Ehud Barak révèle trois attaques avortées contre l`Iran

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Ehud Barak révèle trois attaques avortées contre l`Iran
Ehud Barak révèle trois attaques
avortées contre l’Iran
Les différents chefs d’état-major ont successivement dissuadé les
dirigeants politiques israéliens de passer à l’action ; Réactions des
politiciens israéliens
L’ex-ministre israélien de la Défense Ehud Barak a affirmé que trois projets
d’attaques contre l’Iran soutenus par lui-même et le chef du gouvernement
Benjamin Netanyahu avaient été bloqués par l’armée.
Ministre de la Défense de 2009 à 2013, Barak a déclaré à la Deuxième chaîne
de télévision privée que des plans d’attaque avaient été mis au point entre
2009 et 2010 et approuvés par lui-même et Netanyahu mais que la réponse du
chef d’état-major de l’époque, le général Gabi Ashkenazi, « n’avait pas été
positive ».
L’année suivante, le nouveau chef d’état-major, le général Benny Gantz, a
expliqué aux dirigeants politiques que les possibilités d’une attaque
existaient mais a mis en garde contre « les risques », a poursuivi Barak dans
cet entretien dans la nuit de vendredi à samedi.
Les réserves des militaires ont convaincu Moshe Yaalon, actuel ministre de la
Défense et ministre des Affaires stratégiques de l’époque, et Yuval Steinitz,
alors ministre des Finances et actuel ministre des Infrastructures, a-t-il
ajouté.
Le refus de Yaalon et de Steinitz, qui faisaient partie des huit membres du
cabinet de sécurité restreint, a privé Netanyahu de la majorité nécessaire
pour aller de l’avant, a ajouté Ehud Barak.
En 2012, Israël a eu une nouvelle occasion d’attaquer l’Iran, mais elle n’a
pas été exploitée car elle devait « avoir lieu au même moment que
d’importantes manœuvres militaires avec les Etats-Unis, ce qui risquait
d’embarrasser Washington et de donner l’impression que les Américains étaient
directement impliqués dans l’attaque », a-t-il poursuivi.
L’ancien Premier ministre Ehud Olmert a accusé en 2013 son successeur
Benjamin Netanyahu d’avoir dépensé près de 3 milliards de dollars pour les
préparatifs d’une attaque contre l’Iran qui n’a finalement pas eu lieu.
Depuis des années, Benjamin Netanyahu agite la menace de recourir à «
l’option militaire » pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire. Il
s’oppose, comme une grande majorité de la classe politique israélienne, à
l’accord conclu en juillet entre l’Iran et les grandes puissances.
Pour Netanyahu, les clauses de l’accord ne sont pas suffisamment strictes
pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire et de s’en servir contre
Israël, dont les dirigeants iraniens appellent à la destruction.
L’ancien ministre des Affaires étrangères Avigdor Lieberman a accusé dimanche
le ministre de la défense d’autrefois, Ehud Barak, d’avoir exposé ces secrets
d’État.
Liberman a déclaré à la radio militaire qu’il était « plus que surpris » de
la diffusion des secrets d’Etat par Barak, et affirme que de telles
déclarations finiraient par renforcer l’Iran.
« Je pense que quand des mesures et des discussions qui auraient dû
résolument rester des secrets d’Etat sont débattues dans la presse, cela
laisse entendre que vous êtes un beau parleur, que vous n’êtes pas sérieux,
que vous n’êtes pas fiable, » a-t-il dit.
« Voilà pourquoi, entre autres raisons, l’Iran est choyé par la communauté
internationale, tandis que nous avons été acculés dans un coin… Ces sujets
auraient dû être débattus uniquement dans des forums fermés. »
A la question de savoir s’il croyait que Barak était coupable de la
divulgation des secrets d’Etat, Liberman a répondu qu’il n’y avait « aucun
doute » que c’était le cas.
Selon la Deuxième chaîne samedi, « la colère » envers l’ancien ministre de la
Défense est très répandue au sein des dirigeants israéliens, et de nombreux
hauts-responsables politiques et sécuritaires suggèrent que la version des
événements de Barak n’est pas entièrement exacte. Le bureau du Premier
ministre n’a pas donné de réponse officielle à la diffusion.
Suite à ces révélations, la Deuxième chaîne a déclaré samedi que selon
diverses personnalités israéliennes clés, Ashkenazi n’a pas exclu une
opération aussi catégoriquement que Barak l’a laissé entendre.
En outre, d’après le rapport télévisé de samedi, Ashkenazi n’était nullement
la seule personnalité de haut rang n’ayant pas soutenu une attaque à ce
moment-là. D’autres l’ont imité, comme l’ancien chef du Mossad, Meir Dagan,
qui a plus tard diffusé son opposition, et des principaux ministres, y
compris Dan Meridor et Eli Yishai.
La Deuxième chaîne a également suggéré que Barak jouait peut-être la
politique du parti avec ses commentaires.
Ashkenazi envisagerait d’entrer en politique, et Barak, qui s’est retiré de
la vie politique, pourrait vouloir le contrecarrer. Les deux sont devenus
rivaux au fil des ans, et la relation de Barak avec l’actuel ministre de la
Défense Yaalon est tout aussi orageuse.
Le matériau des bandes provient de conversations liées à une nouvelle
biographie de Barak écrite par Danny Dor et Ilan Kfir. L’ancien ministre de
la Défense, qui était aussi précédemment Premier ministre et chef d’étatmajor, a tenté d’empêcher la diffusion des enregistrements, mais la censure
militaire israélienne a permis à la Deuxième chaîne de les révéler.
Les frappes aériennes sur les installations nucléaires iraniennes devaient
avoir lieu en raison du fait que Netanyahu et Barak avaient prévu que l’Iran
entrerait dans une « zone d’immunité », dans laquelle ses installations
étaient si bien protégées ou développées qu’une future attaque serait
inutile.
Barak a exprimé vendredi soir son indignation devant la diffusion des
enregistrements.
Steinitz a déclaré qu’il était grave que ce matériel ait été diffusé et n’a
fait aucun commentaire sur les détails, tandis que Yaalon a affirmé n’avoir
aucun commentaire sur ce qu’il qualifie de matériau partial et biaisé
Source : Ehud Barak révèle trois attaques avortées contre l’Iran