CIESM Congress 2013, Marseille, article 0482

LES ACTINIAIRES DES RIVAGES TUNISIENS (CNIDAIRES,HEXACORALLIAIRES ) : INVENTAIRE ET
DISTRIBUTION
Saïda Tekaya 1* and Amel Guettiti 1
1 Université de Tunis El-Manar, Département de Biologie - [email protected]
Abstract
Plusieurs secteurs des rivages tunisiens ont été explorés. Cette prospection nous a permis d’identifier et de signaler pour la
première fois la présence de cinq espèces d’actiniaires. Anemonia viridis est rencontrée dans presque toutes les stations
prospectées. Les autres espèces sont Actinia equina, Bunodactis verrucosa, Condylactis sp et Calliactis parasitica. Elles ont
été rencontrées seulement dans quelques sites. En outre, un aperçu sur les caractéristiques écologiques de chaque espèce est
donné.
Keywords: Cnidaria, Tunisian Plateau
m de profondeur, en association avec l’algue verte Enteromorpha. Elle est
souvent fixée sur une coquille de mollusque habitée ou non par un pagure
(Bernard l’Ermite) (6). Cette espèce vit en symbiose avec le pagure. Elle est
répandue en Méditerranée et en Atlantique jusqu'à la Manche (2, 7). C’est
une espèce de la zone infralittorale et circalittorale (3). En Tunisie, elle a été
rencontrée à la Goulette.
Introduction
En Tunisie, aucun travail sur la biodiversité des anémones de mer n’a été
réalisé jusqu’à présent. Il y a seulement une étude sur les tentacules
d’Anemonia viridis récoltée à Sousse et dont le but était la détermination de
la composition chimique du venin (1). Le présent travail constitue une
première contribution à la connaissance de la biodiversité et de la répartition
géographique des actinies des côtes Tunisiennes.
Discussion
Neuf stations dans les rivages tunisiens ont été prospectées. Cinq espèces
d’Actiniaires sont identifiées. Anemonia viridis est rencontrée dans presque
toutes les stations. Elle a montré un polymorphisme de couleur et une
diversité morphométrique, en particulier les spécimens prélevés à Korbous
sont de grandes tailles (10-15cm) alors que les représentants de la
population de la plage polluée de Sfax sont remarquablement de petites
tailles. Une étude biométrique des différentes populations est intéressante à
réaliser dans un travail ultérieur. Actinia equina rencontrée en Tunisie est de
grande taille (7-10cm) par rapport à ce qui est signalé dans la bibliographie
(5-6cm ) (7,6). Un polymorphisme de couleur des verrues est signalé pour
Bunodactis verrucosa (5).
Matériel et Méthodes
Plusieurs secteurs de la côte tunisienne appartenant à des étages
bioclimatiques différents ont été explorés. Les prélèvement ont été effectués
dans neuf stations réparties comme suit : Tabarka , Bizerte au nord du pays,
le Golfe de Tunis (Salammbô et la Goulette), la région du Cap-Bon
(Korbous, Hammamet et l‘île Zembra), le Sahel (la Chebba), Sfax et Djerba
au sud. Ces stations sont caractérisées par des rivages plus ou moins rocheux
et une eau peu profonde. La station de Sfax était une plage polluée, surtout
au niveau de la région de Thyna.
Notre travail a porté sur des échantillons récoltés tout au long du rivage, à
des profondeurs variant de quelques centimètres à un mètre. Le substrat de
fixation des actinies est rocheux dans la plupart des stations, cependant il
est sableux au site de la Goulette.
References
1 - Chebaane K & Guyot M., (1986). Occurrence of ErythroDocosasphinga-4,8-Dienine, AS an ester, in Anemonia sulcata, Tetrahedron
Letters, Vol 27 (13): 1495-1496.
2 - Chintiroglou C., Panagiotis K ., (2000). Biometric investigations on the
cnidae of the Aegean colour morphs of Anemonia viridis. Journal of the
Marine Biological Association of the UK (2000), 80: 543-544.
3 - Doumenc D., Chintiroglou C. & Koukouras Ath., (1985). Actinies de
Mer Egée : méthodes d’identifications, Zoogéographie. Bull. Mus. natn. His.
nat., Paris,4e sér., 7, A (3) : 497-529.
4 - Ficher W., Schneider M. & Bauchot M. L., (1987). Méditerranée et
mer noire, Volume I ; Fiche F.A.O d’identification des espèces pour le
besoin de la pêche , 149-161.
5 - Hayward T., Nelson S. C., Shiel ., (1998). Guide de Bord de mer du
Nord, Manche, Atlantique, Méditerranée. Delachaux et niestle Ed : 66-78.
6 - Simeonidis D., (1995). Guide sous-Marin du Bassin Méditerranéen ,
Faune et Flore. Delachaux et Niestlé , Paris. 160 p.
7 - Weinberg S. (1993). Découvrir la méditerranée. Editions Nathan ( Paris,
France). 343 p.
Résultats
Cinq espèces ont été identifiées. Il s’agit d’Anemonia viridis (Forskal,
1775) , Actinia equina Linné, 1767, Bunodactis verrucosa Pennant, 1777,
Condylactis sp et Calliactis parasitica Couch, 1838.
Caractères écologiques et Répartition des actinies signalées:
Les échantillons d’Anemonia viridis sont trouvés dans les plages rocheuses
lorsque la lumière est peu intense, la mer à eau calme, renouvelable et à
température de l’ordre de 20- 25°C. La taille des animaux augmente de la
surface en allant vers la profondeur.
D’après nos résultats, cette espèce est particulièrement abondante à
Tabarka, Bizerte, l’île de Zembra, le Golfe de Tunis et précisément les
stations de Salammbô et de la Goulette. Elle présente un polymorphisme de
couleur : au niveau des rivages les anémones ont l’extrémité des tentacules
colorée en violet alors que vers la profondeur ils sont entièrement de
couleur brune à grise. Cette distribution semble dépendre de l’éclairement et
de la qualité de l’eau. Nos observations sont en accord avec les données
bibliographiques (2-5)
Actinia equina, l'actinie rouge ou tomate de mer est une espèce des zones
médiolittorale et infralittorale très commune en mer Egée (6). Elle est signalée
en Méditerranée, Atlantique et mer du Nord (2-4). En Tunisie, nous l’avons
rencontrée dans la région de Tabarka et à l’île de Zembra.
Bunodactis verrucosa est récoltée dans une plage sableuse de la station de la
Goulette, pendant l’automne à 80 cm de profondeur environ, la colonne
enfouie dans le sable où la lumière est peu intense, l’eau calme, renouvelable
et la température de l’ordre de 24°C
Condylactis sp : Un seul spécimen a été récolté à Djerba.
Calliactis parasitica, vit dans un biotope en mode calme, de zéro jusqu'à 20
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Rapp. Comm. int. Mer Médit., 40, 2013