Une Miss Diaspora africaine élue en Suisse pour lutter

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Une Miss Diaspora africaine élue en Suisse pour lutter
Une Miss Diaspora africaine élue en
Suisse pour lutter contre l’excision
De gauche à droite: 2ème dauphine, Miss
Diaspora africaine, 1ère dauphine. Photo:
Voix d’Exils.
Le samedi 24 août a été la soirée de la beauté africaine à La Chaux-deFonds, dans le canton de Neuchâtel. En effet, dans le cadre de Neuchatoi
2013, un vaste programme d’activités culturelles et sportives organisé
dans le but de permettre une meilleure connaissance et une meilleure
compréhension entre Suisses et personnes issues de la migration,
l’association ivoirienne «Loucha», qui lutte contre l’excision, a
organisé la première édition de l’élection de Miss Diaspora africaine en
Suisse.
Douze candidates originaires de sept pays africains (Tchad, Cameroun,
Mali, République Démocratique du Congo, Guinée, Côte d’Ivoire et Nigeria)
ont participé à ce concours de beauté et l’élue est la Congolaise Vanessa
Katambayi, une assistante en soins de santé communautaire de 20 ans dont
huit passés en Suisse. La 1ère dauphine et la 2ème dauphine sont la
tchadienne Ketsia Manitha et la malienne-camerounaise Fatima Fadimatou
Sow Linda.
Sensibiliser le public au problème de l’excision
Devant un parterre composé de spectateurs et spectatrices africains et
suisses, qui ont rempli aux trois-quarts la grande salle de la Maison du
peuple, le jury a désigné la Congolaise Vanessa Katambayi qui s’est
distinguée de ses onze concurrentes par son expression orale, les tenues
traditionnelles et modernes qu’elle a portées et la maîtrise de la danse
traditionnelle congolaise, a précisé l’informaticien togolais Stephane
Tora,
président
du
jury.
Les
candidates
ont
défilé
en
tenue
traditionnelle africaine, en maillot de bain et en tenue de soirée et ont
exprimé leurs ambitions au cas où elles seraient élues. Émue, la Miss
Diaspora africaine en Suisse n’a pas manqué d’exprimer ses sentiments :
«Ça me fait plaisir d’avoir participé à ce concours. La lutte contre
l’excision me touche et je voudrais soutenir les femmes dans ce combat. »
L’association «Loucha», qui signifie «lève-toi» en yacouba, une langue
parlée en Côte d’Ivoire et au Liberia, existe depuis avril 2009. Sa
présidente-fondatrice – Odile Parel – explique le motif de l’organisation
d’un concours de beauté par la communauté africaine vivant en Suisse:
«L’idée est de faire passer le message de la lutte contre l’excision en
organisant ce concours».
«On n’a pas besoin d’être excisée pour lutter
contre l’excision», soutient-elle. En plus de la couronne et d’autres
avantages attachés à son sacre, la Miss africaine en Suisse aura droit
notamment à un séjour d’une semaine en Côte d’Ivoire.
L’excision en Afrique
L’excision est une mutilation génitale féminine pratiquée couramment en
Afrique et qui touche 125 millions de femmes à travers le monde selon le
Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF). L’excision est illégale
dans presque tous les pays du monde et des ONG luttent pour son
abolition. «L’ONG Loucha lutte contre l’excision parce que j’ai été moimême excisée à l’âge de 9 ans. Aujourd’hui, en Côte d’Ivoire, 42% de
femmes sont excisées et continuent de l’être. La Miss Diaspora africaine
élue en Suisse sera notre ambassadrice et rencontrera en décembre de
cette année la première dame ivoirienne qui préside aussi une association
qui s’occupe d’enfants et la Miss Côte d’Ivoire parce que je suis moimême membre du comité d’élection de Miss Côte d’Ivoire. En tant
qu’ambassadrice, la Miss élue en Suisse parlera de l’excision partout où
elle sera, même là où elle administre des soins de santé», déclare Odile
Parel.
Quid de l’excision en Suisse?
Selon l’UNICEF, l’excision est aussi pratiquée en Suisse et affectait, en
2008,
7000
fillettes
et
femmes.
Depuis
le
1er
juillet
2012,
l’interdiction explicite de l’excision est entrée en vigueur en Suisse.
L’article 124 du code pénal suisse condamne «Celui qui aura mutilé des
organes génitaux féminins, aura compromis gravement et durablement leur
fonction naturelle ou leur aura porté toute autre atteinte sera puni
d’une peine privative de liberté de dix ans au plus ou d’une peine
pécuniaire de 180 jours-amende au moins. Quiconque se trouve en Suisse et
n’est pas extradé et commet la mutilation à l’étranger est punissable.»
Paul Kiesse
Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils
Syrian freedom
« Syria is BLEEDING ! » A Syrian protest
in Times Square, Manhattan, New York
City, 03/10/12 . Author: Asterix611 (CC
BY-NC-ND 2.0)
The opinion of a Syrian citizen in Switzerland
In 1963, Al Ba’ath party holds the command in Syria, and for around 50
years, Syria lost all the good things which had been achieved among years
of being one of the first countries in the region which applied the
democratic principles in its political life. It lost also the great
tradition of having a lot of principles and techniques to rule the state
correlating various and different parties.
It was normal to have in the same family different political views and
members of several parties. I still remember the story which my
grandmother told me: “Once, I drove my brother out of my house, because
he insulted my political views, and that he belonged to a different party
which was in a continuous enmity with mine“. Here, I want to drag your
attention to a strange fact that my grandma was almost illiterate. So it
was simply real and habitual to believe in your right of expressing your
political views without feeling afraid or scared of being arrested or
blamed.
I belong to that unlucky generation, which came out to this life without
hope or freedom. I was always interested in listening to or reading the
old stories about the better life, the freedom and the happiness. My
grandma was always the reference to saturate my curiosity. She was
talented in expressing her ideas and describing the life in simple words:
“With this bloody regime, patience will not be the solution. If you want
to change you need to put your soul in your hands and struggle”.
Everybody saw the river of blood always when it came to his/her mind the
idea of change. The regime in Syria is the literal meaning of the ironic
regime. “Walls have ears” is the sentence everybody speaks with a faint
voice.
One Party! No, you have to say the only party! It is really unaccepted at
all to be forced always to believe in what they say, and who are they?!
They are the authority, the Ba’ath party. “Why do I have to belong to
this party if I don’t believe in its principles? Is it a must?” I was
asking these frank questions always to my teachers, my friends, and my
parents especially to my father who was one of the first members of Al
Ba’ath in his village in the early 60s of the last century. He studied
law, so it was always amazing to me to have a discussion with him
regarding the human rights and the freedom right to choose your life as
like as you want. To be honest, I felt guilty when I was listening the
sad tone in his voice trying to justify and explain his situation, and
how different it is now than before!
I, myself, strongly believe in freedom, and in a fair life for everybody.
So, the use of intimidation and weapons in threating the people to don’t
open their mouths is, in contrast, a double-edges weapon also. It is like
a volcano, if it keeps trapping the magma inside for long time, these
magma will find its way to the surface anyways, and once it reaches that,
the eruption will happen. The huger the magma you trap, the greater the
eruption will be. This is the equation in Syria now. People reached the
limit, and can’t hold on anymore. It is the revolution eruption, and it
is as extreme as you can see, hear and read. Currently, nothing can stop
it at all, even if the number of martyrs will get to be millions. People
tasted the freedom again, and for us as a new generation, we are
experiencing it for the first time. It is really a stunning ecstasy, and
I will not accept anymore to be prevented from having my freedom always.
Orwa Al-Hussein
Membre de la redaction valaisanne de Voix d’Exils
Piscine de Bremgarten en 2013
Une caricature signée Sara Pages, membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils
«Combattre l’injustice, c’est mon
leitmotiv»
Josiane Jemmely, présidente de la
Commission « Migrations féminines » du
canton de Neuchâtel
Josiane Jemmely est membre de la Communauté de Travail pour l’Intégration
des Etrangers (CTIE) du canton de Neuchâtel depuis 2005 et préside la
Commission « Migrations féminines » qui s’occupe des problèmes que
rencontrent les migrantes lors du processus d’intégration. Voix d’Exils
s’est entretenu avec elle pour parler des difficultés que doivent
surmonter les migrantes vivant à Neuchâtel, ainsi que des actions que
mène sa Commission afin d’améliorer leurs conditions de vie dans le pays
d’accueil. Interview.
Voix d’Exils : Pouvez-vous nous présenter les missions assignées à la
Commission « Migrations féminines » ?
Josiane Jemmely : La Commission «Migrations féminines» est une branche de
la Communauté de Travail pour l’Intégration des Etrangers qui deviendra
prochainement la Commission d’Intégration de la Cohésion Multiculturelle
(CICM). Elle s’occupe essentiellement des problèmes liés à la migration
féminine, en faisant notamment au début de chaque législature des
recommandations afin de faciliter l’intégration professionnelle et
sociale des concernées.
Quelles sont les principales difficultés que rencontrent les migrantes en
matière intégration dans le canton de Neuchâtel?
Les difficultés sont de plusieurs ordres. Il y d’abord des difficultés au
niveau de la langue. Certaines femmes ne maîtrisent pas la langue du pays
d’accueil, qui est ici la langue française, en particulier celles qui
viennent des pays anglophones et lusophones. Une autre difficulté est
liée à l’intégration professionnelle. Certaines femmes n’arrivent pas à
s’intégrer parce qu’elles rencontrent des difficultés au niveau de
l’embauche car leurs diplômes ne sont pas reconnus. Ces femmes se sont
formées dans leur pays d’origine mais pas dans le pays d’accueil et ont,
du coup, de la peine à trouver un travail. Ce problème est en train
d’être résolu par une structure mise en place par Berne qui s’occupe de
ce problème spécifique. Nous avons aussi le problème de la violence
conjugale qui affecte les mariages mixtes. Dans ce cas de figure, les
femmes migrantes rencontrent beaucoup de difficultés à s’intégrer dans le
pays d’accueil, parce qu’elles sont dépendantes de leur époux qui est
tributaire du permis de séjour. Les maris peuvent alors abuser de leur
autorité, comme c’est souvent le cas, en privant leurs femmes d’une
indépendance financière par l’interdiction totale de travailler ou
d’avoir des contacts avec des compatriotes ou avec toute personne pouvant
leur apporter une éventuelle émancipation. Bien entendu, des cas
d’exception existent. Mais les barrières à l’intégration liées à ces
agissements pervers demeurent. Notre Commission a donc pour mission
d’identifier ces problèmes, de les recenser, pour ensuite les traiter et
trouver des solutions.
Vous occupez-vous aussi des migrantes qui sont en procédure d’asile ?
Partiellement. C’est vrai que ce champ d’action ne nous est pas trop
permis et je pense qu’on a jamais demandé une autorisation pour visiter
ces femmes. Nous savons que des problèmes existent dans les centres
d’accueil, mais nous n’avons jamais entrepris une quelconque action pour
aller les visiter dans leur lieux d’hébergement provisoire. Mais nous les
approchons une fois qu’elles sont placées en deuxième accueil, c’est-àdire dans les appartements. Celles qui sont au courant de l’existence de
notre structure nous demandent de suivre des dossiers en retard relatifs
à l’attribution de logements, à la réparation d’appareils ménagers
défectueux ou au suivi scolaire pour leurs enfants.
Concrètement, quelles sont les actions que mène votre Commission pour
favoriser l’intégration des migrantes?
Nous détectons premièrement les difficultés et essayons d’y remédier. La
concrétisation se fait une fois que le problème est identifié. Les femmes
viennent nous exposer leurs problèmes, on essaie ensemble d’en discuter
et, ensuite, avec l’accord de la coordinatrice et des membres de la CTIE,
ainsi que du chef du service de la cohésion multiculturelle (COSM), nous
trouvons des solutions pour soulager les peines de ces femmes.
Quelles solutions proposez-vous aux migrantes qui ont connu des problèmes
comme les mutilations génitales féminines (MGF) et les mariages forcés?
Pour les mutilations génitales féminines, le Conseil d’État neuchâtelois
a pris position face au risque qui existait de voir cette pratique se
développer sur son territoire, en mettant en place une stratégie
cantonale coordonnée en matière de MGF. Ce, bien avant que la mesure ait
été clarifiée au niveau fédéral.
La stratégie cantonale coordonnée en matière de MGF prévoit un plan
d’action qui se déploie en trois axes:
L’axe «traitement» poursuit l’objectif d’assurer une réponse optimale des
services de santé publique dans la prise en charge des femmes migrantes
victimes des MGF.
L’axe «prévention» a pour objectif d’assurer une action ciblée de
prévention continue et coordonnée auprès des populations migrantes
potentiellement concernées par la problématique des MGF.
L’axe «sanction» consiste à dénoncer les cas avérés de MGF en faisant
intervenir le cadre légal à travers des sanctions pénales, mais aussi
administratives comme la perte du titre de séjour ou le refus de l’octroi
de la nationalité.
Quelles valeurs les migrants doivent-ils adopter pour faciliter la
coexistence pacifique avec la population suisse ?
Aujourd’hui, les migrants ont compris que l’intégration est une
adaptation réciproque, mais ils attendent de l’autochtone une ouverture
d’esprit. En principe, un migrant responsable est conscient de son devoir
d’intégration. Le migrant a beaucoup de valeurs à mettre en avant. Pour
lui, le travail est une valeur. Le respect des citoyens et des
institutions est une valeur. Les échanges culturels avec les amis d’ici
et d’ailleurs sont des valeurs. La reconnaissance de ce que le pays
d’accueil leur apporte est une valeur. La paix et la sécurité dont jouit
leur pays d’adoption est aussi une valeur.
Depuis 1995, le Conseil d’État neuchâtelois a institué le prix «Salut
l’étranger» et vous l’avez obtenu en 2007. Peut-on connaître votre
mérite?
Je ne parlerais pas de mérite, mais je pense que c’était simplement le
résultat d’une volonté d’aider, d’apporter cette pierre à la construction
de l’édifice dans lequel on a été accueilli. Moi, j’ai toujours été une
activiste, une militante. J’ai la volonté de combattre l’injustice et
c’est mon leitmotiv. Vouloir changer les choses, c’est-à-dire : aller
vers l’autre, voir ce qu’il a, ce que je peux lui apporter, ce que lui
peut m’apporter, s’il y a des besoins à couvrir et si j’ai peut-être les
moyens et la disponibilité pour pallier à ses besoins, alors j’entre en
matière. J’ai envie de partager, de découvrir. C’est vraiment ces
motivations-là qui m’ont amené à obtenir ce prix : la volonté d’aller
vers l’autre pour découvrir et aussi apporter à l’autre ce dont il a
besoin.
Vous êtes
par ailleurs conseillère générale, députée suppléante à La
Chaux-de-Fonds et cadre du parti socialiste neuchâtelois.
Nous savons
que le canton de Neuchâtel est aujourd’hui dirigé par un Conseil d’État à
majorité socialiste. Cependant, lors de la votation de la loi sur le
durcissement de l’asile, le canton a massivement voté oui. Comment
expliquez-vous cet état de fait ?
Pour moi, c’est une déception. Je ne m’attendais pas à un vote aussi
tranché de la part de mon canton d’origine. Mais il faut comprendre
qu’aujourd’hui la migration est un problème pour la population d’accueil,
même si on nous dit qu’il faut faire avec ceux qui sont intégrés. On
réalise sur le terrain que ça reste un problème compliqué et difficile à
résoudre. Le migrant reste quand même une difficulté pour la personne qui
l’accueille, c’est aussi la raison pour laquelle on a eu ce vote qui
exprime bien ce qu’est la pensée intérieure des gens. Ce vote a bien
exprimé que le migrant n’est plus du tout apprécié, surtout le migrant en
provenance des pays du tiers-monde. Peut-être parce qu’il n’apporte pas
grand chose sur le plan financier.
Le fait que le canton vire à gauche n’augure-t-il pas de un changement
positif pour les migrants?
Oui et non. Parce que la gauche ne peut pas tout changer, elle doit aussi
composer avec ses adversaires de la droite et ceux-ci ne partagent pas du
tout la même vision de l’immigration. Elle va certes vouloir apporter des
améliorations dans le cadre de l’intégration sur le plan cantonal et
régional, mais elle ne règlera pas tous les problèmes liés à la migration
et à son intégration. Nous restons confiants quant à l’avenir, car la
gauche de notre canton a toujours une écoute attentive et fait tout ce
qui est en son pouvoir pour donner une place et une visibilité aux
minorités de notre République neuchâteloise.
Que pensez-vous de Voix d’Exils?
J’ai déjà lu Voix d’Exils alors qu’il était encore un journal papier.
Mais, depuis qu’il est devenu un blog, je ne l’ai pas relu. Ce média qui
informe les autochtones et les étrangers sur l’actualité de la
problématique migratoire a toute sa raison d’être. Je ne peux que lui
souhaiter une longue existence et m’engage à le lire.
Propos recueillis par :
Paul Kiesse
Membre de la rédaction neuchâteloise de Voix d’Exils
Une journée de l’égalité pour
apprendre à mieux vivre ensemble
L’atelier photolangage de la journée de
l’égalité. Photo: Sara, Voix d’Exils.
Dans le but de maintenir des relations harmonieuses, de prévenir les
conflits entre les requérants, de favoriser la réalisation d’objectifs
qui tendent à l’égalité entre individus et de prévenir toute forme de
discrimination, les collaborateurs du foyer Evam de Crissier ont
organisé, le 26 juin dernier, une journée d’échanges et de réflexions sur
le thème de l’égalité.
Abdellah Essaidi. Photo: Sara, Voix
d’Exils
«L’idée de cette journée était d’aborder en commun certains thèmes
délicats qui concernent directement nos résidents» explique l’assistant
social Abdellah Essaidi, responsable de l’animation au foyer de Crissier.
«Certains thèmes ont été relevés pendant les entretiens individuels,
d’autres proviennent de la vie quotidienne au foyer: les désaccords, les
conflits familiaux, les problèmes de couple ou les tensions entre
communautés, sans oublier les difficultés de cohabitation. Plus de 120
personnes ont répondu à notre invitation et nous en sommes très
satisfaits»
enchaîne-t-il.
Outre
les
résidents
du
foyer,
des
représentants de diverses associations, des collaborateurs de l’Evam et
des migrants extérieurs à Crissier se sont réunis pour partager cette
journée de l’égalité.
Conférence «Les relations interpersonnelles et la violence»
Paella au soleil. Photo: Sara, Voix
d’Exils.
En début de matinée, devant un auditoire composé notamment de migrants
répartis en petits groupes s’exprimant dans la même langue et accompagnés
d’un interprète afin de faciliter la communication, Jean-Gilles Boula,
psychologue et philosophe chargé de cours à la Webster University à
Genève, s’est exprimé sur «les relations interpersonnelles et la
violence». Ce qui a donné lieu à des échanges nourris entre lui et les
participants. En substance, Monsieur Boula a fait l’éloge de la critique
constructive,
du
dialogue,
de
la
souplesse
et
de
la
curiosité
intellectuelle. Florilège : «Ne nous prenons pas pour le centre du
monde!» «La critique est bonne lorsqu’elle s’adresse à quelque chose que
je peux améliorer en moi.», «Les difficultés sont les conséquences de
notre incapacité à nous poser des questions», «Les autres m’aident à me
poser des questions que je ne me serais pas posées autrement.», «Chacun
est le gardien du monde. »
Après cette conférence très riche, hors des sentiers battus et par moment
déconcertante, les participants se sont retrouvés sur l’esplanade de la
Salle de spectacles de Renens pour partager une copieuse paella sous un
ciel d’azur. Puis chacun a été invité à choisir un atelier.
Atelier «Mieux vivre ensemble»
Animé par Joel Atitsogbe et Yawo Abotsi de l’association Co-habiter, ONG
basée à Lausanne, cet atelier a proposé le scénario suivant : un groupe
de gens se retrouve sur une terre étrangère… L’idée directrice était que
quel que soit notre pays de provenance et nos différences culturelles, on
doit vivre ensemble et s’accepter les uns les autres. Le thème a été
illustré par des dessins faits par les participants de l’atelier et par
la projection d’un film.
Atelier partir ou rester. Photo: Sara,
Voix d’Exils.
Atelier «Partir ou rester»
Animé par Nicole Heusch, art-thérapeute, l’atelier a incité les
participants à répertorier les avantages et les inconvénients d’avoir
quitté leur pays d’origine. Les requérants ont exprimé par la sculpture
sur argile ou le dessin leurs sentiments sur ce qui leur manquait le
plus; par exemple les repas traditionnels, la famille, leur langue et
leur culture d’origine.
Atelier «Égalité dans l’intimité»
Animé par Pascale Delafont, infirmière au CSI Centre des santé infirmiers
(CSI), Claude Isofa et Sandra Orozco du programme «Migration-intimité» de
la
fondation
PROFA
à
Lausanne,
l’atelier
a
abordé
des
sujets
particulièrement délicats –
voire tabous – dans certaines cultures ayants traits à la santé et à la
sexualité. Les participants se sont notamment exprimés sur les rôles
dévolus aux hommes et aux femmes, l’homosexualité ou, encore, la loi sur
l’interruption de grossesse.
Atelier photo langage. Photo: Sara, Voix
d’Exils.
Atelier Photolangage
Animé par Johannes Chri Sala et Abdoulah Amedi, l’atelier a présenté aux
participants un vaste choix de photos parmi lesquelles ils étaient
invités à en choisir une ou plusieurs puis à les commenter en donnant une
vision personnelle à partir d’expériences vécues, d’images intérieures,
ou selon un point de vue spécifique.
Cette première édition de la journée de l’égalité organisée par le foyer
de Crissier a drainer plus d’une centaine de personnes, ce qui dénote
d’un succès certain. Cependant, il serait souhaitable qu’à l’occasion
d’une éventuelle nouvelle édition de l’événement, davantage de citoyens
et citoyennes suisses participent à l’événement, étant donné qu’ils ont
aussi leur part de responsabilité quant à l’accueil des personnes
migrantes sur leurs terres.
Pastodelou
Membre de la rédaction vaudoise de Voix d’Exils