Marché de l`emploi - Association ECEF-CIEF

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Marché de l`emploi - Association ECEF-CIEF
Bilan table ronde n°2
 Dorian GAY, promotion 2001-02, IIPE, Participe aux activités opérationnelles et
à la coordination de l'action de l'UNESCO dans le domaine du VIH/sida.
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Fonctions à l’IIPE :
section de formation de planificateurs
section des publications de l’IIPE
activités opérationnelles : développement de capacités individuelles pour la
planification : il forme des planificateurs du monde entier à la rédaction de plans de
développement éducatif + soutien technique aux pays membres de l’UNESCO aux
mises en œuvre et aux mises en place de plans de développement éducatif
Soutien technique pour la mise en place de plans de formation et d’éducation :
Afghanistan (2005-2010), Zanzibar, Angola. Il y a la création du plan, et son
application, ce qui suggère un suivi et un lien avec le ministère des finances pour ce
qui concerne le budget. Le travail sur les plans se situe à tous les niveaux : capitale,
districts, communes, écoles.
Il s’agit de suppléer à un manque de compétences : parce que les pays sont post
conflits (Afghanistan) ou parce qu’il leur manque des compétences à certains niveaux
(les provinces par exemple en Angola ou au Pakistan) + développement de
compétences
Parcours :
Stage à l’IIPE avec Laura Fabio : organisation d’un colloque international dans le
cadre des activités opérationnelles ; gestion/évaluation d’un plan de développement
éducatif
Fin 2002 : travail à l’UNESCO dans la division des stratégies et politiques éducatives :
soutien technique en planification éducative
En parallèle, travail pour les activités opérationnelles de l’IIPE
Puis, travail à l’UNESCO en gestion de projets de lutte contre le VIH-SIDA alors qu’il
n’y connaît rien.
Lui, son domaine, c’est la planification
Il reconnaît l’importance des économistes et des statisticiens dans le monde de la
coopération en éducation mais souligne l’apport notable des formateurs et des
planificateurs.
 Michel MONTLUC, promotion 2002-03, planificateur au Burundi
Parcours :
Il était enseignant en SEGPA en reprise d’études avec le DESS.
Il a fait son stage à l’AFD
Après le DESS, il a travaillé au ministère des affaires étrangères pour un projet fonds
de solidarité prioritaire à Madagascar : appui institutionnel et appui au bilinguisme
sur une province. Il coordonne alors un projet sur 2 provinces. Il passe trois ans à
Madagascar.
Après le transfert de la coopération en éducation à l’AFD, il travaille à l’institut
national de formation pédagogique.
Aujourd’hui : avec l’AFD au Burundi
Il souligne l’importance de l’adaptation. Lui-même s’est formé aux statistiques et a
fait un master en coopération linguistique pour renforcer ses compétences dans ce
domaine (Master « formulation de politiques linguistiques, Aix-Marseille »)
 Hatidje MURSELI, promotion 2002-03, CIEP, chargée de programmes
Parcours :
Elle prépare un CAPES d’anglais, quand le conflit au Kosovo, pays dont elle est
originaire, l’amène à envoyer une candidature spontanée au ministère du Kosovo.
Elle est prise comme volontaire pour LADRIC. Après quelques mois, elle intègre la
délégation des Nations Unies.
Elle suit le DESS pour se former davantage.
Elle retourne au Kosovo comme consultante pour la Banque Mondiale grâce à ses
contacts locaux.
Puis, elle suit un DEA à l’IREDU.
Aujourd’hui :
Depuis 2004, elle est au CIEP, un organisme public qui fait un travail agréé et répond
à des appels d’offre.
Elle a travaillé sur la Bulgarie après avoir gagné un appel d’offre.
Elle travaille actuellement sur la professionnalisation des enseignants en Afrique et
les réformes curriculaires.
Pour elle, il est important de savoir faire les finances, gérer les personnes, faire des
contrats d’experts
 Nicolas GURY, promotion 2002-03, chargé d’études au CEREQ
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Parcours :
IEP de Strasbourg
DESS
Il souligne l’importance du stage, du réseau : il faut qu’on vous connaisse
personnellement et professionnellement pour qu’on vous appuie. De manière
légitime, il y a une confiance entre les partenaires du réseau.
Lors de son stage (ministère Camerounais et AFD), il a pris contact avec le chef de
projet FSP Cameroun qui lui a proposé de monter un partenariat avec l’AFD. Ainsi, il
a travaillé 3 mois au ministère du Cameroun puis 3 mois à l’AFD où il a eu à rédiger
les termes de référence du C2D Cameroun.
A son retour, on lui propose un volontariat international. Il y va.
Ensuite, il suit une année à l’IREDU (très coté au Cameroun). On lui propose une
thèse financée par le CEREQ sur l’analyse du marché du travail et l’insertion des
jeunes diplômés du supérieur. Il accepte et passe alors un tiers de son temps à
travailler sa thèse et le reste à travailler pour le ministère de la jeunesse et des sports.
Début 2007, il répond à une annonce de l’AFD. Il est sélectionné sur entretien puis,
pour être définitivement pris, il doit rédiger des notes de synthèses et nommer 3
références avant d’être choisi.
Aujourd’hui, il travaille au siège de l’AFD à la direction de l’éducation. Après
quelques mois, il devra gérer des projets d’aide budgétaire sectorielle. Cela demande
une expertise en politique éducative et une adaptation aux aspects juridiques
(contrats à rédiger). Il faut savoir répondre à des appels d’offre et lire un budget
national.
QUESTIONS :
Question : Pensez-vous que vous avez du recul sur votre travail ?
Réponse : Hatidje MURSELI : je n’en ai pas le temps non.
Question : Comment percevez-vous les nouvelles promotions ?
Réponses :
Nicolas GURY : L’éducation prend de l’importance en terme de priorité : il y a une grosse
demande.
Fadila CAILLAUD: J’ai l’impression qu’à l’UNESCO on mais moins les priorités dans
l’aide à l’éducation mais que l’on privilégie la santé et l’aide à la gouvernance. Le nombre
d’experts français n’augmente pas.
Nicolas GURY : les aspects de gouvernance et l’expertise en éducation sont liés.
Il y a un lien entre les institutions de l’éducation et la gouvernance. Il manque ici les ONG,
la coopération décentralisée qui traite l’éducation.
Question : Catherine AGULHON : Nicolas, que pensez-vous du retour du français ? Estce une bonne chose pour la pratique d’expert ?
Réponse : Nicolas GURY : Les capacités rédactionnelles sont très importantes : les
chercheurs peuvent devenir chefs de projet.
Paul COUSTERE : Il travaille au Ministère des Affaires Etrangères et Européenne. Il
a une formation d’économiste.
Les trois premiers parcours sont représentatifs de la nouvelle génération : on ne rentre plus
par la porte de la coopération comme avant, quand les enseignants étaient des assistants
techniques. Aujourd’hui, le marché est réduit, le profil a changé.
Pour l’employeur, la formation spécialisée généraliste est déterminante : le lien avec la
formation initiale est important.
Aujourd’hui, depuis l’ajustement et la mise en place de l’aide sectorielle, on sait que
l’expertise n’est pas nécessaire qu’au début mais tout au long de l’aide sectorielle. Avant, on
mettait les ressources sur un plan mais cela ne marchait pas. Aujourd’hui, les bailleurs se
rendent compte que même pour l’aide budgétaire aux Etats, on a besoin d’expertise (pas
seulement pour les projets).
Il est difficile de trouver les profils recherchés. Avant, on prenait des volontaires
internationaux. La tendance est à la division du travail aujourd’hui : les postes à l’AFD sont
limités mais les cabinets d’expertise se développent.
Question : Quels liens entretient le CIEP avec les autres bailleurs tels que le fonds
norvégien ?
Réponse : Hatidje MURSELI : Le CIEP peut être en partenariat ou en concurrence avec
les autres bailleurs.
Même pour l’Afrique francophone, le France n’est pas toujours bien placée : il y a de plus en
plus d’autres bailleurs présents partout.
Qu’est-ce qu’un expert ? Il y a des difficultés à définir ce qu’est un expert international. Estce que c’est l’expérience en éducation, la zone géographique, les langues parlées qui font
l’expert en éducation ?
Emmanuel BALLE : 1999 – 2000 – en recherche d’emploi
Parcours :
Il fait son stage au MAE au bureau de la coopération
Ensuite, il s’engage dans une mission de 2 ans en volontariat : au Tchad dans les
camps de réfugiés du Darfour.
Selon lui, travailler dans l’éducation c’est un engagement, un combat : il s’agit de se
battre pour le droit à l’éducation. Au Tchad par exemple, il a fallu se battre pour
convaincre le gouvernement d’investir dans l’éducation. Il s’agit de lutter pour une
spécialisation des personnes intervenant dans les systèmes éducatifs.
Selon lui, le volontariat international offre des postes intéressants pour démarrer
(association française des volontaires du progrès par exemple).
Il y a une transversalité dans l’éducation : avec l’eau, l’assainissement, la santé, …..
Cette transversalité peut être importante pour l’évolution professionnelle. Exemple :
le pack éducatif de l’UNICEF : accès à l’éducation, aux soins, à l’eau potable.
Question : En quoi l’UNESCO est-elle dans la coopération ?
Réponse : Dorian GAY : l’UNESCO a des partenariats bilatéraux et multilatéraux et des
contacts avec ses 192 membres.
Mais il y a surtout du travail à l’étranger : on décentralise les budgets. De plus en plus, le
travail est décentralisé dans les délégations, les ambassades, les ONG.
L’important pour un expert, c’est d’avoir des compétences transversales et fortes en
éducation : pouvoir lire des documents, comprendre un système, diagnostiquer ses faiblesses
et ses forces, avoir des capacités rédactionnelles (rapports, notes de synthèse, commentaires),
maîtriser des langues étrangères, avoir des capacités relationnelles (pour se faire accepter au
sein d’un ministère par exemple il faut pouvoir interagir avec les gens, créer des
partenariats), en informatique (statistiques, logiciels de gestion de projet,…)
Question : quel est le lien avec le terrain quand on est à l’AFD?
Réponse : Nicolas GURY : on est directement connecté avec le terrain même si l’on est à
Paris : on lit tout ce qui concerne le projet. On est aussi sur le terrain 2 mois par an.
Michel MONTLUC souligne l’importance de l’interculturel pour faire des transferts
de compétence, faire passer un message, proposer des solutions différentes et
convaincre.
Paul COUSTERE remarque qu’aujourd’hui, on reconnaît l’importance de mutualiser
dans des lieux prévus à cet effet : UNESCO, pôle d’expertise de Dakar, IIPE, …..
Selon lui, les principaux débouchés sont: l’AFD qui suit de très près les experts et les
assistants techniques et l’expertise international à partir d’appels d’offre.
Question : il semble que le Master coopération ne soit pas au centre des parcours de chacun,
qu’il faille « autre chose » ? Comment faire de ce Master quelque chose de positif ?
Réponse : Hatidje MURSELI : Le Master est un préalable, il s’agit ensuite d’acquérir de
l’expérience. Je vous recommande de multiplier les stages et le volontariat.
Remarque : Il faut considérer l’importance du réseau. Parfois, des candidatures sont
publiées mais le poste est déjà négocié.
Fadila CAILLAUD fait remarquer que rentrer à l’UNESCO implique une longue
période de précarité.
M. MARCHAND souligne l’importance du volontariat international car elle permet
une proximité avec les locaux, l’importance du terrain qui donne une crédibilité sur
le CV.
Il ajoute qu’on exige beaucoup de compétences : la planification et la gestion de
systèmes éducatifs (financière, en ressources humaines) car l’appui à la
déconcentration exige de multiplier les compétences.
Cela tient à des changements récents : c’est dans les pays à présent que ce
déterminent les orientations et les politiques. Ce sont les ministères qui définissent
les profils dont ils ont besoin. Les CV doivent être performants, visibles. Une
spécialisation est plus importante qu’une culture générale.
L’éducation est toujours un thème fort selon lui et l’un des 3 secteurs prioritaires.