20 TEMPS ORDINAIRE – C 2007

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20 TEMPS ORDINAIRE – C 2007
1re LECTURE1 1 Jr 38, 4-6.8-10
PSAUME 39
2e LECTURE: He 12, 1-4
ÉVANGILE : Luc 12, 49-53.
20 TEMPS ORDINAIRE – C 2016.
‘Je suis venu apporter un feu sur la terre, et comme je voudrais qu’il soit déjà
allumé ! Je dois recevoir un baptême, et comme il m’en coûte d’attendre qu’il
soit accompli !’ Jésus prononce ces paroles alors qu’il marche vers Jérusalem pour
y souffrir sa passion. Le baptême qu’il doit recevoir c’est son entrée dans la mort
et la résurrection, mort et résurrection de Jésus qui donneront plus tard au baptême
chrétien sa capacité à remettre les péchés. Il lui en coûte d’attendre ce baptême ; il
va en effet marquer l’accomplissement de sa mission et le point de départ de
l’incendie d’amour qui embrasera le monde entier, au fur et à mesure que la Bonne
Nouvelle de Jésus ressuscité se répandra.
Jésus lui-même a conscience de déranger : ‘Pensez-vous que je sois venu mettre
la paix dans le monde ? Non, je vous le dis, mais plutôt la division’.
Comprenons bien ce que Jésus veut dire par là. Il sait bien que, par sa pâque, il va
réconcilier l’humanité avec son Père et faire de cette humanité réconciliée un lieu
de paix et de fraternité, mais il sait aussi que devenir son disciple ne va pas de soi,
il faut choisir et maintenir le choix préférentiel, y compris par rapport aux
affections humaines les plus légitimes. Opter pour le Christ, 20 siècles de
christianisme nous le rappellent, engendre parfois des conflits familiaux
douloureux…
La mère de Jésus a été sans doute la première à en faire l’expérience au moment
de la rencontre avec le prophète Siméon au Temple : ‘Vois, ton fils qui est là
provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de
division.’ (Luc 2, 34-35). Tout l’Evangile confirme cette prophétie : dès que Jésus
paraît, il engage à marcher à sa suite avec tous les renoncements que cela comporte.
Certains se retireront comme le jeune homme riche ou ceux que scandalise
l’enseignement sur le pain de vie.
Cette page d’Evangile nous rappelle que nous ne pouvons nous dire en vérité
disciples de Jésus que si nous le préférons en toute circonstance à tous nos autres
choix, y compris les plus légitimes, à toutes nos affections humaines les plus
normales.
La Lettre aux Hébreux évoque la foule des témoins qui ont vécu la foi avant nous,
parmi eux il en est qui ont résisté jusqu’au sang par fidélité à Jésus. Je pense parmi
tant d’autres au récit du martyre de sainte Perpétue, en 202, à Carthage (Afrique
du Nord) : Un jour, on nous emmène au tribunal (ils étaient cinq ; trois hommes
se préparant au baptême et deux femmes déjà baptisées). On interroge d’abord les
autres. Ils proclament leur foi. Puis vient mon tour. Mon père arrive, portant mon
fils. Il me dit : ‘Sacrifie, par pitié pour l’enfant’. Le juge me dit : ‘Songe aux
cheveux blancs de ton père, songe à ton petit enfant. Sacrifie pour le salut des
Empereurs’. Moi je réponds : ‘Je ne sacrifie pas’. Le juge me dit : ‘Tu es
chrétienne ?’ Je réponds : ‘Je suis chrétienne’. Comme mon père restait là, il fut
frappé, sur l’ordre du juge. Je souffris de ce coup porté à mon père, comme si
c’était moi que l’on avait frappée. Alors le juge prononce la sentence et nous
condamne tous aux bêtes. Tout joyeux, nous descendîmes vers la prison !
Quelques jours plus tard, Perpétue et ses compagnons mourront martyrs.
Un des grands drames de notre Eglise, et même de notre monde, c’est qu’il n’y a
plus de FEU ! On vit dans une douce INDIFFERENCE, une TIEDEUR qu’on
couvre avec des mots comme le respect de l’autre, la tolérance. Mais respecter
l’autre, être tolérant… ce n’est pas affadir ses propres convictions… Puissionsnous, nous aussi, brûler tellement du feu de l’Amour que nous soyons capables, en
toutes circonstances, de faire le choix éventuellement tragique qui conduit vers
Dieu et vers la vraie vie !
MD