Taxe kilométrique : une occasion manquée

Taxe kilométrique : une occasion manquée
Mercredi 17 juin 2015
Jeudi, les transporteurs manifesteront contre le projet de taxe kilométrique. Selon Comeos, la
fédération du commerce et des services, cette taxe kilométrique est une occasion manquée. Elle
appelle les Régions à instaurer une taxe intelligente, variable en fonction du lieu et de l’heure du
déplacement. Dans le cas contraire, le consommateur payera l’addition d’un système qui ne résoudra
en rien le problème des embouteillages.
« Notre secteur est celui qui parcourt le plus grand nombre de kilomètres par jour : les camions du
commerce alimentaire parcourent au quotidien l’équivalent de 15 fois le tour du monde, » affirme
Dominique Michel, CEO de Comeos. « Les autres possibilités de transport des marchandises sont peu
nombreuses, voire inexistantes, pour le commerce : les magasins sont dispersés sur tout le territoire et
doivent être approvisionnés quotidiennement en produits frais. Sans compter que la sécurité
alimentaire doit être garantie pendant le transport. Une politique adaptée permettrait d’effectuer un
tiers du transport de denrées alimentaires en dehors des heures de pointe, » poursuit M. Michel.
Gagner un quart d’heure par heure de trajet ? Cela n’intéresse pas les Régions !
Selon le commerce, le projet de taxe kilométrique est une occasion manquée. « Nous appelons les trois
Régions à revoir leur copie avant qu’il ne soit trop tard. Ne taxez pas uniquement les camions : les
véhicules particuliers ont aussi leur part de responsabilité dans les embouteillages. Une étude du
Bureau fédéral du Plan a même révélé que 73% du trafic était composé de véhicules particuliers, »
explique M. Michel. « Une taxe kilométrique applicable à l’ensemble des véhicules permettrait
d’augmenter de 24% la vitesse de croisière en heures de pointe. Les conducteurs gagneraient ainsi un
quart d’heure par heure de trajet. »
Aucun impact sur les émissions de CO2
Comeos plaide pour une modification de la tarification annoncée afin d’encourager les chauffeurs à
rouler en dehors des heures de pointe. « Circuler dans le tunnel Kennedy à 8h du matin doit être plus
cher qu’à 2h du matin. Selon la même étude du Bureau fédéral du Plan, l’impact sur les émissions de
CO2 serait nettement plus important avec une taxe kilométrique intelligente. En adaptant les tarifs en
fonction du lieu et de l’heure du déplacement, le trafic en heures de pointe diminuerait de 12,5%. »
« Les Régions vont engager plus de 500 personnes pour la mise en pratique de cette nouvelle taxe. Si
nous n’optons pas pour une taxe kilométrique intelligente, le problème d’engorgement du trafic
persistera et les consommateurs devront payer l’addition d’un système absolument inefficace, »
conclut M. Michel.
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