LA CHAPELLE-DU-MONT-DU-CHAT Appellations anciennes: jusqu

Histoire des communes savoyardes
Tome I : Chambéry et ses environs, le Petit Bugey
LA CHAPELLE-DU-MONT-DU-CHAT
Appellations anciennes: jusqu'au
X/ Ve siècle, on ne parle que du village
de Il La Chapelle » et du Il Mons Muni » (la forteresse, la barrière ou le
soutènement). Ce n'est qu'en /457
qu'apparaÎt l'appellation actuelle. La
plupart des chroniqueurs anciens l'attribuaient aux légendes et cycles de la
Table Ronde. Un chat sauvage, qui
désolait la région, aurait été abattu
par le roi Arthur pour les uns, par
deux de ses compagnons pour les
autres, Berius. fondateur de Chambéry, et Mélianus. fondateur de Montmélian. D'autres érudits ont vu dans
le terme de Il chat» le souvenir déformé de la famille gallo-romaine des
Catulli dont on retrouve la trace dans
la toponymie locale (hameaux des
Cattons, des Cattis) et dont le nom figure sur deux inscriptions dans la
crypte de l'église du Bourget. Pour
Joanne. chat sera if une déformafiorr
de Thuat- Teutatès, l'équivalent celte
de Mercure. Selon Mailland, ce serait
plutôt une déformation du celte
Il chait » signifiant combat et embuscade. Mortillet. enfin, ne voit dans ce
terme que l'allusion à certains rochers
ressemblant à des mâchoires de félins .
Pendant la Révolution. la commune
ne s 'appela plus que « Mont-duChat ».
Habitants: les «Mon chatons » ou
Montatons.
Population: /776. 315 hab. - /848.
357 hab. - 1911 . 190 hab. - 1936.
/07 hab. - 1976, 6/ hab.
Altitude: 630 m au chef-lieu, étagement de 488 à 950 m.
Superficie: de 708 ha.
A /4 km de La Matie-Servo lex, à
/ 7 km de Chambéry.
Pendant la Révolution, canton du
Bourget - après 1800, canton de
Yenne - /8/6-1860, mandement de la
Motte-Servolex - depuis /860, canton
de La Motte-Servolex.
La paroisse dépendait de l'archiprêtré de Saint-Jean de Chevelu, puis de
celui de Yenne.
Ham eaux et lieux-dits : la ChaCommunal, Grand- Villard,
pelle,
Gratteloup, Petit- Villard.
Le col du Chat
La route romaine du col du Chat
ne pouvait être d' une grande importance du fait de celle du col de SaintMichel. 11 n'empêche que la période
romaine y a laissé des traces non négligeables. Les érudits et les archéologues ont polémiqué pour savoir si
les vestiges découverts (une plateforme de moellons, des monnaies allant du le au IVe siècle, des tessons,
etc.> correspond aient à un temple de
La chapelle du Mont du CMt
(Clic hé N. Nestrallct )
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Sous la direction de Philippe PAILLARD, avec la collaboration de
Michèle BROCARD, Lucien LAGIER-BRUNO, André PALLUEL-GUILLARD
Editions Horvath, Roanne, 1982
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Mercure
ou
simplement
Tome I : Chambéry et ses environs, le Petit Bugey
à
une
« mansio » (relais d'étape) romaine.
Il est ind éni ab le ce pendant qu ' il y
eut ici, comme sur la plupart des
hauteurs, un cul te à Mercure, mais
peut-être simpleme nt avec un oratoire. Au tout début du XIX- siècl e,
l' érudit Albanis Beaumont s' intéressa a ux sa rcophages trouvés ici et a u x
éve ntu els sacrifices qui y auraient été
cé lébrés. Deux générations plus tard,
Mailland n' hés ita pas à voir, à partir
d ' un e fosse à osseme nts tout juste
d éco uverte, les vestiges éventuels
d'un culte a nthropo ph agiqu e ou
d'une grande bataille et relia cette
hypothèse à la toponymie locale
(Matassine du Bourget ne viendraitil pas de « mater » signifi ant tuer ?).
Hannibal est-i l passé ici ? Albanis
Beaumont et De Lu c e n étaient
conva in cus, mai s il s sont de plus en
plus les se ul s ... De toutes les faço ns,
un passage ancest ra l est certa in en
dépit des ma uva ises conditions naturelles. Y e ut-il un péage? E n tout les
cas, Montaigne y passa en 158 1.
Seule la route actuell e, construite en
1825-39 par les ingénie urs Negretti et
Melano . ass ura enfin une communication sûre entre les deux versants de
la chaîne. Lors de l'Annexion, il y
avait a u co l un ermitage et un oratoire qui ont dispa ru depui s.
Un petit village isolé
Ce retard ex plique l' isolement ancestra l du vi ll age de La C hapell e qui ,
s ur so n plateau dominant le lac,
ava it a utant de mal à gagner Bourdeau que Le Petit-Bugey. Cette route
coïncid ait avec le dévelo ppeme nt du
tourisme aixo is, et par là, avec l'apparition des premiers voyage urs
étrangers à la commune. On passait
par ici pour gagner Hautecombe et
sa fontaine intermittente, à moins
que l'on ne préférât longer la rive
sombre et romantique. Le cap de la
C harbonni ère, le couloir du Sicle, le
trou du Van, que d ' infractuos ités
« pleines de souvenirs sur lesquels la
légende n'a pas manqué de répandre
ses flots poétiques ... » (Mailland,
1864) !
Selon le baron Raverat en 1875 :
« La C hapelle-du-Mont-du- Chat est
un vill age composé de quelques maiso ns basses et d'une modeste église
(consacrée à Saint-Anto in e et datant
en fait de 1832) ... Entre le village et
le lac existe un léger mollard, couronn é de ce rustique oratoire si coquet, si blanc, si heureux de silhouette que tout le mond e découvre
de la rive orientale du lac mais vers
lequel, du moins nous le croyons,
aucun artiste n'a eu l' idée de diriger
ses pas ... un jardinet, une mai so nnette à l'ombre de quelques arbres
accompagnent l' oratoire. Mais ce
que l'on ne sa urait trop admirer, c'est
sa position réellement extraordinaire
sur le mollard qui plonge à pic dans
le lac où oratoire, jardinet et maisonnette semb lent sur le point de s'abîmer... »
Une chapelle et un curé prometteurs
En fait, cette chapelle, dite NotreDame de l'Etoile, fut édifiée en 1854
s ur l'emplacement de l'ancienne
église
paroissiale
(détruite
en
1825-30) pour remercier la Vierge
d'avoir épargné la commune du choléra. Le curé Perrier, qui en fut le
constructeur, « un peu poète, un peu
musicien et très artiste » (selon Raverat), voulut dans son zèle de promoteur touristique voir ici des restes de
dolmens, de menhirs et de culte druidique . Il baptisa, non sans emphase,
la crique inférieure de « port de Sébastopol » et fit tirer un feu d'artifice
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La chapelle de /' EToile
à la chapelle du Mont du Chât
(C liché N. Neslrallc()
« à J'effet sai sissant » depuis le chapelle en 1865, lors des régates d 'Aixles-Bains. Hélas! La Chapelle-duMont-du- C hat ne pouvait espérer de
grands développements touristiques.
On est trop loin du lac, court-circuité
pa r le tunnel et éloigné de la grande
circulation. On ne profite donc que
des touristes faisant le tour du lac en
voiture pendant la belle saison et la
route en corniche sur la rive :nême
du lac est impensable dans les circonstances actuelles.
Pas de chance!
Sur un territoire aussi ingrat, les
Tome I : Chambéry et ses environs, le Petit Bugey
habitants de la commune avaient fort
à faire pour survivre, d'autant que le
lac est trop difficile d'accès pour apporter un complément intéressant de
ressources. Cette pauvreté explique
la faible population et le dépeuplement constant du village. Le sol est
trop maigre, les pentes trop fortes,
J'exposition trop à l'ombre pour permettre de grandes activités agricoles.
Et l'industrie? On avait eu cependant un atout autrefois avec le fer de
la montagne, qui fut exploité dès le
Moyen Age et qui servait encore au
XVIe siècle pour la fabrication de ces
fameuses épées de Bourdeau dont
parla Montaigne. On avait ici à la
fois le minerai et le combustible. Hélas! il eût fallu , pour durer, des
routes, des initiatives et de l' argent.
Or, on manquait de tout. En 1840,
J'exploitation fut reprise au profit
des hauts fourneaux de CranChevrier à l'aide de deux galeries
ouvertes de part et d'autre de la montagne, au-dessus du chef-lieu luimême, mais tout ceci n'alla pas loin
car dès 1848 l'ouverture des frontières rendait inutile tant de peine.
Décidément, La Chapelle-du-Montdu-Chat n'avait pas de chance.
Sous la direction Le
de hameall
Philippe PAILLARD,
avecàlalacollaboration
deMont du Chût (Cliché N. Nestralletl
de Communal
Chapelle du
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