Rick Stuart - Prostate Cancer Canada

Transcription

Rick Stuart - Prostate Cancer Canada
Vidéo..No Big Deal?
La sensibilisation et l’enseignement
relativement au cancer de la prostate
ont plusieurs visages. L’une des
initiatives les plus intéressantes à cet
égard est une représentation théâtrale
intitulée « No Big Deal ? ». Cette pièce
incarne les expériences des hommes
atteints du CP et celles de leurs
conjointes moyennant le récit de deux
couples appelés à faire face au CP.
La pièce « No Big Deal ? » a vu le
jour lors d’un projet de recherche
animé par le Dr Ross Gray,
psychologue du Sunnybrook/
Women’s College Health Science
Centre de Toronto, qui est devenu luimême l’un des comédiens de la pièce.
Les chercheurs ont effectué des
entretiens élaborés auprès de 34
hommes atteints du CP. À l’aide de
ces hommes et de quelques
comédiens du studio Act II, un
programme de théâtre pour adultes
plus âgés de l’Université
polytechnique Ryerson, le Dr Gray et
son équipe ont transformé les
données recueillies lors des entretiens
pour en faire une pièce de théâtre.
Cette pièce a déjà été représentée 70
fois à travers le Canada, de Halifax à
Vancouver. Si vous n’avez pas eu la
chance d’y assister, vous pourriez
visionner cette pièce sur
vidéocassette.
La présentation de la vidéocassette
pourrait servir à amorcer la
discussion lors des réunions des
groupes de soutien.
Pour commander une copie de la
vidéocassette, il suffit de faire
parvenir votre chèque ou votre
mandat-poste de 30 $ (poste et taxes
comprises) à : No Big Deal ?
Research Unit
a/s Psychological and Behavioural
Research Unit
790 Bay Street, Suite 950
Toronto (Ontario)
M5G 1N8
M I S E AU P O I N T
Dans le dernier numéro, nous avons
parlé d’un nouveau magazine,
Optimale, qui se spécialise dans la
dissémination d’information sur les
troubles de l’érection. Certains
lecteurs, paraît-il, ont connu des
difficultés avec la ligne téléphonique
sans frais réservée aux abonnements
gratuits. Après vérification, nous
pouvons confirmer que cette ligne
téléphonique fonctionne et qu’une
personne y répond de vive voix.
Toutefois, il se peut que les appelants
de l’Ouest canadien éprouvent des
difficultés s’ils téléphonent tard dans
l’après-midi, car les lignes
fonctionnent selon les heures de
bureau de l’Ontario et du Québec.
Pour obtenir de meilleurs résultats,
composez le 1-800 667 4444, entre 8 h
30 et 17 h 30 (HNE).
JUIN 2003
Rick Stuart,
un exemple
hors pair!
Assis sur sa moto Harley, crâne rasé,
barbiche et gilet de cuir, l’image de
Rick Stuart est plus évocatrice d’un
rassemblement de motocyclistes que
d’une réunion de groupe d’entraide
pour le cancer de la prostate.
En fait, Rick qui avait toujours
considéré le CP comme une maladie
de vieillards, a dû lui-même y faire
face à l’âge de 46 ans. « Je n’avais pas
les symptômes habituels dont on
entend souvent parler », explique cet
homme de Quesnel (C.-B.).
Cependant, une sensation de brûlure
récurrente suite aux rapports sexuels,
a incité Rick à subir un examen du
toucher rectal. Stupéfait, Rick ne
savait pas où porter la tête. D’emblée,
on soupçonnait une prostatite.
Comme son état ne s’améliorait pas
malgré l’antibiothérapie, Rick a alors
subi une analyse de l’antigène
prostatique spécifique laquelle a
révélé un problème prononcé. Six
semaines après avoir subi une
biopsie, Rick a subi une
prostatectomie radicale à Calgary.
Ce fut en mai 2001. À l’heure
actuelle, Rick est en pleine santé.
« Cette maladie ne m’a pas empêché
d’accomplir mes activités », affirme
Rick. « Je continue mon travail à la
fabrique de pâtes et papiers et, trois
Nouvelle étude sur 2 médicaments utilisés en association
Une nouvelle étude canadienne a été
lancée afin d’évaluer l’efficacité de
deux médicaments, Zoladex et
Zometa, utilisés conjointement pour
le traitement du cancer de la prostate
au stade avancé.
Zometa est un nouveau
médicament qui fait partie de la classe
des bisphosphonates, dite la catégorie
des recalcifiants. Il s’agit du premier
traitement pour le CP qui cible
directement le tissu osseux atteint
Suite à la page 2
Dans ce numéro
Kaycee Chohan..............................2
ICRCP : le spectacle continue.........2
Pionniers : Larry Donovan.............3
Preuves vivantes ............................3
Nouveau guide pour le patient.....3
Message du président......................4
Un p’tit effort pour papa.................4
Abonnement.....................................4
fois par semaine, je fais du
conditionnement physique, de
l’haltérophilie, du pugilat, des
redressements du buste. Et il continue
à se promener en moto. Cet été, Rick
et son frère Gary se rendront en moto
jusqu’à l’île de Vancouver et à la
vallée de l’Okanagan! L’année
prochaine, ils assisteront au plus
grand rallye de motocyclistes du
monde à Sturgis (Dakota du sud).
« Mon expérience m’a appris à
apprécier ma vie et ma personne. La
vie, c’est le mouvement! »
Rick ne tient rien pour acquis,
cependant, sachant que l’arrièrepensée du CP pourrait encore hanter
sa vie pour plusieurs années à venir.
« On me dit que ce type de cancer
peut réapparaître, à n’importe quel
moment. Ce n’est pas comme les
autres cancers; après cinq ans, on a
l’assurance d’en être guéri. » Comme
son père est décédé du CP, Rick veut
faire sa part pour encourager la
détection précoce. Un jour, alors
qu’il parcourait l’Internet à la
recherche d’information,
Rick a trouvé le site du
Réseau canadien du
cancer de la
prostate et a
remarqué une
annonce pour des
mannequins
d’affiche. « Moi ?
» pensais-je, « Je
ne ressemble pas
du tout aux autres
mecs du groupe. Je ne
suis pas
nécessairement le
patient type du CP ».
Par contre, persuadé que l’unicité de
son image pourrait servir à
transmettre un message aux hommes
plus jeunes, Rick s’est mis en contact
avec le RCCP. Nous avons demandé à
un photographe de sa localité de
prendre quelques clichés. Il en est
résulté la photo extraordinaire que
nous voyons ci-dessus.
« Je suis disposé à tout faire pour
que le message soit propagé », ajoute
Rick. « Je saisis chaque occasion pour
encourager mes collègues et mes amis
à se faire examiner. Si je le pouvais,
j’apparaîtrais à la télévision nationale
et je m’écrierai : Faites-vous donc
examiner, toute la gang ! » La figure
de Rick, son témoignage et l’apport
de nombreux autres hommes
canadiens, devrait aider à élever à un
cochet de plus la notoriété du cancer
prostatique et, espérons-le, sauvera
quelques vie de plus en cours de
route.
RCCP – Siège national
C.P. 1253
Lakefield (Ontario)
K0L 2H0
L’ICRCP… le spectacle continue
Nos lecteurs habituels connaissent
maintenant l’Initiative canadienne de
recherche sur le cancer de la prostate
(ICRCP), le réseau national voué à
encourager et à approfondir la
recherche sur le cancer de la prostate
au Canada.
Un fait que vous ignorez sans doute
est que le financement de cette
initiative se terminera l’année
prochaine et, en ce moment, rien ne
garantit son renouvellement.
L’ICRCP a vu le jour
consécutivement au forum national
sur le cancer de la prostate (CP) de
1997 qui a réuni les chercheurs, les
médecins, les survivants du CP et les
membres de leur famille dans le but
de discuter de la mise en place d’une
stratégie nationale pour la recherche
sur le CP. Les participants ont précisé
un bon nombre de besoins, l’un
desquels consiste à établir une
initiative nationale qui favoriserait et
coordonnerait la recherche sur le
cancer de la prostate. Peu après,
l’ICRCP a été lancée à l’aide d’un don
de la Société canadienne du Cancer
(SCC) à l’Institut national du cancer
du Canada (INCC). En 1999, le
Ministre de la santé, Alan Rock,
annonçait que l’INCC recevrait un
financement de cinq ans afin de
poursuivre l’œuvre de l’initiative.
Jusqu’à ce jour, l’ICRCP se
préoccupe principalement d’accroître
son capital pour lui permettre de
subventionner et d’encourager la
recherche sur le cancer de la prostate.
Le Dr Paul Rennie, vice-président du
comité de direction de l’ICRCP,
explique qu’en 1997, il se faisait très
peu de recherches au Canada sur le
cancer de la prostate. Même si on
avait disposé de fonds adéquats, il n’y
a pas de centres où les investir. Les
chercheurs ne disposaient pas des
moyens pour échanger leurs idées et
pour collaborer; lorsqu’un chercheur
avait une idée innovatrice, il n’existait
aucune infrastructure pour en assurer
l’élaboration. C’était un cycle vicieux.
Si un chercheur abordait un
organisme comme les Instituts de
recherche en santé du Canada en vue
d’un financement, l’organisme
ignorait tout du cancer de la prostate.
Par conséquent, on abandonnait l’idée
et les chercheurs se dirigeaient vers
d’autres domaines d’expertise qui
disposait des fonds requis.
L’ICRCP œuvre à ériger des
réseaux, à favoriser la collaboration et
à attirer les nouveaux chercheurs vers
le domaine du cancer de la prostate.
L’ICRCP a également subventionné
les idées innovatrices grâce à des
fonds facilement accessibles destinés
au lancement de nouveaux projets de
recherche prometteurs. Par exemple,
le Dr John Trachtenburg, de l’hôpital
Princess Margaret (Toronto), a
bénéficié d’une subvention pour lui
permettre d’approfondir l’utilisation
d’un médicament qui rendraient les
cellules cancéreuses fluorescentes
pendant un acte chirurgical. Une telle
méthode permettrait au chirurgien
d’éliminer toutes les cellules
cancéreuses sans porter atteinte aux
cellules saines. Advenant le succès de
ce concept innovateur, cette méthode
pourrait entraîner la découverte de
méthodes chirurgicales plus efficaces
et comportant moins d’effets
secondaires indésirables.
« Ce qui nous alarme, c’est que des
projets de cette envergure sont en
péril », ajoute le Dr Rennie en
soulignant que Santé Canada ne s’est
pas engagée au-delà de cinq ans
(2004). Rennie et d’autres collègues
souhaiteraient que Santé Canada
s’affirme à l’égard du cancer de la
prostate de façon semblable à son
engagement envers la recherche sur le
cancer du sein, laquelle bénéficie
indéfiniment de son appui financier.
Le Dr Rennie croit également que les
survivants ont un rôle à jouer quant à
la sensibilisation des politiciens à cet
égard.
« Ce n’est pas uniquement une
question de recherche », explique
Rennie. « Mais il est très important
que la recherche soit effectuée au
Canada. Lorsqu’une découverte est
réalisée au pays même, sa mise en
application est beaucoup plus rapide.
Par contre, si la découverte est
réalisée à l’étranger, il sera très
important d’avoir en place ici au
Canada l’expertise requise pour sa
mise en application au profit des
hommes qui en ont besoin.
Selon le Dr Rennie, les groupes de
soutien encouragent les hommes à
écrire à leurs hommes politiques en
faveur du financement continu de
l’ ICRCP. « Si les hommes concernés
ne communiquent pas avec leurs
députés pour leur expliquer
l’importance de cette initiative, le
mouvement pourrait alors disparaître.
Informez votre député que les
renseignements relatifs aux contacts
appropriés se trouvent dans notre site
Web : cpcn.org
Nouvelle étude sur 2 médicaments utilisés en association
Suite de la page 1
lorsque le CP se propage dans les os
périphériques (métastase). Zometa est
libéré par perfusion i.v. et veille à
fortifier le tissu osseux et à prévenir la
perte de la densité osseuse. Il a été
démontré que Zometa diminue
certains effets de la métastase osseuse,
comme les fractures, les lésions et
l’endolorissement des os. (Pour plus
de renseignements, consultez
www.zometa.com).
On utilise communément Zoladex
pour traiter le stade avancé du CP.
Zoladex fait partie d’une classe de
médicaments, appelés antiandrogènes, qui inhibent la
production de la testostérone. Les
cellules cancéreuses ont besoin de
testostérone pour accroître. Le
traitement par Zoladex laisse mourir
d’inanition la tumeur, en ralentissant
ou en arrêtant son accroissement. La
recherche montre qu’un traitement
par Zoladex, associé à la
radiothérapie, peut prolonger la
survie des patients atteints du cancer
avancé de la prostate.
Depuis deux ans, il a été démontré
que les agents hormonaux antiandrogéniques peuvent être corrélés à
la perte de la densité osseuse
(ostéoporose)* chez un grand nombre
d’hommes.
La nouvelle étude évaluera l’ajout
de Zometa au schéma thérapeutique
des patients qui, par ailleurs,
suivraient un traitement par Zoladex
seul. La moitié des hommes de
l’étude recevront des doses de
Zoladex seul et l’autre moitié des
sujets recevront Zometa en plus des
mêmes doses de Zoladex. Selon
l’hypothèse, l’utilisation de Zometa
diminuera l’ostéoporose chez ces
hommes et, par la suite, améliorera
leur qualité de vie tout en rendant le
traitement global plus efficace.
Cet essai sera effectué par CMX,
une compagnie canadienne de
recherche composée d’un réseau
d’urologues. Les sujets de l’étude
seront recrutés par l’intermédiaire de
ce réseau. Toutefois, un nombre
restreint de patients, situés à
l’extérieur du réseau, pourraient y
être admis. Il faut que les sujets
correspondent aux critères
diagnostiques établis et qu’ils habitent
en proximité d’un centre CMX,
puisque le traitement sera administré
dans ces centres. Le Canada est doté
de centres CMX d’un océan à l’autre,
quoique la plupart se trouvent au sud
de l’Ontario. Les hommes intéressés à
participer à l’étude devraient d’abord
en parler avec leur urologue. Pour
obtenir plus de renseignements,
veuillez communiquer avec le Dr
Richard Casey, directeur médical, en
composant le (905) 338-3130 ou à
l’adresse : [email protected].
*On peut associer l’ostéoporose à un traitement
hormonal au long cours. Les patients atteints du
cancer de la prostate qui suivent un traitement
anti-androgénique (castration chimique)
devraient parler avec leur médecin au sujet des
mesures à prendre pour atténuer la possibilité
d’ostéoporose. Ces mesures peuvent inclure
l’exercice physique et la prise de suppléments de
calcium et de vitamine D.
Kaycee Chohan – ami des survivants
Les résultats d’un seul appel
téléphonique sont parfois
époustouflants.
Un jour en 1992, Kaycee Chohan,
chef de produits d’AstraZeneca, a
reçu un appel de Norm Oman,
survivant du cancer de la prostate.
Chohan raconte que Norm avait
entendu parler d’une collaboration
entre l’American Foundation for
Urologic Disease et AstraZeneca aux
Etats-Unis en vue d’y établir des
groupes de soutien. Norm voulait
savoir si Chohan pouvait l’aider à
mettre en place un mouvement
semblable au Canada.
Cet appel impromptu s’est avéré
bien opportun. Chohan était au
courant de l’initiative américaine et
très conscient de la valeur des
groupes de soutien pour les patients
souffrant d’autres types de cancer,
notamment le cancer du sein. Chohan
a organisé le voyage d’Oman à New
York pour assister à une réunion qui
rassemblaient les médecins et les
survivants en vue d’échanger sur la
nécessité de mettre en place des
groupes de soutien pour lutter contre
le CP.
« À son retour de New York, Norm
2
et moi avons parlé de la possibilité
d’établir des groupes de soutien au
Canada », raconte Chohan. Leurs
premiers efforts consistaient à poser
des affiches dans les hôpitaux et les
cabinets des médecins. Mais ce fut
sans succès. La clé, ont-ils constaté,
c’était le travail auprès des urologues.
« Les membres de l’équipe nationale
des ventes d’Astra-Zeneca
rendaient visite
périodiquement aux urologues
du pays », dit Chohan. « Nous
avons décidé de demander au
personnel des ventes de parler
avec les médecins pour
déterminer qui était disposé à
nous aider à établir des groupes de
soutien. »
D’abord, Chohan et Oman devaient
former les représentants des ventes au
sujet des groupes de soutien. « J’ai
invité Norm à la réunion nationale
des ventes pour faire une présentation
sur les groupes de soutien, ce qui a
rallié les représentants de notre côté »,
dit Chohan. « Nous avons lancé le
défi aux représentants leur
demandant de mettre en place deux
groupes chacun dans leur territoire ».
Aussitôt que les urologues
manifestaient de l’intérêt, on
organisait la visite de Norm à la ville
concernée pour qu’il y fasse une
présentation et y établisse un groupe
de soutien. Les urologues envoyaient
des lettres pour y inviter leurs
patients et comme l’invitation
provenait du médecin, le patient
faisait tout son possible pour assister
à la réunion.
« Au tout début, quelquesuns des urologues
appréhendaient le fait de
rassembler les patients pour
discuter de leur traitement »,
dit Chohan. « Cependant, nous
avons réussi à les persuader
que la présence des groupes de
soutien leur ferait gagner du temps.
Les patients posent souvent les
mêmes questions aux médecins au
sujet de l’impact du CP sur la vie
quotidienne. Les groupes de soutien
permettent aux patients d’obtenir de
l’information pertinente et de vive
voix de leurs semblables ».
En moins de quatre ans, plus de 20
groupes de soutien ont vu le jour à la
grandeur du Canada. Norm Oman a
fait le travail de base et Chohan a
réussi à recueillir les fonds requis
pour subventionner les déplacements
de Norm. Ce projet a également
nécessité beaucoup de démarches
logistiques dans les coulisses – inciter
les spécialistes à envoyer les
invitations aux patients, préparer les
salles de réunions, acquérir le
matériel audio-visuel nécessaire et
faire coïncider les nombreux voyages
de Norm. « Norm est bien doué pour
se trouver des vols économiques »,
sourit Chohan. « C’était un atout, car
les fonds dont on disposait étaient
limités ».
En 1977, Chohan avait prêté main
forte à l’érection du Réseau canadien
du cancer de la prostate. Chohan
travaille toujours chez AstraZeneca,
maintenant à titre de directeur
thérapeutique pour le CP. Il se dit très
satisfait de ce tournant inattendu dans
sa carrière. « Ce que je trouve
intéressant, c’est que les groupes de
soutien canadiens et le RCCP sont
plus avancés que leurs homologues
des autres pays et il arrive que
certains pays regardent vers le
Canada pour les aider à mettre en
place des groupes de soutien et des
réseaux. Nous devrions nous
enorgueillir de ce fait ».
Larry Donovan et les pionniers de la cause…
Il y a actuellement plus de 100
groupes de soutien pour le CP dans
les métropoles et les villes du Canada.
Tel ne fut pas le cas en 1992, lorsque
Larry Donovan, un vétérinaire à la
retraite de Sussex (NouveauBrunswick) nous a aidé à établir le
groupe Us Too de St-John. À cette
époque, il n’y avait que trois groupes
d’entraide au Canada, souligne Larry.
Larry Donovan (à g.) avec le Dr Chesley devant la ferme de Larry.
Larry s’est rendu compte de sa
maladie après avoir lu un article dans
le journal portant sur l’épreuve de
l’antigène prostatique spécifique
(APS) pour détecter le cancer de la
prostate. L’auteur de l’article, le Dr
Arthur Chesley, urologue de SaintJohn avec qui Larry viendrait un jour
à lier amitié, croyait que l’examen
était en mesure de détecter le cancer
de la prostate chez les hommes qui
n’en présentent pas les symptômes.
Même si Larry subissait
régulièrement des examens du
toucher rectal qui ne révélaient
aucune anomalie, il a décidé de se
soumettre à l’examen. Il a obtenu un
score de 23.
Passons maintenant au moment où
Larry a terminé son traitement et où
le Dr Chesley lui a demandé de
présider à une réunion qui serait à
l’origine du chapitre de Saint-John du
groupe Us Too. (L’appellation « Us
Too » vient du nom d’un groupe de
soutien pour le CP de Chicago.)
« Nous étions 50 hommes à cette
réunion », raconte Larry. « Ils étaient
bien intéressés, car le cancer sans
symptômes était difficile à saisir à
cette époque ».
L’engagement de Larry au groupe
n’a jamais tari, jusqu’à ce jour.
Cependant, Larry affirme qu’il est
plus difficile pour l’homme
d’aujourd’hui de continuer à assister
aux réunions que par le passé. « Un
grand nombre d’hommes assistent à
trois ou à quatre réunions afin
d’obtenir toute la documentation qu’il
leur faut et, ensuite, ils arrêtent d’y
assister. Je suppose que cela se
comprend. De nos jours, il est plus
facile d’obtenir des renseignements
d’autres sources, en parcourant
l’Internet, par exemple.
Toutefois, selon Larry, rien dans
l’Internet ne remplace le face-à-face
avec un autre homme qui a vécu une
expérience semblable à la tienne. « Il
est toujours bon de pouvoir causer
avec une personne qui a déjà subi les
mêmes interventions ou les mêmes
traitements ou qui a le même âge que
toi », souligne Larry. « Il est bon aussi
de discuter des effets secondaires
indésirables. Dans l’Internet, il est
peut-être possible de lire le compte
rendu d’un médecin de Toronto qui
choisit ses patients et évite de devoir
effectuer des interventions
chirurgicales compromettantes. Pour
la plupart d’entre nous, il arrive
souvent que ce que nous lisons en
ligne pâlisse devant la réalité du
quotidien. C’est pourquoi il nous faut
échanger de vive voix avec d’autres
hommes qui ont vécu des expériences
analogues.
Preuves vivantes : avez-vous reçu votre trousse de Preuves vivantes ?
Preuves vivantes, la campagne
dynamique de promotion du
dépistage précoce du cancer de la
prostate, effectuée par le RCCP, prend
de plus en plus d’ampleur.
Tout récemment, le RCCP a préparé
un quart de millions de trousses
contenant des brochures, des bulletins
d’information, et des affiches pour
annoncer les prochaines réunions.
Une partie de cette documentation a
été expédiée à tous les groupes de
soutien du Canada pour les aider à
poursuivre la campagne sur le plan
régional. (Si vous n’avez pas obtenu
votre trousse, écrivez-nous par
courrier électronique à
[email protected] ou téléphonez à
1-866 810-2726 et une quantité de
cette documentation vous sera
envoyée.)
Les brochures sont les mêmes que
l’on retrouve chez Shopper’s Drug
Mart, chez Pharmaprix au Québec,
chez Sobeys et Lawton dans les
Maritimes. Il existe cinq versions de la
brochure; chacune présente des
survivants du CP de sa région
respective. Les brochures, destinées
aux hommes qui n’ont jamais
envisagé la possibilité d’un CP,
transmettent un message à la portée
de tous : « Parlez-en à votre médecin.
Demandez un examen. Optez pour la
vie. » En d’autres termes, la détection
précoce permet de vaincre le CP.
Les membres des groupes de
soutien sont encouragés à disséminer
les affiches et les brochures dans des
zones stratégiques : cabinets
médicaux, hôpitaux, cliniques,
bibliothèques et activités de
sensibilisation. John Pasishnik de
Yorkton (Saskatchewan), signale que
les membres de son groupe étaient
bien émus de voir la photo de l’un
des leurs, Steve Pillipow, sur la
brochure. Bren Writt, directeur
administratif de l’Okanagan Prostate
Resource Centre, dit qu’il a l’intention
de distribuer des brochures lors de ses
prochaines présentations. Craig
Bidnell, du Kamloops Prostate Cancer
Support and Information Group,
souligne que ces brochures aideront
les groupes de soutien à propager le
message au-delà de leur cadre
habituel et à atteindre des hommes
qui ne saisissent pas encore la portée
du CP.
Les affiches permettront aux
groupes de soutien locaux d’annoncer
leurs réunions. Chaque affiche
encourage les hommes atteints de CP
et leurs familles à assister à une
réunion du groupe de soutien de leur
localité. On y prévoit même l’espace
nécessaire pour inclure la date,
l’heure et l’endroit de la réunion.
Un autre aspect important de
Preuves vivantes comprend la
stratégie relationniste. En janvier, des
affiches ont été apposées dans plus de
400 abri-bus et emplacements
d’affichage au Canada. En septembre,
pour coïncider avec la Semaine de
sensibilisation au CP, la stratégie
publicitaire consistera à augmenter le
nombre de matières imprimées. Grâce
à la générosité de Pfizer Canada Inc.
et de Novartis Pharma Canada Inc., le
RCCP est en train de compiler des CD
avec de l’information, des
communiqués d’intérêt public et des
articles préfabriqués. Les CD seront
expédiés aux journaux et aux groupes
de soutien du Canada dans le but de
susciter des reportages par la presse.
Les groupes de soutien locaux
peuvent accroître les possibilités de
reportages exacts en transmettant les
CD aux médias de leur localité et en
leur demandant d’imprimer l’un des
articles ou communiqués d’intérêt
public contenus dans le CD.
L’expérience nous apprend que
lorsqu’il y a contact humain direct, les
médias prennent notre cause plus au
sérieux.
Pharmaprix a bien accepté d’aider à la distribution des brochures. On retrouve ces brochures
dans les succursales de Pharmaprix à travers le Québec.
Diffusion du nouveau guide pour le patient
Le RCCP va lancer un guide de 50
pages conçus pour les hommes
atteints de cancer de la prostate afin
de leur fournir toute l’information
nécessaire sur les divers aspects de la
maladie et des traitements appropriés.
Le guide débute par un aperçu
général sur le cancer et tout
particulièrement sur la détection et le
diagnostic du CP. Le traitement se
divise en plusieurs sous-titres : la
prostatectomie, la radiothérapie,
l’hormonothérapie, la temporisation,
la chimiothérapie, la cryothérapie. Le
guide parle des effets postthérapeutiques et de leur prise en
charge.
Un bon nombre de ressources,
offertes à l’échelle nationale, y sont
présentées avec une liste complète de
termes médicaux pertinents.
Une brochure sur le RCCP
accompagne le guide. Des quantités
du guide seront expédiées à chaque
groupe de soutien.
3
Clinique APS à
Smithers
Trevor Johnston et ses collègues du
Bulkley Valley Prostate Cancer Support
Group ont démontré que leur groupe de
soutien, malgré son petit nombre de
membres, est capable de grandes
réalisations. Le succès de la clinique
d’analyse de l’antigène prostatique
spécifique, qui a eu lieu en avril, a été
un franc succès. Smithers, bourgade
située au centre de la ColombieBritannique, compte 5 500 habitants. En
dépit d’une population restreinte, le
groupe de Smithers a attiré plus d’une
centaine d’hommes à la clinique
d’information et de dépistage pour le
CP.
Des bénévoles ont distribué de la
documentation sur le CP et l’analyse
APS a été administrée gratuitement aux
hommes n’ayant pas subi d’examen de
ce genre depuis plus d’un an. La
clinique a eu lieu dans un cabinet
médical vacant, situé sur la rue
principale. Trois techniciens de
laboratoire étaient à l’œuvre. En
l’absence d’un laboratoire à Smithers,
les analyses ont été confiées à celui de
Prince George.
Il s’agit d’un grand esprit
d’innovation qui allie la sensibilisation
au CP aux bonnes pratiques sanitaires.
Smithers n’est pas la première ville
canadienne à mettre en place une
clinique de ce genre. Des activités
semblables sont prévues ou ont déjà eu
lieu à Kamloops, à Vernon et à Prince
Rupert (C.-B.), à Calgary (Alberta), à
Windsor (Ontario), et au Parlement
d’Ottawa (sur l’initiative du député Ted
White).
Une démarche de cette envergure
semble exigeante, mais tant s’en faut, au
dire de Johnston. Je savais que d’autres
groupes de soutien, par exemple, ceux
de Prince George et de Kelowna, en
avaient déjà fait l’expérience. On
m’avait prévenu qu’il nous fallait la
permission expresse des autorités
sanitaires régionales mais, tout compte
fait, cela n’a pas été nécessaire. Lyn
Shervil, l’infirmier en oncologie de
l’hôpital régional (qui ne fait pas
d’analyses de l’APS), a découvert au
hasard les intentions du groupe et s’est
porté volontaire pour coordonner
l’embauche des techniciens et
l’acquisition de l’équipement requis.
Johnston raconte qu’ils ont posé une
camionnette dans une zone débarcadère
devant l’hôpital et qu’ils l’ont rempli du
nécessaire.
Le plus grand défi consistait à en
propager le message : de bouche en
oreille, pancartes de restaurant,
dépliants publicitaires placés à des
endroits stratégiques, un entretien à la
radio et des tonnes d’annonces
transmises par télécopieur. « Nous
avons envoyé des télécopies à des
particuliers, à des organismes de la
santé et aux conseils de bandes
d’autochtones. La réponse des
Autochtones a été très positive. Un des
conseils autochtones y a envoyé des
hommes en minibus », atteste Johnston.
En fin de compte, 127 hommes, âgés
de 45 à 75 ans, ont subi l’examen. Cinq
analyses donnaient des résultats
positifs. Johnston ne cesse de recevoir
des commentaires favorables au sujet de
la clinique improvisée. Une des
réceptionnistes d’un cabinet médical de
la région affirme que depuis cette
clinique, quatre hommes ont demandé
l’analyse de l’APS. C’est une denrée rare
à Smithers.
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Message du président
Félicitations à Wally Seeley, directeur
administratif du RCCP, à qui on vient de
conférer la médaille commémorative du
Jubilé d’or de sa Majesté la Reine Élisabeth.
Cette médaille souligne l’apport significatif
de Canadiens et de Canadiennes à l’égard
de leurs concitoyens et concitoyennes, de
leur collectivité locale ou de leur pays.
Chapeau bas, Wally!
Chaque groupe de soutien du RCCP a
dû recevoir une quantité
d’affiches
conçues
pour
annoncer les réunions et de
brochures sur la détection
précoce, avec des présentoirs
en plastique. Nous espérons
que les groupes de soutien du
Canada entier feront les mains
et les pieds pour distribuer
documentation
aux
cette
cabinets des médecins, aux
pharmacies, aux bibliothèques,
aux clubs de golf. Bref, dans les lieux où
les hommes et les femmes se
rassemblent. Grâce à votre aide, la
campagne Preuves vivantes, inaugurée
par
le
RCCP,
suscitera
des
retentissements dans tous les coins du
pays. La trousse qui vous été expédiée
contenait des affiches pour vous
permettre d’annoncer vos prochaines
réunions. Veuillez apposer ces affiches
dans des zones stratégiques afin
d’informer le public de l’heure et du
local de la réunion.
J’ai reçu des lettres, des courriels et
des appels téléphoniques
extraordinaires dernièrement, venant de
groupes de soutien d’un océan à l’autre
du pays. Merci à tous ceux qui m’ont
envoyé des photos de leur groupe
plongé dans le feu de l’action. Le
partage des idées, des rêves et des
projets spéciaux nous donnent la force
de poursuivre notre cheminement. Bien
que certains groupes soient encore bien
modestes et que d’autres bien
imposants quant au nombre de
membres, le dénominateur
commun qui nous lie
ensemble est notre
enthousiasme et notre
dévouement à l’égard de nos
semblables atteints du CP.
De plus, il est encourageant
de constater le nombre
impressionnant de groupes
qui planifient des activités de
dépistage de l’APS lors de la
Semaine de la sensibilisation
au CP prévue du 14 au 20 septembre
2003. Ailleurs dans notre bulletin de
liaison, vous lirez le récit d’un
événement qui s’est déroulé à Smithers
(C.-B.) en février. Il s’agit d’un bel
exemple des grandes réalisations qui
sont à notre portée malgré la fréquente
rareté des ressources. L’initiative de
Smithers sert d’exemple à tous nos
groupes d’entraide. Cette année, celui
de Calgary, à l’instar du groupe de
Smithers, organise des activités de
dépistage. Merci à nos collègues de
Smithers pour leur exemple édifiant qui
nous incite à agir!
Un p’tit effort pour papa
Depuis quelques années au mois de
juin, hommes, femmes et enfants d’un
bout à l’autre du Canada s’unissent à la
lutte contre le CP en participant aux
marches et aux courses de la Fête des
pères. Grâce à ces activités, de
nombreux fonds sont recueillis et ceuxci servent à sensibiliser le grand public
au sujet du CP.
La première marche fut organisée à
Victoria (C.-B.) en 1998 par Jan
Willoughby, directrice administrative de
la Vancouver Island Prostate Cancer
Research Foundation et épouse d’un
survivant du CP, Ken Willoughby.
Depuis lors, l’idée s’est propagée
à d’autres communautés – Vancouver,
Burnaby, Ottawa, London, Toronto, StJohn et des localités de Terre-Neuve.
La course d’Ottawa a été grandement
peaufinée et atteint déjà sa cinquième
année en plus de figurer parmi les
activités sportives de la capitale
fédérale. Selon Ted Johnson, président
de la sensibilisation et de la publicité
pour l’Association du cancer de la
prostate d’Ottawa, cette activité attise la
visibilité et attire toujours plus de
participants. « Nous avons bien réussi
auprès des grandes entreprises. Par
exemple, une société d’avocats qui
participe à la course demande à d’autres
cabinets d’avocats de faire un don
équivalent au leur. Cette année, la
participation des entreprises s’élargit et
se diversifie; on l’appelle maintenant le
défi des entreprises, » explique Ted.
« De même, non seulement les équipes
d’entreprises, mais les familles et les
groupes de quartier, peuvent y prendre
part ».
D’aucuns s’imaginaient, dès ses
débuts, que la marche de la Fête des
pères pour la lutte contre le CP
deviendrait un jour un événement à
portée nationale, semblable à la course
pour le combat du cancer du sein. À
l’heure actuelle, cette idée est encore
relativement nouvelle et il est difficile
de prévoir au juste son
aboutissement. Selon Ted,
cependant, des efforts de
collaboration sont déjà en
cours. « Ici, à Ottawa,
nous avons emprunté
l’idée de nos homologues
de Victoria », ajoute Ted.
« Nous avons concocté le
nom ‘Un p’tit effort pour
papa’ que d’autres
groupes ont emprunté et
nous avons adopté le logo
‘pieds de coureurs’,
élaboré par le groupe de
London (Ontario). Le
groupe d’Ottawa se
réserve le droit d’utiliser
le nom ‘Un p’tit effort
pour papa’ pour en
préserver l’usage exclusif. « Nous
voulons surtout éviter que notre thème
soit exploité à des fins commerciales »,
affirme Ted.
« Nous savions depuis toujours que
cette activité deviendrait un jour un
événement à portée nationale »,
poursuit Ted, « mais jusqu’à présent,
personne ne semble insister sur son
élaboration. Je crois que chacun se
concentre sur les efforts de son groupe
régional. Cela se comprend.
L’organisation de ces activités
s’accompagne de beaucoup de travail.
Le premier pas serait alors de
rassembler les Ontariens dans une
démarche globale ».
ABONNEMENTS
Le Bulletin de liaison du RCCP vous est
offert à titre gracieux. Toutefois, afin de
nous aider à garder nos données à jour
et à assurer que vous recevrez les
numéros subséquents de notre bulletin,
nous vous demandons de bien vouloir
remplir le formulaire ci-dessous et de le
retourner dans les meilleurs délais à :
RCCP, C.P. 1253, Lakefield, Ontario
K0L 2H0).
(Veuillez prendre note qu’il s’agit
uniquement de copies individuelles.)
Nom:__________________________
Nom du groupe (s’il y a lieu) :
________________________________
Adresse:_______________________
________________________________
________________________________
Courrier électronique :
________________________________
RCCP –
Siège national
C.P. 1253
Lakefield
(Ontario)
K0L 2H0
Ce bulletin a été réalisé par le Réseau
canadien du cancer de la prostate. Le
RCCP vous invite à lui faire part de vos
commentaires, de vos articles ou de vos
questions.
Conseillers médicaux pour ce bulletin
Dr Armen Aprikian
Hôpital général de Montréal
Dr David Bell
Halifax Professional Centre
Dr Neil Fleshner
Princess Margaret Hospital – Toronto
Dr Charles Ludgate
University of British Columbia
Membres du Conseil national
Jack Brill* – Halifax, N.-É.
Larry Donovan – St-John, N.-B.
Herold Driedger – Winnipeg, Manitoba
Woodrow French – St-John’s, T.-N.
Len Gross* – Vancouver, C.-B.
Jim Hatcher – Stratford, I.-P.-É.
Derek Lawrence* – Newmarket, Ontario
Curtis LeGrow*– St. John’s, T.-N.
Norm Oman*,
Coordinateur des groupes de soutien
Winnipeg, Manitoba
Steve Pillipow*, Vice-président
Regina, Saskatchewan
Wally Seeley, Directeur administratif
Peterborough, Ontario
Bob Shiell* – Calgary, Alberta
Don Wilson – North Vancouver, C.-B.
*membre du Conseil d’administration
du RCCP
Consultez le site
Web du RCCP:
www.cpcn.org