Texte Résistance - Collège Costa
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Texte Résistance - Collège Costa
Résistance Spectacle réalisé par la classe de 3ème du collège Costa Gavras PROLOGUE Le public est accueilli dans le foyer Des groupes d’élèves viennent chercher clandestinement les spectateurs avec le code secret « se battre pour la liberté c’est ? » Réponse attendue RESITER. Le public est installé dan le gradin, Devant lui un écran sur lequel est projeté un vieux poste TSF qui capte Radio Londres Petit à petit les acteurs se retrouvent au pied de ce poste pour l’appel du 18 juin on découvre alors le Général de Gaulle. Fin du discours musique sur laquelle le groupe construit ses statues de résistance Puis explosion NOIR seul un ou deux acteurs reste sur une impro autour d’une version rap du Chant des partisans Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu´on enchaîne? Ohé, partisans, ouvriers et paysans, c´est l´alarme. Ce soir l´ennemi connaîtra le prix du sang et les larmes. Montez de la mine, descendez des collines, camarades! Sortez de la paille les fusils, la mitraille, les grenades. Ohé, les tueurs à la balle et au couteau, tuez vite! Ohé, saboteur, attention à ton fardeau : dynamite... C´est nous qui brisons les barreaux des prisons pour nos frères. Résistance | 4/5/2016 La haine à nos trousses et la faim qui nous pousse, la misère. Il y a des pays où les gens au creux des lits font des rêves. Ici, nous, vois-tu, nous on marche et nous on tue, nous on crève... 1 Ici chacun sait ce qu´il veut, ce qu´il fait quand il passe. Ami, si tu tombes un ami sort de l´ombre à ta place. Demain du sang noir sèchera au grand soleil sur les routes. Sifflez, compagnons, dans la nuit la liberté nous écoute... Ami, entends-tu le vol noir des corbeaux sur nos plaines? Ami, entends-tu les cris sourds du pays qu'on enchaîne? POEME 1 : LA FRANCE Jean-Pierre Rosnay, alias bébé ls disaient tous Ma France ou la France éternelle Et chacun te prenait un peu de plume à l'aile Mais quand l'ennemi arriva Les guérites étaient là Mais plus les sentinelles Ils disaient tous Ma France ou la France éternelle Moi je t'aimais et je ne disais rien, Je n'avais pas seize ans, France, tu t'en souviens Ils disaient tous ma France ou la France éternelle Je n'ai rien dit, moi, j'étais trop enfant J'ai pris le fusil de la sentinelle Et puis c'est fini maintenant France, pardonne-moi si je te le rappelle Résistance | 4/5/2016 Je me sens si seul par moment. 2 SCENE 1 3 - Je m’appelle Marie. J’ai 18 ans. J’habite en Bretagne, Je me suis engagée dans la Résistance. J’y suis agent de liaison. Je récupère des informations et je les transmets… Sur 50 kilomètres, toute la côte est zone interdite. Mais j’ai le droit à un laissez-passer spécial pour aller et venir 1 - Comment tu fais ? 2- Tu prends le train ? Tu n’as pas de voiture tout de même ? 3 - J’ai mon vélo ! 1 - Ton vélo ? 3 - Sur la côte, la collecte se fait comme ça, à vélo ! – c’est fou comme ça aura rendu service à la Résistance, cet engin-là ! 2 - Et ils vont où finalement, les plans ? 3 - À Londres ! Grâce à des vedettes rapides. Au large, elles ont rendez-vous avec des sous-marins. Parfois aussi, les informations sont transmises à la radio. 4 - Moi aussi, je fais agent de liaison. Et moi aussi, je circule à bicyclette. Je suis de la Sarthe. Je viens de chez ma grand-mère. Je récupère les messages ; j’en dépose d’autres qu’on me donne. Et je rentre… 25 kilomètres à l’aller, 25 kilomètres au retour.J’ai 12 ans. Je franchis les barrages allemands sans être inquiété. Les messages, je les cache dans la pompe de mon vélo. 5- Moi, j’ai commencé à 10 ans.. Mon père est Résistant. Il a pour mission de cacher des jeunes qui ont échappé aux rafles et dont les parents ont été internés. 6 - Et vous êtes où ? 5 - En zone Sud, en Haute Loire. Une partie des enfants est regroupée dans une maison, et d’autres, envoyés pour travailler dans des fermes alentours. 6 - C’est quoi ton rôle ? 5 - Faire la liaison entre les groupes éparpillés dans les fermes et la « maison des enfants ». 2- C’est difficile ? Résistance | 4/5/2016 5 - Un travail de chien, mais essentiel. Je ne dois surtout pas me faire remarquer, alors que je sillonne le terrain. 3 6 - Tu les caches aussi dans la pompe de ton vélo, les messages ? 3 - Non. Dans le cadre. C’est là que je les camoufle. DANSE Sur la musique de l’AFFICHE ROUGE « Voilà des hommes qui ont été repérés, filés, arrêtés, torturés par la police française. Des étrangers se battant pour la libération de la France, arrêtés par des policiers français travaillant main dans la main avec la police allemande » Vous n’avez réclamé la gloire ni les larmes, ni les orgues, ni la prière aux agonisants, Vous vous étiez servi simplement de vos armes, la mort n’ébloui pas les yeux des partisans Vous aviez vos portraits sur les murs de nos villes, noirs de barbe et de nuits hirsutes menaçants L’affiche qui semblait une tache de sang, y cherchait un effet de peur sur les passants, Nul ne semblait vous voir français de préférence, les gens allaient sans yeux pour vous le jour durant, Mais à l’heure du couvre feu des doigts errants avaient écris sous vos photos « morts pour la France » REFRAIN : Ils étaient 23 quand les fusils fleurir, 23, qui donnaient leur cœur avant le temps, 23, étrangers et nos frères pourtant, 23, amoureux de vivre à en mourir, Ils étaient 23 quand les fusils fleurir, 23, qui donnaient leur cœur avant le temps, 23, étrangers et nos frères pourtant, 23, qui criaient la France en s’abattant, Tout avait la couleur uniforme du givre, à la fin Février pour vos derniers moments, Et c’est à lors que l’un de vous dit calmement « bonheur à tous, bonheur à ceux qui vont survivre » Adieu la vie, adieu la lumière et le vent, marie toi, soit heureuse et pense à moi souvent, Toi qui va demeurer dans la beauté des choses, quand tout sera fini plus tard en Erivan Un grand soleil d’hivers éclaire la colline, que la nature est belle et que le coeur me fend, La justice viendra sur nos pas triomphant, ma Mélinée, oh mon amour, mon orpheline. REFRAIN : 23, étrangers et nos frères pourtant, 23, amoureux de vivre à en mourir, Ils étaient 23 quand les fusils fleurir, 23, qui donnaient leur cœur avant le temps, 23, étrangers et nos frères pourtant, 23, qui criaient la France en s’abattant, Résistance | 4/5/2016 Ils étaient 23 quand les fusils fleurir, 23, qui donnaient leur cœur avant le temps, 4 POEME 2 : JE TRAHIRAI DEMAIN Marianne Cohn, 1943 Je trahirai demain pas aujourd’hui. Aujourd’hui, arrachez-moi les ongles, Je ne trahirai pas. Vous ne savez pas le bout de mon courage. Moi je sais. Vous êtes cinq mains dures avec des bagues. Vous avez aux pieds des chaussures Avec des clous. Je trahirai demain, pas aujourd’hui, Demain. Il me faut la nuit pour me résoudre, Il ne faut pas moins d’une nuit Pour renier, pour abjurer, pour trahir. Pour renier mes amis, Pour abjurer le pain et le vin, Pour trahir la vie, Pour mourir. Je trahirai demain, pas aujourd’hui. La lime est sous le carreau, La lime n’est pas pour le barreau, La lime n’est pas pour le bourreau, La lime est pour mon poignet. Aujourd’hui je n’ai rien à dire, Résistance | 4/5/2016 Je trahirai demain. 5 SCENE 2 : Lettre de MANOUCHIAN à sa femme Ma Chère Mélinée, ma petite orpheline bien-aimée, Dans quelques heures, je ne serai plus de ce monde. Nous allons être fusillés cet après-midi à 15 heures. Cela m'arrive comme un accident dans ma vie, je n'y crois pas mais pourtant je sais que je ne te verrai plus jamais. Que puis-je t'écrire ? Tout est confus en moi et bien clair en même temps. Je m'étais engagé dans l'Armée de Libération en soldat volontaire et je meurs à deux doigts de la Victoire et du but. Bonheur à ceux qui vont nous survivre et goûter la douceur de la Liberté et de la Paix de demain. Je suis sûr que le peuple français et tous les combattants de la Liberté sauront honorer notre mémoire dignement. Au moment de mourir, je proclame que je n'ai aucune haine contre le peuple allemand et contre qui que ce soit, chacun aura ce qu'il méritera comme châtiment et comme récompense. Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous... J'ai un regret profond de ne t'avoir pas rendue heureuse, j'aurais bien voulu avoir un enfant de toi, comme tu le voulais toujours. Je te prie donc de te marier après la guerre, sans faute, et d'avoir un enfant pour mon bonheur, et pour accomplir ma dernière volonté, marie-toi avec quelqu'un qui puisse te rendre heureuse. Tous mes biens et toutes mes affaires je les lègue à toi à ta sœur et à mes neveux. Après la guerre tu pourras faire valoir ton droit de pension de guerre en tant que ma femme, car je meurs en soldat régulier de l'armée française de la libération. Avec l'aide des amis qui voudront bien m'honorer, tu feras éditer mes poèmes et mes écrits qui valent d'être lus. Tu apporteras mes souvenirs si possible à mes parents en Arménie. Je mourrai avec mes 23 camarades tout à l'heure avec le courage et la sérénité d'un homme qui a la conscience bien tranquille, car personnellement, je n'ai fait de mal à personne et si je l'ai fait, je l'ai fait sans haine. Aujourd'hui, il y a du soleil. C'est en regardant le soleil et la belle nature que j'ai tant aimée que je dirai adieu à la vie et à vous tous, ma bien chère femme et mes bien chers amis. Je pardonne à tous ceux qui m'ont fait du mal ou qui ont voulu me faire du mal sauf à celui qui nous a trahis pour racheter sa peau et ceux qui nous ont vendus. Je t'embrasse bien fort ainsi que ta sœur et tous les amis qui me connaissent de loin ou de près, je vous serre tous sur mon cœur. Ton ami, ton camarade, ton mari. Manouchian Michel. Résistance | 4/5/2016 Adieu. 6 VIDEO The Partisan sur des images d’alleret When they poured across the border I was cautioned to surrender, This I could not do ; I took my gun and vanished. I have changed my name so often, I've lost my wife and children But I have many friends, And some of them are with me. An old woman gave us shelter, Kept us hidden in the garret, Then the soldiers came ; She died without a whisper. There were three of us this morning I'm the only one this evening But I must go on ; The frontiers are my prison. Résistance | 4/5/2016 Oh, the wind, the wind is blowing, Through the graves the wind is blowing, Freedom soon will come ; Then we'll come from the shadows. 7 Les allemands étaient chez moi, Ils m'ont dit : "résigne-toi", Mais je n'ai pas peur ; J'ai repris mon âme. J'ai changé cent fois de nom, J'ai perdu femme et enfants Mais j'ai tant d'amis ; J'ai la france entière. Un vieil homme dans un grenier Pour la nuit nous a caché, Les allemands l'ont pris ; Il est mort sans surprise. Oh, the wind, the wind is blowing, Through the graves the wind is blowing, Freedom soon will come ; Then we'll come from the shadows. SCENE3 au Lycée 1 - Un jour de mai 1944, tout le lycée a été fouillé par les Allemands. À ce moment-là, Bob et moi avions intégré un réseau de résistants. Et j’avais sur moi des relevés que je devais remettre. Les Allemands ont fait irruption dans la classe. On était en cours de français. Plus tard, on apprendra que notre professeur était lieutenant dans les FFI. 2 - (PROFESSEUR) Messieurs, ceci est un établissement scolaire. Vous pourriez au moins respecter cette enceinte. 3 - (OFFICIER ALLEMAND) Ne nous compliquez pas la tâche Monsieur le professeur. 2 - (PROFESSEUR) Pourriez-vous m’expliquer la raison de cette intrusion ? 3 - (OFFICIER ALLEMAND) Nous devons fouiller tous ces charmants jeunes gens ! 2 - (PROFESSEUR) Fouiller ! que voulez-vous qu’ils aient dans leurs affaires ? 3 - (OFFICIER ALLEMAND) Qui sait ? 2 - (PROFESSEUR) Ce sont encore des enfants ! Vous ne voyez pas ? La moindre des choses serait de leur épargner de tels procédés. 3 - (OFFICIER ALLEMAND) Croyez bien que je le regrette. 2 - (PROFESSEUR) Seul Monsieur le Proviseur peut autoriser cette fouille. 3 - (OFFICIER ALLEMAND) Monsieur le Proviseur est au courant. 2 - (PROFESSEUR) Et s’il avait mal compris ? Allons le voir ! 3 - (OFFICIER ALLEMAND) Herr professor, ce n’est pas bien, vous rendez les choses très compliquées. 1 - Ils sont tous partis chez le proviseur. Il est seulement resté un garde dans notre salle de classe, un vieux soldat. 3 - Les élèves ont commencé à chahuter. 1 - Moi, j’étais au premier rang. Je voulais me débarrasser des trois feuilles de relevé. J’ai plié deux feuilles pour en faire des bateaux et une pour faire un avion. 2 - (SOLDAT ALLEMAND) Oh la la pas bien ça. Il faut faire silence. Il faut être sage. 1 - C’est toujours pareil quand le prof s’en va. On ne peut plus les tenir. Ce n’est pas contre vous, vous savez. 1 - J’ai engagé la conversation avec le soldat en lui parlant des cuirassés allemands et de la Luftwaffe et en m’expliquant avec mes bateaux et mon avion de papier. 2 - (SOLDAT ALLEMAND) Ah ! très choli ! 1 - À la fin, j’en ai fait des boulettes que j’ai jetées par terre. Heureusement, car l’officier est revenu. 3 - (OFFICIER ALLEMAND) Ouvre ! 1 - Ils ont fouillé mon sac et celui d’André, un copain. Ils sont repartis les mains vides. Résistance | 4/5/2016 2 - (SOLDAT ALLEMAND) Tu es sage, toi ? 8 POEME 3 : A QUEL PRIX Armand MONJO, (1913-1998) Frère à quel prix la paix à quel prix le bonheur ? Combien de morts déjà pour payer ta survie ? Saigne le coeur de la raison Le barbare a la peau épaisse Saigne le tendre chair d’un peuple pour l’avenir de ta raison Brûle un fleuve de sang Le barbare n’est fort que d’acier et de poudre La chair du peuple est lampe de justice pour la petite chaleur de ton sang. Trente millions de racines dans sa terre dans sa patrie Non l’étranger n’est pas de force pour les couper car cet arbre est chez lui Brûle le sang d’un peuple saigne le coeur de la raison Si loin ? Si près regade Résistance | 4/5/2016 à hauteur de radio 9 à portée de ton coeur Dis qu’as-tu fait de tes dix doigts pour abaisser le prix du sang le prix d’avoir raison le prix d’avoir la paix ?. 1Tu connais Victor Hugo ? (En aparté) J’avais trouvé des poèmes et des appels au peuple. 3 - De Victor Hugo ? 1 - Oui, des textes de résistance. Qui parlaient de révolte et de lutte contre les Prussiens. Je trouvais ça bien. Je me suis mis à les lire aux copains. (Au public) Je vais vous les lire. 2 - Vas-y, on est prêts ! 1 - « Que toutes les communes se lèvent ! que toutes les campagnes prennent feu ! que toutes les forêts s'emplissent de voix tonnantes ! …» 4 - Dis-moi Jeanne… 2 - Un jour, notre professeur de français l’a appelé. 1 - Oui, M’dame! 4 - Pourquoi lis-tu ces textes à tous tes camarades ? 1 - Je peux vous dire la vérité, M’dame? 4 - C’est la vérité que je veux. Pas autre chose. Mais tu n’es pas obligé de me répondre. 1 - Je crois qu’il faut faire quelque chose, M’dame. Il faut appeler les gens à la résistance contre l’occupant. C’est pas normal d’avoir les Allemands ici chez nous. C’est pas normal qu’on ne fasse rien pour empêcher ça. 2 - T‘avais drôlement confiance ! 1 - En tout cas je ne m’étais pas trompé. Elle s’est arrangé pour que je reçoive les premières éditions de littérature clandestine. Je lisais ça dans la cour. Et un jour, Elle a disparu. On a appris qu’il était parti en Angleterre, rejoindre De Gaulle. C’était en 1942. 3 - Les lycéens – il faut le savoir – ont été parmi les premiers résistants. 1 - Nous, on n’était pas encore au lycée, mais ça ne nous a pas empêché d’agir. 2 - On a commencé par dessiner de grands V sur les murs et par déchirer les affiches de propagande. 1 - Et puis on s’est mis à récupérer les tracts que les Anglais lâchaient au-dessus de la France. 2 - On les ramassait dans les champs et on les distribuait dans les boîtes aux lettres de la ville. 1 - Quand les Allemands sont arrivés, mon frère, qui était le plus vieux, et ses copains ont tout de suite échafaudé un plan… 2 - (Il devient le frère) Anne, tu es ma soeur, il faut que tu saches un truc. Mes copains et moi, on a décidé de partir en Angleterre. Et on va faire ça en avion. 1 - C’est pas vrai ! (Au public) on était six ou sept …Bref, on a décidé de retarder les Allemands en faisant des barrages sur la route. 2 - Qu’est-ce que vous foutez ? 1 - On creuse des trous, des tranchées, ça vous donnera du temps au moment du décollage… C’était complètement dingue. Et ça nous a marqués parce qu’on s’est fait tirer dessus par les premiers soldats allemands qui sont arrivés. 2 - Ils étaient en side-car, avec des grands cirés, un fusil-mitrailleur à l’avant du side-car. 1 - T’as vu ça, Bob ? 2 - (Il devient le copain) Ouah ! Impressionnant ! 1 - On a quand même décidé de continuer à balancer des cailloux. 2 - Quand ils ont vu qu’ils étaient immobilisés par des rochers sur la route et par des gamins qui leur jetaient des pierres, ils ont tiré en l’air. 1 - On a couru très vite à l’abri… 3 - Oh ! Oh ! Qu’est-ce que c’est que ce chantier ? 1 - Les gens du coin n’avaient pas apprécié. Résistance | 4/5/2016 SCENE 4 Tu connais Victor Hugo 10 3 - Vous êtes devenus fous ? Vous voulez absolument attirer les avions allemands ? Tiens ! ça t’apprendra petit imbécile ! 2 - J’ai pris une gifle. 1 - Et on a tous été condamnés à reboucher les trous ! 3 - Et ça vous a servi de leçon ? 1+2 - Non ! LES LETTRES Bruits d’aviation , des coulisses partent des avions en papier lecture des extraits de lettres : « Je n’arrive pas à continuer à écrire, car on nous a mis dans la même cellule, les deux camarades qui doivent être fusillés demain et moi, et nous passons notre temps à nous raconter des blagues… » Honoré d’Estienne d’Orves « tu sais combien ton papa t’aime et je pense que, dans ton souvenir, c’est cet amour qui l’emportera sur tout le reste… » Robert Pelletier « Tu m’as fait la plus belle vie que je pouvais rêver. Encore merci ! Merci ! » Léon Jost « Je suis sûr que ma mort ne sera pas inutile, qu’elle servira à construire un monde où il y aura du pain pour tous et aussi des roses… » Fernand Zalkinow Je demande instamment qu’aucune pensée de vengeance contre qui que ce soit s’élève, même pas dans vos cœurs. L’homme se démène mais c’est Dieu qui le mène… » René Bonpain Je vous aime tant que je veux être oublié dans vos souvenirs si, en pensant à moi, vous pourriez être malheureux. Ne redîtes pas même mon nom et laissez votre amour se faner avec ma vie… » Roger Speybroeck Dis toi bien que devant le peloton d’exécution, je me tiendrai aussi bien que sur un terrain de rugby… » Charles Bochard Le peuple allemand et tous les autres peuples vivront en paix et en fraternité après la guerre qui ne durera plus longtemps. Bonheur à tous !… » Missak Manouchian Garde-moi un tout petit coin dans ton cœur. Un tout petit coin, mais rien qu’à moi… » Joseph Epstein « Je te quitte, ma chère petite maman adorée, en t’embrassant avec sincérité, ferveur, adoration, amour et tout ce que je ne peux même pas exprimer… » Jean Camus Résistance | 4/5/2016 puis 11 SETIF Vous tirailleurs sénégalais, mes frères noirs à la main chaude sous la glace et la mort ; Qui pourra vous chanter si ce n’est votre sœur d’arme, votre sœur de sang ? Je ne laisserai pas les louanges de mépris vous enterrer furtivement Musique de morts pour la France SALUT Puis FINAL Les insatisfaits Les insatisfaits, nous sommes Les jamais assez, nous sommes Les tout tout-de-suite, nous sommes Les lassés bien trop vite, nous sommes Les vacances ratées, nous sommes Les amours avortés, nous sommes Les choix évités, nous sommes Les erreurs oubliées Les erreurs oubliées, nous sommes mort-nés. Mort-nés Les bébés en pleine crise, nous sommes Les oiseaux dans la brise, nous sommes L’été sans le pastis, nous sommes La mer sans les abysses, nous sommes La vodka et le gin, nous sommes Les voitures qui défilent, nous sommes Les voix de la raison, nous sommes Les enfants sans façon Les enfants sans façon, nous sommes des cons Mort-nés Si tu le veux, mort-nés Si tu le peux, mort-nés Si t’es d’accord, nous sommes mort-nés Les monoprix l’été, nous sommes Si tu le veux, nous sommes Si tu le peux, nous sommes Si t’es d’accord, nous sommes des cons Mort-nés Si tu le veux, mort-nés Si tu le peux, mort-nés Si t’es d’accord, nous sommes mort-nés Résistance | 4/5/2016 Les instagrammés, nous sommes Les instantanés, nous sommes Les sacs monogrammés, nous sommes 12