L`ITIP de Marseille: devenir rapidement
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L`ITIP de Marseille: devenir rapidement
LM219_P94/95_Formation 18/06/07 CARRIÈRES 15:04 Page 94 ET FORMATIONS L’ITIP de Marseille: devenir rapidement opérationnel Basé au port autonome de Marseille, le cursus de technicien supérieur du transport international et de la logistique maritime, délivré par l’Institut national des transports internationaux et des ports (ITIP), mise sur un encadrement et des immersions fréquentes dans le milieu professionnel du transport et de la logistique. REPÈRES Nom : technicien supérieur du transport international et de la logistique maritime Date de création : 1988 Niveau : bac +2 Formation initiale et adultes en reconversion Rythme des enseignements : 860 heures de cours en première année, 400 heures en seconde année (du lundi au vendredi de 9 h à 12 h et de 13 h 30 à 16h30) + 2 mois de stage la première année, 3 mois la seconde année Lieu des cours : port autonome de Marseille Public : bacheliers ou adultes en reconversion Sélection : dossier et entretien de motivation, test d’anglais et évaluation de français Effectif par promotion : une vingtaine par année Frais de scolarité : 2 700 € par an + frais de sécurité sociale + mutuelle (bourses et aides du conseil général possibles) Responsables de la formation : Henri Blanc, responsable pédagogique, et Bernard Bretton, chef de service et chargé de formation Téléphone : 04 91 39 52 90 Mail : [email protected] Site : www.marseilleport.fr/site2005/ingenierieformation/itip/index.htm 94 “B ien formés et vite opérationnels”, tel pourrait être le slogan de la formation de technicien supérieur du transport international et de la logistique maritime, délivré par l’Institut national des transports internationaux et des ports (ITIP).“En fait, il s’agit du leitmotiv permanent des entreprises des secteurs transport et logistique sur Marseille et sa région”, indique Henri Blanc, responsable pédagogique de l’ITIP.“Car ces secteurs sont en recherche permanente de maind’œuvre qualifiée et motivée.” 20 ans l’année prochaine Fondée en 1988, l’école est née du constat (toujours d’actualité) de pénurie de main d’œuvre qualifiée sur le port autonome de Un partenariat a été conclu entre le port autonome de Marseille et le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) de Paris pour instaurer un cursus en 3 ans, ouvert aux bacheliers et aux adultes en reconversion professionnelle. ends. L’ITIP est intégré dans les structures de l’Institut de formation et d’échanges portuaires (IFEP) du port autonome de Marseille, lui-même spécialisé dans la formation aux métiers portuaires et aux métiers du transport international, sous la direction de Bernard Bretton. “Nous emmenons régulièrement les étudiants visiter les infrastructures sur différents sites logistiques”, HENRI BLANC, RESPONSABLE PÉDAGOGIQUE DE L’ITIP. Marseille, notamment pour des postes d’agent d’exploitation ou d’agent de transit. Un partenariat est donc conclu entre le port et le CNAM (Conservatoire national des arts et métiers) de Paris pour instaurer un cursus en 3 ans, ouvert aux bacheliers et aux adultes en reconversion professionnelle. Pour ces derniers, les cours ont cependant lieu en journée, contrairement aux formations habituellement délivrées par le CNAM, les soirs et week- LOGISTIQUES MAGAZINE • JUILLET-AOÛT 2007 • N°219 Cependant, le cursus vient d’être ramené sur 2 ans,le CNAM ayant retiré son accréditation pour le niveau de troisième année.L’ITIP devrait en revanche ouvrir, sous réserve d’un nombre d’étudiants suffisant, un diplôme universitaire de management du transport maritime en partenariat avec la faculté de droit Paul Cézanne d’Aix-Marseille. La formation sera sensiblement axée sur la logistique et sera accessible aux titulaires d’un bac+2 en droit, en économie,en gestion,en commerce, en transport, ou bénéficiant d’une expérience professionnelle de trois ans. À la recherche de candidats motivés Pour tous les candidats, un seul mot d’ordre,la motivation: “C’est le critère essentiel de notre recrutement”, souligne le responsable pédagogique de l’ITIP.“Le choix s’effectue sur entretien, après examen du dossier de candidature, test d’anglais et évaluation éventuelle du niveau de français.” Pas toujours facile cependant pour de jeunes bacheliers, souvent encore peu habitués au monde du travail, de faire leurs preuves. Âgés en moyenne d’une trentaine d’années,les adultes accueillis en reconversion sont souvent plus volontaires.De même,“nous ne recrutons malheureusement pas assez de filles dans cette filière, sans doute moins attractive en apparence. Elles sont pourtant souvent parmi les meilleures et les plus dynamiques”, regrette Henri Blanc. En tous cas, les amateurs de ballon rond pourront également intégrer l’équipe de foot- LM219_P94/95_Formation 18/06/07 ball de l’ITIP, “qui ne se débrouille pas trop mal dans les championnats universitaires locaux!” Un cursus orienté vers l’immersion professionnelle Le programme des deux années de formation est résolument orienté vers l’insertion professionnelle des étudiants. D’une part,dans le recrutement des enseignants : “La majorité d’entre eux sont des professionnels en exercice issus des entreprises de transport et logistique implantées localement et des institutions locales”, explique Henri Blanc.Directeurs logistiques et responsables d’exploitation de plates-formes et sites logistiques (CMA CGM,Maersk, Marfret,France Cargo,DHL,EGL, Geodis, Graveleau, entre autres) interviennent aux côtés de responsables des affaires maritimes, des douanes,de la direction régionale de l’équipement, etc. Leur expérience pratique au quotidien vient compléter les connaissances théoriques dispensées (économie,droit,communication,transport, logistique, etc.) “Les étudiants doivent également acquérir de solides bases d’anglais et nous mettons à leur disposition une salle informatique pour parfaire leurs connaissances informatiques et bureautiques”, précise le responsable pédagogique. D’autre part, les étudiants multiplient les expériences sur le terrain: “Nous les emmenons régulièrement visiter des infrastructures sur différents sites logistiques, fluviaux ou maritimes, et bien sûr sur le port autonome de Marseille, afin qu’ils prennent la mesure réelle de leur futur champ d’activité”. Enfin, les étudiants partent en stage chaque année, deux mois en première année et trois mois la seconde année au minimum. La proximité du monde professionnel joue alors un rôle clef. Les professeurs recrutent directement leurs stagiaires parmi les étudiants, voire les embauchent à la fin des stages: “La moitié de nos effectifs trouve du travail dès la fin de ses études”, indique Henri Blanc. “L’autre moitié choisit de poursuivre ses 15:04 Page 95 P R O F I L Pierre Ferret, expert maritime chez Wiggins France à Marseille “J’interviens en tant qu’expert maritime à l’occasion d’avaries ou de manière préventive” “Je suis entré à l’ITIP sur les conseils de mon précédent employeur, et j’y ai trouvé mon nouvel employeur en sortant ! sourit Pierre Ferret. Ce jeune expert maritime n’a eu de cesse, au cours de sa carrière professionnelle, d’approfondir ses compétences en décrochant de multiples diplômes. “À 18 ans, après le lycée, j’ai débuté dans la réparation et la maintenance navale de grande plaisance, en décrochant par la suite mon brevet professionnel en accéléré, par le biais de la formation continue, car je travaillais déjà. Ensuite, je me suis orienté vers la navigation, évoluant de bosco à capitaine, en grande plaisance, sur des yachts et des navires de servitude reliant des platesformes pétrolières offshore en Afrique, tout en passant mon brevet de la marine marchande.” Puis, à 24 ans, Pierre Ferret entre dans un cabinet d’expertise comme collaborateur : “Je désirais compléter mes connaissances pour pouvoir évoluer dans l’expertise ; l’expert que je secondais m’a conseillé la formation de l’ITIP.” Pas question pour le jeune homme de quitter son poste. Il trouve un études dans la même filière et approfondit ses connaissances à l’université ou à la chambre de commerce par exemple”. Premiers emplois à la sortie de l’école Pendant les périodes de stages, pas question de laisser les étudiants isolés : “Nous contactons très régulièrement les entreprises qui les accueillent, et nous allons les voir sur le terrain. Nous pouvons ainsi suivre leur adaptation, les envoyer de nouveau en stage France, m’a recruté à l’issue de mon stage.” Depuis près de deux ans, le jeune expert maritime représente les intérêts des armateurs, gérant les dossiers de la simple réclamation jusqu’à leur phase contentieuse : “J’interviens pour des expertises CV EXPRESS contradictoires amiables à l’ocÂge : 27 ans casion d’avaries ; et également Salaire : fixe + variable, de manière préventive pour des montants non communiqués missions de conseil ou, par Diplômes : - brevet professionnel de exemple, d’expertises en prémaintenance navale + 3 ans assurance. Je collabore d’expérience également en tant que conseiller - brevet professionnel de marine marchande + 3 ans technique de parties à l’occasion d’expérience d’expertises judiciaires.” - diplôme de l’ITIP, S’arrêter là ? Pas question ! collaborateur puis expert maritime, 2 ans d’expérience Pierre Ferret entend poursuivre - membre du Collège européen de nouvelles études : “Ma des experts maritimes et formation à l’ITIP m’a permis de fluviaux découvrir de nouveaux aspects professionnels, notamment accord avec son employeur pour travailler à mi-temps : “J’al- dans le domaine des transports et de la logistique du secteur lais en cours la journée, je maritime. Les cours, encadrés travaillais le week-end sur des par des professionnels, nous expertises et je m’occupais des ont très vite permis d’être questions administratives le opérationnels. Aujourd’hui, je soir.” Mais à la fin de la souhaite suivre des cours du première année d’étude, le soir de droit maritime, afin cabinet d’expertise qui l’emd’améliorer mes connaissances ployait ferme ses portes : “Mon techniques et d’évoluer au sein professeur de droit maritime à de mon entreprise.” l’ITIP, juriste chez Budd, la maison mère de Wiggins V.G. lorsqu’une entreprise nous contacte, et également suivre leur embauche en fin de stage.” En termes de rémunération, les jeunes professionnels peuvent tabler sur une fourchette allant du SMIC à 1 400 euros nets, un peu plus pour les adultes en reconversion,qui peuvent alors faire valoir leur expérience professionnelle. Face au manque de main-d’œuvre qualifiée,les entreprises sont réactives et les responsables de recrutement font très régulièrement appel aux diplômés de l’ITIP. Le réseau des anciens est très actif, et certains passent désormais de l’autre côté de la barrière en devenant euxmêmes intervenants. En termes de postes, les étudiants débutent généralement comme agents d’exploitation ou de transit,mais peuvent aussi évoluer vers des profils plus commerciaux, ou dans des services d’import-export par exemple.Avant d’évoluer vers des postes d’encadrement, et pourquoi pas,d’embaucher eux-mêmes des élèves issus de l’ITIP. Virginie Grolleau N°219 • JUILLET-AOÛT 2007 • LOGISTIQUES MAGAZINE 95