v. article de presse NAC
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v. article de presse NAC
NR PROVINCE DE NAMUR 1 WWW.LAVENIR.NET Vendredi 31 juillet 2015 Les pompiers namurois face aux nouveaux animaux de compagnie En dehors des interventions concernant des animaux traditionnels, les pompiers sont aussi amenés à intervenir pour des animaux plus exotiques. ● logique. Des gens prennent ces animaux bébés mais oublient qu’ils vont grandir. Il faut en être conscient : on ne prend pas de gros chien si on n’a pas de jardin, c’est pareil pour les animaux exotiques ! Ils coûtent aussi en termes d’électricité, de nourriture, de place… » Le sapeur-pompier Thomas Degand, aux prises avec un reptile peu engageant. Encore du boulot Alexis SENY n python, un escargot géant, des scorpions, une grenouille « Pac-Man » (elle mange tout ce qui se trouve sur son passage) ou encore un varan. Non vous n’êtes pas au zoo, mais bien dans le poste avancé des pompiers de Charleroi, devant les terrariums contenant les animaux exotiques servant de « matériel didactique » aux formations d’intervention NAC (nouveaux animaux de compagnie). Thomas Degand est vétérinaire de formation et sapeurpompier de la zone NAGE, il est le seul de toutes les zones de secours. « Je suis entré chez les pompiers en 1998, à Wavre, en même temps que je continuais mes études. » Revenu à Namur, Thomas, qui s’occupait surtout des chevaux, a poursuivi des formations, en Belgique mais surtout en France et en Angleterre pour ÉdA – 30169370059 U piers intéressés en cinq jours. » La zone Hainaut-Est en compte 100 pour 10 en zone NAGE. Arnaud, pompier également, collabore aux formations en amenant les animaux : « Former les pompiers à une intervention tenant compte du bien-être animal, c’est bien, mais il faudrait aussi une formation des futurs propriétaires de ces animaux. En Belgique, on peut en acheter mais on ne peut pas en avoir chez soi, sauf permis. C’est il- une dizaine d’interventions NAC par an contre trois ou quatre interventions par semaine à Charleroi. C’est d’ailleurs là qu’est implanté le lieutenant Martial Lambreghts qui donne des formations concernant les NAC mais également les gros animaux (fermiers et forestiers) : « Le coup de pelle ou d’extincteur Dépasser la préhistoire appartient à la préhistoire des pomDans la zone NAGE, on compte piers. Désormais, on forme les pompouvoir intervenir en présence d’animaux plus exotiques. « Les NAC présentent des dangers bien spécifiques, des risques de morsure, peu souvent mortelles, mais aussi pour le biotope. Il est fondamental que le pompier acquiert la bonne procédure pour intervenir en toute sécurité, pour lui, la personne impliquée mais aussi l’animal. » Si la formation enseignée par le lieutenant Lambreghts est reconnue au niveau fédéral, il en faudra plus pour le duo Lambreghts-Degand pour être encore plus efficace. « Ici, explique Thomas, j’ai deux fonctions bien séparées : vétérinaire et pompier. Le statut regroupant les deux n’existe pas en Belgique. En France, ils ont un vétérinaire par département qui est disponible en permanence et des équipiers animaliers qui peuvent déjà préparer les médicaments dans l’attente du vétérinaire. Je plaide pour une formation polyvalente au sauvetage animalier, qui puisse prendre en compte tous les types d’animaux, ainsi qu’une concrétisation d’une vraie fonction de vétérinaire de corps. » ■ Photos et vidéo sur www.lavenir.net/nac « Nous préférons arrondir les angles » D L ans le cadre d’interventions NAC, les pompiers doivent s’attendre à tout. Martial Lambreghts se souvient de la piste d’un varan retrouvée à Wépion. « La reptation laissait peu de doutes mais nous ne l’avons jamais retrouvé. Nous avions même voulu utiliser un hélicoptère fédéral avec capteur thermique. Bémol : le reptile prend la température ambiante et est indétectable. » Plus récemment, c’est à Salzinnes que Thomas est intervenu. « Une dame avait dû être internée. Laissant dans sa maison de nombreux oiseaux morts. Nous avons pu sauver un ara. Mais ce n’était pas dans mes compétences de le soigner, donc je l’ai envoyé dans une clinique spécialisée où il se remplume. Mais bon, il est devenu le chouchou de beaucoup de pompiers : nous avons donc décidé de le garder. Nous l’avons appelé Mojito et nous sommes en train d’aménager son espace dans la caserne. Nous avons notre mascotte. » ■ A. Se. es NAC, ça ne date pas d’hier. « On en parle depuis plus de trente ans, affirme Arnaud. Mais depuis que l’homme est homme, il veut quelque chose de différent de son voisin, comme un reptile ou une mygale. Puis, il y a des phénomènes de mode avec le cinéma. Avec Nemo, je ne vous dis pas le nombre de poissons-clowns qui ont fini aux chiottes. Et le nombre de mygales après ‘‘Un indien dans la ville’’. Les gens les vendent sur des sites – 20 € le varan, par exemple – ou s’en débarrassent. » Le lieutenant Lambreghs continue : « Il est parfois difficile de retrouver le propriétaire d’un animal, mais il est toujours mieux de se dénoncer et de signaler la perte de son animal. C’est mieux que risquer une morsure sur un enfant. En tant que pompiers, nous sommes dans l’urgence, nous ÉdA – 30169370170 S’attendre à tout Beaucoup de propriétaires d’animaux (illégaux) fugueurs et dangereux n’osent pas se dénoncer. Un comportement irresponsable. préférons arrondir les angles et son animal plutôt que de punir demander au propriétaire de se avec une amende. » ■ A . S e. mettre en ordre pour récupérer NR PROVINCE DE NAMUR 1 WWW.LAVENIR.NET Vendredi 31 juillet 2015 ● Le sapeur-pompier Thomas Degand, aux prises avec un reptile peu engageant. logique. Des gens prennent ces animaux bébés mais oublient qu’ils vont grandir. Il faut en être conscient : on ne prend pas de gros chien si on n’a pas de jardin, c’est pareil pour les animaux exotiques ! Ils coûtent aussi en termes d’électricité, de nourriture, de place… » Encore du boulot Si la formation enseignée par le lieutenant Lambreghts est reconnue au niveau fédéral, il en faudra plus pour le duo Lambreghts-Degand pour être encore plus efficace. « Ici, explique Thomas, j’ai deux fonctions bien séparées : vétérinaire et pompier. Le statut regroupant les deux n’existe pas en Belgique. En France, ils ont un vétérinaire par département qui est disponible en permanence et des équipiers animaliers qui peuvent déjà préparer les médicaments dans piers intéressés en cinq jours. » La l’attente du vétérinaire. Je plaide zone Hainaut-Est en compte pour une formation polyvalente au 100 pour 10 en zone NAGE. Ar- sauvetage animalier, qui puisse naud, pompier également, col- prendre en compte tous les types d’animaux, ainsi qu’une concrétilabore aux formations en amenant les animaux : « Former les sation d’une vraie fonction de vétépompiers à une intervention tenant rinaire de corps. » ■ compte du bien-être animal, c’est bien, mais il faudrait aussi une formation des futurs propriétaires de ces animaux. En Belgique, on peut Photos et vidéo sur en acheter mais on ne peut pas en www.lavenir.net/nac avoir chez soi, sauf permis. C’est il- Alexis SENY U n python, un escargot géant, des scorpions, une grenouille « Pac-Man » (elle mange tout ce qui se trouve sur son passage) ou encore un varan. Non vous n’êtes pas au zoo, mais bien dans le poste avancé des pompiers de Charleroi, devant les terrariums contenant les animaux exotiques servant de « matériel didactique » aux formations d’intervention NAC (nouveaux animaux de compa- pouvoir intervenir en présence gnie). Thomas Degand est vété- d’animaux plus exotiques. « Les rinaire de formation et sapeur- NAC présentent des dangers bien pompier de la zone NAGE, il est spécifiques, des risques de morsure, le seul de toutes les zones de se- peu souvent mortelles, mais aussi cours. « Je suis entré chez les pom- pour le biotope. Il est fondamental piers en 1998, à Wavre, en même que le pompier acquiert la bonne temps que je continuais mes étu- procédure pour intervenir en toute des. » Revenu à Namur, Thomas, sécurité, pour lui, la personne imqui s’occupait surtout des che- pliquée mais aussi l’animal. » vaux, a poursuivi des forma- Dépasser la préhistoire tions, en Belgique mais surtout en France et en Angleterre pour Dans la zone NAGE, on compte une dizaine d’interventions NAC par an contre trois ou quatre interventions par semaine à Charleroi. C’est d’ailleurs là qu’est implanté le lieutenant Martial Lambreghts qui donne des formations concernant les NAC mais également les gros animaux (fermiers et forestiers) : « Le coup de pelle ou d’extincteur appartient à la préhistoire des pompiers. Désormais, on forme les pom- S’attendre à tout « Nous préférons arrondir les angles » D L ans le cadre d’interventions NAC, les pompiers doivent s’attendre à tout. Martial Lambreghts se souvient de la piste d’un varan retrouvée à Wépion. « La reptation laissait peu de doutes mais nous ne l’avons jamais retrouvé. Nous avions même voulu utiliser un hélicoptère fédéral avec capteur thermique. Bémol : le reptile prend la température ambiante et est indétectable. » Plus récemment, c’est à Salzinnes que Thomas est intervenu. « Une dame avait dû être internée. Laissant dans sa maison de nombreux oiseaux morts. Nous avons pu sauver un ara. Mais ce n’était pas dans mes compétences de le soigner, donc je l’ai envoyé dans une clinique spécialisée où il se remplume. Mais bon, il est devenu le chouchou de beaucoup de pompiers : nous avons donc décidé de le garder. Nous l’avons appelé Mojito et nous sommes en train d’aménager son espace dans la caserne. Nous avons notre mascotte. » ■ A. Se. es NAC, ça ne date pas d’hier. « On en parle depuis plus de trente ans, affirme Arnaud. Mais depuis que l’homme est homme, il veut quelque chose de différent de son voisin, comme un reptile ou une mygale. Puis, il y a des phénomènes de mode avec le cinéma. Avec Nemo, je ne vous dis pas le nombre de poissons-clowns qui ont fini aux chiottes. Et le nombre de mygales après ‘‘Un indien dans la ville’’. Les gens les vendent sur des sites – 20 € le varan, par exemple – ou s’en débarrassent. » Le lieutenant Lambreghs continue : « Il est parfois difficile de retrouver le propriétaire d’un animal, mais il est toujours mieux Beaucoup de propriétaires d’animaux (illégaux) fugueurs et dangereux de se dénoncer et de signaler la n’osent pas se dénoncer. Un comportement irresponsable. perte de son animal. C’est mieux que risquer une morsure sur un préférons arrondir les angles et son animal plutôt que de punir enfant. En tant que pompiers, demander au propriétaire de se avec une amende. » ■ nous sommes dans l’urgence, nous mettre en ordre pour récupérer A . S e. ÉdA – 30169370170 L'Avenir - Local: Namur 31/07/2015, page 1 Tous droits réservés. Réutilisation et reproduction uniquement avec l'autorisation de l'éditeur de L'Avenir - Local: Namur En dehors des interventions concernant des animaux traditionnels, les pompiers sont aussi amenés à intervenir pour des animaux plus exotiques. ÉdA – 30169370059 Innovating Digital Content Les pompiers namurois face aux nouveaux animaux de compagnie