Lecteurs confirmés - Litterature de jeunesse

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Lecteurs confirmés - Litterature de jeunesse
CONFIRMÉS
Lecteurs
confirmés
133
CONFIRMÉS
L’Afrique trahie
Gerald Caplan ; trad.
de l’anglais
(Canada) par
Élodie Leplat
Arles : Actes Sud
junior, 2009. - 188 p. :
ill. + cartes, couv. ill. ;
18 x 11 cm. - (Essais). Bibliogr. Sites Internet. ISBN 978-2-7427-8514-8
(br.) : 10 
L’Afrique est un continent de plus d’un milliard
d’habitants, composé de cinquante-trois pays, de
centaines de langues différentes, de milliers de
croyances, d’une richesse culturelle extraordinaire,
de réserves fabuleuses de matières premières...
mais l’Afrique d’aujourd’hui est encore marquée
par l’histoire du colonialisme, du racisme des
occidentaux, de leur longue exploitation de sa maind’œuvre humaine et de ses ressources naturelles.
C’est également un continent ravagé par le sida,
le paludisme, les maladies respiratoires, la misère,
la famine, les guerres et la corruption à tous les
niveaux, les conflits et les dictatures dont les anciens
pays développés se sont rendus complices.
On ne peut sortir que révolté par la lecture de cet
essai clair, engagé et sans concession pour la très large
responsabilité des pays développés envers la situation
actuelle de l’Afrique subsaharienne. Pour son
auteur, Gerald Caplan, analyste politique et activiste
spécialisé dans le continent africain, c’est nous, les
Occidentaux, qui avons une dette envers ces pays, et
non l’inverse...
À côté de cette image réaliste et déprimante de
l’Afrique, ce livre fait naître l’espoir d’une autre
Afrique : une Afrique à construire et à rêver par
les Africains eux-mêmes, loin de toute forme de
colonialisme déguisé. Une Afrique qui se tourne
petit à petit vers son passé, son histoire, retrouve ses
racines, son identité, sa fierté. (M.L.)
L’Agence Pinkerton - Tome 1 : Le
châtiment des hommes-tonnerres
Michel
Honaker
134
Paris : Flammarion,
2011. - 241 p. : couv. ill. ;
23 x 15 cm. - (Grands
formats. Série « L’agence
Pinkerton » ; 1). - ISBN 9782-08-123330-0 (br.) : 13 
Au lendemain de la guerre de Sécession, l’agence
Pinkerton commence à faire parler d’elle. Ancêtre
du FBI, elle a des ramifications partout et ressemble,
à ce moment-là, plus à une secte mystérieuse.
D’étranges événements se déroulent dans le
Transcontinental, ce train qui relie la côte Ouest à la
côte Est des États-Unis. L’agence va engager quatre
têtes brûlées pour résoudre cette énigme. Mais
qui manipule qui ? Ces quatre débutants vont vite
découvrir que travailler pour l’agence n’est pas de
tout repos et que ce métier promet de belles surprises
et des rencontres étonnantes. Michel Honaker nous
fait revivre avec talent une époque révolue que nous
semblons tous connaître par les nombreux westerns
que nous avons pu voir au cinéma ou à la télévision.
Mais son univers penche un peu vers le fantastique,
ce qui permet de dépoussiérer un peu les vieux
mythes. Très bien. À partir de 13 ans. (R.S.) in
Libbylit 98, p. 28
Autres titres :
Le Rituel de l’Ogre rouge, tome 2.
Le Complot de la dernière aube, tome 3.
Watt Key
trad. de l’anglais (E.-U.) par
Maïca Sanconie. - Montrouge
(Hauts-de-Seine) : Bayard
Jeunesse, 2010. - 454 p. : couv. ill. ;
20 x 14 cm. - (Millézime). - ISBN
978-2-7470-2741-0 (br.) : 11,90 
Moon, 10 ans, vit depuis sa naissance dans les
bois avec son père. Il sait chasser les animaux,
préparer les fourrures, faire du feu, se repérer
grâce aux mousses et aux étoiles, bref, il sait
survivre dans un environnement hostile. Mais,
lorsque son père meurt, Moon se retrouve
face au monde. Emmené dans un orphelinat,
dont il va s’échapper avec deux autres enfants,
il va devoir apprendre à vivre en société. Petit
à petit, son apprentissage se fait à la dure. Il
va rencontrer un policier très brutal qui n’a
qu’une idée le remettre à l’orphelinat, mais il va
heureusement aussi rencontrer des personnes
qui l’écoutent, le comprennent et vont vraiment
l’aider à trouver sa place parmi les hommes. Un
très beau roman sur l’apprentissage de la vie en
société, mais également sur les beautés et les
ressources de la nature. L’auteur nous apprend
énormément de trucs pour survivre dans les bois.
Un superbe texte très fort et très poétique. À
partir de 12 ans. (R.S.) in Libbylit 97, p. 25
CONFIRMÉS
Alabama Moon
Antonio ou la résistance :
de l’Espagne à la région toulousaine
Valentine
Goby ;
ill. Ronan
Badel
Paris : Autrement,
2011. - 79 p. : ill.,
couv. ill. ; 27 x 20 cm. (Autrement jeunesse.
Français d’ailleurs). ISBN 978-2-7467-15462 (cart.) : 14,50 
L’histoire vue à travers l’histoire singulière d’un
enfant fuyant l’Espagne franquiste et immigrant en
France dans les années 1930. Fils d’artistes célèbres
dans leur pays avant la montée du fascisme en
Espagne, luttant pour la démocratie, Antonio, notre
jeune héros, se rallie très vite à la devise familiale :
« Jamais sous Franco. » Ne jamais céder à la
dictature, et ce, malgré la peur, la faim, les privations
de toutes sortes, l’humiliation, l’exil... Un album
superbe par l’émotion qu’il suscite, l’indignation
aussi et l’envie de crier haut et fort, en refermant
ces quelques pages « Jamais plus ! » Ronan Badel,
illustrateur de talent, se met au service du texte et
nous offre tantôt des croquis crayonnés ou simples
détails, tantôt de superbes illustrations en pleine
page aux couleurs chaudes de l’Espagne.
En racontant les destins singuliers des immigrants,
la collection « Français d’ailleurs » crée « un
dialogue interculturel, loin de la simplification, de la
schématisation et des clichés ».
Chaque histoire est complétée par un dossier
apportant des repères historiques et culturels et des
photographies d’époque. (M.L.)
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CONFIRMÉS
Appelez-moi Ismaël
Michaël
Gérard
Bauer
trad. de l’anglais par Antoine
Pinchot. - Bruxelles :
Casterman, 2011. - 265 p. :
couv. ill. ; 23 x 15 cm. - ISBN
978-2-203-03755-7 (br.) : 13 
Ismaël Leseur est persuadé d’être victime d’une
malédiction liée à son prénom. Il faut dire que ce
dernier lui a été attribué lors d’une blague entre
ses parents. Barry Bagsley, la terreur de l’école,
ne se prive d’ailleurs pas de l’affubler des pires
quolibets. Pour Ismaël, l’école se résume à essayer
d’éviter tant bien que mal son bourreau et sa
suite. Le début de cette seconde année de collège
est marqué par l’arrivée d’une nouvelle prof
d’anglais, la charmante Miss Tarango, qui n’a pas
son pareil pour remettre les élèves perturbateurs
à leur place et celle de James Scobie, un élève
atypique bourré de tics, au look démodé, mais
qui, en revanche, a la particularité de n’avoir peur
de rien.
Un roman savoureux qui met en scène des
personnages attachants en proie aux inévitables
difficultés de la vie. C’est traité avec beaucoup
d’humour et de dérision, c’est irrésistible ! (C.C.)
Au pays de la mémoire blanche
Carl Norac* ;
ill. Stéphane
Poulin
136
Paris : Sarbacane,
2011. - 128 p. : ill.,
couv. ill. ; 31 x 25 cm. ISBN 978-2-84865468-3 (br.) : 25,50 
Comme la plupart des grandes œuvres, on aura du
mal à classer celle-ci. Par son nombre de pages tout
d’abord, assez atypique pour un album, le fait ensuite
que le texte n’y soit pas systématiquement relié à une
image, tout comme il peut se présenter, par moments,
une suite assez longue d’images muettes et découpées
en cases à la façon d’une bande dessinée… Les cent
cinquante illustrations lumineuses à l’huile et à la
mine de plomb qui composent l’ensemble ont été
réalisées sur toile et – si j’ai bien compris – avant que
le texte ne soit écrit. C’est d’ailleurs sans doute ce
qui crée cette ambiance si cinématographique : c’est
vraiment l’image qui fait avancer le récit. Le texte,
d’une écriture ciselée, un brin mystérieuse, est là
pour nous livrer uniquement ce qui ne se voit pas : le
monde intérieur du personnage, ses pensées, ses interrogations. Et il n’en manque pas ! Son visage, couvert
de bandelettes, lui est inconnu et sa mémoire s’en
est allée à la suite de l’explosion d’un bus piégé. Qui
est-il donc dans ce monde de chiens où les chats sont
traités en criminels et où les murs semblent bouger
la nuit ? Son père, en rêve, lui apportera une ébauche
de réponse : « Je n’ai à t’offrir que ce souvenir-là.
Emporte-le ou bien oublie encore. » Vous l’aurez
compris, on se trouve dans un contexte mi-politique,
mi-onirique où le message semble profond tout en ne
se laissant pas dévoiler d’emblée, un peu à la manière
d’un conte, d’une fable, voire d’une parabole. Car il
y a aussi quelque chose de mystique qui traverse tout
cela. Une œuvre de grande maturité par deux artistes
au sommet de leur art : l’un Belge, l’autre Québécois.
À partir de 12 ans. Mention spéciale Prix Libbylit
2012, catégorie roman (L.F.) in Libbylit 102, p. 58
Fabrice
Colin
Paris : Albin Michel
jeunesse, 2011. - 293 p. :
couv. ill. ; 22 x 15 cm. (Wiz). - ISBN 978-2-22619356-8 (br.) : 13,50 
Anna est une adolescente orpheline qui vit dans
un hôtel particulier étrange en compagnie d’un
maître d’hôtel attentionné et mystérieux. Elle a peu
de souvenirs de son passé et de ses parents, mais
elle sait toutefois que son père était un architecte
de génie, qui a transformé New York en une ville
futuriste de métal, de verre et de technologie.
Un banal accident provoque la rencontre entre
Anna et Wynter, le richissime héritier de la dynastie
Seth-Smith. Une idylle se noue entre les deux
jeunes gens, mais plus leur relation s’intensifie, plus
Anna est mal à l’aise et perçoit confusément des
messages qui lui sont adressés par « le Masque »,
mais qu’elle ne peut décoder.
La lutte sera terrible entre Wynter, incarnation
d’une société blanche et glacée, et le Masque,
noir et mystérieux. Anna, l’enjeu de leur lutte,
ne maîtrise apparemment en rien son avenir.
Quoique…
Un roman par lequel on se laisse emporter, qui crée
un monde mystérieux et étonnant, dans lequel on
flotte jusqu’à la grande surprise finale… (A.L.)
CONFIRMÉS
Bal de givre à New York
La Ballade de Sean Hopper
Martine
Pouchain
Paris : Sarbacane,
2010. - 233 p. : couv.
ill. ; 22 x 14 cm. (Exprim’). - ISBN 9782-84865-382-2 (br.) :
15,50 
Bud vit avec sa grand-mère. Il n’aime pas l’école
et s’en passe dès qu’il le peut, préférant de loin
partager son temps avec son corbeau, son hérisson...
et grimper aux arbres pour observer la vie de son
voisin : Sean Hopper. Sean n’aime pas les enfants.
Sean, c’est le tueur en chef de l’abattoir de
Springfield. Tout le monde le craint. Il est bourru,
antipathique et ne se gêne pas pour faire sentir qu’il
ne faut pas le chercher.
Mais quand Bonnie, sa compagne, décide de le
quitter, Sean boit jusqu’à plus soif et survit à un
accident de voiture, qui bouleversera sa vie et sa
vision du monde l’environnant. Bud nous raconte
cette métamorphose, ponctuée par les pensées de
Sean.
Sans doute, Bud est-il un jeune adulte lorsqu’il nous
relate ce récit. Martine Pouchain prête en effet sa
remarquable plume à son héros, dont les tournures
de phrase et le vocabulaire semblent plus être le fruit
d’un jeune adulte ou d’un grand adolescent.
Les sentiments humains sont ici omniprésents
et dépeints avec une subtilité et une sensibilité
déconcertantes. La douceur succède progressivement
à la brutalité et laisse entrevoir un espoir d’une
vie meilleure, parce qu’enfin, acceptée par ses
protagonistes. Martine Pouchain signe ici un
merveilleux roman que les adultes prendront autant
de plaisir à lire que les adolescents. Dès 14 ans.
(N.W.) in Libbylit 96, p. 48
137
CONFIRMÉS
Bjorn aux armées I : Le jarlal
Thomas
Lavachery*
Paris : l’école des loisirs,
2010. - 334 p. : couv. ill. ;
19 x 13 cm. - (Médium). ISBN 978-2-211-20210-7
(br.) : 11,50 
Brise glace
Jean-Philippe
Blondel
Arles : Actes Sud junior,
2011. - 106 p. : couv. ill. ;
22 x 14 cm. - ISBN 978-2330-00025-7 (br.) : 10 
138
Après un mémorable volume introductif intitulé tout
simplement « Bjorn le Morphir », Thomas Lavachery
avait entraîné ses lecteurs dans un voyage vers le
royaume des morts, le temps d’une « trilogie en quatre
volumes » ! Soyez rassuré : si Bjorn est encore un
inconnu pour vous, un résumé des chapitres précédents
est placé à votre intention dans les premières pages de
ce premier épisode d’un nouveau cycle. En route donc
pour de nouvelles aventures ! Cela commence fort :
le roi Harald est grièvement blessé de onze coups de
couteau portés par une sorte de géant au masque de
démon. L’agresseur a réussi à s’enfuir. Le prince Sven
– qui a été sauvé des enfers – est loin d’être capable de
prendre la relève de son vieux père. Avant de mourir,
c’est le jeune Bjorn que Harald désigne à la tête du
pays. Un honneur lourd à porter, car les royaumes
voisins ont des visées sur le paisible Fizzland et ne
tardent pas à l’envahir… Le premier cycle des aventures
de « Bjorn le Morphir » s’engageait dans le silence des
enfers en imaginant – étage après étage – des êtres
imaginaires rappelant Jérôme Bosch. Ce nouveau
cycle, même si fantasy et merveilleux y trouvent
encore leur place, résonne du bruit et de la fureur de
batailles dont les humains ont le secret. (Mais où donc
Thomas Lavachery a-t-il été mis au parfum des règles
de la stratégie militaire ?) Là, l’auteur se laissait aller
parfois à prendre son temps. Ici, le rythme est soutenu
et l’intrigue est menée tambour battant. Là, certains
personnages restaient flous, parfois même abandonnés
en chemin. Ici, la personnalité de chacun d’eux est
cernée au plus près. Bref, les aventures du plus célèbre
des morphirs ont pris, c’est sûr, un nouvel élan ! (M.R.)
À découvrir : Bjorn aux armées II : Les mille bannières
Dans son nouveau lycée, Aurélien reste dans son
coin, en solitaire, sans chercher à se faire de nouveaux
amis. Aurélien n’est pas timide : quand on lui parle,
il répond aimablement et rit même aux blagues.
Personne au lycée ne cherche à en savoir plus, si cet
isolement est dû à un manque de confiance ou cache
un lourd secret. Mais c’est sans compter sur Thibaud,
un des élèves les plus populaires de l’école, qui
cherche à se rapprocher de lui afin de briser la glace.
Petit à petit, Aurélien cède et se noue d’amitié
avec Thibaud. En sa compagnie, Aurélien finit par
participer à des soirées slam, se rendant compte
combien ce langage lui sert de soupape. Et quand
arrive son tour de slamer, Aurélien se décharge de son
lourd secret, de ce drame qui l’a vu se replier sur luimême pendant quatre ans.
Jean-Philippe Blondel nous livre un superbe roman et
rend hommage à la puissance des mots et à l’écriture
permettant de se libérer et de guérir des douleurs et de
l’enfermement qui isolent parfois les adolescents.
Un roman bouleversant. (J.-L.C.)
Magali
Wiéner
Toulouse : Milan,
2010. - 224 p. : couv. ill. ;
20 x 13 cm. - (Macadam).ISBN 978-2-7459-4254-8
(br.) : 10,50 
C’est la fête de la musique et Rodrigues va
voir chanter Aurélie. La chaleur, l’alcool, la
musique… chauffent l’ambiance, les deux
adolescents s’isolent dans un parc et ont un
rapport sexuel.
Rodrigues est éveillé par la police qui l’emmène
au commissariat : Aurélie l’accuse de l’avoir
violée.
C’est un roman captivant qui nous relate
l’histoire de Rodrigues avec beaucoup de
précisions et de détails : le roman débute donc
le jour de la fête de la musique, on suit les
interrogatoires, l’incarcération et l’année en
prison ; il s’achève le jour de son jugement.
L’auteure nous livre les sentiments et les
émotions de Rodrigues qui se dit non coupable,
mais, à aucun moment, la vérité n’est donnée,
c’est le lecteur qui doit se forger sa propre
opinion.
C’est un roman dur, notamment dans la
description de l’incarcération de l’adolescent,
mais qui aborde avec beaucoup de pudeur le
thème de l’amour et de ses conséquences, parfois
tragiques. (V.S.)
CONFIRMÉS
Les Carcérales
Caulfield : sortie interdite
Harald
Rosenlow
Eeg
trad. du norvégien
par Jean-Baptiste
Coursaud. - Paris :
Thierry Magnier,
2009. - 300 p. : couv.
ill. ; 22 x 14 cm. - ISBN
978-2-84420-771-5
(br.) : 17 
Difficile pour Klaus, ce déménagement vers Oslo
avec sa mère, responsable pédagogique dans un
nouveau collège. Il y sera élève. Les premiers
contacts manquent de chaleur. Les adolescents qu’il
rencontre ne lui témoignent aucune sympathie…
Le jeune Sturla lui paraît mystérieux et inquiétant.
Peu à peu, des événements dramatiques perturbent
le quotidien de la communauté. La mort de Sturla
sous les rails du métro… Soupçons, rumeurs ; les
jeunes s’observent, se méfient. Klaus se trouve mêlé à
des actes troublants. Seraient-ils tous manipulés ? Le
nom de Caulfield est prononcé. Qui est-il ? L’auteur
analyse le tréfonds de l’âme humaine. Chacun porte
en soi une part d’ombre, de secrets, de non-dits.
Le malaise qu’engendre le texte nous met face à des
choix de vie et demande une maturité réelle ; les faits
relatés déstabilisent, car l’attitude et les agissements
des protagonistes sont loin d’être exemplaires.
L’univers clos intensifie la densité de l’atmosphère et
les adolescents sans repères qui y évoluent reflètent
souvent une image de défaite et de pessimisme.
Klaus est le narrateur témoin ; s’il est acteur, c’est
malgré lui, poussé par son intérêt envers les autres. Il
ne perçoit pas, au début, les dangers que cela recèle.
L’idée de la mort et de la destruction imprègne ces
pages et perturbe. À chaque lecteur d’en découvrir la
portée. À partir de 15 ans. (A.D.)
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CONFIRMÉS
Ce qu’ils n’ont pas pu nous prendre
Ruta
Sepetys
traduit de l’anglais
(américain) par Bee
Formentelli. - Paris :
Gallimard, 2011. - 423 p. :
couv. ill. ; 20 x 14 cm. (Scripto). - Titre original :
Between shades of gray. ISBN 978-2-07-063567-2
(br.) : 14 
Premier roman de cet auteur, inspiré par son père
qui s’est enfui de Lituanie alors qu’il était jeune
garçon.
Ruta Sepetys a effectué plusieurs séjours en Lituanie
pour recueillir le témoignage de familles de rescapés
du goulag.
En juin 1941, Léna, sa mère et son frère sont
arrachés de leur maison par les gardes soviétiques
et sont conduits sans ménagement jusqu’à la gare,
grossissant une foule déjà compacte de gens de tous
horizons : bibliothécaire, professeur de collège,
propriétaire d’hôtel…
Embarqués à bord de wagons à bestiaux, entassés les
uns sur les autres, commence alors un long voyage à
travers toute la Russie jusqu’en Sibérie, aux limites
du cercle polaire.
Ces déportés connaîtront des conditions de vie
inhumaines : la maltraitance, la faim, le froid polaire,
la mort, la terreur… Heureusement, l’entraide,
l’amour, l’humour (parfois) et surtout la volonté de
s’en sortir vivants permettront à certains, comme
Léna et son frère, de retrouver leur pays.
Un superbe roman qui a le mérite de mettre
en lumière un pan de l’histoire de Russie et de
l’expansion stalinienne sur les pays baltes et les
ravages que connaissait alors l’Europe dans la
tourmente de la Seconde Guerre mondiale. Fait
partie de la sélection du prix Farniente 2013,
catégorie basket verte. (J.-L.C.)
Ce que j’ai vu et pourquoi j’ai menti
Été 1947 : Evie vit à New York avec sa mère et Joe,
son beau-père. Joe revient de la guerre en Europe
et, à la suite d’un coup de téléphone, décide tout à
coup de partir en vacances en Floride. Ils trouvent
un petit hôtel minable à Palm Beach et là se lient
d’amitié avec les Gravson. Ils font également la
connaissance de Peter Coleridge, ancien compagnon
d’armes de Joe. Evie, 15 ans, tombe éperdument
amoureuse du séduisant Peter. Sous le soleil cuisant
de la Floride, un drame se prépare. Au fil du récit
raconté à travers la voix d’Evie, la tension monte
et les masques tombent. Roman noir sur fond
d’antisémitisme, atmosphère digne des meilleurs
films noirs américains à l’ambiance lourde, pesante et
oppressante. À partir de 13 ans (V.G.)
Judy Blundell
140
trad. de l’anglais (E.-U.)
par Cécile Dutheil de La
Rochère. - Paris : Gallimard
jeunesse, 2011. - (Pôle
fiction ; 15). - ISBN 978-207-062996-1 (br.) : 6,60 
Dans une contrée glacée et rude, deux frères,
Aleks et Brisco grandissent en complicité et
proximité. Où va l’un, l’autre le suit. Ce que
fait l’un, l’autre le sait. Ils se croient jumeaux.
Les autres aussi. Tous, sauf leurs parents et
une poignée de gens. Un jour, l’un des deux
disparaît. Et l’autre reste seul. Petit à petit, les
langues se délient. Et le voile se lève sur le secret
qui hypothèque la vie de bien des innocents.
Jean-Claude Mourlevat nous a déjà souvent
étonnés. Cette fois, il atteint des sommets avec
cette fresque nordique, puissante, majestueuse
et quasi légendaire. L’univers, les personnages,
l’écriture. Tout est ciselé. Parfait. Étonnant. Un
monde inimitable et inclassable, comme il en a
le secret. Un grand roman. À lire. Et à partager.
13 ans et plus. (D.D.)
JeanClaude
Mourlevat
CONFIRMÉS
Le Chagrin du roi mort
Paris : Gallimard
jeunesse, 2011. - 448 p. :
couv. ill. ; 18 x 11 cm. (Pôle fiction ; 28). - ISBN
978-2-07-063542-9 (br.) :
6,60 
Comment ! Vous saviez pas ?
Patrick Couratin a l’habitude de nous offrir des
livres insolites et décalés. Une fois de plus, il
réussit son coup en faisant appel au chanteur
Gilbert Laffaille. Se basant sur la chanson « Le
gros chat du marché », l’album nous livre son
adaptation en images. Un album au grand
format où la rumeur règne en maître dans la rue.
L’illustrateur nous propose un montage original
de photos où l’humoriste Bernard Azimut
apporte sa touche en jouant tous les personnages
de la rue, ce qui en fait un album étonnant.
(L.B.) in Libbylit 98, p. 39
texte de
Gilbert
Laffaille ;
images de
Jean-Luc
Allart
Paris : Les Grandes
personnes ; coédition
Patrick Couratin,
2010. - 22 p. : ill., couv.
ill. ; 39 x 23 cm. - ISBN
978-2-36193-024-0
(cart.) : 15 
141
CONFIRMÉS
Comment (bien) rater ses vacances
Maxime pensait passer des vacances cool
chez sa grand-mère, se lever tard, manger des
bons petits plats, passer la journée devant
l’ordinateur… mais l’improbable va arriver et
l’entraîner dans des aventures rocambolesques.
En deux mois de vacances, il va être obligé de
se secouer et de devenir un adulte. Et il va faire
face, prendre les choses en main et se débrouiller
intelligemment.
Un livre qui laisse un grand sourire sur le visage,
délirant à souhait, fous rires assurés… Sélection
prix Farniente 2012, catégorie une basket. À
partir de 13 ans. (N.T.)
Anne Percin
Rodez : Rouergue,
2010. - 185 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (DoAdo). ISBN 978-2-8126-0191-0
(br.) : 11,5 
Comment bien gérer sa love story
Anne Percin
142
Rodez : Rouergue,
2011. - 256 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (DoAdo). ISBN 978-2-8126-0300-6
(br.) : 13,70 
Après « Comment bien rater ses vacances », Anne
Percin nous présente la suite, bourrée d’humour,
des aventures de Maxime, que l’on retrouve alors
qu’il entre en terminale, qu’il a retrouvé la vieille
Fender de son père et est l’heureux propriétaire
d’un smartphone et, surtout, qu’il a une copine.
Tout pourrait aller pour le mieux dans le meilleur
des mondes, mais… l’amour, ça ne ressemble pas
toujours à ce qu’on raconte dans les livres, surtout
avec une copine aspirante psychologue qui analyse
tout ce qui l’entoure ! Maxime va avoir fort à faire
pour gérer sa « nouvelle » vie, d’autant qu’il va
avoir 18 ans, un anniversaire « very important »,
qui ne se rate pas… quoique ?
Il n’est pas nécessaire d’avoir lu le premier tome
des aventures de Max pour se plonger dans la
suite de celles-ci. La fin ouverte laisse, quant à
elle, présager une suite...
Le deuxième tome est construit sur le même
modèle que le premier : des phrases décalées, des
interventions en bas de page où l’auteur interpelle
ses lecteurs, un phrasé rythmé, en phase avec
l’univers des ados, un roman qui se lit sans faim.
À partir de 14 ans. (C.H.)
Sudhir
Venkatesh
trad. de l’américain par
Diana Gamboa. - Paris :
l’école des loisirs,
2011. - 320 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (Médium documents). ISBN 978-2-211-20375-3 (br.) : 14,80 
Sudhir Venkatesh enseigne à New York, à
l’université Columbia. À la fin des années 1980,
lorsqu’il terminait son cursus de sociologie, il fut
chargé d’une enquête sur la vie des jeunes Noirs
dans les cités HLM de Lake Park à Chicago. Un
travail « sur le terrain », qui lui prit plusieurs
années. Ce livre a été rédigé à partir de ses
souvenirs et surtout à partir des notes rédigées
jour après jour. Il s’était muni au départ d’une
grille de questions fort académiques, du genre :
« Comment ressentez-vous le fait d’être Noir et
pauvre ? » On lui fit comprendre de façon musclée
qu’il n’apprendrait « que dalle avec ce truc ». Il
se rendit très vite compte que les cités étaient
sous l’emprise de gangs rivaux. Que ces gangs
dominaient non seulement le trafic de la drogue,
mais régentaient, jusque dans ses moindres détails,
la vie quotidienne des habitants. Sa bonne foi fut
testée. Un des chefs de gang – désigné sous les
initiales de J. T. – le prit sous son aile, espérant
en faire son biographe ! Dans la peau d’un chef
de gang est un livre passionnant. En prenant
appui sur cet exemple de reportage, la collection
« Médium documents » pourrait enfin trouver sa
place dans l’offre éditoriale. (M.R.)
CONFIRMÉS
Dans la peau d’un chef de gang
Le Dernier orang-outan
Valérie
Dayre
Paris : Thierry Magnier,
2011. - 47 p. : couv. ill. ;
15 x 11 cm. - (Petite
Poche). - ISBN 978-284420-882-8 (br.) : 5 
Voici donc l’étonnante histoire de Gaëtan, petit
garçon très choyé par ses parents, qui, un matin,
déclara qu’il était « le dernier orang-outan ».
Orang-outan, il le devint en effet, au grand
désespoir de ses proches et à la profonde surprise
des médecins. Les parents furent questionnés. Les
spécialistes s’interrogèrent. Les médias en firent
leurs choux gras. Mais peu de temps après, une
étrange épidémie décima les orangs-outans de par
le monde… L’orang-outan, on le sait, est le grand
singe le plus proche de l’espèce humaine. Il ne vit
en liberté que dans les grandes îles de Bornéo et de
Sumatra où – braconnage et déforestation obligent
– on n’en compterait plus que quelques milliers.
C’est donc en quelque sorte un symbole des
ravages du mercantilisme que Valérie Dayre place
au centre de son texte. Dans une langue superbe
qui adopte les accents et le rythme du conte,
le récit n’assène aucun message. Déconcertant
certes, il invite à la réflexion. C’est peu dire que
ses quarante petites pages construisent un roman
important. Incontournable même, pour utiliser un
terme galvaudé. Soit dit en passant, la collection
« Petite Poche » contient ainsi un certain nombre
de « pépites » qui peuvent intéresser des lecteurs
de tous âges. Ce serait dommage de la négliger
pour de mauvaises raisons : son format, ses grands
caractères ou son petit nombre de pages ! (M.R.)
143
CONFIRMÉS
Des étoiles au plafond
Avec une mère qui a un cancer du sein, la vie
de Jenna change, elle doit assurer le quotidien,
faire le ménage, les repas… Longtemps, la
jeune fille a cru que sa mère guérirait, mais,
depuis quelque temps, tout s’accélère, et Jenna,
13 ans, n’en peut plus de cette mère malade qui
l’empêche d’avoir une adolescence normale...
Surtout quand elle croise sa voisine, la jolie
et populaire Pénélope, dans les escaliers...
Heureusement, il y a son amie Susanna qui la
soutient.
Roman bien écrit qui approche ce sujet
difficile de manière pudique, sans être trop
psychologisant, mais suffisamment pour
comprendre les personnages et les apprécier. À
partir de 14 ans. (N.T.)
Johanna
Tydell
trad. du suédois par
Agneta Segol. - Paris :
Thierry Magnier,
2010. - 326 p. : couv. ill. ;
22 x 14 cm. - (Grands
Romans). - ISBN 9782-84420-857-6 (br.) :
17,50 
Désobéis !
Dans ces neuf nouvelles, l’auteur propose aux
adolescents de désobéir aux ordres et conseils.
Sur un ton léger, drôle et ironique,
Christophe Léon fait réfléchir le lecteur
sur des sujets sensibles. Dans un style
simple, il aborde les problèmes de précarité
du logement, le gaspillage d’énergie, la
vivisection, l’intolérance à l’égard des
personnes handicapées… bref, il nous incite à
nous indigner.
Un livre de désobéissance à mettre entre
toutes les mains ! (J.-L.C.)
Christophe
Léon
144
Paris : Thierry Magnier,
2011. - 181 p. : couv. ill. ;
16 x 14 cm. - (Nouvelles). ISBN 978-236474-019-8
(br.) : 9,90 
La population d’un Chicago futur est divisée en
cinq factions – Altruistes, Audacieux, Érudits,
Fraternels et Sincères – « dont chacune s’est
donné pour mission d’éradiquer le travers qu’elle
considère comme responsable des désordres
de ce monde » (égoïsme, lâcheté, ignorance,
agressivité, duplicité). Les enfants sont élevés dans
la faction de leurs parents, jusqu’à leurs 16 ans. Ils
choisissent alors la faction dans laquelle ils désirent
faire leur vie. Nous accompagnons Béatrice dans
ce choix et dans les semaines de formation qui
suivent… dans ce système sans faille ?
Une histoire prévisible, mais à la trame originale.
Annoncé comme une trilogie. Fait partie de la
sélection du prix Et-lisez-moi 2013. (C.D.)
Veronica
Roth
CONFIRMÉS
Divergent
trad. de l’américain par Anne Delcourt. Paris : Nathan Jeunesse, 2011. - 435 p. ;
couv. ill. ; 21 x 14 cm. - (Blast). - ISBN
978-2-09-253230-0 (br.) : 16,50 
La Douane volante
François
Place
Paris : Gallimard jeunesse, 2010. 333 p. : couv. ill. ; 23 x 16 cm. (Hors série littérature). - ISBN
978-2-07-062815-5 (br.) : 13,50 
Gwen le Tousseux est au bord de la mort. Une
charrette noire s’arrête devant la maison, menée
par un cheval noir et un homme en noir qui vient
chercher l’orphelin. Quand Gwen se réveille, il
est dans un autre monde. Il est dans une sorte de
XVIIe siècle au pays des Douze Provinces, dirigé
par la Douane volante. Gwen est pris en charge par
Jorn, un douanier à l’ambition sans limites. Il sent
des potentialités en Gwen, qui est un peu rebouteux.
En essayant de regagner sa Bretagne natale, Gwen
va vivre des aventures étranges, picaresques, presque
surnaturelles, mais, toujours, il trouvera Jorn sur sa
route. Pour son bien ou son malheur ? Personne,
surtout pas Gwen, ne saurait le dire.
Nous connaissions François Place, dessinateur de
talent, nous connaissions François Place, raconteur
d’histoires fabuleuses, nous découvrons ici le François
Place romancier. Le talent est toujours là, les histoires
fabuleuses aussi, le plus, c’est la dimension du roman,
qui permet d’installer des ambiances, des personnages.
Laissez-vous emporter par l’imagination de François
Place qui nous entraîne dans une histoire nimbée de
légendes bretonnes. Le voyage vaut la peine d’être
vécu. À partir de 12 ans. (R.S.)
L’auteur a été récompensé par le prix
Bologna Ragazzi 2012 (catégorie fiction)
pour « Le Secret d’Orbae », un coffret
composé d’un portfolio cartonné contenant
des illustrations originales imprimées en
grand format et de deux romans inédits
où se déroulent les aventures des héros,
Cornélius et Ziyara, dans le pays
légendaire d’Orbae.
145
CONFIRMÉS
Le Dragon de glace
Mikael
Engström
Mik a 12 ans et vit dans la banlieue de
Stockholm avec son frère Tony et leur père.
La vie y est difficile et leur père sombre
dans l’alcool. Pourtant, Mik tient à cette
vie et cache sa situation à tout le monde, à
ses copains et surtout aux profs, de peur de
perdre le peu qu’il a. Alertée de la situation,
la protection de l’enfance l’envoie vivre chez
sa tante Lena dans un village perdu dans le
nord. Là-bas, il va faire des rencontres et peu
à peu se reconstruire, trouver sa place dans
la société. Un jour, pourtant, tout bascule
à nouveau : il est envoyé dans une famille
d’accueil où il va vivre un véritable enfer.
Mik, par son courage et sa détermination,
arrivera à dompter ce dragon qui lui tord
le ventre et à être maître de son destin.
Dénonçant une réalité sociale, ce récit se
veut également être un roman sur l’espoir et
le courage, sur l’amitié, sur la stupidité des
hommes aussi. (V.G.) Prix Libbylit 2011,
catégorie Roman
trad. du suédois par Anna
Marek. - Genève : La Joie
de lire, 2010. - 346 p. :
couv. ill. ; 22 x 15 cm. (Encrage). - ISBN 978-288908-047-2 (br.) : 17 
Dream land : la maison de Safi
Lily Hyde
146
trad. de l’anglais par
Valérie Le Plouhinec. Paris : Naïve/Amnesty
International, 2010. - 301 p. :
couv. ill. ; 20 x 15 cm. (Naïveland). - ISBN 978-235021-233-3 (br.) : 17,30 
1945, sur l’ordre de Staline, les Tatars de
Crimée sont déportés et forcés à l’exil. Avec
la perestroïka, le retour au pays, objectif
poursuivi sur des générations, semble
possible.
Safi, 12 ans, née en Ouzbékistan, quitte ce
pays où elle a grandi pour s’installer, avec ses
parents et son grand-père, en Crimée, terre de
ses ancêtres. Le pays rêvé, le pays de rêve de
son grand-père ne ressemble pourtant en rien
à celui des récits nostalgiques évoqués tout au
long de l’exil et ayant alimenté le militantisme
de retour de ses parents.
Les Russes sont installés là depuis cinquante
ans et ne comptent pas céder la place, ils se
montrent hostiles et refusent d’attribuer des
permis de bâtir. Avec justesse, l’auteur relaye
les interrogations de Safi sur la légitimité du
retour, sur le déracinement, sur les difficultés
de concilier des intérêts divergents : peut-on
vivre et construire sur la nostalgie et les rêves
des autres… ? (M.D.)
Sonya
Hartnett
trad. de l’anglais
(Australie) par Fanny Ladd
et Patricia Duez. - Paris :
Les Grandes personnes,
2010. - 160 p. : couv. ill. ;
23 x 13 cm. - (Littérature). Titre original : The Ghost’s
Child. - ISBN 978-2-36193014-1 (br.) : 13 
Lorsqu’en 2008, l’Australienne Sonya Harnett reçut
le prix Astrid Lindgren, c’est grâce au Serpent à
plumes que nous avons pu la lire en langue française avec « Finnigan et moi » d’abord, « Une enfance
australienne » ensuite. Voici qu’on peut enfin la
découvrir dans l’édition jeunesse. Dès les premiers
mots, on est sous le charme : « Par une après-midi
humide et argentée, une vieille dame qui rentrait
chez elle après avoir promené son chien, découvrit un
garçon assis dans la bergerie fleurie de son salon ». Le
garçon – la vieille dame lui donna onze ou douze ans
– était étrange. Il annonça qu’il apportait de mauvaises nouvelles et commença à poser des questions.
De fil en aiguille, la vieille dame lui raconta sa vie.
À nous, lecteurs, ce récit nous est transmis par la
voix d’un narrateur extérieur. Et il est passionnant
de faire la connaissance de Maddy, une enfant
effacée et sauvage, hésitante et « aussi timide qu’une
petite souris ». De la suivre, plus tard, dans un long
voyage avec son père à la recherche « de la plus belle
chose du monde ». D’assister à sa rencontre sur la
plage avec un homme qui comprenait la langue des
oiseaux et qui venait « d’ici ou là »...
Ne dévoilons pas la suite. Ne révélons pas non plus
l’identité de l’étrange visiteur de l’après-midi. Précisons simplement que l’écriture de Sonya Hartnett
passe sans transition de la vie quotidienne au fantastique, comme si ces deux registres appartenaient
au même univers. Et que le résultat est captivant. À
partir de 14 ans. (M.R.)
CONFIRMÉS
L’Enfant du fantôme
Federico García Lorca :
non au franquisme
Focus sur La Collection « Ceux qui ont dit
non » - Chez Actes Sud Junior
Simone Veil - Mordechaï Anielewicz - Gandhi Louise Michel - Jean Jaurès
Bruno
Doucey
Arles : Actes Sud junior,
2010. - 95 p. : ill., couv. ill. ;
18 x 11 cm. - (Ceux qui ont
dit non). - ISBN 978-27427-9081-4 (br.) : 8 
Une collection de romans historiques qui racontent
la vie de femmes et d’hommes qui ont su dire non
à ce qui leur paraissait inacceptable. Simone Veil,
Mordechaï Anielewicz, Gandhi, Federico García
Lorca, Louise Michel, Jean Jaurès... autant de portraits de femmes et d’hommes courageux qui ont
résisté et combattu pour des idées justes. Une collection qui clame que « [t]out acte de résistance est
un non au désespoir. Dire non au désespoir, c’est
refuser l’inacceptable, se révolter contre l’inévitable,
affronter l’insurmontable, combattre l’invincible.
C’est croire en la vie envers et contre tout ». Une collection à mettre entre les mains de tous nos jeunes et
moins jeunes, afin d’éveiller leur esprit critique et de
les mettre sur la droite route des « indignés ». (M.L.)
147
CONFIRMÉS
La Forteresse des lapins
Linda
Zuckerman
Paris : Seuil jeunesse,
2011. - 346 p. : couv. ill. ;
22 x 15 cm. - ISBN 978-202-104804-9 (br.) : 16 
Harry est un renard et, comme tous ses congénères,
il vit un hiver rude et mortel qui affame les renards
qui ne possèdent pas les moyens de s’acheter de la
nourriture hors de prix.
Il ne refuse donc pas la grosse somme d’argent
offerte par son frère Isaac, un citoyen très influent
dans cette communauté, pour une mission de
confiance : surveiller la forteresse des lapins.
Au sein de celle-ci, la vie n’est pas plus facile : chaque
jour, des lapins disparaissent sans laisser de traces,
malgré une sécurité de plus en plus accrue.
Quentin, un jeune étudiant, et deux amis
s’organisent et mettent sur pied un plan afin de sortir
de la forteresse et d’élucider ce mystère.
Un roman original et captivant qui plonge les
lecteurs dans une fable animalière où les animaux
humanisés vivent des aventures palpitantes au sein
desquelles on y parle de politique, de meurtre,
de mystères, de courage, d’amitié, de relations
familiales…
Un très bon moment de lecture qui nous fait
découvrir en parallèle les destins surprenants des
deux renards. (V.S.)
Fuir les taliban
André
Boesberg
148
trad. du néerlandais par
Emmanuèle Sandron*. Paris : Thierry Magnier,
2011. - 269 p. : ill., couv. ill. ;
22 x 14 cm. - Titre original :
Ontsnapt aan de Taliban. ISBN 978-2-84420-921-4
(br.) : 17,30 
Ce roman s’inspire de l’histoire vraie de Sohail Wahedi,
fils d’un leader de la résistance au régime des talibans
en Afghanistan.
En première partie du livre, le récit raconte la vie quotidienne de Sohail et de son ami Obeib dans la ville d’Herat.
Formé comme tous les Afghans à se méfier de tout et de
tous, Sohail ne sait jamais jusqu’où croire ce que dit son
interlocuteur, que ce soit son ami, sa sœur, son père…
Obeib est un casse-cou, prenant des risques pour
photographier des scènes de violence commises par les
talibans afin que sa mère puisse faire passer les photos
en Occident pour dénoncer les exactions du régime. Ce
régime où la peur est là. Lorsque son père doit fuir et se
cacher, c’est lui, Sohail, qui devient l’homme de la maison.
Comment faire face au danger et, celui-ci étant proche,
c’est à son tour de fuir, accompagné de sa mère enceinte
et de sa sœur. Il leur faudra également du courage pour
abandonner le grand-père, qui se dit trop vieux pour faire
le voyage et qui se sait complice de la fuite de la famille.
Leur fuite les mène dans un périple long et périlleux
jusqu’aux Pays-Bas, après avoir traversé la Russie, la
Pologne et l’Allemagne. Son nouveau quotidien durant
ce trajet sera de se taire, se cacher et de faire confiance
aux passeurs.
Tout en étant un témoignage et un documentaire, ce
récit n’en reste pas moins passionnant. Et, pour Sohail
et sa famille, ce sera une nouvelle vie à commencer : une
nouvelle langue à apprendre, de nouveaux us et coutumes, perdant ainsi leur pays et leur identité. (J.-L.C.)
Alors qu’il est âgé de 9 ans, Bruno doit quitter sa
maison de Berlin et ses amis afin d’accompagner
son père sur les lieux de son nouveau travail.
Là, de la fenêtre de sa chambre, il découvre un
spectacle étrange : derrière des fils barbelés vivent
des hommes en pyjama rayé qui doivent obéir
aux soldats armés qui les surveillent... Bruno
va vouloir découvrir ce qui se passe derrière
ces fils… Un chef-d’œuvre d’intelligence et de
réalisme sur les camps de concentration. (N.T.)
CONFIRMÉS
Le Garçon en pyjama rayé :
une fable
John Boyne
trad. de l’anglais par
Catherine Gibert. - Paris :
Gallimard jeunesse,
2009. - 185 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (Hors série
littérature). - rééd. - ISBN
978-2-07-062397-6 (br.) :
9,50 
Le Garçon qui volait des avions
Élise
Fontenaille
Rodez : Rouergue,
2011. - 59 p. : couv. ill. ;
21 x 15 cm. - (DoAdo). ISBN 978-2-8126-02030 (br.) : 8 
« Le Garçon qui volait des avions » reprend la
véritable histoire de Colton Harris-Moore. À 8 ans,
Colton est accusé d’un vol qu’il n’a pas commis.
Pour se venger, il décide de voler réellement et déclare
la guerre à la police. Il commence à voler de petites
choses, des glaces, des pizzas, ensuite il passe aux
voitures, aux bateaux puis aux avions. Son signe est
reconnaissable : il laisse des empreintes de pas. Il est
vite surnommé « le bandit aux pieds nus ».
Pendant de longs mois, il échappe à la police, mais, le
11 juillet 2010, c’est la fin de la cavale. Cette histoire
a fait un bruit énorme dans la jeunesse américaine.
Colton comptabilise un grand nombre de fans sur sa
page Facebook et plus de quatre cent cinq mille pages
sur Google rien qu’en tapant son nom.
Élise Fontenaille s’est lancée dans l’écriture de cette
histoire grâce à la lecture d’un article publié dans un
journal américain. Elle propose un roman court.
Pour ne pas trahir ou déformer la vraie histoire,
l’auteur a choisi de faire varier les points de vue en
passant par ceux de Colton, mais aussi par ceux de
sa mère ou bien encore de la femme policière, d’une
voisine...
Un roman intéressant qui nous permet de mieux
découvrir la vie de ce fameux Colton Harris-Moore et
l’effet qu’il a eu sur la jeunesse américaine. (F.B.)
149
CONFIRMÉS
Gone : tome1
Michael
Grant
trad. de l’anglais (E.-U.) par Julie Lafon. Paris : Pocket Jeunesse, 2010. - 585
p. : ill., cartes ; couv. ill. ; 23 x 15 cm. (Grands formats). – (Série Gone ; 1). ISBN 978-2-266-18420-5 (br.) : 19 
Un beau jour, à une heure précise, sans que
rien ne le laisse présager, tous les adultes et les
plus de 15 ans se sont volatilisés. Les autres,
petits et plus grands, restent livrés à eux-mêmes,
en proie à la terreur. Dans ce qu’ils baptisent
vite « La Zone », c’est rapidement le règne de
la loi du plus fort. Ou du plus malin. Sam
rallie du monde derrière lui. Mais d’autres lui
tiennent tête. Quand, en plus, certains des
enfants commencent à développer des pouvoirs.
Et d’autres à se volatiliser à l’heure de leurs
15 ans, c’est carrément l’affolement qui se met à
régner…
Le récit commence à la mode de « Sa Majesté des
mouches ». Des jeunes qui doivent se débrouiller
et reproduisent une société avec leurs bons côtés
et surtout la face sombre de l’humain. Mais
Gone va plus loin encore. Le compte à rebours
qui émaille chaque début de chapitre et les
pouvoirs qui se développent le font entrer dans
une autre dimension. Et la fin plus qu’ouverte
laisse présager une suite. On ne s’en plaindra pas.
14 ans et plus. (D.D.)
Guerre : et si ça nous arrivait ?
Janne Teller
150
trad. du danois par
Laurence W.O. Larsen ; ill.
Jean-François Martin. Paris : Éd. Les Grandes
personnes, 2012. - 60 p. :
ill., couv. ill. ; 14 x 10 cm. ISBN 978-2-36193-138-4
(br.) : 7,90 
Pour lutter contre le racisme et le rejet des étrangers,
l’auteure, Danoise elle-même, issue d’une famille
d’immigrés, a écrit ce roman à la traduction variable,
le pays victime de la guerre étant celui de l’édition
traduite.
Ici, c’est donc la France qui est victime et les Français
qui doivent fuir vers l’Égypte, un des rares pays
calmes et acceptant encore (quasi sans conditions)
des réfugiés. Là, ils seront confrontés aux camps
d’attente, à la promiscuité, à l’attente, au rejet, à
la misère, aux
difficultés de
l’intégration…
mais aussi à
leur propre
évolution.
Présenté sous la
forme anodine
d’un passeport,
un texte-choc
qui détruit
les illusions
et met à mal
les certitudes.
(A.L.)
Le monde de Katniss est divisé en douze
districts. Tous les ans, chacun d’eux tire au sort
une fille et un garçon qui devront s’affronter à
mort dans une arène lors d’un grand jeu télévisé.
Pour sauver la vie de sa petite sœur, la jeune fille
se porte volontaire. Même si elle a l’habitude de
la débrouille, elle sait que ses chances de survie
son quasi nulles. Pourtant, tout le monde ne
semble pas penser comme elle.
Bien fichu, bien torché, original, extrêmement
bien mené et subtil dans le développement des
sentiments. Le premier tome de la saga répond à
toutes les attentes des lecteurs les plus exigeants.
Tomes 2 et 3 à découvrir. 12 ans et plus. (D.D)
CONFIRMÉS
Hunger Games
trad. de l’anglais par
Guillaume Fournier. Paris : Pocket Jeunesse,
2009. - 398 p. : couv. ill. ;
23 x 14 cm. - (Grands
formats). - ISBN 978-2266-18269-0 (br.) : 17,90 
Suzanne
Collins
Imprégnation
David
Almond
trad. de l’anglais par
Diane Ménard. - Paris :
Gallimard jeunesse,
2010. - 272 p. : couv.
ill. ; 20 x 13 cm. (Scripto). - ISBN 9782-07-062722-6 (br.) :
11,2 
Comme souvent, David Almond a choisi comme
cadre une région qu’il connaît bien et qu’il
affectionne, la campagne du nord de l’Angleterre,
à la frontière de l’Écosse. C’est la fin du printemps.
Le récit prend son envol dans un climat teinté
d’onirisme : le jeune Liam et son ami Max suivent
un oiseau – un choucas – qui semble leur indiquer
une piste. Et, en effet, dans une vieille ferme, les
deux enfants ne tardent pas à découvrir un bébé,
enveloppé dans une couverture. Ce bébé, une petite
fille qui sera prénommée Alison, sera adopté par
les parents de Liam. Elle est photographe, lui est
écrivain. C’est ce père écrivain qui expliquera à
son fils le phénomène d’imprégnation. On songe
à Konrad Lorentz et à ses oies bien sûr. Mais, plus
généralement, aux premières secondes de vie qui
« doivent être cruciales pour chacun de nous » !
Trois autres personnages vont jouer un rôle
primordial dans le récit : Crystal et Olivier, deux
adolescents orphelins, et aussi Nattrass, un jeune
garçon provocateur et ambigu. « Imprégnation » –
un des grands romans publiés en 2010 – parle de
destin et de liberté, de réalité et de fiction, d’art et
de voyeurisme, de violence et d’innocence… On
le voit, il ne se laisserait pas enfermer dans une
poignée de mots-clés.
David Almond est le lauréat du prix Hans
Christian Andersen 2010 et représentait le
Royaume-Uni. (M.R.)
151
CONFIRMÉS
L’Innocent de Palerme
Silvana
Gandolfi
trad. de l’italien par Faustina Fiore. - Éd. Les
Grandes personnes, 2011. - 268 p. : couv.
ill. ; 23 x 13 cm. - Titre original : Io dentro gli
spari. - ISBN 978-2-36-193088-2 (br.) : 16,50 
Santino vit à Palerme dans une famille modeste. Il
rêve de naviguer sur un voilier ; en attendant, il fait de
la course à pied, entraîné par son père. Un règlement
de compte entre son père, son grand-père et la mafia
locale l’envoie, lui, à l’hôpital, eux, au cimetière. Et
comme partout en Italie et en Sicile, c’est la loi de
l’omerta qui règne. Il n’est pas question pour Santino
de se transformer en « infâme » (c’est-à-dire celui qui
trahit la mafia et pactise avec la police ou la justice).
Et, pourtant, Santino lâchera un nom.
Sur le continent, à Livourne (sur la côte toscane),
habite et vit Lucio avec sa petite sœur et sa mère,
presque impotente. Lucio joue le rôle de chef de
famille et est constamment sur ses gardes. En été,
quand il le peut, Lucio se donne à sa passion, la voile.
Ce roman se présente à deux voix. Un aller-retour
entre Santino et Lucio. L’un se pose des questions,
l’autre en sait trop. Quel point commun réunit ces
deux adolescents aux vies si différentes ? Et quand,
enfin, le lien se noue, l’effet de surprise est garanti.
Silvana Gandolfi nous entraîne dans un moment
de lecture où superstition et justice nous font
immanquablement penser au film Gomorra de Matteo
Garonne sorti en 2008. Un roman qui se lit en une
traite et à ne pas manquer. (J.-L.C.)
Instinct : vol. 1
Vincent
Villeminot
Paris : Nathan jeunesse, 2011. 372 p. : couv. ill. ;21 x 14 cm. (Blast. série « Instinct » ; 1). - ISBN
978-2-09-202314-3 (br.) : 14,50 
Vol. 2. - 326 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (Blast. série
« Instinct » ; 2). - ISBN 978-2-09252836-5 (br.) : 14,50 
Vol. 3. - 384 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (Blast. série
« Instinct » ; 3). - ISBN 978-2-09252837-2 (br.) : 15,50 
152
La vie de Tim bascule le jour où ses parents et son
frère trouvent la mort dans un tragique accident de la
route. Tim est le seul rescapé. Ses souvenirs sont flous
et assez incohérents. Alerté par un confrère de l’état
du jeune adolescent l’éminent professeur McIntyre
du très secret institut de lycanthropie française décide
de le prendre sous son aile. Tim intègre ce mystérieux
centre de recherche qui abrite des métamorphes. Toutes
les personnes admises dans l’institut ont la capacité
de se transformer en animal. Le professeur est quant
à lui persuadé que Tim a la faculté de se transformer
en … grizzly. Il partage un chalet avec Flora et Shariff,
deux adolescents avec lesquels il noue une relation
d’amitié et de confiance. La vie au centre se déroule
assez tranquillement pour Tim, entre les séances avec le
professeur, les visites à la bibliothèque et ses discussions
avec ses nouveaux amis. Cependant, la vie des
pensionnaires et sans cesse menacée par des chasseurs
particulièrement chevronnés qui cherchent à acquérir
à tout prix le trophée que représente un métamorphe.
Pour parvenir à leurs fins, ces chasseurs sont prêts aux
pires abominations. Instinct est une trilogie trépidante
qui met en scène un thème original mené avec brio par
l’auteur. Les personnages sont attachants et acquièrent
en profondeur et en personnalité au fil des pages. Les
intrigues sont menées tambour battant et emmènent
le lecteur à travers moult rebondissements. Cerise sur
le gâteau, l’auteur nous propose une fin alternative
disponible sur facebook grâce à un code d’accès
disponible dans le dernier tome. A découvrir ! (C.C.)
Charlotte
Moundlic
[Paris] : Thierry
Magnier, 2011. - 47 p. :
15 x 11 cm. - ISBN 978-284420-883-5 (br.) : 5 
Par un beau matin, on sonne à la porte. Maman
se lève et va ouvrir : plusieurs personnes
inconnues se tiennent là, un seul parle notre
langue. D’où viennent-ils ? Que veulent-ils ?
Ils demandent à entrer et nous les invitons à
partager notre repas. D’autres étrangers se sont
aussi installés dans les autres maisons du village.
Au début, tout se passe bien, les invités sont
gentils, nous partageons notre maison, notre
lit, notre table. Ils nous apprennent leur langue,
des chansons, ils nous donnent des graines à
planter dans le sable pour avoir une meilleure
récolte. Un jour pourtant, les invités emportent
toute la belle récolte. Un jour, nous nous sentons
étrangers dans notre pays. Alors, pour retrouver
notre terre et notre liberté, nous nous révoltons.
Ne vous y trompez pas, quoiqu’avec des mots
simples, ce roman au petit format n’en abrite pas
moins un texte dur et terriblement juste sur le
thème de la colonisation. (V.G.)
CONFIRMÉS
Les Invités
Je préfère qu’ils me croient mort
Ahmed
Kalouaz
Rodez : Rouergue,
2011.- 99 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (DoAdo
monde). - ISBN 9782-8126-0195-8 (br.) :
9,50 
Koumandi, un jeune footballeur africain, est
remarqué par un recruteur italien. En échange
d’une grosse somme d’argent, réunie par sa famille,
Koumandi quitte l’Afrique en rêvant à sa future
carrière internationale.
Arrivé en France, à Paris, il se retrouve abandonné,
livré à lui-même, sans papiers, sans argent :
il subsiste grâce à quelques personnes qui lui
apportent un peu de nourriture et de réconfort.
Conscient d’avoir été berné, Koumandi ne baisse
pas les bras, il ne peut pas abandonner et rentrer
chez lui, alors que sa famille a tout donné afin qu’il
devienne un grand champion.
Il commence alors un long périple à travers la
France afin de trouver une équipe, n’importe
laquelle, qui lui offre un emploi.
Ce court roman aborde avec beaucoup de
talent le problème de ces jeunes adolescents qui
abandonnent tout pour suivre un recruteur véreux
qui leur promet un avenir brillant et riche au sein
d’une équipe mondialement reconnue.
C’est Koumandi qui raconte son histoire, qui nous
fait vivre et partager, au jour le jour, ses peurs, ses
angoisses et ses désillusions.
Ce roman juste et captivant fait découvrir aux
adolescents les coulisses des clubs de football, mais
aussi le milieu des travailleurs clandestins. (V.S.)
153
CONFIRMÉS
Jenna Fox, pour toujours
Jenna reprend conscience après un an de coma.
Tout autour d’elle a changé. Elle ne vit plus dans le
même état ni dans la même maison. Sa grand-mère
la regarde comme une étrangère et ses parents ont
l’air d’avoir tellement de secrets qu’elle ne sait plus
où chercher des réponses. Mais celles qu’elle doit
découvrir sont celles-ci : qui est-elle et que s’est-il
passé ? Dans un univers tout à fait réaliste et proche
du nôtre, ce roman d’anticipation développe sa
thématique et sa réflexion en jouant avec la curiosité
du lecteur, qui, comme Jenna, veut découvrir ce qui
s’est passé. Et réfléchir au bien-fondé de certains
progrès de la science. (D.D.)
trad. de l’anglais (E.-U.) par
Faustina Fiore. - Paris : Les
Grandes personnes, 2010. 280 p. ; ill. ; 23 x 13 cm. - ISBN
978-2-361-93012-7 (br.) : 14 
Mary E.
Pearson
L’Héritage Jenna Fox
Mary E.
Pearson
154
trad. de l’anglais
(E.-U.) par Valérie Le
Plouhinec. - Paris : Les
Grandes personnes,
2011. - 398 p. : couv. ill. ;
23 x 13 cm. - (Les Grandes
personnes). - ISBN 978-236193-099-8 (br.) : 18 
Ce roman d’anticipation fait suite à « Jenna Fox,
pour toujours », mais peut se lire indépendamment.
Dans « Jenna Fox », l’auteure imaginait la
reconstruction – en toute illégalité et en grand secret
– d’un être humain très abîmé. Ici, elle fait un pas
de plus et part de l’hypothèse qu’il serait possible
de « scanner et télécharger l’esprit d’un être humain
dans un environnement spécial », même si le corps
a été physiquement détruit et que tout un chacun
le considère comme mort ! C’est ce qui est arrivé à
Kara et Locke, victimes du même accident de voiture
que leur amie Jenna. Deux cent soixante ans plus
tard, un savant visionnaire et mercantile réussit à
« réveiller » les deux jeunes gens et à les reconstruire
à peu près dans leur état d’avant l’accident. Mais
l’histoire ne fait que commencer. Car nos deux
jeunes gens vont fuir leur « bienfaiteur ». Et, dans
une Amérique inconnue et inquiétante, ils vont
tenter de retrouver la piste de leur copine Jenna,
supposée responsable de leur long purgatoire.
Amour et jalousie ne sont pas absents du récit que
pimentent en prime des préoccupations d’ordre
vaguement politique. Cela donne quelque chose
de rocambolesque, mais habilement construit – les
Américains savent y faire – et on ne s’y ennuie
pas. La 20th Century Fox ne s’y est pas trompée
qui aurait déjà acheté les droits d’une adaptation
cinématographique de « Jenna Fox, pour toujours ».
(M.R.)
Marguerite, née en 1347, est la seule fille
du comte de Flandre qui voulait un garçon
comme héritier. Effrontée et rebelle : elle ne
veut pas d’époux et s’oppose à la décision de
son père d’épouser le fils du roi d’Angleterre.
Usant de tous les moyens pour y échapper, elle
ne peut empêcher la réalité de la rattraper…
Toute sa vie, elle n’aura de cesse de se délivrer
des convenances pour vivre librement. Beau
portrait de femme à la personnalité forte.
De multiples détails sur la vie du Moyen
Âge rendent ce roman très intéressant : les
durs hivers, la guerre, les jeux d’enfant, les
occupations (broderie, tricot et Bible pour
les femmes et chevalerie pour les hommes),
la religion, les mariages imposés, la peste…
Sélection prix Farniente 2011, catégorie
2 baskets). (N.T.)
CONFIRMÉS
La Jeune Fille rebelle
trad. du néerlandais par
Jean-Philippe Bottin et Anne
Rogghe. - Namur : Mijade,
2009. - 282 p. : ill., couv. ill. ;
21 x 11 cm. - ISBN 978-287423-050-9 (br.) : 12 
JeanClaude van
Rijckeghem*,
Pat van
Beirs*
K-Cendres
Antoine
Dole
Paris : Sarbacane,
2011. - 192 p. : couv. ill. ;
19 x 13 cm. - (Exprim’). ISBN 978-2-84865-479-9
(br.) : 14,50 
1995, Paris, hôpital Sainte-Anne. Alexandra
est hospitalisée en psychiatrie. Les médecins
ne s’attendent pas à voir une amélioration et
doutent de la voir sortir un jour.
2010, Zénith de Paris. Alexandra est connue
désormais sous son nom de scène : K-Cendres.
Elle est finalement sortie de l’hôpital et a
été repérée par le manager d’un petit label
indépendant qui lui a donné sa chance. Et cette
chance, Alexandra ne l’a pas laissé passer. Elle
surplombe le hit-parade et fait sold out à chacun
de ses concerts. Mais elle reste fragile. Pour elle,
chanter relève plus de la nécessité que de la gloire
qu’elle pourrait en tirer. Elle refuse toutes les
tournées de promotion et les interviews. Elle
ne se laisse pas facilement manipuler. Alors,
pour assouvir leur désir de gloire et d’argent, les
responsables de la boîte de disque vont mettre au
point une stratégie malsaine qui leur permettra
d’assouvir leurs fantasmes.
La collection « Exprim’ » reste fidèle à sa ligne
éditoriale. La fin est pour le moins surprenante
et nous offre un beau retournement de situation.
Un récit poignant et bouleversant. (C.C.)
155
CONFIRMÉS
Krabat
Otfried
Preussler
trad. de l’allem. par Jean-Claude
Mourlevat. - Paris : Bayard
jeunesse, 2010. - 322 p. : couv.
ill. ; 14 x 11 cm. - (Millezime). ISBN 2-7470-2607-9 (br.) : 11 
Sur les chemins d’une Allemagne sombre et
médiévale, Krabat, jeune mendiant, et deux
compagnons d’infortune. Onze corbeaux lui
apparaissent en rêve tandis qu’une voix lui ordonne
de rejoindre le moulin de Koselbruch. Il s’y fait donc
engager comme apprenti et découvre, aux côtés de
ses onze camarades, que ce moulin n’a pas pour
vocation principale de produire de la farine. En effet,
c’est un haut lieu de magie noire, et le maître, s’il
a le droit de vie ou de mort sur ses apprentis, rend
lui-même des comptes à un personnage terrifiant…
Heureusement, cet apprentissage sera aussi celui de
l’amitié, de la solidarité et même de l’amour.
Avec ce récit, primé en Allemagne dès sa parution
en 1971, traduit en 1974 sous le titre « Les douze
corbeaux », paru en 1994, en Poche Jeunesse, sous
le titre « Le maître des corbeaux », nous tenons un
classique, directement issu du conte et du fantastique
allemands. Les jeunes lecteurs apprécieront ce roman
initiatique où interviennent aventure, mystère,
angoisse, suspense et même quelques touches
d’humour. À partir de 13 ans. (L.L.)
Le faire ou mourir
Claire-Lise
Marguier
156
Rodez : Rouergue,
2011. - 102 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (DoAdo). ISBN 978-2-8126-0258-0
(br.) : 9,50 
Damien est un garçon sensible, méprisé par
ses copains de classe depuis toujours ; il se sent
incompris de ses parents. À son arrivée dans un
nouveau collège, il se retrouve par miracle sous
la protection de Samy et de sa bande de copains.
Damien devient Dam, adopte piercings et vêtements
noirs comme sa bande et, surtout, trouve auprès de
Samy un véritable ami et même plus, au point de
déclencher des représailles chez son père contre ces
« mauvaises fréquentations ».
Samy est un garçon bien dans sa peau et sait dire
naturellement son attirance pour Dam, par contre,
Dam, étant incapable d’exprimer sa souffrance, se
scarifie les cuisses. Il lui faut chaque soir « libérer
son sang » pour se sentir mieux. « Tant que je saigne,
je suis vivant », dit-il. Car Dam a peur, de tout le
monde et surtout de lui-même. Les deux garçons
finissent par s’afficher ensemble au collège et tant pis
si on les traite de « tapettes ». Résistant à la colère
paternelle, Dam retrouve Samy en cachette, pour
parler, écouter de la musique et s’embrasser. L’amour
entre les deux garçons est si intense qu’on pourrait
espérer qu’il libère Dam de sa souffrance. Le jour
de son anniversaire, les deux garçons se retrouvent
dans sa chambre et le titre du roman trouve enfin
son explication : faire l’amour pour la première fois
ou mourir.
Ce livre va bien plus loin que les romans pour ados
habituels, il est rempli d’émotion, de sentiments et
la fin vous surprendra. À partir de 13 ans. Fait partie
de la sélection prix Farniente 2013, catégorie basket
verte. (N.T.)
Jenny
Valentine
trad. de l’anglais par
Diane Ménard. - Paris :
l’école des loisirs,
2010. - 230 p. : couv.
ill. ; 19 x 13 cm. (Médium). - ISBN 978-2211-09222-7 (br.) : 11 
Violet est morte en 2002, à l’âge respectable de
75 ans. Lucas la rencontre dans le bureau d’une
compagnie de taxis, environ cinq ans plus tard…
Bizarre ? Pas si l’on considère que Violet repose
dans son urne funéraire, elle-même déposée sur
l’étagère des objets trouvés ! Et comme Lucas
est abandonné depuis aussi longtemps que
Violet, par un père dont il continue à porter les
vêtements, dans une sorte de fidélité admirative,
cette rencontre ne pouvait être que décisive.
Lucas adopte Violet, la ramène chez lui et,
enquêtant pour savoir qui elle était, pourquoi on
l’a oubliée, enquête aussi sur son père. Car les
chemins de l’un et de l’autre s’étaient croisés…
Et le lecteur est captivé par cette enquête qui est
aussi une quête de soi, entre énigme et roman
psychologique. Les découvertes de Lucas ne
brossent pas le portrait d’un héros et c’est là
toute l’originalité du récit : pas de père idéal
pour ado en manque de modèle, mais une vérité
en demi-teinte et des secrets de famille. (L.L.)
CONFIRMÉS
Ma rencontre avec Violet Park
Maintenant qu’il fait
tout le temps nuit sur toi
Mathias Malzieu, chanteur du groupe Dionysos,
a écrit en 2005 ce premier roman en partie
autobiographique.
Un voyage fantastique dans le pays des morts.
Une évasion dans l’imaginaire qui va permettre
au narrateur, Mathias, de passer d’un monde
enfantin peuplé de superhéros rassurants au
monde plus cru et cruel des adultes.
Un roman onirique qui n’est pas sans rappeler
les mondes de Tim Burton et de Lewis Carroll.
C’est drôle, émouvant, tragique et poétique à
la fois. Première édition en 2005. À partir de
13 ans. (Al.De) in Libbylit 105, p. 32
Mathias
Malzieu
Paris : Flammarion,
2012. - 224 p., couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (Tribal). ISBN 978-2-08-127932-2
(br.) : 10,50 
157
CONFIRMÉS
Merveilleux Moyen Âge
Béatrice
Fontanel
Paris : Palette, 2010. 88 p. : ill., couv. ill. ;
37 x 26 cm. - ISBN
978-2-35832-046-7
(cart.) : 24,85 
Béatrice Fontanel nous offre une plongée au cœur du
Moyen Âge et de ses fabuleux livres enluminés.
Les illustrations, souvent en pleine page, sont d’une
qualité exceptionnelle. Elles nous font découvrir
l’histoire tant profane que
sacrée : mythologie et
chevalerie, représentation et
création du monde, animaux
fantastiques, vies de rois et de
saints…
Le préambule, assez technique,
nous éclaire sur le mode de
fabrication des manuscrits.
Les commentaires des
enluminures, très fouillés,
s’adressent à un public de
grands adolescents, voire
d’adultes.
Le merveilleux qui s’en dégage
n’empêche pas une seconde
lecture, pour les petits, et
invite à l’imaginaire, à la
création… des animations en
perspective. (V.S.)
Mistik Lake
Martha
Brooks
158
trad. de l’anglais
(Canada) par Fenn
Troller et Emmanuèle
Sandron*. - Bruxelles :
Alice Jeunesse,
2010. - 245 p. : couv.
ill. ; 24 x 15 cm. - (Les
Romans). - ISBN 978-287426-116-9 (br.) : 14 
Un lac, dans le Grand Nord canadien, un lac gelé
où un tragique accident coûte la vie à trois jeunes
gens. Seule Sally échappe à la mort. C’était en 1981.
Aujourd’hui, sa fille Odella est la narratrice d’un
récit où le passé pèse lourdement sur le présent de
la jeune fille et de ses sœurs. Elle dira « Non, notre
famille n’est pas une famille heureuse ». Odella est
le cœur du roman. Toutes les émotions ressenties
convergent vers elle. C’est par ses yeux que nous
voyons évoluer les autres personnages. Dans cette
chronique familiale faite de non-dits, de révélations,
de secrets, le fil conducteur, c’est le temps, le temps
d’aimer, le temps de souffrir, le temps d’apprendre
les leçons de la vie. Autour de la narratrice, des êtres
tendres, inquiets, ses sœurs, sa mère, celle qui partira,
celle qui a survécu à ce mortel accident, qui porte
encore les traces d’un passé obscur. Pourquoi Sally
semble-t-elle marquée par ce terrible événement ?
Odella pose des questions. Une atmosphère à la
fois dense et troublante, une histoire dans laquelle
évoluent des membres de la famille, mais aussi ceux
d’une communauté islandaise, immigrée depuis le
XIXe siècle. Deux grands thèmes : celui de la mort
et de l’absence. Comment combler le vide ? Écriture
limpide qui suit les mouvements des émotions
vécues par Odella. Étude subtile des doutes, des
questionnements. Un livre généreux qui apprend
les choses de la vie. À partir de 14-15 ans. (A.D.) in
Libbylit 94, p. 10
Quand on veut faire changer toute l’installation
électrique de sa maison, mieux vaut faire appel
à des magiciens. C’est plus rapide et surtout
beaucoup moins salissant. Pourtant, si la magie
est acceptée par la population, elle suscite encore
pas mal de méfiance. Et les magiciens lunatiques
aux pouvoirs aléatoires ne sont pas des plus
faciles à gérer. Jennifer Strange, jeune directrice
intérimaire de la société Kazam, en sait quelque
chose. Quand, en plus, elle se voit désignée à
son corps défendant comme la dernière tueuse
de dragons, il ne lui en faudrait pas beaucoup
pour être découragée. Et puis, elle n’a aucune
intention de tuer de
dragon, non, mais sans
blague ! À partir de
14 ans. (P.H.)
Jasper
Fforde
trad. de l’anglais par
Michel Pagel. - Paris :
Fleuve noir, 2011. - 294 p. ;
23 x 15 cm. - (Territoires.
Jennifer Strange ; 1). ISBN 978-2-26509306-5
(br.) : 16,12 
CONFIRMÉS
Moi, Jennifer Strange,
dernière tueuse de dragons
À découvrir, le tome 2 :
« Jennifer Strange,
dresseuse de quarkons ».
Mon père est américain
Léo est le fruit des amours de jeunesse de sa
mère avec un Américain. Ce dernier ignore son
existence et Léo, de son côté, n’a qu’une seule
photo de lui à laquelle se rattacher. Alors qu’il
cherche à subtiliser une facture de téléphone
avec lequel il a un peu abusé, Léo découvre que
sa mère entretient des relations épistolaires avec
son père. Une fois la colère et le sentiment de
trahison évaporés, Léo se met en quête de son
géniteur. Mais avec ce que sa mère va lui révéler,
il est certain que leur premier contact sera
quelque peu insolite.
Fred Paronuzzi traite dans ce roman d’un sujet
délicat, en l’occurrence la prison et le couloir de
la mort, sans jamais tomber dans le pathos ni le
larmoyant. C’est un récit assez court, mais très
intense, qui amène sans cesse le lecteur à une
réflexion sur le bien et le mal et les relations entre
êtres humains. À partir de 14 ans. (C.C.)
Fred
Paronuzzi
Paris : Thierry Magnier,
2012. - 141 p. ; couv. ill. ;
21 x 12 cm. - (Roman). ISBN 978-2-36474-0358 (br.) : 9,30 
159
CONFIRMÉS
Mon petit théâtre de Peau d’Âne
L’artiste plasticien Jean-Michel Othoniel raconte
comment il est devenu artiste. Marie Desplechin
lui offre sa plume pour relater ces instantanés
de vie. Ce documentaire présente ses œuvres,
sculptures et aquarelles. Elles sont accompagnées
par un texte qui présente la naissance de sa
vocation, à la suite de la découverte du Petit
Théâtre de Peau d’Âne de Pierre Loti. « C’est la
tâche qui me revient : mettre en scène le Petit
Théâtre ramené à la vie. » Fabrication, puis
représentation exceptionnelle sous le regard
admiratif du lecteur qui s’émerveille par tant de
beauté. Un véritable petit chef-d’œuvre.
Cet ouvrage a obtenu la pépite livre d’art 2011
au Salon du livre et de la presse jeunesse de
Montreuil. (I.D.)
par Marie
Desplechin
et JeanMichel
Othoniel
Paris : Éd. courtes et longues,
2011. - 71 p. : ill., couv. ill. ;
25 x 18 cm. - ISBN 978-235290-075-7 (rel.) : 19,50 
Le Monde dans la main
Mikaël
Ollivier
160
Paris : Thierry Magnier,
2011. - 171 p. : couv.
ill. ; 22 x 14 cm. - (Grand
Roman). - ISBN 9782-36474-011-2 (br.) :
15,80 
Las de l’héritage familial, Pierre, 16 ans, souhaite pour
son anniversaire une chambre à lui. Quoi de plus merveilleux que de faire son choix chez IKEA ! Et on sent le
vécu, car l’auteur décrit à merveille une visite dans cette
chaîne de magasins avec bien des inconvénients, comme
celui de la file aux caisses, du transport et du montage.
Cette visite chez IKEA est le point de départ de ce
roman qui tourne sur une note de drame familial. Sur
le parking et sans un mot, la mère abandonne son fils
et son mari et l’on ne la reverra plus. Un seul message
par SMS les rassure, mais les laisse sans voix : « Ne vous
inquiétez pas pour moi. Je n’en peux plus, c’est tout. »
Le père tombe dans une déprime profonde et Pierre devra assurer la gestion de la maison. Par petites touches,
on en apprend un peu plus sur cette famille que Pierre
connaît si mal. Grands-parents qui livrent des secrets
de famille, une tante qui raconte son seul amour et la
boulangère du quartier qui marque une affection toute
particulière à son père. Dans cette famille aux convictions très catholiques, Pierre apprend à se débarrasser
de ses peurs et découvre l’amour bien tard. Pierre n’a
finalement qu’une seule confidente, sa sœur, avec qui il
communique par SMS, enfin c’est ce que l’on croit. Car
le drame est bien là et exprime toute la douleur d’une
mère et de Pierre qui se sent coupable. Je ne souhaite
pas vous dévoiler le roman dans les moindres détails,
mais il est sûr qu’une fois de plus, Mikaël Ollivier
excelle dans le roman familial où tout semble compliqué, mais se résout avec une logique qui est celle de la
« vie qui continue ». Un bon roman de délassement
construit par de courts chapitres, nous tenant en haleine
et où les personnages prennent toute leur place avec une
certaine sensibilité. Prix Sorcières 2012. Fait partie de la
sélection du prix Farniente 2013, catégorie basket verte.
À partir de 14 ans. (L.B.) in Libbylit 101, p. 41
Cornelia
Funke
trad. de l’allemand par
Marie-Claude Auger. Paris : Gallimard
jeunesse, 2010. 761 p. : ill., couv. ill. ;
23 x 16 cm. - (Hors série
littérature). Fait suite à :
« Cœur d’encre »
et « Sang d’encre ». ISBN 978-2-07-062203-0
(br.) : 22,40 
Après « Cœur d’encre » et « Sang d’encre », voici
le troisième et dernier tome de la trilogie. En fin
de 2e tome, Doigt de Poussière est arrivé à faire
revenir Farid à la vie. Mais c’est lui qui mourra
en échange. Farid promettra alors de faire revenir
son ami. En début de 3e tome, Meggie et Farid
ont fait venir Orphée dans le Monde d’encre
pour qu’il ressuscite Doigt de Poussière. Mais,
dans un même temps, il provoque la mort de
Mo le relieur. La mort, présentée sous la forme
de femmes blanches, va conclure un marché avec
Mo et Doigt de Poussière. Elle leur permettra de
vivre à condition qu’ils lui livrent Tête de Vipère,
le prince le plus cruel du Monde d’encre, père de
Violante. Alors que Mo sera fait prisonnier par
Tête de Vipère, Violante aidera Mo à se réfugier
au château du Lac. Elle souhaite qu’il tue son
propre père.
C’est finalement grâce à Jacopo, le petit-fils
de Tête de Vipère, que Mo pourra écrire sur
le livre les trois mots : cœur, sang, mort qui
provoqueront l’anéantissement de ce tyran.
Ce dernier tome signe un fabuleux happy end
pour cette très belle trilogie fantastique. Copieux
volume, riche en péripéties, dont le lecteur
savourera la progression avant de découvrir le
dénouement dans un grand ouf de soulagement,
ayant vécu bien des événements avec les
personnages d’un monde fait d’encre et de mots,
mais pourtant si cruel et violent. Un véritable
chef-d’œuvre à ne pas louper ! (I.D.)
CONFIRMÉS
Mort d’encre
161
CONFIRMÉS
Musique (s)
« Tothème » est une collection destinée aux
ados, analysant un sujet en soixante étapes,
permettant de bien visualiser, dans ce cas
présent, les principaux courants musicaux et
les artistes emblématiques de ces dernières
décennies. D’autres aspects liés à notre société,
au business, aux changements de support ou
encore au métier sont également soulevés.
Hervé
Guilleminot
JeanBaptiste de
Panafieu
162
Paris : Gallimard
jeunesse, 2010. 58 p. : ill., couv. ill. ;
28 x 19 cm. - (Tothème). ISBN 978-2-07-063462-0
(br.) : 13,90 
Paris : Gallimard
jeunesse, 2009. - n.p. :
ill., couv. ill. ; cartes ;
28 x 19 cm. - (Tothème). Sites Internet. Bibliogr. ISBN 978-2-07-061213-0
(br.) : 13,90 
Musique (s)
Un documentaire très intéressant, bien fourni
avec, en fin d’ouvrage, une présentation
des plus grands concerts organisés, des cent
chansons qui ont marqué l’histoire de la pop
et du rock à écouter sur Deezer, des sites
Web intéressants, des musées consacrés à la
musique, des films et documentaires…
Une collection à découvrir absolument ! (V.F.)
L’Environnement
À travers soixante thèmes répartis en neuf
points de vue, l’auteur nous fait découvrir
le fonctionnement de notre planète et les
menaces qui pèsent sus la survie de notre
écosystème.
L’ouvrage explique de manière claire et par des
illustrations des concepts tels que l’empreinte
écologique et l’effet de serre.
Le livre propose également des solutions
concrètes nous permettant d’agir sur notre
environnement : agriculture bio, recyclage, etc.
En dessous de chaque page, un renvoi vers une
autre partie du document permet de compléter
l’information. Si l’on suit ces renvois, on
« surfe » dans l’ouvrage comme on pourrait le
faire sur Internet.
Ce livre dynamique, précis et richement illustré
est un ouvrage attrayant sur un sujet complexe.
(KH.K.)
Autres titres :
« Le Football »
« L’Art »
« L’Automobile »
« La Mythologie »…
Melvin
Burgess
trad. de l’anglais par
Laetitia Devaux. - Paris :
Gallimard, 2010. - 395 p. ;
21 x 14 cm. - ISBN 978-20706-2421-8 (br.) : 14 
Nicholas vit seul avec sa mère. Ils ne sont
pas malheureux, même si le quotidien n’est
pas facile. Jusqu’au jour où elle meurt d’une
overdose. Et là, tout bascule. Le système rattrape
le garçon et, même si certains amis sont prêts
à l’aider, l’administration s’empare de lui et le
place dans un foyer pour garçons où il est à la
merci de la cruauté des surveillants, soumis à la
violence de ses condisciples et une proie idéale
pour un directeur adjoint concupiscent. Sa seule
solution est la fuite. Et la vie de débrouille et de
petits larcins. S’il y arrive… Melvin Burgess s’est
souvent fait la voix des oubliés de la société, des
laissés-pour-compte. Il s’en prend sans tabou
à un système qui les écrase. C’est encore le cas
cette fois, dans un texte puissant où rien ne
nous est épargné de ce que nous préférerions
ignorer. Heureusement, Burgess nous laisse aussi
entendre que tant qu’il y a de la vie, il reste de
l’espoir. (D.D.)
CONFIRMÉS
Nicholas Dane
Où vas-tu Sunshine ?
Holly, 15 ans, vit depuis longtemps en
foyer d’accueil où elle est considérée comme
« difficile ». Placée dans une famille, elle ne
parvient pas à s’y adapter et rêve de gagner
l’Irlande, le pays de sa mère. Coiffée d’une
perruque blonde trouvée dans un tiroir, elle
devient Sunshine, la blonde ravageuse et glamour
qui n’a peur de rien. Sa fugue vers une Irlande
idéalisée la fera rencontrer toutes sortes de
personnages plus ou moins chaleureux. Un roadmovie, mais aussi un cheminement intérieur, qui
vont mener Holly aux portes de l’Irlande et la
placer devant une réalité beaucoup moins rose
que dans ses rêves. Un roman haletant où la force
de vie finit par l’emporter. (K.S.)
Siobhan
Dowd
traduit de l’anglais (G.-B.)
par Bee Formentelli. Paris : Gallimard jeunesse,
2010. - 349 p. : ill.,
couv. ill. ; 20 x 13 cm. (Scripto). - ISBN 978-207062672-4 (br.) : 13 
163
CONFIRMÉS
Lise Martin
Carnières : Lansman,
2010. - 58 p. ;
21 x 12 cm. - (Théâtre
à vif ; 147). - ISBN
978-2-87282-792-3
(br.) : 10 
Pas mal de textes écrits pour le théâtre peuvent se lire
comme des romans. Il en est ainsi pour ce monologue
d’un gamin attachant, pas très bon élève, qui jette sur le
monde un regard à la fois lucide et naïf. En une vingtaine de courtes scènes, l’école est disséquée dans tous ses
aspects, avec un sens aigu de l’observation. À eux seuls, les
titres de ces « chapitres » sont évocateurs : « L’école », « La
géographie », « La concierge », « Absent », « La cantoche »,
« La visite médicale », « L’étude », « La bibliothèque »,
« Les sorties », « Le français », « Les jeux dans la cour de
récré », « L’élection du délégué », « La classe de nature »,
« Le centre de loisirs », « Rendez-vous avec la maîtresse »,
« Le cours d’anglais », « Les mathématiques », « La visite
du policier », « La fête de l’école ». Sans doute, pour que
ce texte devienne véritablement un « livre », faudraitil repenser sa présentation, de façon à ce qu’il puisse
soutenir la comparaison avec les beaux « objets » proposés
en littérature de jeunesse. Ainsi, il pourrait ainsi mieux
trouver sa place sur les tables et dans les rayonnages et, par
conséquent, atteindre un plus grand nombre de lecteurs.
Une entreprise qui, il y a peu, a été réussie par la maison
d’édition Le bonhomme vert, avec « Crocus et fracas » de
Catherine Anne, spectacle devenu album grâce, notamment, aux illustrations de Mélusine Thiry et à une mise
en page raffinée. Pour en revenir au travail de prospection
des éditions Lansman, signalons encore, parmi les titres
récents, deux textes du grand homme de théâtre que fut
Marcel Cremer : « Le bon berger » et « Le chat-requin ».
Bilingues français/allemand, ces cahiers pourront notamment trouver une place ludique dans un cadre scolaire.
Quant à « Mon père, ma guerre », de Ricardo Montserra,
c’est un texte flamboyant qui entraîne le lecteur dans
l’Andalousie franquiste de l’après-guerre civile.
Sous le titre « La fille rouge », il fut finaliste du Premier
prix Annick Lansman. (M.R.)
Peine maximale
Anne Vantal
Ce récit s’ouvre sur un procès d’assises à Paris, qui se
déroule sur trois jours et un peu plus de trois cents pages.
Kolia et Léna, frère et sœur, sont jugés pour vol et
surtout kidnapping d’un bébé de trois mois. Annette, la
sœur cadette de Kolia et Léna, assiste, impuissante, au
jugement, tous trois appartenant à une famille déchirée.
Et, comme à tout procès, on retrouve à la barre accusés,
victimes, témoins, avocats et procureur.
L’ouvrage est divisé en courts chapitres dans lesquels
chaque intervenant à ce procès a la parole, même les
membres du jury dont on suit leurs pensées tout au
long de l’évolution de cette affaire. Le lecteur, quant à
lui, n’est pas en reste. Il devient lui-même juré le temps
de la lecture du livre.
Un excellent roman qui se lit d’une traite et dont on a
hâte de connaître le verdict. (J.-L.C.)
Arles : Actes Sud junior, 2010. - 310 p. :
couv. ill. ; 22 x 14 cm. - (Romans ado). ISBN 978-2-7427-8718-0 (br.) : 13,70 
164
texte
collectif de
poètes ; ill.
de Rascal*
Andernos-les-Bains :
l’Édune, 2011. 32 p. : ill., couv. ill. ;
27 x 19 cm. - (Rêve et
ris). - ISBN 978-235319-064-5 (cart.) :
13,40 
Ce recueil se veut une offrande, celle d’un vagabond
autodidacte, amoureux depuis l’école des « Amis que
vent emporte » (La complainte Rutebeuf). Ce choix
subjectif, et c’est peut-être là son charme, emmène
le lecteur dans la découverte (ou la redécouverte) de
douze textes français sobres, rigoureux et donc classiques. S’il est fort probable que l’adulte retrouve les
rythmes qu’il a appris sur les bancs de l’école (Villon,
Baudelaire ou Rimbaud ne se laissent pas facilement
oublier), il est moins évident que l’enfant ou l’adolescent ait dans l’oreille les sonorités mélancoliques
(« Vienne la nuit sonne l’heure/Les jours s’en vont et
je demeure », Le pont Mirabeau, Guillaume Apollinaire) des bardes d’hier et d’aujourd’hui.
Il est vrai que la poésie, à l’heure actuelle, n’est plus
en vogue et que s’en réclamer devient presque un acte
séditieux. Nous reconnaissons bien là la délicieuse
gouaille de Rascal. Non content d’offrir ce qu’il appelle
« la clé de nouveaux mondes », il dévoile aussi la profondeur de son amour de la poésie par le biais non de
mots, mais de portraits retravaillés de ces chantres de la
langue française. Le pastel, la linogravure ou la gravure
sur bois servent ainsi l’enthousiasme de ce musicien
des sensations qui parvient, en quelques traits, à redessiner un visage entrevu sur des documents iconographiques (j’ai fort apprécié les physionomies d’Apollinaire et de Raymond Queneau qui en deviennent
presque beaux). Il est donc bien vrai que « Le poète
a toujours raison/Qui voit plus haut que l’horizon »
(Jean Ferrat). Un album à distinguer, car différent
de la production parfois redondante en littérature de
jeunesse. (M.M.D.) in Libbylit 100, p. 13
CONFIRMÉS
Les Poètes ont toujours raison
Poil au nez
Cécile
Chartre
Rodez : Rouergue,
2010. - 89 p. : couv. ill. ;
17 x 12 cm. - (DoAdo). ISBN 978-2-8126-0099-9
(br.) : 6,50 
31 décembre 2009. Angel, 16 ans, voit d’un mauvais
œil sa bande de copains débarquer pour passer le
réveillon avec lui. Supporter leurs blagues souvent
lourdes en ce jour si particulier, c’est dur ! Car, cette
nuit, Angel a rendez-vous avec son père, décédé il y
a dix ans, et qui, avant de mourir, lui a confié une
boîte, avec l’interdiction formelle de l’ouvrir avant
le 1er janvier 2010. C’est dire si cette date compte
énormément pour Angel, toujours affligé par la mort
de ce père tant aimé et qui lui manque tellement…
« Poil au nez », avec ce titre humoristique, est en fait
un merveilleux roman sur le deuil, drôle et sensible.
De l’émotion, on en trouve à toutes les pages... avec,
au bout du livre, un véritable message d’amour : la
dernière blague d’un père qui, dix ans après sa mort,
secoue son fils, lui demande de laisser son fantôme
de côté, pour affronter la vie avec optimisme et
légèreté.
Le texte, mélange de souvenirs et de moments du
présent, nous tient en haleine jusqu’aux dernières
pages où nous découvrons, en même temps
qu’Angel, le fameux contenu de la boîte. Et quelle
surprise ! (N.G.)
165
CONFIRMÉS
Premier chagrin
« Vous avez quel âge ? » « Quatorze ans. » « Vous
avez déjà gardé des enfants ? » « Non. » « Ce
n’est pas grave. Je vous attends demain à 17 h. »
Le lendemain, Sophie rencontre Mouche, une
grand-mère dont les petits-enfants ne sont pas
là aujourd’hui : Mouche veut d’abord lui parler,
car c’est un peu particulier comme baby-sitting.
En effet, Mouche a un cancer et il lui reste un
peu de temps avant de mourir : elle voudrait
préparer ses petits-enfants à son départ. Mais les
jours passent et Sophie n’a toujours pas d’enfants
à garder…
Habilement, Eva Kavian écrit un roman sur la
vie, les histoires de famille, avec des personnages
travaillés qui nous font vivre leurs émotions. À
partir de 12 ans. Fait partie de la sélection prix
Farniente 2013, catégorie basket jaune. Prix
Libbylit 2012, catégorie roman belge. (C.D.)
Eva Kavian* ;
ill. de couv.
Annick
Masson*
Namur : Mijade,
2011. - 192 p. : couv.
ill. ; 18 x 13 cm. (Zone J). - ISBN
978-2-87423-075-2
(br.) : 7 
Revolver
Marcus
Sedgwick
166
trad. de l’anglais par
Valérie Dayre. -Paris :
Thierry Magnier, 2012. 203 p. ; 21 x 12 cm. (Roman). - Titre original :
Revolver. - ISBN 978-236474-034-1 (br.) : 11,40 
En 1910, dans le Grand Nord suédois, aux confins
du cercle polaire, Sig, 14 ans, vit avec sa sœur, sa
belle-mère et son père, dans une cabane perdue au
milieu des neiges et de la glace.
Sig veille son père, mort de froid pour être tombé
dans l’eau en traversant le lac gelé.
Il attend de l’aide, sa sœur et sa belle-mère étant
parties à la ville pour cela.
C’est alors qu’un inconnu survient et s’installe,
menaçant Sig et réclamant l’or que le père aurait
volé.
À ce moment du récit, le texte alterne entre le temps
présent (1910) et des flash-back transportant le
lecteur en 1899, époque pendant laquelle les parents
de Sig vivaient en Alaska et où le père était testeur
d’or.
Rien dans le récit ne nous apprend que le père de
Sig aurait volé quoi que ce soit. Alors qui est cet
individu, ce Wolff, menaçant Sig avec un colt tout
neuf, alors que, lui, sait caché quelque part dans la
maison le vieux révolver rouillé, à peine utilisable,
du père.
Dans ce huis clos pesant comme la neige entourant
la cabane, Sig devra trouver une solution face à
cette menace, solution qui lui viendra du souvenir
des paroles de son père : « Un pistolet n’est pas une
arme. C’est une réponse […]. »
Un excellent roman qui vous tient en haleine du
début à la fin. (J.-L.C.)
Le choix de l’auteure dans ce roman
historique, comme elle l’indique elle-même
en préambule, est de faire revivre Rimbaud en
nous narrant les épisodes marquants de sa vie.
Pour cela, elle s’appuie sur la correspondance
entretenue entre le poète et sa sœur, mais aussi
avec d’autres personnes importantes dans sa
vie, ainsi que sur un travail universitaire.
Elle choisit de nous présenter Rimbaud à
l’aube de sa vie, qui dialogue avec sa sœur
Isabelle et lui raconte sa vie de voyageur, ses
rencontres, ses amours, ses choix…
Le récit, entrecoupé d’extraits qui
accompagnent la narration, se termine à la
mort du poète.
Magali
Wiéner
Paris : Oskar jeunesse,
2009. - 127 p. : ill.,
couv. ill. ; 19 x 15 cm. (Culture & société.
Littérature). - ISBN
978-2-35000-460-0
(br.) : 8,95 
CONFIRMÉS
Rimbaud, une vie en enfer
Le livre s’ouvre ensuite sur un dossier qui
retrace la vie et l’œuvre de Rimbaud et nous
montre comment ses écrits sont arrivés jusqu’à
nous. (C.H.)
Focus Oskar Éditions –
Collection : « Histoire Et Société »
Jeune maison d’édition qui fêtera bientôt
ses dix ans d’existence, Oskar Éditions
nous propose ici une collection tout à fait
intéressante, tant par les sujets abordés que
par la présentation des ouvrages.
En effet, qu’il s’agisse d’un roman
historique abordant une période ou un
fait historique (« J’ai vu pleurer un vieux
Tsigane », « Une grève chez Pharaon ? »…)
ou d’une biographie romancée d’un
personnage célèbre (Rimbaud, Louise
Michel, Nelson Mandela…), chaque
ouvrage est complété d’un dossier bien
documenté de quelques pages, qui replace
le sujet abordé dans l’histoire de l’époque
(coupures de presse, photos, contexte
historique…).
Voici trois ouvrages que nous avons
particulièrement retenus :
- « K – Ku Klux Klan – Les cagoules de la
terreur » de Roger Martin
- « Rimbaud, une vie en enfer » de Magali
Wiéner
- « L’Épée de Charlemagne » de Margot
Bruyère
167
CONFIRMÉS
Sale bête. Tome 1 : Hamster drame
scénario
de Maïa
Mazaurette ;
dessins de
Krassinsky
couleurs de Laetitia
Schwendimann. Marcinelle : Dupuis,
2012. - 54 p. : ill., couv. ill. ;
30 x 22 cm. - (Série « Sale
bête » ; 1). - ISBN 978-28001-4999-8 (cart.) : 10,60 
Pour son anniversaire, les parents d’Amandarine
et sa grande sœur lui offrent un hamster tout droit
sorti de La Fabrique, une firme d’un genre nouveau
qui propose aux acheteurs de sélectionner toutes les
caractéristiques de leur animal domestique. Mais la
bestiole qui débarque dans leur famille n’a rien à voir
avec celle commandée sur le catalogue. Un énorme
bug est survenu et une grosse partie des animaux
livrés par La Fabrique ne correspond en rien aux
commandes des clients. La bestiole est sale, vulgaire,
fourbe et teigneuse. Le débat est lancé dans la
maison : doit-on ou pas garder l’immonde animal ?
C’est un duo
inédit, mais
néanmoins
accompli, qui
nous livre cette
histoire drôle
certes, mais assez
caustique. À noter,
les savoureuses
répliques de la
bestiole confrontée
à sa nouvelle
famille d’adoption.
Un second tome est
prévu pour la fin de
l’année. (C.C.)
Sans la télé
Guillaume
Guéraud
168
Rodez : Rouergue,
2010. - 112 p. : couv. ill. ;
21 x 14 cm. - (DoAdo). ISBN 978-2-8126-0162-0
(br.) : 9,50 
Depuis le réalisme accusateur de « Cité Niquele-Ciel » jusqu’à la violence gore de « Déroute
sauvage », la bibliographie de Guillaume Guéraud
a chaque fois surpris le lecteur, en l’entraînant dans
toutes les variétés du « noir ». L’auteur surprend à
nouveau en s’engageant cette fois dans un tout autre
registre : le récit d’une enfance et d’une adolescence
dont la télévision a été bannie. « La télévision, ça
rend les yeux carrés ! » disait sa mère. « La télévision,
c’est un poison qui rend con ! » proférait son oncle
Michel. Mais comme sa mère aimait le cinéma et
que le gamin ne pouvait rester seul à la maison,
le cinéma a remplacé la télévision. Et il a pris une
place telle dans la vie du gamin que les séances avec
maman n’ont très vite plus été suffisantes.
Chacun des dix-neuf chapitres fait avancer le récit –
à la première personne – à partir de souvenirs liés à
un film. Et, à la fin, une filmographie reprend la liste
des principaux titres cités avec, en plus – cerise sur le
gâteau –, « une bonne raison de le voir ». Allemagne
année zéro, L’Année du dragon, La Belle et la Bête, Les
Désaxés, E.T., L’Exorciste, M le Maudit, Mon oncle
d’Amérique… Quel plaisir de retrouver tous ces classiques à travers les yeux d’un enfant qui les découvre
et les interprète à sa manière. Et à travers le talent
d’un écrivain qui les aime passionnément. À partir
de 12 ans. (M.R.)
texte et
images de
Stéphane
Ebner
Noville-surMehaigne :
Esperluète, 2009. [38] p. : ill., couv. ill. ;
30 x 21 cm. - ISBN
978-2-35-984-004-9
(br.) : 22 
Ce superbe cahier s’ouvre sur ces premiers mots :
« Quand je bégaie, un son tourney en rond sur
mes lèvres qui papillonnent. » Ce texte poétique
nous parle de la souffrance qu’a le bègue à
s’exprimer, de la difficulté des mots à sortir de la
bouche.
En accompagnement au texte, Stéphane Ebner
offre des illustrations aux couleurs vives et
violentes. Comment ne pas s’émouvoir devant
cet oiseau stylisé symbolisant le souffle de ces
mots qui se refusent à sortir.
Titulaire d’un master
en illustration, l’auteur
porte son travail sur
la narration et le
rapport texte-image.
Dans cet album, les
images répondent aux
mots et proposent la
communication.
Avec « Souffle »,
Stéphane Ebner
aborde ce handicap
peu rencontré en
littérature de jeunesse.
(J.-L.C.)
CONFIRMÉS
Souffle
Le Survivant
Jeffrey W.
Johnson
trad. de l’anglais
(E.-U.) par Jean
Esch. - Paris : Thierry
Magnier, 2010. (Roman). - ISBN 9782-84420-801-9 (br.) :
11,20 
Chase est l’unique survivant de l’accident de
voiture qui a tué ses meilleurs copains. Aucun
souvenir du drame, seuls des flashs, fragments
d’images, surgissent et le terrorisent. Sa mère et
son père pasteur ne sont pas d’un grand secours,
trop occupés à prendre en charge la misère qui
règne autour d’eux. Chase se sent bien seul, on le
considère avec pitié au lycée, son frère aîné, Ben,
n’est plus là… Pour comprendre ce qui lui est
arrivé, Chase devra plonger dans son inconscient.
Après une thérapie intensive, des souvenirs lui
reviennent qui ne le rassurent pas.
Grâce au docteur Braun, un terrible secret
a éclaté et, dès qu’il se sentirait prêt, Chase
pourrait enfin en parler à ses parents. Quant à
son accident, s’il en a réchappé, c’est grâce à son
amie Angie qui, au volant, sachant l’accident
inévitable, poussa Chase hors de la voiture, le
sauvant ainsi du crash. Tout comme Ben, Angie,
à son tour, protégeait Chase. Récit haletant, fait
de séances de psychothérapie conduites comme
une enquête policière. À partir de 14 ans.
(J.-L.C.)
169
CONFIRMÉS
Tarja
« Si toi aussi tu penses que Tarja est une salope ! »
s’intitule la page Facebook qui parle d’elle. Elle,
Tarja, 16 ans, la « fille facile » du collège !
Elle, Tarja, 16 ans, enceinte de son prof de
français, elle dont le monde est si morcelé. Elle :
son enfant sera sa « rédemption ». Ainsi en a-t-elle
décidé ! Tarja est un texte fort, qui nous plonge
dans l’univers de cette jeune fille, encore un pied
dans une enfance qui s’effiloche et l’autre aux
portes d’un monde adulte… trop tôt découvert.
Mais, sur ce chemin tortueux de la lente
découverte de « la vérité », juste avant que le fil ne
se rompe, certaines rencontres aident à ne pas se
perdre tout à fait.
Le livre est d’ailleurs, fort à-propos, découpé en
chapitres allant de « la mort » à « la naissance ».
Une écriture tranchante, qui ne prend pas de
gants, sur le fil ! À partir de 14 ans (C. H.)
Jean-Noël
Sciarini
Genève : La Joie de lire,
2011. - 253 p. : couv. ill. ;
22 x 15 cm. - (Encrage). ISBN 978-2-88908-091-5
(br.) : 16,25 
Terrienne
Jean-Claude
Mourlevat
170
Paris : Gallimard
jeunesse, 2010. - 386 p. :
couv. ill. ; 23 x 16 cm. ISBN 978-2-07-063723-2
(br.) : 16,25 
Le récit commence quand Monsieur Virgil, écrivain
de son état et en manque d’inspiration, se rendant
chez son dentiste, prend en stop une jeune fille de
17 ans. Un peu énigmatique, Anne prétend être à la
recherche de sa sœur Gabrielle, disparue le jour de
son mariage. Les recherches d’Anne l’amènent dans
un lieu qui se révèle être un monde parallèle, froid,
gris, morne et dépourvu d’humanité. Elle arrivera
à ses fins grâce à l’aide de Bran et de Madame
Stormiwell, deux individus de ce monde parallèle,
mais ayant un peu du Terrien en eux.
Jean-Claude Mourlevat nous avait déjà réjouis
en lecture avec des romans comme « La Rivière
à l’envers », « L’Enfant Océan » et « Le Combat
d’hiver ». Voici qu’il récidive avec ce récit de
science-fiction qui se dévore en un clin d’œil. Dès
la première ligne, on ne lâche plus le livre avant de
l’avoir terminé. Fait partie de la sélection du prix
Farniente 2013, catégorie basket jaune et de la
sélection du prix Ado-lisant 2013. (J.-L.C.)
Béa DeruRenard*
Paris : l’école des
loisirs, 2011. 160 p. : ill., couv.
ill. ; 19 x 13 cm. (Médium). - ISBN 9782-211-20484-2 (br.) :
9,20 
Regina est toute seule dans une ville inconnue.
La dame qui l’a emmenée là lui a dit de ne
pas bouger jusqu’à son retour, mais cela fait
des heures qu’elle est partie. Alors Regina se
souvient. Elle se souvient de son village où,
lorsque son grand-père racontait des histoires
dans la vieille langue, tous les cousins faisaient
silence. La famille habitait en Ouzbékistan, pays
satellite de la Russie. Mais, lorsque les Russes
sont partis, un sentiment nationaliste ouzbek a
fait son apparition et tous les russophiles ont été
chassés de leur emploi, les familles étant obligées
de partir.
Pour avoir été un mauvais moment au mauvais
endroit, son père se fait tuer. Après maintes
tractations, Regina part sur les routes avec sa
mère. Mais celle-ci l’abandonne aux mains
de la passeuse et Regina se retrouve seule.
Heureusement, des bonnes âmes voudront bien
s’occuper d’elle. Un récit douloureux sur les
ravages que peuvent provoquer des nationalismes
exacerbés, toujours prêts à faire des victimes
innocentes, alors que celles-ci ne demandent
qu’à vivre en paix. À travers l’histoire de cette
petite fille, c’est l’histoire de toutes les victimes
qui est racontée. Très bien. Ce roman a reçu le
prix Québec Wallonie-Bruxelles 2011. (R.S.) in
Libbylit 100, p. 13
CONFIRMÉS
Toute seule loin de Samarcande
Le Tueur à la cravate
Marie-Aude
Murail
Paris : l’école des loisirs,
2010. - 362 p. : couv. ill. ;
19 x 13 cm. - (Médium). ISBN 978-2-211-20090-5
(br.) : 11,70 
Ruth et sa copine Déborah ont retrouvé une
vieille photo de classe où se trouvent le père
et la mère de Ruth, ainsi que la sœur jumelle
de la mère. Sa maman est décédée et c’est son
père qui s’occupe d’elle et de sa petite sœur
Bethsabée. Ne sachant plus reconnaître la mère
de Ruth, elles décident de mettre la photo sur
Internet, sur le site perdu-de-vue.com. Mais
cette manœuvre va déclencher des réactions en
chaîne incontrôlées. En effet, Martin, le père
de Ruth, a été soupçonné d’avoir tué une des
deux sœurs. Le passé va réveiller de drôles de
choses et même faire apparaître un grand-père
dont ni Ruth ni Bethsabée ne soupçonnaient
l’existence. Un thriller mené de main de
maître par l’excellente Marie-Aude Murail.
Passionnante et à rebondissements, l’histoire vue
par Ruth est pleine d’humour et de suspense.
Accompagnant le roman se trouve un journal
de bord « Comment naît un roman (ou pas) »
où l’auteure nous dévoile quelques-unes de ses
recettes. Très intéressant de voir tout le travail,
conscient et inconscient, accompli par un(e)
auteur(e) pour écrire son livre. Très bien. À partir
de 12 ans. (R.S.) in Libbylit 94, p. 28
171
CONFIRMÉS
Un drôle de père : le monde n’est-il pas
mieux que ce que tu avais imaginé ?
Daikichi, jeune célibataire de 30 ans, se rend aux
funérailles de son grand-père et apprend l’existence de
Rin, 6 ans. Sa mère ayant disparu, Daikichi décide de
s’en occuper. Au fil des huit tomes, nous allons suivre
ce drôle de père et sa fille dans le quotidien. Aux
préoccupations de garderie et d’habillement succèdent
le travail de Daikichi, les amours, l’évolution de
Rin…, ce qui nous fait voir le Japon.
Le tome 9, qui clôt ce josei (genre de manga avec,
pour cible, les jeunes femmes), déconcerte et déçoit
quelque peu... mais ne remet pas en cause la qualité
des huit premiers tomes. Version animée (en vostfr)
sur www.wakanim.tv. (C.D.)
Yumi Unita
trad. du japonais par Yuki Kakiichi. Paris : Delcourt, 2012. - 216 p. :
ill., couv ill. ; 21 x 15 cm. - (Jôhin)
(Akata). - 7 volumes, série en cours. ISBN 978-2-7560-2633-6 (br.) : 10,75 
Un jour
Morris
Gleitzman
172
traduit de l’anglais par
Valérie Le Plouhinec. Paris : Les Grandes
personnes, 2010. - 336 p. :
couv. ill. ; 23 x 13 cm. (Littérature). - ISBN 978-236-193026-4 (br.) : 16 
Dans la Pologne de 1942, deux enfants tentent de
survivre. Félix est Juif. Les parents de Zelda sont des
militants nazis. Un grand nombre de romans centrés
sur la Deuxième Guerre mondiale et l’Holocauste sont
proposés dans l’édition jeunesse. Celui-ci est exceptionnel. Avant tout parce qu’il réussit, de façon bouleversante
– un peu comme Hubert Mingarelli dans « La lumière
volée », – à voir les événements à travers le regard d’un
enfant. Ce qui implique bien sûr – dans un premier
temps en tous cas – des interprétations erronées. L’auteur
explique que, pour se préparer à écrire, il a lu énormément « des journaux intimes, des lettres, des notes et
mémoires de personnes qui étaient jeunes à l’époque de
l’Holocauste ». Ce travail préalable a sans doute contribué à donner crédibilité et densité à son propre récit.
S’adressant prioritairement à des adolescents, Morris
Gleitzman aurait pu être tenté d’édulcorer son propos. Il
n’en est rien. Ses jeunes héros sont les témoins de scènes
atroces. Les dernières pages ont la forme d’un point
d’interrogation doux-amer. Mais ce n’est pas pour autant
un livre désespéré. Il rayonne aussi de chaleur et même
d’humour. L’humour est introduit par Zelda, qui, à
6 ans, est rigolote et volontaire. La chaleur émane avant
tout de l’amitié liant les deux enfants. Et aussi de la compassion de quelques adultes rencontrés sur leur chemin :
cette mère Minka qui dirige un orphelinat catholique,
ce courageux Barney, sans doute inspiré à l’auteur par le
personnage de Janusz Korczak, et aussi cette merveilleuse
Genia qui – soi-disant – n’aimait pas les Juifs : « C’est
comme ça qu’on m’a élevée. » Mais qui haïssait les nazis :
« Je déteste tous ceux qui font du mal aux enfants ! »
Chaleureuse aussi – et ce n’est pas un détail –, cette
confiance dans le pouvoir des histoires et de l’imaginaire
qui court à travers tout le récit. Fait partie de la sélection
du prix Ado-lisant 2013. (M.R.)
Timothée de
Fombelle
Paris : Gallimard
jeunesse, 2010. - 370 p. :
couv. ill. ; 23 x 16 cm. ISBN 978-2-07-063124-7
(br.) : 17 
À 3 ans, Vango est naufragé sur une île
sicilienne, avec sa nourrice Mademoiselle qui dit
avoir tout oublié du malheur qui les a amenés
là. Seize ans plus tard, Vango s’apprête à être
ordonné prêtre sur le parvis de Notre-Dame…
avant d’en escalader la façade afin d’échapper à
ses poursuivants. Entre ces deux époques, la vie
du jeune homme est faite de bonheur sauvage
sur son île et de rencontres fascinantes dont
une jeune Écossaise fantasque, le responsable
d’un monastère invisible et le commandant
d’un dirigeable. À présent, le voilà obligé de fuir
devant une menace perpétuelle et qui l’intrigue.
Vango est un enfant du ciel, il est capable
d’escalader des falaises et de marcher sur les toits
des trains et des dirigeables. Il veut comprendre
pourquoi il doit fuir sans cesse. Et, pour cela, il
devra élucider son passé.
La suite dans « Un prince sans royaume ».
Prix Ado-lisant 2012. À partir de 14 ans. (P.H.)
CONFIRMÉS
Vango, vol. 1 : Entre ciel et terre
Waterloo necropolis
Mary
Hooper
trad. de l’anglais par
Fanny Ladd et Patricia
Duez. - Paris : Les
Grandes personnes,
2011. - 313 p. : couv.
ill. ; 23 x 13 cm. - Titre
original : Fallen Gace. ISBN 978-2-36193-045-5
(br.) : 17,50 
À Londres, au XIXe siècle, Grace et Lily Parker
sont orphelines et survivent péniblement dans
des quartiers défavorisés. À 16 ans, Grace subit
un viol et se retrouve avec un enfant mort-né. La
sage-femme qui l’a aidée à accoucher lui propose
de cacher son bébé dans le cercueil d’un défunt
aisé. À cette époque-là, pour cause de peste et
de choléra, les cimetières de Londres affichent
« complet », aussi envoie-t-on les cercueils à
Brockwood dans la banlieue londonienne. Un
train spécial, où les cercueils des défunts sont
séparés les uns des autres selon la classe sociale
que l’on occupe, fait régulièrement la navette.
Sans le savoir, Grace cache le corps de son bébé
dans le cercueil de la défunte sœur de James
Solent, un jeune avocat prometteur qui lui sera
d’une grande aide par la suite.
Entre-temps, chassées de leur misérable logement
qu’elles occupent, les deux sœurs se retrouvent
à la rue et ignorent que Lily est recherchée
pour restitution de leur héritage à la suite de
la mort de leur père. Georges Unwin et son
cousin, entrepreneurs de pompes funèbres et
magouilleurs, sont au courant de l’affaire et
engagent les sœurs Parker, essayant par tous les
moyens de les spolier.
Ce roman à la Dickens nous entraîne dans
l’Angleterre victorienne et dans cette foisonnante
société londonienne, ainsi que dans une aventure
aux rebondissements dignes d’un thriller.
(J.-L.C.)
173
CONFIRMÉS
Zombillénium, vol. 1 : Gretchen
Si l’illustration peut freiner certains (illustration
à l’ordinateur), l’humour décalé de cette bande
dessinée nous plonge directement dans l’histoire et
son univers : un parc d’attractions « zombiesques »
recrute son personnel parmi les humains qui
meurent... Humour, donc, au premier niveau de
lecture (la gestion d’un parc d’attractions combinée
à son personnel peu courant est source de nombreux
problèmes), mais retournement de clichés au second.
Découverte des seize premières planches et entretien
avec l’artiste (vol. 3 et technique d’illustration) sur
www.zombillenium.com.
Le Fauve Jeunesse est attribué à Arthur de Pins
pour « Zombillénium », vol. 2 : Ressources humaines.
(C.D.)
Arthur de
Pins
174
Marcinelle : Dupuis,
2010. - 46 p. ; ill., couv.
ill. ; 32 x 24 cm. - ISBN
978-2-8001-4721-5
(cart.) : 14,50 