Laurence Haurat La Faim
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Laurence Haurat La Faim
Laurence Haurat Psychologue Nutritionniste Bordeaux, Paris, Skype Vous lisez ou entendez qu’il faut manger quand on a faim. La Faim Ca paraît évident et en même temps, pour des tas de raisons (votre organisation professionnelle, familiale, l’heure de votre réveil, vos activités sportives, vos habitudes bien ancrées, l’heure des repas…), il vous arrive bien souvent de manger sans vous poser la question de savoir si vous avez faim ; ou de manger par peur d’avoir faim plus tard. Comment se mettre en phase avec les besoins de son corps lorsqu’il y a autant de contraintes autour des repas ? A l’origine, tout est simple : la faim correspond à un signal du corps qui manifeste ainsi un besoin en énergie. Lui répondre lorsqu’il s’exprime, c’est assurer une réponse juste à une demande. Et à l’inverse, ne pas manger quand on n’a pas faim, c’est éviter d’apporter de l’énergie à un corps qui n’en réclame pas et qui ne saura donc pas quoi en faire. La faim nous accompagne tout au long de notre vie : dès la naissance, le bébé la ressent et la manifeste (bruyamment !). Inspirons-nous des systèmes de régulation du petit enfant, qui sait quand il a faim, quand il n’a pas faim et quand il n’a plus faim. Et vous ? Comment ça fait quand vous avez faim ? Ca gargouille ? Ca tord ? Ca fait un creux ? Oui, votre corps vous parle, et même parfois un peu trop fort… La faim, c’est une manifestation d’un besoin des organes en énergie, qui se traduit, selon les personnes, par des gargouillements, tiraillements, crampes, parfois de la fatigue, une faiblesse générale, voire des tremblotements, des vertiges et même une certaine agressivité. Au pire, si on a trop faim, on peut faire un malaise hypoglycémique. Lorsqu’on a très faim, on ressent bien l’urgence. On est prêt à manger de tout et même au pire, ce qu’on n’aime pas. La faim est ressentie avant de manger, et ne s’exprime pas nécessairement aux horaires des repas…. Ce qui complique un peu les choses… Ce qu’il vous faut savoir : Si on mange lorsqu’on a faim, l’organisme brûle ce qu’il absorbe. En revanche, si on mange avant d’avoir faim (parce qu’on a peur d’avoir faim plus tard, ou parce qu’il est l’heure), ou si on mange trop alors qu’on est rassasié, l’organisme stocke ce dont il n’a pas besoin et fabrique du gras. Tentons quelque chose de nouveau : Ecoutez-vous et mangez en respectant votre faim. Pourquoi faudrait il que je fasse cela ? • Parce que vous êtes sûr(e), ainsi, que votre corps utilisera ce que vous lui apporterez, sans stocker • Parce que c’est très confortable et agréable de manger quand on a faim • Parce que vous apprécierez mieux ce que vous mangerez • Parce que c’est une manière de mieux vous connaître et ainsi d’être en harmonie avec vous : on peut, du coup, découvrir qu’on n’est pas forcément programmé pour manger 3 fois/jour, aux horaires habituels En pratique, je fais comment ? • Vous apprenez à reconnaître la sensation de faim avant les prises alimentaires, en repérant les symptômes physiques décrits plus haut • Si vous n’êtes pas sûr(e) d’avoir faim, c’est qu’a priori, vous n’avez pas une vraie faim mais plutôt envie de manger • A chaque fois que vous avez la possibilité de manger, vous vous posez la question de l’intensité de votre faim. Sur une échelle de 1 à 10, on place le curseur : 1 = Je n’ai pas faim du tout 5 = J’ai faim mais je peux attendre 1/2h ou 3/4h 10 = J’ai une faim de loup laurencehaurat.fr Laurence Haurat Psychologue Nutritionniste Bordeaux, Paris, Skype • Vous mangez si vous avez faim et seulement si vous avez faim. Vous ne mangez pas quand vous n’avez pas faim. • Vous n’excluez aucun type d’aliments de votre alimentation, car tous les aliments contribuent à nous rassasier : féculents, pain, fromages, yaourts, viandes, légumes et fruits ainsi que les assaisonnements (huile, crème, beurre). • Si vous n’avez vraiment pas faim, vous ne mangez pas. Ce n’est pas « sauter » un repas, c’est répondre de manière adéquate aux besoins de l’organisme. • Vous ne trompez pas votre faim en buvant : si besoin est, vous mangez quelque chose de nourrissant, entre deux repas. Et si je n’y arrive pas ? Lorsqu’on a du mal à écouter et à répondre à ses sensations alimentaires, c’est que les messages sont trop confus ou qu’on a du mal à reconnaître ce que le corps essaie de nous dire. Pour arriver à reconnaître la faim, vous pouvez faire une expérience : attendez suffisamment longtemps avant de manger pour être sûr(e) de bien ressentir les symptômes de la faim. Pas d’inquiétude, la faim se manifeste forcément, au pire au bout de 36 heures. Il suffit de boire régulièrement pour ne pas se déshydrater mais on ne se met pas en danger en attendant d’avoir vraiment faim. Du coup, c’est comme si vous faisiez un reset de votre sensation de faim. En l’ayant bien attendue une première fois, vous serez plus à même de la reconnaître une prochaine fois, quelques heures plus tard. Mais j’ai peur d’avoir faim plus tard… C’est souvent ce que j’entends sauf que… la faim ne s’anticipe pas ! En effet, le corps ne peut pas garder en attente un aliment que vous avez ingéré : il le traite immédiatement et le stocke s’il ne peut pas le brûler. Vous risquez alors de prendre un petit déjeuner, par exemple, et d’avoir quand même faim plus tard. Le mieux, c’est de manger au moment où la faim se présente. Pour faire face à la faim, quelle que soit l’heure, ayez sur vous une petite boîte avec, à l’intérieur quelque chose à manger de bonne qualité, facile à manger, et discret. Par exemple une dizaine d’amandes ou noix ou noisettes et 3 figues ou 3 abricots secs ou 3 dattes. Vous aurez ainsi du bon sucre des fruits, du bon gras des noisettes et des protéines. De quoi tenir le coup en attendant le repas suivant ! Mais si je mange quand j’ai faim, je risque de ne pas avoir faim au repas suivant. Et en général, on aime bien pouvoir partager le repas avec les gens qu’on aime, car le repas est un moment agréable d’échanges et de convivialité. Il ne s’agit pas de rien manger, au repas suivant, mais de manger des aliments peu énergétiques (légumes, fruits) pour pouvoir profiter de la dimension sociale du repas, sans avaler de l’énergie inutile à ce moment là. Ainsi, vous êtes avec les autres mangeurs, en train de manger, sans avoir l’impression d’être « à part ». Menez vos expériences, c’est nécessaire A force de travailler, en notant son intensité, sur la perception de la faim, on finit par l’intégrer de manière inconsciente et intuitive. Certes, il faut s’affranchir des modèles habituels, parfois, mais le corps est bien fait : en envoyant un signal de faim toutes les 3 ou 4 heures, il nous permet de nous mettre en cohérence avec les gens qui nous entourent. C’est une question de deux ou trois semaines pour retrouver un rythme alimentaire qu’on peut partager avec les autres. Mais surtout, surtout, ne restez pas bloqué(e) sur vos a prioris. Expérimentez ! laurencehaurat.fr