Communiqué de presse NAC 2015

Transcription

Communiqué de presse NAC 2015
Tanguy AUSPERT
Les pompiers de la zone NAGE connaissent
bien les NAC
er
1 Echevin en charge du
Patrimoine, du SRI
de la Logistique
du Prêt Matériel
et des Cultes
Vous en avez peut-être aperçus chez votre voisin, chez un ami ou dans un
quartier proche de chez vous. En quelques années, les NAC
(Nouveaux animaux de Compagnie) ont vraiment proliféré.
Le chien, le chat ou la perruche font place aujourd’hui aux serpents, aux
scorpions, aux lézards, aux iguanes, aux tortues et même aux crocodiles. Il y
en aurait plus de 10.000 en Belgique… Phénomène de mode, envie de se
distinguer : toujours est-il que ces animaux une fois sortis de leurs cages ou de
leurs vivariums peuvent poser de réels problèmes.
Ces problèmes, ce sont les pompiers qui peuvent y remédier. Pratiquement,
dans chaque caserne, il y a désormais plusieurs spécialistes des NAC, des
pompiers qui n’ont pas peur d’empoigner un python ou un iguane pour le
remettre dans sa cage ou son enclos. C’est le cas par exemple à Namur et à
Andenne.
Thomas Degand est le spécialiste des NAC à Namur.
Vétérinaire de formation, il est parfaitement équipé pour répondre à toutes les
demandes un peu particulières. Sa formation, il l’a suivie en France où le
vétérinaire bénéficie d’un statut particulier au sein des services de secours.
On y parle davantage d’un « équipier animalier ».
Un serpent-corail sur la route
Pour lui, le matériel est important (pinces à scorpions , crochets à reptiles et
sangles pour gros animaux) mais il faut aussi faire preuve de bon sens. Il faut
aussi tout prévoir en cas de saisie ou d’intervention chez un particulier fan de
reptiles mais aussi pour aider un bovin ou un ovin à sortir d’un mauvais pas.
« Je me souviens d’une biche percutée sur la route. J’ai rapidement soigné
l’animal qui a ensuite pu être conduit dans un centre de revalidation.
On nous appelle aussi pour des chats coincés dans un arbre, des tortues
abandonnées ou pour un cheval ou un âne malencontreusement tombé dans
une piscine. Il nous est aussi arrivé de devoir secourir une vache tombée dans
une rivière, ce qui a nécessité l’utilisation de sangles spéciales. »
Secourir des animaux en danger, c’est aussi parfois venir en aide à des
animaux dangereux.
Premier échevin en charge du Patrimoine et Président de la zone NAGE
Contact presse : [email protected] – 081/24.69.35
« Nous n’avons pas beaucoup d’interventions par an, une petite dizaine
maximum. Ca va d’une couleuvre à collier au serpent-corail, un animal
extrêmement dangereux qui errait sur la route du côté de Wavre, où j’ai
débuté en tant que pompier avant de rejoindre Namur. Une voiture venait de
lui rouler dessus. J’ai tenté de le maîtriser et de le calmer, mais le serpent
affolé m’a foncé dessus. Je n’ai eu d’autre solution que de l’euthanasier… »
"Mes collègues de Charleroi ont pour leur part été confrontés à des pythons
ou des boas de 2 mètres, et même un crocodile ! Petits, ces animaux
extrêmement agressifs amusent leurs propriétaires car ils mordent tout le
temps. Mais en prenant de la taille, leur détention pose de sérieux problèmes."
Lors de ce type d’opération, Thomas Degand et ses collègues se chargent de
transférer les NAC vers des centres de revalidation ou parcs conventionnés. Il
n’y en a que très peu en Région Wallonne. Il est aussi possible de les donner à
des magasins spécialisés qui se chargeront de les revendre.
Le refuge de la SPA de Charleroi par exemple dispose de 8 vivariums installés
dans un local sécurisé, humidifié et chauffé, de quoi accueillir jusqu’à 10
reptiles en même temps. Certains animaux ont aussi pris la route du parc Pairi
Daiza.
Mojito, le rescapé de Salzinnes
Nettement plus sympa, l’intervention récente des pompiers namurois à
Salzinnes, où une dame âgée en plein désarroi possédait de nombreux
animaux, notamment des oiseaux d’espèces rares.
« Nous avons dû euthanasier sur place certains d’entre eux mais fort
heureusement pas tous. Nous avons découvert un magnifique ara. Nous
l’avons emmené à la caserne où il est rapidement devenu la mascotte, le
chouchou de tous les pompiers. Nous avons finalement décidé de le garder et
de lui donner un nom assez original : Mojito !… »
Ces formations NAC sont bien sûr dans l’air du temps. Elles tiennent aussi
beaucoup à coeur au président de la zone de secours Tanguy Auspert et au
commandant Pierre Bocca.
Une formation pas piquée des vers…
A Andenne, cinq pompiers ont jusqu’ici suivi un module de formation NAC.
Yves Wéry se souvient très bien des cours et des exercices pratiques dispensés
à Liège et surtout à l’école du feu de Jurbise, dans le Hainaut.
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« Le matin, on nous expliquait comment gérer les situations face à des
serpents ou des araignées non venimeuses. Et l’après-midi, c’était à notre
tour de mettre ces théories en pratique… Munis de gants spéciaux et de
crochets, on a appris à maîtriser des boas, des pythons ou des tarentules, de
sympathiques animaux venus en droite ligne du jardin zoologique du SartTilman.
Pas évident à gérer mais passionnant… »
Les interventions sur le terrain ne sont jusqu’ici pas très nombreuses mais
Yves, Patrice, Claude et ses collègues sont prêts à y faire face.
« Sur une période d’un an et demi, on n’a eu que trois interventions NAC à
effectuer à Andenne . Il s’agissait à chaque fois de serpents. Je me souviens
d’avoir ainsi capturé un python vipérin à Thon-Samson. Une fois récupéré et
conditionné pour le transport, le reptile avait été conduit au parc Pairi
Daiza !
Quelques semaines plus tard, on avait reçu un appel d’un couple d’Andennais
du centre-ville. La jeune femme était dans l’attente d’un heureux évènement.
Le couple était parti en urgence à la maternité en vue de l’accouchement.
Dans la précipitation, ils avaient abandonné sur place un boa d’une belle
taille. De retour à la maison, le boa avait disparu…
L’animal était en fait sorti de son terrarium et avait trouvé refuge dans la
salle de bains de la maison. On l’a retrouvé dans une armoire et on l’a rendu
à ses propriétaires. Tout est bien qui finit bien mais parfois on ne retrouve pas
le serpent, parti retrouver la liberté en pleine nature… »
Le coffre rempli de reptiles !
Les nouveaux animaux de compagnie ne pullulent pas encore chez nous. En
revanche, à Liège et à Charleroi , on en compte de nombreuses espèces.
« Le problème, ce sont les bourses d’animaux exotiques organisées en
Belgique mais aussi en Hollande et en Allemagne. On y trouve un peu de tout.
Chez nous, il est interdit de vendre des animaux venimeux. Aux Pays-Bas et en
Allemagne, par contre, on les trouve en vente libre. A Liège, on est tout près
de la frontière avec ces deux pays. L’an dernier, un Liégeois qui rentrait
d’une de ces foires avec le coffre rempli de cages et de paniers avait eu un
accident grave. La voiture s’était retournée, l’automobiliste avait été
sérieusement blessé et les serpents s’étaient retrouvés sur la route…
Heureusement, l’amateur de reptiles avait pu aider les pompiers à récupérer
les animaux… »
Le matériel NAC est assez spécifique.
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« On n’attrape pas les mygales et les serpents à main nue » précise encore
Thomas Degand. « Nous devons enfiler des gants anti-morsure, nous munir
de crochets, ou de barres de fer munies d’un S de boucher où le serpent vient
se lover mais aussi de cages pliables. Idéalement, on devrait pouvoir aussi
disposer d’extincteurs de CO2 pour geler les espèces les plus dangereuses.
Pour les plus gros animaux, comme les bovins ou les chevaux, nous avons
besoin de harnais et de sangles solides».
Un autre problème à régler est aussi de savoir ce que l’on peut faire ensuite
avec les animaux protégés par des conventions comme la convention de
Washington.
« S’ils sont protégés, pas question de les euthanasier. Il reste la solution des
parcs animaliers, des zoos ou des refuges, mais ils ne sont pas assez nombreux
chez nous. C’est une question que Carlo Di Antonio, ministre wallon en
charge du bien-être des animaux devra régler au plus vite… »
Plus de formations ?
Les formations NAC ne sont guère nombreuses chez nous.
Comme on l’a lu plus haut, elles se concentrent essentiellement sur Liège
(asbl Crusoé, Centre de Revalidation Universitaire de soins et d’Observation
Exotique) et sur le Hainaut (Ecole du Feu de Jurbise).
A Charleroi, la formation comprend aussi les techniques spéciales de secours
pour gros animaux (bovins, chevaux…)
La zone Nage compte un peu plus de 300 pompiers.
Une petite dizaine d’entre eux sont formés aux techniques NAC.
Le président de la zone Nage Tanguy Auspert et le commandant Pierre Bocca
souhaiteraient que davantage de pompiers puissent suivre ces formations.
Une question de temps … et d’argent !
Mieux vaut prévenir que guérir reste manifestement leur adage préféré !
On ne pourra pas leur donner tort…
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