CDI - Ressources audiovisuelles Infos avril 2014
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CDI - Ressources audiovisuelles Infos avril 2014 Auschwitz Les camps de la seconde guerre mondiale Ce point sur la carte Cette tache noire au centre de l'Europe cette tache rouge cette tache de feu cette tache de suie cette tache de sang cette tache de cendres pour des millions un lieu sans nom. De tous les pays d'Europe de tous les points de l'horizon les trains convergeaient vers l'in-nommé chargés de millions d'êtres qui étaient versés là sans savoir où c'était versés avec leur vie avec leurs souvenirs avec leurs petits maux et leur grand étonnement avec leur regard qui interrogeait et qui n'y a vu que du feu, qui ont brûlé là sans savoir où ils étaient. Aujourd'hui on sait. Depuis quelques années on sait. On sait que ce point sur la carte c'est Auschwitz. On sait cela. Et pour le reste on croit savoir. Editorial Le décès du réalisateur de Nuit et brouillard et une visite à Auschwitz pendant notre séjour en Pologne nous amènent à faire un point sur les documents relatifs aux camps de concentration et d’extermination. Des incontournables, bien sûr, avec le film de Resnais et le travail de Claude Lanzmann, mais aussi des documents plus didactiques ou historiques. En particulier la trilogie passionnante de Emile Weiss et la série documentaire de la BBC. Une très grande place est laissée, dans tous ces documents, aux témoignages des survivants Nous rappelons également le rôle du Cercil, centre de ressources spécialisé proche de notre établissement. La place nous manque pour évoquer ici les utilisations de ces événements historiques dans le domaine de la fiction. C’est pourquoi nous reviendrons sans doute sur la documentation concernant probablement le plus gros traumatisme du XXè siècle. Charlotte DELBO – Auschwitz et après – T II - Une connaissance inutile - 1970 Nuit et Brouillard, d’Alain Resnais (1955 - 0 h 32) Commande du Comité d’histoire de la Seconde Guerre mondiale pour le dixième anniversaire de la libération des camps de concentration et d’exterminaton, (organisme gouvernemental fondé en 1951). Le film tire son titre du nom donné aux déportés des camps de concentration par les nazis, les NN (Nacht und Nebel), qui semblaient ainsi vouloir jeter l’oubli sur leur sort. « Nacht und Nebel » serait une interprétation surajoutée utilisée en allemand (et en néerlandais) pour désigner une personne qu’on ne veut pas ou ne peut pas nommer. Les longs travellings d’Alain Resnais associés aux images d’archives ont sublimé la force du texte de Jean Cayrol (dit par Michel Bouquet) enrichi par la musique de Hans Eisler. Ce film est le premier à poser un jalon contre une éventuelle avancée du négationnisme, ainsi qu’un avertissement sur les risques que présenterait une banalisation, voire le retour en Europe, de l’antisémitisme, du racisme ou encore du totalitarisme. Il reste difficile d’imaginer aujourd’hui la force du film à sa sortie, en 1956, en pleine guerre froide. Le CDI Auschwitz, premiers témoignages Ce film met en scène quatre témoignages écrits dès 1945. Ils décrivent le mode opératoire d’Auschwitz en tant que complexe concentrationnaire ainsi que l’itinéraire des victimes dans le processus de destruction mis en œuvre dans les différents sites. (1 h 17) Criminal Doctors. Auschwitz L’utilisation de l’être humain comme support des expérimentations « in vivo » mise en œuvre par des docteurs en médecine et encadrée par les plus hauts rouages de l’Etat est une des caractéristiques fondamentales de la politique raciale nazie. Pourtant, à ce jour ce phénomène n’a jamais été traité à part entière à la télévision comme au cinéma. De plus, les médecins Ces trois films constituent une trilogie consacrée à la destruction des juifs d’Auschwitz se livrent à deux types d’expérimentations qui ont pour but la suprémad’Europe, intitulée HURBN (Destructie de la race aryenne : tion) d’Emil WEISS (2009 - Diffusion - la stérilisation des femmes et des ARTE) hommes, pour empêcher la croissance des peuples européens dits de race inférieure Soucieux de traiter par l’image l’absence - avec le Dr Mengele et ses expériences sur des victimes de la solution finale, le réales jumeaux, les nazis tentent de percer les lisateur s’est attaché à filmer les vestiges d’Auschwitz, ses murs, ses ruines... motifs secrets de la génétique pour développer la que son montage investit d’une puissante race aryenne. (0 h 53) valeur évocatoire. Sonderkommando. Auschwitz-Birkenau Dans les jours qui ont suivi l’entrée de l’Armée Rouge dans le complexe concentrationnaire d’Auschwitz Birkenau, le 27 janvier 1945, on a retrouvé, enfouis sous les cendres, autour des crématoires, plusieurs manuscrits cachés dans des emballages de fortune. Leurs auteurs furent des Sonderkommandos. Ces «équipes spéciales» formées de déportés avaient la charge du fonctionnement des crématoires ainsi que des installations annexes à l’industrie de mort conçue par les nazis : les salles de déshabillage , les chambres de gazage, les fours et les fosses d’incinération. Leurs témoignages, livrés au moment même du déroulement des faits ou dans les semaines qui ont suivi, nous révèlent ce que les nazis voulaient cacher et effacer à tout prix : comment fut mené le processus d’extermination à Auschwitz. (0 h 52) Auschwitz, la solution finale - série documentaire de la BBC A l’aide de documents inédits tirés d’archives encore non dépouillées, de témoignages d’anciens nazis, d’images d’époque inédites et de scènes reconstituées, Laurence Rees retrace toutes les étapes de la vie du camp. De la construction d’Auschwitz dans le but d’accueillir des opposants politiques privés de liberté, à l’emprisonnement des russes capturés sur le front en allant jusqu’à la construction du complexe de Birkenau en vue de la solution finale, le réalisateur détaille chaque phase avec le plus de précision possible. Pour cela, il n’hésite pas à convoquer toutes les méthodes modernes dont il dispose dont la reconstitution à l’aide d’acteurs ou encore le recours aux images de synthèse pour expliquer la géographie des lieux. 6 épisodes de 0 h 50 (2003) : Des débuts surprenants / Ordres et initiatives / les usines de la mort / la corruption / Frénésie meurtrière / Libération et vengeance Alliés, pays neutres, autorités religieuses, populations civiles : qui savait ? Qui connaissait le «terrifiant secret», autrement dit la déportation et l’extermination des juifs d’Europe ? Pourquoi l’information a-t-elle été accueillie avec tant de réticence et de silence par ceux qui connaissaient le drame qui se nouait ? Posant la question de la responsabilité, ce film tourne le dos à la seule compassion et revient à l’histoire, aux faits, à l’explication et à l’interprétation. Un documentaire sous forme d’enquête, pour savoir et pour comprendre, qui mêle images d’archives et interventions de spécialistes. Documentaire réalisé par Didier Martin, écrit par Jean-Michel Gaillard et Stéphane Khémis. (2005 - 0 h 52) Travaux d’élèves Lors d’un séjour à Cracovie dans le cadre de nos échanges avec la Pologne, des élèves d’option cinéma, après leur visite à Auschwitz, ont approfondi le sujet en travaillant avec le Cercil dans le cadre d’un projet documentaire. Ils sont allés sur les lieux de déportation, à Jargeau, Beaune la Rolande et Pithiviers. Ils ont réalisé un film sur la notion des traces laissées pour l’histoire. ils ont réalisé le film «traces» (2008 - 0 h 20). Ils ont également filmé le poême de Paul Eluard, «Liberté», décliné par des jeunes allemands, polonais et français face au mur d’éxécution dans la cour du bâtiment 11 d’Auschwitz. (Comenius 2007 - 4’50) Un travail de montage à partir d’un documentaire a permis la réalisation d’un film de synthèse de 8’ présentant les camps d’Auschwitz. Le film complet comprend plusieurs parties : 1. Nazis - 2. Auschwitz comme un camp de concentration - 3. Extermination en masse des juifs - 4. Mémorial et musée - 5. Résistance dans le camp. Ce film est produit par le musée d’Etat d’Auschwitz-Birkenau à Oswiecim (nom polonais d’Auschwitz). (1991, 2004 - 0 h 57) Shoah de Claude Lanzmann (1985) Tourné dans les années 1976-1981, il est composé de plus de 9 heures d’entrevues de témoins de la Shoah et de prises de vues faites sur les lieux du génocide. Parmi les témoignages, citons celui de Ian Karski dont Yannick Haenel s’est inspiré pour son roman avec les polémiques qui ont suivi. Pour réaliser son film Shoah, Lanzmann a tourné trois cent cinquante heures de prises de vues, entre 1974 et 1981. La quasi-totalité des rushes exploitables (approximativement 220 heures) sont disponibles à l’USHMM. Plus tard, à partir de ces rushes non utilisés dans Shoah et d’images tournées spécifiquement, Claude Lanzmann a réalisé 4 films autour de 4 personnages : Maurice Rossel (dans Un vivant qui passe en 1997), Yehuda Lerner (dans Sobibor, 14 octobre 1943, 16 heures en 2001), Jan Karski (dans Le Rapport Karski en 2010) et Benjamin Murmelstein (dans Le Dernier des injustes en 2013). Annette Wievorka, historienne spécialiste de la Shoah et de l’histoire des juifs au XXè siècle. Directrice de recherche au CNRS. Comment on écrit l’histoire, ou plutôt comment on passe de la mémoire à l’histoire. Emission «le Grand Entretien» de François Bunel (document audio France Inter - 0 h 50) Documentaire réalisé dans le cadre de la participation d’Annette Wieviorka au programme Fortunoff Video Archive for Holocaust Testimonies de l’Université Yale (2005). Tout en notant son sentiment ambivalent en tant qu’historienne à l’égard de ces témoignages des survivants de la Shoah dont certains ont un caractère « si imprécis et, osons le dire, parfois fantaisiste » alors que d’autres « en revanche, sont exceptionnels et permettent parfois à ceux qui ont raconté pour la première fois leur histoire, comme Stanislaw Tomkiewicz ou Henri Borlant d’entreprendre la rédaction d’un livre », Annette Wieviorka souligne leur importance « pour les survivants et aussi pour leur descendance ». Série de films de 0 h 26 qui forme une mémoire à plusieurs voix. présentation de chaque témoin par une voix off qui raconte sa vie avant la déportation. Complément : «Des survivants racontent» de Henri Borlant (0 h 50) Un document exceptionnel : Nous étions des enfants Le comité «l’Ecole de la rue Tlemcen» est né de la volonté d’anciens élèves de cette école de Paris, d’honorer la mémoire des 1100 enfants juifs du XXè arrondissement, déportés et exterminés durant la seconde guerre mondiale. 18 d’entre eux, enfants cachés, déportés, résistants, livrent ici leurs témoignages afin que chacun puisse «se souvenir, pour construire l’avenir». Le film documentaire de Jean-Gabriel Carasso (2011 - 0 h 52) croise les récits des différents témoins. En complément «des mots pour comprendre», un entretien avec le psychiatre Boris Cyrulnik (0 h 36). Est disponible également l’intégralité des témoignages recueillis, soit environ 13 h de documents. Archives photographiques «images malgré tout» (Ed. de minuit - 2003) de Georges Didi-Huberman. L’auteur, philosophe et historien de l’art, propose une passionnante analyse des quatre photos prises à Auschwitz par un membre des Sonderkommandos. Ce sont les seules photographies des camps qui ne sont pas d’origine allemande et qui témoignent de l’extermination. «l’album d’Auschwitz» (aussi appelé Album de Lili Jacob, du nom de la détentrice de l’album) c’est un ensemble de photographies prises dans le camp d’extermination d’Auschwitz-Birkenau à l’été 1944. Cette collection constitue aujourd’hui l’un des principaux témoignages visuels du processus d’extermination des déportés juifs d’un convoi dans un centre de mise à mort. Cet ensemble de photos est considéré comme étant la seule évidence visuelle du processus d’extermination mis en place dans le camp d’Auschwitz-Birkenau (Pologne). Il illustre, à l’aide d’environ deux cents photos, le processus d’arrivée, “la sélection”, la confiscation des biens et la préparation en vue de l’extermination d’un convoi juif à Auschwitz-Birkenau. les survivants de Patrick Rotman (2005 - 2 h) Ida n’a pas quinze ans, lorsque par miracle, rue la rampe de Birkenau, elle prend la «bonne» file. Violette, séparée à la descente du train de son père et sa mère qu’elle ne reverra plus, vient d’avoir dix-huit ans lorsqu’elle pénètre dans le camp d’Auschwitz. Isabelle, quinze ans, est sauvée par un déporté qui lui dit d’aller à gauche au bout du quai... des survivants, quelques survivants. Soixante ans après, les mots d’une mémoire intacte, étonnamment précise, racontent ce qui furent pour eux, du printemps 44 au printemps 45, les derniers mois des camps dans cette période d’agonie du IIIè Reich. Le CERCIL (Centre d’Etude et de Recherche sur les Camps d’Internement dans le Loiret et la deportation juive) Créé il y a 20 ans, le Cercil a aménagé un espace muséographique qui présente le contexte historique et les camps de Jargeau, Pithiviers et Beaune la Rolande. le musée mémorial des enfants du vél d’hiv évoque le souvenir des 4400 enfants internés avant d’être envoyés à auschwitz. La parole des victimes accompagne le visiteur tout au long du parcours. Il dispose également d’un centre de ressources documentaires qui propose à la consultation plus de 3500 documents et témoignages audios et vidéos. Son service éducatif permet de faire découvrir à un jeune public l’histoire de la Shoah et de l’internement tout en engageant une réflexion sur les enjeux de cette mémoire pour le présent. Le musée est ouvert du mardi au dimanche de 14 à 18 h (20 h le mardi) Accueil de groupes du lundi au vendredi de 9 h à 18 h Renseignements : 02 38 42 03 91 ou [email protected]