Options - Jean-Baptiste Desquilbet
Transcription
Options - Jean-Baptiste Desquilbet
4- Instruments de gestion des risques de marché (suite) 3- OPTIONS 3.1- PRINCIPES : Option = droit de réaliser une transaction future à des conditions fixées à l'avance. 3.1.1- Options « vanilles » call : option d'achat droit d'acheter un actif (sous-jacent, de valeur S) à ou jusqu'à une date fixée (échéance) à un prix fixé (prix d'exercice X) put : option de vente droit de vendre un actif (sous-jacent, de valeur S) à ou jusqu'à une date fixée (échéance) à un prix fixé (prix d'exercice X) Option européenne : peut être exercée uniquement à l'échéance Option américaine : peut être exercée à tout moment jusqu'à l'échéance Jean-Baptiste Desquilbet 1 Université Lille1 – 2016 3.1.2- Options « exotiques » (Poncet et Portrait (2008), Finance de Marché, Dalloz, ch. 14) • « path independent » : le gain ne dépend que la valeur finale du sous-jacent • • • • • à départ différé : prix d’exercice déterminé à une date future convenue digitale (binaire) : paiement fixe à l’échéance selon ST ≥ ou ≤ X multi-sous-jacent : ex. « best of », paiement du meilleur de deux sous-jacents composée : droit d’acheter/vendre à une date future une autre option.. quanto : paiement libellé dans une autre devise à un taux de change fixé • « path dependent » : le gain dépend de la trajectoire du sous-jacent • option à barrière : s’active/se désactive si le sous-jacent franchit une limite • digitale à barrière • look-back : prix d'exercice = minimum des cours du sous-jacent sur une période donnée • asiatique : prix d'exercice = moyenne des cours du sous-jacent sur une période donnée. • Définissent des profils de gains particuliers, utiles dans les produits structurés Jean-Baptiste Desquilbet 2 Université Lille1 – 2016 3.1.3- Cash-flows associés à une option européenne À la conclusion du contrat, l'acquéreur paye une prime à l'émetteur (C pour un call, P pour un put). → « valoriser » de l’option = déterminer la prime À l'échéance, ● le détenteur (acheteur) est libre d'exercer, ▪ call : exercer si X < ST ▪ put : exercer si X > ST ● l'émetteur (vendeur) de l'option est obligé de se porter contrepartie. Pay-off du call européen à l'échéance : C T =max (0, S T – X ) Pay-off du put européen à l'échéance : P T =max (0, X − S T ) Jean-Baptiste Desquilbet 3 Université Lille1 – 2016 Les pay-offs du call et du put européens : CALL cash-flows Call long X PUT cash-flows ST Put long X ST Exemple : un investisseur souscrit un call à la monnaie de prix d’exercice 50€ sur une action. Si le prix de l’action monte à 60€, quels seront les pay offs de l’acheteur et du vendeur ? Jean-Baptiste Desquilbet 4 Université Lille1 – 2016 Les profits de l'acheteur sont les pertes du vendeur (et réciproquement)... CALL cash-flows Call long +C Prix du sous-jacent X –C PUT Call court cash-flows Put court +P Prix du sous-jacent –P X Put long → options = instruments de transferts des risques ! Jean-Baptiste Desquilbet 5 Université Lille1 – 2016 3.2-LA PARITÉ PUT – CALL • call et d'un put européens de mêmes sous-jacent, échéance et prix d'exercice • deux portefeuilles : ◦ « put + actif sous-jacent » ◦ « call + placement de la valeur actuelle du prix d'exercice » Valeur à l'échéance des portefeuilles... … « put + actif sous-jacent » … « call + placement » si ST < X (X – ST) + ST = X 0+X=X si ST > X 0 + ST = ST (ST – X)+ X = ST quelque soit le prix du sous-jacent, les deux portefeuilles ont la même valeur Loi du • à l'échéance → C + VA(X) = S + P prix unique • à toute date intermédiaire si le sousjacent ne verse pas de revenus Jean-Baptiste Desquilbet 6 Université Lille1 – 2016 Autres présentations possibles, avec : • signe + → position longue (achat) • signe – → position courte (emprunt et vente) Par exemple : C = S + P – VA(X) → call « synthétique » obtenu par emprunt, achat du sous-jacent et du put. P = C – S + VA(X) → put « synthétique » obtenu par vente du sous-jacent, placement et achat du call. C – P = S – VA(X) → achat du call et vente du put achat du sous-jacent par emprunt achat à terme du sous-jacent (cours à terme = prix d'exercice) (savoir représenter les profils de gain brut des portefeuilles) Jean-Baptiste Desquilbet 7 Université Lille1 – 2016 Remarques : • la parité put-call n'est pas valable pour les options américaines... • options éuropéennes sur sous-jacent versant des dividendes : Ct – Pt = [St – VAt(Div)] – VAt(X) • options européennes sur contrats forward : Ct – Pt = VAt(Ft – X) options d’échéance T, donnant le droit en T d’acheter/vendre (en T’ > T), au prix X, un sous-jacent, dont le prix à terme (en T’) est coté Ft Jean-Baptiste Desquilbet 8 Université Lille1 – 2016 3.3- EVALUATION DES OPTIONS : 3.3.1- Méthodes : Chaque méthode d'évaluation des options repose sur un modèle d'évolution du prix de l'actif sous-jacent (ici : sous-jacent = action). (a) Créer un portefeuille qui réplique exactement la valeur de l'option : • acheter d actions et investir M dans l'actif sans risque • d et M tels que la valeur finale du portefeuille soit égale à celle de l'option. → Absence d'opportunité d'arbitrage V = d S + M • Nombre d'actions en portefeuille de réplication : le « delta » de l'option (d) ◦ s'interprète comme la sensibilité du prix de l'option au prix du sous-jacent : dV/dS = d ◦ d positif pour un call, négatif pour un put • Position dans l'actif sans risque (M) : ◦ négative pour un call, positive pour un put Jean-Baptiste Desquilbet 9 Université Lille1 – 2016 (b) Créer un portefeuille sans risque : évaluation d'un call : • Écrire : d S – V = – M → long d actions + court 1 call long sans risque • acheter dC actions et vendre un call évaluation d'un put : • Écrire : – d S + V = M → long d actions + long 1 put long sans risque • acheter –dP actions et acheter un put → connaissant le modèle d'évolution du prix de l'actif sous-jacent, choisir d tel que la valeur finale du portefeuille reste constante... • d positif pour un call, négatif pour un put • delta du call – delta du put = 1 (mêmes sous-jacent et échéance, cf. PPC) Jean-Baptiste Desquilbet 10 Université Lille1 – 2016 3.3.2- Valeur intrinsèque, valeur temps : prime de l’option = valeur intrinsèque + valeur temps valeur intrinsèque : valeur qu’aurait l’option (en t) si elle était arrivée à maturité • valeur intrinsèque du call : VIC t =max(0, S t − X ) • valeur intrinsèque du put : VIP t =max (0, X − S t ) St > X St < X St = X call en dedans/dans la monnaie in the money en dehors/hors de la monnaie out of the money à la monnaie/at the money put en dehors/hors de la monnaie out of the money en dedans/dans la monnaie in the money à la monnaie/at the money valeur temps : liée aux potentialité d’appréciation/dépréciation du sous-jacent • call :valeur temps > 0 • put européen : valeur temps peut être < 0 Jean-Baptiste Desquilbet 11 Université Lille1 – 2016 CALL à la monnaie C En dehors En dedans C Valeur-temps 45° VA(X) X Valeur intrinsèque Prix du sousjacent • quand S augmente, C tend vers S – VA(X) • C vaut 0 quand S vaut 0 • valeur temps toujours positive (car VA(X) < X) Jean-Baptiste Desquilbet 12 Université Lille1 – 2016 PUT à la monnaie P En dehors En dedans Val. tps exercice anticipé Val. intr. P américain P européen VA(X) X Put européen • quand S augmente, P tend vers 0 • P vaut VA(X) quand S vaut 0 • valeur temps négative pour un put européen très en dedans Prix du sousjacent Put américain : • peut être exercé avant échéance (si valeur temps devient < 0) • vaut plus qu’un put européen Jean-Baptiste Desquilbet 13 Université Lille1 – 2016 3.4- LES GRECQUES La valeur d'une option dépend de 6 paramètres : paramètres « grecque » cours du sous-jacent « delta » prix d'exercice volatilité du sous-jacent « véga » durée jusqu'à échéance « thêta » taux sans risque « rho » dividendes versés call + – + – + – put – + + – – + La volatilité n'est pas connue → cf. chapitre sur les mesures de risque • estimation fondée sur la volatilité historique (écart-type des rentabilités passées) • tenir compte de la variation dans le temps (modèles statistiques GARCH : Generalized Autoregressive Conditional Heteroskedasticity). • Options cotées : prix donné → en déduire une « volatilité implicite » du sous-jacent Jean-Baptiste Desquilbet 14 Université Lille1 – 2016 3.4.1- Le prix de l’option dépend du prix du sous-jacent « delta » • Le prix du call augmente avec le prix du sous-jacent :dC/dS = dC > 0 • Le prix du put diminue avec le prix du sous-jacent : dP/dS = dP < 0 « gamma » • relation prime/prix du SJ convexe : « delta » augmente avec le prix du SJ d 2C/dS 2 = dd /dS = G > 0 • « gamma » de l'option = sensibilité du delta à une variation du prix du SJ (positif pour une position longue en options) • le gamma d'un put est égal au gamma d'un call (parité put call C C P delta delta P Prix du sous-jacent Jean-Baptiste Desquilbet Prix du sous-jacent 15 Université Lille1 – 2016 3.4.2- Couverture en delta neutre : delta d'un portefeuille = sensibilité de la valeur du portefeuille (V) à une variation du prix du sous-jacent (S) le delta est nul → portefeuille « delta-neutre » Pour obtenir un portefeuille « delta-neutre » : construire un portefeuille (V') en ajoutant au portefeuille initial –d sous-jacent : V ' =V − S ⇒ ∂V ' ∂V = − =0 ...si le delta est constant ! ∂S ∂S Pour des options (produits non linéaires) : – delta non constant : V(S) relation non linéaire – nécessite « couverture dynamique » (ajustements réguliers de portefeuille, « rebalancing ») – × S = nombre de titres sous-jacents à vendre ou acheter pour que le portefeuille redevienne delta-neutre après S . Jean-Baptiste Desquilbet 16 Université Lille1 – 2016 Problèmes de la couverture dynamique delta-neutre (i) la couverture des options implique d'acheter haut et vendre bas le sous-jacent. • en t = 0 : trader vend n0 calls → les couvre en achetant n0 d0 actions au prix S0 • en t = 1 : le prix du sous-jacent baisse (S1 < S0) le delta baisse (d1 < d0) → besoin de moins d'actions pour maintenir un portefeuille delta-neutre → vendre les actions dont le cours a baissé (ii) Coûts de transaction élevés pour maintenir une position delta-neutre (à cause de réajustements fréquents) → gestion delta-neutre plus adaptée à un large portefeuille de dérivés portant sur le même sous-jacent (une seule transaction sur le sous-jacent annule le delta du portefeuille global) → plaide pour traitement séparé des risques de marché Jean-Baptiste Desquilbet 17 Université Lille1 – 2016 3.4.3- Le prix du call dépend du prix d’exercice • Le prix du call diminue quand le prix d’exercice augmente Call Prix du sous-jacent • Le prix du put augmente quand le prix d’exercice augmente Put Jean-Baptiste Desquilbet 18 Prix du sous-jacent Université Lille1 – 2016 3.5- STRATÉGIES IMPLIQUANT DES OPTIONS : PRINCIPES 3.5.1- Placement à capital garanti : obligations + call ex : • taux d’intérêt (continu) à 3 ans = 4 % → VA(ZC, 1000€, 3 ans) = 886,92€ • portefeuille d’actions de valeur 1000€, rendement en dividende 1,5 % par an, volatilité 11 % par an • call européen à 3 ans, à la monnaie, sur ce portefeuille : 111€ → si la valeur du portefeuille augmente, l’investisseur en profite (exercer call) → si la valeur du portefeuille diminue, l’investisseur garde 1000€ (zéro-coupon) • si le taux d’intérêt est plus bas, et si la volatilité du portefeuille est plus forte ? → augmenter le prix d’exercice ? → utiliser une option moins chère (à barrière désactivante) → plafonner la rémunération (vendre un call de prix d’exercice supérieur) Jean-Baptiste Desquilbet 19 Université Lille1 – 2016 3.5.2- Une option + sous-jacent : covered call (call couvert) : long sur action + court sur call européen → protège le vendeur d’un call contre une hausse du cours du sous-jacent. → reproduit la position longue sur un put + liquidités (cf. PPC) protective put : long sur action + long sur put européen → protège l’acheteur du sous-jacent contre une baisse du cours (« assurance de portefeuille ») → reproduit la position longue sur un call + liquidités (cf. PPC) Exemple de Un investisseur achète une action au prix de S0 = 43€ et vend covered call : un call de prix d’exercice 45€, pour une prime C0 = 2,10€. Exemple de Un investisseur achète une action au prix de S0 = 37,5€ et un protective put : put de prix d’exercice 35€, pour une prime P0 = 1,40€. Déterminez l’expression du profit total de la stratégie en fonction du cours à l’échéance (et représentez-la sur un graphique). Calculez le profit maximal, la perte maximale et le point mort. Jean-Baptiste Desquilbet 20 Université Lille1 – 2016 3.5.3- Spreads : au moins deux options bull/bear spread : deux options de même échéance, de prix d'exercice A > B bull spread ○ long call de prix d'exercice A + court call de prix d'exercice B (spread haussier) ○ long put de prix d'exercice A + court put de prix d'exercice B bear spread ○ long call de prix d'exercice B + court call de prix d'exercice A (spread baissier) ○ long put de prix d'exercice B + court put de prix d'exercice A bull (long call spread ou short put spread) bear (short call spread ou long put spread) cf. LIFFE (2002), Options – A guide to trading strategies. Jean-Baptiste Desquilbet 21 Université Lille1 – 2016 butterfly spread : avec trois options de même échéance, de prix d'exercice différent C > B > A : long butterfly spread : ◦ long sur 1 call de prix d'exercice A + long sur 1 court call de prix d'exercice C + court sur 2 calls de prix d'exercice B ◦ long sur 1 put de prix d'exercice A + long sur 1 put de prix d'exercice C + court sur 2 puts de prix d'exercice B long butterfly spread short butterfly spread cf. LIFFE (2002), Options – A guide to trading strategies. Jean-Baptiste Desquilbet 22 Université Lille1 – 2016 3.5.4- Combinaisons : puts et calls de même sous-jacents long straddle : ◦ long call + long put de même échéance et de même prix d'exercice short straddle : ◦ short call + short put de même échéance et de même prix d'exercice. long straddle short straddle cf. LIFFE (2002), Options – A guide to trading strategies. Jean-Baptiste Desquilbet 23 Université Lille1 – 2016 long strangle : options de même échéance, prix d'exercice différents B > A ◦ long call de prix d'exercice B + long put de prix d'exercice A short strangle : ◦ short call de prix d'exercice B + short put de prix d'exercice A long strangle short strangle cf. LIFFE (2002), Options – A guide to trading strategies. Jean-Baptiste Desquilbet 24 Université Lille1 – 2016 Exemple de... bull spread : achat d’un call de strike 45€, pour une prime de 2,10€ et vente d’un call de strike 50€, pour une prime de 0,50€ butterfly spread : achat d’un call de strike 55€, pour une prime de 7€, d’un call de strike 65€, pour une prime de 2€ et vente de deux calls de strike 60€, pour une prime de 4€ long straddle : achat d’un call de strike 45€, pour une prime de 3€, et d’un put de même strike et même maturité, pour une prime de 2€ Déterminez l’expression du profit total de la stratégie en fonction du cours à l’échéance (et représentez-la sur un graphique). Calculez le profit maximal, la perte maximale et le point mort. Jean-Baptiste Desquilbet 25 Université Lille1 – 2016 3.6- OPTIONS EXOTIQUES : LES OPTIONS À BARRIÈRE 3.6.1- Principes : option à barrière activante « knock-in » (KI) : call ou put qui commence à exister quand le sous-jacent franchi un seuil prédéfini H option à barrière désactivante « knock-out » (KO) : call ou put qui cesse d’exister quand le sous-jacent franchi un seuil prédéfini H barrière européenne : on vérifie seulement à l’échéance si la barrière est franchie barrière américaine : s’active/se désactive dès qu’elle est franchit pendant la durée de vie du contrat On peut montrer que : call vanille de KI-call de prix KO-call de prix = + prix d’exercice X d’exercice X d’exercice X → une option a barrière est moins chère qu’une option vanille Jean-Baptiste Desquilbet 26 Université Lille1 – 2016 3.6.2- Exemple d’utilisation pour la gestion du risque de change : cf. contrats « Terme Ascenseur » et « Terme tremplin » de BNP-Paribas https://entreprises.bnpparibas.fr/TermeAscenseur/ https://entreprises.bnpparibas.fr/TermeTremplin/ Exemple : « Terme Ascenseur » « Vous êtes vendeur de devises sur une échéance future et vous anticipez, avec l'analyse de votre opérateur de salle de marché régionale, que le cours comptant à cette date sera plus favorable que le cours du terme. Avec le Change à Terme "Ascenseur" vous vous garantissez un cours plancher (cours limite garanti) tout en profitant d'une évolution favorable du cours, si celui-ci ne franchit pas une borne (basse) fixée au contrat. Vous n'avez aucune prime à payer. » → utilise des options à barrière → combine des positions courtes et longues pour annuler la prime Jean-Baptiste Desquilbet 27 Université Lille1 – 2016 Données de marché le 12/02/2015 : EUR/USD spot : 1,1330 forward à 1 an : 1,41545 prévu dans un an : 1,00 call USD/put EUR à 1 an sur 1 M USD de strike 1,410 call USD/put EUR id. avec barrière KO europ à 1,00 call USD/put EUR id. avec barrière KO améric. à 1,00 bid 4,3659 % 2,8306 % 0,8767 % offer 4,2567 % 2,7201 % 0,6761 % « Terme ascenseur » (symétrique) à 1 an sur 1 M USD (prime ≈ 0) : • achat 1 Call EUR/put USD de strike 1,1700 • vente 1 Put EUR/call USD de strike 1,1700 à barrière KI à 1,0000 « Terme ascenseur » (asymétrique) à 1 an sur 1 M USD (prime ≈ 0) : • achat 1 Call EUR/put USD de strike 1,1410 • vente 2 Put EUR/call USD de strike 1,1410 à barrière KI à 0,9500 Jean-Baptiste Desquilbet 28 Université Lille1 – 2016 3.7- OPTIONS DE TAUX Option de taux = droit d'emprunter ou de prêter • un montant déterminé • pour une durée donnée • à un taux défini à l'avance (taux garanti, taux d'exercice) • contre le versement d'une prime • négociable • hors bilan à suivre → cap, floor, collar, swaption Jean-Baptiste Desquilbet 29 Université Lille1 – 2016 Cap : contrat de gré à gré → garantie de taux plafond pour le détenteur le vendeur s'engage à payer à l'acheteur : • notionnel (taux de marché – taux garanti) • si le détenteur exerce l'option (si taux de marché > taux garanti) l'acheteur paye la prime au vendeur Floor : contrat de gré à gré → garantie de taux plancher pour le détenteur vendeur s'engage à payer à l'acheteur : • notionnel (taux garanti – taux de marché) • si le détenteur exerce l'option (si taux de marché < taux garanti) l'acheteur paye la prime au vendeur Jean-Baptiste Desquilbet 30 Université Lille1 – 2016 Exemple de Cap (long) : Une entreprise se procure un Cap, de taux d’exercice 5% contre Libor Euro, échéance 90 j, montant notionnel 10 M€, prime de 0,30 % : Taux résultant Taux résultant Plafond 5% Prime 0,30% 5% Taux de marché (LIBOR) Au bout de 3 mois, si le Libor atteint 5,75%, l’entreprise reçoit du vendeur : 10 M€ (5,75% – 5%) 90/360 = 18750 € (construire le graphique avec le paiement en ordonnées...) Jean-Baptiste Desquilbet 31 Université Lille1 – 2016 Exemple de Floor (long) : Une entreprise a placé 10 M€ à 3 mois à un taux variable référencé sur le LIBOR. Elle se couvre contre une baisse des taux, en achetant un Floor LIBOR-3 mois de 10 M€, taux garanti 4%, prime de 0,20 % : Taux résultant Taux résultant Plafond 4% Prime 0,20% 4% Taux de marché (LIBOR) Au bout de 3 mois, si le LIBOR atteint 3,5%, l’entreprise reçoit du vendeur : 10 M€ (4% – 3,5%) 90/360 = 12500 € Jean-Baptiste Desquilbet 32 Université Lille1 – 2016 Collar : contrat de gré à gré → garantie d'un tunnel de taux pour le détenteur combinaison de cap et de floor : ex. : acheter un cap et vendre un floor : – assure contre ↑ taux d'intérêt – empêche de bénéficier de ↓ taux d'intérêt – limite la prime payée Jean-Baptiste Desquilbet 33 Université Lille1 – 2016 Exemple de Collar (tunnel emprunteur) : Combiner une position longue sur Cap taux garanti 5% (prime 0,3%) et une position courte sur Floor taux garanti 4% (prime 0,2%), de même échéance, pour couvrir un emprunt... → l’emprunteur diminue le coût de sa couverture (par le Cap) en renonçant à bénéficier d’une baisse du taux de marché (par la vente du Floor). Et pour un tunnel prêteur ? Jean-Baptiste Desquilbet 34 Université Lille1 – 2016 Swaptions : une swaption donne à son détenteur le droit d’entrer dans un contrat de swap à une date future, sur la base d’un taux fixe fixé en date d’initiation. • européenne (ne peut être exercée qu’à la date d’expiration) ou américaine (peut être exercée avant) • swaption receveur : l’acheteur de la swaption recevra le taux fixe du swap ▪ si les taux d’intérêt de marché sont bas à l’expiration → exercer (cf. call) • swaption payeur : l’acheteur de la swaption paiera le taux fixe du swap ▪ si les taux d’intérêt de marché sont hauts à l’expiration → exercer (cf. put) • swaption ≠ swap forward (contrat obligeant à entrer dans un contrat de swap à une date future, sur la base d’un taux fixe fixé en date d’initiation). exemple d’utilisation : • acheter une swaption payeur pour bloquer un taux maximum sur un emprunt futur à taux flottant. • sortir d’un swap taux fixe receveur en achetant une swaption payeur. Jean-Baptiste Desquilbet 35 Université Lille1 – 2016