construction des maquettes de bateaux en

Transcription

construction des maquettes de bateaux en
CONSTRUCTION
DES MAQUETTES DE
BATEAUX
EN BOUTEILLES
RAYMOND H. BIGGS
CONSTRUCTION
DES MAQUETTES DE
BATEAUX
EN BOUTEILLES
traduit de l'anglais par
Pierre BOUTIN
Troisieme edition
EDITIONS MARITIMES ET D'OUTRE-MER
17, Rue Jacob, PARIS (VIe)
A
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INTRODUCTION
Sans doute ne saura-fon jamais qui, le premier, eut l'idee
de construire une moquette de navire dons une bouteille.
Quel qu'ait pu etre cet innovateur, ses manes peuvent tenir
pour certain que de son esprit imaginatif est ne un art qui
ne le cede en rien, pour son attrait et son mystere, a tous ceux
que nous connaissons ace jour.
Gardee longtemps secrete par les inities, la methode a
suivre continuera d'exciter la curiosite tant que l'on rencontrera des etres humains suffisamment peu biases pour demander:« Mais comment a-t on pu faire passer le bateau par le
goulot ?»
Je me propose, dons ce petit livre, de devoiler au grand jour
les secrets de cet art, de vous en instruire et guider vos premiers pas afin que vous puissiez, vous aussi, vous livrer a un
passe-temps qui m'a donne bien des heures de joie.
En suivant les instructions contenues dons les pages qui
suivent, et en faisant appel a toute votre patience, vous
devriez d'ici quelques jours vous trouver le glorieux possesseur d'un navire en bouteille, et pouvoir a votre tour savourer la stupefaction de vos amis lorsqu'ils etudieront sur toutes
ses faces le flacon a col etroit et son contenu.
Et croyez-moi, je ne vous monte pas un bateau !
TRAVAUX PR~LIMINAIRES
7
6. Une bobine de fil de coton ou nylon blanc.
7. Deux feuilles de papier de verre fin .
8. Du fil de cuivre tres fin.
9. Une petite aiguille de couturiere, ou une drille d'horloger.
10. Une petite paire de pinces plates.
11. Une lime fine de modeliste.
TRAVAUX PRELIMINAIRES
Preparotifs pour la gronde aventure.
a
Au debut, et la bouteille n'ayant son role jouer que beaucoup plus tard, occupez-vous du bateau seulement.
Afin d'eviter des complications inutiles, tant dons la conception que dons la realisation, la moquette que nous vous
proposons de construire n'est pas la reproduction a l'echelle
d'un navire quelconque ayant veritablement navigue. Mais
sa silhouette generale est celle d'un voilier du type clipper (1) ,
de la fin du XIXe siecle .
Voyons d'abord, avant de tailler ou assembler quoi que ce
soit, les outils et les pieces dont nous aurons besoin. Le materiel necessaire se trouve dons tous les foyers, ou peut en tout
cas etre facilement reuni. 11 nous faut
I·
Fig . 1. -
1. Un petit canif bien aiguise.
2. Une lame de rasoir mecanique (de preference dans une
monture recouvrant l'un des tranchants) .
3. Une paire de petites brucelles, ou une pince a epiler
fine.
4. Une paire de petits ciseaux.
5. Un ciseau a bois de 8 ou 10 mm de largeur.
(1) Pour certains termes speciaux, voir le petit lexique, en fin de volume.
Voici l'essentiel de l'outillage necessaire pour construire
un voilier dons une bouteille.
12. Une feuille de papier blanc, de foible ou moyenne
epaisseur.
13. Un tube d'une benne colle resistante (de la gomme
arabique ne convient pas).
14. Deux petits pinceaux peinture.
15. Un peu de vernis.
a
9
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTE ILLES
TRAVAU X PRELIMINAIRES
16. De la peinture laquee bleue, blanche, noire et rouge .
17. De la baguette de bois ronde de 18 a 20, 10e de mm de
diametre, ou du bois mince et droit de fil pour la fabriquer
a la demande.
18. Une planchette mince qui servira de socle de montage .
19. Un morceau de bois blanc, ou d'un autre bois raisonnablement tendre, pour la coque.
coque . Si nous avions conserve la pointe d' aigu ille normale,
les baguettes de bois fendra ient sous la pression.
8
Cette enumeration n'exige aucun commentaire particulier,
a !'exception toutefois de la drille d'horloger. C'est en effet le
plus important des outils indiques, mais aussi celui que vous
aurez sans doute le plus de mal a vous procurer.
Si vous y reussissez, l'aiguille de couturiere devient inutile,
tout au mains en tant qu'outil, car c'est un bout d'aiguille qui
constitue, comme nous le verrons plus tard, l'arc-boutant de
martingale. La drille sert a percer les nombreux trous prevus
dons la coque et les mats, mais a defaut une aiguille de couturiere permet de fabriquer un outil de remplacement fort
convenable.
Commencez par donner a un morceau de bois dur la forme
d'un crayon . Prenez l'aiguille et, en la tenant fermement
entre les mochoires de la pince plate, enfoncez-la au centre
de la piece de bois, le chas en premier, jusqu'a ce qu'elle
penetre de 25 mm environ dons son manche (fig. 2).
Presentez l'outil selon un angle tres peu ouvert sur une
pierre a huile ou un morceau de toile emeri, et frottez-y la
pointe de l'aiguille d'avant en arriere. Son extremite pointue
disparait, et est remplacee par un biseau prononce (fig. 2).
Le tranchant ainsi obtenu est exactement ce · qu'il nous faut
pour percer les trous dons les baguettes de bois et dons la
Fig. 2. -
Confection de l' outil
a
percer.
Pour en venir a la construction proprement dite , etudions les differents croquis de la figure 3, en y relevant la
forme et les dimensions de la coque :sa longueur, sa largeur,
sa profondeur. Remarquez que ces dimensions n'empechent
pas le bateau de franchir le goulot de la plupart des bouteilles .
Prenez le petit morceau de bois tendre que vous avez prepare
et donnez-lui une forme oblongue , 88 X 12 mm . En vous
guidant sur la figure 4, taillez-le a la forme indiquee sous ses
differentes angles.
Tous les dessins de ce livre (a !'exception d'un certain
nombre de tres gros-plans) sont reproduits aux dimensions
exactes des diverses pieces de la moquette .
La premiere chose a faire est maintenant de tonturer la
coque, c'est-a-dire de donner au pont la concavite qui le
caracterise dons le sens de la longueur, soit en le frottant au
papier de verre, soit en le creusant au canif. A la lime, decoupez ensuite les extremites de fa~on a evaser l'avant et a donner
A
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MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
sa quete a l'etambot. Arrondissez l'arriere, et decoupez-le
par en dessous pour obtenir l'apparence d'une voOte en portea-faux. Ace stade, abattez au papier de verre les aretes superieures et inferieures pour donner a la coque uncertain arrondi
lorsqu'on !'examine en bout (fig. 3 d) . Poncez de meme soigneusement le reste du bloc de bois pour faire disparaitre
toutes les inegalites de surface .
La figure 4 montre qu'un evidement de foible profondeur
doit ensuite etre decoupe a la partie superieure de la coque .
Sur le modele qui nous interesse, un creux de 1,5 mm est
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t'
b
b
c
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11
TRAVAUX PRELIMINAIRES
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arriere
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Fig . 4. -
Details de l'avant et de l'arriere de la coque.
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Fig. 3. -
Fa~onnage
ce la coc;ue.
suffisant. 11 sert essentiellement a suggerer la presence de
pavois sur toute la longueur de l'embelle . Ces pavois d'ailleurs nous permettront de percer au niveau du pont les trous
dont nous aurons besoin pour le passage des fils du greement.
Pour pratiquer l'evidement indique, tracez a la lame de
rasoir un trait transversal de 1,5 mm de profondeur dons le
12
pont,
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
a environ
18 mm de l'extremite avant du modede, en
VOUS arretant de cheque cote a 1,5 mm des flancs de la coque
(fig. 5). Yeillez bien surtout a ne pas entailler celle-ci sur toute
sa largeur. Pratiquez un second trait identique et parallele
au premier, a 12 mm environ de l'arriere.
TRAVAUX PRELIMINAIRES
La coque est prete maintenant pour recevoir le beaupre
et le bout-dehors de foe.
Fig . 6. -
Fig . 5. -
Comment delimiter l' evidement du pont.
Reunissez alors deux a deux les extremites des deux coupes
transversales, par un trait de meme profondeur entaille
parallelement au bord de la coque, 1,5 mm vers l'interieur
de celle-ci. La difficulte ici est de ne pas laisser la lame de
rasoir devier vers l'exterieur. En maintenant la coque fermement sur la table, il est facile d'evider au ciseau a bois le
centre du pont (fig. 6). Travaillez dons le sens du fil du bois
qui empeche le mieux le ciseau de s'enfoncer trop profondement.
13
EniE!vement du bo is.
Bout-dehors et beaupre.
Rendu solidai re du beaupre, plus court que lui, par des
liaisons en fer forge, le bout-dehors de foe permettait a l' architecte naval d'accroitre la surface de voilure qu'un navire
donne pouvait porter. Sur ces deux espars, faisaient dormant
l'etai de misaine et l'etai du petit mat d'hune, et s'amuraient
les foes et trinquettes dont les poulies de drisses etaient frappees sur le mat de misaine.
Un simple coup d'ceil a la figure 7 vous montrera quels
violents efforts le beaupre devait etaler. Aussi etait-il renforce
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MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
TRAVAUX PRELIMINAIRES
par tout un jeu de chalnes, cordages et cables metalliques,
connus sous les appellations de petite et grande martingales,
hautes et basses moustaches (ou haubans de martingale), et
sous-barbe de beaupre. Une barre traversiere et un arcboutant de martingale permettaient d'autre part, en les trian-
laterale du bout-dehors, en ouvrant davantcge !'angle d'appel
des moustaches (fig. 8).
Fig. 7. -
15
Dons une baguette ronde, coupez deux bouts de respectivement 17 et 34 mm de longueur. En VOUS referant a la figure 9 a,
lissez soigneusement la surface du bout le plus court, qui sera
lignes de forces agissant sur le beaupre et le bout-dehors.
gulant, d'augmenter l'efficacite de ces etais. On pourrait comparer !'ensemble a un pont suspend11. De meme que les haubans et cables metalliques de gros diametre qui soutiennent
le tablier du pont ont leur point fixe au sommet d'une haute
tour, de meme les etais, haubans et chalnes, renfor~aient le
bout-dehors et le beaupre a partir d'un arc-houtant perpendiculaire a ceux-ci. La barre traversiere accroissait la rigidite
Fig. 8. -
Vue d'ensemble des martingales et des moustaches, montrant
egalement l'arc-boutant et la barre-traversiere.
le beaupre, puis pratiquez un leger meplat longitudinal sur
l'un de ses cotes. Prenez maintenant le bout de 34 mm, et amincissez-le progressivement a la lame de rasoir , jusqu'a ce que
16
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
a
son diametre initial soit n!duit de moitie
l'une de ses extrernites. Ce sera le bout-dehors. Abattez un meplat de la longueur
voulue pour assurer son assise sur le beaupre, superposez
les deux espars, encollez les surfaces de contact et assurez
un pressage efficace. Terminez par deux liures distinctes en
fil de cuivre tres fin (fig. 9 b).
Fig. 9. -
TRAVAUX PRELIMINAIRES
17
meme temps (fig. 10). Le trou se trouve tres rapidement perce,
sans que le bois fende.
Des que vous sentez que la pointe va ressortir, degagez
l'outil et terminez le trou en l'attaquant par son autre extremite. 11 est absolument inutile de percer de grands trous ;
ceux-ci ne faciliteraient nullement le greement du bateau, le
fil de nylon, une fois engage, courant aisement dons des conduits tres fins.
Bout-dehors et beaupre.
La reussite finale de votre entreprise depend pour beaucoup
de la solidite de ce premier assemblage, et de la fac;on doni
sera assuree sa fixation sur l'avant de la coque. .
Remarquez les cinq trous obliques au travers du beaupre et
du bout-dehors ; il faut les percer avant de mettre le beaupre
en place.
Fig. 10. - Comment percer un trou
dons une baguette rondc.
11 est prudent de vous exercer d'abord sur une chute de
baguette ronde, pour juger de l'efflcacite de l'outil employe.
Tenez la baguette entre le pouce et l'index de la main gauche,
et l'outil a percer (ou la drille d'horloger) de l'autre main.
Placez I' extrem ite tranchante de I' aig u i lie affOtee au contact
du bois, a l'endroit voulu, puis faites rouler son manche entre
vos ?oi.gts, dons les deux sens, en appuyant doucement en
Un soin tout particulier doit etre apporte au perc;age des
trous situes en bout de piece, sur le bout-dehors par exemple.
11 est sage dons ce cas de percer le trou dons la baguette brute,
avant de couper l'espar
longueur.
La reduction du diametre d'une baguette ronde s'effectue
la lame de rasoir qu'au papier de
beaucoup plus aisement
a
a
2
18
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
verre. Posez l'esF-ar sur une planche, et faites-le rouler d'avant
en arriere sous le tranchant vertical de la lame, cependant
que vous deplacez celle-ci tout du long de la baguette, en reglant
au mieux la quantite de bois qu'elle enleve (fig. 11).
TRAVAUX PR~LIMINAIRES
19
L'arc-boutant de martingale.
Ce raidisseur vertical (que les marins anglo-saxons appelaient le « fleau des marsouins ») est constitue par la grosse
extremite d'une aiguille a coudre fine. 11 doit avoir environ
9 mm de longueur totale, et s'emplante dons le trou du boutdehors, chas vers le bas. Orientez ce dernier de telle sorte
que les fils provenant du bout et de la mi-longueur libre du
bout-dehors le traversent directement, et puissent remonter
vers l'avant de la coque sans avoir a contourner partiellement
I' arc-boutant.
Fig . 11 . -
Reduction du diamelre d'une baguette ronde.
Reportez-vous a nouveau a la figure 9 b, et remarquez
l'encoche transversale au point de jonction du bout-dehors et
du beaupre, sur l'arriere immediat du trou vertical prevu
pour recevoir la base de l'arc-boutant de martingale. Cette
encoche servira d'assise a la barre traversiere, laquelle est
coupee a longueur dons un bout de fil d'acier mince ou dons
une epingle fine de couturiere. L'epingle est preferable, et
vous limerez ses deux extremites apres en avoir fait sauter
la pointe et la tete.
Pour la plupart d'entre nous, ce surnom de fleau des marsouins n'exige aucune explication. Voici pourtant quelques
precisions complementaires pour ceux que la question interesserait.
Un grand voilier etait malgre tout un bateau relativement
petit, compare a ce que sont les navires actuels a propulsion
mecanique, et il n'etait guere de traversees ou le mauvais
temps, a un moment ou a un autre, ne soumit a rude epreuve
chacun de ses espars, chacun de ses etais, chacune tie ses
ferrures. Le voilier tossait et roulait, tanguait et embardait
a la lame, pour la plus grande fatigue de ses membres et de
son borde. Attire par tout ce mouvemer.~t, surgissait alors le
foldtre marsouin (1), gros « poisson » brun-verddtre aux yeux
(1) 11 s'agissait en fait de dauphins, mais « les marins qualifient improprement
et dep u1s
· t OUJours.
·
1es dauphms
· de marsoums,
.
et les marsouins de dauphins»'
(Cdt HA YET, Us et coutumes a bord des longs-courriers, Paris). N. d. T.
MAQUETIES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
TRAVAUX PRELIMINAIRES
en vrille, qui sautait et plongeait autour du brion du navire,
bondissant dons l'ecume bouillonnante de la lame d'etrave
qui s'enflait et grondait, frottant voluptueusement son dos a la
rigidite de la coque qui arrachait taus les parasites et toutes les
salissures adherant a sa peau, et le laissait libre et propre.
Mais l'homme avait une reponse toute trouvee
opposer
aux marsouins qui venaient ainsi se frotter le dos : l'arcboutant de martingale. L'animal insouciant ne se rendait
meme pas compte de la nature de l'arme meurtriere qui,
brusquement, le transper~ait de haut en bas, entrainee par
une plongee de l'avant du navire.
Et c'est ainsi que ce raidisseur, que les ingenieurs des
chantiers avaient denomme l'arc-boutant de martingale,
s'appelait a bard des grands voiliers anglais et americains le
fleau des marsouins, appellation pittoresque qui, pour nous,
evoque irresistiblement la saga haute en couleurs d'une epoque
revalue.
en pressant pour obtenir un contact etroit entre les pieces
associees. Relevez legerement l'extremite avant du beaupre
afin de lui donner son apiquage caracteristique (fig. 12).
20
=:=JYn~n!J=>:
a
Pour en revenir a notre moquette, placez l'aiguille a l'interieur d'une feuille de papier repliee, avant de la casser
la
pince plate. Ceci empechera son extremite de sauter. Trempez
dons une goutte de colle la partie qui doit penetrer dons le
bout-dehors de foe, puis enfoncez-la fermement dons son
logement. Placez de meme et sans plus attendre la barre traversiere, apres l'avoir encollee a mi-longueur (fig. 8).
Le beaupre est maintenant pret, et vous pouvez le monter
sur la coque. En vous referant a la figure 12, essayez de
visualiser la largeur et la profondeur de l'entaille qui doit etre
pratiquee
l'avant pour le recevoir. Enduisez largement de
colle cette entaille, puis presentez le beaupre et son greement,
21
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Fig. 12.- Dimensions, apiquage et fixation du beaupre et du bout-dehors.
Laissez secher suffisamment longtemps pour que la colle fosse
parfaitement prise.
Vous pouvez, en attendant, commencer
preparer les
mats.
a
a
a
La mCiture.
Vous remarquerez sur la figure 13 que le mat central,
ou grand mat, est plus long que les deux autres, le mat avant,
ou mat de misaine, etant lui-meme plus long que le mat
arriere, ou mat d'artimon.
Chaque mat se compose de trois parties. La portion inferieure de chacun d'eux, ou bas-mat, tire son nom complet du
mat auquel elle appartient. C'est ainsi que nous avons le basmat de misaine, le grand bas-mat. et le bas-mat d'artimon.
TRAVAUX PRELIMINAIRES
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
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23
La portion centrale est le mat d'hune, mais le nom du mat
dont celui-ci fait partie ne figure pas dons son appellation,
sauf en ce qui concerne le grand mat. Nous trouvons done :
le petit mat d'hune (pour le mat de misaine), le grand mat
d'hune (pour le grand mat), et le mat de perroquet de fougue
(pour le mat d'artimon).
La partie superieure de chaque mat re~oit un nom encore
plus colore. Nous trouvons, de l'avant a l'arriere, le petit
mat de perroquet (sur le mat de misaine), le grand mat de
perroquet (sur le grand mat), et le mat de perruche (sur le
mat d'artimon).
Sur les voiliers
quatre mats, un second grand mat apparait, et l'on distingue alors le grand mat avant du grand mat
arriere, les caracteristiques du mat de misaine et du mat
d'artimon restant inchangees. Si, comme c'est parfois le cas,
un cinq-mats, celui-ci a trois grand mats, un
on a affaire
grand mat central s'intercalant entre les deux grands mats precedents. Superflus sur notre modele, mais presque invariablement grees au-dessus des mats de perroquet et de perruche, se
trouvaient des matereaux relativement courts appeles fleches,
et que l'on nommait, toujours de l'avant
l'arriere, la fleche
de petit cacatois (mat de misaine), la fleche de grand cacatois
(grand mat), la fleche de cacatois de perruche (mat d'artimon). Et tout en haut, se greaient parfois des matereaux plus
courts encore, connus sous le nom de fleches de contrecacatois.
Sur le mat arriere sont articules : un espar horizontal,
appele guide la brigantine et, au-dessus de celui-ci, hauteur
du raccordement du mat de perroquet de fougue sur le basmat d'artimon, une vergue appelee corne de la brigantine.
a
a
a
a
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MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
TRAVAUX PRELIMINAIRES
Ces deux espars facilitaient le debordement d'une grand ' voile
aurique connue sous le nom de brigantine , d'artimon, ou
encore de voi le goelette. Celle-ci eta it tres efficace pour assurer la stab ilite de route du navire, et facilitait grandement
pour le barreur la tenue de son cap . Une drisse courait sur
un rea ou une poulie situes en bout de la corne, et permettait
« d'envoyer » le pavilion du pays sous les couleurs duquel le
bateau navig uait.
que les trois parties d'un meme mat, recouvrements compris,
puissent au depart etre fa<;onnees simultanement. Le travail en
est grandement facilite, car vous pouvez percer les trous aux
emplacements indiques et reduire progressivement le diametre
de la baguette tout entiere avant de la tron<;onner
la lame
de rasoir . 11 est beaucoup plus facile de reduire progressivement le diametre d'une baguette longue que d'effectuer le
meme travail separement sur chaque portion de mat.
Disposez trois baguettes brutes le long des vues de profil
des trois mats, comme indique sur la figure 14, et reperez-y au
crayon !'emplacement des trous. Percez ceux-ci avec votre
aiguille emmanchee, en veillant ce que tous se trouvent bien
orientes dons la meme direction, et parfaitement alignes les
uns par rapport aux autres.
R.eduisez la demande le diametre de chacune des baguettes
puis superposez-les une fois de plus au trace correspondant
de la figure 14. Tracez un trait de crayon
!'emplacement des
coupes effectuer, puis separez les trois elements de chaque mat.
Evitez de melanger entre elles les portions de mats differents.
24
Relevez sur la figure 14 la longueur de chaque portion de
mat, et prevoyez des baguettes suffisamment longues pour
a
a
a
a
c
a
b
---d____,~IIElll~-------b
Fig. 14.- Detait des mats, montrant !'emplacement des trous .
Fig . 15. -
Raccordement des deux parties d'un meme mat.
27
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
TRAVAUX PRELIMINAIRES
Abattez un meplat de la longueur de chaque raccordement
sur les deux surfaces en presence, de fa<;on ace que le collage
se fosse entre deux surfaces planes (fig. 15 a). Verifiez que les
trous sont toujours parfaitement alignes les uns au-dessus des
autres avant de proceder au collage, et renforcez celui-ci de
deux liures en fi1 de cuivre mince . Quatre ou cinq tours en
haut et en bas de chaque raccordement suffisent (fig. 15 b).
Glissez les extremites libres du fil metallique sous les spires,
en vous aidant de la brucelle ou de la pince a epiler pour
assurer le serrage maximum. Terminez en passant une mince
couche de colle sur les liures. puis coupez les extremites
depassantes du fil metallique a la lame de rasoir.
Lorsque taus les mats sont ainsi assembles et colles, taillez
lateralement en biseau l'extremite inferieure de chaque bas-
26
mot (fig. 15 c) .
Fig. 16. - La coque avec ses ma:s provisoirement dresses. Le beaupr~ et le
bout-dehors sont completement grees. Remarquer les trous des pavo1s.
Fig, 17. -
Confection d'un c:eil metallique.
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MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
TRAVAUX PRELIMINAIRES
Deux trous supplementaires doivent etre perces dons le
mat d'artimon, perpendiculairement a l'axe du bateau, c'esta-dire a angle droit par rapport aux trous precedents. lis
serviront a articuler le gui et la corne de la brigantine.
Le trou perce tout en haut de chaque mat n'.est pas prevu
pour supporter une vergue, mais rec;oit une petite boucle
en fil de cuivre, obtenue de la fac;on indiquee sur la figure 17.
Repliez en epingle a cheveux un bout de fil de cuivre de 50 mm
de longueur, en vous aida.nt de l'aiguille emmanchee pour
eviter un angle vif. Rapprochez les deux brins l'un de l'autre
et faites decrire deux ou trois tours horizontalement a l'aiguille, de fac;on a former un petit ~il avec le fil (fig. 17 a).
Glissez conjointement les deux brins libres de l'arriere vers
l'avant au travers du trou de tete de mat, en noyant la torsade
refermant l'~il dons l'epaisseur du bois. Separez les deux
brins a leur sortie, ramenez-les vers l'arriere, exterieurement
au mat (fig. 17 b), et terminez en les torsadant l'un sur l'autre
avec la pince a epiler (fig. 17 c). Coupez les brins libres le plus
pres possible du mat. Fixez de la sorte un ~il metallique a
l'extremite superieure des trois mats.
Les vergues.
Lorsque vous en avez fini avec la confection des boucles
metalliques, jetez un coup d'~il a la figure 18 et relevez les
longueurs des diverses vergues qu'il 'va maintenant vous falloir confectionner dons de la baguette ronde. Le diametre des
vergues inferieures est sensiblement le meme que celui des
· ~---- ·
29
TRAVAUX PRELIMINAIRES
30
31
MAQUETIES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
mats de perroquet, les vergues plus courtes etant plus minces
en proportion.
De l'avant a l'arriere, les vergues etaient designees d'apres
Jes voiles qu'elles servaient a etablir et il suffit done •. dons la
plupart des cas, de connaltre les noms des diverses voiles pour
se reperer parfaitement en ce qui concerne les vergues.
Nous ovens successivement, sur la figure 18, et de haut en
bas :
Sur le mat de misaine :
La vergue de petit cacatois.
La vergue de petit perroquet.
La vergue de petit volant (ou de petit hunier volant) .. La vergue de petit hunier fixe (ou le « fixe » de pet1t
hunier).
La vergue de misaine.
Sur le grand mat :
La
La
La
La
La
La
vergue de grand cacatois.
vergue de grand perroquet volant.
vergue de grand perroquet fixe.
vergue de grand volant.
vergue fixe de grand hunier.
grand'vergue.
Enfin, sur le mat d'artimon
La vergue de cacatois de perruche .
La vergue de perruche .
La vergue de perroquet de fougue volant (ou de volant
d'artimon).
La vergue de perroquet de fougue fixe.
La vergue seche (ou vergue barree).
Lorsque, sur les longs-courriers, on voulait etablir une
voilure particulierement importante, le petit perroquet etait
divise en deux, et une vergue supplementaire, appelee vergue
de petit perroquet volant, etait greee au-dessus de la vergue
de petit perroquet, celui-ci devenant « fixe ». De nombreux
voiliers portaient une voile supplementaire au-dessus du
grand cacatois, et certains meme une autre encore au-dessus
de celle-ci. Ces deux voiles additionnelles etaient respectivement designees sous le nom evocateur de contre-cacatois ou
papillon, et d'aile de pigeon.
La plus grande voile carree enverguee sur le mat d'artimon
etait connue sous le nom de fortune barree, mais du fait
de sa proximite de la brigantine, elle n'etait que rarement
etablie. Son efficacite etait en effet contrariee par la presence de la voile aurique placee immediatement derriere
elle. Elle presentait en outre !'inconvenient de masquer les
hautes voiles et le greement a la vue des occupants de la
'
dunette.
Aucune cote n'a ete portee sur la figure 18, car il est plus
simple de superposer une baguette ronde au trace et d'y
marquer directement les dimensions utiles.
Prevoyez de fa~onner simultanement plusieurs vergues dons
une meme piece de bois, avant de tron~onner celle-ci. Marquez d'un point de crayon !'emplacement du trou central
des differentes vergues d'une meme baguette, et percez-les
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
TRAVAUX PRELIMINAIRES
sans plus attendre avec votre aiguille affOtee, comme decrit
precedemment.
Posez la baguette sur une planche quelconque et enlevez
tout le bois necessaire a la lame de rasoir, en reduisant progressivement son diametre sur sa longueur lorsque les vergues
extremes ne sont pas de meme grosseur. Lorsque tout le bois
en exces a ete enleve, re.p resentez la baguette sur la figure 18
et reperez !'emplacement des coupes a effectuer pour separer
les vergues. Veillez a ne pas abimer le bois en le coupant,
puis reprenez chaque vergue individuellement et fa<;onnez-la
jusqu'a ce qu'elle soit parfaitement equilibree et symetrique.
Cette methode est beaucoup plus rapide que celle qui consisterait a fa<;onner separement chaque vergue.
Vous pouvez, en cas de besoin, rectifier leur grosseur tres
facilement en les faisant rouler d'avant en arriere sur une
feuille de papier de verre. Assurez une legere pression sur
l'espar avec l'index et le medium (fig. 19).
Puisque nous porions des espars, vous pouvez sans plus
attendre confectionner le gui et la corne de la brigantine, en
relevant leurs dimensions sur la figure 21. Remarquez qu'ils
n'ont ni l'un ni l'autre de trou central, mais sont au contraire
perces transversalement a 1,5 mm environ de leur extremite
la plus grosse . Pratiquez les trous en question sur la baguette
brute, avant d'isoler les deux espars. Sur le bateau termine,
ces deux trous sont orientes transversalement, et non pas
d'avant en arriere comme ceux des mots.
32
Fig . 19. -
Ponc;age final d ' une vergue .
Avant de monte,r les vergues, debarrassez leur trou cen-.
tral, avec la pointe de l'aiguille emmanchee , de la fine sciure
de bois qui pourrait l'obstruer.
33
Fig. 20.- Fixation d'une vergue sur un mat.
La figure 20, qui detaille la fa<;on dont les vergues sonf
fixees sur les mats, montre que celles-ci doivent disposer
d'une liberte de mouvement suffisante pour pouvoir pivoter
3
34
TRAVAUX PRELIMINAIRES
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
a la verticale et s'orienter parallelement au mat. C'est
la
l'un des secrets de la reussite d'un navire en bouteille.
Pour fixer les vergues, confectionnez un reil a mi-longueur
d'un bout de fil de cuivre torsade, comme decrit precedemment, et glissez les deux brins libres au travers du mat. de
l'arriere vers l'avant. Enfilez ensuite la vergue sur les brins
depassants (fig. 20 a), amenez-la au contact du mat, et repliez
vers l'arriere les deux extremites du fil, l'une par-dessus, l'autre
par-dessous la vergue. Rapprochez les deux brins, et tordez-les
l'un sur l'autre a la pince a epiler. Coupez ce qui depasse
aussi pres que possible de la torsade, sans oiler jusqu'a compromettre la solidite de l'amarrage. puis ramenez celui-ci
au contact de la vergue (fig. 20 b). Toutes les vergues sont
35
L'articulation du gui et de la corne de la brigantine sur le
mat d'artimon est legerement differente, bien que le principe
reste le meme. Ce que l'on cherche iciest la liberte de mouvement dons un plan vertical.
La figure 22 montre le dispositif employe pour fixer le gui,
un jeu suffisant devant etre reserve avant torsion des deux
bouts libres du fil metallique pour que l'espar puisse se relever
parallelement au mat et se plaquer derriere lui sans fatiguer
son articulation.
fixees de la meme fa~on.
Fig. 22. - Detail de l'articulation
du gui de la brigantine.
b
Fig. 23.- Detail de I' articulation
de la corne de la brigantine.
La fixation de la corne (fig. 23) differe de la precedente en
45o, il est presque
Impossible a la corne de retomber vers le bas, alors qu'a la
moindre sollicitation elle se releve et s'applique derriere
le mat, de la meme fa~on que le gui.
~e que, l'extremite de l'espar etant coupee a
~W-----LJ
Fig . 21. -
La brigantine.
36
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
Passez une couche mince de vernis sur les mats et les differents espars lorsque la fixation de tous ceux-ci' est terminee.
Disposez chaque mat dons un abri sOr pendant le sechage.
Une fois le vernis sec, examinez en detail chaque element du
greement, pour nettoyer les ceils metalliques qu'il aurait pu
obturer. Verifiez par la meme occasion que les vergues, la
corne et le gui s'orientent toujours librement autour de leurs
articulations.
MISE EN PLACE DU GREEMENT
Nous avons, au cours de la premiere partie, fixe la longueur,
la largeur, la profondeur de la coque, decide de la nature
du greement du navire, fa~onne et mis en place le nombre de
vergues exigees sur chaque mat.
On ne saurait trop insister sur !'importance d'un plan precon~u pour la mise en place du greement dormant et courant.
Vous devez savoir parfaitement a l'avance ce que vous ferez
de chacun de vos cordages. Si vous disposez t~us vos fils au
rien de bien, et il est probable
hasard, vous n'arriverez
meme que !'ensemble refusera purement et simplement de
fonctionner. 11 suffit qu'un seul cordage ne dispose pas de la
liberte de mouvement qui lui est necessaire pour que tout le
travail soit
recommencer. La methode qui est exposee ici
a fait ses preuves de nombreuses fois.
a
a
Greemeni du beaupre et du bout-dehors de foe.
En vous referant a la figure 24, coupez dons votre bobine
de fil un bout de 30 cm environ, mettez-le en double et, en
vous aidant d'une « fausse-aiguille » (fil de cuivre mince
replie en epingle cheveux), enfilez la boucle dons le chas de
l'arc-boutant de martingale. Tranchez ensuite la boucle en son
a
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
MISE EN PLACE DU GREEMENT
milieu, de fa~on a obtenir quatre brins libres suspendus a
l'arc-boutant.
Laissez pendre les fils derriere l'arc-boutant (fig. 25), et ne
vous en occupez plus avant d'avoir fixe les moustaches (ou
haubans de foe) a l'extremite du bout-dehors. Pour cela,
repliez en double comme precedemment une certaine longueur de fil, amarrez-la par un na!ud simple au bout de l'espar,
puis ramenez les deux brins libres vers la barre traversiere,
aux deux extremites de laquelle vous les amarrez par une
boucle simple.
38
Prenez le brin
du bout-dehors,
partie avant de
ramenez le brin
faites a nouveau
marque 1 sur la figure, relevez-le a hauteur
et faites une demi-cle a mi-longueur de la
celui-ci. Enduisez la demi-cle de colle, puis
vers l'arc-boutant, a mi-hauteur duquel vous
une demi-cle.
fil en double passe
dans !ietl tfe /'arcbout ant de martingale
-- -
''
...
'' ' '
' '
2 ' \ ', ........... _,
'
\
\
', Jl'
coupez ~~~
Fig. 24. -
Greement du beaupre et du bout-dehors.
Vous occupant a present du brin n° 2, amenez-le a l'extremite du bout-dehors, faites une demi-cle en ce point, puis
revenez vers l'arc-boutant, autour duquel vous faites encore
une demi-cle, a la meme hauteur que pour le brin n° 1. Encollez toutes ces demi-cles pour les empecher de glisser.
I~
39
Fig. 25.- Vue de profil du beauprc et du bout-dehors
en cours de greement.
Pour faire penetrer les bouts libres des six fils dont vous
disposez maintenant dons les deux petits trous perces en
haut des joues de la coque, servez-vous de la fausse-aiguille
dont il a deja ete question. Trois fils doivent passer dons chacun des trous, a savoir" une moustache, l'un des deux brins
provenant de la mi-hauteur de l'arc-boutant, et l'un des deux
provenant de son extremite inferieure. Donnez aux trois fils
la meme tension, et lorsqu'ils sont tous les trois en place de
chaque cote. maintenez-les dons les trous par une goutte de
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
MISE EN PLACE DU GREEMENT
colle. Coupez ensuite les trois bouts depassants, en presentant la lame de rasoir au ras du pont.
La fausse-aiguille en fil de cuivre replie se revelera precieuse par la suite, pour la mise en place du reste du greement. Elle est visible sur la figure 29. Sa longueur doit etre
d'environ 50 mm, et vous aurez soin d'ecraser sa partie repliee
entre les deux mochoires de la pince plate. Ceci lui donnera
une entree tres aigue, et lui permettra d'entrainer avec elle
le fil de coton ou de nylon sans difficulte au travers de n'importe lequel des a!ils metalliques du modele.
Percez ces trous avec soin, en vous conformant strictement
a la figure et en veillant a enfoncer votre aiguille emmanchee de l'exterieur vers l'interieurde la coque. Tout a l'a riere
et sur l'axe, percez le trou isole represente ; il servira de
point d' ttache au fil qui reunit les extremites superieures des
mats et ressort a l'avant par le lrou extreme du bout-dehors.
40
6
7
41
6
Erection de la mature.
Le probleme du metage se pose a present. Vous remarquerez que la figure 26 situe avec precision les trois fentes
dons lesquelles viendront s'encastrer les pieds biseautes des
mats. Elles jouent le role d'emplarrtures et de guides de metage,
car c'est de leur emplacement que depend celui des mats sur
le bateau termine. Pour les creuser, enfoncez le dos de la lame
d'un canif, ou mieux encore l'extremite d'un petit tournevis,
d'environ 3 mm dons le pont, en le deplac;ant legerement dons
les deux sens pour accroitre les dimensions de !'entree.
Notez, toujours sur cette figure 26, qu'un certain nombre de
trous sont perces au travers des pavois, a peu de distance
les uns des autres, presque par le travers de chaque fente
d'emplanture. Deux trous supplementaires de chaque cote
sont prevus, juste sur l'avant du grand mat et du mat d'artimon, pour recevoir les bras des vergues du mat de misaine et
du grand mat.
Fig. 26. -
Emplacement des trous de pavois.
Sur les navires reels, ce dernier cordage (que nous appellerons desormais le triatique) n'existait pas. Pour nous il est
toutefois indispensable, car c'est grace a lui que les trois mats,
le gui et la corne de la brigantine, sont solidaires les uns des
autres dons leur deplacement et, ce qui est plus important
encore, conservent par la suite les ecartements et les positions
relatives qu'on leur a donnes au depart. C'est le triatique qui,
lI
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
MISE EN PLACE DU GREEMENT
si l'on excepte le greement du beaupre, doit etre mis en place
le premier sur le modele, et c'est lui qu'on tranchera en dernier.
gui et de la corne de la brigantine, et de la tete de mat. Lorsque
ce dernier occupe la position voulue, encollez les demi-cles
pour les empecher de glisser. Presentez ensuite le grand mat,
en l'emplantant sur le pont, puis passez un tour de fil sur son
extremite superieure apres lui avoir donne une inclinaison
correcte vers l'arriere. Laissez la colle secher. Procedez de
meme avec le mat de misaine, en veillant a ce que la boucle
glissee autour de son sommet soit dons le bon sens (fig. 28 b).
42
Choisissez une petite planche pour servir de socle provisoire a la coque, et fixez celle-ci dessus par deux vis posees de
bas en haut. La moitie d'un couvercle de bolte a cigares constitue un socle de montage ideal. A l'une de ses extremites,
pratiquez six encoches ou viendront se coincer les prolongements des divers etais (fig. 27).
Fig. 27. -
La coque est tixee sur la planchelle de montage.
Prenez un grand bout de fil, 60 cm environ pour plus de
securite, et terminez-le par un nceud. Glissez son autre bout
dons la fausse-aiguille, et enfilez-le au travers du trou situe
tout l'arriere du modele, en tirant vigoureusement pour bloquer le nceud dons l'epaisseur du bois. Posez une goutte de
colle pour l'y maintenir.
Tenant le mat d'artimon entre deux doigts de la main
gauche, glissez son pied dons la fente correspondante du pont,
inclinez-le legerement vers l'arriere pour lui donner la quete
souhaitee, puis faites une demi-cle autour des extremites du
a
43
Fig. 28. - Fixation du trialique sur un mdl. A remarquer que les
haubans et galhaubans ne son! en realite mis en place qu'une fois
l'installalion du lrialique terminee.
Vous pouvez maintenir le grand mat et le mat d'artimon du
bout des doigts de votre main gauche, le temps exige par le
reglage du mat de misaine (fig. 28). Encollez la derniere de
et laissez-lui le temps de secher. Glissez alors le fil au travers
du trou prevu a l'extremite du bout-dehors, puis coincez-le,
44
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
MISE EN PLACE DU GREEMENT
legerement mais fermement, dons l'encoche centrale dEkoupee a l'extremite de la planche de montage (fig. 27) .
Chacun des mats doit maintenant etre parfaitement dresse,
et retenu par la tension du triatique. Tous trois doivent presenter la quete qui caracterisait les mats des voiliers de cette
epoque.
Coupez un second grand bout de fil, et nouez-en l'une des
extremites comme vous l'avez fait pour le triatique •. Engagez
l'autre dons la fausse-aiguille, puis en partant du premier
trou par tribord (a droite) juste derriere l'emplanture du mat
de misaine, glissez le fil de l'exterieur vers l'interieur, en
tirant fermement pour coincer le nceud dons le trou. Posez
une goutte de colle pour l'empecher d'en sortir.
Les haubans.
Tout le temps que dure le haubannage, le triatique que nous
venons d'installer, et d'ancrer dons une encoche du socle,
ne doit en aucun cas pouvoir se desserrer ou mollir. C'est de
sa tension initiale que dependent la hauteur et I' angle auxquels
se releveront les mats lorsque vous aurez fait penetrer le
navire dons la bouteille.
En gros, tous les fils representes comme reliant au pont
la face arriere de chaque mat (fig. 28) s'appelaient les haubans et les galhaubans, ces derniers etant les plus longs
et se capelant sur les mats d'hune et de perroquet.
Mis en place par groupes de 2, 3 ou 4, les haubans servaient
renforcer les mats, et etaient relies entre eux par des enflechures grace auxquelles !'equipage atteignait les hautes verempecher les mats de
gues. Les galhaubans contribuaient
se cintrer vers l'avant, en transmettaient les efforts la coque,
et c'est par leur intermediaire que l'effet moteur des voiles
faisait progresser le bateau. Les haubans aidaient aussi quelque peu a limiter le cintrage vers l'avant, mais la poussee etait
essentiellement transmise
la coque par les galhaubans, les
bras des basses vergues, l'emplanture et l'etambrai des mats.
a
a
a
45
a
F=ig. 29. -
Ordre et sens des passes au !ravers des pavois.
Etudiez l'ordre des passes sur les figures 28 et 29, et glissez
le fil da I' ·1 d I 1·
ns cer e a rgature supportant la vergue de misaine ,
MISE EN PLACE DU GREEMENT
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
46
puis redescendez vers le premier trou du pavois babord .
Enfoncez-y le fil de l' interieur vers l'exterieur, ramenez-le
hors-pavois jusqu'au second trou babord , au travers duquel
vous l'engagez de l'exterieur vers l' interieur. Remontez aussitot vers !' reil situe a hauteur de la vergue du petit hunier fixe
(seconde vergue a partir du bas) . Redescendez vers le second ·
trou de pavois tribord , et poursuivez de la meme fat;on le
reste du haubannage, jusqu'a ce que les six reils du mat de
misaine soient occupes. Raidissez votre fil apres chaque passe,
de fat;on qu'aucun des haubans ni galhaubans ne presente de
mou apparent une fois le travail termine.
Remarquez que chaque brin, qu'il soit montant ou descendant, aboutit sur la face interne des pavois.
Pour fixer l'extremite du dernier galhauban, vous pouvez,
soit enfoncer une minuscule cheville de bois dons son trou de
sortie, soit faire une demi-cle autour du pavois (fig. 30).
Haubannez successivement les trois mats, de l'avant vers
l'arriere. Si le triatique est reste convenablement tendu , les
mats sont alors parfaitement dresses dans leurs emplantures
(photo 31).
Fig. 31. -
1--0~/
I
\...
-~
-- -
I
Fig. 30. -
Le nav ire sur sa planche de montage.
Pour vous faire une idee de ce que sera le mouvement des
mats lors de !'entree dans la bouteille, laissez filer le triatique.
lis tendront a s'abattre sur le pont, vers l'arriere. Retendez
le triatique, et ils reprendront leur position initiale.
C'est
Deux fa~ c ns d'amar rer l'extremile du dernier galhauban.
47
la un autre secret.
48
MISE EN PLACE DU GREEMENT
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
49
ou
Les etais du mat de misaine.
Leur mise en place est tres simple. Les figures 32 et 34 vous
donneront toutes les precisions necessaires quant aux points
ils sont capeles sur le mat de misaine et aux trous par
lesquels ils traversent le beaupre et le bout-dehors de foe.
Une demi-cle collee, a laquelle vous laisserez le temps de
secher avant de raidir le fil, suffit a la fixation des extremites
superieures des etais. Veillez a faire ces demi-cles dons le
sens indique par la figure 33, et coupez le bout inutile au ras
du mat.
Fig. 33. Amarrage
d ' un etai. La fleche rectiligne indique dons quelle
direction se trouve le
bout-dehors.
Lorsque deux etais doivent passer dons le meme trou, il est
plus simple d'introduire d'abord le fil en double, et de ne separer les deux brins l'un de l'autre qu'au moment de les fixer
sur le mat.
Chaque etai doit avoir environ 45 cm de long au depart, et
son extremite libre est, tout comme celle du triatique, provisoirement coincee dons l'une des encoches en bout de la planche de base. La figure H vous montre le bateau au stade ou
vous devez a present en etre arrive .
Fig. 32. -
Detail des etais du mat de misai ne.
MISE EN PLACE DU GREEMENT
51
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Les bras et /es balancines .
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C'est maintenant sans doute que vous devez vous mefier le
plus d'une possible etourderie. Dons ce reseau complique, dons
cette veritable toile d'araignee de cordages, de chaines, de
cables et d'etais, qui constituaient le greement d'un grand
voilier, chaque element a· son role a jouer, et ce role est aussi
important que celui de tous ses voisins .
Bien que la plupart des fils representes sur notre modele
correspondent avec une precision satisfaisante aux cordages
en service sur les navires veritables, il en est quelques-uns qu'il
faut de toute necessite ajouter a un bateau qu'on veu i· emprisonner dons une bouteille pour en faciliter la mise en place.
La vue d'ensemble de la figure 35 et le croquis de detail
agrandi de la fig. 36 laissent subsister peu de doute, quant
au soin qu'exige le travail qui vous attend maintenant.
Commen~ons, une fois encore, par le mat de misaine.
Des bras, mailles sur des frettes de fer ou des erses metalliques capelees sur les extremites des vergues, etaient indispensables pour orienter les voiles carrees d'avant en arriere.
C'etait la un travail ardu en toutes circonstances, et qui exigeait une attention soutenue lorsque le navire louvoyait.
Les bras des vergues superieures appelaient du mat suivant,
une poulie ou un clan situe a hauteur voulue sur celui-ci les
renvoyant vers le bas jusqu'au pont. Les bras des vergues inferieures, plus longues et plus lourdes, etaient renvoyes directement vers le pont par des pantoires ou des palans situes en bout
de vergue. Plus loin vers l'arriere on pouvait renvoyer ces bras,
et m oins eta it important I' effort exige pour orienter les vergues.
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Fig . 35. -
Le reseau des bras et des balancines.
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Fig . 36. -Gras-plan montrant la disposition des bras et des balancines des vergues
des huniers fixes et volants, pour le mat de misaine et le grand mat.
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54
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
Ch~ que vergue etait equipee de bras d.istin~ts, e~ l'o,n pouvait
la« f> rasser » dons n'importe quelle d1rect1on, mdependamment de ses vois ines.
Dons la pratique courante, seules les deux vergues inferieures de chaque mat etaient, en service, reellement suppertees a leurs deux extremites par des balancines. Toutes les
vergues situees plus haut, bien qu'en comportant egalement,
ne les utilisaient guere que lorsque, leur voile ayant ete ferlee ,
on les amenait a leur position de repos, qui consistait precisement a « reposer » sur leurs balancines. Nous les ovens
toutefois fait figurer sur notre modele, pour lui donner plus
d'elegance d'une part, et pour soulager les <l!ils metalliques
supportant les vergues d'autre part . •
Coupez un bout de fil d'une vingtaine de centimetres de
longueur, et commencez par la basse-vergue du mat de
misaine. Orientez la planche de base de telle sorte que le
navire semble se diriger vers votre main gauche. Referez-vous
constamment aux figures 35 et 36 pour suivre la description
ci-apres.
Faites une demi-cle autour de l'extremite de la vergue, a
environ 2,5 mm de sa pointe extreme, et collez le fil sur le
bois, en maintenant ses deux extremites entre le pouce et
l'index des deux mains tandis que la colle fait prise (fig. 37).
Avec l'aide de la fausse-aiguille, enfilez le brin le plus long
dons l'a!il metallique correspondant a la vergue situee immediatement au-dessus de celle sur laquelle vous travaillez
actuellement, puis rabattez-le jusqu'a l'autre extremite de
celle-ci , de l'autre cote du mat, ou vous l'amarrez par une
demi-cle, orientee dons le sens indique par le croquis a de la
figure 37.
MISE EN PLACE DU GREEMENT
55
Maintenez le fil quelques instants pour que la colle seche,
puis abaissez le bout libre jusqu'au trou prevu pour le recevoir
dons le pavois tribord . Glissez-le de l'exterieur vers l'interieur, faites-lui traverser le pont sur l'avant du grand mat,
puis ressortez au travers du pavois babord , et de la remontez
jusqu'a la premiere extremite de la basse-vergue du mat de
misaine. Amarrez-le en ce point par une seconde demi-cle .
Fig. 37. -
Fixation des balancines sur les vergues.
'
MISE EN PLACE DU GREEMENT
56
I
I
57
MAQUETIES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
e vous ne devriez pas
En remontant ainsi
de chaque fil reste
rencontrer de grandes
.
. d I' xtremite de la vergue
.
1
~me par la su1te . e e
touJours e me
d
puis a redescendre vers la
jusqu'a l'c:eil ~e ~a.verguev~~- u:s~~~·rigine, renvoi vers l'c:eil du
gcelui dont on s'occupe, retour vers
seconde extremlte de. ~a
mat situe juste en arnere de
de depart La basse1
l'avant, une fois de plu.s vers allvedrugugerand mat s~nt les deux
d
~t d misame et ce e
vergue u m~ e.
tte regie, leurs bras traversant en outre
seules e~ceptlol ns a cte comme indique precedemment.
les pavols et e pon •
ded~;;;u~~e:~ ::~;~j~t
·
,w _
,~ 19.
~u .
Le novire completement gree.
Les bras de la vergue de grand-cacatois et
gue de grand perroquet volant s'engagent
~eux
ans
die
e
1:;~~
c:eil, a savoir celui de la ligature supportant la vergue de cacatois de perruche (voir fig. 35 et photo 38).
Maintenez tous les bras et balancines legerement tendus,
sans aller jusqu'au point ou ceux des vergues inferieures
prendraient du mcu par suite d'un exces de tension de ceux
des vergues superieures.
'
Les vergues du mat d'artimon sont greees selon le me me principe, avec toutefois une difference importante : leurs bras sont
renvoyes vers l'avant (vers le grand mat), au lieu d'etre renvoyes vers l'arriere comme ceux des vergues du mat de
misaine et du grand mat (fig. 35). 11 s'ensuit que, du fait de
!'intervention des bras des vergues superieures du mat d'artimon, quatre fils se trouvent en certains cas traverser le meme
c:eil derriere le grand mat. Ajustez ces fils comme vous avez
ajuste les autres, sans perdre de vue qu'ils doivent appeler de
l'avant. Veillez tout particulierement a ne pas engager les bras
dons les galhaubans du grand mat: ils doivent rester parfaitement clairs, et passer en dedans de ceux-ci.
Lorsque vous en aurez fini avec les bras et les balancines,
la fa~on dont le navire franchira le goulot de la bouteille
doit commencer a vous apparaitre nettement. Larguez les
longs fils coinces dons les encoches de la planche de base,
et laissez les mats se coucher vers l'arriere. Au fur et a mesure
qu'ils retombent, aidez les vergues a se relever, jusqu'a ce
qu'elles s'orientent parallelement a eux. Le gui et la corne de
la brigantine se redressent vers le mat d'artimon, et finalement
tous les mats et toutes les vergues pointent vers l'arriere,
cependant que les longs fils traversant le bout-dehors prennent
un mou considerable. Les pieds de mats sont sortis de leur
58
MISE EN PLACE DU GREEMENT
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
59
emplanture, mais il sera facile de les reengager dons leur fente
lorsqu'on redressera le greement (voir photo 39).
L'equipement du pont.
L'echelle reduite de reproduction du modele limite le nombre des accessoires et superstructures admissibles. Vous pouvez toutefois decouper trois rectangles dons la couverture d'un
magazine (de preference grise ou verte), et les coller sur le
pont aux emplacements indiques, pour figurer les panneaux
des ecoutilles (fig. 35) .
Deux bossoirs d'ancre et un cabestan peuvent d'autre part
etre fat;onnes dons une chute de bois, peints en noir et colles
sur le gaillard avant (fig. 40).
Fig . 40. -
Fig. 39. -
Robottoge des mots.
Si le modEde ne doit pas etablir de voilure, votre bateau est
pratiquement termine. 11 ne vous reste qu'a mettre en ~lace
les divers pavilions et apparaux de pont (fig. 40). Ma1s un
navire en bouteille semble toujours incomplet s'il n'a pas ses
voiles. Elles sont necessaires pour qu'il prenne vie ; sinon, ce
Apporoux de pant.
Si vous desirez installer des superstructures, preparez-les
maintenant, mais attendez que le navire se trouve a l'interieur
de la bouteille pour les coller a leur emplacement definitif.
Plus il se trouve de constructions accessoires sur le pont, et
plus vous avez en effet de chances de .voir un fil du greement
s'accroch er au cours de la mise en etat finale.
Les voifes.
n'est qu'un morceau de bois a la derive.
Vous n'allez pas vous arreter la, voyons
! Alors. continuons ...
Afin d'aider le debutant et de reduire le nombre des cotes
dons le texte, nous avons prefere representer les differentes
MISE EN PLACE DU GREEMENT
c
c::
61
voiles en vraie grandeur sur la figure 41. 11 vous suffira done
de relever directement leurs formes sur le dessin. Utilisez du
papier blanc suffisamment raide pour que, lorsqu 'on l'a courbe
ou cintre, il conserve par la suite le profil qu 'on lui a donne.
Remarquez que la hauteur de chacune des voiles est legerement superieure
l'ecartement existant entre les vergues
correspondantes. Ceci , afin de pallier le raccourcissement
apparent qui resulte du creux qu'on leur impose.
celle de la
La longueur de chaque tetiere est inferieure
vergue le long de laquelle elle est collee. Ainsi se trouve reservee une courte fusee a chaque extremite. Les fusees seront
peintes en blanc apres mise en place de toutes les voiles.
Les chutes laterales de ces dernieres sent decoupees de
biais, et legerement incurvees, de telle sorte que la largeur du
bas de chaque voile soil egale
la longueur de la vergue
placee juste en dessous.
CO
Cll
a
a
a
c
0
Comment donner du creux aux voi/es .
E
......:>
t..
<t
a
~~
~
t.::
~---~----......,.~
Posez chaque voile
plat, sa face avant au contact d'une
surface lisse (une revue de preference), et, en appuyant fermement, faites rouler de haul en bas et de bas en haut un
crayon mince ou un bout de baguette ronde. Ses aretes superieure et inferieure se redressent spontanement (fig . 42) .
A mi-longueur de la tetiere, pratiquez une petite encoche
rectangulaire, afin que lorsque vous collerez la voile le long
de la vergue, sa forme n'ait pas
souffrir de la presence du
fil de cuivre amarrant celle-ci en son milieu .
a
62
MISE EN PLACE DU GREEMENT
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
63
a
meme ci'eux, et
ce qu'aucune ne retombe si bas qu'elle
recouvre completement la vergue situee en dessous d'elle.
Fixation des voi/es sur /es vergues.
a
Enduisez d'un mince filet de colle le dessous de la vergue
laquelle vous allez adjoindre sa voile, puis saisissez celle-ci
Fig. 42. -
a
Comment donner du creux
a
a
une voile.
a
la brucelle ou
la pince
epiler, comme le montre la
figure 43. Glissez-la jusqu'au voisinage de la vergue, entre les
fils du greement, et apres vous etes assure que sa position
est correcte, amenez-la au contact du filet de colle. Verifiez
que le collage est effectif sur toute la .longueur de la tetiere.
en facilitant le contact de la pointe d'une aiguille promenee
d'un bout a l'autre . Procedez aux menues rectifications eventuelles avant que la colle ail eu le temps de faire prise.
Chaque voile est mise en place de la meme" fa~on, et vous
veillerez tout particulierement a ce qu'elles aient toutes le
Fig. 43. Presentation
d ' une voile sur une vergue.
La fixation des voiles d'avant exige un peu plus de patience.
Decoupez-les a la forme indiquee par la figure 41, et donnezleur du creux elles aussi. Les etais du mat de misaine doivent
a
64
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
MISE EN PLACE DU GR£EMENT
65
etre parfaitement raidis tout le temps que dure !'operation. Encollez la portion de chaque etai qui recevra la voile,
puis presentez celle-ci en vous aidant de la pince a epiler
(fig. 44). Amenez le fil a la position souhaitee le long de
l'arete interieure du foe en le guidant avec la pointe d'une
aiguille.
Fig. 45. Fig. 44. _
Presentation du clin-foc.
Mise en place de la brigantine.
Lorsque vous mollirez les etais, les voiles d'avant retomberont ; m a is lorsque vous les raidirez a nouveau, elles repren-
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
MISE EN PLACE DU GREEMENT
dront aussitot une position immuable qui ne depend guere que
du cote par lequel elles sont collees.
N'outliez pas que si le navire est gree de telle sorte que
l'extremite des vergues la plus proche de vous soit orientee
vers l'arriere, le modele semblant se diriger vers la gauche
comme le representent les photographies, ceci veut dire que
la convexite des voiles de l'avant doit etre tournee vers vous.
Si au contraire les extremites les plus proches des vergues
etaient orientees vers l'avant, ce serait la concavite des voiles
de l'avant qui devrait vous faire face.
deux espars, elle est obligee de prendre un certain creux
avant que ses aretes inferieure et superieure glissent et
retombent de !'autre cote. Si la pression est interrompue
juste au moment ou les bords du morceau de papier chevauchent les baguettes rondes, la voile reste dons la position
souhaitee.
66
67
Le creux ainsi donne doit etre de meme sens que celui des
voiles de l'avant.
Au moment de rabattre les mats, orientez la brigantine
par le travers. Lorsque le rabattement du greement est complet, elle doit se trouver couchee sous les hautes voiles (fig. 45) .
Decoration de la coque.
Maintenant que les voiles sont en place, vous pouvez peindre
la coque.
Fig. 46. -
Le mdt d'artimon rabattu, la brigantine doit se trouver
a pial.
La seule voile qu'il vous reste maintenant cl mettre en place
est la brigantine. Remarquez sur la figure 41 que deux petites
languettes sont reservees cl l'avant. en des points tels qu'elles
degagent juste les ligatures et les ceils du mat d'artimon. Ces
languettes sont collees centre le bas-mat (fig . 45) . La surface
de la voile est legerement superieure cl l'espace fibre entre le
gui et la corne, et sa forme est telle que lorsqu'on la pousse
lateralement pour la faire passer d' un bord sur !' autre de ces
Avec on pinceau fin, passez l'exterieur a la laque noire, .
en veillant cl ne pas laisser la peinture couler au travers des
trous des pavois, et cl ne pas tocher les moustaches et les
martingales du bout-dehors. Pendant que la peinture noire
seche, passez de la laque blanche sur les tetes des mats, sur
l'extremite du bout-dehors, sur celles du gui et de la corne
de brigantine, et sur les fusees des vergues.
colon blanc
~\
L____
co9ue noire
-
- -
--
--
-
-
-
---
\ flottaison rouge ou verte
Fig. 47. -
Peinture de la coque.
-
;
\J
7
68
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
MISE EN PLACE DU GREEMEN-y:
Tout autour de la coque, tracez une ligne fine en laque
rouge ou verte pour indiquer la flottaison. La limite superieure de cette bande coloree doit se relever selon une courbe
progressive vers l'etrave et vers la voOte arriere (fig. 47).
A mi-distance entre la flottaison et la ligne de plat-bord,
fixez sur la coque un brin de fil blanc. Ce fil contribue a donner
un aspect fusele a la moquette. La presence d'une telle ligne
sur de nombreux vapeurs actuels s'explique si l'on remonte
dons le temps jusqu'a l'epoque des grands-voiliers, et des
navires de guerre dont les !ignes de sabords etaient peintes
en blanc sur le fond sombre du borde.
a mesure que vous progressez vers l'arriere. Reunissez les
deux extremites sous la voOte, collez et coupez. Rectifiez toute
erreur d'alignement avec une pointe d'aiguille avant la prise
de la colle.
Fig . 48. -
La moquette est prete
a«
mettre en bouteille ».
Prenez une certaine longueur cie fil, repliez-la en deux et
coiffez-en l'etrave, en encollant soigneusement le fil au fur et
69
Mettez maintenant le modele de cote pour un jour ou deux,
afin de laisser a la peinture le temps de secher. La construction
proprement dite du navire est terminee. 11 faut maintenant
vous occuper de la bouteille.
LE FLACON
Que/ mode le choisir?
11 est evident, pour bien des raisons, que la bouteille doit
etre transparente. Elle sera suffisamment grande, de forme
agreable, avec un goulot de grosseur moyenne. Le passage
lib re doit etre notabl :ment plus large que celui d'un flacon a
parfum, sans toutefois rappeler, ni de pres ni de loin, celui
d'un bocal d'epicerie.
Une flasque a alcool plus ou moins rectangulaire, du genre
de celle que montrent les photographies, convient parfaite-.
ment. Les bouteilles rondes a liqueur sont egalement tres
populaires, et de lignes elegantes. Les recipients fantaisie
peuvent retenir !'attention des non-conformistes. On a meme
vu des gens construire des bateaux dons de grosses ampoules
electriques, des fioles a produits chimiques et des carafes.
De ces derniers recipients, !'ampoule ronde est parti<:ulierement bien adoptee a ce nouvel usage, et met bien en
valeur le navire. Son verre est clair et mince, et susceptible
de recevoir un tres beau poli, ce qui donne un aspect ensoleille et scintillant ace que l'on installe a l'interieur. L'enlevement de son culot de laiton exige de grandes precautions, et il
peut etre necessaire de le chauffer et de le faire tourner
simultanement sur lui-meme pour le detacher. 11 n'est pas
rare d'abimer cinq ampoules avant que le culot de la sixieme
72
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
LE FLACON
se detache convenablement. Naturellement, en remettant le
culot en place, il faut s'efforcer de ne laisser subsister aucune
trace visible de la cassure que l'on a dO faire subir a l'extremite de !'ampoule.
Nettoyage de la bouteil/e.
73
prealablement ramolli. Lorsque vous avez ajoute sufflsamment de couleur, glissez le mastic a l'interieur de la bouteille,
fragments par fragments, en vous servant de l'outil special
represente en bas de fa figure 50. Si le mastic refuse de se
detacher de l'extremite de l'outil, plongez celle-ci dons de
f'huile avant de lui confier le morceau suivant.
Au cas ou des matieres etrangeres se seraient deposees
a l'interieur, vous pouvez les faire disparaitre en remplissant
la bouteille d'une solution chaude de soude. Des feuilles de the
froides, glissees par le goulot et secouees avec un peu d'eau,
constituent aussi un decapant de premier ordre.
Disposez la bouteille sens dessus dessous pour qu'elle
s'egoutte ~t seche interieurement. Vous pouvez aussi la chauffer un peu pour en chasser plus rapidement toute trace d'humidite. De toute fa<;on, elle doit etre parfaitement seche avant
que vous effectuiiez le moindre travail a l'interieur.
La mer
Fig. 49. -
a
La hauteur du modele ne vous permet pas de donner
la
mer une grande epaisseur. 11 est toutefois possible d'etaler
une mince couche du produit qui la simule, et cela suffira
a constituer le cadre.
Determinez a l'avance la hauteur d'eau que vous souhaitez.
A titre d'exemple,la mer a 6 mm de profondeur sur la photo 49.
Melangez intimement, en malaxant longuement, de la peinture bleu de Prusse
une petite boule de mastic de vitrier
a
Dons la bouteille !
~crasez le mastic sur toute fa largeur de fa bouteille, aussi
un1formement que possible, et lorsque la mer a une epaisseur
l'aide d'un pinceau
suffisante, peignez en bleu sa surface
coude. Retouchez de blanc la crete des vogues pour figurer
les moutons, mais ne perdez de vue l'echelle du modele et le
fait que le navire porte toute sa voilure. 11 serait absurde de
re~resenter un navire aussi charge de toile que celui-ci, en
tra1n de labourer peniblement des lames de 12 m de haut.
a
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
Les taches, que le pinceau a pu laisser sur la face interne
de la bouteille pendant cette operation, disparaitront facilement si vous les frottez transversalement avec un petit morceau d'etoffe noue
l'extremite d'un bout de fil de fer.
mastic, fac;onnez une cavite d'environ
Reprenant l'outil
3/4 de mm de profondeur a la surface de la mer, a l'endroit
qu'occupera la coque du navire.
a
a
00 outil pour nettoyt:r linterit:ur de la boulei/1;
pmceau pour endro1ts dacces d,fficlle
fi! de fer mince, coudd
f l de fer mince, droit
,,,
pinceau articult:
\.)" f??:J
« \,~
vllll0jra9ment de lame de rasoiremmanche .
~IE3JE!IP==:::;::::;::::::;:====7r===:::::;::;======::::~
epingle coudee emmanchee
~~r:J/~~stir
Fig. SO. -
Outils ntkessaires pour la preparation de la bouteille.
Laissez le mastic secher et durcir. Cela peut demander deux
ou trois jours, selon la profondeur de la mer. Assurez-vous,
en attendant le grand jour, que vous n'avez rien oublie, et
reunissez portee de la main, dans le voisinage immediat qe
a
LE FLACON
75
la bouteille, tous les outils dont vous pourrez avoir besoin.
Les preparatifs rappellent ceux d'une operation chirurgicale
a grande echelle- avec cette difference pourtant qu'ici vous
rajoutez quelque chose au lieu de l'enlever !
Les tiges metalliques rondes et les bouts de fil de fer doivent
etre souples, mais suffisamment raides pourtant pour conserver leur forme sous une pression moderee. Les fils metalliques
minces peuvent etre recuperes sur de vieilles etiquettes d'expe. dition.lls serviront a de menues rectifications de detail : orientation des vergues par exemple.
Tous ces outils sont representes sur la figure 50.
C'EST MAINTENANT
QUE LA PARTIE
SE GAGNE
OU SE PERD
Puisque tout est pret, mettez le patient sur la table d'operation.
Commencez par marquer les six fils qui traversent le boutl'encre bleue, de telle sorte qu'ils restent faciles
dehors
identifier lorsque les mats seront rabattus. Par exemple, mettez une goutte d'encre en bout du triatique, deux gouttes sur le
fil immediatement en dessous (etai de clinfoc), et ainsi de
suite. Placez ces reperes sur les 15 cm environ qui restent
libres a l'extremite de chaque etai.
Soulevez la planche de montage, et enlevez les deux petites
vis qui, par en dessous, retiennent la coque. Degagez les fils
des encoches ou ils etaient coinces, puis saisissez la moquette
par la coque, entre le pouce et l'index de la main gauche.
De votre main droite, aidez maintenant au rabattage des
mats, les six grands fils devant courir librement au travers des
trous du bout-dehors. Simultanement, orientez la brigantine
par le travers, puis relevez la corne et le gui contre la face
arriere du mat d'artimon.
A ce stade, les mats doivent etre sensiblement a moitie
couches.
a
a
78
MAQUETIES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
LA PARTIE SE GAGNE OU SE PERD
Posez le modele sur la table et reprenez la bouteille. Avec le
pinceau coude, passez une couche de colle dons la cavite
peu profonde ou la coque reposera. Dega9.ez le pinceau, puis
revenez-en au bateau, que vous ressaisissez dons votre main
gauche comme precedemment.
En commen~ant par le mat d'artimon, redressez toutes les
vergues le long des mats, en les plaquant les unes contre les
autres d'aussi pres que les ligatures et articulations diverses
le permettent. Poussez progressivement les mats vers le bas,
cependant que vous alignez et resserrez etroitement les unes
contre les autres les vergues et les voiles avec les doigts de
votre main droite.
Juste avant que chaque mat ne se couche completement,
son pied se degage de la fente qui lui servait d'emplanture
dons le pont.
En tenant toujours le modele dons votre main gauche, agissez doucement, et sur toute la long ueu r des mats, sur les
vergues et les voiles qui n'occuperaient pas la position voulue.
Les foes et la trinquette doivent etre couches par-dessus le
greement, dons le meme alignement que les vergues du mat
de misaine.
Passez le bateau dons votre main droite, et tenez la coque
entre le pouce et le medium. Posez l'index par-dessus les
mats, de telle fa~on que ce doigt puisse controler aisement
tout mouvement de ceux-ci. Assurez-vous une fois encore que
toutes les parties du greement sont etroitement rabattues sur
la coque, puis enfoncez dons le col de la bouteille la tete des
mats, la corne et les vergues qui se trouvent deborder I' aplomb
du cou ronnement.
Facilitez au mieux le glissement de !'ensemble, jusqu 'a
ce que la coque proprement dite se trouve d moitiES engagee.
79
Les quelques centimetres qui restent - puisqu'une moitie
de la coque et la plus grande partie des mats et des vergues
ont deja franchi le goulot- vous donnent certainement quelques inquietudes. Mais vous serez surpris de voir tout ce que
l'on peut faire passer par le goulot, d'une seule poussee.
Vergues et voiles semblent epouser la forme de l'ouverture
exigue, puis brusquement vous n'avez plus que les fils entre
les doigts. Le bateau est dedans ...
FiJ. 51.- Co:nment faire pem\trer le navire par le goulot.
Sans lacher l'extremite du bout-dehors, efforcez-vous pour
!'instant de faire penetrer, lateralement a la coque, un fil de
fer dont vous amenez l'extremite coudee sous la voOte de
l'arriere (fig. 51). Lorsque vous aurez !ache le bout-dehors,
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
LA PARTIE SE GAGNE OU SE PERD
ce fil de fer vous permettra de soulever partiellement le
modele et d'amener la coque dons son logement. Assurezvous qu'aucune voile ne pend d'un cote ou de l'autre, car elle
risquerait d'etre coincee sous le bateau.
Retirez le fil de fer coude, et glissez a sa place une tige
metallique ronde, cintree a la demande (une tige d'apport de
metal pour soudure par exemple). Engagez cette tige sensiblement jusqu'a mi-longueur de la coque, puis relevez les
mats• partiellement, juste ce qu'il faut pour qu'elle puisse
exercer une pression au milieu du pont, ce qui vous permet
d'encastrer fermement la coque dons son logement. Retirez
la tige, et laissez a la colle le temps de faire prise.
11 peut se trouver que les mats et les vergues viennent buter
contre le fond de la bouteille avant que la coque ait atteint
la position prevue. 11 suffit alors de relever legerement les
mats. Prenez garde de ne pas exagerer en ce sens, sinon vous
aurez des difficultes pour reengager leurs pieds dons leurs
emplantures par la suite.
Assu rez-vous que les pieds des mats ne sont pas engages .
dons les haubans et galhaubans. Lorsque vous avez verifie
que tout est clair, exercez avec votre fil de fer une pression
sur le pied de chaque mat, que vous repoussez ainsi doucement dons sa fente. Une fois que les mats pivotent sur le pont.
le reste va tout seu I.
80
Erection des mats.
Lorsque la colle est seche, identifiez le triatique parmi les
fils qui ressortent par le goulot. lmmobilisez la bouteille contre
tout deplacement accidentel, puis reprenez le mou du fil
jusqu'a ce que les mats commencent a bouger. Tenez le triatique dons votre main gauche. Glissez a l'interieur un fil de
fer coude et, en engageant son extremite sous la tete du grand
mat. redressez legerement tous les mats, jusqu'a ce que le fil
que vous tenez puisse continuer le travail tout seul.
81
Amener les mots a occuper la position prevue est
certainement l'etape la plus importante de la mise en
bouteille.
Si les pieds de mats refusaient de s'encastrer dons leurs
emplantures, retournez de 180° le flacon sur lui-meme, et
demandez a la pesanteur de vous preter la .. . main. En plus
d'une occasion, son aide nous a ete precieuse a ce stade du
travail.
Quand les mats sont emplantes, raidissez lentement chacun des autres etais. Servez-vous du fil de fer coude pour
ramener les mats, les vergues, le gui et la corne de la brigantine, dons leur position definitive.
Rectifiez la position des voiles de l'avant jusqu'a ce qu'elles
etablissent correctement, et verifiez de meme !'orientation des
autres vergues et voiles.
11 se peut que plusieurs vergues se soient engagees sous les
bras et les vergues d'un autre mat. Elles sont faciles a liberer
tant que les mats ne sont encore qu'a moitie releves. C'est
a ce moment egalement que vous pouvez proceder avec le
plus de facilite a toutes les remises en ordre qui peuvent
s'imposer.
82
83
LA PARTIE SE GAGNE OU SE PERD
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
Amarrage des etais.
Les mats etant maintenant dresses, VOUS vous trouvez normalement tenir le bateau dans une main, et dans l'autre les
extremites des etais moderement tendus du mat de misaine.
Changez les fils de main, et placez la bouteille de telle sorte
qu'elle ne puisse bouger.
Prenez l'outil qui comporte une epingle coudee attachee a
l'extremite d'un manche (fig. 50). Placez une minuscule goutte
de colle a la pointe de l'epingle, glissez l'outil a l'interieur de
I a boutei lie et posez la goutte de colle sous la face i nferieu re
du beaupre, a l'endroit ou le petit etai sort du bois, juste derriere l'arc-boutant (fig. 52) .
En maintenant tous les autres fils sous tension constante,
effectuez la meme operation a la sortie inferieure de chacun
des trous du bout-dehors. Laissez a la colle plusieurs minutes
pour durcir completement autour des trous.
Lorsque vous estimez que les fils tiennent tous bien, lachez
l'extremite de chacun d'eux a tour de role, et surveillez s'il
mollit sur le bateau. Si oui, il doit etre ramene a sa tension
normale, et vous poserez une nouvelle goutte de colle dans
son trou de sortie du bout-dehors.
Lorsque tous les fils sont ainsi amarres, glissez dans la
bouteille le fragment de lame de rasoir emmanche (fig. 50)
et, en commen<;ant par le petit etai, coupez proprement chaque fil a sa sortie du bout-dehors. Le triatique doit etre tranche le dernier, en prevision d'un eventuel glissement de l'un
des autres fils. Avec du soin, les fils peuvent etre tranches si
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MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
LA PERTIE SE GAGNE OU SE PERD
pres du bois qu'il faudra un ceil bien exerce pour en distinguer
l'extremite collee.
nalite que vous voulez donner a votre bateau. Les couvertures
glacees des revues constituent un materiau de choix.
Utilisez l'epingle coudee emmanchee pour mettre les pavil·
Ions en place. Le pavilion national est fixe .a la partie superieure du fil reunissant les extremites du gui et de la corne de
la brigantine.
Faites sortir une goutte de colle de votre tube, mais cette
fois, diluez-la de moitie eau. Enduisez du melange l'extremite
de l'epingle et, en cintrant le manche metallique
la forme
voulue pour contourner les vergues, glissez l'outil par le travers du mat et enduisez de colle le fil qui recevra le pavilion.
Retirez l'epingle emmanchee, et essuyez-en rapidement et
soigneusement l'extremite. Mouillez celle-ci sur le bout de
votre lan.gue, puis touchez-en le pavilion national. Ce dernier ·
va adherer a la surface humide.
84
Retirez l'outil coupant et regardez :
Le navire est dons la bouteille.
Ne vous precipitez pas deja pour chercher un nouveau
flacon. 11 vous faut encore un peu de perseverance pour
parfaire votre travail.
Pavilions et superstructures.
Un peu de bon sens vous evitera de commettre des erreurs
trop grossieres en ce qui concerne les flammes et pavilions.
A tout hasard, nous indiquons pourtant quelques formes classiques sur la figure 53 . Les modeles representes doivent etre
reproduits a l'echelle 1/2 pour s'adapter au modele que vous
venez de construire.
Fig.
53. -
Flammes et
a
pavilions.
a
Colorez les pavilions comme bon vous semblero,
l'excep·
tion du pavilion national naturellement, qui depend de la natio·
85
Fig. 54. -
Mise en place d' un rouf.
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
LA PARTIE SE GAGNE OU SE PERD
Glissez rapidement a l'interieur de la bouteille l'outil portant le pavilion, et presentez ce dernier au contact du fil : il
abandonne aussitot l'epingle au profit de la surface plus
poisseuse du fil enduit de colle. Orientez le pavilion de telle
sorte qu'il flotte sous le vent, parallelement a la brigantine.
Les autres flammes ou pavilions divers sont fixes de la
meme fa~on en tete des mats.
vous avez soin de caller un morceau de feutre vert sous sa
semelle.
Polissez une fois encore l'exterieur de la bouteille, et placez-la sur son support. Posez le tout dons un endroit sOr, et
acceptez mes plus sinceres compliments.
86
Vous pouvez glisser deux petits roufs dons la bouteille, et
les caller sur le pant, l'un sur l'arriere du mat de misaine,
l'autre sur l'avant du mat d'artimon (fig. 54).
Autour de l'avant du bateau, et sur une .courte distance
derriere lui, tachetez de blanc la surface de la mer, pour
donner !'impression qu'il progresse rapidement.
Nettoyez soigneusement toutes les petites taches de colle
ou de peinture dons le voisinage du goulot, puis frottez a sec
la surface exterieure de la bouteille. Mettez en place le bouchon de liege, ou eventuellement une capsule metallique si
c'est la le type de fermeture normale de la bouteille que
vous avez utilisee. Cachetez a la cire pour empecher l'air
de penetrer a l'interieur, et le travail est termine.
Le socle.
Un socle, decoupe dons
du bois dur et soigneusement poli, donnera une
allure professionnelle a
votre travail, surtout si
Beau travail !
87
LEXIQUE
Ne figurent dons ce petit lex ique sans pretentions que les termes don! le sens
pourrait ne pas etre evident a tous des l'abord. Lorsqu ' ils ont plus ieurs atceptions , seule est don nee eel le correspond ant au texte. Pour plus de pnki sions, nous
renvoyons aux excellents dictionnaires de marine de MM. GRUSS (Editions
Maritimes et Coloniales) ou MERRIEN (Lafont editeur). N. d . T.
Amurer ( s'): ven ir se fixer par son angle inferieur a van!.
Apiquage: inclinaison sur l' horizontale.
Apparaux: pieces diverses de l'equipement du bord.
Appeler (cordage): agir dons une direction donnee .
Aurique (voile) : voile etablie longitudinalement sur un mdt vertical.
Bobord: le cote gauche (en regardant vers l'avant du bateau) .
Balancine : cordage supportant chacune des deux extremites d ' un e vergue.
Beaupre: melt court et epais fixe directement, et presque horizontalement, sur
l'avant de la coque. 11 supporte le bout-dehors.
Borde : le revetement de la coq·ue .
Bossoir ( d'ancre) : potence permettant de sou lever I' onere sans q u"elle frotte
sur le borde.
Bout-dehors : espar long et profile, supporte a l'avant par le beaupre.
Bras: cordage servant a orienter les voiles carrees.
Brasser: orienter (une voile carn!e).
Brion: piece de bois a la base de l'etrave, assurant sa fixation sur la quille.
Cabestan : treuil a axe vertical.
Cap : direction du bateau.
90
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
Capeler sur (se): s'enfiler sur (par une boucle, un oe il, etc ...).
Carree (voile): voile trapezo"idale etablie transversalement sous une vergue
hor izontale.
Chute : cote d' une voile carn~e.
Clair (cordage): libre d'ag ir.
Clan: mortaise comportant un rea (roue a gorge), et tenant lieu de poulie fixe.
Clinfoc : vo ile tr iangulaire s'amurant (voir ce mot) a l'extremite du boutdehors.
Clipper: grand voilier particulierement rapide.
Corne: vergue superieure d'une voile aurique.
Couronnement: extremite superieure de l'arriere de la coque.
Creux (d'une voile): sa concavite.
Deborder (une voile aurique): l'orienter plus ou moins par le !ravers.
Dormant ( faire) : et re fixe.
Drisse: cordage servant a hisser une voile.
Dunette : partie surelevee du pont, a l'arriere.
fcoutilfe : ouverture decoupee dons le pont.
fmbarder : s'ecarter accidentellement, et pour quelques instants seulement,
de sa route.
fmbeffe : partie du pont comprise entre les gaillards (voir ce rr.ot).
fmplanture: semelle creuse recevant le pied d'un mdt.
fnf/echures: filins horizontaux reunissant les haubans d' un meme bord entre
eux, et constituant ainsi une sorte d'echelle.
fnverguer ( une voile) : la fixer sur sa vergue.
fnvoyer (un pavilion) : le hisser.
frse: anneau sans fin, en cordage.
fspar : terme tres general designant toute piece de bois suffisamment longue
pour servir de mat, vergue, gui, corne, etc ...
l.tai: cable soutenant un mdt de l'avant (voir nomenclature fig. 52).
l.taler : supporter, subir, resister a.
l.tambot : piece de charpente verticale a l'arriere, supportant le gouvernail.
l.tambrai: trou dons le pont pour le passage d'un mat.
LEXIQUE
91
Flamme : pavilion triangulaire.
Foe : voile triangulaire de l'avant.
Frapper : fixer, amarrer, suspendre.
Frette : cercle de fer.
Fusee: extremite libre d' une vergue.
Galhauban : cordage servant a soutenir lateralement, et legerement vers l'ar·
riere, les mats superieurs.
Gai/lard : partie surelevee du pont, a l' uvant ou a l'arriere.
Gui: espar su r lequel est enverguee la base d'une voile aurique.
Greement: tout ce qui est necessa ire a la propulsion et a la manoeuvre du voilier (voiles, cordages, poulies, haubans, etais. etc ... ).
Hauban: cable soutenant lateralement un mat.
Hune (mat d'): mdt sur lequel est etabli le hun ier (ne pas asp irer le H dons
cette express ion particuliere).
Hunier: voile (v. nomenclature, fig . 41 ).
Larguer : liberer, laisser filer.
Louvoyer : changer souvent de d irection pour remonter le vent.
Mailler : fi xer (par une « man ille », sorte de maillon ouvrant).
Manoeuvre : cordage.
Martingale : cable renfor~ant verticalement le bout-dehors.
Miits : voir leurs appellations fig. 13.
Membres: pieces transversales de la charpente, recevant le borde de la coque.
Mollir (un cordage): contraire de : raidir.
Mou (avoir du mou) : ne pas etre raid i.
Moustache : cable renfor~ant lateralement le bout-dehors.
Palan : jeu de plusieurs poulies entre lesquelles court un meme cordage.
Panneau: couvercle refermant les ouvertures du pont.
Panto/re : cordage « dormant » se rvant de rallonge a une manoeuvre « courante » .
Pavois: partie du borde depassant le niveau du pont.
Plat-bord (ligne de): intersection du pont et des flancs de la coque.
92
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
Quete : inclinaison (toujours dirigee vers l'arriike).
Rouf: petite superstructure n'occupant pas toute la largeur de la coque.
Rouler : se balancer lateralement.
Sabord : ouverture rectangulaire dons le borde, pour le passage de la gueule
d'un canon.
Sous-barbe: cable reliant le bout-dehors a la base de l'etrave (le modele decrit
n'en comporte pas).
Sous le vent: du cote oppose a celui d'ou semble souffler le vent.
Tanguer: se balancer d'avant en arriere.
Tetiere : cote superieur d'une voile carree.
Tosser : cogner dons la lame.
Triatique : ici : etai de montage reunissant les tetes de mdts.
Tribord: le cote droit, en regardant vers l'avant du bateau.
Trinquette: le foe le plus pres du mol.
Vergues: voir nomenclature page 30, et figure 41.
Voiles (nomenclature): voir figure 41.
Voute: partie de l'arriere de la coque situee au-dessus et derriere le gouvernail.
TABLE DES MATIERES
Pages
Introduction
5
1. TRAVAUX PRELIMINAIRES ..... . ........ .. .... . ..... ... . . .. .
6
Preparatifs pour la grande aventure. . .. . . . ..... ......... . ......
Bout-dehors et beaupre ............................. . .. ... .....
L'arc-boutant de martingale . . ........ . . . .... . . . .. . ...... . ... .
La mature ...... . ... . . . .. . .... . .... . . . .... .. ... . .... ... .. ... .
Les vergues . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
6
13
19
21
28
2. MISE EN PLACE DU GREEMENT .. ... .. ... ....... .. . .... ...
37
Greement du beaupre et du bout-dehors ....... . ......... . ..... .
Erection de la mature .. . .... .. ... . .......... . .. . .... . ........
Les haubans ............. . ....... . . . . .. .. . . . .... . ... . ........
Les etais du mat de misa ine ... . . . ... . .. . . . .... . .. .. . . . . .. . .....
Les bras et les balancines. ..... . ... . .... ... .......... . . . ......
L'equ ipement du pont. .. ... ................ .. ............... .
Les voiles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Comment donner du creux aux voiles.. ... .... . . ... . . .... . . .. ..
Fixation des voiles sur les vergues .. ....... .... ...... . .. . .. .. ...
Decoration de la coque ... .. . .. . . ... .......... . ... . ...... .. . . .
37
40
44
48
51
59
59
61
62
67
3. LE FLACON . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
71
Quel mod1He choisir. . .. . . .... . ... ... ... . . .. . .... .. .... ... ....
Nettoyage de la boutellle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
La mer . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . • . . . . . . . . . . . . . .
71
72
7l
94
MAQUETTES DE BATEAUX EN BOUTEILLES
4. C'EST MAINTENANT QUE LA PARTIE SE GAGNE OU SE
PERD ... . . .... ................... . ..... . .....................
77
Erection des mats .......... .. ... . .. . . . .. .. ........ .. . .. ... . ...
Amarrage des etais ............. . .... .. ....... . . . ... .... .....
Pavilions et superstructures ... .. .... . . . ...... ... ........ . .....
Le socle. .. .... .................. ... .... . ....................
80
82
84
86
LEXIQUE .. ...... . .. .... .... ..... . ............... .. .. .. . .... ....
89
TABLE DES MATI~RES
93
........................................
Acheve d'imprimer en JUIILET 1969
sur les presses de l'imprimerie Hemmerle, Petit et Cie.
2, Rue de Damiette- _PARIS.~
DepOt legal No 444 -
3e trimestre 1969
.
...
O:q ne peut pas mettre Paris ·
. e:D: bdutellle, mais un navire,
oui. 11 sufBt de connaitre le
"secret", si jalousement garde des siecles durant, et que
Raymond Biggs revele dans
ces 'p ages. 11 faut aussi de la
patience, !'amour de la mer et
des bateaux, la joie de construire, le plaisir de creer. Et
imaginer qU:elle vogue, la galere, mieux qu'une bouteille
a la mer.
·I.: