Quatorze pavés à dévorer - Académie de Nancy-Metz

L’ E S T R É P U B L I C A I N | M A R D I 2 2 S E P T E M B R E 2 0 1 5
24 HEURES E Meurthe­et­Moselle
Rosières­en­Haye
Pont­à­Mousson
Villers­lès­Nancy
Lunéville
Inauguration
Une vente en cache une autre
Fun Rando
Lorraine active, le club
Haute de 10 mètres, la géode décolle ! La maison
de l’énergie solaire photovoltaïque de feue la base
136, sera officiellement inaugurée le
30 septembre. En présence notamment des
architectes et de la scénographe du projet.
Dimanche, l’abbaye des Prémontrés de Pont­à­
Mousson organisait une vente de livres au profit de
la restauration du chœur de l’abbatiale. Bis repetita,
dimanche 8 novembre, sous le marteau de Frédéric
de Metz­Noblat, avec des ouvrages « plus relevés ».
Dimanche matin la 12e VTT Fun Rando a rassemblé
plus de 400 participants.
50 bénévoles étaient sur le pont pour assurer le
succès de la manifestation.
Pour son 10e anniversaire, Lorraine active a réuni,
les acteurs économiques et sociaux qui œuvrent, à
ses côtés, au profit de l’emploi en région lorraine. Ce
fut l’occasion, aussi, de lancer son nouveau réseau
de dirigeants d’entreprises Lorraine Active Club.
Polémique
Faits et méfaits
Malentendu à Richardménil
LaphotodupetitAylanmort
suruneplagedeTurquiea
provoquéuneétonnante
polémiqueàRichardménil.
L
e cliché a fait le tour du mon­
de. On y voit le cadavre du
petit Aylan allongé sur le
ventre, le visage contre le sa­
ble d’une plage turque. La
photo est devenue le symbole du
drame des migrants. Elle a interpellé
l’opinion et provoqué une prise de
conscience. Mais elle reste très cho­
quante.
Surtout si elle est utilisée dans un
contexte pas clair. C’est le cas sur le
site internet « richarménil.org ». Un
site qui a pour objectif de traiter
l’actualité de la jeunesse dans ce
gros village des environs de Nancy.
On y trouve essentiellement des
informations pratiques. Sur la vie de
l’école et des associations de la com­
mune. D’où la surprise de voir dé­
bouler, il y a quelques jours, la photo
morbide du petit Aylan au milieu de
ces infos inoffensives. Qui plus est
accompagnée d’une question agres­
sive : « Est­il mieux là qu’à l’école de
Richardménil ? » Ce qui a fait des
remous. De gros remous.
« Image choc et texte odieux »
Certains internautes y ont vu une
attaque insupportable contre l’école
du village. C’est le cas de la directrice
de la crèche Dominique Mas­Loi­
son : « Tous les gens de mon entou­
rage se sont offusqués devant cette
image choc et ce texte odieux. Le site
a l’habitude de se montrer tellement
vindicatif avec l’école, que nous
avons eu l’impression que cela signi­
fiait qu’il vaut mieux être un enfant
mort sur une plage qu’un élève de
l’école de Richardménil ».
Renseignement pris auprès de l’un
des responsables du site, Romain
Péchoux, enseignant en informati­
que à l’université et habitant de Ri­
chardménil, ce n’est pas la bonne
interprétation. La publication de la
photo d’Aylan et de la question fait
suite au dernier conseil municipal.
Un conseil au cours duquel le mai­
re, Xavier Boussert a été questionné
sur l’éventuel accueil de migrants à
Richardménil. L’élu a répondu par la
négative : « Il n’y a pas de logements
disponibles. Car nous sommes à 95 %
une commune de propriétaires qui
habitent leur maison. Et pour ce qui
est de la mairie, nous ne disposons
que de trois appartements qui sont
tous loués actuellement ».
Il n’y a donc aucune opposition de
principe de la part de l’élu contre
l’arrivée de réfugiés.
« Le maire est resté très correct. En
revanche, certains élus ont ensuite
eu des paroles choquantes pour dire
qu’on n’était pas là pour accueillir
toute la misère du monde ou que les
migrants devaient rentrer chez
eux », assure Romain Péchoux qui a
assisté au conseil dans les rangs du
public.
Ambiguïté levée
En rentrant chez lui, il a fait le récit
de la réunion à son épouse. Et c’est
elle qui, en réaction, a posté la photo
Piéton renversé
Nancy. Samedi en fin de
soirée, un homme de 44 ans a
été renversé par une voiture
dans la rue Martimprey. Il a
été transporté aux urgences
de l’hôpital Central.
La police était sur les lieux
pour retrouver le conducteur
qui avait pris la fuite.
Bagarre
Nancy. Une bagarre a éclaté,
dimanche vers 3 h, entre des
individus rue de la Source.
Ces derniers, âgés de 21 et 24
ans, ont été blessés au visage
et transportés à l’hôpital
Central.
Motard accidenté
Laneuvelotte. Dimanche peu
avant 20 h, un motard a
chuté. Souffrant de
traumatismes divers,
l’homme, âgé de 58 ans, a été
transporté par les sapeurs­
pompiers au centre
hospitalier.
Agression
devant la cathédrale
K La photo a fait scandale à Richardménil.
Photo Cédric JACQUOT
et la question choquante sur le site
« richardménil.org ». « L’objectif
était d’interpeller les élus et
d’éveiller les consciences sur le sort
des migrants », assure la femme de
l’administrateur du site.
Elle a depuis modifié la formula­
tion de la question qui accompagne
la photo. Elle a supprimé la référen­
ce maladroite à l’école du village.
Elle a également ajouté quelques li­
gnes pour lever toute ambiguïté.
« Je ne comprends pas qu’il puisse
y avoir une polémique. D’autant que
cet article n’a pas spécialement
buzzé », relativise Romain Péchoux
qui insiste sur l’aspect « apolitique »
de son site.
Tout le monde ne voit pas les cho­
ses comme lui. En particulier le mai­
re qui, même sous sa forme rectifiée,
n’apprécie pas ce qui a été publié :
« Après mon intervention au conseil
sur l’hébergement des migrants, il
n’y a eu aucun commentaire de la
part des autres élus. Ce site essaie
d’alimenter des polémiques et, d’or­
dinaire, j’essaie de ne pas y prêter
attention. Mais là, les limites ont été
dépassées », réagit Xavier Boussert.
Le premier magistrat de Richardmé­
nil compte donc réunir son équipe
pour discuter d’une riposte.
Christophe GOBIN
Nancy. Dimanche à 5 h 30, un
homme de 24 ans a été
agressé, devant la cathédrale,
rue Saint­Georges.
Secourue par les pompiers, la
victime, présentant des
contusions multiples, a été
transportée, à l’hôpital
Central.
Chute de vélo
dans les bois
Villers­lès­Nancy. Dans la
matinée de dimanche, une
quadragénaire a fait une
vilaine chute alors qu’elle
faisait du vélo dans les bois à
l’écart de la route forestière
sur le territoire de Villers­lès­
Nancy.
Blessée, la cycliste, âgée de
47 ans, a été conditionnée sur
place par les pompiers avant
d’être évacuée vers l’hôpital.
Collision
Toul. Une voiture et un deux­
roues sont entrés en collision,
dimanche après – midi, près
du magasin Lidl, rue de
Verdun.
Tombé au sol, le pilote du
deux­roues, âgé de 39 ans, a
été transporté à l’hôpital
Saint­Charles dans
l’ambulance des pompiers.
Voiture en feu
Choloy­Ménillot. Les sapeurs­
pompiers sont intervenus à
0h40 pour circonscrire un feu
de véhicule à la sortie du
village direction Foug. Sur
place, il ne restait plus qu’une
carcasse calcinée, malgré
l’intervention rapide des
sapeurs­pompiers. La brigade
de gendarmerie de Foug s’est
rendue sur les lieux pour
constater les faits.
Appel à témoins
Suite à l’accident corporel
de la circulation survenu
dimanche 20 septembre, à
13 h, faubourg Saint­Phlin
à A r t ­ s u r­ M e u r t h e, l e s
éventuels témoins sont
priés de prendre contact
avec le service des acci­
dents du bureau de police
du boulevard Charles­V à
Nancy, en téléphonant au
03.83.35.05.33.
Education Une classe lunévilloise participe au Goncourt des lycéens
Commerce
Quatorze pavés à dévorer
Le paquet neutre en zone frontalière
Les buralistes de Meurthe­et­Moselle en assemblée
22 septembre 2015 ©L'Est Républicain
Lunéville. Des dizaines de pi­
les de livres alignées sur la
table. Trente­deux lycéens
prêts à s’en saisir. Juste avant,
ces premières L du lycée Bi­
chat ont visionné des vidéos
où les auteurs présentent
leurs œuvres. De quoi donner
l’eau à la bouche… ou pas.
Chanceux ces jeunes Luné­
villois, ils sont dans l’une des
cinquante­trois classes qui
participent au 28e Goncourt
des lycéens. Dans l’Est, seuls
des élèves de l’Institution
Sainte­Marie à Belfort, et des
lycées Mayer (Creutzwald),
Louis­Armand (Mulhouse)
et Cassin (Strasbourg) vont
pouvoir disposer des quator­
ze ouvrages sélectionnés.
« Dommage qu’il n’y en ait
pas avec des images ! », lance
l’une des lycéennes au mo­
ment de faire son choix. Vite,
il faut faire vite : certains sa­
vent sur quel ouvrage ils vont
jeter leur dévolu. Comme
Amandine avec « Au pays du
p’tit » de Nicolas Fargues : « Il
avait l’air drôle » ou Delphine
avec « 2084 » de Boualem
Sansal « parce que les thè­
mes m’intéressent : la fin du
monde, la dictature… ».
Océane a opté pour « Sou­
dain, seuls » d’Isabelle Autis­
sier. Elle espère « voyager
avec ce roman. L’histoire a
l ’ a i r d ’ ê t r e p r e n a n t e. »
D’autres changent d’avis au
dernier moment. « J’ai pris
celui­là car la couverture
était sympa », explique l’un
des quatre garçons de la clas­
se, regardant la photo d’une
belle jeune femme.
« Ils ont laissé les plus gros.
Ils pensent que ce sont les
plus longs à lire, ce qui n’est
DMM01 ­ V1
K Les trois présidents de gauche à droite : Pascal Montredin, Hervé Garnier et Alain Sauvage.
K Pouvoir découvrir 14 auteurs contemporains, en rencontrer certains le 16 octobre à Nancy, voir peut­
être les académiciens du Goncourt lors de la délibération nationale à Rennes le 17 novembre, de quoi
motiver ces élèves de 1re L.
pas forcément le cas. Cela va
dépendre s’ils sont pris par
l’histoire », note Sarah Cos­
tecèque, leur professeur de
Lettres, qui a présenté la can­
didature de sa classe avec le
professeur documentaliste,
Nathalie Babenko. Le lycée
Bichat avait déjà eu la chance
de participer à la manifesta­
tion en 2002 et en 2010.
Date butoir :
le 12 novembre
« Je vais essayer de lire les
14 », annonce Amandine.
« Moi aussi. Ce qui va être le
plus dur sera que les livres
tournent », note Océane,
grande lectrice avec huit
ouvrages par semaine.
Le compte à rebours a en
effet commencé pour les élè­
ves de Bichat : ils ont jus­
qu’au 12 novembre pour ren­
dre leur verdict. « La classe
doit voter pour les trois ro­
mans préférés. L’un des élè­
ves ira défendre ce choix à
Metz », précise l’enseignante.
Entre­temps, débats en petits
groupes et critiques person­
nelles (à poster sur une pla­
te­forme internet nationale)
sont au programme. D’ici là,
la classe aura la chance d’al­
ler rencontrer certains des
écrivains à Nancy le 16 octo­
bre.
« En première, ils ne con­
naissent pas trop, voire pas
du tout les auteurs contem­
porains. Ils ont lu des classi­
ques imposés en classe. » Ce
que ne nie pas Claire : « Ça va
être enrichissant : ce sont des
auteurs que l’on va découvrir.
Je n’en connais aucun de la
sélection. »
Une habitude, les prix litté­
raires dans ce lycée : depuis
15 ans, un prix créé dans cet
établissement, et dénommé
Bichat, est décerné par les
élèves de la 1re L ­s’ils ne par­
ticipent pas au Goncourt des
lycéens­. « C’est intéressant
de confronter ses arguments
avec ceux de jeunes de 17
ans », note leur professeur de
Lettres. « Et les prix peuvent
leur donner le goût de la lec­
ture. »
Corinne SAÏDI­CHABEUF
Grande réunion pour l’as­
semblée générale des bura­
listes de Meurthe­et­Mosel­
le dans le salon carré de
l’Hôtel de ville de Nancy.
L’assemblée s’est tenue
sous la présidence d’Hervé
Garnier, président départe­
mental, et en présence de
Pascal Montredon, prési­
dent national des buralistes
de France et aussi en pré­
sence d’Alain Sauvage, pré­
sident de la fédération de
l’Est de la France.
Une assemblée qui s’est
déroulée dans un contexte
tendu, suite aux mouve­
ments des professionnels
ces dernières semaines.
Si le « retoquage » du pa­
quet neutre ou générique
par les sénateurs, a un peu
calmé les manifestations et
les récriminations des bura­
listes, il n’en reste pas moins
que la ministre Marisol Tou­
raine, tient à cette modifica­
tion des paquets et que le
dossier doit revenir prochai­
nement devant les députés
de l’Assemblée nationale.
Les buralistes sont donc en
attente.
Norme européenne
La question du paquet mo­
difié reste au cœur des dis­
cussions avec l’Etat. Les
présidents national et dé­
partemental rappellent que
les buralistes ne sont pas
contre toutes modifications,
mais qu’une norme euro­
péenne a été définie et
adoptée, y compris pour la
France, et ils ne compren­
nent pas pourquoi la minis­
tre veut aller plus loin.
« On sera alors défavorisé,
et dans les régions frontaliè­
res comme la nôtre, ce sera
pire. On a déjà le handicap
du prix, alors on n’a pas be­
soin de cela ».
Hervé Garnier rappelle
aussi que « Les buralistes
qui sont aussi des auxiliaires
de l’Etat ne sont pas contre
la limitation de la consom­
mation et participent à la
prévention contre le taba­
gisme fléau national. Mais si
les conditions d’achat sont
plus propices ailleurs, alors
les consommateurs déserte­
ront les bureaux de tabac en
France et s’approvisionne­
ront par des moyens illé­
gaux ».
Et d’ajouter : « En 2014,
1.100 bureaux de tabac ont
disparu et pour 2015 on en
attend 800. Le tabac repré­
sente la moitié de notre chif­
fre d’affaires ». Les cent
soixante buralistes présents
restent donc sur une ligne de
prudence.