Les doigts rouges
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Les doigts rouges
Aourane Samia Groupe B1-1 Villard Marc, Les doigts rouges, Mini souris noire, Syros jeunesse, 1997. Résumé : C’est la fin des vacances d’été, Ricky Miller, huit ans, rentre de la plage avec son grand frère Georges âgé de dix huit ans et qu’il admire plus que tout. Arrivés à la villa familiale « Les Cyprès », ils y rencontrent, au côté de leur sœur Sophie, le gendarme Pluto. Celui-ci leur annonce la disparition de Bruno Ségura, un garçon du village. Georges reste muet mais rougit lorsque le gendarme lui rappelle une bagarre qu’ils ont eue ensemble quelques jours auparavant. A partir de ce moment, Ricky se demande pourquoi Georges refuse de parler de Bruno Ségura. Alors, il épie les faits et gestes de son frère. Il s’interroge quand il l’aperçoit sortir de la grange les doigts rouges. Lorsqu’il le découvre tirant un grand sac noir en plastique, Ricky s’inquiète et l’angoisse monte en lui. Il soupçonne son grand frère d’avoir commis un horrible crime. Ricky est rongé par le doute. Quand un matin, réveillé par sa sœur tout s’explique ! C’est le jour de l’anniversaire de Ricky ; son frère et sa sœur sont heureux de lui offrir ce grand sac noir, objet de tous ses soupçons : c’est un magnifique vélo d’occasion peint en rouge et soigneusement remis en état par Georges. Ricky est heureux et soulagé : son grand frère n’est pas un horrible criminel. C’est bien toujours le même, un copain formidable, le meilleur qu’il n’aurait jamais ! Et Bruno Ségura dans toute cette histoire ?... Le gendarme Pluto arrive à cet instant : Bruno Ségura s’est tué dans un accident sur une moto volée. L’auteur : Marc Villard, né en 1947 à Versailles. Enfance banlieusarde. Passions : football, rock n’roll, peinture. Diplômé de l’école Estienne. Ecrit d’abord de la poésie pendant dix ans. Passe au polard en 1979 avec un roman écrit à quatre mains avec Degliame, Légitime démence (Sanguine), et un recueil de nouvelles, Nés pour perdre (Repères). Scénariste des fims Neige, de Juliet Berto, et Taggers, de Cyril Collard. Vit à Paris, marié, trois enfants. L’illustrateur (couverture) : Antonin Louchard dessine pour la jeunesse depuis 1990. D’abord enseignant, puis journaliste. Critères de complexité liés à la présentation du livre Les critères La présentation matérielle du livre Analyse des critères Il s’agit d’un court roman policier, comprenant 28 pages, présenté en format de poche. L’illustration de la couverture suscite commentaires et questionnements. L’image présente un jeune garçon au regard sombre, inquiétant, décoiffé, les mains largement écartées devant lui et dégoulinantes d’un liquide rouge. Le texte de la quatrième de couverture, permet au lecteur de penser que : - Il y a un crime. Mais en est-on certain ? - Une famille unie est en cause et le petit frère soupçonne son aîné, idéalisé jusque-là. Niveau de complexité 2 Organisation du livre: - découpage en chapitres - chapitres titrés Le livre est découpé en sept chapitres numérotés, non titrés. Il n’y pas de table de chapitres. Mais il y a, à chaque début de chapitres, un changement de mise en page, cette modification de la taille des caractères (16 et en gras dans la première page de chaque chapitre puis 12) induit un changement de rythme dans la lecture et permet au lecteur de se poser, de reprendre possession de l’intrigue et faire le point avant de poursuivre la lecture. 1 - table des chapitres Nature des illustrations Rapport texte/images Appartenance à une série, une collection Oeuvre sous forme L’illustration fait percevoir une atmosphère inquiétante, accentuée par le rouge, le jaune et le noir, les seules couleurs de cette image. Il n’y a pas d’illustrations dans le livre. Le titre écrit en cursive et en rouge, fait le lien avec l’illustration : écriture anguleuse et couleur identique à celle des mains. _ Ce livre est édité chez Syros jeunesse, dans la collection souris noire (une petite souris : blanche sur un fond rouge indiquée en haut à droite). La collection mini souris noire est une collection policière pour enfants. Une suite est sortie en février 2007, qui s’intitule « Menaces dans la nuit ». de recueil Critères de complexité liés à l'univers de référence de l'œuvre Les critères Distance par rapport aux connaissances acquises par le lecteur Analyse des critères Niveau de complexité L’histoire met en scène Ricky, un petit garçon de 8 ans auquel les élèves pourront facilement s’identifier. Le contexte est celui des vacances d’été, au Lavandou, dans le sud de la France, avec son grand frère et sa grande sœur. 1 Les doigts rouges peut se lire de deux façons : - Le lecteur adopte le point de vue de Ricky qui conduit à l’énigme policière : il ne veut pas connaître tout de suite la solution de l’énigme et il se laisse porter par le narrateur ; il prend le risque, et le plaisir, de se perdre sur des fausses pistes … Et il tente de découvrir lui-même qui a tué ou volé … Il joue à l’enquêteur. Ou Distance par alors, tout de suite après l’annonce du vol ou du crime, il veut rapport aux connaître la solution de l’énigme et il en lit le dénouement. Ce systèmes de valeur n’est pas de « jouer à l’enquêteur qui l’intéresse le plus, mais de du lecteur 2 comprendre comment est construit le roman policier. - Le lecteur n’adopte pas le point de vue de Ricky, comprend que celui-ci a mal interprété les faits (notamment s’il lit le dernier chapitre) et suit alors deux romans à la fois ; celui que s’est construit Ricky, et celui construit par Marc Villard. L’enfant découvre que c’est à force de patience, de persévérance et sans céder à ses premières impressions qu’il comprendra toute l’histoire. Références à d'autres oeuvres littéraires (emprunts, Citation du titre du film : « Massacre à la tronçonneuse ». (p.20) _ citations, pastiches, parodies) Critères de complexité liés aux personnages Les critères Analyse des critères Niveau de complexité Les personnages sont aisément identifiables et peu nombreux. Personnage principal, Ricky, 8 ans ; son grand frère Georges, 18 ans ; sa Nombre sœur Sophie, 16 ans ; le gendarme, surnommé Pluto. 1 Les personnages nommés mais absents : les parents des trois enfants et surtout Bruno Ségura, un garçon du village. Degré de proximité de l'archétype Personnages proches de l’archétype. 1 Ils sont désignés essentiellement par leur nom propre : Ricky Miller, George et Sophie. Désignation des personnages Les personnages sont désignés et caractérisés par des groupes nominaux construits autour du nom commun : son frère, la sœur de Georges et Ricky. Les personnages déjà connus sont présentés à nouveau par des pronoms : il, le, moi, on toi, vous, elle. 1 Critères de complexité liés à la situation Les critères Niveau de Analyse des critères er complexité nd L'intrigue : sa L’intrigue commence dès la fin du 1 chapitre et le début du 2 chapitre nature, sa avec la disparition de Bruno Ségura, et le comportement bizarre de construction Les événements : Georges. leur nombre, leur organisation Les changements de lieux : leur nombre Le récit est linéaire, les évènements se succèdent dans un ordre chronologique et rapidement. 2 2 Les lieux sont peu nombreux : Paris est nommée, mais la scène se passe au Lavandou, ville de villégiature du sud-est de la France. Les lieux évoqués : la plage de Saint-Clair, une villa familiale de 1 vacances (« Les Cyprès »), la salle à manger de la villa et la grange. Critères de complexité liés à la façon dont les choses sont racontées Les critères Début de l'œuvre Analyse des critères Le premier chapitre pose les éléments du décor : présentation de la famille, le lieu ainsi que l’entrée de l’intrigue. Ce petit roman policier est constitué de deux récits organisés autour de Niveau de complexité 1 deux éléments : • la disparition de Bruno Ségura, chapitre 1, avec sa conclusion, chapitre 7 (élément déclencheur). • L’enquête de Ricky avec ses hypothèses, ses prises d’indices (faisant monter l’angoisse) et sa résolution propre (chapitre 2 à Construction narrative chapitre 6). Situation initiale : - La disparition de Bruno Ségura, page 5. 2 - La situation familiale de Ricky sous la protection de son grand frère. Péripéties : - Les activités nocturnes étranges de Georges. - Les soupçons de plus en plus forts de Ricky. Situation finale : Ecart entre la chronologie du - Ricky comprend la vérité, pages 23 à 25. Spécificités du roman policier : sur le récit - récit et la chronologie des - Résolution de la disparition, pages 27-28. Introduction très tôt d’indices non lisibles pour le lecteur (amour de Ricky pour Georges). - événements Premières pistes de culpabilité qui vont orienter le regard du lecteur et du héros (Georges a une altercation avec Bruno Ségura et il refuse de s’en expliquer). - L’enquête orientée de Ricky (des indices à double sens) 2 - Le dénouement inattendu Concernant l’atmosphère et la dramatisation : - La nuit, la chaleur, la grange interdite, l’espionnage de Georges. - Le rapprochement des faits et les déductions de Ricky. Enonciation (qui parle ? qui Troisième personne du singulier tout au long de l’histoire. 1 raconte ? à qui ?) Phrases courtes et explicites. Système imparfait et passé simple dans le L'écriture : style, récit, présent et passé composé dans les dialogues. L’imparfait est jeux sur la langue employé pour décrire les circonstances, le décor ou l’état d’esprit des et le langage, personnages ; Le passé simple permet de relater les éléments successifs densité de courte durée. 1 Le lexique reste simple. Rapport entre longueur et densité Le récit est plutôt court. Choix du texte : Ce texte peut être lu en classe à haute voix par le maître. Dès le début du cycle III, les élèves pourront se l’approprier aisément de manière individuelle, autonome. Les doigts rouges offre une bonne introduction au procédé de la fausse piste et à la notion d’intention de l’auteur. En effet, dans les documents d’application des programmes, il est précisé que ce court roman policier est caractérisé par une double interprétation de chaque évènement, par exemple : Si Georges a les mains rouges, Ricky soupçonne qu’il s’agit de sang, c’est en fait parce qu’il a repeint le vélo d’occasion acheté pour l’anniversaire de Ricky. Et ainsi de suite… Intérêt de l’ouvrage : - La forme est courte mais l’intrigue forte et le développement rapide. - L’entrée en lecture est facilitée, le fait que le héros soit un enfant de 8 ans. - La violence est traitée de manière particulière (un faux méfait). - Spécificités du genre policier apparaissent clairement. - Structure du récit d’énigme est respectée. Thèmes : Doute, soupçon, fratrie, responsabilité. Exploitations pédagogiques : Lire et écrire avec les doigts rouges. Le cahier du citoyen Soupçons et preuves (Syros jeunesse) propose en articulation avec le roman, deux jeux d’écriture où les élèves, par groupes ou individuellement, pourront se mettre dans la peau d’un « privé » ou du gendarme menant l’enquête. Ce cahier comprend : - Une série de questions pour travailler sur la structure du roman ainsi qu’un « dossier citoyen » sur le thème du soupçon. - Notion de genre, le choix de la maquette de couverture qui situe cet ouvrage dans le genre du polar. - Etude littéraire sur « le jour et la nuit » ( scènes de la journée et celles de la nuit), comment l’auteur joue de l’opposition entre ombre et clarté pour confronter les événements heureux et les drames, menaces … - Education civique : chercher dans le texte les références aux parents et à leur attitude ainsi que les attentes de Ricky pour ouvrir une réflexion sur les rôles et les responsabilités dans une famille ou une fratrie. 1 Dans 10 séquences pour lire, aux éditions retz, plusieurs séquences sont proposées pour travailler sur les doigts rouges, portant sur la découverte du livre, l’intrigue, le décor et le climat ainsi que le dénouement et l’organisation du roman. Pistes de travail privilégiées et déroulement : Séance 1 : Lecture et analyse des premières et quatrième de couverture : entre ombre et lumière, vérité et dissimulation, la première de couverture (un modèle de genre). En jouant sur les trois couleurs classiques : le jaune, le noir et le rouge. La quatrième de couverture cherche à impliquer le lecteur : « Que feriez-vous si vous soupçonniez votre grand frère chéri d’avoir commis un crime horrible ? » Au terme de cette première approche, la classe est plongée dans l’univers du policier pour enfant. Séance 2 : Lecture à haute voix par le maître des deux premiers tiers de l’ouvrage jusqu’à la page 20 « Et l’horrible vérité lui donna le vertige. » Après cette lecture, les hypothèses des élèves sur la suite sont confrontées. Débat interprétatif est proposé : Quelle est cette horrible vérité ? Séance 3 : Lecture du dernier tiers pour déclencher la prise de conscience de la fausse piste : tableau de lecture relatant les éléments du texte confortant l’hypothèse de la fausse piste. Indices matériels (interprétés comme des marques criminelles), les comportements (attitudes troublantes qui semblent justifier les soupçons), la tonalité de l’atmosphère (dramatique) jusqu’à l’affirmation de l’auteur page 20 : « L’horrible vérité lui donna le vertige. » Mise en réseau des ouvrages de la collection souris noire, l’objectif étant de classer les récits en fonction du déroulement de l’intrigue, de comparer les différents récits afin d’identifier ceux qui fonctionnent sur le principe de la fausse piste. Dans le cas des fausses pistes, on peut dresser une typologie de procédés d’écriture employés pour induire le lecteur en erreur : • Les récits dans lesquels le schéma narratif repose sur un leurre complet et sur la disculpation ’un innocent présumé coupable (Les doigts rouges, drôle de samedi soir). • Les récits dans lesquels le but de la lecture est l’identification d’un vrai coupable, l’enjeu pour le lecteur étant de ne pas se laisser piéger par les indications trompeuses de l’auteur, du narrateur ou du personnage (Le crime de Cornin Bouchon, Journal d’un chat assassin). • Les récits dans lesquels la fausse piste n’est qu’un motif épisodique, la fausse piste ne correspondant qu’à une étape de l’investigation (John Chatterton détective). Mise en réseaux possibles avec d’autres formes d’écrits : - « La reine des fourmis a disparu », album de Frédéric Bernard et François Roca, Albin Michel jeunesse. - « Clifton Ce cher Wilkinson », Bande dessinée de Turk et Bob de Groot, Le lombard. - « Drôle de samedi soir, nouvelles de Claude Klotz, Hachette jeunesse. - « La villa d’en face, roman de Pierre Boileau et Thomas Narcejac, Bayard jeunesse. A partir de ces différentes lectures, on pourra travailler sur les caractéristiques du genre policier : les personnages (assassin, victime,détective…), les lieux (souvent sombres, isolés…) ou encore les actions (un méfait, un crime…). Dans le registre des émotions : la peur, l’angoisse ce qui suscite chez l’élève de nombreuses représentations.
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