FLASH AGRI

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FLASH AGRI
Flash Agri
Zone Alena
© © DG Trésor
Numéro 173
30 septembre 2012
EDITORIAL
L’absence de décision du Congrès américain
Ce mois de septembre était la dernière chance donnée au Sénat et à la Chambre des Représentants aux
Etats Unis pour adopter une réforme structurelle du Farm Bill ou prolonger l’actuel Farm Bill de quelques
mois et permettre à la nouvelle administration d’adopter un nouveau Farm Bill en 2013.
Le Farm Bill de 2008 est arrivé à expiration au 30 septembre 2012, sans aucune décision du Congrès
américain. Cette situation met les parlementaires américains en situation délicate face à leurs électeurs
ruraux.
La première conséquence est une suspension des soutiens aux petits producteurs laitiers, qui ne
bénéficieront plus du programme MILC, dans une période de baisse du prix du lait et d’augmentation du
coût des intrants. La seconde conséquence est un climat d’incertitude pour les agriculteurs et pour les
plus démunis sur la reconduction au premier janvier prochain des soutiens accordés.
Cette incertitude sur l’orientation des outils de la politique agricole américaine se double d’une
incertitude budgétaire sur l’application des réductions automatiques de 8,2% du budget agricole
prévues au premier janvier prochain.
Rendez-vous est donc pris le 13 novembre prochain pour définir une réforme des outils du Farm Bill,
adopter un budget pour les programmes alimentaires aux plus démunis, en tenant compte du rapport
de force qui sortira des urnes le 6 novembre prochain.
Bonne lecture !
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McDonald’s fait un premier pas dans la lutte contre l’obésité en
affichant les calories dans ses menus.
Politique
Alimentaire
Panera Bread et Au Bon
Pain sont deux chaines de
boulangerie/café
américaines créées en
1981 et 1978, connues
pour leurs pains frais et de
qualité.
Au cours de ces 20
dernières années, le taux
d’obésité a triplé parmi les
adolescents et doublé
parmi les enfants plus
jeunes.
California Pizza Kitchen
est une chaîne de pizzas
californiennes créée en
1985,
aujourd’hui
de
renommée nationale.
DineEquity est une chaine
de restaurants américains,
lancée en 1958.
Le Center for Science in
the Public Interest est une
association
de
consommateurs
et
organisme de surveillance
s’occupant principalement
de
l’éducation
nutritionnelle.
Selon
le
Center
for
Science in the Public
Interest, la consommation
de sodas par personne a
déjà diminué de 24 %
entre 1998 et 2011.
Après Panera Bread Co ou encore Au Bon Pain, McDonald’s, la première chaine de
fast-food américaine a décidé d’afficher dans tous les restaurants du pays, les calories de
ses produits. Ainsi le Big Mac comporte 550 calories, le Double Cheeseburger 440 et le
« Big Breakfast with hotcakes and large biscuit » 1 150 calories!
McDonald’s souhaite en effet montrer qu’il ne vend pas que du fast-food, mais se
préoccupe de ses consommateurs et souhaite la plus grande transparence. Déjà l’an
dernier, le groupe avait ajouté des pommes à tous ses menus enfants et fabriqué des
frites plus petites.
L’information nutritionnelle accompagnant les menus influencerait un achat plus sain.
Ainsi, d’après une étude réalisée par la Stanford Graduate School of Business, après
l’affichage des calories par Starbucks Corp. à New York en avril 2008, les
consommateurs ont effectué des achats, en moyenne, 6% moins caloriques qu’avant. De
même, Panera Bread a remarqué que 20% de ses consommateurs ont commandé des
produits moins caloriques suite à l’affichage des calories en avril 2010.
De nombreuses chaines de restaurants ont également changé leurs menus, proposant des
produits moins caloriques. Ainsi, California Pizza Kitchen Inc. a introduit sur ses menus
une section « petits plats », DineEquity Inc. un menu avec moins de 550 calories et
McDonald’s plusieurs menus rentrant dans la catégorie « mes favoris à moins de 400
calories ».
L’obésité peut être expliquée par un excès de 100 calories/j/personne. Or, d’après Margo
Wootan, directeur des politiques nutritionnelles au Center for Science in The Public
Interest, une réduction de 6% des calories par achat comme l’a démontrée l’étude de
Stanford pourrait conduire à une réduction de 30 calories/j/personne si d’autres chaines
de restaurants/cafés s’engageaient dans la voie de l’affichage nutritionnel.
L’idée d’afficher les calories sur les menus n’est pas nouvelle. En effet, depuis 2008, la
ville de New York impose cette pratique à toutes les chaines de restaurants.
Par ailleurs, New York a des positions très ‘’avant-gardistes’’ dans le domaine
nutritionnel : le 13 septembre dernier, le conseil de la santé de la ville de New York a
accepté la proposition du maire de la ville, Michael Bloomberg, d’interdire la vente de
boissons sucrées dans les restaurants et autres cafés d’un contenant de plus de 16 onces
(soit
480
ml).
(Voir
Flashagri
de
Juin
2012 :
http://fr.ambafranceus.org/IMG/pdf/Flash_Agri_Zone_ALENA_170_Nouveau.pdf)
De plus, après avoir réduit le nombre de calories des menus servis dans les 15 hôpitaux
publics de la ville, Michael Bloomberg projette d’interdire la vente de produits sucrés et
salés dans les hôpitaux publics et privés de New York, de même que l’interdiction des
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Let’s Move a été étendu le
19 juillet dernier à de
nouveaux comtés aux
USA : une centaine de
maires et de collectivités
locales ont déjà adhéré au
programme Let’s move
cities and towns, lancé en
2010 par Michèle Obama.
2 exemples du Child
Nutrition Programs
-National School Lunch
Program vise à enseigner
aux enfants les bonnes
pratiques alimentaires, à
leur fournir des repas
subventionnés
et
équilibrés, riches en fruits,
légumes
et
céréales
complètes.
-Fresh
Fruits
and
Vegetables
Program
cherche à augmenter la
consommation de fruits et
légumes frais et locaux
afin
de
combattre
l’obésité.
Healthy Food Financing
Initiative est une entité
américaine travaillant en
partenariat avec l’USDA, le
ministère des finances et
le département de la santé
et des services sociaux
(HHS)
pour
soutenir
financièrement les projets
d’alimentation saine.
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friteuses. Seules les salades vertes et sandwiches à base de pain complet pourraient être
servis dans les cafétérias des hôpitaux. Des portions réduites seront également
disponibles. Cette annonce a reçu de nombreux soutiens, mais des critiques également
dénonçant un manque de liberté : « on est en train de nous dire quoi manger et quoi
boire », New York devient « un état maman poule ».
Sur le même plan, Thomas Farley, le commissaire à la santé de la ville suggère que le
Gouvernement fédéral impose une taille maximale pour les portions alimentaires
vendues.
Pour rappel, la Maison Blanche est déjà très investie dans cette lutte, notamment dans le
cadre de l’initiative de Michelle Obama Let’s Move qui encourage les familles à avoir un
mode de vie plus sain via une alimentation équilibrée, une activité sportive régulière et
une éducation nutritionnelle à direction des enfants.
Toutes ces démarches s’inscrivent dans une volonté de changement des mentalités, allant
de pair avec les programmes de nutrition mis en place par le gouvernement (SNAP et
Child Nutrition Programs).
Les Démocrates souhaitent renforcer ces politiques nutritionnelles en maintenant les
budgets alloués à ces programmes dans le cadre du Farm Bill et en développant d’autres
initiatives. Ainsi, le Healthy Food Financing Initiative pourrait développer des bourses
permettant aux « déserts alimentaires » (zones rurales ou urbaines de communautés aux
faibles revenus) un accès facilité à une alimentation saine. Autre idée, des aides seraient
accordées aux organisations à but non lucratif développant des projets d’alimentation
saine comme « School-to-Garden Programs ou « Urban Greenhouse Initiatives ». Le
projet de Farm Bill adopté par le Sénat, à majorité démocrate, à la fin juin souhaite
également inciter l’achat de fruits et légumes dans le cadre du programme SNAP et
développer des nouvelles technologies telles que des applications pour smart phones et
des paiements en ligne chez les détaillants pour améliorer l’accès aux SNAP.
Les Républicains proposent le transfert aux Etats de la gestion
des programmes alimentaires
Politique
Agricole
SNAP : programme d’aide
alimentaire national. Les
46
millions
de
bénéficiaires
reçoivent
une carte électronique sur
laquelle
est
versé
mensuellement
un
montant leur permettant
des achats alimentaires
dans
certains
lieux
accrédités.
Certains républicains de la chambre des représentants Jim Jordan, Paul Broun, Steve
Chabot et Tim Huelskamp ont proposé de combiner les aides accordées au Supplemental
Nutrition Assistance Program (SNAP) avec 5 autres programmes d’aides alimentaires.
Ainsi, le « food welfare » regrouperait :
 le SNAP, permettant d’assister les plus démunis à avoir un régime alimentaire
sain tout en développant l’économie de la région,
 The Emergency Food Assistance Program (TEFAP), ayant pour but d’écouler
les stocks fédéraux de denrées alimentaires en aidant les personnes dans le
besoin,
 Community Food Projects, visant à réduire l’insécurité alimentaire en
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


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développant des projets alimentaires communautaires,
Commodity Supplemental Food Programm, (CSFP), permettant
l’amélioration de la santé des femmes enceintes, jeunes mères, enfants de moins
de 6 ans et seniors en complémentant leur régime alimentaire avec des aliments
nutritionnels de bonne qualité,
Senior Farmers’ Market Nutrition program, visant à augmenter la présence
de fruits et légumes frais dans le régime alimentaire des seniors, tout en
encourageant les marchés, AMAP et autres initiatives locales,
Fresh Fruit and Vegetable Program (FFVP), ayant pour but d’augmenter la
consommation de fruits et légumes frais chez les enfants et donc de combattre
l’obésité.
Chaque Etat serait alors chargé de gérer ces aides de manière spécifique. En effet, la
Chambre des Représentants souhaite diminuer de $16 milliards sur 10 ans le budget
alloué aux programmes alimentaires.
Selon les Républicains, cette proposition permettra « de placer le contrôle de ces
programmes entre les mains des dirigeants les plus proches des bénéficiaires » et donc
les plus aptes à prendre les bonnes décisions.
Cette proposition est construite sur les réformes efficaces des années 90 selon lesquelles
« 50 Etats ont 50 populations différentes avec 50 priorités différentes » et qu’une « taille
unique » ne convient pas pour l’éducation, le système de santé, l’aide nutritionnelle et les
transports.
Même s’il est peu probable qu’elle soit adoptée en l’état, cette proposition témoigne de
la volonté politique des Républicains de réduire les dépenses fédérales dans le domaine
de l’aide aux plus démunis. Elle sera intégrée au débat entre le Sénat et la Chambre des
Représentants sur le sujet, après les élections de novembre prochain.
En novembre prochain, les Californiens devront se prononcer sur
la proposition N°37 relative à l’étiquetage des OGM
Politique
Agricole
Voir FlashAgri N°172
http://fr.ambafranceus.org/IMG/pdf/Flash_Agri
_Zone_ALENA_172.pdf
Une pétition revendiquant
le droit à l’information sur
la
composition
des
aliments a déjà été signée
par presque un million de
Californiens.
En moyenne, l’étiquetage
et
les
changements
associés pourraient coûter
1,2 milliards d’USD aux
Dans le cadre du scrutin de novembre prochain, les Californiens devront se prononcer
sur la proposition N°37 de loi relative à l’étiquetage des OGM sur les aliments. Si cette
proposition est acceptée, la Californie deviendrait le premier État américain où
l’étiquetage des OGM serait obligatoire. Des propositions équivalentes ont déjà été
refusées par le passé dans le Connecticut, l’Oregon ou encore le Vermont.
La proposition prévoit un étiquetage obligatoire de tous les aliments contenant des
OGM, vendus au détail. Les mentions suivantes devront apparaître soit sur l’emballage
du produit, soit sur les rayons avec le prix du produit si celui-ci n’est pas emballé :
 « transformé génétiquement » (“Genetically Engineered”) pour les aliments frais
comme les fruits et légumes issus d’OGM,
 « en partie produit avec des OGM » (“Partially Produced with Genetic
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Engineering”) ou « pouvant être partiellement produit avec des OGM » (“May
Be Partially produced with Genetic Engineering”) pour les aliments transformés
contenant des ingrédients OGM.
agriculteurs californiens.
40 autres pays du monde
exigent déjà un étiquetage
des produits alimentaires
contenant des OGM.
Le Ministère de la santé
publique
californien
(Department of Public
Health), compétent en
matière d’étiquetage des
produits, sera en charge
du contrôle du dispositif.
Cet étiquetage ne concernera ni les boissons alcoolisées, ni les aliments certifiés par
l’USDA comme étant issus de l’agriculture biologique, ni les repas servis dans les
restaurants, ni les aliments d’origine animale (viande, œufs, produits laitiers,…), si ceuxci ne sont pas directement produits par des techniques de transformation génétique. Ainsi
les viandes d’animaux nourris avec des aliments OGM sont couvertes par l’exception.
Ces exceptions concerneraient les 2/3 des produits consommés par les Californiens.
Cette loi prévoit également d’interdire l’utilisation des termes « naturel », « produit de
manière naturelle »,… sur l’étiquetage ou la publicité d’aliments contenant des OGM.
Les violations à cette loi pourront être poursuivies par l’Etat, par les communes ou des
personnes privées, sans que, pour l’instant, les sanctions soient détaillées.
Cette proposition, si elle venait à être adoptée, prendrait effet le 1er juin 2014 avec
quelques ajustements possibles jusqu’en 2019. En effet, le seuil de tolérance de présence
d’OGM serait maintenu à 0,5% du poids du produit final entre 2014 et 2019, avant de
devenir une tolérance zéro en 2019.
Pour plus d’informations
sur la proposition N°37 :
http://www.lao.ca.gov/han
douts/resources/2012/Gen
etically_engineered_foods
_09_13_12.pdf
Les associations de consommateurs, les promoteurs de l’agriculture biologique et de
nombreux avocats plaident en faveur de cette proposition, répondant au droit
d’information du consommateur. A l’inverse, les syndicats agricoles, les entreprises
agroalimentaires et les distributeurs s’y opposent, dénonçant notamment un risque de
diminution des ventes et une augmentation des prix de production.
Selon, un sondage effectué sur 800 Californiens au mois de juillet, 64,9% d’entre eux
seraient en faveur de cette proposition. Il n’est donc pas exclu que cette proposition soit
votée.
Rejet de la requête en injonction contre la loi SB 1520 interdisant
la production et la commercialisation du foie gras en Californie
Politique
Agricole
ALENA :
Accords
de
Libre-Echange
NordAméricain,
entré
en
vigueur le 1er janvier 1994
entre le Mexique, le
Canada et les USA.
Les
deux
principaux
financeurs
de
cette
injonction sont Hudson
Valley Foie Gras et Palmex
Inc, filiale canadienne de
Rougié France.
Rougié France, fondé en
1875 et basé à Sarlat dans
La loi SB 1520 votée en 2004 et signée par le Gouverneur de l’époque, Arnold
Schwarzenegger, interdit la production et la commercialisation de foie gras en Californie
depuis le 1er juillet 2012. L’Association des Producteurs de Canards et d'Oies du Québec,
Hot's Restaurant (association de restaurateurs californiens) et Hudson Valley Foie Gras
(producteur de foie gras dans l’Etat de New York) ont déposé le 2 juillet une requête en
justice ("injonction") pour faire suspendre cette loi.
L’objectif de cette injonction était de dénoncer le caractère vague de la définition de
gavage des animaux, l’atteinte de la libre circulation de marchandises approuvées par
l’USDA entre Etats et l’atteinte au respect des accords de l’ALENA concernant les
produits approuvés par les autorités fédérales canadiennes et américaines. Cette
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le Périgord, est le 1er
producteur mondial de
foie
gras
et
autres
produits
dérivés
de
canard.
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injonction a été rejetée le 19 septembre dernier par le juge Stephen Wilson.
L’avocat des plaignants a exprimé son intention de faire appel de la décision du juge
auprès de la cour fédérale « Ninth Circuit » des Etats-Unis.
Le Mexique s’oppose à l’augmentation des prix d’intervention
sur les tomates importées aux Etats-Unis
Mexique
La production américaine
de tomates fraîches et
transformées représente 2
milliards d’USD par an.
1 pound = 453,59g
La production de tomates
sous serre représente
actuellement plus de la
moitié des ventes de
tomates fraîches.
EuroFresh Farms est le
producteur américain le
plus important de légumes
sous serre. 318 acres (soit
129 hectares) de serres
permettent la croissance
hydroponique
de
très
nombreuses variétés de
tomates
et
de
concombres.
Leurs
produits sont certifiés
sans pesticides et de
première qualité.
Le Mexique représente
71%
des
importations
américaines de tomates
sous serre.
La Floride est le 2nd
producteur américain de
tomates
après
la
Californie.
USDA : US Department of
Agriculture (Ministère de
l’Agriculture).
En 1996, les autorités américaines et mexicaines ont adopté un accord permettant
d’imposer un prix minimum de référence pour les tomates fraîches vendues aux EtatsUnis. Cet accord a permis la suppression des taxes anti-dumping américaines protégeant
les producteurs locaux. Cet accord a été revu et renouvelé en 2002 et arrive à échéance à
la fin de cette année. Le prix de référence en 1996 était de $0.2068 par pound. Il a été
revu en 1998 et 2001 et est actuellement de $0.2169 par pound pour la période octobrejuin et $0.172 pour la période juillet-octobre.
En juin dernier, les producteurs de Floride ont demandé au Département du Commerce
Américain de réévaluer ce prix de référence, jugé trop faible comparé aux coûts de
production. Selon eux, le prix de référence ne serait plus efficace pour les protéger
contre les importations mexicaines.
Celui-ci est calculé à partir de l’inflation, des coûts de ramassage, de vente et autres
dépenses administratives pour une culture en champ et non en serre, qui représente la
majorité des productions actuelles ! D’après un calcul similaire, le prix de production de
tomates d’EuroFresh Farms, sous serre, est de $0.61 par pound, d’où la réclamation des
producteurs.
De plus, les importations de tomates mexicaines ont plus que triplé depuis l’accord de
1996 et représentaient autour de 1.8 milliard d’USD en 2011. Cette ‘’invasion’’ du
marché américain a fait chuter les prix de vente en 2012 de 22%. Il convient de souligner
que les producteurs mexicains exportent 93% de leur production de tomates vers les
Etats-Unis.
L’ambassadeur du Mexique aux Etats-Unis a annoncé le 13 septembre dernier que les
relations commerciales entre les Etats-Unis et le Mexique pourraient se dégrader si le
Département du Commerce Américain validait ces revendications. Selon lui, une telle
décision conduirait à une réduction de 35 milliards d’USD d’échanges commerciaux vers
les Etats Unis par an.
Les producteurs de Floride souhaitent une décision du Département du Commerce avant
les élections présidentielles de novembre, alors que les producteurs mexicains
proposaient une renégociation des accords dès le 24 septembre. Ils proposaient ainsi un
prix de référence de $0.21 par pound, d’intensifier les contrôles aux frontières et
d’inclure plus de producteurs mexicains dans le pacte.
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Le Département du Commerce Américain ne peut mettre fin au pacte sans l’accord d’au
moins 85% de l’industrie américaine. Si les producteurs de Floride et leurs alliés
représentent 90% de l’industrie selon les chiffres de l’USDA, il ne faut pas sous-estimer
le poids de la grande distribution (Wal-Mart notamment), gros acheteur des tomates
mexicaines en hiver, qui veut garder l’accord en place.
Le débat devrait s’amplifier entre les Etats Unis et le Mexique dans les prochaines
semaines.
La mention du millésime pour les vins français sans IGP
autorisée aux Etats-Unis
Politique
commerciale
Le
TTB, ‘’Alcohol
and
Tobacco Tax and Trade
Bureau’’, est en charge du
contrôle des vins.
IG :
géographique
L’administration américaine – TTB- vient d’accepter la mention du millésime sur
l’étiquetage de tous les vins français sans indication géographique. Cet arrêté du 13
septembre 2012 autorise les dépôts de demandes de « certificat d’approbation de
l’étiquette » à ce propos (« Certificate of Label Approval » - COLA) à partir du 14
novembre 2012.
indication
AOP :
appellation
d’origine protégée
IGP :
indication
géographique protégée
Les opérateurs français pourront donc, dès le mois de novembre, exporter des vins de
France ne possédant pas d’Indication Géographique (IGP ou AOP) avec la mention
« millésime » vers les Etats-Unis.
Cette modification des textes américains était attendue depuis la réforme de l’OMC de
2009 puisque les législations européenne et américaine n’étaient pas compatibles sur
l’étiquetage du millésime des vins sans IG. En effet, depuis la création de la catégorie
des « Vins de France » en 2009, ces vins sans IG ne pouvaient faire mention de leur
millésime sur le marché américain.
L’Iowa est autorisé à mélanger du maïs contenant des aflatoxines
avec du maïs « sain » pour l’alimentation animale
Politique
Sanitaire
Les aflatoxines sont des
mycotoxines ayant un
pouvoir génotoxique et
carcinogène
élevé,
produites
par
un
champignon filamenteux,
de type moisissure,
dénommé
Aspergillus,
proliférant sur des graines
conservées
en
atmosphère chaude et
humide. Les conditions
climatiques de cet été ont
donc été favorables à
leurs proliférations.
Suite à la sécheresse, la quantité d’aflatoxines détectées dans le maïs de l’Iowa a
augmenté, dépassant dans certains cas les seuils limites fixés pour la mise sur le marché
de maïs destiné à l’alimentation animale. Ce seuil limite est fixé à 300 ppb (parties par
billion) pour l’alimentation animale, 20 ppb pour l’alimentation humaine, et à 0.5 ppb
pour le lait.
L’Iowa a donc demandé à la FDA l’autorisation de mélanger des lots de maïs contenant
des aflatoxines à des lots « sains ». Cette agence avait déjà autorisé cette pratique lors
des sécheresses de 2003 et 2005.
La FDA vient d’accepter la demande de l’Iowa : des lots de maïs ayant une teneur en
aflatoxines comprise entre 20 ppb et 500 ppb peuvent désormais être mélangés à des lots
respectant la limite de 20 ppb. Ces lots mélangés devront être analysés en respectant les
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FDA : Food and Drug
Administration,
compétente en matière
d’alimentation animale.
USDA : US Department of
Agriculture (Ministère de
l’Agriculture américain).
GIPSA : Grain Inspection,
Packers & Stockyards
Administration (service de
l’USDA,
chargé
des
contrôles sanitaires des
céréales, des emballages
et des enclos à bestiaux).
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méthodes d’échantillonnage et d’analyses utilisées par l’USDA GIPSA et clairement
identifiées. De plus, ces résultats devront être communiqués à l’acheteur qui devra
certifier par écrit que ces lots ne serviront que pour l’alimentation animale.
L’Iowa n’est pas le seul Etat à être confronté à cette situation. La FDA vient d’accorder
la même autorisation à l’Illinois (sur 223 échantillons de maïs testés par le ministère de
l’agriculture de cet Etat, 18 contenaient entre 100 et 200 ppb d’aflatoxines et 6 plus de
200 ppb), à l’Indiana et au Nebraska (près de 70% des 2 000 échantillons testés au
Nebraska contenaient des aflatoxines).
Selon une étude de l’Université de Stanford, la consommation
d’aliments bio ne représenterait que peu d’avantages pour la
santé par rapport aux aliments conventionnels
Politique
Sanitaire
L’objectif de cette étude, parue le 4 septembre 2012 dans la revue scientifique ‘’Annals
of Internal Medicine’’, visait à comparer les effets nutritionnels des aliments bios et des
aliments conventionnels. La question posée par l’équipe responsable de cette étude était
la suivante : « Les aliments bios sont-ils plus nutritionnels ou plus sains que les aliments
conventionnels ? ». Une fois l’étude achevée, ses auteurs estiment que l’information
fournie pourra aider le consommateur à faire ses choix lors de l’achat d’aliments.
L’équipe de chercheurs a réalisé l’étude bibliographique la plus complète jamais
effectuée en analysant avec un regard critique les 237 études existantes comparant les
aliments bios et les aliments conventionnels selon de multiples critères tels que les
apports nutritionnels, les doses de pesticides ou encore les niveaux bactériens et
fongiques.
Il convient d’ajouter qu’il n’y avait pas d’études réalisées sur de longues périodes
évaluant les impacts sur l’homme de la consommation d’aliments bio (durées comprises
entre deux jours et deux ans).
Les chercheurs ont trouvé peu de différence significative entre les aliments bios et les
aliments conventionnels concernant les bénéfices sur la santé, qu’ils soient d’ordre
nutritionnel ou sanitaire, bien qu’il ait été constaté que la consommation d’aliments bios
réduisait le risque d’exposition aux pesticides
Le
total
des
ventes
américaines de produits
biologiques (y compris
non alimentaires) en 2011
a atteint 31,5 milliards de
dollars, soit 9,5 % de plus
qu’en 2010. En 2008,
année
du
dernier
recensement agricole de
l’USDA,
les
surfaces
agricoles consacrées à
Aucune différence sur la teneur en vitamines des aliments bios n’a été observée. Seul un
nutriment, le phosphore était présent en quantité significativement plus importante dans
les aliments bios. Cependant, les chercheurs remarquent que peu de personnes sont
victimes de déficience en phosphore et que ce critère n’a donc pas une valeur clinique
significative. L’absence de différence dans la teneur en protéines ou lipides entre le lait
bio et le lait conventionnel a également été observée ; toutefois un nombre limité d’étude
indique que le lait bio peut comprendre des teneurs en acides gras oméga 3
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l’agriculture
biologique
étaient de 2 millions
d’hectares
partagés
presque également entre
les
terres
agricoles
cultivées (1,07 millions
d’hectares) et les prairies
(0,87 millions d’hectares).
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significativement plus élevées que le lait conventionnel. Enfin, les chercheurs indiquent
avoir été incapables d’identifier des fruits et légumes pour lesquels le choix bio s’avérait
être plus sain.
Par ailleurs, il convient d’ajouter que l’analyse donne peu de preuves quant au risque
sanitaire plus élevé des aliments conventionnels. Bien que les chercheurs constatent que
les produits bios présentent un risque diminué de 30% par rapport aux produits
conventionnels d’être contaminés par les pesticides, les aliments bios ne sont pas
nécessairement totalement exempts de pesticides. Ils ajoutent que les niveaux de
présence de produits phytosanitaires des aliments étudiés, qu’ils soient conventionnels
ou biologiques, sont généralement inférieurs aux normes sanitaires autorisées.
En discutant des limites de leur analyse, les chercheurs ont noté l’hétérogénéité des
méthodes de mesures expérimentales, les facteurs physiques ayant une incidence sur les
aliments, tels que le climat ou le type de sol, ainsi qu’une grande variation entre les
méthodes de production biologique. En effet, selon l’équipe de Stanford, certaines
pratiques culturales bio (notamment les modalités d’utilisation des fumiers) peuvent
permettre des productions plus saines et d’une qualité nutritionnelle plus élevée.
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Articles rédigés par : Chamim Foroughi, Céline
Chastagner, Anne Chaulet
Revus par : Christophe Malvezin, Catherine Rogy
Date de parution : 30 septembre 2012
ISSN : Portail Marchés Extérieurs – 1638-1610
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