JEU, MANCHE ET MATCH…DE LA VIE!
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JEU, MANCHE ET MATCH…DE LA VIE!
E ! H E C I N V A A M L , E t JEU TCH…D l u a s s u D A n M a e J T E fi. f u s s a p a ’ n t en l a t Le J E AN NOM E N L , IS E Z- E E U TE NN IS PAR L Q E S E D IN2, LEV . MA N EURS GOD R T A I D E A N N J E M E DU O LL A ES A OUV PA R R É TO I R UÀR ITÉ D UN S S O R I C 1 H O U T ’ J L É ES A U A AN N D BO QUÉ QUE LA M S R O O E R A G V D U S É I ’ T AU TM PO LT N NAN G ES ANÇO QU I O N U R O R L A U F É S O ’ ES À D US TES AU T UIE D AUTR S ATH LÈ D I E N S U N E PL E A R T N EN T CA CI E N LO R s avec ULT. OIS E EZ A X AN nt plu A C R e S É D S m B é N DEU U r É E ntes u AN D p or ta ce ass I S Q U O US E N T la m M N ’i p S é N d I d r E T pa NN TV ssault e se équé N TE ur Du 60, E aire n h E n t I ie T é s o C E g n p o N hy ntre, cto 50 E L’A ur ts, ues, M ière renco ur, l’o o e D iq c v s T u s y a e E h sp St-S rem ême sur l S UJ alaise z lui à otre p it, la m aisait r he s es m puis n ’il le f d’esp ntré c epuis algré ais de ité qu acité M n . iv id Renco n s ar i é d v p o o a e c M d r . e r m u n e te, ê a d je io m t ct ue u es pp or autan distin core la roniq d vif q e et a n r c r h t a e e c n v g a s a o e r u , mais er s3. Il ce r enc doule spor t nnée xprim de notre r jours e ’a u ’e d s d o t e e e d m in de rs renta l’hom tés lo nique possè une t issais es cô ère u i s a jà n n à é a n t d s co il y a et te m ernande e cit. Je n et c au ré te F s n in o io j passio is ns on s préc te” da s, s a c r taine tapet 60 an e “ ! c e is , d n e it ten ssag traita n de au pa S» on te E « mpio , a T il h T . t c E n, et nis » irapas le nadie u ten où, d « TAP a a e c E u is r a D q io u T po jo dans jun POR une é u e tu ueur t que à q s i jo ’e it r d a C u n UN S ra ille ren ient ge? é me ult a g Étran n app metta a . m s o d s le a m d u , p o a n D it n ua sim Jean Ottaw l’aura a été o le q al en eau à ricain ans, il ation r d’éc é id 7 n r. u R 1 m u o e b r e A c e tit la Clu fav un ge d aucun en sa tés au ontre . À l’â é c s n e t a e r h e l s p c o a é r p in pê f ut iors, p ’a rem N’em e en f h ne ictoir ux jun e s’il n matc a v u m n e ê d n io t t n 0, u ce, m les Na ueme n 195 nées, déno ers. E e g l n is a ces an r a ét M rage. ueurs l es j o s omb n a s cré consa JEAN DUSSAULT AURA FLIRTÉ AVEC LES MEILLEURS. NON SEULEMENT A-T-IL ÉTÉ PARTENAIRE D’ENTRAINEMENT DES MEMBRES DES ÉQUIPES CANADIENNE ET MEXICAINE DE LA COUPE DAVIS, MAIS IL A ÉGALEMENT ÉCHANGÉ AVEC L’UN DES PLUS GRANDS JOUEURS DE TENNIS DE L’HISTOIRE, L’AUSTRALIEN ROD LAVER, QUI SE PRÉPARAIT POUR UNE RENCONTRE DE COUPE DAVIS DISPUTÉE AU CLUB MONT-ROYAL. TENNIS-MAG CARRIÈRE COURTE, MAIS REMARQUABLE Les succès ne lui montent pas à la tête. Au contraire. L’humilité sera et demeurera sa marque de commerce. « Je dois avouer que deux victoires m’ont rendu un peu mal à l’aise. La première contre mon cousin Jean-Paul (Labrecque), alors numéro un du club, et la deuxième contre le meilleur joueur du Club « Tante Berthe a alors pris soin de moi jusqu’à St-Denis, Georges Dionne. Deux personnes ce que je me marie. C’est elle qui m’a permis qui, lorsque j’étais très jeune, m’ont soutenu de jouer au tennis, se remémore-t-il. René pour participer à différentes compétitions. » Boucher, entraîneur des clubs Concordia et Et les titres s’enchaînent. Il sera sacré chamCPR AAA de Rosemont, m’a pris sous son aile pion québécois des moins de 15 ans. Ensuite, et m’a aidé à faire de la compétition sur les champion des moins de 18 ans. Il remportera scènes provinciale et nationale. » les championnats juniors canadiens en double D’abord chasseur de balles dans les rencontres à deux reprises. Puis, il ajoutera le titre de de la Ligue Maisonneuve qui met en vedette ses champion intermédiaire du Québec à sa cousins, il joint les rangs du Club St-Ambroise reluisante fiche, une victoire que le défunt au tournant de l’adolescence. Rapidement, il quotidien Montréal-Matin4 commentera ainsi : s’impose. De 4e joueur de l’équipe en simple « Jean Dussault a affiché une tenue remaret 3e en double, Dussault mettra seulement quable cette semaine alors qu’il a remporté deux ans pour devenir le numéro un de la le championnat intermédiaire provincial en formation en simple. Né à Rivière-du-Loup en 1933, Jean Dussault déménage à Montréal après le décès de sa mère dans un malheureux accident de voiture dans laquelle il prenait place avec son frère aîné Marc et son père. battant J.-G. Bourgeois dans la finale, par 6-0, 6-2, 6-2. Le jeune Dussault a perdu seulement un set durant le tournoi qui a réuni environ 200 joueurs. » Jean Dussault aura flirté avec les meilleurs. Non seulement a-t-il été partenaire d’entraînement des membres des équipes canadienne et mexicaine de la Coupe Davis, mais il a également échangé avec l’un des plus grands joueurs de tennis de l’histoire, l’Australien Rod Laver, qui se préparait pour une rencontre de Coupe Davis disputée au Club Mont-Royal. Mais sa carrière tennistique aura été de courte durée, beaucoup trop courte diront plusieurs qui le voyaient logiquement comme un futur membre de l’équipe canadienne de la Coupe Davis. Issu d’une famille modeste, le talent à lui seul n’a pu aider Dussault à poursuivre son ascension. EN FAIT, LA PLUS GRANDE DÉCEPTION Jean D ussault é Marc e ère aîn t son fr ESTE, D O M LE FA M I L E N U ’ ’A P U N L U E ISSU D IS E T À LU N SUIVR E L R A U T O P E L À S A U LT S U D AIDER SION. N E C S SON A DANS MA VIE EST DE NE PAS AVOIR PU POURSUIVRE MA CARRIÈRE EN TENNIS. J’AURAIS TELLEMENT AIMÉ DEVENIR MEMBRE DE L’ÉQUIPE CANADIENNE DE LA COUPE DAVIS. REPRÉSENTER LE CANADA AURAIT ÉTÉ UNE GRANDE FIERTÉ POUR MOI. No 102 - Février 2016 - Par Tennis Québec 33 JEU, MANCHE ET MATCH DE LA VIE TENNIS-MAG S S CLUB E D R U E TRAÎN N E , M O N T, R E E S H O C R E OU AAA D RENÉ B R P C AIDÉ T A E ’ A M I T D E R CONCO S N AILE O S S U SUR LE O S N S O I I T R I T . M ’A P COMPÉ A ONALE L I T E A D N E ET À FA I R CIALE N I V O S PR SCÈNE À l’époque, les meilleurs athlètes du pays ne pouvaient compter sur le soutien financier de la fédération nationale. Ils devaient s’appuyer sur leurs propres ressources. C’est en vain que Dussault aura tenté de financer sa carrière en conciliant travail et passion. Alors qu’il commençait un nouvel emploi, le président de la Fédération québécoise de tennis, Arthur Porter (NDLR : à ne pas confondre avec l’ancien président du CHUM), avait insisté auprès de Dussault pour appeler son employeur afin qu’il lui permette de terminer plus tôt pour disputer son match initial à La Coupe Montréal. Dussault refusa, considérant qu’une telle demande était déraisonnable à son premier jour au boulot. Les organisateurs ne firent preuve d’aucune clémence et l’horaire de la rencontre demeura le même. À la fin de son quart de travail, Dussault se précipita vers le Club de tennis Mont-Royal. Arrivé peu de temps après l’heure officielle de début de rencontre, Porter lui signifia qu’il avait perdu par défaut. Reconnu alors comme l’un des meilleurs joueurs de tennis québécois, Dussault était fortement apprécié des journalistes et faisait donc régulièrement la manchette des médias montréalais du temps. Informé de cette défaite par défaut, le journaliste sportif Jacques Beauchamp⁵ fustigea l’organisation dans un texte publié le lendemain dans le MontréalMatin. Malgré l’important appui médiatique, cet événement, allié à un manque d’argent, sonna le glas sur la carrière de Jean Dussault qui accrocha définitivement sa raquette alors qu’il entamait à peine la vingtaine. « Mon père était des plus déçus. Mais il lui était impossible de pouvoir m’aider financièrement. Ça été la fin d’un rêve pour moi et, malgré cette mauvaise aventure, mon implication dans le tennis a été une très belle expérience pour moi », avoue avec nostalgie l’homme maintenant âgé de 82 ans. DE GRANDES VICTOIRES En peu de temps, Jean Dussault aura laissé sa marque. Jumelé au légendaire Henri Rochon⁶, il a notamment signé une impressionnante victoire contre la paire de double de l’équipe canadienne de Coupe Davis, Brendan Macken et Dan McNeil. Dussault a également disputé, au Club Radisson de Trois-Rivières, un match de démonstration contre son bouillant partenaire Rochon, et ce, devant le premier ministre Maurice Duplessis⁷. « Mais le match dont je suis le plus fier est celui que j’ai disputé à Lorne Maine8 au Club intérieur de Châteauguay. Il était de trois ans mon ainé. Après avoir remporté contre toute attente la première manche, j’ai perdu les deux sets suivants. » DU COURT À LA PATINOIRE À la suite de son retrait de la compétition, Jean Dussault aura tourné le dos au tennis pendant six ou sept ans. Il ne pouvait toutefois pas bouder pour toujours le sport qui avait marqué sa jeunesse. Par contre, c’est davantage comme spectateur qu’il a renoué avec le sport. Aujourd’hui encore, ses observations sur le tennis international sont justes et bien étayées. Jean Dussault aurait aimé que sa fille unique Nicole démontre les aptitudes minimales lorsqu’elle a suivi des cours de tennis afin qu’elle suive ses traces sur les courts. Toutefois, c’est sur la glace qu’elle possédait les plus grandes habiletés athlétiques. Non seulement elle aura fait sa marque en patinage artistique, d’abord comme athlète et par la suite en tant qu’entraîneure, mais son sport aura également propulsé son père dans une carrière jusqu’alors insoupçonnée… AU PANTHÉON DES SPORTS En 1966, Jean Dussault a été l’un des membres fondateurs du club de patinage artistique Les lames d’argent de Laval. En 1968, le club intègrera la section québécoise de l’Association canadienne de patinage artistique. >> (La suite en page 72) 1 François Godbout - Membre de l’équipe canadienne de Coupe Davis, membre des panthéons du tennis québécois (bâtisseur et athlète) et canadien (bâtisseur) et ancien président de Tennis Québec et de Tennis Canada 2 Rolland Godin - Membre du Panthéon du tennis québécois (joueur) 5 Jacques Beauchamp - Journaliste sportif émérite. Débute sa carrière à 16 ans au Montréal-Matin, et ce, pendant 25 ans avant de joindre le Journal de Montréal jusqu’à son décès en 1988 (61 ans). L’Hommage Jacques-Beauchamp est décerné chaque année au Gala SportsQuébec afin de souligner une performance ou une contribution exceptionnelle dans le monde du sport. 3 Réjean Levesque - Adjoint de Jean Dussault à SportsQuébec de 1988 à 1990. 6 Henri Rochon - Membre de l’équipe canadienne de Coupe Davis et membre des panthéons du tennis québécois et canadien (athlète) 4 Montréal-Matin - Quotidien montréalais fondé en 1930. Dernière édition publiée en 1978. 7 Maurice Duplessis – Premier ministre du Québec de 1936 à 1939 et de 1944 à 1959. 8 Lorne Maine - Membre de l’équipe canadienne de Coupe Davis et membre du Panthéon du tennis canadien (athlète) 34 No 102 - Février 2016 - Par Tennis Québec No 102 - Février 2016 - Par Tennis Québec TENNIS-MAG TENNIS-MAG SUITE DE LA PAGE 31 CINQ CHOSES QUE J’AURAIS AIMÉ QUE L’ON ME DISE QUAND JE JOUAIS AU TENNIS jeunes font des erreurs, mais qu’ils restent des jeunes, et qu’avec 99 % des balles bien appelées, rendons-nous à l’évidence : rares sont les vrais tricheurs. Si je pouvais revenir en arrière, j’aimerais aussi me féliciter pour toutes les fois où j’ai regardé la balle tomber, voulant tellement la voir à l’extérieur, mais ne l’appelant pas parce que, au fond de moi, je savais très bien qu’elle ne l’était pas. Au moment où tu fais le choix de dire la vérité, d’être honnête, c’est parfois déchirant, parce que ça aurait été tellement facile de lever le doigt, de dire « non, c’est mon point, c’est mon match ». Et pourtant, des années plus tard, assise dans ma cuisine à écrire ce texte, je suis beaucoup plus fière des fois où j’ai été honnête que les fois où ma victoire était plus importante que tout le reste. J’ai certainement beaucoup plus grandi en disant la vérité. PROFITES-EN, ÇA PASSE VITE Ça, c’est le cliché par excellence, mais vous savez quoi? Des clichés deviennent des clichés parce qu’ils sont vrais. Tant de fois je n’ai pas eu envie d’aller m’entraîner, d’aller courir, de faire des paniers de services. Les foutus paniers de services. Je voulais faire autre chose : voir des amis, regarder un film, « vedger ». Et puis, un matin, je me suis réveillée et il n’y avait plus de championnats québécois ou canadiens, plus de rencontres par équipe, plus de raquettes à aller faire corder. Même pas ce foutu panier de services… Il n’y avait que mes souliers dans ma garde-robe et le goût encore un peu doux-amer dans ma bouche de ma dernière victoire. La dernière de ma carrière. Je suis réaliste : aucun jeune ne va lire ce texte et se dire : « OK, à partir de maintenant je vais être content d’aller m’entraîner chaque jour ». Ça n’arrive pas. C’est un sport aussi beau qu’il est exigeant et, parfois, l’envie nous échappe. J’aimerais cependant que les jeunes joueurs réalisent, qu’un jour, ils seront probablement assis eux aussi dans leur cuisine, avec leur café et leur 24 ans de maturité à se dire : « wow, c’était vraiment les belles années ». Alors, pendant que les belles années sont encore là, profitez-en! Allez jouer à cache-cache avec votre coup droit en sachant désormais que vous finirez toujours par le retrouver. Retour au début de l’article, page 31 SUITE DE LA PAGE 34 JEAN DUSSAULT. LE TALENT N’A PAS SUFFI. Il collaborera également à ce que cette section devienne la Fédération de patinage artistique du Québec (aujourd’hui Patinage Québec), organisation qu’il a présidée pendant quelque 25 ans. Il se fera remarquer par les dirigeants de l’Institut des sports du Québec. Ils l’embaucheront en 1971. L’Institut deviendra successivement La Société des sports du Québec, puis SportsQuébec où il occupera le poste de Directeur du financement et du marketing jusqu’à sa retraite en 1996. Jean Dussault a joué un rôle de premier plan dans l’histoire du sport au Québec. Son apport important a été reconnu par plusieurs, dont le Panthéon des sports du Québec qui l’a intronisé en tant que bâtisseur en 2003. Le tennis montréalais, québécois ou canadien ne le reconnaîtra possiblement jamais officiellement, et ce, même s’il a été l’un des meilleurs joueurs juniors que nous ayons connus. Jusqu’à maintenant, seulement son entourage et certains témoins de ses exploits pouvaient vanter son talent et ses exploits. Mais plusieurs savent dorénavant qu’il a fait sa marque, éphémère peut-être, mais suffisamment importante pour que son nom, celui de Jean Dussault, fasse partie intégrante de l’histoire de notre sport au Québec. « En fait, la plus grande déception dans ma vie est de ne pas avoir pu poursuivre ma carrière en tennis. J’aurais tellement aimé devenir membre de l’équipe canadienne de la Coupe Davis. Représenter le Canada aurait été une grande fierté pour moi », conclut avec émotion Jean Dussault. ZONE DE FRAPPE Et qui sait? S’il avait eu les ressources financières suffisantes pour supporter son indéniable talent, son nom logerait possiblement sur la liste des athlètes intronisés aux panthéons du tennis québécois et canadien. Retour au début de l’article, page 34 Nick Kyrgios (AUS) Quart-de-finaliste Internationaux d’Australie 2015 DYNAMIC REPULSION 72 No 102 - Février 2016 - Par Tennis Québec yonex.com YONEXCOM No 102 - Février 2016 - Par Tennis Québec 73