Mise en page 1 - Confédération Paysanne de la Drôme
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I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S - La Mauvaise Herbe Journal des Paysans de la Drôme Confédération paysanne de la Drôme N° 120 - Novembre 2013 - 3€ N°93 o A Les éleveurs de la Conf poursuivent la mobilisation contre l'obligation du bouclage et la certification des reproducteurs mâles (lire page 3) SOMMAIRE LA VIE DU SYNDICAT pages 2 à 11 INSTALLATION pages 13 à 15 Agenda et Édito Actions des éleveurs à Lyon L’Application française de la PAC Lettre au ministre sur la télédéclaration PAC Actions des éleveurs à Limoges Je suis et resterai paysanne Succès de la fête paysanne 2013 Nouvelle mandature à la Chambre Motions présentées par les élus Cp A QUESTIONS JURIDIQUES pages 12 et 13 Reconnaissance du bail à ferme par le TPBR Augmentation de l’indice des fermages L’activité minimum d’assujettissement Des brebis Préalpes aux Manechs QUESTIONS SOCIALES page 16 à 18 Sciences et agriculture : un malentendu ? Un suicide tous les deux jours chez les agriculteurs LA VIE DES ÉLEVEURS pages 21 à 25 La Cp Drôme a rencontré la DDPP Prédation par les loups La question des abattoirs AGRICULTURE INDUSTRIELLE pages 25 et 26 Le projet fou des 1000 vaches L’industrie veut privatiser les semences AGRICULTURE PAYSANNE pages 18 à 20 INTERNATIONAL page 26 L’utilisation des plantes médicinales et la réglementation La fête des Simples à La Palud sur Verdon Création d’une ADDEAR dans la Drôme La FAO reconnaît la “Via Campesina” INFORMATIONS SYNDICALES ANNONCES ET FORMATIONS pages 27 et 28 - La Mauvaise Herbe - Novembre 2013 1 Agenda 13 décembre 2013 dès 9h30 Radio À Bourdeaux, visite de la ferme de Sandrine Lizaga Les paysans et paysannes dans la lutte des classes Visite à partir de 9h30. À partir de 12h30, au chaud dans la salle de l’ancienne cantine de Bourdeaux, repas partagé puis discussion avec un vétérinaire, des éleveurs et des producteurs de PPAM sur le thème : "Les soins par les plantes en élevage : une pratique en danger ; réglementation et perspectives". Pour plus d'infos, contactez la Conf Drôme : 04 75 25 21 72. Un jeudi sur deux de 18h à 19h sur Radio Canut De plus en plus de personnes sont conscientes du rôle central des productions et approvisionnements alimentaires dans nos vies et que les questions alimentaires nous concernant tou-te-s. Malgré ça, les réalités difficiles des fermes, et les luttes menées par les paysan-ne-s et leurs allié-e-s pour les transformer restent souvent peu visibles. « Les paysan-ne-s dans la lutte des classes » veut être un espace pour rendre visible ces réalités agricoles, et tout ce que les paysan-ne-s et leurs allié-e-s mettent en place pour les transformer. Radio Canut, c’est une radio associative et autogérée, sur le 102.2 FM en région lyonnaise et sur radiocanut.org ailleurs. mardi 28 janvier 2014 AG de la Conf Drôme 7 avril 2014 AG du CAJ Drôme Votre avis nous intéresse ! Cet hiver, les paysans du comité départemental feront une petite « enquête » téléphonique auprès des confédérés drômois pour mettre à jour le fichier, pour savoir combien reçoivent les infos par mail et les lisent, si certains préfèreraient le papier, pour entendre les propositions, les améliorations, les contestations (pas trop quand même!). Bref, nous n'aurons pas de tapis à vendre... alors merci de nous faire un bon accueil ! À bientôt ! Christine Riba Les émissions à (ré)écouter, plus d’infos : blogs.radiocanut.org/luttespaysannes Pour toute info : [email protected] ou Les paysan-ne-s dans la lutte des classes Radio Canut – BP1101 - 69201 Lyon cedex 01 La mauvaise herbe, la chanson ! Gilles Servat, chanteur breton, disait « la langue bretonne est la folle avoine au milieu des épis bien rangés ». Georges Brassens aussi chanta la Mauvaise Herbe, comme un défi à la morale bien pensante, pour chanter la liberté de penser et de vivre. Et pour nous paysans, nous savons que lorsque les rumex et autres chardons se mettent à envahir nos champs, ce sont les sols qui n'en peuvent plus d'asphyxie sous les roues des tracteurs de plus en plus lourds, c'est un avertissement. Regardons donc avec bienveillance germer et fleurir toutes ces mauvaises herbes, pied de nez à ceux qui voudraient tout codifier, tout formater, pour asservir le monde à l'ordre techno-industriel, commercial et financier. 2 Ell' me donne au petit bonheur Les p'tits bouts d'sa peau, bien Quand l'jour de gloire est arrivé cachés Comm' tous les autr's étaient Que les autres n'ont pas touchés crevés Moi seul connus le déshonneur De n'pas êtr'mort au champ Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens d'honneur C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en Je suis d'la mauvaise herbe gerbes Braves gens, braves gens Elle se vend aux autres C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en Braves gens, braves gens Elle se donne à moi gerbes C'est immoral et c'est comm' ça La mort faucha les autres La la la la la la la la Braves gens, braves gens Et je m'demande Et me fit grâce à moi C'est immoral et c'est comm' ça Pourquoi, Bon Dieu Ça vous dérange La la la la la la la la Qu'on m'aime un peu Et je m'demande Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Pourquoi, Bon Dieu Ça vous dérange Ça vous dérange Que j'vive un peu Qu'on m'aime un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Les hommes sont faits, nous Ça vous dérange dit-on Que j'vive un peu La fille à tout l'monde a bon Pour vivre en bande, comm' les moutons cœur La Mauvaise Herbe Moi, j'vis seul, et c'est pas demain Que je suivrai leur droit chemin Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens C'est pas moi qu'on rumine Et c'est pas moi qu'on met en gerbes Je suis d'la mauvaise herbe Braves gens, braves gens Je pousse en liberté Dans les jardins mal fréquentés La la la la la la la la Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ça vous dérange Que j'vive un peu Et je m'demande Pourquoi, Bon Dieu Ça vous dérange Que j'vive un peu 3 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre INFORMATIONS SYNDICALES J d d Dô Georges Brassens, 1954 La vie du Syndicat ÉDITO Réforme de la PAC : la FNSEA peut être satisfaite, l’État n’a pas saisi l’occasion de conforter l’agriculture paysanne Depuis le printemps, et allant crescendo cet été puis cet automne, les réunions de travail au ministère se multiplient. Les secrétaires nationaux de la Conf principalement mais aussi les salariés et d'autres paysans bossent comme des fous sur la modification de la PAC et sur la loi d'avenir agricole, pour faire des propositions, des modifications, tenter de comprendre où aller, sous quelle forme et avec qui pour toucher juste, pour faire bouger les lignes. Les dernières déclarations de Hollande ont plombé les énergies et fait serrer les poings. Tout ça pour ça ! Les iniquités entre petits et gros ont encore la vie belle, le syndicat le plus réellement écouté de la droite et tout autant de la gauche, y mettant un point d'honneur. On marche sur la tête, ce syndicat est non seulement parfaitement opposé au plafonnement des aides mais plaide pour des planchers, demande que soient exclus des aides les paysans ayant moins de 50 brebis ou moins de 25 chèvres ou moins de 50 vaches allaitantes et n'ayant pas un minimum de petits par mère ! Certains s'arrogent le droit de décider, pour une majorité, qui est un vrai paysan et qui ne l'est pas ! Non seulement pas de limitation de taille, pas d'objection à l'agriculture industrielle mais, en avant toute pour continuer à pomper les fonds publics en tuant l'agriculture paysanne pourtant bien moins coûteuse. Je me pose toujours la question, quand on est un petit paysan, comment peut-on voter pour des représentants syndicaux qui défendent toujours les mesures bénéficiant aux plus gros ?... Avec les sommes économisées par le plafonnement des aides, on aurait pu par exemple soutenir les petites fermes ou les producteurs de fruits et légumes qui n'auront rien ou reprendre tant d'autres propositions de la Conf. Mais notre gouvernement, de gauche, fait le choix politique de ne pas plafonner les aides, continuant ainsi à offrir des sommes considérables à ceux qui n'en ont pas besoin tout en en privant les autres. Bon, ce n'est pas la première fois, on ne va pas baisser les bras ! Il reste quelques marges de manœuvre ; au colloque de la Conf sur la PAC dans l'Aveyron (12 et 13 novembre), le conseiller technique du ministre a noté quelques propositions, a dit être encore preneur d'autres : tout n'est pas bouclé. Et d'autres combats sont encore en prévision sur la (petite) partie des aides qui seront gérées par les régions. En tous cas ces jours-ci, nous devons monter au créneau pour informer les paysans, nos élus, les citoyens, des dernières propositions inacceptables du syndicat dit majoritaire, allez voir sur notre site internet ! Christine Riba, paysanne à Cobonne Le 24 octobre à Lyon “On ne peut pas toujours la boucler” Les éleveurs de la Conf poursuivent la mobilisation contre l'obligation du bouclage et la certification des reproducteurs mâles Plusieurs centaines d'éleveurs ont défilé en accompagnant un troupeau de brebis du siège de l'ASP à la préfecture de région, puis jusqu'à la place Bellecour. De nombreux lyonnais-es nous ont rejoint en cours de route. Une délégation a été reçue à la préfecture par M. Pelurson, Directeur Régional de l'Agriculture, ainsi que par des représentants de l'ASP. Nous lui avons remis les pétitions signées par plus de 800 personnes demandant la fin de l'obligation de bouclage électronique et de la certification des mâles prévue en 2015. Nous avons renouvelé notre revendication de moratoire sur les pénalités appliquées sur les aides PAC à la suite de contrôles ayant révélé des « anomalies ». Place Bellecour, des interventions orales ont permis d'élargir la lutte des paysans à l'ensemble de la société (impacts de l'utilisation des cartes à puce RFID ; procédures de management utilisant les moyens informatiques pour contrôler les travailleurs, etc) ; intervention du groupe Pièces et Main d'Oeuvre de Grenoble. La Confédération paysanne nationale doit rencontrer prochainement les représentants du ministre pour faire suivre notre demande ; affaire à suivre donc... INFORMATIONS SYNDICALES - La Mauvaise Herbe - Novembre 2013 3 La vie du Syndicat Application française de la PAC : bien des privilèges ont été maintenus Le 3 octobre à Cournon, François Hollande a rendu publiques ses arbitrages sur la PAC à la française. Si l'on peut se satisfaire de quelques avancées, notre syndicat dénonce des reculades et renoncements du point de vue de l’équité des mesures et dans le domaine de la protection de l’environnement. On a coupé quelques ongles aux fermes industrielles, mais le corps de la bête reste intact. Le ministre a pris une rame pour dévier le paquebot PAC, pendant que d'autres le tenaient arrimé au quai des privilèges. Le tableau suivant permet de bien visualiser les dernières évolutions de la politique. Quelques explications de texte : l'adapter à leur sauce (la politique, pas le poulet). PAIEMENT REDISTRIBUTIF : le ministre a ferraillé auprès de Bruxelles pour obtenir une majoration des paiements découplés (droit de paiement de base) sur les 52 premiers hectares (et donc une baisse sursrxu les od yudlh uhfhwwh suivants) avec une enveloppe de 30 % des gh jurvvhv sulphv B aides directes. Le plus dy comique dans l'hisrlu gh jurv vhv toire c'est que les JA étaient u•i•uh pour et la PPAC AC: rien : l 'àévoirtaavec t dleepoulet l a PAC ré(prêt fo rm e à cuire), il s'agit de la Politique Agricole de moins en moins Commune, car une grande liberté est laissée aux États membres pour La Situation actuelle qfhv klvwru ltxhv/ dyrlu pdqj• xq rx 5 yrlv lqv hw surgxluh gh id•rq wu‘v lqwhqv lyh Oh exgjhw SDF ;8 ( dx suhplhu slolhu <3 ( GSX 48 ( dx vhfrqg slohu LFKQ . PDH . SKDH 43( dlgh frxso•h +H{hpsoh = SPWYD, Oh exgjhw SDF 5 qrxyhdxw•v = sduw iudq•dlvh u•gxlwh gh 8(/ srvvlelolw• gh wudqvihuw hqwuh ohv 5 slolhuv L'accord européen 20152019 48( dx vhfrqg slohu 0A LFKQ . PDH . Dvvxudqfhv u•frowh ;8 ( dx suhplhu slolhu Sdlhphqw Uhglvwulexwli dx{ Suhplhuv Khfwduhv O*hqyhorssh shxw ydulhu gh 3 Š 63( gh o*hqyhorssh suhplhu slolhu 63( gx suhplhu slolhu1 Gurlw Š sdlhphqw gh edvh +GSE, Dlgh ol•h Š 6 frqglwlrqv = yduldelolw• gh o*dvvrohphqw/ pdlqwlhq ghv sudlulhv shupdqhqwhv/ vxuidfh g*lqw•u’w •frorjltxh1 Fhwwh hqyhorssh shxw ydulhu hqwuh 53( hw 83( gx suhplhu slolhu1 Fhwwh yduldwlrq g•shqgud ghv fkrl{ idlwv frqfhuqdqw = 0 oh qlyhdx gx sdlhphqw uhglvwulexwli Yhuglvvhphqw Pdmrudwlrq mhxqhv lqvwdoo•v o*hqyhorssh shxw uhsu•vhqwhu mxvtx*Š 5 ( gx suhplhu slolhu dlghv frxso•hv o*hqyhorssh uhsu•vhqwh 48 ( gx suhplhu slolhu +grqw 5( vhurqw ghvwlq•v Š vrxwhqlu od surgxfwlrq gh surw•—qhv, Sdv gh sodirqqhphqw reoljdwrluh = vhxoh xqh g•juhvvlylw• dssoltx•h Š fhx{ txl shu•rlyhqw soxv gh 483333 € g*dlgh sdu dq Frqyhujhqfh Srxu oh yhuglvvhphqw hw oh sdlhphqw gh edvh/ od frqyhujhqfh shxw ydulhu gh 93( Š 433( gh od pr|hqqh qdwlrqdoh Les choix Od Iudqfh d fkrlvl xqh que la frqyhujhqfh Š :3( hq 534<1 France G*lfl oŠ/ ohv dlghv •yroxhurqw gh a faits 47( Š od kdxvvh rx Š od edlvvh1 Srvvlelolw• ghv •wdwv gh olplwhu Š 63( od edlvvh ghv soxv jurv GSX Hq 534</ lo | dxud wrxmrxuv ghv sulylo•jl•v $ Dssolfdwlrq gh fhwwh srvvlelolw• Ohv 48( g*dlghv frxso•hv rqw hqfruh %rxeol•% ohv shwlwv uxplqdqwv1 I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S 4 INFORMATIONS SYNDICALES FNSEA contre. La veille de la déclaration de Cournon, Xavier Beulin a rencontré notre François national et la majoration a été rabaissée à 20 % de l'enveloppe des aides directes. La pression a dû être intense ! VERDISSEMENT : c'est un joli coup de peinture verte sur les paiements découplés. 30 % des aides du premier pilier seront conditionnées à des mesures « soi-disant » favorables à l'environnement. Ce paiement du premier pilier sera calculé sur les références historiques, histoire de ne pas bousculer les rentiers de la PAC. Pour un même effort environnemental, un paysan avec des aides découplées (actuellement DPU) élevées sera mieux rémunéré qu'un paysan ayant de faibles aides. Rien ne changera donc pour 95 % des fermes, car les contraintes du verdissement ont été réduites à minima. Les exploitations en monoculture auraient dû être les seules impactées par le verdissement mais les lobbies en cours œuvrent pour que la monoculture de maïs puisse recevoir les aides du verdissement. Les principales conditions seront : -L'assolement, avec diversification obligatoire (3 cultures pour les fermes de plus de 30 ha par exemple) -Le maintien des prairies permanentes (leur labour sera soumis à autorisation) -Les surfaces d'intérêt écologique : haies, pans de forêt, agroforesterie, etc. La France peut faire entrer dans ces surfaces des cultures dérobées, d'hiver, fixatrice d'azote et des taillis à rotation courte. Le projet initial, sous la pression de divers lobbies a rétréci au lavage. Les paysans pourront par exemple mettre en place collectivement les conditions du verdissement... Certains paysans pourront donc faire moins d'effort tandis que d'autres compenseront leur faible investissement. Les agriculteur bios ne seront soumis à aucune exigence concernant le verdissemen DROITS A PAIEMENT DE BASE (DPB, qui remplaceront les DPU) : tous les ha seront primés... sauf la vigne ! Il n'y aura plus de terres nues sans droits en 2015 et 2014 sera l'année de référence. CONVERGENCE : Elle consiste à rapprocher à l'horizon 2019 les droits à paiement de base et les primes liées au verdissement .../... 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme La vie du Syndicat pour tendre vers un paiement identique sur tous les hectares. La moyenne nationale étant de 268 € par ha, les paiements évolueront en plus ou en moins de 14 % par an jusqu'en 2019. La France a choisi une convergence de 70 %, histoire de ne pas trop mécontenter les privilégiés. Les plus grosses exploitations ne pourront pas voir leurs primes baisser de plus de 30 %. Merci Xavier ! JEUNES AGRICULTEURS : une nouvelle aide, correspondant à 1 % de l'enveloppe des aides directes (alors que certains pays iront jusqu'à 2 %), sera destinée aux jeunes agriculteurs et s'ajoutera aux aides actuelles du second pilier(notamment à la DJA1). Cette aide sera versée pendant cinq ans soit sous forme de majoration sur les premiers ha soit sous forme d'un paiement forfaitaire à l'exploitation. AIDES COUPLÉES : elles seront augmentées, car la France a choisi le maximum soit 15 % de l'enveloppe des aides directes. Les petits ruminants sortent perdant de cette augmentation, ce que nous dénonçons vigoureusement ! Le gouvernement s'oppose à la création d'une aide aux fruits et légumes frais fortement portée par la Conf ! AIDE AUX PETITES FERMES : le gouvernement ne veut pas mettre en place en France une aide au petites fermes (500 à 1000 euros par exploitation) dans le cadre des aides directes. La Conf incite le gouvernement à mettre en place un dispositif spécifique pour les petites fermes dans la politique de développement rural. SECOND PILIER (il s'agit de co-financements : l'Etat ou la région doivent participer) : Les priorités de la Commission Européenne sont : 1- Le soutien au transfert de connaissances et à l'innovation 2- La compétitivité de tous les types d'agriculture et gestion durable des forêts 3- La promotion de l'organisation et de la gestion des risques dans la chaîne alimentaire 4- La restauration, protection et renforcement des écosystèmes (ICHN+MAE+forêt = 30 % de l'enveloppe du second pilier !) 5- L'utilisation efficace des ressources, passage à une économie à faible émission de CO2 6- L'inclusion sociale, la réduction de la pauvreté et le développement économique dans les zones rurales (incluant leader – subvention pour le développement rural hors agricole) De nombreuses application de ces mesures restent à aménager au niveau des régions. L'ICHN sera fusionnée avec la PHAE et fera l'objet d'une majoration de 15 % dès 2014. Le plafond de l'ICHN sera maintenu à 50 ha et la majoration à 25 ha. L'aide équivalente à la PHAE (70 euros) qui sera fusionnée à l'ICHN sera quant à elle plafonnée à 75 ha. Des MAE systèmes (couvrant l'ensemble de l'exploitation) vont être mise en place pour permettre le maintien des systèmes vertueux et la transition agroecologique : MAE herbagères et pastorales, MAE polyculture élevage et MAE grandes cultures. Voilà ce que l'on peut dire pour le moment de cette réforme de la PAC ; les aménagements au niveau régional vont donner lieu à un nombre important de réunions avec la région. Nos responsables nationaux ont été très sollicités sur ces questions par le ministère et des avancées ont été et seront obtenues, encore et toujours, par la négociation mais aussi sous la pression de la mobilisation. Vincent Delmas, maraîcher à Salettes Lettre à Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, le 29 août 2013 Télédéclaration PAC ou PAC zéro papier Monsieur le Ministre, La Confédération paysanne ne partage pas l'objectif du ministère de l'Agriculture d’atteindre 100% de télédéclarations en 2014 dans de nouveaux départements. Nous constatons que cet objectif, visé avec détermination par l'administration, ignore l'intérêt des paysans qui, pour de multiples raisons, ne souhaitent pas ou ne peuvent pas utiliser l'informatique. La téléprocédure peut constituer un outil intéressant pour beaucoup d'entre nous. Cependant, son développement nous oblige souvent à avoir recours à des organismes prestataires, source de dépenses et de la délégation d'une part importante de notre responsabilité. Nous refusons ces procédures réglementaires exclusives qui nous obligeraient à des méthodes de tra- vail non conformes à nos souhaits et à notre autonomie. Avec les télédéclarations, chaque année, des agriculteurs connaissent des déconvenues aux conséquences variables en gravité : signature numérique non enregistrée, aides non activées par omission, etc. Nous pensons que les contraintes de la télédéclaration conduisent des agriculteurs à renoncer aux aides PAC. Cela constitue une profonde discrimination et une injustice intolérable ! La Confédération paysanne revendique la liberté de choisir le moyen de réaliser sa déclaration PAC : tant qu'il y aura des paysans qui souhaitent faire une déclaration papier, l'administration a le devoir de le leur permettre. L'actuelle réglementation européenne ne prévoit pas de rendre obligatoire la télédéclaration. La Confédération paysanne soutient la démarche de tous les paysans qui feront une demande de dossier papier à l'administration. La Confédération paysanne vous demande, Monsieur le Ministre, de prendre une position dans ce sens. En espérant que notre appel retiendra toute votre attention, veuillez recevoir, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations distinguées. Laurent Pinatel, Porte-parole de la Confédération paysanne I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme 5 La vie du Syndicat Les 4 et 5 septembre à Limoges Moutonniers et éleveurs de la Conf’ à l'action pour un moratoire sur la conditionnalité des aides PAC La venue à Bellac (au Nord de Limoges) du ministre de l'agriculture dans le cadre du salon technique ovin créait une occasion pour les éleveurs de la Cp d'intervenir fortement pour obtenir un moratoire sur les mesures de conditionnalité des aides. Une quarantaine de militants paysans ont occupé pendant un jour et demi et une nuit les locaux de l'Agence de Service et de Paiement (ASP) dans le contexte de négociation des applications françaises de la PAC. Un temps d'expression de la voix paysanne : situations de détresse ; irruption du refus et de la solidarité. Nous fumes une quarantaine à occuper pacifiquement et dans la bonne humeur mais aussi avec détermination (refus de quitter les lieux la nuit venue) les locaux de l'ASP. Il s'agit de l'organisme dépendant du ministère de l'agriculture qui réalise les contrôles de conditionnalité des aides PAC et gère le paiement des aides (ancien CNASEA). Le dialogue s'est rapidement instauré avec les représentants de la DRAAF Limousin et de l'ASP ; cela leur a permis de recueillir l'ensemble de nos revendications. La liste élaborée est hélas longue : moutonniers et chevriers sont en queue de peloton des revenus agricoles ; la production est sinistrée (repli de 6 % selon FranceAgriMer). Dans maintes régions, des éleveurs abandonnent l'élevage et retournent leurs prairies pour faire des céréales. En montagne, ce sont les dégâts des loups qui achèvent de décourager les éleveurs en situation fragile. Bien sûr, en tant que moutonniers nous voulons défendre notre revenu par des prix rémunérateurs, contre les importations à prix de dumping ; de même nous voulons des aides PAC équitablement réparties : la Cp réclame une prime au maintien des troupeaux de ruminants. Notre action à Limoges portait sur des revendications plus rapidement accessibles (nous avons insisté sur le fait qu'elles ne coûteraient pas un centime au contribuable) et qui touchent notre vie quotidienne et le travail avec le troupeau : -arrêt de formalités administratives coûteuses et consommatrices de temps, comme la notification des mouvements des animaux à l'EDE ; -suppression des ratio de productivité concernant la prime ovine (aucune autre aide directe n'est soumise à des obligations de rendements) ; -arrêt des pénalités sur les primes PAC qui témoignent souvent d'un mépris à l'égard du 6 savoir-faire des éleveurs et des paysans ; -liberté de choix de l'éleveur sur le mode d'identification des bêtes (électronique ou non) ; -refus de la certification des mâles reproducteurs. Mais il faut faire vite : les pénalités appliquées sur le paiement des aides PAC sont excessives ; elles mettent en danger l'économie des exploitations (en élevage ovin viande 40 à 50 % du revenu provient des primes) et créent des situations de détresse qui parfois aboutissent à des dépressions, troubles mentaux ou suicides des éleveurs (voir page 17). C'est pourquoi nous demandons un moratoire sur l'application des pénalités en attendant une « remise à plat » des règles de la conditionnalité. Rappelons que dans les années 1990 la seule obligation à respecter consistait à détenir réellement l'effectif déclaré à la prime compensatrice ovine. Ultime épreuve que nous subissons : l'obligation du bouclage électronique qui réduit nos animaux à l'état de machine et vise à anéantir les liens particuliers qui nous unissent à eux. Alors quand le PDG de l'ASP lâche, au détour des discussions l'information selon laquelle son service a une obligation d'appliquer un certain volume de sanctions de la part des autorités européennes, on comprend pourquoi tant de portes se ferment comme pour justifier l'irresponsabilité de ceux qui mettent en œuvre les politiques et appliquent les règlements. Loin de nous décourager, ce constat nous excite et renforce notre détermination. On ne se résignera pas. Nous ne voulons pas disparaître ! Jean-Louis Meurot Eleveur d'ovins à Vachères en Quint (Drôme) Le 4 septembre vers 22h, Mme Boulanger, directrice DRAAF Limousin avec le PDG de l'ASP et le secrétaire général de la préfecture de Haute Vienne essayent de nous convaincre de quitter les lieux en échange du maintien de la rencontre avec le ministre prévue le lendemain au salon de Bellac. Au final, nous resterons. Ils finiront leur soirée en visionnant en notre compagnie un film militant montrant un contrôle PAC sous « surveillance » de 80 personnes soutenant l'éleveuse... et finalement il y aura un échange avec le ministre au salon ovin. Le 5 septembre au petit matin les éleveurs occupants prennent le café dans le hall d'entrée de l'ASP. Au cours de l'occupation de l'ASP, la CGT de l'établissement a accordé son plein soutien aux éleveurs. « Il est temps que les pouvoirs publics prennent en compte les réalités des éleveurs et paysans et arrêtent d'imposer à tous des obligations qui ne concernent que les méfaits ou les intérêts de l'agriculture industrielle. » (extrait du communiqué de la CGT-ASP du 4 septembre 2013) I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme La vie du Syndicat “Je suis et resterai paysanne !” Entre les 2 500 euros annuels alloués et les sommes colossales versées à des agriculteurs spéculateurs, qui a le plus besoin des primes ? La future loi d’avenir agricole et forestière, qui sera votée en janvier ou février prochain et qui vise à préparer les nécessaires mutations et défis de l'agriculture française pour les vingt prochaines années et à concilier les attentes des agriculteurs, des consommateurs et des citoyens, a fait l’objet d’un débat le 28 juin dernier à l’APCA1. Sur la question de l’accès au métier qui est un volet de la loi, Xavier Beulin, président de la FNSEA, a expliqué qu'il était nécessaire de redéfinir ce qu'est un agriculteur : « Est-ce qu'on peut obtenir ce statut lorsqu'on exploite 10 ha et qu'on élève trois biquettes ? ». Raymond Vial, président de la Chambre d’agriculture de la Loire, a tenu des propos similaires dans un interview du Pays Roannais du 6 juin dernier concernant les installations en maraîchage. Je ne suis pas agricultrice ? Comment ça, je suis pas agricultrice ? Je cotise comme les autres pourtant. Nous vivons, ma fille et moi, grâce à la ferme en vendant toute notre production localement. Non, je ne vois pas ce qui cloche. Ah si, ça y est, je vois ! Je touche des primes et ça, Xavier a dit que ce n'était pas normal quand on a à peine 10 ha et guère plus que trois biquettes ! C'est vrai quoi, 25 chèvres, c'est de la rigolade. Tout juste un passe-temps ! Alors, pourquoi ces gens qui, comme moi, prennent encore du plaisir à exercer le métier de paysan et qui en vivent devraient continuer à être subventionnés comme les autres, qui eux, croulent sous le travail et les annuités. Eux, ils en ont vraiment besoin. C'est donc ça… Pourtant entre les 2 500 euros annuels qui me sont alloués et les sommes colossales versées à des agriculteurs spéculateurs, je me permets de me poser la question de qui en a le plus besoin. Ca va, je comprends que l'on ne joue pas dans la même cour d'école. Pourtant, il y a encore peu de temps, je recevais un courrier de Raymond Vial me félicitant de contribuer au dynamisme et au développement de l'agriculture sur mon territoire et ce, grâce aux produits que je propose. Ne savait-il pas alors que mes 25 chèvres broutaient sur seulement huit ha de prairies ? C'est à ne rien y comprendre. Pourquoi veulent-ils absolument éliminer la paysannerie ? C'est elle qui nous nourrit depuis des millénaires. C'est encore elle qui nourrit la plupart des peuples aujourd'hui et c'est grâce à elle que nous pourrons survivre face à cette agriculture industrielle polluante et destructrice. C'est aussi l'Agriculture Paysanne qui contribue à nourrir sainement les consommateurs locaux, à entretenir les paysages qui se ferment peu à peu avec la diminution dramatique du nombre de paysans sur notre territoire. Et c'est encore elle qui propose un modèle d'agriculture innovant et durable en termes de diversification agricole et touristique. Sans le statut d'agriculteur, ces projets ne pourraient avoir lieu. A quoi ressembleraient nos villages, nos écoles sans la paysannerie ? Il n'y a qu'à voir la tristesse des plaines céréalières pour voir à qui profite le plus l'argent public ! L'intérêt collectif y est absent et l'isolement grandissant. Non, c'est décidé, qu'ils le veuillent ou non, je suis et resterai paysanne. Stéphanie Moulin, paysanne à Sauvain (42) Article initialement paru dans le journal de la Confédération paysanne de la Loire Solidarité Paysanne n°333, octobre 2013. 1 - Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture Jean-Louis BARDET, un militant paysan nous a quittés au printemps 2013 ploitants. Il n'a jamais cherché ni les honneurs ni la notoriété. Qui peut dire, aujourd’hui, qu’il n’a pas trouvé sa porte et son cœur ouverts aux demandes exprimées ? Son long combat contre la maladie, il l’a mené comme tous ceux menés au cours de sa vie, sans bruit, avec courage et détermination. Généreux, souriant, fidèle, il a combattu l’injustice et toujours pris la défense des plus faibles, que ce soit dans le syndicalisme, les associations ou les engagements civiques. Parfois au détriment de ses propres intérêts. Son combat a été la défense des paysans drômois, bien souvent à contre-courant de la pensée majoritaire. Il a eu le souci de la justice pour une meilleure répartition de la terre entre agriculteurs, pour des aides qui ne soient pas la prime aux plus forts, par sa volonté de démocratie, par son combat pour le maintien du plus grand nombre d’ex- Jacques Liotard I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES 3€ 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Décembre 2011 Journal des des Paysans Paysans de de la la Drôme Drôme Journal 7 La vie du Syndicat Fête Paysanne 2013 Un succès malgré la météo mitigée ! L'édition 2013 de la fête Paysanne, le 8 septembre dernier à Mirabel-et-Blacons, a été un succès malgré un temps menaçant et une fin précipitée par la pluie ! Merci aux nombreux militants qui ont aidé à la préparation la veille et le jour même ! 200 repas (délicieux couscous) ont été vendus, c'est autant qu'en 2012, quand le soleil brillait. Les paysans et sympathisants n'ont pas peur de la pluie ! La Conf Drôme remercie les producteurs et les associations venus tenir un stand et contribuer aux riches échanges de la journée. Merci à Sylviane et Mathieu Reynard, qui ont accueilli l'évènement sur l'aire naturelle de camping de leur ferme. Merci enfin aux soutiens du Conseil Général de la Drôme, de la Chambre d'Agriculture de la Drôme, de Groupama, du Crédit Agricole, et à la Cave de Die Jaillance. La fanfare Canal Chips et Les Damz'elles, pour le plaisir des oreilles ! (Lire également le compte rendu du débat en page 16) Ça turbine en cuisine ! Confédération paysanne - 60, avenue Jean Rabot 26400 CREST Tél: 04 75 25 21 72 - [email protected] Directeur de publication: Jean-Louis Meurot - Imprimé au Crestois, 52 rue Sadi Carnot, 26400 Crest, sur papier “FSC Gestion durable des forêts” Ont participé à ce numéro : Bruno Clavel, Vincent Delmas, Sylvie Fretigné, Anaïs Hammel, Margot Jobbé duval, Jacques Liotard, Michelle Luneau, Jean-Louis Meurot, Jérôme Mougnoz, Sébastien Pelurson, Christine Riba. Merci à Solidarité Paysanne et à la Conf 42 pour l'article de Stéphanie Moulin, et Olivier Chartrain du journal “La Terre”. I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S 8 INFORMATIONS SYNDICALES 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme La vie du Syndicat Une nouvelle mandature à la Chambre d'agriculture, quoi de neuf ? En janvier dernier nous votions pour élire les représentants professionnels à la Chambre d'Agriculture. La première année de la nouvelle mandature touche bientôt à sa fin, il est temps de faire un point sur ce qui s'est déroulé. Retour sur les événements depuis l'installation des nouveaux élus le 21 février 2013. 21 février 2013. Bourg-les-Valence. C'est la première journée à la Chambre d'agriculture pour la nouvelle mandature. À cette occasion, se déroulent les votes pour élire, entre autres, le président, le bureau et le représentant à l'APCA (Assemblée Permanente des Chambres d'Agriculture = échelon national des chambres). Pour mémoire, je rappelle ici que j'étais ce jour-là le seul représentant élu de la Conf' puisque Martin venait tout juste d'être papa. Au moment de passer à la présentation des candidats pour la présidence, je suis intervenu pour demander si la pluralité serait de mise au niveau de l'exécutif lors de cette nouvelle mandature. Je me suis vu répondre que nous n'en étions pas encore là, que la question serait débattue plus tard. La Conf' n'a pas présenté de candidat mais a soutenu celui de la coordination rurale (CR). Sans surprise et comme annoncé dans la presse départementale lors de la campagne électorale, c'est la candidate du syndicat dit « majoritaire » qui a été élue. À la suite de cette élection interne, les élus étaient sollicités pour valider une délibération portant sur l'élargissement du nombre des membres composant le bureau, portant celui-ci de 9 à 11. Là encore, j'ai posé la question de l'ouverture à la pluralité représentative. Même réponse que précédemment, ce n'est pas le bon moment pour demander. Cela veut-il dire que c'est non alors ? Je crois que je commence à comprendre ! Qu'à cela ne tienne, puisque c'est comme ça on vote contre. Et là, à ma grande surprise, seul 2 votes opposés à cette délibération (moi + le MODEF) et un vote blanc. Vi- siblement, la CR a voté pour, allez comprendre vous ? Après ce vote, nous étions sollicités pour approuver une délibération portant sur l'élection des membres du bureau par scrutin de liste. La belle affaire ! Comment arriver ce jour-là avec une liste de candidats quand on est même pas au courant ? Bref... Je profite de cette nouvelle occasion pour demander pour la troisième fois si l'ouverture sera de mise en ce début de mandature et cette fois j'ai ma réponse : non merci monsieur nous aurons pas besoin de vos services ! Cela se pressentait comme un nez au milieu de la figure, il faut bien l'avouer. C'est pas grave, alors on vote contre. La CR, le MODEF et la CFDT ont fait comme nous. J'ai souvenir que 2 autres personnes aussi mais sans pouvoir dire de quel bord, désolé ! Après ça, nous sommes passés au vote des membres du bureau. Même si nous n'étions pas attendu pour y entrer, nous nous sommes toutefois présentés, sans grande illusion il est vrai mais on peut toujours y croire. La CR a aussi présenté un candidat et chacun de nous a recueilli les voix de notre camp. Je vous avoue que dans le cas où cette élection nous aurait été favorable, je me serais fait un plaisir de participer activement au sein du bureau même s'il devait m'en coûter. Je pense que l'expérience en vaudrait le détour. Mais n'en parlons plus, c'est à présent hors sujet. Ensuite nous avons voté pour toute une liste de représentativité extérieure : APCA, les membres associés, etc... Là non plus ce n'est pas pour nous et ce n'est pas grave car nous n'avons pas assez d'élus pour ça ! Toutefois et pour information, je suis suppléant au Conseil de centre du CFPPA de Die. Une nouveauté toutefois nous est présentée lors de cette session : l'ouverture des commissions de la Chambre aux personnes non-élues émanant des syndicats représentatifs, en plus des élus bien sûr ! Cela peut être une bonne manière d'entrer à la Chambre pour essayer de faire passer nos idées et un peu de notre vision de l'agriculture. Mais à cet instant, nous ne savons pas quelles commissions seront mise en place ? Seront-elles les mêmes que lors du précédent mandat ou non ? Nous voilà un mois plus tard, le 29 mars. Nous étions conviés à une demijournée de travail où il nous était demandé de réfléchir ensemble sur les points principaux sur lesquels il nous semblait primordial que la Chambre s'attarde. J'ai souvenir qu'en introduction à cette journée, la présidente nous avait brossé un tableau assez pessimiste quant aux moyens dont la Chambre allait disposer à présent. La donne avait changé, cela laissait bien des zones d'incertitudes sur les futurs moyens d'action de la Chambre. Lancé de la sorte, il ne semble pas évident d'avoir les idées claires pour imaginer l'avenir. Le vendredi 14 juin, nous sommes invités a Chateauneuf du Rhône pour une réunion de travail et la présentation du projet stratégique de la mandature. Trois jours de travail réalisé par le bureau de la CA et l'équipe de direction pour fixer les lignes d'orientation de cette mandature ont précédé ce rendez-vous. En voici les grands axes : 1- Accompagnement de l'exploitant aussi bien dans le domaine technique qu'économique (proximité avec les exploitants, conseil, formation...) 2- Devenir acteur du développement économique du monde rural (création .../... I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES 3€ 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Décembre 2011 Journal des des Paysans Paysans de de la la Drôme Drôme Journal 9 La vie du Syndicat ou suivi de partenariat avec des groupes ou des filières, devenir aussi force de proposition...) 3- Promouvoir une agronomie à finalité économique et écologique 4- Encourager l'innovation et le transfert des connaissances (communiquer et transférer les résultats d'expérimentation...) 5- Être un acteur majeur de l'aménagement du territoire (préserver le foncier, prendre en compte la biodiversité…). Mme Vial, présidente, a beaucoup insisté sur la disparition d'importantes subventions et donc de revenus. Doiton apprendre à « vendre » nos savoirs faire, nos études, etc ? A terme les Chambres départementales d'Agriculture devraient disparaître au profit des chambres régionales ; Économie d'échelle ??? Nous avons aussi travaillé en petits groupes pour voir quelles étaient les différentes façons que nous avions de percevoir le travail de la Chambre, ses atouts et faiblesses, les actions à privilégier, les partenariats, les financements, la communication. Ce qu’il en est ressorti, c'est le manque de lisibilité et de visibilité du travail de la CA, une absence de communication... Le 24 septembre dernier, la session réunissait les élus pour approuver le budget modificatif. Rappelons que les sessions de la Chambre ont lieu 3 fois par an : une session en mars, une en septembre et une en novembre. Celle de septembre se déroulait dans le « cinéma » du Crédit Agricole de Valence. Et oui, la banque qui a le bon sens près de chez nous dispose à son siège départemental d'une salle de conférence (un auditorium) qui ferait pâlir bien des propriétaires de salles de cinéma ! On y est bien assis, c'est spacieux, très bien éclairé et l'équipement sonore est de très bonne qualité. De plus, l'établissement est doté de sa propre cafétéria même si on peut quelque part déplorer que celle-ci soit approvisionnée par une grande entreprise qui fournit des repas aux collectivités. Bref, nous étions comme des coqs en pâte pour l'occasion mais je ne crois pas que tout cela fut offert par la banque. Du moins, je n'en ai pas été informé. Cette session avait son importance pour nous car nous avions trois motions à présenter(1) et à défendre ce jour-là. Deux sur l'élevage (bouclage électronique et certification de la voie mâle) et une sur les gaz et huiles de schistes. Au sujet de la première, nous l'avons présentée sans que cela aille plus loin. En effet, du fait du contenu de ce dossier, l'exécutif de la Chambre estime qu'il est trop tard pour agir puisque le début de la volonté de boucler électroniquement les animaux date de 2007. Il n'est donc pas question de le contester. Le résultat des votes sur 33 votants environ est : 4 voix pour, 4 abstentions, le reste est contre. La motion est donc rejetée. Nous avons aussi présenté une motion sur la certification de la voie mâle. À ma grande surprise, elle a reçu un très bon accueil. Nous n'avons pas débattu longtemps dessus et le résultat des votes est sans appel : il est unanime. Il est bon de rappeler toutefois que c'est la version proposée par la Chambre qui a été retenue. Version moins argumentée que celle que nous proposions mais dont l'objectif final est le même. Nous avons demandé à ce que soit tout de même précisé que tout les schémas de sélection devaient être préservés, ce qui comprend les sélections paysannes effectuées dans les fermes. Reste la dernière motion portant sur les Gaz de schistes. Elle a plus fait parler que la précédente. Selon certains élus, il est possible de mettre en doute les informations qui circulent de ci de là sur les risques potentiels que représentent l'exploitation de ces gaz. Un autre argument, économique celui-là, est mis en exergue selon lequel il serait de bon ton de réfléchir à deux fois avant de refuser d'exploiter ces ressources afin de ne pas se laisser trop distancer par les pays qui ont fait le choix de se lancer. Ne pas se donner les moyens d'avoir accès à cette énergie empêcherait notre pays de gagner en autonomie donc l'oblige à devoir dépendre des autres et à devoir en supporter les coûts. Dans le même temps, une autre version de cette motion, proposée par la Chambre, affiche des inquiétudes visà-vis de la qualité des eaux utilisées pour l'agriculture et pour les productions sous signe de qualité (AOP, IGP, AB). Cela est bien entendu contradictoire avec les arguments précédents. Au final, après avoir débattu sur la question, il est décidé de remettre à plus tard le vote de cette motion. Pour ce faire, des allers/retours entre nous et la Chambre auront lieu pour trouver les formulations qui puissent convenir à chacun avec pour objectif une prise de position qui prendra en compte la protection des paysans, des terres et des ressources mais aussi de l'environnement naturel et social. Car n'oublions pas que l'exploitation des ressources du sous-sol que sont les gaz et huiles de schistes est néfaste en de multiples points : risques sismiques, pollutions des nappes souterraines et des rivières, expropriations, détérioration des paysages, etc... Au moment où cet article paraît, les discussions ont encore lieu entre le bureau de la conf et celui de la chambre. Il semble que les échanges de textes s'orientent vers une version de la motion qui va dans le bon sens. Donc, je vous donne rendez-vous dans le prochain numéro pour le dénouement de cette histoire de motion très importante pour l'avenir de nos campagnes. À suivre aussi, le résumé de la session du 22 novembre durant laquelle il sera question, outre la question de la motion citée ci-dessus, du budget prévisionnel 2014, d'une convention avec la MSA et de l'organisation territoriale de la Chambre d'agriculture. Jérôme Mougnoz et Michelle Luneau (1) Voir textes en page suivante I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S 10 INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme La vie du Syndicat Motions présentées par la Conf Drôme lors de la session Chambre d'Agriculture du 24 septembre 2013 1- Motion sur l'identification électronique Les élus de la Chambre d'Agriculture de la Drôme demandent l'abrogation de l'article L. 653-6 du code rural. Considérant : -La nécessité d'une identification fiable comme base d'une traçabilité efficace -L'importance des petits troupeaux dans notre département (60,2 % des élevages ont moins de 50 brebis et 52,3 % des détenteurs de caprins ont moins de 20 chèvres1) dont la pérennité est importante pour le maintien de l'élevage sur tout le territoire ; que la vie quotidienne de ces élevages nécessite la simplification des procédures administratives ; -Le rapport récent du CGAAER 2 soulignant que le coût d'installation et de lecture des puces électroniques, s'il peut être rentabilisé dans les troupeaux à gros effectifs comme outil de gestion, devient prohibitif dans les petits cheptels ; -La lourdeur et la complexité de la mise en fiche électronique de l'ensemble des petits ruminants et de leurs mouvements, qui sont en contradiction avec le besoin de simplification administrative ; -L'absence de preuve de l’innocuité des puces électroniques vis-à-vis de la santé des animaux sur le long terme et l'absence de dispositifs de récupération et de traitement des puces électroniques usagées (après la mort de l'animal) ; -Et que ces deux derniers aspects sont contraires aux principes et à l'esprit de l'élevage biologique qui est en développement dans notre département. Les élus de la Chambre d'Agriculture de la Drôme demandent le libre choix pour les éleveurs sur le mode électronique ou non d'identification de leurs animaux. 3- Motion sur les gaz de schiste Considérant : -La quantité d'eau nécessaire à chaque forage (10 000 à 15 000 m3 d'eau sont utilisés à chaque forage, chaque puits pouvant être facturé jusqu'à 10 fois avant épuisement) qui entraîne une compétition avec l'activité agricole pour le partage de la ressource en eau et fait peser une menace réelle pour la productivité de l’agriculture des territoires concernés (les gaz de schistes ont fortement contribué à la baisse de 30% de la production de maïs américain au cours de l’été 2012 par la spoliation des ressources en eau) ; -La menace sur le foncier agricole, étant donné les surfaces importantes qui seraient consommées par les puits (chaque installation de derrick nécessitant 1 ha, avec le projet d'installer un puits tous les 300 m) et la circulation de milliers de camions ; -Les démarches de qualité entreprises par l'agriculture locale dans la valorisation durable des ressources naturelles et dans la promotion des produits de terroirs (AOP, IGP, Agriculture Bio,...) ; -La menace sur l'environnement constituée par les 500 à 600 produits chimiques injectés à chaque forage ; -L'opposition massive des citoyens qui a conduit à l'interdiction actuelle en France de l'exploitation des gaz de schistes au moyen de la fracturation hydraulique ; -L'émission de gaz à effet de serre liée à l'extraction et à l'utilisation des gaz de schistes, contribuant au réchauffement climatique ; -L'absence d'alternatives à l'heure actuelle à la fracturation hydraulique (les autres méthodes proposées -utilisation de gaz propane, arc électrique, chocs thermiques, air comprimé…- entraînant toujours des risques sismiques, une forte pollution des nappes phréatiques, une destruction des terres agricoles, une forte production de gaz à effet de serre) ; Et dans un contexte d'attente de la réponse du Conseil Constitutionnel sur la Question Prioritaire de Constitutionnalité (déposée par la Société texane SCHUEPBACH, associée de GDF/SUEZ) et qui menace la loi de juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique. Les élus à la chambre d'agriculture demandent : -Que la priorité soit donnée à la défense de nos ressources (notre terre, l'eau), notre agriculture, nos vignobles et nos paysages ; -Que l’État maintienne l'interdiction de l’exploration et de l’exploitation des gaz et huiles de schiste ; -La mise en œuvre une véritable Transition Énergétique. La Chambre d’Agriculture de la Drôme fera tout pour défendre ces positions auprès des instances compétentes, afin d’empêcher tous les projets de forages dans notre département, et obtenir l’interdiction de l’exploration et de l’exploitation des gaz et huiles de schiste en France. 2- Motion sur la certification de la voie mâle Considérant : -Que la notion de certification de la voie mâle (article L. 6536 de la Loi d'orientation Agricole de 2006) est non précisée à ce jour ; -L'intérêt de la préservation de la diversité génétique dont le socle réside sur l'ensemble des reproducteurs mâles et femelles, de tous les cheptels de ruminants ; -Que l'adhésion des éleveurs à un schéma de sélection doit résulter d'un libre choix de l'éleveur compte-tenu de l'impact de la sélection sur la vie du troupeau et l'économie de l'exploitation ; -Que la diversité génétique, son maintien et son amélioration, passent par la diversité des choix et des voies de la sélection, que cela a pour conséquence la nécessité pour l'éleveur de pouvoir vendre, acheter ou échanger librement des animaux reproducteurs et que cette disposition permet de libérer les initiatives en faveur de l'amélioration génétique ; -Que le capital génétique des espèces domestiques élevées résulte du travail de sélection d'innombrables générations d'éleveurs, qu'il est leur bien commun et ne saurait être accaparé et confisqué au moyen de brevets de propriété intellectuelle par des entreprises intervenant dans le domaine génétique. I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme 11 Questions La vie du juridiques Syndicat Reconnaissance du bail à ferme Succès juridique au Tribunal Paritaire des Baux Ruraux En 2008, Fred Maier cherche à s'installer en plantes aromatiques et médicinales. D'origine allemande, il est en lien avec un compatriote, qui a une propriété dans la Drôme, à Bouvières. Des liens de confiance se tissent entre eux pour aboutir à la possibilité pour Fred d'envisager son installation à Bouvières sur une surface de 4 ha. Les parcelles en question ne sont pas travaillées depuis très longtemps et donc largement embroussaillées avec des débris de clôture. Un accord oral est passé avec le propriétaire : remettre en état les parcelles pour pouvoir les travailler, avec la possibilité d'un hébergement dans leur maison. La maison est sommaire et l'hébergement consiste en une chambre/bureau, un espace cuisine, un séjour et des sanitaires à l'extérieur (seule la chambre/bureau est à usage personnel, le reste étant à vivre en cohabitation avec les propriétaires et leurs amis et famille quand ils sont là). Fred s'attaque de pied ferme à la remise en état des lieux, aidé par un voisin éleveur équipé d'un broyeur et qui le trouve courageux dans sa démarche. Au mois d'août les accords oraux passés avec le propriétaire sont concrétisés par des écrits. Un bail à ferme est établi sans mentionner le montant du loyer, puisque les accords oraux entre les 2 parties étaient que : la location des 4 premières années se traduiraient par la remise en état des parcelles et du bâtiment d'exploitation à utiliser comme séchoir. Fred investit pour la remise en état du bâtiment dont il refait le plancher. En 2010, le propriétaire établit un supplément au bail de 2008 qui indique une prolongation jusqu'en 2022. Mais en 2011, l'ambiance entre Fred Maier et son propriétaire se détériore. La famille du propriétaire (habitant en Allemagne) est de plus en plus présente sur place ; les parcelles sont exploitées, donc nettoyées de toutes broussailles. Fred se sent de trop dans les lieux et ceci se concrétise par un courrier qu'il reçoit fin 2011. Ce courrier signé du service juridique de la FDSEA, lui signifie qu'il doit quitter les lieux puisque sa présence est considérée « comme une intrusion dans la vie privée des propriétaires ». Fred en parle à son voisin qui interpelle alors le CAJ. Après une visite sur le terrain, une rencontre est organisée sur la ferme en présence des propriétaires (accompagnés par la juriste FDSEA) et ce pour essayer de comprendre le revirement de situation. Entre temps Fred a décidé de ne plus habiter sur place, trouvant un logement sur Bouvières (6 km). La rencontre n'est pas fructueuse et n'aboutit qu'à un dos à dos entre les 2 parties. Les propriétaires ne reconnaissent pas le bail à ferme et les engagements oraux pris en 2008, arguant du fait qu'en Allemagne le droit n'est pas le même qu'ici. Plusieurs rencontres vont être nécessaires entre Fred et l'équipe du CAJ Drôme pour prendre la décision d'interpeller le TPBR1 ; la médiation n'ayant pas abouti et les relations avec le propriétaire devenant de plus en plus tendues. Fred évolue de plus en plus en milieu hostile. Les locaux professionnels sont utilisés et encombrés par le propriétaire, l'accès aux parcelles rendu difficile par la présence de véhicules, etc... Le TPBR de Valence est donc saisi pour faire constater l'existence d'un bail à ferme, fixer le montant du fermage et libérer le bâtiment d'exploitation. De novembre 2012 (saisine du TPBR) à octobre 2013 (rendu du jugement), il faudra plusieurs déplacements au tribunal pour une tentative de conciliation, infructueuse et différents reports d'audience (documents fournis trop tard, absences de la partie adverse). Pendant ce temps, le CAJ invite Fred à recueillir des témoignages confortant son installation. Cette période lui sera particulièrement difficile à vivre à cause du harcèlement continuel du propriétaire. L'équipe du CAJ a été présente dans ces moments pour accompagner et redonner courage à Fred. Aujourd'hui, le jugement rendu lui a été favorable, reconnaissant son installation avec un bail en bonne et due forme. Il va falloir maintenant réapprendre à vivre en bonne intelligence, en confiance. Le plus difficile pour Fred a été certainement de sortir de son isolement pour exprimer sa situation. L'équipe du CAJ lui a permis de ne plus se sentir seul et de se prendre en charge dans ce conflit. Bruno Clavel, ancien éleveur caprin à Suze-sur-Crest 1- TPBR : Tribunal Paritaire des Baux Ruraux Agenda du CAJ Dates des permanences à venir : - Permanence de décembre : 9 décembre matin, puis de 14h à 17h : formation « agir le droit », ouverte à tous les militants, pour découvrir une approche alternative du droit issue de pratiques populaires, participatives et collectives - sur inscription au 04 75 25 10 50 ou [email protected]. - Premier trimestre 2014 : permanences les lundis 6 janvier, 3 février, 3 mars, sur rendez-vous au 04 75 25 10 50. - L'Assemblée Générale du CAJ Drôme aura lieu le 7 avril après-midi (le matin, une permanence sera assurée pour les rendez-vous juridiques). ATI IOONNSS SSYYNNDDI ICCAALLEESS I INNFFOORRMMAT 12 INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 3€ Décembre 2011 2013 MauvaiseHerbe Herbe- - Novembre - -LaLaMauvaise Journaldes desPaysans PaysansdedelalaDrôme Drôme Journal La vie du juridiques Syndicat Questions Augmentation de l’indice des fermages 2013 : rien à voir avec la réalité Indice des fermages 2013 : + 2,63 %. Un arrêté du 5 août dernier (publié au Journal Officiel du 10 août 2013) a fixé définitivement l'indice des fermages qui sera applicable à compter du 28 septembre prochain. Cet indice est de 106,68 soit une progression de 2,63 % sur un an. Depuis 2010, cet indice est un indice national qui est composé à 60 % de l'indice du RBEA(1) à l'ha et à 40 % par l'indice du prix PIB(2). On constate que, depuis trois ans, l'indice des fermages subit une hausse significative et constante, à l'exception de sa première année d'application. Force est de constater que c'est essentiellement le RBEA qui accentue cette augmentation puisque dans la période 2009-2013, il a progressé de plus de 8 %. L'indice du prix PIB augmente moitié moins. Or, sur nos exploitations, surtout en productions animales, le revenu n'évolue certes pas à la même vitesse. C'est tout le problème d'un indice national qui englobe le revenu du producteur porcin ou avicole, confronté à la crise, et celui de céréaliers privilégiés dans le contexte actuel. Cela nous amène à nous interroger sur les fondements de cet indice qui n'a rien à voir avec la réalité à laquelle se trouvent confrontés certains agriculteurs, plus particulièrement dans les zones d'élevage. Pour le reste, nous vous rappelons que l'indice s'applique uniquement à la part du montant du fermage relative aux terres et bâtiments d’exploitation fixée en monnaie. Pour cette partie du fermage, on prend donc le fermage (hors taxes) payé pour l'année 2012 auquel on ajoute 2,63 %, cela donne le fermage payable à l'automne 2013. La part de taxes foncières s'ajoutant éventuellement au tout. Pour la part de fermage correspondant aux habitations, il faut appliquer l’indice de référence du loyer pour actualiser cette part du fermage. Pour les fermages fixés en denrées (cultures pérennes listées par arrêté préfectoral), il faut appliquer à la quantité de denrées, la valeur de la denrée fixée par le dernier arrêté préfectoral annuel. Sylvie Frétigné, Juriste à la Confédération paysanne de Loire-Atlantique 1 Revenu Brut d'Entreprise Agricole 2 Produit Intérieur Brut Installation En projet L'activité minimum d'assujettissement (AMA) remplacerait la SMI Suite aux assises de l'installation, et dans le cadre de la préparation de la Loi d'Avenir Agricole (en discussion cet hiver au Sénat et à l'Assemblée Nationale), une disposition remplacera la SMI en 2015 : L’activité minimum d’assujettissement (AMA). Ainsi, le foncier ne sera plus la référence comme critère d'adhésion à l'AMEXA (Assurance Maladie des Exploitants Agricoles). Objectifs : Supprimer la notion de SMI, obsolète, pour prendre en compte toute la variété des activités qui font qu’une exploitation atteint une dimension économique viable. La remplacer par l’AMA qui prend en compte à la fois les activités de production, liées aux surfaces, mais aussi les activités de transformation, de commercialisation et d’agro-tourisme, en s’appuyant pour le faire sur le temps de travail de ces activités de prolongement. De plus un critère de revenu est introduit. L’AMA sera utilisé comme critère pour l’assujettissement AMEXA, et par voie de conséquence donnera accès aux aides à l’installation notamment. Source : http://agriculture.gouv.fr/installation I INNFFOORRMMAT ATI IOONNSS SSYYNNDDI ICCAALLEESS INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES 3€ 3€ 3€ Décembre 2011 2013 MauvaiseHerbe Herbe- - Novembre - -LaLaMauvaise Décembre 2011 Journaldes desPaysans Paysansdede delala laDrôme Drôme Journal Journal des Paysans Drôme 13 La vie Installation du Syndicat Des Brebis Préalpes aux Manechs tête noire, une transmission en douceur Entretien avec Gaëlle et Jean-Michel Couton, et Michel Chaix Gaëlle et Jean-Michel sont arrivés en juillet sur la ferme de Michel Chaix, à Boulc. Gaëlle est en stage reprise et reprend un troupeau de brebis manech tête noire, venu du Lot pour se lancer dans la fabrication de fromages. LMH : Racontez-nous vos parcours... Michel : Je voulais louer ma ferme à un jeune. Mon fils est parti faire des vignes à Châtillon, je ne veux pas vieillir tout seul ici. Je voulais du monde autour, il n'y a plus de paysans aux Avondons aujourd'hui. J'ai essayé de trouver des repreneurs, mon neveu, un ami des voisins... Je cherchais quelqu'un en brebis laitières, car en brebis viande, pour en vivre il faut 300 bêtes et je n'ai pas la surface, et en chèvres c'est saturé. Gaëlle : Je me suis réveillée en 2008. J'ai réalisé un jour qu'en fait, ce que je voulais faire, c'est être paysanne. Mes parents m'avaient toujours dit « continue tes études », et donc je suis devenue biologiste. Comme je viens de la mer, j'ai travaillé en biologie marine. Mais il est arrivé un moment où je n'étais plus en adéquation avec mes idées. Alors je suis rentrée un soir et j'ai dit : « je veux élever des brebis et faire des yaourts ». J'ai démissionné et on est partis tous les quatre, avec les deux enfants, pour que je fasse une formation au Pays Basque. Jean-Michel : En 2009, j'avais commencé à travailler comme auto-entrepreneur dans le bâtiment. Quand Gaëlle a décidé de faire cette formation, j'ai préparé un gros potager et j'ai fait des chantiers pour avoir un peu d'argent d'avance. Grâce à cela, on a pu assurer le quotidien pendant les six mois de la formation. Je me suis occupé des enfants, j'ai fait l'école à la maison. on a eu d'autres projets d'association, des recherches de terre, dans les piémonts des massifs français. Pendant ces prospections on s'est rendu compte que pour acheter une ferme, il fallait être millionnaire ! Mais cette recherche nous a aussi permis de savoir ce qu'on ne voulait pas. Entre autres, on a réalisé qu'on ne voulait pas être propriétaires. Michel : Je ne veux pas vendre. J'ai des petits-enfants, et dans vingt ans ils auront peut-être besoin d'un bout de terre pour manger, pour faire un jardin, mettre deux cochons. Jean-Michel va entretenir les terres pour les prochains, mais je veux que mes petits-enfants puissent aussi faire partie des prochains. Après, si Gaëlle et Jean-Michel ont besoin d'un terrain pour construire une maison, cela peut tout à fait s'envisager. LMH : C'est vrai que tu as déjà permis à une famille de s'installer et de construire sa maison... Gaëlle : En avril 2013, tu nous as appelés pour nous parler de la ferme de Michel, et à partir de là tout est allé très vite. On est venus trois jours à Pâques, Michel nous a montré la ferme, les terres, les bâtiments. Cela correspondait exactement à ce qu'on voulait. Il nous a aussi fait rencontrer les voisins du hameau. Au bout de trois jours on était décidés ! Je suis revenue une semaine au printemps, et nous nous sommes installés dans l'été. LMH : Et comment en êtes-vous arrivés à vous rencontrer ? Michel : Je t'avais parlé de mon envie de transmettre. Et je t'avais dit que si tu connaissais des gens... Gaëlle : Après la formation, on avait des contacts, on a eu un premier projet d'association qui finalement n'a pas abouti. Cette expérience nous a permis de réaliser qu'avec peu de moyens, sur un système techniquement bien pensé, on pouvait s'en sortir. Après LMH : Comment s'organise la transmission ? Gaëlle : Je suis en stage reprise depuis le 15 juillet, et jusqu'au 15 janvier. Je devrais passer en CDOA en novembre, mais ce n'est pas facile de faire entendre notre projet : un petit troupeau, une race rustique. Je ne demande pourtant même pas de prêts, puisqu'on achète tout d'occasion ! En fait, le gros morceau de notre installation, c'est la fromagerie. Michel : Cette année, j'ai été polyvalent, à la demande du client ! Pour ne pas perdre la certification bio et les DPU, j'ai fait un bail à mon fils, et on transmettra ensuite le bail à Gaëlle. Du coup, j'ai fait les foins au printemps pour préparer son arrivée. Pendant l'été, j'ai réparé la maison de ma mère pour que Gaëlle, Jean-Michel et les enfants puissent y habiter. Et puis j'ai donné des coups de main tout l'été à l'auberge du village... Gaëlle : Le gros morceau de la transmission, cela va être sur la chaîne de culture, sur les foins... I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S 14 INFORMATIONS SYNDICALES 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme La vie Installation du Syndicat Michel : Eh oui. En attendant, je leur ai semé des céréales, pour l'année prochaine. En tout cas, il va falloir qu'ils se mettent aux foins ! LMH : Comment penses-tu organiser ta production et ton marché, Gaëlle ? Gaëlle : Les premières mise-bas devraient commencer vers le 15 février. Cela veut dire qu'il faudra que je commence la fromagerie mi-mars. Le souci, c'est de faire une étude de marché sans avoir les produits ! On a une piste pour vendre dans les Hautes-Alpes, dans un magasin de producteurs. Dans l'idéal, j'aimerais bien faire un marché, par exemple celui de Châtillon le vendredi, et puis compléter avec deux points de vente collectifs. Le marché, c'est une contrainte, mais c'est bien pour rencontrer les gens. Je voudrais faire de la tomme et de la pâte persillée. Pour cela je vais aller faire une formation à Carmejane en novembre. Gaëlle : Ce lieu nous a plu parce qu'il y a une ambiance humaine forte. Michel avait lancé un potager pour nous, d'autres voisins avaient semé des patates, des oignons, pour qu'on ne manque de rien en arrivant... Et puis, au-delà du hameau, on sent aussi qu'il y a une entente possible avec les autres fromagers. On est allés les rencontrer, ils nous ont offert leurs conseils, leur aide. C'est important ! LMH : Assurément, c'est une belle transmission... Bonne installation ! LMH : C'est quoi pour vous, l'engagement ? Comment vous voulez le vivre dans votre installation ? Jean-Michel : Pour nous, s'installer c'est aussi faire un choix de vie pour une tranche de vie. On vit sur notre lieu de travail, on ne veut plus prendre la voiture pour aller travailler. Et puis on n'avait plus envie d'avoir un patron sur le dos. Michel : Mais là, c'est l'administration que tu vas avoir sur le dos ! Propos recueillis par Margot Jobbé duval Avec Albert Jacquart... la dignité et à pouvoir vivre ici. Au cours des dernières décennies, Albert Jacquart avait approfondi sa pensée au contact des luttes dans lesquelles il s'était immergé. Confronté à l'oppression et à l'exploitation des hommes, il s'était radicalisé de plus en plus ; alors que souvent, les hommes politiques, les syndicalistes ou les intellectuels s'embourgeoisent au fil des années car ils ne partagent plus les souffrances et les combats de la base sociale et ils ne sont plus avec nous. Merci Albert Jacquart pour ta générosité, ta pensée humaniste et les moments de fraternité partagée. Le témoignage de Albert Jacquart au tribunal Correctionnel lors du procès des « Dix de Valence » en janvier 2002 fut un grand moment de l'audience : lui, le scientifique, généticien de surcroît rappelait à la cour le nécessaire respect du principe de précaution face aux incertitudes et aux méconnaissances de la science ; attitude ô combien d'humilité pour un savant ! Et cette humilité participait à sa grandeur d'âme, lui permettant d'être à la fois généreux et de nourrir une pensée lumineuse. Nous avons perdu un ami et un compagnon de lutte. Albert Jacquart a eu le courage de quitter le confort de son laboratoire pour rejoindre sur le terrain les paysans, les personnes expulsées de leur logement et surtout les « sans papier » dans leur action pour recouvrer leur droit à I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES 3€ 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Décembre 2011 Journal des des Paysans Paysans de de la la Drôme Drôme Journal 15 La viesociales du Syndicat Questions Sciences et agriculture : un malentendu ? Débat de la Fête de la Conf' 2013, le 8 septembre dernier « L’expertise scientifique », soi-disant infaillible, sert aujourd'hui de justificatif à toutes les nouvelles réglementations qui nous sont imposées : « les OGM ce n'est pas dangereux, ce n'est pas prouvé scientifiquement » ! Mais les connaissances produites par la recherche scientifique sont nécessairement fragmentaires, la science n'étant pas en mesure d'embrasser toute la complexité du vivant. Et au moment d'élaborer des lois ou des réglementations, les pouvoirs publics ne retiennent de la science que ce qui est intéressant pour eux, ce qui sert leur propos. Quatre acteurs du débat entre la science et l'agriculture se sont retrouvés pour discuter de cela, et des nouveaux rapports qui peuvent être imaginés entre ces deux mondes. Jean-Louis Meurot a tout d'abord entrepris des études scientifiques. Puis il a travaillé avec un berger qui gérait un élevage communal : celui-ci lui a transmis des connaissances traditionnelles pour soigner une mammite, sans médicaments, sans antibiotiques. Aujourd'hui, le recours aux vétérinaires est systématique. Jean-Louis a assisté très concrètement à la perte d'un savoir-faire qui n'était pas fondé sur des connaissances scientifiques. Jocelyne Porcher est sociologue, elle travaille sur la question de la souffrance au travail, en particulier en élevage. Dans son dernier ouvrage1, elle explique comment la zootechnie s'est constituée comme une science qui a aussi construit l'élevage d'aujourd'hui, un élevage basé sur les « productions animales », et qui ne regarde l'animal que du point de vue de sa rentabilité économique. Les rapports entre la science et l'agriculture sont liés à l'émergence du capitalisme au XIXème siècle. On assiste alors à la création de LA science comme institution, avec des évaluations, des personnes qui sont payées pour faire « faire de la science ». Dès ce moment, les savants et 16 les travailleurs se retrouvent séparés, et n'ont que des contacts ponctuels. Ainsi, en faisant de la science une institution, on sépare le travail intellectuel du travail manuel, et on construit une recherche qui ne part pas du terrain, mais des chercheurs. Les « productions animales » sont pensées par les chercheurs et les techniciens, et ce sont eux aussi qui dictent les procédures, les manières de faire. La zootechnie, « science des productions animales », est créée (par les agronomes et les vétérinaires) lorsqu'on cherche à mettre l'élevage au service du capitalisme naissant : comment transformer l'élevage pour que les animaux deviennent rentables, pour que l'industrie puisse prendre en main l'élevage ? Avec l'émergence de la zootechnie, les paysans perdent la main sur leurs animaux et sur leur travail. Pour que l'animal devienne rentable et que l'élevage se mette au service de l'industrie, les zootechniciens, qui ne connaissaient même pas l'élevage, élaborent une théorie, un nouveau système de pensée qui permet de justifier ce changement. L'animal devient une machine au service de la production, la nature devient un réservoir de ressources dans lequel il IINNFFOORRMMAT ATIIOONNSS SSYYNNDDIICCAALLEESS faut puiser (comme dans une mine), et le paysan disparaît. Il n'est plus qu'un instrument chargé d'assurer la production. Alors qu'avant la rationalité première du travail était la vie, le fait de vivre avec les animaux, de s'en nourrir, de cultiver la terre avec eux, d'entretenir l'espace, les choses changent radicalement dès 1850. La zootechnie, donc la science, a dorénavant pour mission de rechercher le profit que peuvent fournir les animaux d'élevage, et cette recherche du profit constitue la base du rapport à la nature et aux animaux. Pour que la production et la rentabilité de l'animal puissent vraiment passer en premier, on spécialise les animaux, et les gens qui travaillent avec eux. Pour que cette spécialisation devienne vraiment effective, il faudra attendre les années 1945 et l'invention de la vitamine D synthétique et des antibiotiques chimiques : grâce à ces produits, on peut entasser les animaux et les maintenir en vie le temps de leur engraissement. On peut donc vraiment traiter les animaux comme des machines. La réflexion sur le « bien-être animal », dans les années 1970-1980, ne remet d'ailleurs pas en cause l'élevage industriel : on continue à traiter les animaux comme des machines, mais on reconnaît qu'ils sont sensibles et qu'il faut donc faire attention à eux ! Le but final de la zootechnie, c'est d'extraire de la matière animale au moindre coût et le plus vite possible. Dans l'élevage industriel, la viande n'est pas produite pour nourrir les gens, mais pour générer du profit. Aujourd'hui, avec les nouvelles technologies, on arrive à extraire de la matière animale sans les animaux : avec la viande in vitro, on arrive donc au bout de la logique industrielle ! Pour Jocelyne Porcher, la construction de nouveaux rapports entre la science et l'agriculture passe d'abord par un rappro.../... 3€ 3€ INFORMATIONS INFORMATIONS INFORMATIONSSYNDICALES SYNDICALES SYNDICALES -- La Septembre2011 Novembre 2011 2013 La Mauvaise Mauvaise Herbe Herbe -- Septembre Journal Journaldes desPaysans Paysansde dela laDrôme Drôme Questions La vie du Syndicat sociales chement entre les consommateurs et les agriculteurs : il faut avant tout que les gens, la société, comprennent que les agriculteurs, à la différence des industriels, produisent de la vie, et que cette vie est entre autres liée aux animaux d'élevage. Les animaux, ce sont un peu des « empêcheurs de penser en rond » : c'est grâce à eux qu'on se rappelle que la mort existe, et donc que la vie aussi existe. Valérie Abatzian est technicienne indépendante, elle travaille depuis 20 ans sur les semences. Les mêmes processus que ceux décrits par Jocelyne Porcher sont à l’œuvre dans le monde végétal : tous les efforts des industriels ont visé à désapproprier les agriculteurs de leurs savoir-faire. Valérie a travaillé à la création de variétés hybrides de tomates. Au cours de cette période, elle a pu voir comment la recherche sur la tomate glissait d'une connaissance de la plante vers une connaissance de la biologie moléculaire. Et puis l'INRA a lancé un programme de recherche pour retrouver le goût de la tomate ! Alors que depuis 20 ans on avait tout fait pour rendre les tomates immangeables... Du coup Valérie a entrepris une formation en Agriculture Biologique, et est passée du côté des semences paysannes. Elle a inventé son métier, un nouveau métier. Traditionnellement, le technicien fait le lien entre le chercheur « qui sait » et l'agriculteur « qui ne sait rien ». Mais Valérie était au contraire admirative de la connaissance qui existe chez les agriculteurs, et elle a cherché à mettre en avant leurs compétences. Comment produit-on de la connaissance ? Au niveau individuel tout d'abord : chaque paysan expérimente chez lui et produit sa propre connaissance. Cette connaissance individuelle se nourrit ensuite de rencontres, et participe à construire de la connaissance collective. Les journées de formation que Valérie anime sont en fait des journées de production de connaissance collective. Ces connaissances doivent ensuite être transmises, diffusées, et c'est là aussi qu'elle agit. Valérie, administratrice du Réseau Semences Paysannes, est fortement impliquée dans les programmes de sélection participative. Comment on améliore, on adapte ses variétés à son environnement ? Les agriculteurs sont parfois confrontés à des problématiques qu'ils ne peuvent résoudre seuls. Le Réseau Semences Paysannes a mis en place des partenariats avec divers chercheurs pour réfléchir ensemble à ces problématiques, et apporter des réponses concrètes, en phase avec les problématiques rencontrées par les agriculteurs. Chercheurs et paysans prennent le temps de s'apprivoiser, d'apprendre à parler avec les mêmes mots. Le chercheur va ensuite utiliser son langage scientifique et ses arguments scientifiques pour crédibiliser ce que le paysan sait depuis toujours, ou ce qu'il expérimente de manière intuitive dans son champ. Trois chercheurs sont particulièrement impliqués dans ce travail : Véronique Chable, Isabelle Goldringer et Laurent Hazard. Mais ces chercheurs deviennent alors souvent marginaux dans leurs laboratoires, car ils ne répondent plus à la logique actuelle des instituts de recherche... Laurent Marseille est un nouveau paysan, installé en maraîchage biologique. Son approche, très intuitive, s'appuie sur les savoirs de ses voisins, des « anciens », qu'il interroge, questionne. Pour lui, l'observation continue de son jardin, des plantes, tout au long de la journée, constitue la clef de l'agriculture paysanne... Propos recueillis par Margot Jobbé duval Un suicide tous les deux jours chez les agriculteurs 485 exploitants ont mis fin à leurs jours en trois ans décès-invalidité présentent des clauses qui excluent les décès par suicide. L'Institut National de Veille Sanitaire (INVS) vient de publier les premiers résultats d'une étude sur le suicide des agriculteurs. Cette étude a porté sur les années 2007 à 2009 avec le concours de la MSA. Elle montre que 485 agriculteurs ont mis fin à leurs jours sur cette période, soit près d'un tous les deux jours. C'est la 3ème cause de décès des agriculteurs après les cancers et les maladies cardiovasculaires. Il y a un excès de mortalité par suicide de l'ordre de 20 % par comparaison avec la population générale française. Le secteur des éleveurs de bovins laitiers est le plus touché. Alors qu'il représente 20 % de la population agricole étudiée, il totalise le quart des suicides. L'étude établit clairement un lien entre les suicides et les difficultés économiques. C'est ainsi que l'élevage a été particulièrement touché par les difficultés économiques en 2008 et 2009. La préoccupation des caisses de MSA est d'identifier les facteurs de risques pour prévenir les passages à l'acte. Dans le « L'amour est dans le pré, la corde est accrochée dans la grange » Tel était le slogan (parmi d'autres) repris par les militants lors de l'occupation du site national de l'ASP à Limoges (voir page 8). cadre du plan de lutte contre le suicide en Au-delà du charme bucolique de la cammilieu agricole (2011-2014), une trentaine pagne qui émane de l'émission de de caisses de MSA ont mis en place des téléréalité, il y a la réalité des contraintes cellules d'assistantes sociales, de médeéconomiques et notamment les consécins et de psychologues. En 2012, elles ont quences désastreuses de l'application des détecté 408 situations de fragilisation dont règles de la conditionnalité des aides PAC : 144 cas jugés graves. La MSA prend en des milliers d'euros en moins sur ces aides charge des consultations auprès de psyet ça peut être le basculement vers la failchologues. lite de l'exploitation. C'est le piège des aides, mais c'est un parmi d'autres qui La réalité des suicides chez les agriculsont générés par le système productiviste. teurs est probablement plus grave que Le paysan se sent coincé par les emprunts l'étude de l'INVS ne le révèle. Une partie bancaires, les prix bas des matières predes suicides est déclarée en accident du mières agricoles, les contraintes travail et n'apparaît pas dans les chiffres. administratives, etc. En effet, il y a souvent des emprunts imIl ressent un mal-être qui est l'aboutisseI N F O R M AT IONS SYNDICALES portants et les contrats d'assurance ment d'un constat d'impuissance et de AT ONNSS SSYYNNDDI ICCHerbe I INNFFOORRMM-AT AALLEESS LaI IOMauvaise des Paysans de Herbe la Drôme INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES Mauvaise INFORMATIONS SYNDICALES - -LaLaJournal Mauvaise Herbe Journaldes desPaysans Paysansdede delala laDrôme Drôme Journal des Paysans Drôme Journal Confédération Paysanne—60, avenue Jean Rabot 26400 CREST 3€ 3€ 3€ 3€ Décembre Mai 2010 2011 Novembre Décembre 2011 2013 17 Questions sociales paralysie face au déferlement des difficultés. Sa vie professionnelle est perçue comme un échec et sans issue, particulièrement dans la période d'age 50-60 ans, alors que les changements de cap apparaissent impossibles. Mais il est un autre facteur dont on doit tenir compte pour comprendre les taux de suicide élevés chez les éleveurs : c'est celui de l'altération du lien entre les éleveurs et leurs animaux. Le recours aux méthodes de l'élevage productiviste et industriel change les rapports entretenus entre l'éleveur et ses bêtes. Elles tendent à devenir des numéros, des machines à produire et non plus des partenaires de la vie de la ferme et du travail. Le « courant » ne passe plus entre l'éleveur et ses bêtes. L'énergie ne passe plus du troupeau vers l'éleveur. C'est alors que la tristesse, la déprime, la détresse envahissent le vécu de l'éleveur. Le suicide peut survenir au bout de cette évolution mentale. La prédation par les loups aggrave la situation déprimante ressentie par les éleveurs. Dans les départements alpins, les attaques de troupeaux par les loups créent des situations de détresse des éleveurs : il y a la détérioration de la situation économique des troupeaux, l’accroissement du travail des éleveurs mais aussi le vécu dramatique de ces épreuves. C'est pourquoi la MSA de la Drôme et celle de l'Ardèche ont réalisé un petit film qui explique aux éleveurs concernés l'utilité de ne pas rester seuls et de faire appel aux structures de soutien psychologiques qu'elles organisent. Pour visionner le film (9 min 30), taper sur internet : http://www.dailymotion.com/video/xwgn 15_eleveurs-les-morsures-invisibles_news Sources : étude de l'INVS, journal Le Monde, 12 octobre 2013 JLM Solidarité Paysans L'association Solidarité Paysans met en œuvre des moyens pour surmonter les difficultés économiques qui peuvent survenir dans une exploitation, dans un contexte de solidarité et d'écoute. Prendre du recul pour comprendre une situation difficile, émettre des pistes de solution, éclairer les choix à faire en tenant compte des désirs et souhaits des paysans. Ne pas hésiter à les contacter : Solidarité Paysans Drôme-Ardèche Z.I. Grangeneuve – Rue Jean Rostand 26800 Portes-lès-Valence 04 75 25 88 64 [email protected] Ré-écoutez l'émission de France Inter « Le téléphone sonne » du 28 octobre 2013 sur le suicide des agriculteurs : http://www.franceinter.fr/emission-le-telephonesonne-le-suicide-des-agriculteurs Agriculture paysanne Soins par les plantes L'utilisation des plantes médicinales est aujourd'hui menacée par les nouvelles réglementations Depuis des siècles, les paysans connaissent les plantes et leurs usages pour les soins aux animaux, notamment dans un but thérapeutique (viser la guérison d'un animal malade). Cette connaissance était transmise oralement. Elle concernait aussi les soins aux humains. Il s'agissait de savoirs et de savoir-faire (faire des abcès de fixation sur des bêtes infectées, traiter des boiteries, des membres brisés, aider des bêtes à mettre bas...) qui ont été en partie délaissés avec l'essor de l'élevage productiviste qui s'est accompagné du recours massif aux médicaments chimiques de synthèse prescrits par des vétérinaires. Les éleveurs manifestent un intérêt nouveau pour l'utilisation des plantes en lien avec le développement de l'agriculture biologique et les difficultés rencontrées dans l'utilisation des médicaments chimiques (temps d'attente des produits, coûts, obligation de la prescription vétérinaire). Ce renouveau s'accompagne souvent d'une remise en cause des méthodes productivistes : alimentation industrielle ne répondant pas aux besoins physiologiques 18 des animaux, accélération des rythmes de reproduction... Une attention plus grande est portée à la satisfaction des besoins des bêtes par le pâturage (pour les ruminants) et la complémentation alimentaire. Des dispositions réglementaires nouvelles, prises au niveau de l'Europe ou par le gouvernement français, risquent d'entraver l'utilisation jusqu'ici libre des plantes. C'est ainsi que le règlement I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS SYNDICALES n°230/2013 de l'UE, relatif aux additifs en alimentation animale, supprime la possibilité d'utilisation libre des plantes médicinales comme compléments alimentaires ; cela concerne un très grand nombre de remèdes populaires majeurs, comme les teintures d'Arnica, de Calendula ou d'Alchemille. Pour être en règle avec la loi, l'éleveur devra s'adresser au circuit de la pharmacie, ce qui veut dire pour des produits à base de plante ayant une AMM1 (qui sont très rares) ou prescrits par un vétérinaire (préparation magistrale). Or on sait que pour beaucoup de plantes, il n'y a pas de frontière entre apport alimentaire et action thérapeutique. C'est ainsi qu'à l'automne les brebis ou les chèvres, les ânes, consomment des cynorrhodons (baies d'églantier) qui les nourrissent et les soignent. Sans parler des innombrables plantes présentes sur les parcours, dans les bois et les prairies naturelles qui purgent les bêtes (buis, fougères, prêles, etc.). .../... 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme La viepaysanne du Syndicat Agriculture Les bêtes n'auraient-elles pas le droit de les consommer hors prescription vétérinaire ? Ou bien faut-il passer au brûleur ces « indésirables » ? Et comme pour enfoncer le clou, l'ANSES2 a publié le 23 août 2013 une note juridique fondée sur les avis de la Cour de Cassation et la jurisprudence de la Cour de Justice des Communautés Européennes. Ce document précise notamment « qu'un médicament est : a) toute substance ou composition présentée comme possédant des propriétés curatives ou préventives à l'égard des maladies animales ; ou b) toute substance ou composition pouvant être utilisée chez l'animal ou pouvant lui être administrée en vue soit de restaurer, de corriger ou de modifier des fonctions physiologiques en exerçant une action pharmacologique, immunologique ou métabolique, soit d'établir un diagnostic médical. » L'utilisation des plantes médicinales entre dans cette catégorie et comme médicament, elles doivent être prescrites par un vétérinaire... C'est cette lecture de la loi qui est faite par les responsables des services vétérinaires (DDPP) lorsqu'ils constatent l'utilisation thérapeutique de plantes lors de contrôles de conditionnalité PAC chez des éleveurs. Comment ne pas percevoir derrière ces nouvelles réglementations une volonté politique de défendre les intérêts des industriels du médicament, mais aussi ceux des pharmaciens et des vétérinaires ? Il nous reste comme éleveurs, la volonté de poursuivre la pratique de soins de nos animaux par les plantes dont une bonne partie sont aux bords de nos cours de ferme, des champs et des bois, car nous savons que pour nous, « soigner » les bêtes c'est tout autant les nourrir que les maintenir en bonne santé. Quelle considération pouvons-nous avoir pour une loi qui veut gommer des siècles de connaissances sur l'usage des plantes médicinales à des fins alimentaires et thérapeutiques ? Pourquoi vouloir ignorer ce qui fait partie de la culture populaire ? Jean-Louis Meurot, éleveur à Vachères-en-Quint 1- AMM : Autorisation de Mise en Marché 2- ANSES : Agence Nationale de Sécurité Sanitaire pour l'Alimentation, l'Environnement et le Travail Samedi 5 et dimanche 6 octobre : La fête des Simples1 à La Palud sur Verdon (04) Deux jours de rencontres avec les producteurs de plantes et les cueilleurs ; deux jours de soutien à cette production et à ceux qui en vivent Sans doute plusieurs milliers de personnes ont participé à la fête des simples dont plus de 500 ont bénéficié, par petits groupes des visites-découvertes des plantes, en compagnie des herboristes et des botanistes de terrain du syndicat des simples. Public rural et citadin qui exprime par sa diversité l'intérêt des gens pour l'utilisation des plantes à des fins d'alimentation et de soins. La rencontre de La Palud, c'était aussi des conférences et des ateliers sur différents thèmes concernant la culture, la récolte et l'utilisation des plantes. De nombreux stands permettaient aux visiteurs de découvrir les plantes sous différentes formes (séchées, distillées, baumes et pommades, préparations alimentaires, etc.), de pouvoir recevoir des conseils d'utilisation de la part des pro- ducteurs et de se les procurer (30 producteurs des massifs étaient présents). Ce qui semble être la plus belle réussite de la fête des simples est l'évocation et même, pourrait-on dire, la mise en scène de la culture des producteurs-cueilleurs : savoirs immenses concernant le monde des plantes, savoir-faire pratiques pour leur utilisation, amour du monde végétal qu'exprimaient magnifiquement les compositions florales, tableaux et rosaces faites avec des rameaux feuillés ou en fruits, beauté émouvante de toutes ces plantes qui nous entourent, mise en musique le temps de la manifestation et des rencontres. Jean-Louis Meurot 1 - Simples : ce terme ancien désigne les plantes médicinales. C’est aussi l’appellation du syndicat des producteurs-cueilleurs de plantes médicinales (SIMPLES : Syndicat InterMassifs pour la Production et l’Économie des Simples) Plus d’infos : http://www.syndicat-simples.org Plaidoyer pour l'herboristerie Comprendre et défendre les plantes médicinales par Thierry Thévenin (Ed. Actes Sud, août 2013, 293 pages, 22€) Thierry Thévenin est producteur-cueilleur de plantes médicinales dans le Limousin, c'est aussi un grand érudit du monde des plantes. C'est un grand bonheur de pouvoir découvrir le monde des plantes médicinales à travers ce livre qui présente à la fois la trame historique, la problématique du statut des plantes médicinales et de la « prescription » dans le contexte des réglementations récentes. Le livre présente aussi une foule de renseignements concrets concernant l'utilisation des plantes, comme par exemple la recette de la fabrication de la frênette. L'hyper-réglementation actuelle, dans le cadre européen, a pour seule préoccupation la production industrielle des plantes ; elle ignore à la fois le travail des producteurs-cueilleurs avec leurs spécificités, mais aussi les attentes du public en matière de soins et les savoirs populaires transmis oralement. C'est une vision à la fois très industrielle et occidentale. Le livre de Thierry Thévenin nous encourage à nous mobiliser pour faire échec à cette politique régressive et apporte des propositions pour contribuer à l'essor de l'usage des plantes médicinales. JLM ATIIOONNSS SSYYNNDDIICCAALLEESS IINNFFOORRMMAT 3€ 3€ INFORMATIONS INFORMATIONSSYNDICALES SYNDICALES -- La Septembre Novembre 2008 2013 2008 La Mauvaise Mauvaise Herbe Herbe -- Septembre Journaldes desPaysans Paysansde dela laDrôme Drôme Journal des Paysans de la Drôme Journal 19 Agriculture La vie du Syndicat paysanne Deuxième rencontre pour la création d'une Addear dans la Drôme mité Départemental pourraient faire le lien entre Addear et Conf mais les deux Conseils d'Administration resteraient distincts. Suite aux 2 réunions de cette année (20 juin et 4 novembre), des personnes sont prêtes à s'impliquer sur 2 volets : • L'installation. Pour les candidats qui ne souhaitent pas passer par la Chambre, l'Addear peut apporter une présence sans se substituer à la Chambre. L'installation n'est pas juste le passage en CDOA, c'est un parcours, des contacts, un réseau... L'installation progressive est une spécialité des Addear. Le PDE1 par exemple peut être réalisé soi-même, l'Addear peut aider, faire se rencontrer les gens, proposer des journées d'accompagnement collectif pour monter son PDE à plusieurs (avec un salarié Addear). Le lien avec un référent d'un réseau de tuteurs par exemple est rassurant quand on s'installe, il permet d'être plus à l'aise pour soutenir les projets atypiques ; des chantiers collectifs peuvent être organisés par le réseau, etc. Par exemple, l'Addear Ardèche a mis des outils à disposition des mairies (formations, tracts...) pour l'installation de jeunes, avec des retours très positifs. • Et la biodiversité, avec un programme de travail sur le développement de la diversité dans les races animales, de création et d'animation d'un réseau de maraîchers et d'agriculteurs pour les semences paysannes. Les ADDEAR (Association Départementale pour le Développement de l'Emploi Agricole et Rural) sont des associations loi 1901 créées par des paysans pour réagir face aux difficultés rencontrées, notamment la diminution du nombre d'exploitations et l'augmentation de la précarisation. Ces associations partagent une même approche : privilégier le travail collectif et la solidarité, accueillir tous les porteurs de projet, paysans ou non, sans discrimination, tout en proposant des actions et des accompagnements différents suivant les départements, par exemple : • formations à destination des paysans, information auprès des consommateurs, réalisation des diagnostics agriculture paysanne, fermes ouvertes... • accompagnement à l'émergence de projets de circuits courts portés par des paysans • accompagnement individuel et collectif de porteurs de projets agricoles et/ou agri-ruraux, entre autre pour des installations • développement de tout type de lien social, d'échange (entre producteurs et consommateurs, entre paysans, entre acteurs du monde rural). • encouragement et soutien de la culture • ... Bref, on est finalement quelques uns à être convaincus qu'une Addear peut apporter beaucoup chez nous. Bien sûr, il va falloir une dose d'énergie au démarrage, comme pour toute création. Et bien sûr, on n'est qu'une poignée, enfin, une petite dizaine tout de même ! Mais optimistes, nous sommes certains que bientôt d'autres se rallieront. Nous allons finaliser les statuts et avons décidé de partir à la rencontre des Addear voisines pour échanger sur leur création, leur vécu, leurs expériences, leur fonctionnement. Nous choisirons dans la foulée quel type d'action lancer en 2014 et tout ça avant fin 2013 ! Si certains étaient tentés de nous rejoindre, la porte est bien sûr grande ouverte, tout est à construire, tout est ouvert, il y a de la place pour une petite, une moyenne ou une grande implication : n'hésitez pas, contactez Anaïs. Et la prochaine réunion sera le lundi 9 décembre à 19h00 au local à Crest avec quelque chose à boire ou casse-croûter, bienvenue ! Aux côtés de la Conf, l'Addear défend et met au cœur de toutes ses actions l'agriculture paysanne qui est née de la réflexion des paysans de la Conf. Elle propose des solutions afin que des paysans nombreux vivent de leur travail et en retrouvent le sens. «Produire pour nourrir et non produire pour produire ». « L’agriculture paysanne doit permettre à un maximum de paysans répartis sur tout le territoire de vivre décemment de leur métier en produisant sur une exploitation à taille humaine une alimentation saine et de qualité, sans remettre en cause les ressources naturelles de demain. Elle doit participer avec les autres citoyens à rendre le milieu rural vivant dans un cadre de vie apprécié de tous. » Voilà quelques années qu'on parle dans la Drôme de créer une Addear, mais les membres actifs de la Conf étant peu nombreux, la crainte de tous était qu'une structure supplémentaire ne divise les forces vives... En fait, après contact avec d'autres départements, il apparaît qu'une Addear apporte plutôt une nouvelle dynamique et elle est ouverte à toutes les personnes physiques ou morales, paysans ou non. Aujourd'hui, le bureau de la Conf Drôme est favorable à la création d'une Addear Drôme, une ou deux personnes du Co20 Christine Riba, viticultrice à Cobonne 1 Plan de Développement Économique I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS SYNDICALES 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme La vie des du Syndicat éleveurs Médecines douces pour les animaux d'élevage La Conf' a rencontré la DDPP 26 Toujours soupçonnés d'une faute, les éleveurs se voient maintenant inquiétés pour soins aux animaux à base de plantes sans avoir les ordonnances correspondantes ! Voici un cas survenu dans la Drôme, suivi de près par la Conf'... Le 06 août 2013, Sandrine LIZAGA, éleveuse de brebis sur la commune de Bourdeaux, a été « contrôlée » par 2 agents de la Direction Départementale de la Protection des Populations (DDPP, ex DSV) dans le cadre de la « conditionnalité des aides PAC ». Ces derniers lui ont demandé de leur présenter sa pharmacie pour les animaux. Sandrine a fièrement montré ses tubes de granulés homéopathiques, ses flacons d’huiles essentielles et ses quelques flacons de préparations à base de plantes qui constituent l’intégralité de sa pharmacie vétérinaire. Les agents de l’Etat lui ont alors demandé les ordonnances vétérinaires liées à l’utilisation de ces produits !!! Sandrine ne pouvant fournir ces documents, ils ont donc relevé une « anomalie pour non présentation d’au moins une ordonnance » dans leur compte rendu de visite. Cette anomalie pourrait ainsi avoir des conséquences sur le paiement des aides PAC de Sandrine. Ainsi, après avoir été dans l’illégalité pour non vaccination FCO et identification des animaux sans puce électronique, nous voici susceptibles d’être coupable d’utiliser des plantes pour soigner nos animaux (avant d’être un jour coupables d’avoir échangé notre bouc ou notre bélier avec notre voisin) !!! La Confédération paysanne de la Drôme a donc décidé de prendre rendez-vous avec la DDPP de la Drôme pour avoir des renseignements sur ce nouvel aspect réglementaire et pour leur exprimer notre mécontentement. Nous avons donc rencontré Mme GUERSON, Directrice et son adjoint M. KLOTZ le 1er octobre. Alain BOUTONNET, vétérinaire à la retraite, nous accompagnait et on le remercie une nouvelle fois pour son aide et la pertinence de ses analyses. M. KLOTZ a tout de suite expliqué qu’il y avait eu une erreur d’interprétation de la réglementation concernant l’utilisation de l’homéopathie. Pour la DDPP de la Drôme, l’homéopathie n’est pas considérée comme un médicament au sens de la réglementation et les éleveurs ne sont donc pas tenus de posséder une ordonnance pour son utilisation. Toutefois, il faut quand même préciser que dans certains départements (comme le Tarn), l’État poursuit les éleveurs quand ils utilisent de l’homéopathie sans ordonnance !!! Par contre, pour la phytothérapie (utilisation des plantes) et l’aromathéraphie (utilisation des huiles essentielles), les éle- veurs doivent posséder une ordonnance vétérinaire préalable à l’utilisation des ces produits (voir article page 18 sur les aspects législatifs). Sandrine LIZAGA a toujours soigné ses brebis avec des plantes et des granulés homéopathiques. Elle est aujourd’hui dans l’illégalité au regard de la nouvelle réglementation et risque ainsi une suppression d’une partie des ses aides PAC (dossier en cours d’instruction). Si Sandrine avait utilisé des antibios et des anti inflammatoires (avec prescription du véto), elle n’aurait pas été inquiétée lors de son contrôle. On relève une fois de plus l’incohérence des discours de l’administration qui d’un côté, fait de la lutte pour la réduction des antibiotiques en élevage une de ses priorité, et de l’autre, met en place et applique une réglementation qui sanctionne les éleveurs qui utilisent des techniques alternatives… Résister, toujours résister… Sébastien Pelurson, éleveur à Mornans Venez visiter la ferme de Sandrine Lizaga et discuter de la réglementation sur les plantes et les perspectives futures, le 13 décembre dès 9h30 à Bourdeaux ! Renseignements auprès de la Conf' Drôme au 04 75 25 21 72. Loups : une prédation croissante Les éleveurs et les bergers continuent de payer un lourd tribut à la politique de protection intégrale voulue par le gouvernement avec le soutien des associations écologistes Au 8 novembre, selon la DDT, il y a eu depuis le début 2013, 97 attaques indemnisables provoquant 315 victimes. On observe de plus en plus d'attaques hors des zones d'estive et de transhumance. Ainsi, à St Bardoux près de Romans, 10 ovins ont été tués le 25 février. Des attaques ont eu lieu à Barret de Lioure en janvier, février et avril. A Bellegarde-enDiois, 19 ovins ont été tués et 6 disparus le 22 mai. De plus en plus de bovins sont attaqués (Lesches-en-Diois, Saint-Agnan- en-Vercors, Bouvante, Gigors-et-Lozeron, Romans...) Dur mois d'octobre... Les éleveurs et les bergers sont exaspérés. Parfois ils ont des gestes d'humeur légitimes face à des agents de l'Etat. C'est ainsi que le 10 octobre Didier Trigance, berger dans les Alpes Maritimes, comparaissait au tribunal correctionnel de Nice pour avoir bousculé 2 gardes du Parc national du Mercantour, qui avaient eu des I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES paroles provocantes à son égard. Il a été condamné à 4 mois de prison avec sursis et 4000 € d'amende et dommages. Avec les autres organisations agricoles, la Confédération paysanne appelle à soutenir Didier Trigance1. Alors que le préfet des Alpes Maritimes avait pris un arrêté permettant aux chasseurs d'éliminer des loups au cours des battues au grand gibier (efficace puisque les chasseurs ont pu éliminer rapidement deux prédateurs), les associations écologistes ont attaqué cette décision en saisissant le tribunal des référés. Ils ont eu gain de cause. Les chasseurs ne peuvent plus éliminer les prédateurs tandis qu'à la .../... 3€ 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Décembre 2011 Journal des des Paysans Paysans de de la la Drôme Drôme Journal 21 La vie des du Syndicat éleveurs date de début novembre, seuls sept loups ont été éliminés sur un quota de 24 prévu par le plan national loup. Ces chiffres traduisent l'hypocrisie du gouvernement (et des hommes politiques qui le soutiennent) qui en parole dit vouloir comprendre le désarroi des éleveurs en accordant un quota de loup à éliminer tout en ne prenant pas les mesures concrètes permettant d'atteindre cet objectif. Nous sommes réellement face à une politique d'effet d'annonce. C'est pourquoi Serge Jossier, le représentant de la Confédération paysanne au groupe consultatif national loup, qui s'est tenu à Lyon le 14 octobre, a condamné le nouveau « plan national loup » qui a pour seul objectif réel l'accroissement de la population des loups (les éleveurs doivent s'adapter). 250 à 300 loups aux dires des instances officielles et des « experts » peupleraient les Alpes ; ils débordent maintenant vers les massifs limitrophes (Massif Central, Jura, Vosges) et font des dégâts aux troupeaux d'ovins jusque dans le département de l'Aube, à 250 Km de Paris. Nous reproduisons ci-après une interview de Laurent Garde, ingénieur au CERPAM, parue dans le journal « La Terre » (août 2013). Il dévoile le sens de la politique gouvernementale : éliminer d'abord les petits éleveurs. JLM 1 - Envoyez vos dons (chèques libellés à l'ordre de Didier Trigance) au local de la Conf' à Crest, qui transmettra au berger Olivier BEL, éleveur dans les Hautes Alpes et membre du Comité National de la Confédération paysanne intervient sur les marches du Palais de Justice de Nice pour soutenir Didier Trigance. Paroles de Berger (D. Trigance) « Depuis juin, nous avons une à deux attaques de loups par semaine. Avant, ils attaquaient la nuit mais maintenant, c'est en plein jour. Nos patous sont débordés. On en est à plus d'une quinzaine d'attaques au total. En ce moment, j'ai 25 bête disparues qui ne seront jamais indemnisées. Je continue à retrouver des bête mortes des semaines après, qui elles non plus ne seront jamais indemnisées. Le troupeau est stressé et l'an prochain, nous aurons moins d'agnelage. Notre revenu baisse et si ça continue, ça ne sera plus intéressant. Il faut savoir ce qu'on veut : des bêtes sauvages partout et manger de la merde ? Moi, je suis là pour m'occuper de mon troupeau et pour donner aux gens des agneaux de qualité. » Propos recueillis le 23 août par l'association « Eleveurs et montagne » Entretien « Le loup va faire disparaître l’élevage local » transhumants venus du littoral méditerranéen. Les éleveurs locaux ont un troupeau moyen de 300 à 400 bêtes, 500 à 600 au plus. Ils pratiquent l’allotement : en fonction des dates de mise bas, des logiques commerciales, de l’éclatement du parcellaire, ils n’ont jamais 400 bêtes au même endroit en même temps. Déjà avec un troupeau plus petit, le coût relatif des mesures de protection est plus lourd, mais il faut en plus protéger en même temps plusieurs lots, avec pour chaque lot le même dispositif que pour 2000 bêtes ! C’est impossible. En plus ces bêtes-là restent à l’alpage six mois, parfois toute l’année : la menace du loup dure plus longtemps, sur un troupeau fractionné… Le résultat c’est qu’aujourd’hui je suis persuadé que le loup va faire disparaître l’élevage local. Et ce n’est pas une position de principe, c’est une conviction que j’ai acquise au fil des ans. Les éleveurs ont toujours été opposés au loup mais Coordinateur régional du Cerpam (Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes Méditerranée), Laurent Garde avait accueilli le loup avec espoir. Aujourd’hui il nous confie son pessimisme. La Terre : Vous dites que le loup menace avant tout les petits élevages. Pourquoi ? Laurent Garde : On a appris au fil des années à maîtriser, à peu près, la protection des gros troupeaux regroupés en estive de haute montagne dégagée. Quand on a 2000 bêtes, un berger, un aide-berger financé à 80 % par la mesure de protection des troupeaux, 3 à 5 chiens de protection et des parcs de regroupement nocturne, le coût relatif n’est pas très élevé. Mais d’une part le loup ne se contente pas de la haute montagne et d’autre part, les éleveurs ne sont pas tous de grands I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S 22 INFORMATIONS SYNDICALES 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme .../... La vie des éleveurs nous, organisme technique, nous avons joué le jeu. On ne savait rien – ou plutôt, on savait ce que nous racontaient les défenseurs du loup. Ils nous ont menti de A à Z ! Il suffit d’enquêter en Espagne, en Italie, en Roumanie… Selon vous le quota de 24 tirs ne sera pas atteint ? Au 5 août on en est à un seul tir de prélèvement – et ce tir a soulevé une véritable tempête de protestations. De toute façon avec 24 prélèvements sur 300 adultes on est encore loin d’une vraie régulation, le taux de croissance de la population de Cela fait partie des choses que l’on entend : « En Italie ça loups tournant autour de 20 % par an. Il faudrait faire comme ne se passe pas si mal »… en Norvège ou aux Etats-Unis : quand on a des meutes qui Dans les Abruzzes, d’après mes infos, l’élevage ovin a réont « appris le troupeau » et attaquent sans arrêt, il faut prégressé de 80 % en 40 ans. Alors oui, c’est une réussite mais lever la meute entière. En France, on a à peu près une trentaine dans le sens où un espace pastoral de meutes : prélever un loup par « Le loup est un instrument pour éliminer l’éle- meute serait inefficace. L’urgence, est en train de muter vers un espace vage local, dans le projet de faire des Alpes, et sans touristique aux portes de Rome… Et c’est de restaurer la peur de doute aussi des Pyrénées, un grand massif ensaune parlons pas du travail : le Cerpam vagé. » l’homme chez le loup. Aujourd’hui se bat depuis qu’il existe pour que Laurent Garde on en est loin : il y a encore des éleles bergers aient une convention colveurs qui se font verbaliser parce lective, des conditions de travail et des salaires décents, un qu’ils ont un fusil à côté d’eux dans la voiture… C’est comstatut… Or la réalité en Italie c’est que tous les bergers vienpréhensible : on ne passe pas du jour au lendemain d’un rôle nent des Balkans, d’Albanie, de Macédoine, et ils ont des de protection du loup à un rôle de régulation, c’est humain. conditions sociales bien loin de ce qu’on a en France. Le loup nous ramène au Moyen-âge, à une époque où la main-d’œuComment voyez-vous l’avenir ? vre ne coûtait rien et n’avait aucune protection sociale. Pour Je suis très pessimiste. Je suis écologue de formation et je autant les éleveurs italiens que nous rencontrons dans le Piéfais partie des gens qui ont été enthousiastes au début, pasmont vivent la même chose que nous. En Espagne, même sionnés, en se disant qu’on arriverait à préserver le loup et chose. Le ministre suédois de l’Ecologie – pas de l’Agricull’élevage. Aujourd’hui je ne peux que constater la détresse ture : de l’Ecologie ! – a demandé, tout comme son collègue d’un grand nombre d’éleveurs. Des gens qui ne sont pas des espagnol, le déclassement du loup dans la directive Habitat « charlots », qui sont de vrais professionnels, subissent 40, 50 qui le protège. En France on a imposé un mensonge, mais ce attaques par an. D’autres se résignent à envoyer leurs bêtes mensonge est en train de se fracasser sur la réalité et dans pâturer en plaine l’hiver, parce qu’il n’y a pas de loups… On les Alpes du Sud on arrive à des situations de détresse que je marche sur la tête ! Alors un éleveur dans la force de l’âge ne n’aurais jamais imaginées. On ne maîtrise plus rien. Depuis va pas arrêter du jour au lendemain ; mais qu’en sera-t-il des 20 ans les éleveurs se protègent massivement, et pendant un successions, des installations ? Qui voudra travailler dans des temps on a cru qu’on pourrait contenir la prédation. Mais c’est conditions pareilles ? Ça va être lent, insidieux, mais je pense un animal infiniment plus malin que que le loup est un instrument pour « Le loup nous ramène au moyen-âge, à une ce qu’on croyait. Il a vu qu’il ne éliminer l’élevage local, dans le prorisque rien – rappelons qu’il bénéfi- époque où la main-d’œuvre ne coûtait rien et jet de faire des Alpes – et sans doute cie d’une protection absolue – et il n’avait aucune protection sociale. » aussi des Pyrénées – un grand masa appris à déjouer les moyens de protection, qui ne sont finasif ensauvagé. On veut fabriquer de la nature sauvage (sic) : lement que des obstacles. Pendant 20 ans on l’a éduqué à ne soit l’homme subit et supporte, soit il disparaît. L’homme n’a pas craindre les activités humaines. Aujourd’hui des loups atplus sa place. Le message du loup, c’est qu’il suffit d’un életaquent en plein jour, en présence du berger et des chiens. vage hors-sol. Je trouve ça dramatique, y compris en tant que Certains bergers ont même été confrontés à des attitudes mecitoyen qui souhaite acheter des produits locaux, fermiers, de naçantes envers eux. saison, et non de l’alimentation industrielle. Aujourd’hui, certains viennent nous dire en face qu’on n’a pas besoin de Que pensez-vous du plan loup 2013-2017 ? l’élevage dans ces espaces-là, on l’entend de plus en plus fréC’est un début de prise en compte de la réalité. On introduit quemment. Aujourd’hui le discours de défense de l’élevage, la possibilité de défendre le troupeau contre le loup en facilides activités humaines y compris comme facteur de bioditant les conditions de tir sur 24 individus. Mais il y a deux versité, devient inaudible. Cela me rend assez pessimiste pour problèmes. D’une part les tirs de loup sont très difficiles à réal’avenir. liser – les attaques sont brèves, ne se font pas en terrain découvert, les conditions de visibilité ne sont pas forcément Olivier Chartrain, bonnes, on n’a pas systématiquement un fusil sous la main… Article publié dans le journal D’autre part la France a de fortes chances de se retrouver La Terre le 6 août 2013 poursuivie au niveau européen si elle applique l’intégralité de ce plan. Je ne suis donc pas optimiste sur sa réussite. I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme 23 La vie des éleveurs Réunion interrégionale du 22 octobre 2013 à Bourg-lès-Valence Aujourd'hui, la question des abattoirs devient cruciale pour les éleveurs Une trentaine de personnes ont participé le 22 octobre à une rencontre à la chambre d'agriculture de la Drôme, à l'initiative conjointe d'un groupe de chercheurs de l'INRA (Jocelyne Porcher, Nathalie Savalois et Elisabeth Lecrivain) et de la Confédération paysanne (Rhône-Alpes et PACA) avec l'ARDEAR. Un état de la situation préoccupante des abattoirs fonctionnant dans l'hexagone a été dressé. La création de l'observatoire national des abattoirs (ONA) a été évoquée ainsi que les commissions consultatives interrégionales. Un tour de table a permis à chacun-e de donner des informations et de préciser son point de vue. L'accent a été mis sur l'importance de maintenir les abattoirs de proximité existant, mais aussi d'ouvrir les possibilités d'abattage à la ferme comme en Autriche et en Allemage, compte-tenu des petits volumes concernés. Un colloque se tiendra les 5 et 6 décembre à Strasbourg pour documenter et approfondir la question. Une journée nationale en janvier 2014 permettra de présenter un livre-blanc qui synthétisera les positions des éleveurs et des chercheurs. On ne compte plus les abattoirs qui ont fermé au prétexte de raisons économiques. Souvent, les exigences des services vétérinaires en matière d'équipement ou d'organisation du travail (existence d'une chaîne d'abattage) signent le coup de grâce lorsque la situation des comptes de vient délicate ou difficile. Le ministère de l'agriculture a organisé plusieurs commissions interrégionales de consultation, tenues sous l'égide des préfets de région, pour évaluer les situations locales et entériner les grandes décisions (principalement les fermetures d'abattoirs). C'est dans ce contexte difficile pour les éleveurs (et les bouchers locaux) que Jocelyne Porcher, chercheur à l'INRA, conduit avec deux autres collègues sociologues, un travail sur la question des abattoirs industriels : en quoi répondent-ils ou ne répondent-ils pas aux attentes des éleveurs ? Quelle est la place de la mort dans notre travail d'éleveur ? Les conditions de l'abattage industriel sont-elles compatibles avec la conduite des élevages paysans ? La Confédération paysanne des régions PACA et Rhône-Alpes s'est associée à ce travail d'enquête et d'étude compte-tenu de sa valorisation possible en terme d'objectifs et revendications syndicaux. Paroles d'éleveurs Les échanges au cours de cette journée ont été denses et riches. Nous en reproduisons une partie, les mots qui disent l'essentiel, ce qui correspond à l'état d'esprit des éleveurs. A. L'organisation du travail d'abattage, son impact sur la qualité des viandes - Personnel mal formé : « le personnel ne sait pas pourquoi il anesthésie » - « Les seuls atouts des petits abattoirs de proximité sont : proximité / qualité du travail / coût » - « Il est difficile de faire sa place en tant qu’éleveur dans les gros abattoirs : il faut mettre le pied dans la porte » - « En Allemagne, il y a des salles d’abattage à la ferme pour bovin, idem en Autriche pour les porcs et les moutons » - « Pour nous l’idéal serait des petites salles d’abattage à la ferme, mutualisées à plusieurs » - « Les coûts d’abattage ont augmenté, avant le “5° quartier“ payait l’abattage, ce n’est plus le cas » - « Maintenant nous allons au petit abattoir d’Yssingeaux : c’est plus le bazar, mais on nous connaît, on peut entrer, voir. » - « J’avais perdu des bêtes dans des gros abattoirs. A Die, c’est un outil de proximité et de qualité. Les bêtes attendent à 5 ou 6, c’est en plein air, c’est mieux. » « Se battre pour les vétos en milieu rural et pour les abattoirs de proximité, c’est le même combat. Il n’y a plus de vétos ruraux aujourd’hui. Les abattoirs de proximité étaient multi-espèces, ça avait des avantages : aujourd'hui, en cas de pépin avec une bête, il faut faire des centaines de kilomètres et la faire patienter entre 2 et 4 heures, c’est une grande souffrance pour la bête » - « Les bêtes sont apportées entre 15 et 60’ avant l’abattage, elles attendent peu. L’ambiance est un peu “comme à la ferme”, c’est important pour le bien être des animaux. Ce ne sont que des éleveurs qui tuent. L’urgence me semble surtout de faire survivre les petits abattoirs de proximité, qui sont aujourd’hui menacés. Les services vétérinaires nous forcent à faire des investissements inutiles. » - « Pour un territoire enclavé, l’abattage mobile semble être une bonne solution. » - « Il faut des produits de qualité dans le respect des animaux et des éleveurs » - « On aurait besoin de structures d’abattage à la ferme, pour la qualité de la viande et pour diminuer le stress. » - « Il y a beaucoup de stress et du coup des problèmes de qualité du travail et de la viande. » - « Il y a 10 ans, on pensait que les ateliers de découpe, c’était impossible. Notre levier il est là : il faut faire autoriser ce qui n’est pas interdit. » - « Quand nos animaux arrivent sur la chaîne d’abattage de Bourg-en-Bresse, on ralentit 30 personnes dans leur travail. ça ne se produit pas sur les petites chaînes car les ouvriers sont plus polyvalents et s’occupent différemment lorsque ça ralentit. » B. Les problèmes de traçabilité - « La traçabilité est peut-être plus aléatoire dans les gros outils, notamment pour les abats » - « Traçabilité : souvent on ne sait pas ce qu’on récupère quand on récupère des abats » - « Nous avons quitté l’abattoir d’Aubenas car on ne récupérait pas nos animaux » - « Il y a aussi des problèmes de traçabi- I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S 24 INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme .../... La vie des éleveurs lité, on ne sait pas comment nos lots sont gérés. » C. La mise à mort questionne le rapport des éleveurs à leurs bêtes – la place de la mort dans l'élevage - « Ça me retourne le ventre de laisser mes bêtes comme ça. Une bête que j’ai eue pendant 3 ans, la balancer comme ça, dans ces conditions de stress, c’est écœurant. » - « L’abattoir, ce sont les dernières minutes de la vie d’un animal. Donc le plus important ce sont leurs conditions de vie, c’est surtout sur l’élevage qu’il faut mettre l’accent, surtout quand on sait que 90% des animaux sont élevés dans un univers concentrationnaire. Moi aussi j’ai du mal à dire au revoir à mes bêtes, mais c’est comme ça, ça fait complètement partie de notre boulot. » - « Ma réflexion sur l’abattage à la ferme est surtout sur le bien-être de l’éleveur. » - « L’expérience de l’abattoir est très traumatisante pour nous » - « La mise à mort ne devrait pas être dissociée de notre travail d’élevage. La façon dont est elle faite dans les abattoirs va à l’encontre de ce qu’on fait dans nos élevages » - « Les consommateurs mangent trop de viande. Ils ignorent beaucoup de chose sur la vie et la mort des animaux. » - « Je ne dissocie pas la violence faite à l’homme et à l’animal. Je suis très sensible au bien être animal. Le fait de tuer m’importe peu car la mort fait partie de la vie, mais c’est la façon dont on le fait qui compte. » - « Ca arrange la société de ne pas voir l’abattage. Ça peut nous arranger de ne pas faire le sale boulot. » JLM Quelques chiffres concernant les abattoirs Les tendances par espèce en interrégion Rhône-Alpes, PACA et Corse : - Bovins : 66 % des tonnages, en hausse - Porcins : 27 % des tonnages, en baisse (de 60 % entre 2001 et 2011) - Petits ruminants : 7 % des tonnages, en baisse (de moitié entre 2001 et 2011). Agriculture industrielle 1000 vaches : Alerte autour d'un projet fou dans la Somme Le 12 septembre des paysans de la Confédération paysanne se sont introduits sur le chantier de la ferme dite des 1000 vaches dans le but de l'arrêter au moins temporairement. Cette action a été complétée par l'occupation du siège social de l'entreprise de Michel Ramery à Erquinghem-Lys, ce dernier, entrepreneur du BTP, étant propriétaire et à l'origine du projet industriel. Depuis plus d'un an de nombreux secteurs de la population se sont mobilisés sous l'égide de l'association NOVISSEN (acronyme de « Nos villages se soucient de leur environnement ») notamment le 23 juin 2012 : plus d'un millier de manifestants à Amiens. Le projet de M. Ramery c'est 1000 vaches enfermées dans un bâtiment non pour produire du lait mais pour faire du lisier qui viendra nourrir un méthaniseur de 1,5 MW. La production de lait sera secondaire, M. Ramery annonce qu'il le vendra 270€ la tonne alors qu'aujourd'hui les éleveurs s'en sortent à peine à 350€... Autour du chantier il y a déjà 1000ha de terres sous contrôle de l'industriel. Le but n'est Action 1000 vaches 28 septembre 2013 - Photo Mathieu Eisinger pas d'y faire gambader ses 1000 vaches mais d'y épandre le digestat du méthaniseur qui produira une énergie subventionnée par l'Etat. Aujourd'hui, le permis d'exploitation ne vaut que pour 500 vaches. Il n'y a pas assez de surface d'épandage selon le préfet. Mais il prévoit d'autoriser 1000 vaches si M. Ramery justifie de 3000 ha disponibles. La Confédération paysanne s'oppose à ce projet qui, sous ses aspects économiques, environnementaux et sanitaires est destructeur de l'agriculture paysanne. Le projet de Michel Ramery, c'est l'arbre qui cache la forêt d'une industrialisation de plus en plus dévastatrice de l'agriculture. La loi doit interdire de telles concentrations animales. Elle doit aussi empêcher les montages sociétaires qui permettent à un industriel de contrôler plus de 1000 ha de terres agricoles, là où d'autres n'en cherchent que quelques dizaines pour s'installer et faire vivre des projets d'agriculture tournés vers l'emploi, le territoire et l'environnement. Le gouvernement peut et doit légiférer, encore faudrait-il qu'il le veuille... I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme 25 Agriculture industrielle Toulouse : L'industrie semencière exclut les paysans pour mieux privatiser les semences ! Le 17 septembre, l'industrie semencière a dicté à Toulouse les modalités d'un colloque1 sur la meilleure manière d'organiser le plus gros hold'up de tous les temps sur les semences. Ces dernières ont été collectées dans les champs des paysans du monde qui les ont sélectionnées, conservées et renouvelées de génération en génération jusqu'à aujourd’hui. Les chambres froides des banques de semences ne permettent qu'une conservation de courte durée. Les graines y dépérissent contrairement aux champs où elles continuent à vivre et à se renouveler. Aucune conservation n'est durable sans la contribution constante des paysans. Pour camoufler ce forfait, le colloque a été baptisé "Biodiversité agricole et sécurité alimentaire" et se cache derrière le nom de Nikolaï Ivanovitch Vavilov, héros russe qui a construit à Saint-Pétersbourg la plus grande collection mondiale de semences, dans le but de les garder à disposition de tous et des générations futures. Mais aujourd'hui il n'y a plus d'argent pour entretenir les collections publiques construites à sa suite. Par contre, les multinationales ont de l'argent pour constituer leurs propres banques de gènes privées en puisant dans cet immense trésor collectif avant qu'il ne disparaisse. Pour être sûre de ne pas être dérangée dans les discussions du colloque toulousain, l'industrie semencière a conditionné son soutien financier à l'absence de toute participation des paysans aux diverses tables rondes, hormis un des principaux promoteurs du coton OGM en Afrique. Les paysans participent depuis qu'elles existent aux discussions du Traité international sur les semences. Ainsi, une délégation française a participé à la réunion du comité directeur du TIRPAA2 à Oman pour y rencontrer les représentants des institutions internationales (fin septembre). Assis à la table des négociations mondiales, les paysans français sont pourtant mis au ban du colloque toulousain : pendant combien de temps la France restera-t-elle isolée du monde à cause d'une industrie semencière sectaire qui refuse tout débat avec les paysans et la société civile sur la nécessaire gestion commune du trésor collectif que constituent les semences ? 1 - http://www.fondation-farm.org/zoe/doc/farm_ colloque17sept2013_pgm.pdf 2 - TIRPAA : Traité International sur les Ressources Phytogéntiques Pour l'Alimentation et l'Agriculture International La FAO1 reconnaît la Via Campesina comme principal mouvement international de petits producteurs Le 4 octobre, la Via Campesina et le directeur général de la FAO, José Graziano da Silva (photo) ont signé un accord de coopération reconnaissant le rôle essentiel que jouent les petits producteurs dans l'éradication de la faim dans le monde. La coopération s'articulera autour de plusieurs points fondamentaux : le développement d'une production alimentaire fondée sur l'agroécologie et l'agriculture paysanne, la protection des droits d'accès à l'eau et à la terre pour les petits producteurs, mais aussi l'élargissement des droits des agriculteurs sur les semences, conformément aux lois nationales et internationales sur ces ressources. Ce cadre de coopération mettra tout particulièrement l'accent sur le rôle capital joué par les jeunes et les femmes dans la production agricole et sur la nécessité d'accroître leur accès à la terre et autres ressources agricoles. Pour Elizabeth Mpofu (photo), coordinatrice générale de la Via campesina, « il s'agit d'une avancée considérable dans nos efforts visant à convaincre les institutions de l'ONU et les gouvernements de changer de politique pour atteindre la souveraineté alimentaire. Nous espérons que cet accord de coopération contribuera à soutenir nos paysans et petits producteurs qui travaillent dans leurs champs pour nourrir la majorité de la population dans le monde. » 1 - FAO : Organisation des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S 26 INFORMATIONS SYNDICALES 3€ 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Journal des Paysans de la Drôme La vie Formations du Syndicat Construire ses toilettes sèches ARDEAR à Loriol les 5 et 6 décembre - À venir dans l'hiver : Formation "boulanger des blés paysans : terminologie et savoir-faire". Sur 1 jour et demi. Plus d'infos La FD CIVAM Drôme organise une formation "auto-construire bientôt sur agriculturepaysanne.org/rhone-alpes ou par téléses toilettes sèches" à Loriol les 5 et 6 décembre prochain. phone au 04 72 41 79 22 L'objectif se cette formation est de réaliser des toilettes sèches démontables, résistantes, solides et pratiques à mettre dans sa ferme pour mieux accueillir du public. Prévoir 160 euros pour les matières premières, coûts pédagogiques gratuits pour les contributeurs VIVEA. - 5-6 déc : Faire de bons vins avec un minimum d'intrants / iniRenseignements auprès de Perrine : [email protected] tiation ou 06 86 58 43 89 - 12-14 déc : Convertir son parc matériel au triangle d'attelage - Saint-Marcel les Valence et Eurre - 14-15 janv : Transformation des fruits et légumes bio - 22-23 janv : Diversification et débouchés en cultures légumières - Centre Drôme - Le 9 décembre 14h-17h à Crest (26) : « Agir le Droit » - 28 janv - 4 fév : Projets agricoles collectifs : réussir la bonne - Le 16 décembre 9h30-16h30 à La Tour du Pin (38) : « La MSA entente entre associés - Crest et mes droits : statuts sociaux, prestations, cotisations, re- - 6-7 fév : Dimensionner son séchoir à PPAM - Diois et Pays de cours,… » Dieulefit - Le 21 janvier 9h30-16h-30 à Privas (07) : « Contrôle des struc- - Février : diversifier sa production de fruits (figuiers, amandiers, tures, autorisations d'exploiter, SAFER : comment utiliser ces noisetiers, petits fruits, kaki, ...). La formation sera orientée en outils d'accès au foncier » fonction de la demande des stagiaires, donc n’hésitez pas à nous contacter. Renseignements et inscriptions : - Mars : Apprendre la boulange fermière - Gigors et Lozeron et Comité d'action juridique Rhône-Alpes Upie 58 rue Raulin - 69007 LYON - Tél. 04 81 91 99 04 http://www.comite-action-juridique.fr Pour tout renseignement, contactez Agribiodrôme : Rue Courriel : [email protected] Edouard Branly - 26400 CREST - [email protected] Tél. 04 75 25 99 75 Agribiodrôme Comité d'Action Juridique Conseil de lecture “Les raisins de la colère” John Steinbeck (1939 pour la version originale) Les Joad, famille de métayers de la province d'Oklahoma, se voient contraints de quitter la ferme familiale après qu'une tempête de sable, en anéantissant leurs cultures, les laisse sans l'argent nécessaire pour honorer leurs dettes. Nous sommes aux Etats-Unis en 1929, au moment de la Grande Dépression. Le bruit court qu'en Californie on cherche des bras pour les récoltes. Mais l'afflux des migrants, chassés de chez eux par la pauvreté, permet aux patrons d'exploiter sans relâche les travailleurs et de tirer les salaires déjà misérables vers le bas. Face aux syndicats qui tentent de se constituer pour protester contre les abus, ceux qui sont obligés de travailler pour assurer leur survie deviennent malgré eux des briseurs de grève : la violence monte dans les camps, la vie devient intenable. Ce scénario tragique s'est déplacé dans le monde au gré des « crises économiques », qui sont avant tout de juteux prétextes pour niveler par le bas les conditions sociales des travailleurs. Pour tous ceux qui fuient leur pays en guerre, une vie dégradante, c'est toujours la même déception cruelle quand l'Eldorado tant espéré est enfin atteint, au prix de souffrances sans nom. Exploitation brutale, humiliation, racisme et violence, voilà ce qui attendait en Californie les paysans américains en 1929, voilà ce qui attend aujourd'hui les Africains qui tentent de rallier les côtes européennes, les Latino-Américains dans les serres andalouses, les Roumains dans les exploitations maraîchères des Bouches-du-Rhône... Margot Jobbé duval I N F O R M AT I O N S S Y N D I C A L E S INFORMATIONS INFORMATIONS SYNDICALES SYNDICALES 3€ 3€ Décembre 2011 2013 - La Mauvaise Herbe - Novembre Décembre 2011 Journal des des Paysans Paysans de de la la Drôme Drôme Journal 27 La vie du Syndicat Petites Annonces Vous cherchez à vous installer ou vous avez des terres, une ferme ou des bâtiments à proposer ? Vous êtes intéressé par une annonce ? Contactez la Confédération Paysanne de la Drôme au 04 75 25 21 72 (les lundis, mardis et jeudis) ou par email : [email protected]. Fumier de chèvre Fumier de chèvre compatible AB en vente à 11€/m3 (26 160). Livraison possible à partir de 15 m3 à la charge de l'acheteur. Tél. Camille 07 77 85 45 89. Recherche emploi ou terres pour s’installer Sortant d'un BPREA élevage caprin-ovin en octobre, je cherche du travail en CDD dans la Drôme (de préférence Diois, pays de Crest) : traite, soin des animaux, fromagerie, en ovin ou caprin. Cherche aussi une dizaine d'hectares de terres pour s'installer. Contact : Mélisande : 06 79 79 38 14. Donne chevaux Donne 2 chevaux contre bons soins. Chevaux sur la commune de Clérieux (Drôme) à récupérer sur place. -Belle Lurette, jument née le 25/06/1990 Croisé pur sang arabe et camarguais : Débourée en 1998 mais pas monté depuis 10 ans. - Simbad, cheval entier né le 13/05/1994 Croisé pur sang arabe et camarguais : Pas débouré. Ils sont calmes. Nous ne pouvons plus nous en occuper. Ils ne peuvent pas être montés, il faut les dresser. Donne pour tenir compagnie ou nettoyer un terrain. Contact : Mme KISSLING : 04.75.71.54.22 Terrains à vendre 2ha de noyers / noisetiers en production, 1ha de chênes truffiers, vergers + matériel, tracteur, etc. S'adresser au 04 75 21 21 47 heures des repas ou le soir. Anciennes terres agricoles (viticulture) de nature plutôt sableuse, en friche (joncs à débroussailler). Présence d’eau à proximité : nappe souterraine et ancien puits. Prix à débattre sur la base de l’indice national des fermages. Contact : Denis Roux, 04 42 71 81 83, [email protected], 13 chemin de Saint-Antoine 13600 CEYRESTE. Bouc alpin à vendre Né en 2011, noté A/A donc bouc améliorateur. Nous avons pu constater de très belles mamelles chez ses filles ainsi qu’une très bonne production laitière. Nous nous en séparons pour éviter la consanguinité dans le troupeau. Animal disponible tout de suite, à récupérer sur place (SAINT BARTHELEMY LESTRA dans la Loire). Prix 200€ à débattre. Contact : Magalie et Sylvie, 04.77.26.08.74 / 06 58 78 34 26 Recherche une fendeuse ou coupeuse fendeuse L'association Dryade recherche une fendeuse ou coupeuse fendeuse à prêter ou louer pour son prochain chantier de bois de feu en forêt. Aidez nous à améliorer nos forêts locales ! Contact : Pascale 0626692588 [email protected] - dryade26.org Offre d'emploi Cherche maraicher, et garde ponctuel de la ferme / maison, etc. Contact : Centre d'eco-etho-recherche, Bezaudun sur Bine, tel 0475532027. Recherche semences de Cameline Contact : Laure Douziech (Aveyron) Tél. 06 89 35 28 65. Propriété à vendre Après 31 ans d'activité dans les chèvre, souhaite vendre propriété sur Menglon (une maison d'habitation, un bâtiment et 4,5 ha de terres) et troupeau de chèvres – circuit commercial et place sur un marché. Je tiens à ce que les chèvres soient en parcours extérieur et dans de bonnes mains. Pour d'autres infos contacter : Véronique au 06 86 24 14 40. Vente bâtiments agricoles + 2 ha Nous vendons, cause retraite, 170 000 euros, bâtiments d'exploitation agricole en pierre de pays (bergerie de 240 m2), ancienne maison d'habitation (170 m2) et 2 hectares. Vue exceptionnelle sur les Pré-alpes (montagne de Couspeau et Col de la Chaudière). Conviendraient pour maraîchage, apiculture, gîtes ruraux. Accès facile, situés sur la commune de Bourdeaux, route de Comps. Contactez-nous aux heures des repas au 06 38 88 53 14. L'annonce est visible sur le Bon Coin : Région Rhône Alpes, Drôme, 26460 Bourdeaux ; avec 3 photos. Vente génisses Galloway (allaitantes rustiques) Je propose des génisses de un, deux, trois ans, mères, de race galloway pour constituer ou augmenter un troupeau. Indemnes IBR, brucellose, etc... visibles sur Bellegarde, St Dizier en Diois. Contacter Marc au 06 71 34 49 44. Location, Bouches du Rhône Propose à la location 4200 m2 (séparés en 2 parcelles) pour du maraîchage à Saint-Restitut. 28 Drôme Bulletin d’adhésion à la Confédération paysanne de la Drôme ou Abonnement seul au journal “La Mauvaise Herbe” Bulletin d'adhésion Confédération paysanne de la Drôme Nom : _____________________________ Prénom : _________________________ Adresse : ___________________________________________________________ Code postal : _______________ Ville : ____________________________________ Tél :________________ Fax :__________________ Mobile :___________________ Email : ___________________________________@_________________________ Ƒ J'adhère à la Confédération paysanne – calcul du montant ci-dessous : Adhésion AVEC le journal « La Mauvaise Herbe » Si vous ne souhaitez pas recevoir le journal « La Mauvaise Herbe » Actif : production(s)______________________ 75 € 65 € Retraité 35 € 25 € Cotisant Solidaire 35 € 25 € Votre statut Autre (selon vos possibilités) Ƒ Je souhaite m'abonner au journal « La Mauvaise Herbe » mais je ne souhaite pas adhérer : 10€ Montant total = ______________ (chèque à l'ordre de « Confédération paysanne ») Ƒ Je souhaite recevoir un reçu par courrier (si cette case n'est pas cochée, je recevrai un reçu par email). Pour information le montant de l'adhésion est déductible d'impôt uniquement pour les producteurs au réel (imputez votre cotisation syndicale sur le compte « charges » de l'exploitation). Merci de renvoyer ce bulletin accompagné de votre règlement à : Confédération paysanne de la Drôme 6 Avenue Jean Rabot - 26400 CREST Les informations recueillies sont nécessaires pour votre adhésion. Elles font l’objet d’un traitement informatique et sont destinées au secrétariat de l’association (ou du syndicat). En application des articles 39 et suivants de la loi du 6 janvier 1978 modifiée, vous bénéficiez d’un droit d’accès et de rectification aux informations qui vous concernent. Si vous souhaitez exercer ce droit et obtenir communication des informations vous concernant, veuillez vous adresser à : Confédération paysanne de la Drôme, 62 avenue Jean Rabot – 26400 CREST. 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