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Evaluation et développement des
qualités physiques et athlétiques
du travail d’appuis
des footballeurs Séniors de
l’Association Sportive CagnesCros
Rapport de Stage du Diplôme International de
Préparation Physique « Perf in Sport »
Stagiaire : SOW Aliou
Tuteur de Stage : Derepas Pascal
Entraîneur : Guigo Stéphane
Promotion : AUBERT Frédérique ( 2013-2014)
Ayant douze ans d’expérience au sein de l’animation et du sport,
j’exerce actuellement au service de la commune de Saint Laurent du Var
entant qu’éducateur sportif et surveillant de baignade.
Au cours de ces années, j’ai pu constater mon intérêt pour le sport qui a
toujours eu une place importante dans ma vie.
Depuis juillet 2013, je m’occupe de la préparation athlétique des joueurs
de la catégorie sénior de Cagnes-Cros.
PRESENTATION DU CLUB
L'AS Cagnes-Le Cros Football est un club de football français basé à
Cagnes-sur-Mer (Alpes-Maritimes).
Le club est fondé en 2012 suite à la fusion de l'Union Sportive de
Cagnes-sur-Mer et de l'Entente Sportive du Cros-de-Cagnes. L'équipe
première évolue pour la saison 2013-2014 en Division d'Honneur
(Division 6) de la ligues Méditerranée Cagnes a passé une saison en
troisième division (Division 3 Sud), sous le nom de l'US Cagnes en
1989-1990.
Le but de ce projet est de retranscrire le travail effectué par un
préparateur physique pendant une saison complète.
L’objectif de ce devoir est de mettre en lumière la place du préparateur
physique au sein d’un staff technique et de montrer son investissement
dans la construction des séances d’entrainement.
Je vous propose dans un premier temps de présenter l’activité football et
son analyse, puis dans un deuxième temps l’analyse de mon activité et
la problématique qui en découle. Dans un dernier point, je vous
présenterais mes séances ainsi que mes évaluations.
PRESENTATION DE L’ACTIVITE FOOTBALL
Le football ou soccer (en Amérique du Nord) est un sport collectif
opposant deux équipes de onze joueurs dans un stade. L'objectif de
chaque formation est de mettre un ballon sphérique dans le but adverse,
sans utiliser les bras, et de le faire plus souvent que l'autre équipe.
Codifié par les Britanniques à la fin du XIXe siècle, le football s'est doté
en 1904 d'une fédération internationale, la FIFA. Pratiqué en 2006 par
environ 264 millions de joueurs à travers le monde, le football possède
le statut de sport numéro un dans la majorité des pays. Certains
continents, comme l'Afrique, l'Amérique du Sud et l'Europe, sont même
presque entièrement dominés par cette discipline. La simplicité du jeu et
le peu de moyens nécessaires à sa pratique expliquent en partie ce
succès.
Le calendrier est dominé par deux types d'épreuves : celles concernant
les clubs et celles des équipes nationales. La Coupe du monde est
l'épreuve internationale la plus prestigieuse. Elle a lieu tous les quatre
ans depuis 1930. Pour les clubs, championnats nationaux et autres
coupes sont au programme des compétitions.
En compétition de clubs, la Ligue des champions de l'UEFA, disputée en
Europe mais qui possède des équivalents sur les autres continents, est
le trophée le plus convoité de ce sport, malgré la mise en place récente
d'une Coupe du monde des clubs, encore à la recherche de prestige.
Le football met aux prises deux équipes de onze joueurs sur un terrain
rectangulaire de 90 à 120 mètres de long sur 45 à 90 mètres de large.
Pour les matches internationaux, les dimensions du terrain sont
ramenées entre 64 à 75 mètres de large pour 100 à 110 mètres de long.
L'objectif est de faire pénétrer un ballon sphérique de 68 à 70 cm de
circonférence pour un poids de 410 à 450 grammes dans un but long de
7,32 m sur 2,44 m de hauteur. Le but est considéré marqué quand le
ballon a entièrement franchi la ligne de but tracée au sol entre les deux
poteaux.
Le seul joueur autorisé à utiliser ses mains est le gardien de but dans sa
surface de réparation. Dans cette même surface, une faute
habituellement sanctionnée par un coup franc direct, l'est par un coup de
pied de réparation (penalty). Ce dernier s'exécute sur un point situé à 11
mètres de la ligne de but. Outre les fautes de mains, les autres fautes
concernent essentiellement les comportements antisportifs et les
contacts entre les joueurs. Le tacle est autorisé, mais réglementé. Un
tacle par derrière est ainsi sanctionné d'un carton rouge synonyme
d'expulsion. En cas de faute moins grave, un carton jaune peut être
donné par l'arbitre au joueur fautif. Si ce joueur écope d'un second
carton jaune au cours d'une même partie, il est expulsé.
La règle du hors-jeu force les attaquants à ne pas se contenter
d'attendre des ballons derrière la défense. Pour qu'un joueur soit en jeu,
il faut qu'il y ait toujours au moins deux joueurs (généralement le gardien
et un défenseur) entre lui et la ligne de but adverse. L'arbitre assistant
signale avec un drapeau le hors-jeu qui se juge au départ de la balle,
c'est-à-dire au moment où le passeur effectue sa passe, et pas à
l'arrivée du ballon dans les pieds de l'attaquant.
Le match dure 90 minutes en deux mi-temps de 45 minutes
entrecoupées d'une pause d'un quart d'heure. Lors de certains matches
de coupe devant désigner un vainqueur ou un qualifié (on peut se
qualifier en matches aller-retour sans nécessairement remporter le
match retour), une prolongation de deux fois quinze minutes est
disputée. Au terme de cette période, en cas d'égalité, les tirs au but
départagent les deux formations.
ANALYSE DE L’ACTIVITE FOOTBALL
L’analyse de l’activité physique du footballeur durant un match, a été
effectuée par de nombreux auteurs, ce qui permet d’avoir une littérature
scientifique assez riche sur ce sujet, avec une forte croissance du
nombre de publications au fil du temps (plus de 5 500 articles sont
recensés dans la base de données PubMed en tapant le mot
clé : Soccer), avec une augmentation exponentielle depuis le début des
années 2000 (Annexe 4).
Effectivement, de nombreux scientifiques se sont intéressés à
l’évaluation des implications physiques et techniques au cours d’un
match, et l’évolution des technologies (cardiofréquencemètres, Global
Positionning System (GPS), systèmes d’analyse de mouvement tel
que Amisco® ou ProZone®, accéléromètres…) a permis de créer des
analyses de plus en plus fines et fiables au cours du temps.
Nous nous concentrerons, lors de cette analyse de l’activité, aux
recherches les plus récentes, afin de coller au plus près de l’effort
physique du footballeur moderne. Effectivement, bien que certaines
analyses de l’activité aient débuté dès les années 1950 (27), le football
est un sport en perpétuelle mutation, et cette donnée doit être prise en
compte afin d’actualiser de façon permanente les techniques
d’entrainement.
Ces analyses permettent aux staffs techniques d’orienter
l’entraînement au plus près des exigences des matchs, de la réalité du
terrain, et de spécifier et individualiser les séances en fonction des
exigences des différents postes occupés sur le terrain (13).
REVUE DE LITTÉRATURE
Chaque joueur effectue, durant un match, une distance totale comprise
entre 8 000 et 13 000 mètres en moyenne (1, 4, 6), la charge aérobie
lors d’un match est approximativement estimée à 75% de la VO2max, et
le stress cardio-vasculaire provoqué par l’activité physique du footballeur
induit une fréquence cardiaque (FC) moyenne de l’ordre de 80 à 90% de
la FCMax (3, 15).
Ces données trop générales représentent des chiffres non exploitables
dans l’entraînement de par leur globalité. Ceci ne pourra servir que de
tendance à l’entraîneur, car ces données seront inutiles dans le
calibrage des séances.
Par conséquent, une analyse plus qualitative doit être établie afin
d’orienter plus précisément l’entraînement. Les études récentes
démontrent que durant un match, l’activité des joueurs varie en fonction
des postes de jeu (Table 1, 2, 3 et 4) (1, 4, 6, 9, 19) et des organisations
technico-tactiques inhérentes à la culture de chaque championnat (2) et
aux consignes de chaque staff (1).
DISTANCE TOTALE COUVERTE
(DTC) (m)
TOTAL
SPRINT
HI
Défenseur
central
Défenseur
10 425,9 ±
808,4
10 655,6 ±
(>24km. (21-24km.
h-1)
h-1)
199,4 ±
230,2 ±
65,6
55,9
241,3 ±
274,1 ±
% de
% de
Sprint course HI
/DTC
/DTC
1,91
2,21
2,26
2,57
DISTANCE TOTALE COUVERTE
(DTC) (m)
TOTAL
SPRINT
HI
Défenseur
central
Défenseur
latéral
Milieu défensif
Milieu
Excentré
Milieu offensif
Attaquant
10 425,9 ±
808,4
10 655,6 ±
860
11 501,3 ±
901,20
12 029,5 ±
977,5
11 726,4 ±
984,4
10 942,7 ±
978,5
(>24km. (21-24km.
-1
-1
h )
h )
199,4 ±
230,2 ±
65,6
55,9
241,3 ±
274,1 ±
69,9
62,9
220,9 ±
302,3 ±
76,2
68,9
235,4 ±
335,7 ±
85
64
234,6 ±
334,6 ±
71,7
62,3
290,4 ±
300,1 ±
75,2
57,1
% de
% de
Sprint course HI
/DTC
/DTC
1,91
2,21
2,26
2,57
1,91
2,63
1,95
2,78
1,99
2,85
2,65
2,74
Table 1. Demande physique lors de la saison 2005/2006 de football de
Ligue 1 (4). HI=Haute Intensité
DTC (m) <7,2 km 7,2-14,4 14,4-19, 19,8-25, Nombre de
8
sprint
.h-1
km.h-1
2 km.h-1
km.h-1
DC 9 995
3846
1458
278
76
18
DL 11 233
3504
1601
211
123
31
MI 11 748
3341
1726
467
118
24
L
AT 10 233
3844
1361
321
95
27
T
Table 2. Distance couverte (m) aux différentes allures en fonction des
postes pour des joueurs internationaux, et nombre de sprint effectué, au
cours d’un match
Ces tableaux nous démontrent une différence de l’activité physique de
chaque joueur en fonction des postes. Nous notons effectivement que la
distance totale parcourue ainsi que les distances totales effectuées en
sprint et en course haute intensité (HI) varient en fonction des postes
occupés.
De plus, le football étant un sport d’opposition où les choix technicotactiques prennent une place prépondérante, l’activité des joueurs peut
également varier d’un match à l’autre ou d’une mi-temps à l’autre, en
fonction des choix de l’entraîneur, de l’adversaire, de l’évolution du
score, et de la forme physique des joueurs.
Cependant, même si les efforts physiques produits par les joueurs
peuvent varier d’un match à l’autre, certaines études ont démontré que
la stabilité tactique analysée à travers la possession de balle moyenne
des équipes du championnat espagnol (La Liga) durant la saison
2008/2009, caractérisait les équipes du haut de classement.
Effectivement, ces dernières n’étaient pas forcément celles qui
présentaient un fort taux de possession de balle moyen sur l’ensemble
de la saison, mais celle qui présentaient un coefficient de variation inter
matchs au niveau de la possession de balle plus bas que les autres
équipes, ce qui tiens à démontrer une philosophie de jeu propre à
l’équipe (5) (Annexe 1).
Des analyses plus poussées ont étudié l’activité physique des joueurs
en fonctions des postes, et en fonction de la possession ou de la nonpossession du ballon par leur équipe (1). Ces dernières indiquaient que
l’activité physique des attaquants était plus haute quand l’équipe était en
possession du ballon, et de la même façon, celle des défenseurs
augmentait lors des phases d’animation défensive. Ces analyses ont été
confirmées lors des études sur la Coupe du Monde 2010 (6).
D’autres auteurs ont poussé les analyses jusqu’à étudier les détails
techniques en plus de l’activité physique des joueurs en fonctions des
postes de jeu (Table 3) (7).
Distance Distanc Distance Nombr % de Nom Nombre
totale
e totale
totale
e de pass bre
de
couverte couvert couverte
duel
e
de possess
(m)
e
en HI
réus ballo ion de
en
(21-24km.
sie
n
balle
-1
sprint
perdu
h ) (m)
(m)
10 671
232
315 ±61.2 16.2 79.0 8.5 45,6±7.
±301
±52.1
±2.6 ±2.0 ±2.2
2
11 217
309
374 ±55.0 14.1 81.0 8.0
57.3
±405
±70.0
±3.0 ±3.2 ±2.7
±10.6
11 885
317
371 ±64.2 17.3 81.0 10.5
73.4
±546
±63.1
±3.9 ±2.1 ±2.1
±5.9
CD (n
= 8)
FB (n
= 8)
CDM
(n =
12)
WM (n 11 301
303
357 ±60.0 13.2 78.0 8.1
62.2
= 7)
±623
±51.7
±3.0 ±1.7 ±1.9
±8.2
FW (n 10 790
315
351 ±55.3 19.4 75.0 12.7
45.7
= 5)
±746
±69.3
±4.2 ±2.4 ±2.4
±8.2
Total
11,173
295
353 ±59,1 16.0 78.8 9.6
56.8
(n
±524
±61,2
±3,3 ±2,3 ±2.3
±8.0
=40)
Table 3. Analyse physique et technique pour des joueurs internationaux
(n=40) lors de deux matches amicaux. HI=Haute Intensité. CD: Central
defenders; FB: Full-backs; CDM: Central defensive midfielders; WM:
Wide midfielders; FW: Forwards
Total distance
covered
2004–2005
2005–2006
2006–2007
Defende
rs
Midfield
ers
Forward
s
Total of
the
team
11 ± 6.
7.2 02
1
11 ± 6.
6.3 17
1
11 ± 5.
0.9 44
6
12 ± 3.
5.4
8
1
7
12 ± 4.
2.5
3
4
2
12 ± 3.
1.1
5
7
5
11 ± 2.
2.7 61
1
10 ± 3.
9.9 72
1
10 ± 3.
4.0 48
7
11 ± 6.
8.3
6
2
9
11 ± 6,
6.2
8
6
2
11 ± 8,
1.9
0
6
5
%
covered
2004–2005
2005–2006
2006–2007
Mean
11
7.2
1
11
6.3
1
11
0.9
6
11
4.8
3
± 6.
02
± 6.
17
± 5.
44
± 2.
20
z
12
5.4
1
12
2.5
4
12
1.1
7
12
3.0
4
± 3.
8
7
± 4.
3
2
± 3.
5
5
± 2.
5
4
11
2.7
1
10
9.9
1
10
4.0
7
10
8.9
0
± 2.
61
± 3.
72
± 3.
48
± 2.
54
11
8.3
2
11
6.2
6
11
1.9
6
11
5.5
9
± 6.
6
9
± 6,
8
2
± 8,
0
5
± 1.
4
0
Walking
(<5 km.h-1)
2004–2005
45. ± 3.
55
80
2005–2006
46. ± 3.
46
61
2006–2007
46. ± 3.
61
50
Mean
46. ± 1.
21
48
46. ± 3.
27
0
8
46. ± 1.
87
2
0
48. ± 3.
43
1
0
47. ± 1.
19
7
1
50. ± 2.
82
79
39. ± 4.
67
7
3
36. ± 4.
96
5
3
35. ± 6.
27
3
6
37. ± 2.
30
5
2
29. ± 4.
13
11
50. ± 2.
19
38
49. ± 2.
72
1
50. ± 1.
25
17
47. ± 3.
34
8
0
47. ± 2.
71
9
8
48. ± 3.
09
0
2
47. ± 0.
88
9
4
40
.
01
41
.
04
42
.
95
41
.
42
34. ± 5.
74
9
7
32. ± 5.
28
0
3
30. ± 6.
81
0
9
32. ± 1.
57
3
9
29
.
36
27
.
77
27
.
52
28
.
18
Low-intensity
(5-13 km.h-1)
2004–2005
35. ± 4.
24
99
2005–2006
32. ± 3.
27
88
2006–2007
31. ± 5.
53
26
Mean
33. ± 2.
02
18
Moderate-intensity
27. ± 2.
62
33
25. ± 3.
37
11
27. ± 2.
38
52
z
2006–2007
31. ± 5.
53
26
35.
27
Mean
33. ± 2.
02
18
37.
30
15. ± 2.
80
13
3
± 6.
3
6
± 2.
5
2
3
± 6.
0
9
± 1.
3
9
77
27
.
52
28
.
18
25. ± 3.
37
11
30.
81
27. ± 2.
38
52
z
32.
57
18. ± 2.
00
3
7
17. ± 1.
27
4
3
15. ± 1.
78
9
1
17. ± 0.
02
9
5
12. ± 1.
34
54
15. ± 2.
42
9
5
14. ± 2.
86
7
0
13. ± 2.
86
5
5
14. ± 0.
65
5
3
13
.
03
12
.
78
12
.
38
12
.
67
10. ± 0.
71
5
6
10. ± 0.
36
2
1
9.9 ± 0.
2
4
1
10. ± 0.
33
5
3
8.1 ± 1.
9
14
9.4 ± 1.
7
3
1
9.3 ± 1.
7
6
0
8.7 ± 1.
0
2
5
9.1 ± 0.
6
2
9
8.
00
10. ± 1.
77
4
2
11. ± 1.
12. ± 1.
22
82
11. ± 1.
34
5
5
12. ± 2.
9.
58
Moderate-intensity
-1
(13-16 km.h )
2004–2005
2005–2006
15. ± 1.
46
90
2006–2007
14. ± 1.
69
80
Mean
15. ± 0.
32
83
11. ± 0.
65
69
10. ± 0.
84
47
11. ± 0.
61
95
High-intensity
(16-19km.h-1)
2004–2005
9.5 ± 0.
1
98
2005–2006
9.9 ± 1.
1
68
2006–2007
8.8 ± 0.
1
83
Mean
9.4 ± 0.
1
46
7.6 ± 0.
5
89
7.3 ± 0.
5
92
7.7 ± 0.
3
53
8.
06
7.
77
7.
93
Very High-intensity
(>19 km.h-1)
2004–2005
2005–2006
11. ± 1.
11
58
12. ± 3.
12. ± 2.
10
Mean
9.4 ± 0.
1
46
10. ± 0.
33
5
3
7.7 ± 0.
3
53
9.1 ± 0.
6
2
9
7.
93
Very High-intensity
-1
(>19 km.h )
2004–2005
11. ± 1.
11
58
10. ± 1. 12. ± 1. 11. ± 1. 9.
77
4
22
82 34
5 58
2
5
2005–2006
12. ± 3.
11. ± 1. 12. ± 2. 12. ± 2. 10
20
35 07
6
80
28 04
4
.
2
5 36
2006–2007
9.3 ± 1.
11. ± 3. 10. ± 2. 10. ± 2. 9.
3
24 76
5
79
33 49
3 37
5
8
Mean
10. ± 1.
11. ± 1. 11. ± 1. 11. ± 0. 9.
88
02 20
1
93
18 34
6 81
8
5
Table 4. Seasonal changes in distance covered according to playing
positions during 3 consecutive seasons (expressed in m.min-1 / Mean ±
SD) for a successul Italian serie A soccer Team (19)
Les travaux ayant étudiés les détails techniques nous démontrent que
durant un match les joueurs sont très peu en possession du ballon
(entre 40 secondes et 2 min 48 s en moyenne) (1, 22) (Annexe 2), ce
qui représente une distance moyenne de course avec le ballon de 2%
de la distance totale parcourue durant le match (10).
Certains auteurs (23) ont également étudié les détails physiques et
technico-tactiques en fonction des systèmes de jeu utilisés par les staffs
techniques. Ces derniers ont démontré que les joueurs parcourent une
plus grande distance à très haute intensité (>19.8 km.h-1) dans un
système en 4-4-2 et en 4-3-3 qu’en 4-5-1 (Annexe 3). Inversement, en
4-5-1, les joueurs parcourent plus de distance quand ils ne sont pas en
possession du ballon par rapport au 4-4-2 ou au 4-3-3. En 4-4-2, un
joueur touche en moyenne 2.5 fois le ballon par possession, 2.6 fois en
4-3-3 et 2.4 fois en 4-5-1. Ces différences sont peut-être liées aux
caractéristiques tactiques offensives et défensives naturelles de chacun
de ces systèmes. Ces résultats semblent suggérer que pour améliorer
l’individualisation des programmes d’entraînement des footballeurs, il ne
suffit pas de prendre en compte son poste de jeu, mais également le
système de jeu dans lequel il évolue.
Lago (24) a étudié l’effet de l’évolution du score au cours d’un match
sur l’activité physique des joueurs. Ses travaux ont démontré qu’en fin
de match, l’équipe qui était menée au score parcourait plus de distance
afin de récupérer le ballon, par rapport à l’équipe qui menait au score.
L’ensemble de ces travaux démontre l’importance des paramètres
aérobie dans le football moderne. En effet, les joueurs doivent être
capables de parcourir entre 8 000 et 13 000 mètres en moyenne durant
un match de 90 minutes avec des intensités cardiaques proches de 90%
de la FCMax, avec également une variation de la cartographie de
l’activité physique en fonction des postes des joueurs, de l’évolution du
score, ainsi que du système dans lequel évolue leur équipe.
Bangsbo (8), définissait le football comme une activité intermittente,
car les joueurs effectueraient un grand nombre de courses à différentes
intensités séparées par des temps ou des moments de récupération
dont la nature et la durée varient de manières aléatoires, et les relevés
de fréquence cardiaque (figure 1) issues de match de football récents
tendent à confirmer cette théorie.
Figure 1. Fréquence cardiaque lors d’un match international universitaire
(2006). Powered by Polar®.
La modernisation des études liées à l’analyse de l’activité physique des
joueurs a depuis quelques années amenée les chercheurs à s’intéresser
à la qualité de vitesse des joueurs. Effectivement, même si la distance
totale parcourue en sprint ne représente que 1 à 10% de la distance
totale couverte lors d’un match (Table 1, 2, 3, 4 et 5 et Figure 2), la
capacité des joueurs à effectuer des efforts intermittents à très haute
intensité, ainsi que d’enchaîner des sprints avec une période de
récupération extrêmement courte sont des composantes majeures de la
performance en football (11). De plus, enchaîner de brefs efforts
intenses ou des sprints est très communs dans les sports collectifs,
comme le football, et ces actions sont souvent des moments cruciaux
d’un match (13).
Effectivement, avec la densification des zones de jeu proche du
ballon, les attaques rapides et les contres attaques permettent de jouer
dans des situations avec plus d’espaces et donc d’augmenter les
chances de marquer. Carling et al. (12) relevaient que 82% des buts
étaient marqués en moins de 11 secondes, 46% en moins de 10
secondes et 33% en moins de 2 secondes après la récupération du
ballon.
Figure 2. Proportion des efforts effectués en sprint et en course haute
intensité en football en fonction du temps de jeu effectif dans une équipe
de haut de tableau de Ligue 1, par rapport à la distance totale parcourue
durant le match (17).
Auteurs
Knowles et al.
Thomas et al.
Whiters et al.
Van et al.
Ohashi et al.
Bangsbo et al.
Rienzi et al.
Castagna et al.
Mohr et al.
Thatcher et al.
Anné
e
1974
1979
1982
1988
1988
1991
2000
2003
2003
2004
Niveau
Professionnel
Professionnel
International
Universitaire
Professionnel
Professionnel
International
Jeunes amateurs
Professionnel
U-19
DTP sprint
(m)
520
783
946
867
589
300
345
468
650
247
Table 5. Distance totale parcourue (DTP) en sprint selon les années et
les niveaux de jeu. (15)
L’analyse de l’activité des sprints et des courses à haute intensité des
joueurs s’apparente à l’analyse globale, à savoir que les attaquants
effectuent une distance en sprint et en course haute intensité au cours
d’un match quand l’équipe est en possession du ballon significativement
supérieure à la distance parcourue en sprint quand l’équipe n’est pas en
possession du ballon, et inversement pour les défenseurs (1) (Figure 3
et 4).
-1
Figure 3. Sprint (>24 km.h ) activity across playing positions in the FA
Premier League (FAPL) and La Liga (LIGA) according to team ball
possession: black = in possession; white = not in possession.
Significantly greater total distance covered in sprinting when their team
$$$
was in possession:
> 0.001. Significantly greater total distance
#
covered in sprinting when their team was not in possession: >
###
0.05,
> 0.001. (1).
-1
Figure 4. Hight intensity running (21-24 km.h ) activity across playing
positions in the FA Premier League (FAPL) and La Liga (LIGA)
according to team ball possession: black = in possession; white = not in
possession. Significantly greater total distance covered in sprinting when
their team was in possession: $$$ > 0.001. Significantly greater total
distance covered in sprinting when their team was not in possession:# >
0.05, ### > 0.001. (1).
Les sprints étant souvent des moments cruciaux d’un match (13)
(frapper au but, récupérer la possession du ballon, tacler…), il apparaît
dans les études modernes que la capacité à répéter à sprints
(RSA : Repeated Sprint Ability dans la littérature scientifique) sans perte
de performance au cours d’un match est un des facteurs les plus
déterminants en football (14).
De plus, d’autres auteurs se sont intéressés à l’analyse de l’activité
physique d’une équipe italienne jouant le titre de champion de la Serie A
Italienne durant trois années consécutives, en utilisant majoritairement
le même système de jeu pendant ces trois ans (19) (Table 4). Les
auteurs ont conclu que les automatismes technico-tactiques créés au fil
des saisons permettent aux joueurs de diminuer leur activité physique
pour les intensités de course sous maximale à travers l’augmentation de
la possession de balle, sans toutefois diminuer l’activité physique à très
haute intensité, qui reste déterminante pour le gain des matchs (19).
Effectivement, la stabilité du système de jeu et de la stratégie tactique
utilisée pourrait être un facteur expliquant ces variations intéressantes
au niveau des performances collectives physiques et techniques. Ce
choix de stabilité tactique fait par les entraîneurs permet une
amélioration des positionnements tactiques et/ou replacements des
joueurs et améliore donc l’économie des dépenses énergétiques
favorisant une meilleure répétition des sprints et des courses à très
haute intensité (19).
De plus, Vigne et al. (20) ont démontré que la majeure partie des
sprints effectués par les footballeurs étaient inférieurs à 20 mètres, et
entrecoupés d’une période de récupération inférieure à 120 secondes
(Table 6).
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Absolute
/min
Number of recovery periods from
2-9s
21.9 ± 19.20
0.2 ± 0.27
2
9
24.3 ± 14.77
0.3 ± 0.25
4
8
17.7 ± 23.51
0.2 ± 0.25
6
6
Number of recovery periods from
10-30s
19.1 ± 12.32
0.2 ± 0.15
7
4
19.9 ± 11.67
0.3 ± 0.16
9
1
16.7 ± 11.21
0.2 ± 0.11
3
4
Number of recovery periods from
30-60s
18.0 ± 8.87
0.2 ± 0.09
5
2
18.9 ± 10.53
0.2 ± 0.13
5
8
16.5 ± 10.20
0.2 ±
0.1
6
4
Number of recovery periods from
60-120s
17.6 ± 6.97
0.2 ± 0.06
2
1
15.9 ± 7.99
0.2 ± 0.07
3
2
14.8 ± 7.97
0.2 ± 0.07
9
2
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Defenders
Midfielders
Forwards
Number of recovery periods from
60-120s
17.6 ± 6.97
0.2 ± 0.06
2
1
15.9 ± 7.99
0.2 ± 0.07
3
2
14.8 ± 7.97
0.2 ± 0.07
9
2
Number of recovery periods from
>120s
10.1 ± 4.71
0.1 ± 0.05
4
2
7.42 ± 4.69
0.1 ± 0.05
7.95 ± 4.79
0.1 ± 0.05
1
Number of sprint 2-4m
27.1 ± 17.79
0.3 ± 0.19
0
4
27.5 ± 15.57
0.4 ± 0.19
0
1
20.9 ± 20.29
0.3 ± 0.02
9
Number of sprint 5-9m
24.9 ± 12.90
0.3 ± 0.16
3
1
26.6 ± 14.56
0.4 ± 0.17
4
21.7 ± 13.33
0.3 ± 0.11
8
2
Number of sprint 10-19m
19.7 ± 8.96
0.2 ± 0.11
7
5
19.8 ± 11.07
0.3 ± 0.13
6
18.4 ± 10.31
0.2 ±
0.1
0
7
Number of sprint 20-29m
6.93 ± 4.05
0.0 ± 0.05
9
6.46 ± 4.44
0.1 ± 0.08
6.68 ± 3.84
0.1 ± 0.04
Number of sprint 30-39m
2.69 ± 2.09
0.0 ± 0.03
3
2.20 ± 1.81
0.0 ± 0.04
3
2.78 ± 1.99
0.0 ± 0.03
9
Midfielders
6.46 ± 4.44
0.1 ± 0.08
Forwards
6.68 ± 3.84
0.1 ± 0.04
Number of sprint 30-39m
Defenders
2.69 ± 2.09
0.0 ± 0.03
3
Midfielders
2.20 ± 1.81
0.0 ± 0.04
3
Forwards
2.78 ± 1.99
0.0 ± 0.03
4
Number of sprint >40m
Defenders
1.66 ± 1.57
0.0 ± 0.02
2
Midfielders
1.42 ± 1.33
0.0 ± 0.03
2
Forwards
1.92 ± 1.54
0.0 ± 0.02
3
Total number of sprint
Defenders
83.0 ± 38.49
1.0 ± 0.42
8
4
Midfielders
84.0 ± 42.25
1.2 ± 0.42
9
6
Forwards
72.5 ± 43.73
1.0 ± 0.32
5
6
Table 6. Number of recovery periods and sprint during a match
according to playing position (n = 293) (Calculted only for the subjects
who performed the two periods). (20).
Ces mêmes auteurs indiquaient que durant un match, chaque joueur
réalise 1 000 à 1 400 actions de courtes durées comprises entre 2 et 4
secondes. Les sprints, d’une durée équivalente de 2 à 4 secondes, sont
répétés approximativement toutes les 90 secondes. Il est communément
admis que ces efforts de type anaérobie constituent une clef importante
dans la réussite sportive (20), et les auteurs concluaient qu’étant donné
la durée et le nombre de ces récupérations, on a pu calculer que la
durée moyenne de récupération est de 18 sec. Dans 90% des cas, le
profil d’effort intermittent était donc de 2.2 sec/18 sec, ce qui correspond
à un ratio travail/récupération de 1/8. Ce ratio peut être très intéressant
pour optimiser la préparation physique en football, et démontre
l’importance de l’actualisation des recherches et des bases de données
de l’activité physique du joueur lors d’un match.
En effet, Mombaerts (21) démontrait que durant les années 80, plus de
la moitié des séquences de jeu avaient une durée de 15 secondes et
moins. Le temps moyen de repos était de 15 sec, l’alternance jeu-repos
était de 15 sec/15 sec, ce qui représentait 30% des séquences de jeu en
match, puis l’alternance 7 sec/15 sec qui représentait 25% des
séquences de jeu. Ces temps restants utilisables dans l’entraînement
reflètent moins les efforts actuels réalisés par les footballeurs.
La mutation de l’effort physique produit par les joueurs au cours d’un
match tendrait à mettre en évidence que la préparation physique du
footballeur de haut niveau moderne devrait aujourd’hui s’articuler autour
d’exercices intermittents avec un rapport distance/récupération de 1/8
où le temps de récupération est calculé sur le temps mit pour effectuer
la distance de sprint. Il s’agirait d’un travail de la capacité à répéter les
sprints chez les footballeurs de haut niveau (RSA). Les exercices
d’intensité supra-maximale pourraient s’organiser sur des distances de 5
à 20 mètres en respectant une durée de récupération égale à 8 fois le
temps mis pour effectuer le sprint. La récupération peut donc varier
entre 8 secondes pour un sprint de 5 m, 15 secondes pour un sprint de
10 m ou encore 24 secondes pour un sprint de 20 m (20).
De plus, de récentes études (25) préconisent d’exprimer les efforts du
footballeur en fonction de la puissance métabolique plutôt qu’en fonction
de la seule vitesse. Effectivement, au vu de la typologie des efforts du
footballeur moderne (majoritairement des actions de courtes durées
comprises entre 2 et 4 secondes), celui-ci n’aurait pas toujours le temps
d’atteindre des vitesses de course élevée, ce qui diminuerait les
statistiques sur le nombre d’efforts à haute intensité produit au cours
d’un match, en les exprimant uniquement en fonction d’une vitesse de
course minimale (ex : >21km.h-1). Les auteurs indiquent qu’en
exprimant les efforts en fonction de la puissance métabolique, les efforts
à haute intensité (> 20 W.kg-1) sont deux à trois fois plus importants
qu’en les exprimant en fonction de la seule vitesse de course.
En effet, Di Prampero et al. (26) ont démontré sur une population de
sprinters de niveau moyen (11,30 ± 0,35 secondes de moyenne au
100m), que lors d’un 30 mètres « All out », l’accélération maximale était
atteinte immédiatement après le départ (au bout de 0,2 sec), et la
production de puissance était maximale (environ 100 W.kg-1) au bout de
-1
0,5 sec, ce qui correspondait à une vitesse d’environ 3 m.s seulement.
Lors de cette étude, les auteurs ont démontré que le coût énergétique
-1 -1
était maximal immédiatement après le départ (environ 50 J.kg .m ).
Ces données, collant parfaitement aux efforts du footballeur moderne (1
000 à 1 400 actions de courtes durées comprises entre 2 et 4 secondes
(20)), illustrent l’importance de l’utilisation de GPS et accéléromètres
dans la quantification de l’activité physique des joueurs, tout en
confirmant l’importance de l’optimisation de la RSA et des qualités
d’accélérations lors des séances d’entraînement.
BILAN
L’analyse de l’activité technico-tactique du footballeur est très explicite :
les footballeurs sont très peu en possession de la balle (entre 40
secondes et 2 min 48 s en moyenne), et le nombre de touches de balle
moyen est également très faible (16). Par conséquent, ils doivent agir
très rapidement tout en étant endurants, forts lors des duels,
coordonnés, adroits, mobiles dans la gestuelle tout en ayant de la
lucidité dans les prises de décision. Leur condition physique doit être
optimale afin de retarder la fatigue et d’être techniquement et
tactiquement performant tout au long du match (15).
Ainsi, les analyses bibliographiques de l’activité technico-tactique et de
l’activité physique ont permis de distinguer les différents facteurs de la
performance en football. Ils regroupent indépendamment et en
interaction : l’endurance, la force, la coordination, la vitesse, la mobilité
articulaire et musculaire, la technique et la tactique individuelle et
collective (15).
Chaque paramètre physique doit, lors des séances d’entraînement, être
individualisé en fonction des postes de chaque joueur, ainsi que du
système de jeu établi par le staff technique. Nous avons effectivement
observé que l’activité physique des joueurs varie en fonction des postes
des joueurs, de l’évolution du score, ainsi que du système dans lequel
évolue leur équipe.
La revue de littérature nous a démontré qu’il apparaît aujourd’hui
nécessaire que le footballeur moderne dispose d’une base aérobie
solide afin d’encaisser sans une grosse diminution de performance, la
répétition des matchs et des efforts, tout au long de la saison.
De plus, nous avons constaté que les joueurs devaient être capables
d’enchaîner de nombreux sprint ainsi que des efforts très intenses de
courte durée, tout au long des matchs, en limitant la diminution de la
performance lors de ces actions brèves, car celles-ci décident souvent
du sort du match (13, 19, 20).
PROBLÉMATIQUE
Par rapport à l’analyse de l’activité, voici la problématique soulevée au
sein du club.
A partir d’une analyse effectuée par le coach ,nous avons pu constater
que certains joueurs ont une posture du corps inapproprié sur le terrain.
De ce fait, ils se positionnent régulièrement sur les talons.
Comment rectifier alors ces erreurs de posture afin notamment d’éviter
tout risque de blessure?
En quoi cette rectification pourra t-elle améliorer les remises et les
transmissions de ballon ainsi que la qualité des appuis?
J’ai alors proposé de mettre en place des séances sur le travail d’appui
pour les joueurs ayant un mauvais positionnement.
Le but recherché est le travail de talon pointe qui, d’un point de vue biomécanique est indispensable.
LES APPUIS
Travail des appuis
Le travail des appuis semble être un élément fondamental de
l’entraînement sportif. Selon le principe d’action / réaction (loi de
Newton), se propulser revient à appliquer des forces sur un point
d’appui.
On pourrait définir l’appui comme la zone de contact établissant le lien
entre le corps et le milieu physique, cette interaction permettant la
production de force.
Particularité des appuis pédestres : Zone de force
La plupart des déplacements sont assurés par les appuis pédestres : le
pied est une zone du corps particulièrement sollicitée dès qu’il s’agit de
se déplacer longtemps ou de façon inhabituelle, dans la plupart des
sports...
C’est le premier contact avec le sol : c’est une zone intermédiaire entre
l’environnement (surface) et le corps.
De ce fait, c’est un carrefour de force : référence au principe de Newton
action / réaction mais également point d’appui pour faire naître le
mouvement.
Les pieds doivent pouvoir supporter des formes de sollicitation
multiples : ils doivent pouvoir communiquer des vitesses importantes,
subir des pressions énormes (plusieurs fois le poids du corps sur une
simple réception), se déformer du fait d’orientations différentes des
forces et des déplacements...
Les pieds : Attention, Zone sensible
Possédant des points communs avec les mains : articulations
complexes (poignets, chevilles), surfaces sensibles (paume, plante)...les
pieds souffrent d’être plus éloignés du cerveau et selon la loi de Gesell
(loi de développement céphalo-caudale et proximo-distale), leur
sensibilité est moindre.
O. PAULY dégage 4 caractéristiques des appuis pédestres :
- placement : sur l’avant pied, les talons, à plat, sur le bord externe,
interne...
- orientation de l’appui : vers l’avant, l’arrière, le côté, vertical...
- production de force : produire beaucoup de force pendant un temps de
contact réduit
- orientation de la force produite : vers l’avant, l’arrière, le haut...
Les pieds assurent plusieurs fonctions vitales : équilibration – propulsion
– orientation et ont donc un rôle primordial.
L’équilibration dépend de la qualité proprioceptive de l’appui.
La propulsion dépend de la surface (dureté) et le mode de pose de pied
(talon, plante ou pointe)
L’orientation de l’organisation générale du corps, des segments libres.
« L’équilibre est une affaire qui concerne le corps dans sa globalité »
Dario RIVA, « Il faut parler de systèmes fonctionnels impliqués »
Chez le débutant
Chez l’expert
Equilibre géré de bas en haut
Le haut rattrape des déséquilibres Equilibre conçu de haut en bas
Les membres inférieurs s’adaptent
du pied
à la verticalité du tronc Actions =
Actions = déséquilibres rattrapés déséquilibres anticipés (rééquilibre
(rééquilibre à postériori)
prévu)
réactif et prédictif
Illustration en cours :
- Apprentissage de la mise en action sur départ de course : le
débutant refuse le déséquilibre et se redresse dès les premiers
appuis alors que l’expert accepte position corps penché sur une
dizaine d’appuis... (cf vidéo 1)
PRADET montre que le problème réside dans l’acceptation du
déséquilibre pour se propulser, paradoxe que l’on peut
généraliser :
« Toutes les forces que l’on consacre à l’équilibration ne sont plus
disponibles pour la propulsion »
donc technique athlétique = recherche permanente du rapport
entre équilibration et propulsion
Vu autrement, on peut dire que la qualité des sportifs de haut
niveau, c’est d’être capable de se propulser de façon efficace dans
des situations de déséquilibre.
Il faut donc s’éduquer pour cela et cela consiste essentiellement à
anticiper et gérer au mieux le déséquilibre.
Cela suppose notamment :
- travail de proprioception
- de renforcement musculaire des muscles devant supporter des
pressions importantes
dans ces situations inhabituelles (exemple chevilles sur un
départ...)
Charles GOZZOLI caractérise de cette façon les différences entre
débutant et expert au niveau de la qualité de l’appui athlétique :
Appuis débutant
Expert
Au plan biomécanique :
Organisation autour d’une ligne de
Organisés autour de l’axe gravitaire pression, chaîne :
Permet de préserver système de
- indéformable permettant de
prise d’info habituel
s’éloigner de la verticale (oblique)
Alignement non complet
Bassin non placé
- alignée
Mouvements parasites
- rigide (gainée)
Pied à plat
- bonne coordination =
synchronisation optimale des
Au plan énergétique :
mouvements agonistes associée au
- régime non pliométrique
relâchement des antagonistes
(indice majeur de la maîtrise
coordinations inter et intra
sportive, PLATONOV) - régime
musculaires peu efficaces
pliométrique efficace qui optimise
tension / renvoi
Comprendre l’intérêt d’une bonne pose d’appui au sol,
pour optimiser le rendement et prévenir les blessures:
D’un point de vue bio-mécanique:
•
Le sol redonne à l’athlète une force de même nature et de sens
opposé.
•
Les forces ne peuvent être transmises correctement que si le
corps sur lequel elles s’appliquent est solide (solidité des
articulations cheville, genou, bassin).
La description des différents types d’appuis:
•
De la manière dont le pied va se poser au sol, dépendra la
résultante des forces.
Il va donc falloir s’organiser pour que le pied arrive au sol avec une
vitesse orientée vers l’arrière. Une pose d’appui qui ne se fait pas
dans le bon sens occasionne un choc qui engendre des flexions
traumatisantes et altèrent le rendement.
La pose d’appui dépend du circuit que le pied parcourt avant
d’arriver au sol, l’entraîneur doit agir sur ce circuit de pied.
L’application des forces:
•
Les forces que le sol renvoie ne peuvent s’appliquer correctement
sur l’athlète que si celui–ci est solide et avec le bassin en
rétroversion.
•
Une fois le pied posé au sol, l’athlète résiste à la déformation de
manière à être renvoyé avec efficacité.
•
Le poids de l’athlète, un autre facteur à prendre en compte : A
chaque appui, un athlète reçoit un choc de trois fois son poids.
La préparation :
•
La qualité du circuit de pied.
•
la mise en tension des chaînes musculaires
•
Le sens de l’arrivée du pied au sol.
Le temps de contact :
•
Il doit être le plus bref possible à condition de réaliser les actions
nécessaires à la propulsion.
•
C’est le moment ou l’on réoriente les forces qui s’appliquent sur le
centre de gravité pour le remettre sur une bonne trajectoire.
Le décollage « take-off »
•
Allègement du haut du corps grâce à des actions des épaules et
des bras. (soulevé des épaules)
•
Un travail de condition physique pour optimiser le rendement:
•
Des exercices visant au travail de la coordination
DOCUMENTS:
LES SEANCES PROPOSEES
Pour cette première saison au sein de l’association sportive de Cagnes Cros, j’occupe le poste de préparateur physique en charge de l’équipe
Sénior de division d’Honneur.
J’accompagne l'entraîneur dans l'encadrement des sportifs, du
développement des qualités physiques, de l'endurance, de la force…
Epaulé par Pascal Derepas (mon tuteur) et Stéphane Guigo le coach
principal , j’ai géré en concertation avec le coach, la programmation
annuelle athlétique sous les précieux conseils de ce dernier.
En effet, assistant aux 3 séances hebdomadaires, j’ai pu à de
nombreuses reprises gérer des exercices athlétiques et parfois même
des formes jouées.
De plus, j’ai assisté aux matchs de championnat cette saison en prenant
en charge chacun des échauffements.
Je vous propose tout d’abord une présentation générale de l’équipe
ainsi qu’une description plus détaillée de deux joueurs, puis un descriptif
de trois séances d’entrainement.
•
Présentation de l’équipe:
Nous avons un groupe âgé de 19 à 30 ans avec un effectif de
23 joueurs dont deux gardiens. L’ensemble des joueurs sont
issus de centres de formation.
•
Présentation des sujets:
NOM: EPEIRIER
PRENOM: CYRILLE
Age: 19 ans
Taille :1m70
Poids :63 kilos
Pied fort : droit
Pointure :40
Poste : Milieu Terrain
Observation : Ce joueur manque de coordination.
NOM:ESSAKA
PRENOM: LUC
Age : 24 ans
Taille : 1m80
Poids : 70 kilos
Pied fort : droit
Pointure : 42
Poste : Défenseur Latéral
Observation : Ce joueur a une mauvaise posture au niveau des
appuis, et ce retrouve trop souvent pris que court sur les
ballons joué dans son sont dos.
•
séances fiche x 3
évaluations séances
BILAN ET CONCLUSION
A travers les séances proposées, les joueurs ont pu travailler le
changement d’appuis et de rythme.
Tout en privilégiant l’aspect ludique en intégrant le ballon, ces séances
ont permis de faire progresser les joueurs sur leurs différents appuis.
Le travail de gammes athlétiques et le travail de griffé ont permis
d’améliorer la propulsion, le placement et l’équilibre des joueurs.
De plus, la répétition des exercices a permis la mise en place
d’automatisme ayant amené certains joueurs à rattraper leur retard.
Retard qui est dû notamment à un manque de répétition de ces
compétences dès le plus jeune âge. Il serait alors intéressant de
s’interroger sur les solutions a proposer pour y remedier.
Comment mettre en place dans un club, un projet spécifique permettant
aux enfants, dès leur plus jeune âge, de travailler la coordination et le
travail de motricité?
REMERCIEMENTS
Je souhaite adresser de sincères remerciements aux personnes qui
m’ont aidées à l’élaboration du stage et de son rapport :
•
à monsieur Derepas Pascal, mon tuteur de stage , directeur sportif
du club « Association sportif CAGNES-CROS », pour la confiance
qu’il me témoigne et ses conseils pertinents.
•
à monsieur Guigo Stéphane , entraineur principal, pour la
transmission de ses connaissances, sa sympathie et son
professionnalisme.
•
à Monsieur Bellone Gérard, dirigeant, pour son implication et son
aide sur la gestion des tenues et des produits pharmaceutiques.
•
au club, pour son implication quotidienne et la mise à disposition
de ses installations sportives nécessaire à mes séances.
•
à l’ensemble des joueurs de la catégorie séniors « groupe division
d’honneur et Promotion d’Honneur A », sans qui ce stage n’aurait
pas eu autant de sens.
•
aux deux joueurs EPEIRIER Cyrille ainsi qu’à ESSAKA Luc qui se
sont rendus disponibles pour l’élaboration des images et des
vidéos de ce projet.
•
une attention particuliaire à Monsieur DELLAL Alexandre
entraineur adjoint en charge de la préparation physique, ainsi qu’a
CORA Bernard préparateur physique en harpe des blessés.
Annexes
BIBLIOGRAPHIE
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