Tibet, Xi`an, Pingyao... PJ vadrouille en Chine

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Tibet, Xi`an, Pingyao... PJ vadrouille en Chine
Tibet, Xi'an, Pingyao... PJ vadrouille en Chine
Après le Sichuan et ses vertes contrées, nous sommes partis en pays tibétain, dans les hauts
plateaux à 3500m. Rencontre avec une Chine complètement différente, passionnante et
surprenante. Puis Xi’an, Pingyao et enfin Pékin ont complété un voyage chinois marquant,
inoubliable.
En quittant Chengdu, nous sommes donc partis pour le nord du Sichuan et la région culturelle
du Grand Tibet. Le temps pour moi d’oublier mon fameux chapeau dans un taxi. Il aura bien
vécu, il commençait à vraiment fatiguer depuis que je l’ai acheté au bord du lac Titicaca, mais
j’en garderai un beau souvenir ! En route vers Jiuzhaigou, nous traversons la région la plus
touchée par le tremblement de terre de l’année dernière. Routes défoncées, écrasées par les
glissements de terrain, villages engloutis, rochers gigantesques en plein milieu de la route,
voitures fracassées… Les marques du terrible séisme sont encore bien présentes, et la zone
est devenue un vaste chantier où l’on reconstruit à grande vitesse.
En arrivant à Jiuzhaigou, nous commençons notre voyage tibétain. Jiuzhaigou, la « Vallée des
Neuf Villages », est une merveille naturelle, une des plus belles qu’il m’ait été donné de voir
pendant ce voyage. Un enchainement de lacs tous plus colorés les uns que les autres, des
cascades, encore des lacs, des rapides, des montagnes, le tout au milieu de villages tibétains
hyper colorés. Les photos parlent d’elles-mêmes, c’était splendide. Avec Quentin, nous avons
même eu la chance de passer une nuit dans un village, après avoir évité les flics qui interdisent
théoriquement tout hébergement dans le parc. C’était pour nous l’occasion d’une chouette
rencontre avec une vieille mamie tibétaine, le visage très ridé, marqué par l’altitude, de petits
yeux et un large sourire. Nous avons mangé avec la famille et dormi dans leur maison. Petit
passage sur la cuisine tibétaine qui est extra, avec beaucoup de viande de yack, des produits
laitiers, le tout vraiment raffiné.
Poursuite du voyage tibétain avec notre aventure de trois jours pour rejoindre le plus grand
monastère tibétain en dehors de Lhassa, à Xiahe dans le Gansu. Sur la route, nous passons à
Songpan, bourgade multiculturelle où se côtoient les Hui musulmans, les tibétains et les Han, et
à Langmusi, autre bourgade déjà plus en altitude, avec ses temples tibétains, ses yacks et ses
moutons. Paysages fantastiques des plaines tibétaines, à 3500m, très vertes malgré l’altitude.
Enfin, après 3 jours, nous arrivons dans le grand monastère de Labrang, où vivent plusieurs
milliers de moines tibétains. Nous avons vécu une véritable plongée dans l’univers tibétain,
leurs coutumes, leurs rites, leur art. Les visages tibétains nous ont surpris, par leur rondeur, leur
pommettes saillantes, leurs joues toutes rouges, si différent des chinois Han. Nous nous
sommes même surpris à y voir des visages boliviens, très similaires, avec les mêmes
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vêtements colorés et les bébés dans le dos. Deux cultures si éloignées et qui ont pourtant de
nombreuses similitudes. En visitant les temples, tous les sens sont aiguisés : l’odorat pour le
beurre de yack (dont sont faites les bougies) qui parfume tous les temples, odeur très
particulière qui ressemble au beurre rance, voire parfois au vomi, mais on s’habitue ; la vue,
tout est toujours très coloré chez les tibétains et les temples en sont le parfait exemple, c’est
vraiment beau ; l’ouïe, lorsque des moines se mettent à prier ensemble d’une voix profonde et
monocorde, accompagnée de quelques instruments, un moment absolument magique. Pour
ceux qui s’interrogent, nous ne nous sommes pas sentis particulièrement oppressés par la
police en pays tibétain, bien que cette région était fermée aux étrangers il y a tout juste un an.
Nous étions bien sûr contrôlés et surveillés, mais comme partout en Chine, on est fliqués en
permanence.
Après ce voyage au pays du yack, nous sommes redescendus vers des altitudes plus
agréables et avons pris le train vers Xi’an. Le train en Chine, c’est une véritable institution et ça
marche du tonnerre. Belle organisation, belle gare, énormément de personnel, c’est très
efficace. Xi’an, c’est avant tout la fameuse Armée Enterrée de soldats en terre cuite, qui protège
le tombeau du premier empereur de Chine, mort en 220 av. J-C. Des milliers de soldats,
chevaux, chars, tous uniques, ont ainsi été enterrés pendant plus de 2000 ans, avant leur
découverte en 1974. Le site est vraiment chouette, toutes ces rangées de soldats sont
impressionnantes, la qualité artistique est bluffante. Xi’an, c’est aussi l’ancienne capitale de
l’empire, jusqu’à la dynastie des Tang, et donc une ville riche. Le musée provincial est génial,
bien fait avec des pièces de premier ordre. La Grande Pagode de l’Oie Sauvage, qui abrite les
écrits d’un vieux voyageur chinois (vers l’an 600) en impose pas mal, surtout devant un
chouette spectacle de son et lumière et de jeux d’eau, spectaculaire comme les chinois savent
bien le faire. D’ailleurs, mes impressions sur les chinois diffèrent un peu de ce qu’a pu en dire
Quentin précédemment. Les chinois parlent forts certes, et sont très désagréables dès lors
qu’ils se déplacent en groupe, car la courtoisie n’existe pas dans les mœurs et que c’est la loi
du plus fort. Mais derrière cette image de bête sauvage, les chinois sont souriants, souvent
aimables et serviables, compte tenu de la barrière de la langue très présente. Les chinois sont
joueurs, ils passent leur temps à jouer au mah-jong ou aux cartes, et sont toujours très intrigués
lorsque l’on sort nos cartes de tarot. Pensez donc, des cartes plus grandes que la normale,
avec une tête entre le valet et la dame, et des… atouts ? Sont fous ces français. Les chinois
sont enfin très curieux, et n’hésitent pas à vous observer longuement, sans gêne mais aussi
sans animosité, simplement par curiosité envers l’étranger. Au final, j’aime beaucoup les
chinois, un peuple vraiment à part, un peu rude au premier abord (les crachats choquent
toujours au début) mais finalement très intéressant et amical.
Enfin, notre route nous a emmenés vers Pingyao, après notre premier voyage en
train-couchette. Pingyao, c’est une des dernières villes authentiques chinoises, une ville qui a
su être protégée de la folie bétonnière qui s’abat sur la Chine depuis les années 1980. On a
donc pu découvrir un ville basse, sans immeubles, avec des maisons traditionnelles bien
conservées et un charme inexistant partout ailleurs. Une étape agréable et un retour en arrière
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dans cette Chine qui disparaît vite à coup de pelleteuse.
Après Pingyao, nous avons rejoint la capitale, Pékin et les festivités du 60ème anniversaire de
la RPC !
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