Le 13 janvier la section de l`USD-FO de Metz a été

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Le 13 janvier la section de l`USD-FO de Metz a été
Le 13 janvier la section de l’USD-FO de Metz a été conviée, par le sénateur maire de Woippy : monsieur
François Grosdidier à participer, à une rencontre avec monsieur Alain Juppé.
Cette rencontre à laquelle participaient les représentants de la police nationale et municipale, de la
police ferroviaire, et de la pénitentiaire, devait reposer sur les réflexions reprises dans le dernier livre
de monsieur Juppé : « Pour un Etat fort ».
Nous avons été reçus dans les murs partagés par la police nationale et municipale : quel symbole !
Le livre de l’ex premier ministre a pour dessein de chercher des pistes afin « d’actualiser notre
conception de l’Etat et de lui redonner son efficacité. »
Le Bureau national de l’USD-FO a bien évidemment pris connaissance des éléments constitutifs de
cette réflexion (avec le secret espoir d’y trouver des réponses sur la vision de la douane par une
personnalité politique , potentiellement présidentiable).
Espoir bien déçu : nous avons fait tristement remarquer lors de notre intervention que notre
administration est citée à la 100 ème page et ensuite à la 222 ème et ce, uniquement pour faire référence
à la décision gouvernementale de la création de 1000 emplois.
Nous sommes habitués à faire partie des oubliés car il est fréquent que notre Président en fasse de
même lorsqu’il cite les forces armées ou non de ce pays, en capacité à lutter contre toutes les formes
de terrorisme.
Au sujet de ces emplois, dont le chiffre reste toujours l’objet d’un dialogue tronqué, nous avons fait
remarquer à monsieur Juppé qu’il ne s’agissait pas de la création de 1000 emplois nets. Dans un même
temps à l’assemblée nationale le député Edouard Philippe posait une question au premier ministre
sur la réalité de ce recrutement.
http://videos.assemblee-nationale.fr/video.3532857_56965685adb5c.1ere-seance--questions-augouvernement--questions-sur-l-etat-d-urgence-et-la-politique-penale-13-janvier-2016
Pour revenir à notre intervention évoquée supra, celle-ci a aussi porté sur la mise en exergue des
missions de la douane au travers des résultats de 2014, tout en précisant que ceux de 2015 qui seraient
présentés en mars 2016 par notre ministre de tutelle, s’avèrent plus performants que l’année
précédente.
Avec 198.4 tonnes de stupéfiants, 422.7 tonnes de tabac de contrebande, 828 armes à feu saisies, 6,6
millions de jouets, et 356.9 millions d’euros de droits redressés, sans énumérer d’autres éléments
pouvant être trouvés dans le rapport de la douane de 2014 sur le net, l’efficacité de nos services n’est
pas à remettre en cause. Nous rappelons aussi à monsieur Juppé que dernièrement le Président de la
République est venu (pour la première fois) féliciter les douaniers pour une saisie de 7 tonnes de résine
de cannabis. Nous avons également exprimé que nos missions nous exposent au même titre que les
autres intervenants des métiers relatifs à la protection des citoyens et à la lutte contre la fraude,
preuve en est, l’inacceptable fin de notre collègue Pascal Robinson, qui a payé de sa vie l’intervention
au domicile d’un trafiquant d’armes .
La réflexion que nous sollicitons de la part de monsieur Juppé et qui n’a pas fait l’objet d’une analyse
dans son livre, repose sur la résultante de nos actions et du niveau auquel elles se situent (en amont
de la mise à la consommation). Supposons que les 7 tonnes de cannabis saisis aient exigé
l’intervention de 30 douaniers, combien faudrait-il de fonctionnaires pour récupérer cette
marchandise une fois mise à la circulation ? Surement pas trente, mais au moins 300, et peut être
3000, car une fois dispatchée, la tâche pour récupérer le tout n’est plus la même, elle est parfois
impossible.
Mais parler de la douane (fonctionnement et exigences aux fins d’optimisation) ne peut se limiter à
deux minutes de prise de parole et nous invitons le premier ministre à nous recevoir afin que nous
puissions lui présenter nos projections sur notre métier. Les missions fiscales ont une importance
indissociable du métier de terrain, tout comme les modifications du droit (notamment celui d’être
entendu).
A ce stade, le représentant de l’UNSA douane (seule autre OS douanière présente) décline son identité
et son appartenance syndicale, et vient apporter quelques illustrations d’affaires au niveau régional
valorisante pour la douane puis ajoute que selon son organisation ‘les douaniers sont sous employés
et qu’une mutualisation des services douaniers avec ceux des autres administrations de répression
serait une bonne chose’.
L’USD-FO ne cautionne en rien cette d’orientation, pour plusieurs raisons :
-Nous ne nous estimons pas sous employés,
-Notre conception de la douane nous amène à considérer les deux branches comme une entité
indispensable au bon fonctionnement de la maison. Donc indissociables et ainsi difficilement
accrochables aux autres administrations répressives,
- Si nous voyons une nécessité à ce que toutes les administrations, dont les missions relèvent de la
protection du territoire et des citoyens, disposent du même niveau de renseignement sur les vecteurs
de fraude, la mutualisation ainsi sollicitée par notre collègue de l’UNSA ne peut nous sembler que
suicidaire pour la douane.
L’USD-FO souhaite avant tout que la douane, au service de notre pays, retrouve des effectifs
conséquents afin de participer de manière encore plus significative à la lutte contre les grands trafics,
tout en préservant ses missions fiscales et l’aide quelle apporte aux citoyens (particuliers et
entreprises).
Monsieur Juppé a entendu notre regret de ne pas avoir été considérés dans son plan pour un Etat fort.
Il assure qu’à l’avenir il sera vigilant à cet égard, il acquiesce lors de notre demande d’expression sur
les métiers de la douane, au travers d’une rencontre avec les représentants des douaniers que nous
sommes, mais retient, hélas, la triste idée de mutualisation qui lui a été servie sur un plateau par
l’UNSA douane.
Ses principales idées sur la sécurité du territoire tournent autour du renforcement des capacités du
renseignement, la lutte contre la radicalisation, la défense des frontières extérieures à l’Europe,
redonner tous leur sens aux décisions des tribunaux, encadrer l’immigration légale, lutter contre le
détournement du droit d’asile et l’immigration clandestine.
Toutes les administrations présentes font le même constat sur la pénurie en moyens humains et
matériels, au point qu’une phrase d’un représentant de la police garde une forte résonnance en nous :
« On ne peut pas vouloir une police américaine avec un fonctionnement à la mode mexicaine ».
C’est en effet une énumération inquiétante qui est lors présentée :
-Des relations avec le parquet tellement difficiles que cela devient une entrave au service et une raison
de démotivation des personnels,
-des annonces d’abondement d’effectifs qui se traduisent en fait, par l’engagement de contractuels
(durée de 5 ans, main d’œuvre à 1200€), souvent non reconduits.
-des écoutes contingentées
-« une culture du résultat qui nous fait faire fausse route »
- une mauvaise circulation du renseignement
- une surcharge de procédure
- « des heures de nuit à 0.80 cts, rien à voir avec les 3 euros annoncés par UNSA douane ».
- une totale méconnaissance de cet intégrisme contre lequel il faut lutter
- une insécurité dans le milieu carcéral due à des lois sur le respect des libertés individuelles qui
prescrivent la fouille avant visite
- la marchandisation de la sécurité qui ballotte les agents de surveillance de la SNCF d’une compagnie
de transport à l’autre.
En contrepartie, nous avons été surpris par les moyens dont dispose la police municipale de Woippy :
En plus des équipements réglementaires : une équipe maitre de chiens stup, caméra go pro pour
filmer les interventions et 22 agents qui travaillent 7 jours sur 7 jusqu’à 3h du matin.
Comment ce que la volonté d’un maire peut mettre en place, ne puisse pas être égalé par celle d’un
président ?
Vos représentants de l’USD-FO à cette entrevue :
Edgard Escavi et Salvatore Lunesu pour la section de METZ accompagnés par Marie-Jeanne Catala secrétaire
générale