Bayer Schering Pharma : Un transfert pour

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Bayer Schering Pharma : Un transfert pour
Bayer Schering Pharma
Un transfert
pour mieux
rebondir
Le nouveau Bayer Schering Pharma France va bientôt installer son siège
social à Lille. Avec ce transfert, le groupe revendique un rôle de moteur pour
insuffler une nouvelle dynamique au cœur du troisième pôle santé français.
LE FUTUR SIÈGE SOCIAL
DE BAYER SCHERING PHARMA.
L
e site du parc Eurasanté,
à Lille, accueillera début
2009, le nouveau siège de
Bayer Schering Pharma
France, dont les travaux commencent en cette fin d’année.
Pour la filiale française du
groupe allemand, née officiellement le 2 juillet dernier, le
choix de la capitale nordique
n’est pas anodin. Alors que
les possibilités de flexibilité
étaient équivalentes entre Puteaux et Lys-lez-Lannoy, près
de Lille, anciens sièges respectifs de Bayer et de Schering, la
décision finale s’est portée sur le
Nord.
3ème pôle santé français
Pour la nouvelle entité Bayer Schering Pharma, il s’agit d’un pari important. Le groupe allemand mise sur
l’impact de son arrivée dans la région
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PHARMACEUTIQUES - DÉCEMBRE 2007
pour renforcer sa masse critique et
attirer d’autres grands laboratoires
pharmaceutiques – leurs sièges sociaux et leurs directions opérationnelles notamment – dans une région
qui constitue le troisième pôle santé
en France. AstraZeneca y dispose déjà
d’un site de production à Dunkerque
et GSK investit 500 millions d’euros
pour son nouveau site de production
de vaccins à Saint-Amand-les Eaux
En s’implantant sur le site d’Eurasanté, qui abrite les facultés de médecine et de pharmacie de Lille, le
CHUR de Lille, Bayer Schering
Pharma s’installe en effet dans un
environnement économique riche de
quelque 80 entreprises ciblant trois
secteurs majeurs, les biotechnologies
en santé humaine, avec notamment
la présence de Genfit, qui dispose de
nombreux partenariats de R&D avec
la pharma, le biomédical et les technologies de l’information appliquées
Labo Industrie
à la santé (télémédecine, logiciels
hospitaliers…). Bayer Schering Pharma se positionne ainsi pour jouer un
rôle moteur pour le développement
économique régional.
Faciliter la mobilité
Au total, le futur siège de Bayer Santé Pharma à Eurasanté comptera 450
personnes, dont une cinquantaine en
provenance du site de Bayer Pharma
à Puteaux, ajoutés aux deux cents en
provenance de la direction opérationnelle de Schering à Lys-lez-Lannoy. Une centaine d’embauches est
également prévue lorsque le groupe
sera définitivement installé dans ses
nouveaux locaux d’Eurasanté. Le
président de Bayer Schering Pharma de millions d’euros. Dans la pratiFrance, Werner de Prinz
que, le déménagement et la
explique « vouloir que
fermeture des locaux de
le nombre le plus
Bayer Pharma à Puteaux
important possiinterviendront fin féble des personnels
vrier-fin mars 2008 et
de Bayer intègre
les personnels en proUne centaine
Bayer
Schering
venance de cet ancien
d’embauches
Pharma ». Dans
site travailleront dans
cette optique, une
un premier temps
série de règles ont
dans la tour Euralille.
été appliquées pour faDu côté des salariés du
ciliter la flexibilité, avec
siège de Schering à Lys-lezla mise en place d’options de
Lannoy, la direction opérationtélétravail et des mesures d’accompa- nelle rejoindra dans son intégralité
gnement liées au transfert des salariés Eurasanté à partir de fin 2008. n
de Puteaux vers Lille. L’ensemble de
ce plan représente quelques dizaines
Anne-Lise Berthier
« Etre reconnu
comme un leader »
WERNER DE PRINS ,
PRÉSIDENT DE BAYER
SCHERING PHARMA
Le président de Bayer Schering Pharma France revient sur les conséquences
de la fusion qui a donné
naissance à la nouvelle
entité qui figure dans le
Top 10 des laboratoires
français et se concentre
sur les produits de spécialité et les marchés de niche.
Bayer Schering Pharma
s’apprête à s’installer dans
ses nouveaux locaux de la
région lilloise. A quel stade
en est arrivée aujourd’hui
l’intégration des structures et des forces de ventes des groupes Bayer et Schering AG ? Avez-vous réalisé des économies d’échelle réinvesties par ailleurs ?
L’intégration des structures est presque terminée puisqu’à
l’exception de quelques activités en oncologie, il n’existait
que très peu de chevauchement entre les aires thérapeutiques respectives de Bayer et de Schering. Nous sommes
aujourd’hui présents en France dans les domaines de l’imagerie, de l’hématocardiologie, du « primary care », de la
sclérose en plaques, de la santé de la femme et de l’oncologie. Dans ce dernier domaine, les deux entités ont été
fusionnées sans qu’il n’y ait pratiquement de conséquences sur les forces de vente en France. Quant aux économies d’échelle, elles ont été évaluées entre 700 et 800 millions d’euros pour l’ensemble du groupe dans le monde.
Il n’y a pas d’évaluation chiffrée précise pour la France.
Quelles sont aujourd’hui les principales perspectives de
développement de Bayer Schering Pharma en France ?
Aujourd’hui, tous produits confondus, Bayer Schering
Pharma occupe le dixième rang sur le marché français.
Nous avons choisi de nous concentrer sur les produits de
spécialité et les marchés de niche avec, pour objectif majeur, d’être reconnu comme un leader par la qualité de nos
produits et de nos services vers nos clients. Un des exemples
de cette volonté s’exprime notamment au travers du réseau
de 17 infirmières mis en place pour l’assistance à la prise
de Betaseron®/Betaferon® et à l’observance du traitement
chez les patients atteints de sclérose en plaques. La mise
en place de tels programmes nous apparaît d’autant plus
importante qu’il s’agit de produits très spécialisés et chers.
Il est donc essentiel qu’ils soient utilisés à bon escient.
Quelles relations souhaitez-vous établir avec les acteurs
nordiques de la scène santé et biotech ?
Notre présence sur le parc Eurasanté est une opportunité
pour plusieurs raisons majeures. Nous sommes à la fois à
proximité de nos clients, les hôpitaux, mais aussi des facultés de pharmacie et de médecine de Lille, avec lesquelles
Bayer Schering Pharma France souhaite établir des ponts.
Nous voulons nous rendre suffisamment attractifs pour les
médecins et les pharmaciens qui en sortent. Concernant
les partenariats avec des sociétés de biotechnologie de la
région, ces décisions relèvent de notre maison-mère en
Allemagne. Mais pourquoi pas lui servir de relais en lui
transférant l’information sur d’éventuelles opportunités ?
Propos recueillis
par Anne-Lise Berthier
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