Oxmo Puccino - Le Trident - Scène nationale de Cherbourg

Transcription

Oxmo Puccino - Le Trident - Scène nationale de Cherbourg
© DR
Oxmo Puccino
Théâtre à l’Italienne
Vendredi 6 décembre I 20h30 I Musique
Ouverture de billetterie le 28 septembre
Tarifs de 19 à 23 €
Saison 2013.2014
© DR
Oxmo Puccino
Chant Oxmo Puccino
Basse Côme Aguiar
Guitare Edouard Ardan
Batterie J.B. Cortot
Clavier Pierre-Luc Jamain
Concert co-accueilli en partenariat avec le Circuit
Durée 1h15 environ
Oxmo Puccino – Roi Sans Carrosse
L’Arme de Paix, cinquième chapitre de « l’épopée Puccino », nous a fait vivre d’intenses minutes
magiques. 365 jours puis 700 remplis de belles aventures et de souvenirs gravés. Un disque d’or,
une Victoire de la musique et une tournée intense. 9 pays, 90 concerts dont un Bataclan, un
Olympia et deux Cigales sold-out ont scellé un amour fou entre l’artiste et son public. 3 ans plus
tard, Oxmo Puccino revient avec son nouvel album écrit et composé par lui-même et réalisé par un
trio magique Vincent Segal - Renaud Letang - Vincent Taeger. Un album explosif, organique, ancré
dans son époque et empreint de réalisme poétique, qu'il défendra sur scène dès l'automne
accompagné de ses musiciens.
Prochain album Roi sans Carrosse, sortie le 17 septembre (Derrière Les Planches/Cinq7-Wagram)
La biographie d’Oxmo Puccino
15 ans déjà qu’Oxmo Puccino repousse les frontières du hip-hop. Tout en intégrant des musiciens
dans ses albums et sur scène, Oxmo multiplie les collaborations avec des artistes de tout horizon.
Auteur au verbe aussi beau que puissant, il offre au rap ses lettres de noblesse et à la chanson
française un nouvel élan.
L’Arme de Paix, cinquième chapitre de « l’épopée Puccino », nous a fait vivre d’intenses minutes
magiques. 365 jours puis 700 remplis de belles aventures et de souvenirs gravés. Un disque d’or,
une victoire de la musique et une tournée intense ont scellé un amour fou entre l’artiste et ce
public fidèle et toujours naissant qui l’accompagne depuis Opéra Puccino (1998) magnifique
prélude à cette belle histoire.
La fin d’un chapitre artistique est génératrice de doutes. La suite sera-t-elle source de déception
ou va-t-elle nourrir notre imaginaire et nous donner l’envie d’aller jusqu’au suivant ? Ceci est
valable également pour l’auteur. « Lorsque le rideau est tombé à Bordeaux pour la dernière date
de la tournée, je l’ai vécu comme un point final alors que je rêvais de points de suspension ».
La page blanche ou comment reprendre une histoire là où elle s’est arrêtée sans se répéter ? « Je
bosse dès l’aube et réfléchis chaque soir » répond Oxmo Puccino dans « Parfois ».
Comme souvent, la créativité est née dans le travail et dans le voyage. « J’ai eu la chance de vivre
des moments extraordinaires avec des artistes comme Joey Starr, Adamo, Beat Assaillant ou
Ibrahim Maalouf, ces rendez-vous parallèles qui prennent source dans le plaisir de l’instant, ont
tenu ma soif musicale en alerte ». Le voyage ensuite. Le Brésil. « Je ne prends jamais de
vacances. Cette fois, j’ai répondu à l’invitation de chers amis. J’ai pris un sac, une guitare me fut
offerte sur place. A mon retour j’avais écrit et composé six chansons ».
Roi sans carrosse, sixième album de ce chroniqueur humaniste, est aussi celui de l’enfant seul qui
aurait grandi. Désormais confronté à des choix (Le mal que je n’ai pas fait), il prend du recul sur
la notion de liberté (Parfois), se retrouve confronté à la mort (Le vide en soi), à la paternité (Un an
moins le quart). L’homme a grandi, mûri sans doute, mais ce qui faisait ses fondements restent
profondément ancré en lui.
« Le mal que je n’ai pas fait » ouvre ce nouvel album. Oxmo use du « je », prend la parole, distille
ces mots choisis et pose la question du choix.
Il est usuel de flatter son ego en se remémorant les bonnes actions que l’on peut compter à son
actif. Qu’en est-il du mal que l’on procure ? Trouver une raison valable de s’empêcher de faire du
mal est une voie du salut trop peu empruntée. » Dans une époque en crise, cette quête du beau
revêt de l’acte de foi.
Oxmo Puccino rend hommage aux artistes et « peint des chansons à la décibel » (Artiste). D’après
la célèbre encyclopédie virtuelle un artiste est « un individu faisant une œuvre, cultivant ou
maîtrisant un art, un savoir, une technique et dont on remarque entre autres la créativité, la
poésie, l’originalité de sa production, de ses actes et de ses gestes ».
« Je ne m’adresse qu’aux chanteurs. Je rends hommage à tous ceux qui aiment ce qu’ils font au
point d’élever leur métier au statut d’art ». Cette chanson est puissante, moderne. Oxmo Puccino
rappe comme jamais, l’orchestration de Vincent Segal est flamboyante, le beat de Vincent Taeger
d’une précision implacable. « Artiste » donne le ton de la production de ce nouvel opus. A la fois
hip-hop, musical et créatif, rien n’est laissé au hasard pour servir au mieux la verve de cet artiste
« ponctuel, hors tendance (aux) mots dans le torse ». (Les gens de 72).
Renouvelant le fond et la forme Oxmo continue à nous surprendre. Le discours est plus direct.
Chaque mot raisonne et vient s’ajouter avec précision telle une note sur une partition. La forme est
un grand voyage musical où se mélangent électrique et acoustique. Difficile de coller une
étiquette à ce périple aux multiples saveurs. Musical évidemment, mélodieux forcément, hip-hop
pour toujours. A l’image d’un Claude Nougaro qui avait réussi le mariage du jazz et de la chanson,
Oxmo Puccino démontre que le hip-hop peut aussi donner du swing à la chanson française.
Dans l’œuvre d’Oxmo Puccino, il y a quelque chose qui relève du réalisme poétique, rappelant les
films expressionnistes des années 20, la personnification de Paris dans « Pam-Pa-Nam » en est
une belle illustration. Dans ce mouvement, les « héros » sont souvent des personnages maudits
marqués par la fatalité. C’est le cas de ces « Rois sans carrosses » qui souffrent dans la
confidence mais dont la grandeur et la dignité brillent de mille feux. Sur cette chanson, on
(re)découvre un Oxmo chanteur. Son interprétation pleine d’émotion touche l’auditeur en plein
cœur. La délicatesse de Vincent Segal lui offre un écrin cousu de fil doré, où quand le fatalisme
brille d’espoir…
Ecouter cet album, c’est un peu s’asseoir à l’arrière d’une voiture dont Oxmo serait le chauffeur et
nous les passagers. Il pose des mots sur les émotions, les douleurs, les grands et petits
événements d’une vie en les saupoudrant de douceur et de poésie. Plus que des thématiques
établies, il est plus souvent question de situations inhérentes à la vie d’un homme. Lorsqu’il nous
parle de mort (Le vide en soi), il l’aborde avec subtilité et pudeur. « On parle souvent de la mort
mais rarement du passage à vivre pour ceux qui restent » : « Passées les consolations le silence
livre / Une peine aux pages closes desquelles on se délivre / Par des mots qui prennent la peine
et la divisent ».
La relation homme-femme est au cœur de cet album. « Le mâle entendu » comme s’amuse à la
décrire Oxmo. Tour à tour on glisse sous les draps, pour un moment de pure douceur et de
sensualité, où Mai Lan fait une apparition remarquée (« La Danse Couchée) : « Je crois qu’à partir
d’un nombre d’années on peut employer le mot « toujours », je crois donc avoir « toujours » connu
Mai Lan, artiste polyvalente avec un grand « AH !!! » il fallait juste attendre que l’occasion se
présente… et je ne l’ai pas manquée ». Dans « Un an moins le quart » on se retrouve dans la peau
d’un homme devenu père. Puis « Passé le coup de foudre, la vie la joue fourbe ». L’ennui pointe,
c’est alors que « même les gros duos, débutent face à face puis de côte à côte passent au dos à
dos ». C’est l’une des nouveautés, désormais Oxmo Puccino éclaire les relations de couple d’une
note d’humour et fait naître un rictus entendu sur nos visages. (Pas ce soir).
Pour l’accompagner, Oxmo Puccino s’est entouré « d’artisans magiciens ».
« Vincent Segal (Bumcello, -M-, Sting…) est un virtuose, de ceux qui transcendent leur art. Cela fait
longtemps que nous avions envie de travailler ensemble. Je lui ai fait écouter mes guitares-voix, il
a tout de suite compris la musique, il s’est investi dans cet album avec tout son cœur et tout son
talent ».
Renaud Letang, autre magicien, qui a déjà œuvré aux côtés de Feist, Manu Chao, Alain Souchon… :
« Renaud a une vision très clair-voyante de la musique. La qualité de ses mix sur mon album
précédent m’avait subjugué. Cette fois, il a concocté cet album du début à la fin, aidé du précieux
Thomas Moulin avec une immense générosité ».
Vincent Taeger (Poni Hoax) est le troisième homme de cette ligue de gentlemen extraordinaires.
« J’avais envie de quelqu’un qui pusse aussi bien jouer de la batterie et travailler des
programmations. Vincent, que je connais depuis « Lipopette Bar » était l’homme de la situation. Un
véritable métronome. »
Le résultat est au rendez-vous. « Roi sans carrosse » est un album hip-hop, profond, sensible,
d’une musicalité rare et touchante. Un travail d’orfèvre pour une œuvre moderne qui fait rentrer le
rap français dans une nouvelle ère.
L’extrait de presse
Télérama, du 29 septembre au 5 octobre 2012, Laurent Rigoulet
Abdoulaye Diarra, alias Oxmo Puccino, avait à peine 13 ans quand la passion du rap s’est saisie de
lui sur les terrains d’aventure d’un Paris en plein fatras. C’était en 1987, à l’orée d’un mouvement
dont l’exubérance allait prendre la France par surprise. Le calcul est vite fait : Oxmo Puccino fonce
tout droit sur la quarantaine, sa carrière embrasse vingt-cinq ans d’une musique qui a déjà connu
plusieurs jeunesses et autant de décrépitudes. Dans un milieu où les batailles sont âpres et la
date de péremption vite atteinte, il serait logique de le trouver prêt à rendre les armes, mais c’est
tout le contraire : en 2012, le prolifique conteur des hauteurs de Belleville incarne, à sa manière, le
futur du rap français. Il est le « survivant » mélancolique dont la voix se gonfle du souvenir des
luttes perdues et du fantôme des « anciens ». Et le rassembleur, l’éclaireur, le défricheur, fidèle à
ses origines, et la tête ailleurs, dérivant librement entre l’Afrique, le Brésil, la France de Trenet et
de Booba, sur un territoire bien à lui où il cisèle, avec un lyrisme discret, une poésie rap et une
chanson urbaine.
En 2009, L’Arme de paix, paré d’orchestrations fastueuses, était la première pépite d’un nouvel âge
dont ce Roi sans carrosse signe la pérennité. Taillés à l’économie, autour de simples guitares, les
arrangements pilotés par Renaud Letang se coulent dans les flux d’une langue qui n’a jamais été
aussi remuante. Anxieuse (Le Vide en soi), sensuelle (La Danse couchée), railleuse (Les Gens de
72) ou joueuse (Le Sucre pimenté) et tonique (Artiste), l’expression sombre et ardente d’une
jeunesse entre deux âges.
Date : 15/09/2012
Pays : FRANCE
Page(s) : 28
Rubrique : PORTRAIT OXMO PUCCINO
Diffusion : (137831)
Périodicité : Quotidien
PORTRAITOXMO PUCCINO
Le«JacquesBreldu hip-hop», 38 ans, écrituresensiblesous
influencecinématographique,trace sa routeévanescente.
Griotdu rap
lesrésultats. C'est pour cela que les gens sont toujours déçus
lorsque lefilm sort».
Son cellulaire vibre, il se penche, mate discrètement, hésite
Tout
de noir vêtu. De la semelle au dernier épi sur le et ne décrochepas. Sesamis attendront. Iln'aime pas en par
crâne, en passant par le café serré. 11h36 : la mine
ler, même des plus fameux, «ça défavoriseraitceux quicomp
tentunpeu moinset on saurait ainsi commentm'atteindre» . La
fripée du gaillard qui- sort- du- lit, Oxmo Puccino,
38 piges, s'installe sur un petit siège en cuir de la peur de souffrir par ricochet. Eux, ont moins de réserves.
Place verte, une brasserie de l'est parisien. Tranquille.Iljette Akhenaton : «C'est unmec timide,peu expressifmais quia tou
un dernier œil sur son portable : «Répondreau téléphonequand jours lesourire.Au-delàde son talentd'écriture unique, ila tou
tu parles à quelqu'un, c 'est indélicat.La personnequiest au loin joursfait deschosesqui leconcernent, et toujoursfait abstraction
desmodes.» Le violoniste Vincent Segal, qui a travaillé avec
n'a pas lapriorité sur lapersonne qui està côté. Le tempspassé
lui sur son dernier album, décrit un rêveur : «I!est dans son
ensemble est important. »
Al'heure de son sixième album, Roisans carrosse, Abdoulaye monde.Absorbé,actif, ailleurs, ildisparaît. Desfoisc'est même
Diarra, son blaze à l'état civil, est venu seul, sans armure. Il fatiguant lorsqu'ilprend la tangente.Il n'est plus avec toi, mais
c'est dans ces moments-là qu'il est leplus créatif.»
invite dans son backstage perso, sans forcer. Facileet para
Le téléphone sonne de nouveau. Gêné, Oxmo Pucccino
doxal. Cigarette électronique à la main, qu'il ne porte que
s'excuse puis décroche. «Ça va Poupoune, je suis en train de
rarement entre ses lèvres, Oxmo Puccino parle de son père
travailler.Est-ce quejepeux te rappeler,heinma Poupoune,non
serrurier, de sa mère restée au foyer avant de devenir aideje
ne chantepas, je suis en interview.A toutà l'heure.» La voix
soignante pour son «indépendance», une foisles minots de
est au diapason. Celle d'un père qui parle à sa fille de 4 ans
venus grands. De ses deux petits frères (le premier est «poly
avecqui il aun rapport «simple, maismaladroitet affectueux».
valent, ilmontedes boîteset lesferme», le second basketteur
En couple depuis «très, très
professionnel). Du succès qui complique un peu les choses
avec sa fratrie. Un voile de pudeur affleure tout à coup. «Je longtemps», avec «ma
n'en parle pas avec eux, mêmesij'essaie de leur faire éprouver dame», le garçon ne parlera
pas de sa douce. Ellepréfère
une certaine fierté parce quej'ai une certaine notion de la di
rester dans l'anonymat pour
gnité. »
C'est un an après avoir vu lejour que lefutur Oxmo Puccino garder «sa libertéet sa tran
quillité». Un mot d'ordre mis
quitte, dans le sillage de ses parents, Ségou, au Mali, pour
arriver dans la capitale, près des Buttes-Chaumont. Ses liens à mal par les mathématiques
modernes: «Un bébé, c'est
avec son pays natal demeurent abstraits : «dépense queper
sonne nepeut expliquer lesrapports avec sa terre en quelques douxmais c'est lafin du cou
mots, en quelqueslignes. Çaprend touteune vie. » Sa fixation ple. Un duoqui s'aime amou
sur la trilogie du Parrain explique peut-être cela, qu'il évoque reusementest un couple.Avec
avec des accents de vieux griot : «Cesfilms m'ont marqué une troisièmepersonne, ça de
une famille et il faut
parce quec'est unefresquefamiliale.L'histoired'un immigréqui vient
l'assumer.»
s'installedans unpays gigantesqueoùonparle uneautre langue L'équilibre, question maille, est devenu une affaire d'habi
etqui seretnmvedans un milieuoùildoitéleverses enfants,gérer tude: «Aujourd'hui,financièrement, ça va. Cane garantit rien
son héritage et s'en sortir. On y comprend l'importance de la mais ça va. Dans ma carrière, j'ai passé plus de temps sans
famille, du travail, du respect. Toutesces choses quifont de toi argent qu 'avec. Engagner m 'indiffère mais j'aime ne pas en
un homme. »
manquer. »
Leseptième art, Oxmo Puccino le voit comme une grille de En attendant le grand saut dans la littérature, le rappeur de
lecture de la vraie vie et même au-delà. Lavie de la cité, il l'Enfant seulse nourrit d'essais, de romans, de biographies,
la considère aussi comme une œuvre sur pellicule. Lui qui de presse, quotidienne oumagazine. Laboulimie des autodi
ne vote pas à cause de problèmes administratifs évoque des dactes. Il ne «remerciejamais assez» une personne qui lui
«rapports avec la politiquequi sont cinématographiques. Les offre un livre. En ce moment, il lit et relit la Psychologiedes
dirigeantssont commedespersonnages defictionqui travaillent foulesde Gustave Lebon.Dans sa musique, l'écriture tient une
une mise en scène. Des acteurs. On votepour un représentant
place importante même s'il ne se prend pas (encore) pour
selonlafaçon dont ilréussit à nous convaincreet nonpas selon un autre : «Quand je travaille mes lyrics,je ne pense pas être
Par RACHID LAIRECHE
Photo FRÉDÉRIC STUCIN
Tous droits de reproduction réservés
Date : 15/09/2012
Pays : FRANCE
Page(s) : 28
Rubrique : PORTRAIT OXMO PUCCINO
Diffusion : (137831)
Périodicité : Quotidien
écrivain, c'est pour cela queje comptepasser l'étape très vite. et ouvert les portes à d'autres mondes. Sonprécédent album,
Çafait longtempsquej'ai rendez-vous avecce moment, et làje l'Armede paix, s'est écoulé à plus de 60000 exemplaires. On
sens qu'il approche etje nepense qu'à ça. » Même s 'il 1'a fré - le surnomme le «Jacques Brel du hip-hop».
quenté, Oxmo Puccino s'est développé à l'écart du système Désormais installé à Asnières (92), il retourne souvent à Da
scolaire: «J'y étais inadapté,pas dans la bonnecase, et ily avait nube, près des Buttes-Chaumont. Desamis et lesparents tou
aussileproblèmede l'autoritédes professeurs, qui avaient leurs jours dans le coin. Dans ses «souvenirs» de môme, il était
problèmespersonnels et qui se cachaient derrière. L'année du «sympathique,drôle,candide,brutal, rancunier,perchéet beau
bac, j'ai senti queje nepouvais plus mettre lespieds au lycée, coup de mesprochesme voyaientdéjà artiste» . Il ne pense pas
c'était terminé.J'aipassé l'année à la bibliothèqueetjel'ai dé
avoir changé. Normal, pour lui, personne ne change vrai
crochécomme ça», raconte-t-il sans émotion. C'est à cette ment : «Il m'arrive de voirdes enfants et de mefaire trèsfaci période qu'il a commencé à «kicker avecle mie» en main, et lementune bonne idéede ce qu'ils deviendrontplus tard. » Les
qu'il a créé son nom de scène: Oxmo pour le graphisme, Puc
cafés aidant, le flow s'accélère, toujours rythmé. Chacun de
cinopour son admiration pour lesgangsters italiens à la Scor- sesmots est choisi avecsoin. Quitte à en faire trop. Ou ne pas
sese. L'écriture était déjà reposante mais les instrus plus s'en rendre compte. Ne manque plus qu'un sample pour faire
street. Aujourd'hui, leviolon et la gratte ont apaisé le tout de la conversation qui roule un standard immédiat. -?-
EN 5 DATES
1974 Naissance à Ségou
(Mali). 1997 Premier tube,
Marna Lova. 1998 Premier
album, Opéra Puccino.
2010 Remporte une
victoire de la musique, prix
du meilleur album de
musique urbaine avec
l'Arme de paix.
17septembre 2012 Sixième
album, Roi sans carrosse
(Cinq 7).
Tous droits de reproduction réservés
Date : 02/05/2012
Pays : FRANCE
Page(s) : 3
Rubrique : quoi encore?
Diffusion : 39112
Périodicité : Hebdomadaire
quoiencore?
j'ai enregistré
en studio avec
Oxmo Puccino
En
..f
pénétrant dans le studio
enfumé, on s'excuse de déranger.
"Au contraire, la jubilation suscite
lajubilation... Installe-toi", sourit
Oxmo, placide et énigmatique. Dans
tes baffles, puise un groove alourdi
téléguidé par Vincent Taeger (Poni Hoax,
Feist...) de l'autre côté de la vitre. Un beat
à la ?uestlove, solide et cool, qui servira
d'interlude au sixième album qu'Oxmo
enregistre ici. En régie, le réalisateur
Renaud Letang (Manu Chao, Gonzales...)
s'affaire sur un clavier; Vincent Segal
IM, Blackalicious...), qui complète le casting,
écoute, yeux fermés. Lorsqu'on évoque cette
équipe de rêve rarement réunie autour d'un
rappeur, Oxmo rallume son joint : "Renaud
ou Vincent sont des pointures, c'est clair;
des gens avec qui on travaille quand ils ont
le temps. Mais c'est une petite équipe, on n'a
pas pris dix musiciens ou quinze featurings.
Mai Lan est la seule invitée. " Mais cette
luxueuse présence est surtout le signe
qu'Oxmo est ailleurs, parti du rap il y a
quinze ans pour devenir autre chose.
Plongé dans son fauteuil, il surveille
tout. Calme et volubile dans un même
souffle, il est partout, discrètement présent
à tous tes postes, demande à réécouter
un break en pianotant sur son mini-PC,
vanne ses compères, réajuste le volume
d'une piste et accueille avec ferveur une
poignée de potes venus dire bonjour : "Putain,
les gars, vous déchirez! Ah, vous déchirez,
vous déchirez!" Puis retourne à ses tweets,
adoubant le beat d'un head nodding discret :
"Putain, il est bon ce beat, ouais..." Un
vocabulaire de rappeur, mais des manières
hors cadre qui ne lui ont pas valu que
des louanges dans te milieu. On se souvient
de L'amour est mort, chef-d'œuvre incompris,
et des railleries qui accompagnaient alors
le rimeur chez son prof de chant : "La voix
est un instrument, non ?Bien sûr que j'ai
pris des cours ! Dans le rap, c'était très mal
"
vu, mais bon... Puis retourne à son ordi et à
ce joint qui s'éteint constamment.
Théâtral jusque dans ses silences,
il semble ce souverain tordu d'un univers
qui n'existait pas avant lui. Son ouverture
musicale et sa curiosité ont fait du bien
'putain, les gars, vous déchirez ! !"
Ah, vous déchirez, vous déchirez
à son rap, mais ses stigmates urbains et ses
manières fortes en ont fait autant aux genres
auxquels il s'est frotté. Quitte à décevoir
quelques puristes; ils s'en remettront.
Composé par lui-même, ce Roi
sans carrosse, qui paraîtra fin septembre,
connecte encore mille territoires. Des
électricités sensuelles de la Danse couchée
au rétrofuturisme de Pam-Paname, te son
griffe, se tord, s'invente; on est ailleurs.
Le seul dénominateur reste un lyrisme
noirci, et ce chant brisé par des intonations
secrètes pillées chez Brel ou chez Renaud.
Ce roi sans carrosse, c'est lui. Le roi
en bus, le roi avec une carte orange, le roi
qui s'en fout. Le roi têtu qui ne fait que
ce qu'il veut mais le fait sans prétention,
avec un mélange de science novice et
d'enthousiasme électrique : "Attention, là on
est avec des grands... Moi, je suis assez petit
face à cette équipe... C'est fou, Thomas, c'est
fou... ", sourit-il en désignant Vincent Segal.
Dans le studio, le son tourne
et les images s'effacent. Oxmo plane
loin des origines, des machines qui lui
ont longtemps servi de carcan, à défaut
d'armure. A l'étroit entre la table de mixage
et le fauteuil dont il s'est levé d'un bond,
te géant noir se la donne dans l'ombre,
invective gratuitement et révise à voix
haute : "On fait c'qu'on peut/Nul n'est parfait/
Je suis heureux, du mat quej'n ai pas fait... "
Et disparaît brusquement en cabine :
"
"OK, c'est bon, je suis prêt. Derrière
la vitre, diction théâtrale et éclats de voix
signent des origines tenaces, mais
le rap se distend ; on se gardera d'y coller
une étiquette de peur qu'il ne la perde
encore en route. Thomas Blondeau
photo Thierry Masson
Tous droits de reproduction réservés
Le Trident, Scène nationale de Cherbourg-Octeville
Place du Général de Gaulle, BP 807
50108 Cherbourg-Octeville cedex
T +33 (0)2 33 88 55 50
F + 33 (0)2 33 88 55 59
Location +33 (0)2 33 88 55 55
[email protected]
www.trident-scenenationale.com
Relations publiques
T +33 (0)2 33 88 55 58
Cécile Colin [email protected] (écoles primaires, collèges et lycées)
Nadège Henry [email protected] (organismes de formation ou sociaux, associations culturelles,
enseignement supérieur, comités d’entreprise)
Relations Presse & Médias
T 06 82 75 30 21
Bérengère Bressol [email protected]
Informations & communication
T +33 (0)2 33 88 55 50
Murièle Bosse-Platière [email protected]/Damien Lajeunesse [email protected]
Geneviève Poirier [email protected]