Asso ociatio ons – – Dos siers pratiq ques
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Asso ociatio ons – – Dos siers pratiq ques
Asso ociatio ons – Dossiers pratiq ques n des legs l et donattions La ggestion (Dossier réalisé parr Karine Ch hibou et Marcellline Montresor - Deloittte) Bon nom mbre d’orga anismes son nt très actifss pour béné éficier de so ources de fi nancementt reposan nt sur les lib béralités. Da ans ce dom maine, le « marché m » de es libéralitéss est devenu aussi concurrrentiel que celui c des do ons. Ces en ntités s’appu uient sur leu ur base de ddonateurs pour p mener d des campag gnes de pro ospection ci blées et accompagnerr leurs donaateurs pour qu’ils devienn nent de futurs « testate eurs ». Cet acccompagnem ment peut s’a avérer parfo ois périlleux x pour ces organismes o s si les dona ateurs pressen ntis ne sont pas informé és des diffé érents dispo ositifs exista ants sur les libéralités. Pour évviter ces mé ésaventures s, les organiismes doive ent mettre en e place unee démarche e juridique e et fiscale qui repose sur une pa rfaite conna aissance de e ces dispossitifs mais aussi a une organisation in nterne adap ptée pour le suivi et la gestion g des libéralités eet une assu urance de la co onformité du u projet ave ec les princip pes juridiqu ues fondame entaux et lees dispositio ons fiscales. Qu’es st-ce qu’u une libérralité ? Acte à ttitre gratuit, une libéraliité peut pre ndre la form me : d’une donation n entre vifs, résultant d d’un contrat passé deva ant notaire qqui permet à un bén néficiaire de e disposer de d biens à t itre gratuit, généraleme ent de man ière irrévoc cable ; d’un legs qui, lui, l résulte d’une d dispo osition inclus se dans un testament ppar laquelle e une perrsonne donn ne de maniè ère irrévoca able, et seulement à co ompter de sson décès, tout t ou parrtie de son patrimoine. p 1/ 7 ©In Exten enso – juillet 2016 Quels sont les différents types de libéralités ? Les legs Il existe trois catégories de legs : le legs universel : en l’absence d’héritiers réservataires, une personne lègue la totalité de ses biens à un organisme ; le legs à titre universel : une personne lègue une catégorie de biens (l’ensemble de ses meubles, un pourcentage fixe de son patrimoine, un pourcentage de ses valeurs mobilières...) ; le legs à titre particulier : une personne lègue un bien précis, identifié et identifiable (un bien meuble, un appartement, l’usufruit d’une propriété, une somme d’argent, des actions déterminées...). L’assurance-vie Il ne s’agit pas d’une libéralité à proprement parler. L’assurance-vie est un produit d’épargne par lequel l’assureur ou la banque s’engage à verser aux bénéficiaires, en cas de décès du contractant, le capital d’origine en plus des intérêts produits par le versement du contractant. Les autres dispositifs de libéralités Les legs et les assurances-vie sont les libéralités les plus connues. Mais d’autres libéralités existent. Ainsi, le don sur héritage permet d’affecter, dans les 6 mois suivant le décès, tout ou partie de sa part successorale ou de son legs (biens en nature ou sommes d’argent) à une association ou à une fondation remplissant certaines conditions, conformément à l’article 788 III du Code général des impôts (CGI). Le démembrement de propriété, quant à lui, existe lorsque la propriété d’un bien est divisée entre un usufruitier qui possède le droit d’utiliser le bien et d’en percevoir les éventuels revenus et un nu-propriétaire. Certaines associations, fondations ou fonds de dotation peuvent recevoir des usufruits de façon temporaire. Par ailleurs, les dons ou les legs faits au profit d’une association, d’une fondation ou d’un fonds de dotation peuvent comporter des conditions à respecter ou des charges à exécuter par l’organisme bénéficiaire (affectation du don ou du legs à un usage perpétuel spécifique, interdiction de vendre le bien donné ou légué, etc.). On parle là, de libéralité avec charges. Enfin, un mot sur les droits des réservataires : la réserve est la part minimale d’héritage à laquelle ont droit les héritiers, dits « réservataires ». Ils peuvent y renoncer ou, au contraire, engager une action en justice pour faire respecter leurs droits. De son côté, le défunt peut transmettre à la personne de son choix la quotité disponible, c’est-à-dire la part de patrimoine « non réservée ». C’est à la date du décès que sont appréciées réserve et quotité en tenant compte des donations antérieures, le cas des donations partages étant particulier. 2/ 7 ©In Extenso – juillet 2016 Quelle e organis sation ad dopter ? Pour la personne qui q a l’intenttion de donn ner ou de lé éguer, la mise en placee d’une dém marche permet de simplifie er la procédure de suivvi des libéralités. L’orga anisation addministrative eà mettre e en œuvre est primordia ale. Un préa alable indis spensable Il faut d’’abord s’asssurer que l’organisme légataire dispose de la a capacité juuridique à recevoir r des libé éralités. En effett, un organissme ne peu ut bénéficie r de libéralités que s‘il dispose dee la grande capacité c juridique e. Il s’agit notamment n des d associa ations et fon ndations rec connues d’uutilité publiq que, des fondatio ons abritéess, sous égid de d’une fon ndation reco onnue d’utilité publiquee elle-même e abritantte, des fonds de dotatio on… Des situ uations partticulières pe euvent existter pour les organismes ne détenaant pas la capacité c juridique e à recevoirr des libéralités. 3/ 7 ©In Exten enso – juillet 2016 Un legs peut ainsi être fait au profit : d’une fondation qui n’existe pas au jour de l’ouverture de la succession si la demande de reconnaissance de l’utilité publique est déposée auprès de l’autorité administrative dans l’année suivant l’ouverture de la succession ; d’un fonds de dotation qui n’existe pas au jour de l’ouverture de la succession s’il acquiert la personnalité morale dans l’année suivant l’ouverture de la succession ; d’une association qui n’a pas la grande capacité si elle revendique le legs par l’intermédiaire d’une union ou fédération dont elle serait membre et qui aurait cette capacité juridique ; d’une association ayant pour but exclusif la bienfaisance et l’assistance, et la générosité. Se doter d’une organisation pertinente et performante de gestion des libéralités L’organisme qui a l’intention de développer les ressources issues de legs et donations doit s’entourer d’une organisation efficace et mettre en œuvre des procédures relationnelles adaptées. Le traitement et le suivi des dossiers sont assurés par un service interne ou confiés à une étude notariale. Le dénouement des dossiers peut être long, ce qui complexifie la procédure. L’organisme a donc tout intérêt à se constituer une organisation appropriée assise sur les différentes étapes des libéralités. Phase « recherche et contacts » Il est pertinent de mettre en place une charte de déontologie, approuvée par le conseil d’administration, afin d’assurer une bonne qualité de gestion (incluant le respect des principes fondamentaux inspirés de ceux d’organismes attribuant des labels de qualité concernant la prospection, la relation avec les bienfaiteurs, la gestion et la communication en matière de legs, donations et assurances-vie) ainsi que des outils de communication, des procédures de prospection auprès des notaires, des procédures pour les visites de testateurs potentiels et une gestion des fichiers (en adéquation avec les règles de la CNIL). Acceptation – autorisation des libéralités Cette étape comprend différents éléments : Instruction du dossier afin de statuer sur l’acceptation ou non de la libéralité et délibération de l’organe d’administration : une communication fluide entre le service des donateurs et le service juridique est importante. En effet, certains legs peuvent être assortis de conditions, exprimées par les testateurs, qui peuvent se révéler contraignantes et coûteuses pour l’organisme. Par exemple, un testateur lègue un château classé monument historique. Les dépenses d’entretien du bien peuvent s’avérer excessives par rapport aux bénéfices tirés du bien légué ; Déclaration administrative au préfet du département dans lequel l’organisme a son siège et/ou demande d’autorisation (dans certains cas) ; Gestion et réalisation des libéralités, ce qui nécessite notamment des enregistrements et un suivi périodique des dossiers, un inventaire des legs (ouverture des coffres…), des évaluations régulières des legs en cours, des mises à jour de la base informatique de suivi des dossiers administratifs, des procédures de gestion temporaire, notamment lorsqu’on est en présence d’immeubles de rapport, des procédures de réalisation des biens, une séparation des fonctions (avec notamment une gestion des conflits d’intérêt et l’appréhension du risque de fraude), des clôtures périodiques des dossiers de legs (procédure de contrôle et reddition de comptes auprès de l’organe d’administration), une identification et un suivi des charges et des conditions des legs, l’instruction et le suivi des dossiers contentieux. 4/ 7 ©In Extenso – juillet 2016 Documenter régulièrement les dossiers Les dossiers de donations et de legs doivent contenir le testament, l’acte de donation (copie) et l’inventaire de la succession, un coût estimatif des frais de notaires et des intermédiaires, le procès-verbal de l’organe d’administration ayant accepté la libéralité (avec mention des charges prévues, le cas échéant), l’arrêté préfectoral autorisant la dévolution pour les legs reçus avant le 1er janvier 2006, l’accusé de réception de l’autorité administrative déterminant le point de départ du délai d’opposition (pour les libéralités reçues à compter du 1er janvier 2006) ou l’attestation de non-opposition, les expertises, le suivi de la réalisation des biens et de la réalisation des charges et conditions attachées à la libéralité, le détail des dépenses engagées (notaires, expertises…) et leurs justificatifs, le compte rendu des travaux effectués et des diligences mises en œuvre par le service responsable. La structuration d’une démarche juridique élaborée conjointement entre les services concourant à la gestion des libéralités est donc indispensable (à adapter en fonction de la taille de l’organisme). La mise en place d’un système de contrôle interne associé permet de minimiser les risques pouvant avoir une incidence sur le bon fonctionnement du processus. Et les obligations fiscales ? Le régime fiscal applicable à la transmission de patrimoine n’est pas toujours aisé à appliquer. Il est opportun que les organismes bénéficiaires de libéralités aient une connaissance parfaite des risques fiscaux potentiels lors de la transmission de patrimoine de leurs testateurs. Sachant que la fiscalité diffère selon la nature de la libéralité et la structure juridique qui en est bénéficiaire. Une démarche fiscale Les organismes doivent instaurer une démarche leur permettant de couvrir le risque fiscal sur les libéralités. Cette démarche suppose de recourir à des professionnels (notaires, avocats fiscalistes, conseils...), ce qui permet d’obtenir une analyse étendue selon les situations particulières des libéralités quant aux droits d’enregistrement ou à l’impôt sur les bénéfices, par exemple. En effet, en fonction de la nature des libéralités, certains dispositifs fiscaux peuvent s’appliquer. Prenons l’exemple d’une association ayant pour objet la bienfaisance : elle a perçu des dividendes de sources françaises dans le cadre d’une donation temporaire d’usufruit. Au regard de l’article 206-5 du CGI, les dividendes seront soumis à l’impôt sur les revenus de capitaux mobiliers, c’est-à-dire à un taux de 15 %. Une association de bienfaisance peut créer une fondation abritée au sein d’une fondation reconnue d’utilité publique. La fondation abritée bénéficiera de dividendes provenant d’une donation temporaire d’usufruit et elle sera exonérée d’impôts. La fondation abritée bénéficie du même niveau d’exonération fiscale que la fondation abritante reconnue d’utilité publique. Il en serait de même si l’association avait créé un fonds de dotation à dotation non consomptible. 5/ 7 ©In Extenso – juillet 2016 Qu’en e est-il des droits d de mutation ? Les don nations et le es legs aux association ns et fondations reconn nues d’utilitéé publique sont s soumis aux droits de d mutation n à titre grattuit, soit 35 % pour la frraction de laa part nette e taxable inférieure à 24 430 0 € et 45 % pour la fracction au-delà à de 24 430 0 €. Les obligation ns compttables Le traite ement des legs dans le es comptes des organismes bénéfficiaires obééit à des règ gles prévuess par la réglementation n comptable e (CRC n° 99-01 9 du 16 février 19999). La réalisation d’un leg gs, on le voiit, passe pa ar différentess étapes qu ui peuvent prendre p un ccertain temps. Il est ind dispensable e de veiller à la correctte transcripttion de ce cheminemennt dans les comptess de l’organ nisme bénéfficiaire. Et cette e attention est e d’autant plus importtante lorsqu ue la consistance des ééléments légués se composse de biens en cours de réalisation n, en cours d’exploitation ou d’util isation, ou encore de valeu urs mobilièrres soumise es à des va riations de cours sensibles. 6/ 7 ©In Exten enso – juillet 2016 ) En con nclusion, une u organ nisation effficace couplée à un ne stratég gie juridiqu ue et fiscale e pertinentte permetttent de se prémunirr des aléas s liés à la transmiss sion de patrimoine. 7/ 7 ©In Exten enso – juillet 2016