Guadeloupe Guyane Martinique Réunion Mayotte Saint-Pierre

Transcription

Guadeloupe Guyane Martinique Réunion Mayotte Saint-Pierre
Guadeloupe
Guyane
Martinique
Réunion
Mayotte
Saint-Pierre-et-Miquelon
Office de développement
de l’économie agricole
d’outre-mer
Les productions animales ultramarines
Aux côtés des cultures traditionnelles (banane et
canne à sucre), les productions animales constituent
l’un des principaux secteurs de diversification de
l’agriculture ultramarine.
Le niveau d’approvisionnement des DOM à partir
de la production locale est plus important pour les
œufs et les viandes bovines et porcines ; il est plus
faible pour le lait et les volailles de chair, à l’exception
du département de la Réunion où ces productions
sont bien développées. À Mayotte, l’élevage
est conduit selon des modes traditionnels tandis
qu’à Saint-Pierre-et-Miquelon, il s’agit d’une activité
économique récente.
Contexte de l’élevage ultramarin
Comparé à la métropole, le développement
des filières d’élevage est contraint par un
certain nombre de handicaps :
– incidences négatives du climat tropical
sur les performances d’élevage (températures et taux d’humidité élevés une
grande partie de l’année) ;
– existence de pathologies particulières
(exemple : tique sénégalaise aux
Antilles, vecteur de transmission d’hémoparasitoses – piroplasmoses,
cowdrioses – et de dermatophiloses).
Ces contraintes d’ordre bioclimatique,
auxquelles s’ajoutent les handicaps liés à
l’insularité et à l’isolement (prix des
intrants), ont pour conséquence des coûts
de production élevés et un manque de
compétitivité vis-à-vis des produits
importés. Pour lever ces contraintes, un
certain nombre d’actions sont menées par
les acteurs nationaux, dont l’ODEADOM,
et l’Union européenne à travers des
programmes de soutien aux diverses
filières animales.
Les interprofessions
Aux Antilles et à la Réunion, les professionnels se sont progressivement organisés au sein d’interprofessions.
L’Interprofession guadeloupéenne de la
viande et de l’élevage (IGUAVIE) a démarré
son activité en 2004. Elle regroupe tous les
secteurs de production, y compris l’aquaculture et l’apiculture, en partenariat avec
les secteurs de la provenderie, de la transformation et de la distribution.
À la Martinique, l’Association martiniquaise interprofessionnelle des viandes
(AMIV), a été créée en 1992 à partir de
coopératives spécialisées. L’AMIV associe
les producteurs, les provendiers, les industries d’abattage et de transformation, les
distributeurs et les consommateurs au sein
d’un partenariat fort visant à développer les
productions locales.
Le département de la Réunion compte
deux interprofessions : l’Association
réunionnaise interprofessionnelle pour le
bétail et les viandes (ARIBEV) créée en
1975 pour la viande bovine, le lait et le
porc, et l’Association réunionnaise interprofessionnelle de la volaille (ARIV) créée en
1994 pour la volaille. Outre les groupements
d’éleveurs, ces associations comprennent
les distributeurs et les importateurs, fortement impliqués dans le développement des
productions locales.
Interventions de l’ODEADOM dans
l’organisation des filières animales
L’ODEADOM encourage les éleveurs à se
regrouper en organisations de producteurs
afin de s’engager dans la transformation et
la commercialisation de leurs productions.
L’ensemble des inter ventions de
l’ODEADOM s’inscrit dans le cadre de
programmes sectoriels propres à chaque
filière. L’objectif est d’appuyer les actions
ayant des effets de levier sur le développement des filières qui bénéficient, en outre,
aux Antilles (depuis 1996 pour l’AMIV et
2006 pour l’IGUAVIE) et à la Réunion
(depuis 1996 pour l’ARIBEV et l’ARIV) de
financements communautaires importants
par le biais du programme POSEI France.
Guadeloupe
BOVINS
Effectifs (nombre de
têtes)
Abattages contrôlés
(TEC)
Importations (TEC)
Taux de couverture
Structures *
LAIT
Production (milliers
de litres)
Importations
Structures *
OVINS
Effectifs (nombre de
têtes)
CAPRINS
Effectifs (nombre de
têtes)
Structures * petits
ruminants
PORCINS
Abattages contrôlés
(TEC)
Importations (tonnes)
Taux de couverture
Structures *
ŒUFS
Production (millions
d’unités)
Taux de couverture
Structures *
VOLAILLES
Abattages contrôlés
(tonnes)
Importations (tonnes)
Taux de couverture
Structures *
LAPINS
Production (tonnes)
Taux de couverture
Structures *
AQUACULTURE
Production (tonnes)
Structures *
Martinique
Réunion
Mayotte
Saint-Pierreet-Miquelon
14 300
23 900
35 939
17 235
26
1 945
283
1 214
1 915
0
nd
3 968
33 %
UPRA CREOLE, SICA
CAP’VIANDE
1 411
17 %
AEBG, GENESIA,
SCEBOG, UEBBG
4 224
22 %
CODEM, UEBB
3 076
30 %
AREB, SICABO,
SICAREVIA, SOBOVI,
SVP
nd
nd
ADEM
nd
nd
Productions de
l’isthme
0
0
775
24 041
0
0
nd
nd
nd
nd
Aucune
Aucune
Aucune
Aucune
2 300
1 400
14 400
1 000
1 430
238
31 000
1 300
8 100
36 100
22 811
0
CABRICOOP, SICA
CAP’VIANDE
AEBG, APOCAG,
SCEBOG
SCACOM
ADPECR,
CPCR
ADEM
Aucune
75 800
Guyane
(et bubalins)
17 625 (en milliers 18 034 (en tonnes
de litres de lait UHT) de lait et produits
laitiers)
COOPPROLAM,
SICALAIT
GIE GECOLAIT
949
449
1 010
12 357
nd
0
2 488
36 %
COOPORG,
KARUKERA PORCS
1 411
24 %
SPEPG
nd
nd
COOPMAR,
SOCOPORC
11 075
53 %
CPPR, CRIAP,
SICABAT, SVP
nd
0
Aucune
nd
0
Aucune
17,7
11
nd
121
11
0,74
40 %
SICAVIG
99 %
CACG
nd
MAVIC
100 %
OVOCOOP,
SPO
99 %
SAB,
SCAM
56 %
Saint-Pierraise
d’élevage
1 420
63
948
9 695
nd
37 282 (unités)
10 470
12 %
GIE « Fermiers
d’Houdan »,
SICAVIG
6 729
nd
CACG
11 059
8%
AVISUD,
SCAM
14 650
40 %
AVICOM, AVIPÔLE
REUNION,
COUVEE D’OR
nd
nd
ADELVOL,
SAB
nd
37 %
Ferme de l’Ouest,
Saint-Pierraise
d’élevage
34
45 %
SYLAP
1,2
nd
CACG
30
45 %
GELMA
257
54 %
AVICOM, CPLR
nd
nd
Aucune
nd
nd
Aucune
15
OCEAN S.A.,
SUPAGUA
25
Chambre
d’agriculture (SUATI)
85
ADAM, ADEPAM,
COOPAQUAM
nd
AQUACOOP,
ARDA
135
AQUAMAY,
Mayotte Aquaculture
15
EDC Sarl
Sources : DAF, IEDOM, OFIMER, IGUAVIE, AMIV, ARIV, ARIBEV – * hors interprofessions – TEC : tonnes équivalent carcasse – nd : non disponible
Les productions animales dans les départements et les collectivités d’outre-mer (estimations 2007)
La situation des productions animales
dans les différentes collectivités
directe. La production porcine organisée
est rassemblée autour de deux structures
regroupant 36 producteurs.
La production avicole a subi de nombreuses
crises (faible niveau d’organisation de la
filière et développement d’épizooties), mais
un retour à une production organisée, en
cours de réalisation, devrait, à terme,
assurer un approvisionnement notable et
régulier du marché.
Guyane
Guadeloupe
Le cheptel bovin de Guadeloupe est le
plus important des DOM avec 75 800 têtes.
Il se caractérise par son atomisation avec
près de 13 000 détenteurs de bétail dont
une grande majorité d’éleveurs pluriactifs. Le programme d’amélioration
génétique, élaboré par l’Inra Guadeloupe
et conduit par l’UPRA créole, a permis de
stabiliser les caractères de la race « créole »,
issue d’animaux d’Europe et d’Afrique
(zébus).
L’élevage des petits ruminants destinés à la
production de viande reste très traditionnel
et familial. La production caprine commence
à se structurer mais la majeure partie de la
production reste commercialisée en vente
L’activité économique et agricole se
concentre le long du littoral. L’élevage reste
très dépendant des approvisionnements
extérieurs (aliments et animaux reproducteurs) et souffre d’un relatif manque
d’organisation au niveau interprofessionnel.
De type extensif, l’élevage bovin est
pratiqué sur les savanes entretenues de la
plaine côtière et sur des pâturages créés
par défrichement de forêts secondaires.
Cette activité connaît un accroissement
rapide. Les structures de production
mettent en œuvre un schéma génétique
fondé sur le croisement entre le zébu
brahman et les bovins de races à viande
rustiques (Aubrac et Gasconne). Elles se
sont également lancées dans l’élevage de
buffles à orientation bouchère. Il existe, par
ailleurs, des élevages de petits ruminants
souvent en association avec des élevages
bovins.
Les éleveurs de porcs se sont réunis en
syndicat professionnel en vue d’obtenir un
meilleur accès au marché, avec pour
objectif de constituer à court terme une
OP reconnue.
La production de volaille de chair, d’œufs
et de lapin est organisée au sein d’une
coopérative qui regroupe une vingtaine
d’éleveurs. La filière piscicole repose sur les
travaux de recherche et de développement
de la station expérimentale de Soucoumou,
gérée par la Chambre d’agriculture, dont
l’écloserie fournit des alevins aux aquaculteurs. Un programme d’expérimentation
est mené sur la station sur l’association
volailles/poissons.
Martinique
La viande bovine locale, produite principalement à partir des races brahmane,
charolaise, blonde d’Aquitaine ou limousine et de leur croisement, est très appréciée
du consommateur. L’élevage laitier se
développe à partir des races européennes
prim’holstein et brune des Alpes.
L’amélioration significative de la
qualité du lait a permis la commercialisation en grandes surfaces
de lait pasteurisé produit localement. La production des petits
ruminants progresse avec l’utilisation de la race ovine locale
« martinik » sélectionnée par
l’Union pour la sélection de
l’ovin Martinik (USOM) avec le
concours de l’Inra, ainsi que par l’exploitation d’un cheptel caprin bien représenté.
La production contrôlée de viande porcine
est encadrée par deux structures professionnelles regroupant une cinquantaine
d’éleveurs. Cette filière dispose de deux
ateliers de découpe agréés.
La production locale de volailles issue des
abattages contrôlés a fortement augmenté
entre 2002 et 2007 (+ 26 %) et représente
8 % des volumes mis en marché. Le démarrage en 2008 du nouvel abattoir du François
(d’une capacité de 2 500 t) ainsi qu’un
atelier de découpe, devrait permettre de
poursuivre le développement de cette filière.
La production aquacole marine (ombrine,
cobia) est supérieure à celle provenant de
l’aquaculture terrestre (chevrettes et saintpierre). Les perspectives de développement
de l’aquaculture marine sont importantes
compte tenu du potentiel des sites existants
et des nouvelles espèces exploitées.
Réunion
Le développement spectaculaire de l’élevage réunionnais est lié à la structuration
précoce de la production
et des services d’amont
(provenderie) et d’aval (abattoir
et transformation) ainsi qu’à la volonté d’accroître la production
locale et d’accélérer le développement économique de l’île.
L’élevage bovin repose essentiellement sur des races européennes comme la limousine
ou la blonde d’Aquitaine pour la viande et
la prim’holstein pour le lait.
Les unités de transformation fournissent
une gamme complète de produits : viande
fraîche en barquette, steak haché, lait
UHT, yaourt et fromages.
La production de viande porcine couvre
plus de 80 % des besoins de la Réunion en
viande fraîche. Elle a développé plusieurs
signes de qualité : « qualité rose » et « porc
montagne ». La filière volaille a entrepris
une politique de segmentation de l’offre en
développant la production de poulets
fermiers, de poulets jaunes et de poulets
Mayotte
Le développement de l’élevage
mahorais s’appuie sur un secteur
traditionnel, qui exige des moyens de
formation et d’encadrement, mais aussi
sur un secteur plus productif qui bénéficie
de transferts de savoir-faire.
Les bovins et petits ruminants sont
présents dans presque toutes les exploitations. Le cheptel, aux origines mal
définies, a l’avantage d’être rustique mais
peu productif.
Les problèmes sanitaires et la faible
production fourragère sont des handicaps
au développement.
Une unité de fabrication d’aliments et
un couvoir permettent la production d’œufs dans un atelier spécialisé ainsi que des volailles de chair
par de petits producteurs.
Mayotte dispose d’un potentiel
de développement important
de l’aquaculture en raison de
conditions naturelles exceptionnelles liées à son lagon.
L’aquaculture marine en cages
(ombrine et cobia), depuis les années
1990, connaît un développement rapide
grâce à l’implication du GSMA
(Groupement du service militaire adapté) et
à l’assistance technique de l’Association
pour le développement de l’aquaculture à
Mayotte (AQUAMAY).
Des investisseurs privés, dont le principal, Mayotte Aquaculture, ont
installé un potentiel de production
de 350 tonnes de poissons destinés
à l’exportation sur la métropole,
et une pépinière d’entreprises
aquacoles peut également écouler
jusqu’à 20 tonnes par an sur le
marché local.
Saint-Pierre-et-Miquelon
L’archipel de Saint-Pierre-et-Miquelon
a été fortement affecté par le moratoire
canadien de 1992 sur la pêche à la morue.
Dans ce contexte, une diversification des
activités vers l’aquaculture marine et l’agriculture, notamment l’élevage, a été recherchée.
La production principale est le poulet de
chair (30 000 poulets abattus/an) suivi par
l’élevage ovin. La construction récente
d’un atelier de transformation de foie gras
devrait permettre d’amplifier le développement récent de cette production sur
l’archipel.
L’élevage de ruminants (bovins ou
ovins) requiert la réhabilitation des
prairies (restauration de la fertilité
des sols) et la mise en place de
clôtures contre les chevaux
divagants.
L’archipel présente des conditions
favorables à l’élevage d’une variété
de coquille Saint-Jacques. Un projet
de développement porté par l’entreprise EDC a été initié avec l’objectif
d’exporter vers la métropole.
Office de développement
de l’économie agricole
d’outre-mer
12, rue Henri Rol-Tanguy
TSA 60006
93555 Montreuil-sous-Bois Cedex
E-mail : [email protected]
Tél. : 01 41 63 19 70
Fax : 01 41 63 19 45
www.odeadom.fr
© ODEADOM – www.chromatiques.fr - Édition 02/2009 – Imprimé avec des encres végétales sur papier 100 % PEFC provenant d’une forêt durablement gérée par un imprimeur labellisé Imprim’Vert.
congelés. L’offre s’est également diversifiée
grâce au développement d’une gamme de
découpe et de charcuterie.
L’aquaculture s’est développée avec la
création, en 1991, de l’Association
réunionnaise pour le développement de l’aquaculture (ARDA).
Son action a permis de développer la production de poissons d’eau douce (tilapias et
truites) par une dizaine de
producteurs.