n n √ n 1 Si a = 1, on a Un = 1 + n > 1 P 2.7 Critère de d'Alembert Soit P Un une série à termes strictement positifs. 1. Supposons qu'il existe λ < 1 tel que l'on ait : ∀n ∈ N; On obtient alors : Un+1 Un ≤ λ < 1, alors Un+1 ≤ λUn . Un ≤ λUn−1 ≤ λ2 Un−2 ≤ · · · ≤ λn U0 Les séries Un et λn U0 sont à termes positifs. De plus la λn U0 est géométrique Psérie et est convergente puisque λ < 1. Par conséquent, la série Un converge aussi. 2. Supposons que l'on ait : ∀n ∈ N; UUn+1 ≥ 1, alors Un+1 ≥ Un . n P La suite (Un ) est donc croissante. Donc lim n → +∞Un 6= 0, d'où la série Un diverge. Et on a le théorème suivant : P P P 2.7.1 Théorème Soit Un une série à termes strictement positifs. P 1. S'il existe λ tel que ∀n ∈ N, UUn+1 ≤ λ < 1 alors la série Un converge. n P 2. Si ∀n ∈ N; Un+1 Un ≥ 1 alors la série P Un diverge. 2.7.2 Conséquence En particulier, supposons qu'il existe l ∈ R tel que : limn→+∞ UUn+1 = l. Alors : n ∀ε ∈ N; ∃N ∈ N; ∀n ≥ N on a Un+1 <ε − l Un Un+1 <l+ε Un Soit l − ε < 1. Supposons l < 1 et prenons ε ∈]0; 1 − l[ alors l + ε < 1. On a donc : Un+1 <l+ε<1 Un ∀n ≥ N ; Par conséquent la série P Un converge (d'après le théorème précédent). 2. Supposons l > 0 et prenons ε = l − 1, on a donc : ∀n ≥ N ; 1<l−ε< Un+1 Un D'après le théorème précédent, la série Un diverge. Et on peut énoncer le théorème suivant : P I.Elmahi 13 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques 2.7.3 Théorème (Critère de d'Alembert) Soit P Un une série à termes strictement positifs telle que : lim n→+∞ Un+1 =l Un 1. Si l < 1, la série Un converge. P 2. Si l > 1, la série Un diverge. P Remarque Le cas l = 1 est "le cas douteux" du critère de d'Alembert. = 1+ . Puisque dans ce cas on a : ∀n ∈ N; Le doute est levé si limn→+∞ UUn+1 n la série diverge. Un+1 Un ≥ 1 et donc Exemples 1. Soit la série P 1 n! . Un = 1 n! > 0 ∀n ∈ N. n! 1 Un+1 1 · = = Un (n + 1)! 1 n+1 limn→+∞ UUn+1 = 0 < 1 Donc la série n P nn nn 2. Un = n! > 0 ∀n ∈ N∗ n! P Un converge. (n + 1)n+1 n! (n + 1)n 1 Un+1 = · n = = (1 + )n Un (n + 1)! n nn n lim n→+∞ 1 Un+1 = lim en ln (1+ n ) n→+∞ Un Or ln(1 + n1 ) ∼n→+∞ n1 . Donc : 1 Un+1 = lim en· n = e > 1 n→+∞ Un n→+∞ lim Donc la série 3 P nn n! diverge. Séries à termes réels, de signe quelconque, ou à termes complexes 3.1 Convergence absolue 3.1.1 Dénition On dit qu'une série U Pn à termes réels ou complexes est absolument convergente si et seulement si la série |Un | est convergente. P 3.1.2 Théorème Si P I.Elmahi Un est absolument convergente alors elle est convergente. 14 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Preuve Soit Un une série absolument convergente, donc la série |Un | converge d'après le critère de Cauchy de convergence des séries dans un espace complet on a : P P n+p X ∀ε > 0; ∃N ∈ N; ∀n ≥ N ; ∀p ∈ N∗ ; |Uk | < ε k=n+1 i,e n+p X |Uk | < ε k=n+1 Et comme Alors X X Uk ≤ |Uk | n+p X |Uk | < ε k=n+1 D'où la série P Un converge. Remarque Ce théorème montre que l'absolue convergence entraine la convergence. L'interêt fondamental P de ce théorème est que l'on peut appliquer les propriétés des séries à termes positifs, à la série |Uk | qui est à termes positifs. 3.1.3 Proposition Notons par SA (K) l'ensemble des séries absolument convergentes. SA (K) est un sousespace vectoriel de S(K) (ensemble des séries dans K). Preuve • SA (K) P 6= ∅ carPla série du terme général Un = 0 ∈ SA (K). P • Soient Un , Vn deux séries absolument convergentes. Par conséquent, les séries |Un | P et |V | convergent. Pn D'où |λ| |Un | + |Vn | converge (λ ∈ K). Et comme on a : ∀n ∈ N; |λUn + Vn | ≤ |λ| |Un | + |Vn | D'après le théorème de comparaison de deux séries à termes positifs, on en déduit que la série P |λUn + Vn | converge. P C'est à dire la série λUn + Vn est absolument convergente. Exemples n n 1. Considérons la série sin . ∀n ∈ N∗; Un= sin . n2 n2 P sin n Etudions la série à termes positifs . On a : n2 P sin n 1 ∀n ∈ N ; |sin n| ≤ 1 donc 2 ≤ 2 n n P n converge. Donc la (de Riemann) est convergente donc la série sin n2 ∗ Or la série n12 P n série sin est absolument convergente d'où convergente. n2 P I.Elmahi 15 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques n 2. Un = (−1) . n2 On a ∀n ∈ N; |Un | = 3. Un = 1 . n2 Donc la série P |Un | converge absolument donc converge. (−1)n . n P P |Un | = La série de Riemann n1 n'est pas convergente donc la série (−1) n'est pas n absolument convergente. Par contre, et on va le montrer dans la suite du cours, cette série converge. n 1 n. 3.2 Multiplication des séries On se place dans le champs complexe C (K = C) et on note par S(C) l'ensemble des séries à valeurs dans C. 3.2.1 Dénition Soient Un et Vn deux séries àP termes dans P C. P On appelle série-produit des séries Un et Vn , la série Wn dont le terme général est donné par : P P Wn = n X Uk Vn−k k=0 C'est à dire qu'on a : W0 W1 .. . = U0 V0 = U0 V1 + U1 V0 Wn = U0 Vn + U1 Vn−1 + · · · + Un V0 Remarque On a ∀n ∈ N; Wn = n X Uk Vn−k k=0 On voit que Wn est toujours dénie puisque P la somme P estPnie. • On note en général la série-produit : W n = ( Un ) ( V n ) . • Remarquer que cette multiplication est analogue à celle des polynômes à une indéterminée à coecients dans C. 3.3 Multiplication des séries absolument convergentes Nous allons nous contenter ici d'énoncer un théorème sur le produit de deux séries absolument convergentes. Nous laisserons la démonstration en exercice. I.Elmahi 16 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques 3.3.1 Théorème Soient P P Un et P Vn deux séries absolument convergentes dans C. Alors la série-produit Wn dénie par : ∀n ∈ N; Wn = n X Uk Vn−k = U0 Vn + U1 Vn−1 + · · · + Un V0 k=0 est absolument convergente. De plus sa somme est donnée par : +∞ X Wn = n=0 +∞ X ! Un n=0 +∞ X ! Vn n=0 3.4 Séries alternées 3.4.1 Dénition On dit qu'une série P Un à termes réels est alternée si : ∀n ∈ N; Un = (−1)n |Un | ou Un = (−1)n+1 |Un | Exemple La série P (−1)n n est une série alternée. Sn = −1 + 1 1 1 (−1)n − + − ··· + 2 3 4 n Remarquons qu'une série du second type se ramène à celle d'une série du premier type en changeant tous les signes. Nous étudions donc les séries alternées du premier type : Un = (−1)n |Un |. On a le théorème suivant : 3.4.2 Théorème Soit Un une série alternée telle que : limn→+∞ Un = 0 ∀n ∈ N; |Un+1 | ≤ |Un | ((|Un |) décroît) P Alors la série Un est convergente. P Preuve Soit la série alternée P Un ; Un = (−1)n |Un |. Nous avons : S2p+2 − S2p = (−1)2p+1 |U2p+1 | + (−1)2p+2 |U2p+2 | = |U2p+2 | − |U2p+1 | ≤ 0 Donc la suite extraite (S2p )p∈N est décroissante. S2p+3 − S2p+1 = (−1)2p+2 |U2p+2 | + (−1)2p+3 |U2p+3 | = |U2p+2 | − |U2p+3 | ≥ 0 Donc la suite extraite (S2p+1 )p∈N est croissante. De plus : lim (S2p+1 − S2p ) = lim U2p+1 = 0 p→+∞ p→+∞ Par conséquent, les suites (S2p ) et (S2p+1 ) sont adjacentes et ont par suite P la même limite S . Il en résule que(Sn ) converge et a pour limite S . On en déduit que la série Un est convergente. I.Elmahi 17 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Exemple n Soit la série alternée (−1) nα où α ∈ R, α xé. (−1)n 1 Un = nα et |Un | = nα . On a donc Un = (−1)n |Un |. P 1. Si α ≤ 0 alors (−1)n 6= 0 n→+∞ nα lim Un = lim n→+∞ P (−1)n Donc la série nα diverge. 2. Si α > 1, on a |Un | = n1α . n P P La série n1α de Riemann est donc convergente. (car α > 1). D'où la série (−1) est nα absolument convergente donc convergente. n P P 1 3. Si 0 < α ≤ 1, la série (−1) nα n'est pas absolument convergente. (Car la série nα dans ce cas ne converge pas ). Cependant on a la suite (|Un |) est décroissante |Un | = n1α . D'après le théorème précédent, n P la série (−1) nα converge. 3.5 Séries semi-convergentes Dénition Une série Un à termes réels ou complexes est dite semi-convergente si elle est convergente sans être absolument convergente. P Exemple Pour 0 < α ≤ 1, la série P (−1)n nα est semi-convergente. 3.6 Règle d'Abel Théorème Soit P Un une série à termes réels ou complexes telle que son terme général s'écrit : Un = εn · αn Supposons que la série Un vérie les trois conditions : P 1. ∃M ∈ R / ∀n ∈ N; | nk=0 αk | ≤ M . 2. La suite (εn ) est décroissante. 3. limn→+∞ εn = 0. P Alors la série P Un est convergente. Preuve Nous allons utiliser le critère de Cauchy de convergence d'une série dans un espace complet. On a : ∀n ∈ N; n+p n+p X X Uk = Un = εn · αn k=n+1 I.Elmahi k=n+1 18 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II Séries Numériques Si l'on note par Sn = nk=0 αk alors l'hypothèse 1) s'écrit : ∀n ∈ N; |Sn | ≤ M . En remarquant que : αn = Sk − Sk−1 on peut écrire : P n+p n+p X X U = ε (S − S ) k k k k−1 ∀p ∈ N; k=n+1 k=n+1 = |εn+1 (Sn+1 − Sn ) + εn+2 (Sn+2 − Sn+1 ) + εn+3 (Sn+3 − Sn+2 ) + · · · + εn+p (Sn+p − Sn+p−1 )| = |−εn+1 Sn + Sn+1 (εn+1 − εn+2 ) + Sn+2 (εn+2 − εn+3 ) + · · · + Sn+p−1 (εn+p−1 − εn+p ) + εn+p Sn+p | ≤ |−εn+1 | |Sn |+|Sn+1 | |εn+1 − εn+2 |+|Sn+2 | |εn+2 − εn+3 |+· · ·+|Sn+p−1 | |εn+p−1 − εn+p |+|εn+p | |Sn+p | Or l'hypothèse 1) dit : ∀n ∈ N; |Sn | ≤ M . l'hypothèse 2) dit : ∀n ∈ N; εn ≥ εn+1 i,e |εn − εn + 1| = εn − εn + 1. Par conséquent on a : ∀p ∈ N; n+p " # n+p−1 X X Uk ≤ M |εn+1 | + (εk − εk+1 ) + |εn+p | k=n+1 k=n+1 = M [|εn+1 | + (εn+1 − εn+p ) + |εn+p |] Comme limn→+∞ εn = 0 (hypothèse 3)) alors : n+p X lim Uk = 0 n→+∞ k=n+1 n+p X i,e ∀ε > 0; ∃N ∈ N; ∀n ≥ N ; Uk ≤ ε k=n+1 P On en déduit que la série εn · αn converge. Exemple Etudier la série complexe P einθ nα où θ ∈ [0, 2π[ α ∈ R. Un = On a : |Un | = 1 nα . einθ nα Donc : Si α > 1 ; La série P Un est absolument convergente. Si α ≤ 1 ; limn→+∞ |Un | = 6 0 donc limn→+∞ Un 6= 0 d'où la série diverge. Si 0 < α ≤ 1 ; Si θ = 0 ; Un = 1 nα ⇒ P Un diverge. Si θ 6= 0 ; utilisons le critère d'Abel : On a Un = εn · αn avec : εn = 1 nα et αn = einθ . 1. limn→+∞ εn = 0. 2. La suite (εn ) est décroissante. I.Elmahi 19 Année 2007-2008 ENSA1 Analyse II 3. n n X X 1 − ei(k+1)θ 2 ikθ |Sn | = αk = e = ≤ 1 − eiθ |1 − eiθ | k=0 Donc ∃M = 2 |1−eiθ | k=0 P tel que : ∀n ∈ N; | nk=0 αk | ≤ M . On en déduit d'après le critère d'Abel que la série 4 Séries Numériques P Un est convergente. Bilan Série P Un ↓ Est ce que limn→+∞ Un = 0 ? −− Non −−→ La série diverge −→ Fin. ↓ Oui Série à termes positifs ? ↓ Non P Etudier la série Test de comparaison. Test d'équivalence. Oui −− −−→ Comparaison avec une intégrale. Critère de Cauchy. Citère de d'Alembert. |Un | ↓ |Un | converge ? −− Non Non −−→ Un = εn · αn ? −− −−→ On se débrouille ! −→ Fin. ↓ ↓ Oui P Un converge Utiliser le lemme d'Abel P ↓ ↓ Fin. Fin. I.Elmahi 20 Année 2007-2008