Sovitec à FLEURUS
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Sovitec à FLEURUS
AVIS Réf. : CWEDD/08/AV.717 Liège, le 28 avril 2008 Objet : Demande de permis unique pour l’exploitation d’une unité de fabrication de microbilles de verre chez Sovitec à FLEURUS Avis EIE – SOVITEC à Fleurus – 28/04/2008 Avis du CWEDD portant sur la demande de permis unique pour l’exploitation d’une unité de production de microbilles de verre chez Sovitec à FLEURUS L’avis du CWEDD porte sur : - la qualité de l’étude d’incidences sur l’environnement, - la qualité du résumé non technique, - l’opportunité environnementale du projet. Quelques données de base et une description du projet (annexe) sont précisées. 1. DONNEES DE BASE Projet : Produire des microbilles de verre Demande: Permis unique Catégorie: 5 – Processus industriels de transformation de matières Demandeur : SOVITEC sa, Fleurus Auteur de l’étude : AGECO Environmental Consulting, Mons Autorités compétentes : Fonctionnaire technique et fonctionnaire délégué Plan de secteur : Zone d’activité économique industrielle Date de réception du dossier : 19 mars 2008 Le projet est soumis de plein droit à la réalisation d’une étude d’incidences sur l’environnement (E.I.E.) en tant que « Fabrication et façonnage d’autres articles en verre de plus de 100t/j » (rubrique 25.15.03). Une visite des représentants du CWEDD sur place avec l’auteur et le demandeur a eu lieu le 23 avril 2008. Remarque préliminaire : Conformément à l’article R. 81 du Livre Ier du Code de l’Environnement, le dossier soumis à l’avis du CWEDD est complet. Il comprend : - la demande de permis, l’étude d’incidences sur l’environnement, l’ensemble des observations et suggestions adressées conformément à l’article R.79 du Livre Ier du Code de l’Environnement. Réf. : CWEDD/08/AV.717 1/ 4 Avis EIE – SOVITEC à Fleurus – 28/04/2008 2. AVIS SUR LA QUALITE DE L'ETUDE Le CWEDD estime que l’auteur a livré une étude de bonne qualité. Les autorités compétentes y trouveront les éléments pour prendre leur décision. Au niveau du contenu L’étude est complète et aborde l’ensemble des incidences environnementales du projet. Le CWEDD regrette cependant la mauvaise interprétation, par l’auteur de l’étude, de l’A.G.W. du 4 juillet 2002 concernant les normes de bruit. En effet, celui-ci attribue à Sovitec les normes relatives aux nouvelles installations alors que ce sont celles relatives aux installations existantes qui devraient s’appliquer. Dans ces conditions, les conclusions de l’auteur devraient être revues puisqu’il n’y a plus de dépassement des normes sur l’ensemble des périodes, à l’exception de l’heure de nuit la plus bruyante où le dépassement est de 1 dBA. Le CWEDD regrette également : - L’absence d’analyse des alternatives en ce qui concerne le domaine de l’énergie. Lors de la visite, il a été mentionné qu’il était difficile de trouver des alternatives au poste de consommation le plus important, c’est-à-dire les fours, car ceux-ci sont de conception interne à Sovitec. Néanmoins, le CWEDD aurait apprécié l’analyse des alternatives pour les autres postes de consommation énergétique ; - L’absence des données éco-toxicologiques des fiches de données de sécurité des produits dangereux (silanes et silicones) utilisés par l’entreprise ; - L’absence de la lettre de réponse de la DGRNE concernant les galeries superficielles sur le site. Au niveau de la forme Le CWEDD estime que l’étude est bien structurée et bien documentée. Il apprécie la présence de conclusions à la fin de chaque chapitre. Il regrette cependant la multiplication des paragraphes relatifs aux recommandations qui se trouvent décrites une première fois dans le paragraphe « recommandations » puis répétées dans le paragraphe « conclusions et recommandations générales » et ensuite dans le tableau récapitulatif final. En outre, le CWEDD estime que les paragraphes relatifs à la théorie générale pourraient utilement être placés en annexe. 3. AVIS SUR LA QUALITE DU RESUME NON TECHNIQUE Le Conseil estime que le résumé non technique est de bonne qualité. En effet, ce document reprend les principaux éléments de l’étude et permet au lecteur d’avoir une bonne vue synthétique de l’étude technique et des recommandations qu’elle propose et de se forger une opinion. Réf. : CWEDD/08/AV.717 2/ 4 Avis EIE – SOVITEC à Fleurus – 28/04/2008 4. AVIS SUR L'OPPORTUNITE ENVIRONNEMENTALE DU PROJET Le CWEDD remet un avis favorable sur l’opportunité environnementale du projet dans la mesure où les recommandations de l’auteur et les remarques du CWEDD expliquées ci-dessous sont prises en compte. Le CWEDD fait siennes les recommandations de l’auteur et insiste particulièrement sur les suivantes : - Réaliser, dans le cadre de la mise en œuvre du permis, une étude indicative du sol, notamment à hauteur de la station-service ; - Réduire, autant que possible, les rejets pulvérulents provenant des différentes étapes de fabrication des microbilles de verre et de la manipulation du groisil, notamment par la mise en place d’une procédure pour l’entretien régulier des filtres à manche et cyclones, par le balayage régulier du site… ; - Investiguer les manières de réduire les émissions sonores de nuit (plan d’actions) ; - Améliorer le tri des déchets pour réduire la quantité des déchets placés dans les containers « classe 2 ». Le CWEDD recommande en outre d’investiguer la possibilité d’utiliser l’eau de pluie (procédé d’osmose inverse) pour la production d’eau déminéralisée. Réf. : CWEDD/08/AV.717 3/ 4 Avis EIE – SOVITEC à Fleurus – 28/04/2008 Annexe – Brève description du projet La société SOVITEC est implantée sur le site du zoning de Fleurus depuis 1978. Elle sollicite le « renouvellement » de son permis environnement, elle en profite pour solliciter une régularisation pour un hall de stockage construit sans permis et sollicite un permis d’urbanisme pour l’implantation d’un hall de stockage supplémentaire. Il s’agit donc d’une demande de permis unique. Si à l’origine la société produisait essentiellement des microbilles creuses, le développement des marchés l'a progressivement orientée vers la production de microbilles pleines. La taille de ces billes évolue selon les qualités souhaitées par les clients de 1 µ à 2mm. Les microbilles sont produites au départ du groisil de verre blanc (bouteilles et feuilles) issu de centres de valorisation. L’unité est composée de deux lignes de production quasiment similaires mais ayant des productions de qualités différentes. Le groisil est broyé et calibré via une bluterie ensuite la « sphérulisation » se fait par passage dans un four vertical au gaz naturel. L’usine dispose actuellement de 5 fours de production. Sortie des fours, les billes subissent des traitements de surface (actuellement au méthanol) avant d’être emballées en sac (avec un palettiseur automatique) en bull bag d’une tonne voire même en vrac (camion citerne). Les principales utilisations de ces microbilles sont : • Additif dans les peintures routières en vue de leur donner un caractère réfléchissant ; • Abrasif de nettoyage moins agressif que le sable mais plus coûteux, il s’utilise surtout sur des supports fragiles. Le site est particulièrement bien situé par rapport aux infrastructures routières. Vu les tonnages et la situation des clients et fournisseurs, seule la route est envisageable comme moyen de transport. Les seules substances pouvant présenter des problèmes environnementaux sont le méthanol et les hydrocarbures nécessaires à la lubrification des installations. Ces substances sont en petites quantités sur le site et stockées de manière à éviter les épanchements sur le sol. L’unité de production est énergivore. La consommation annuelle d’électricité est voisine de 3,2 GWh et celle de gaz est voisine de 7,7 Mio de Nm³ de GN. Les fours ont été conçus par la société et font actuellement l’objet d’une nouvelle étude en vue de réduire les consommations énergétiques autant que faire se peut. La consommation de fuel (élévateurs) se limite à ± 17.000 litres par an. S’il se confirme que l’auteur a mal interprété la norme acoustique (condition générale) relative aux établissements existants, il n’y a pas de problème acoustique résultant de l’exploitation normale des installations. Suite à la visite de terrain du CWEDD, il semble que certaines « opérations » simples permettraient de réduire cet impact. Certaines opérations occasionnelles (arrêt d’installations, démarrage d’installations, manipulation mal adaptée du groisil) peuvent cependant générer des pointes de bruit. Outre le défi énergétique, le seul problème réel du site est, comme pour toute production de matières pulvérulentes, la gestion des émissions de poussières depuis la manipulation du groisil jusqu’au stockage de produit fini. Réf. : CWEDD/08/AV.717 4/ 4