Epreuve écrite d`anglais

Transcription

Epreuve écrite d`anglais
Banque commune Ecole Poytechnique – ENS de Cachan
Filière PSI – session 2013
Rapport du jury d'anglais sur l'épreuve écrite de langue vivante
I - Version
Le texte à traduire, intitulé « Ten million billion and counting », a permis de faire le départ entre les
candidats bénéficiant d'une technique de traduction solide et ceux qui se contentent trop souvent de
calques ou de solutions approximatives. Parmi les points relevés par le jury pour établir le barème
de correction, on pourra citer :
- une mauvaise connaissance ou une mauvaise élucidation des expressions idiomatiques
Si l'on n'attend pas des candidats une connaissance exhaustive de toutes les expressions
idiomatiques anglaises, il n'est pas interdit d'espérer qui'ls puissent en élucider le sens lorsqu'elles
apparaissent dans un contexte qui fournit des clés d'interprétation. Cependant, peu de copies ont
proposé des solutions adéquates pour rendre des expressions telles que « Japan came out of the
blue », « Japan's K computer currently rules the roost », ou « a Cray computer sits pretty at number
three ». Dans le même ordre idée, le syntagme « and counting » figurant dans le titre de l'article a
rarement été bien rendu (parmi les solutions inadéquates, citons « et le compte », « et le calcul »,
« et toujours comptant », « et compte à rebours », autant de choix de traduction qui constituent des
ruptures syntaxiques et rendent le titre indéchiffrable).
- une orthographe parfois défaillante
Cette année encore, l'orthographe a été maltraitée dans de nombreuses copies. Les accords sont
oubliés (les États-Unis enverrait un homme sur la Lune »), les participes passés sont utilisés de
manière fantaisiste (« la course à l'espace avait débutée »), la graphie de certains mots est incorrecte
(« parmis » / « faire sont retour »), des locutions pourtant très connues sont rédigées de manière
approximative (« la plus part »). Ces problèmes d'orthographe n'affectent qu'une minorité de copies,
mais ils n'en demeurent pas moins préoccupants. Le jury en tient compte en affectant notamment
aux fautes d'accord un nombre de points-fautes très significatif.
- des calques en trop grand nombre
Confrontés aux difficultés du texte, trop de candidats ont renoncé à produire une mise en français
élégante, se contentant de calques fort maladroits. Ainsi, « the new system builds on the older Blue
Genes » a souvent été traduit par « le nouveau système construit sur les Blue Genes plus anciens »,
ce qui constitue bien évidemment un non-sens lourdement sanctionné dans notre barème. De même,
« Mike Papka... points to the debut of Japan's Earth Simulator » a fréquemment été traduit par
« Mike Papka pointe le début », ce qui enfermait la traduction de ce segment dans un carcan
syntaxique inadéquat. Par ailleurs, peut-on imaginer qu'un super-ordinateur soit « mis en ligne sur le
site web du Docteur Papka » ? Les candidats doivent veiller à présenter des solutions
vraisemblables. Enfin et surtout, le tour imagé de l'expression « the field's Sputnik moment » n'a été
compris que par une petite frange de candidats, alors que beaucoup se contentaient de traduire par
« l'évènement Spoutnik », sans fournir l'effort de transposition qui était nécessaire ici (même
remarque pour l'expression « to crunch numbers », qui apparaissait à la fin du texte).
- une incapacité à produire une mise en français élégante
La version journalistique est un exercice exigeant dont le but est de produire un texte français
compréhensible et élégant. Le jury a relevé de nombreuses maladresses dans la mise en français ;
parmi d'autres exemples, on citera « chaque novembre et juin » pour traduire « every November and
June », au lieu de « en novembre et en juin » (rappellons au passage que les noms de mois ne
portent pas de majuscules en français), ou encore « le muscle processeur » pour traduire
« processing muscle », au lieu de « la puissance de calcul ».
Dans certaines copies, toutefois, nous avons noté un réel effort d'élégance et de précision,
notamment quant au rendu du registre, qui était parfois quelque peu familier dans le texte initial.
Parmi les solutions intéressantes proposées par les candidats, nous notons en particulier :
 sits pretty at number three → décroche une fort respectable troisième place
 nabbed most of the top five spots → ont fait main basse sur les cinq premières places
 rules the roost → domine le classement
Ces solutions inventives permettent de donner du relief à la traduction, et font l'objet de
bonifications dans le barème de correction.
II – Question
La question posée cette année (Is scientific research mainly driven by a race between the world's
leading technological powers?) n'a en général pas été bien traitée par les candidats : beaucoup de
copies contiennent en effet des développements très généraux sur le progrès scientifique, mais la
formulation du sujet invitait à une réflexion plus fine. Il convenait sans doute dans un premier
temps de différencier progrès technologique (débouchant directement sur des applications
numériques ou industrielles) et progrès scientifique (qui lui-même obéit à une dichotomie entre
sciences fondamentales et sciences appliquées). Le progrès scientifique (notamment en physique
fondamentale, en mathématiques ou en sciences humaines) peut répondre à des logiques différentes
de celles qui sont à l'œuvre dans l'effort de développement de technologies nouvelles. Dans un
deuxième temps, on pouvait s'interroger sur le sens exact de l'expression world's leading
technological powers. Il ne s'agissait pas uniquement des États, qui jouent certes un rôle dominant
dans l'effort de recherche de certains pays (notamment la France), mais aussi d'institutions privées
telles que les grands laboratoires pharmaceutiques, dont l'objectif est de déposer de lucratifs brevets
issus de projets de recherche. D'autres arguments pouvaient être évoqués pour traiter le sujet,
notamment la perception de la recherche dans différents pays (certains y voient une des sources de
la puissance économique et militaire, et y injectent donc des sommes considérables, d'autres font
plus confiance à l'initiative privée). On pouvait aussi citer le rôle moteur de certains individus isolés
dans la recherche scientifique, qui ne s'inscrivent pas dans une logique de développement
technologique (les théories d'Einstein ou Niels Bohr ont certes ouvert la voie au développement
d'armes nucléaires, mais leurs recherches étaient bien entendu désintéressées). Enfin, il était
également possible de réfléchir sur la portée de l'adverbe mainly (« mainly driven by ») dans
l'énoncé : la recherche scientifique se présente certes comme une compétition entre puissances, mais
bien d'autres facteurs entrent en jeu dans les découvertes scientifiques : hasard, rivalités entre
équipes travaillant sur la même thématique, programmes de coopération internationale tels que
ITER, etc. Mais nous avons rarement trouvé ce type de développements dans les copies.
Compte tenu d'une certaine hétérogénéité dans le niveau constaté, il est difficile de brosser un
tableau général de la qualité de rédaction constatée dans les essais. Ceux-ci sont pour la plupart bien
organisés, mais témoignent parfois d'un manque de naturel et d'authenticité dans l'expression
(certains candidats veulent visiblement « placer » des formules apprises par cœur – chose à éviter,
car le jury détecte facilement ces formules figées, et ne les apprécie guère). Rappellons aussi que cet
essai relativement bref ne doit pas être rédigé comme une dissertation française, avec des
introductions et des conclusions trop longues qui réduisent le corps de l'essai (et donc sa partie
utile) à la portion congrue.
Nous recommandons donc aux candidats de bien analyser la question posée, d'y répondre
directement, et ce dans une langue claire, idiomatique et (si possible) dénuée de fautes.