Hyperinsulinisme de l`enfant et de l`adolescent
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Hyperinsulinisme de l`enfant et de l`adolescent
abc revue générale Ann Biol Clin 2009 ; 67 (3) : 245-54 Hyperinsulinisme de l’enfant et de l’adolescent : quand la détermination de la concentration en insuline n’est pas toujours suffisante (version française) Hyperinsulinism in infancy and childhood: when an insulin level is not always enough A.A. Palladino M.J. Bennett C.A. Stanley Hôpital d’enfants de Philadelphie, division d’endocrinologie, Philadelphie, Etats-Unis Résumé. L’hypoglycémie chez les enfants peut provoquer des convulsions, un retard de développement et des lésions définitives du cerveau. L’hyperinsulinisme (HI) est l’étiologie la plus fréquente des hypoglycémies transitoires ou permanentes. L’HI est caractérisé par une dysrégulation de la sécrétion d’insuline, conduisant à des hypoglycémies modérées ou sévères. Les nombreuses variétés d’HI représentent un groupe de maladies cliniquement, génétiquement et morphologiquement hétérogènes. L’HI congénital est associé à des mutations sur les gènes SUR 1 et KIR 6.2 de la glucokinase, de la glutamate déshydrogénase, de la 3-hydroxyacyl-CoA déshydrogénase des chaînes courtes, et à une expression ectopique de SLC16A1 sur la membrane plasmique des cellules β pancréatiques. Il peut être associé à un stress périnatal tel que l’anoxo-ischémie de la naissance, la toxémie gravidique, la prématurité, ou un retard de croissance intra-utérin, provoquant une hypoglycémie néonatale prolongée. Les faux hyperinsulinismes incluent le panhypopituitarisme néonatal, les hypoglycémies induites par les médicaments, l’insulinome, les anticorps anti-insuline et anti-récepteurs de l’insuline, le syndrome de Beckwith-Wiedemann et les maladies congénitales de la glycosylation. Les examens de laboratoire pour le diagnostic d’HI doivent inclure la glycémie, la quantification de l’insuline plasmatique, du β-hydroxybutyrate plasmatique, des acides gras plasmatiques, de l’ammoniémie, un profil des acylcarnitines plasmatiques et une chromatographie des acides organiques urinaires. Les études génétiques sont réalisables pour les gènes connus et associés à l’HI. Le but du traitement chez l’enfant est de prévenir les séquelles cérébrales liées à l’hypoglycémie en maintenant la glycémie à 3,8 mmol/L par des traitements pharmacologiques ou chirurgicaux. La prise en charge de l’hyperinsulinisme nécessite une approche multidisciplinaire incluant des endocrinologues, radiologues, chirurgiens et biologistes pédiatriques entraînés au diagnostic, à l’identification et au traitement de l’hyperinsulinisme. doi: 10.1684/abc.2009.0330 Mots clés : insuline, hyperinsulinisme, hypoglycémie, enfants Tirés à part : J.-L. Beaudeux Ann Biol Clin, vol. 67, no 3, mai-juin 2009 Cet article a été traduit par R. Garnotel et N. Bednarek (CHU de Reims) avec l’autorisation de l’AACC. L’AACC n’est pas responsable de la qualité de cette traduction. Les opinions exprimées dans ce texte sont celles des auteurs, et n’engagent pas l’AACC ni le journal. Cet article a été repris de Clinical Chemistry sous la référence : Palladino A, Michael J. Hyperinsulinism in infancy and childhood: when an insulin level is not always enough. Clin Chem 2008 ; 54 : 256-63 avec l’accord de l’éditeur. Original copyright © 2008 American Association for Clinical Chemistry, Inc. Pour citer cet article, indiquer la publication originale dans Clinical Chemistry. Pour toute correspondance : <[email protected]> 245 revue générale Abstract. Hypoglycemia in infants and children can lead to seizures, developmental delay, and permanent brain damage. Hyperinsulinism (HI) is the most common cause of both transient and permanent disorders of hypoglycemia. HI is characterized by dysregulated insulin secretion, which results in persistent mild to severe hypoglycemia. The various forms of HI represent a group of clinically, genetically, and morphologically heterogeneous disorders. Congenital hyperinsulinism is associated with mutations of SUR-1 and Kir6.2, glucokinase, glutamate dehydrogenase, short-chain 3-hydroxyacyl-CoA dehydrogenase, and ectopic expression on beta-cell plasma membrane of SLC16A1. Hyperinsulinism can be associated with perinatal stress such as birth asphyxia, maternal toxemia, prematurity, or intrauterine growth retardation, resulting in prolonged neonatal hypoglycemia. Mimickers of hyperinsulinism include neonatal panhypopituitarism, drug-induced hypoglycemia, insulinoma, antiinsulin and insulin-receptor stimulating antibodies, BeckwithWiedemann Syndrome, and congenital disorders of glycosylation. Laboratory testing for hyperinsulinism may include quantification of blood glucose, plasma insulin, plasma beta-hydroxybutyrate, plasma fatty acids, plasma ammonia, plasma acylcarnitine profile, and urine organic acids. Genetic testing is available through commercial laboratories for genes known to be associated with hyperinsulinism. Acute insulin response (AIR) tests are useful in phenotypic characterization. Imaging and histologic tools are also available for diagnosing and classifying hyperinsulinism. The goal of treatment in infants with hyperinsulinism is to prevent brain damage from hypoglycemia by maintaining plasma glucose levels above 700 mg/L (70 mg/dL) through pharmacologic or surgical therapy. The management of hyperinsulinism requires a multidisciplinary approach that includes pediatric endocrinologists, radiologists, surgeons, and pathologists who are trained in diagnosing, identifying, and treating hyperinsulinism. Key words: insulin, hypoglycemia, hyperinsulinism, infant L’hypoglycémie chez l’enfant, si elle n’est pas connue, peut provoquer des convulsions, un retard de développement, et des lésions définitives du cerveau. Il existe de nombreuses causes d’hypoglycémie néonatale classées de la rapidité d’adaptation de la glycémie en période néonatale aux formes permanentes dues à des maladies endocriniennes ou métaboliques. Parmi ces différentes formes, l’hyperinsulinisme (HI) est l’étiologie la plus fréquente d’hypoglycémie transitoire ou persistante. Cette revue se focalise sur le diagnostic biologique, les troubles génétiques associés à l’HI congénital et leur prise en charge. Terminologie L’HI a été décrit pour la première fois en 1954 par MacQuarrie [1] comme une “hypoglycémie idiopathique de l’enfance”. L’HI a eu de nombreuses dénominations : hyperglycémie sensible à la leucine, syndrome de dysrégulation des îlots, hypoglycémie hyperinsulinique persis246 tante de l’enfance, nésidioblastose [2]. Toutefois, le terme nésidioblastose continue à apparaître dans la littérature [3], mais il a été reconnu que la nésidioblastose est une forme normale du pancréas dans la petite enfance [4], et qu’elle ne doit pas être considérée comme une lésion associée à l’HI. Sécrétion normale d’insuline La sécrétion d’insuline par les cellules β pancréatiques résulte d’une augmentation du potentiel phosphate intracellulaire (ratio ATP/ADP) induite par l’énergie. L’augmentation du ratio ATP/ADP inhibe les canaux potassium dépendants de l’ATP (canaux KATP), provoquant une fermeture du canal, une dépolarisation de la membrane, un influx de calcium, et la libération d’insuline. La sécrétion d’insuline est stimulée par l’oxydation du glucose par la glucokinase et par l’oxydation du glutamate stimulée par la leucine via la glutamate déshydrogénase (figure 1). Ann Biol Clin, vol. 67, no 3, mai-juin 2009 Hyperinsulinisme de l’enfant et de l’adolescent Hyperinsulinisme congénital un complexe hétéro-octamérique comprenant 4 sousunités Kir6.2 formant un pore ionique couplé à 4 sousunités régulatrices SUR-1. Des mutations inactivant ce canal KATP provoquent une fermeture constitutive du canal permettant la dépolarisation membranaire et l’influx de calcium dans les cellules β provoquant une sécrétion d’insuline continue par les cellules β. Ces mutations provoquent l’hyperinsulinisme du canal KATP (KATP-HI), forme la plus commune et la plus fréquente d’HI. Les études électrophysiologiques des îlots isolés d’enfants atteints de KATP-HI montrent une réduction de l’activité du canal KATP et une activité spontanée des canaux Ca2+ voltage-dependants [12]. Le canal KATP est normalement activé par le diazoxide (le traitement médical principal de l’HI), provoquant l’ouverture du canal et donc la diminution de la sécrétion d’insuline. Le canal étant non fonctionnel dans le KATP-HI, le diazoxide est inefficace. Plus de 100 mutations d’ABCC8 et 20 mutations de KCNJ11 ont été identifiées. L’activité du canal est complètement abolie dans quelques mutations, alors que d’autres altèrent le nombre de canaux ou leurs réponses aux nucléotides [13]. La plupart des mutations de ABCC8 et KCNJ11 sont récessives, mais quelques mutations d’expression dominante ont été rapportées [14-17]. Les mutations dominantes bénéficient d’une réponse au diazoxide. Il y a deux formes histologiquement distinctes de l’ATPH1, l’HI diffus et l’HI focal. L’HI diffus est transmis sous le mode autosomique récessif. Dans l’HI focal, représentant approximativement 40 à 60 % de tous les cas de KATP-H1, Génétique moléculaire Des mutations dans 6 gènes ont été associées à l’HI (tableau 1) : le récepteur 1 de la sulfonylurée (SUR-1 codé par ABCC8) [6] ; le canal régulant la concentration intracellulaire de potassium (Kir6.2 ; codé par KCNJ11) [7] ; la glucokinase (GK ; codée par GCK) 8] ; la glutamate déshydrogénase (GDH ; codée par GLUD-1) [9] ; la 3-hydroxyacylCoA déshydrogénase des chaînes courtes (SCHAD ; codée par HADH) [10] ; et l’expression ectopique de SLC16A1 sur la membrane plasmique des cellules β (codé par le transporteur 1 du monocarboxylate (MCT1) [11]. HI associé à des mutations de SUR-1 et Kir6.2 Les protéines SUR-1 et Kir6.2 s’associent pour former le canal KATP sur la membrane des cellules β. Le canal est Dépolarisation + L’HI est caractérisé par une dysrégulation de la sécrétion d’insuline qui conduit à une hypoglycémie modérée ou sévère. Les différentes formes d’HI représentent un groupe de pathologies cliniquement, génétiquement et morphologiquement hétérogènes. L’HI a une fréquence de 1 sur 30 000 à 50 000 naissances [5]. Canal Ca2+ Voltage dépendant Ca2+ Canal Katp - GK Glucose GLUT2 Glucose Ca2+ ATP/ADP a-cétoglutamate + Pyruvate GDH + Glutamate 1 MCT Pyruvate Sécrétion d’insuline Leucine Acides aminés Figure 1. Mécanisme de la sécrétion d’insuline dans les cellules β pancréatiques. L’augmentation du rapport ATP/ADP inhibe le canal KATP, provoquant une fermeture du canal, une dépolarisation de la membrane, un influx de calcium, et une libération d’insuline. La sécrétion d’insuline est stimulée par l’oxydation du glucose, par la GK, et par l’oxydation du glutamate stimulé par la leucine par la GDH. Une augmentation anormale des concentrations en pyruvate dans les cellules β stimule la sécrétion d’insuline. GLUT2 : transporteur 2 du glucose ; GK : glucokinase ; GDH : glutamate déshydrogénase. Gènes humains : ABCC8 : cassette liant l’ATP sous-famille C, membre 8 ; KCNJ11 : canal régulant la concentration extracellulaire de potassium, sous-famille J, membre 11 ; GCK, glucokinase ; GLUD1, glutamate déshydrogénase 1 ; HADH, dydroxyacyl-CoEnzyme A déshydrogénase ; SLC16A1, famille 16 des transporteurs de soluté, membre 1 (transporteur 1 des acides monocarboxyliques.) Ann Biol Clin, vol. 67, no 3, mai-juin 2009 247 revue générale Tableau 1. Classification des formes génétiques d’hyperinsulinisme congénital. Forme génétique KATP Gène Chromosome ABCC8 KCNI11 11p15 KATP-HI dominante GDH-HI ABCC8 KCN011 GLUD-1 11p15 AD 10q AD GR-HI GCK 7p AD SCHAD-HI HADH 4q AR 1p AD DCT1 (E HI) SLC16A1 Transmission Signes cliniques Traitement Hypoglycémies sévères Pas de réponse au traitement médical Pancréatectomie ou chirurgie “conservatrice” avec octréotide et alimentation continue Diazoxide Hypoglycémies modérées Réponse au diazoxide Hypoglycémies post-prandiales Moins sévères que pour KATP-HI Sensible aux protéines Hyperammoniémie asymptomatique « Phénotype variable » Du traitement médical facile au contrôle difficile à effectuer Hypoglycémies modérées à sévères Profil anormal des acylcarnitines Hypoglycémie essentiellement anaérobie, induite par l’exercice Diazoxide Diazoxide Pancréatectomie Diazoxide Prise de sucres pendant l’exercice Limiter l’exercice AR : autosomique récessif ; AD : autosomique dominant. il y a une perte d’hétérozygotie impliquant une mutation du gène ABCC8 ou KCNJ11 d’origine paternelle et une perte spécifique des allèles maternels de la région du chromosome 11p15 provoquant une lésion focale (adénomatose focale) [18]. Cette perte somatique altère l’expression des gènes de la région 11p15.5, comprenant des gènes suppresseurs de tumeurs. L’allèle paternel correspondant contient de l’insuline-like-growth facteur 2 (IGF2), qui est un gène augmentant la croissance. A noter que la perte de l’hétérozygotie de cette même région 11p15 a été trouvée dans quelques insulinomes [19]. HI associé à des mutations de la GDH L’HI associée à la glutamate déshydrogénase (GDH-HI) est la seconde forme la plus fréquente d’HI. Il est aussi connu comme le syndrome d’hyperinsulinisme et d’hyperammonièmie (HI/HA) [20]. Il est provoqué par des mutations activant la GDH, une enzyme mitochondriale [9] et un régulateur clé du métabolisme des acides aminés et de l’ammoniaque dans les cellules β, le foie et le cerveau. La GDH est normalement activée par la leucine et inhibée de façon allostérique par le GDH et l’ATP. La Sirtuine 4 (SIRT-4) a récemment été montrée comme inhibant la GDH par ADP-ribosylation [21]. La leucine stimule la sécrétion d’insuline dans les cellules β par activation allostérique de la GDH pour augmenter l’oxydation du glutamate en cétoglutamate, augmentant le ratio ATP/ADP et induisant la libération d’insuline par le canal KATP. Dans le GDH-HI, les mutations non-sens de la GDH présentes dans le site de liaison au GTP, diminuent la sensibilité de l’enzyme à l’inhibition allostérique par le GTP. 248 La perte du contrôle inhibiteur de la GDH dans les cellules β provoque une libération excessive d’insuline. Les îlots isolés de souris transgéniques exprimant le gène humain muté de la GDH montrent une sécrétion d’insuline réduite par le glucose, mais une sécrétion augmentée d’insuline induite par la leucine ou des acides aminés [22]. Dans le foie, l’augmentation de l’activité GDH provoque une production excessive d’ammoniaque et diminue la synthèse d’urée. Le résultat de l’augmentation de l’activité dans le cerveau n’est pas clair, mais peut expliquer le peu d’effets toxiques d’hyperammoniémie chez les enfants atteints. Des mutations de novo (80 %) et de transmission dominante (20 %) ont été rapportées dans les inhibitions allostériques de liaison au GTP ou dans les régions de l’enzyme ayant un rôle dans les communications avec des sous-unités enzymatiques adjacentes [2]. GDH-HI se présente avec des épisodes récurrents d’hypoglycémies à l’état nourri et en post-prandial, qui sont moins sévères que dans les KATP-HI et qui peuvent être déclenchées par un repas riche en protéines [23]. Concernant l’augmentation persistante des concentrations plasmatiques en ammoniaque, les patients avec la GDH-HI sont asymptomatiques. Les concentrations plasmatiques en ammoniaque sont typiquement 2 à 5 fois la limite supérieure à la normale et stable avec l’alimentation et les repas protéiques. Si ces patients ne présentent pas d’hypoglycémie typique à la naissance, ils ne sont fréquemment diagnostiqués qu’après l’âge de plusieurs mois. Les enfants avec un GDH-HI peuvent présenter un tableau inhabituel avec des convulsions généralisées [24]. L’hypoglycémie des patients atteints de GDH-HI est facilement contrôlée par le diazoxide. Ann Biol Clin, vol. 67, no 3, mai-juin 2009 Hyperinsulinisme de l’enfant et de l’adolescent HI associé à des mutations de la GK GK-HI, une forme rare d’HI, est causée par des mutations activatrices dans le gène GCK, codant la glucokinase [8], une glucokinase qui agit comme un détecteur de glucose dans les cellules β pancréatiques et semblant avoir un rôle similaire dans les cellules entéro-endocrines, les hépatocytes et les neurones hypothalamiques. Dans les cellules β, la GK contrôle l’étape limitante du métabolisme du glucose, et est responsable de la sécrétion d’insuline stimulée par le glucose [25]. Dans la GK-HI, les mutations activantes provoquent une affinité augmentée de la glucokinase par le glucose, résultant en une augmentation du ratio ATP:ADP dans les cellules β pancréatiques, fermeture du canal KATP, et sécrétion inappropriée d’insuline. Le seuil de glucose pour la sécrétion d’insuline et les cellules chez les enfants avec le GK-HI peut être abaissé à 1,5 mmol/L, alors que le physiologique normal est de 5,0 mmol/L [2]. Les mutations activatrices observées en GCK sont transmises sur le mode autosomique dominant. Cinq mutations dans GCK ont été rapportées [26]. L’âge de découverte de la sévérité des symptômes varie de façon importante [8, 27-29]. Quelques mutations ont un phénotype modéré avec des hypoglycémies à l’état nourri qui répondent au traitement médical ; d’autres avec un seuil de tolérance plus bas de glucose peuvent être plus difficile à traiter [29]. HI associé à des mutations de SCHAD Une mutation dans HADH, le gène codant l’enzyme mitochondriale SCHAD, est associée avec un HI [10, 30, 31]. L’enzyme SCHAD catalyse les 3 premières des 4 étapes de l’oxydation mitochondriale des acides gras en catabolisant l’oxydation des substrats à chaînes courtes. SCHAD-HI est caractérisée par des hypoglycémies à l’état nourri dues à une dysrégulation de l’insuline. La mutation de HADH est de transmission autosomique récessive et a été rapportée dans 3 familles [32]. Les marqueurs biochimiques, en plus de ceux liés à l’augmentation de l’insuline, sont l’augmentation des concentrations plasmatiques en 3-hydroxybutyrylcarnitine et l’augmentation des concentrations en acide 3-hydroxyglutarique dans les urines. Contrairement aux autres déficits de l’oxydation des acides gras, les enfants avec SCHAD-HI n’ont aucun signe de dysfonctionnement hépatique, de cardiomyopathie, ou d’effet sur le muscle squelettique [30]. Les présentations cliniques de SCHAD-HI sont variables, allant de l’hypoglycémie modérée à l’hypoglycémie sévère en période néonatale. L’hypoglycémie du SCHAD-HI répond au traitement médical par le diazoxide. De nombreux mécanisAnn Biol Clin, vol. 67, no 3, mai-juin 2009 mes ont été évoqués pour expliquer la cause de cette dysrégulation de la sécrétion d’insuline dans le déficit en SCHAD [33] ; toutefois, le mécanisme reste peu clair. HI associé à des mutations de SLC16A1 : up regulation de MCT-1 L’HI, induit par l’exercice (EIHI), a été associé à des mutations dans MCT1, une protéine de la membrane plasmique, exprimée faiblement dans les cellules β et impliquée dans le transport du pyruvate dans les cellules β. Des mutations ont récemment été rapportées dans le promoteur de SCL16A1, gène codant MCT [11]. Ces mutations entraînent l’augmentation de la transcription du gène et l’augmentation de l’expression de MCT1, sélectivement dans les cellules β, augmentant le ratio ATP:ADP et stimulant la libération d’insuline via la voie du canal KATP. EIHI est transmis par un mode autosomique dominant et est caractérisé par une sécrétion inappropriée d’insuline pendant l’exercice, particulièrement pendant un exercice anaérobie [34]. Les patients avec EIHI montrent une réponse positive à la sécrétion d’insuline stimulée par le pyruvate comparée aux contrôles [35]. Autres formes d’hyperinsulinisme L’HI peut également apparaître lors d’un stress périnatal, tel que l’anoxo-ischémie de la naissance, la toxémie gravidique, la prématurité, ou le retard de croissance intrautérin résultant d’une hypoglycémie prolongée néonatale. Contrairement à l’HI transitoire observé chez les nouveaunés de mères diabétiques, l’HI induit par un stress périnatal peut persister pendant plusieurs jours à plusieurs semaines. Dans une série de nouveau-nés diagnostiqués avec un HI induit par un stress persistant plus d’une semaine, il a été montré que l’âge médian de résolution est de 6 mois [36]. Le mécanisme responsable de cette dysrégulation de la sécrétion d’insuline est inconnu. Ces enfants répondent généralement bien au diazoxide. Imitateurs de l’HI Panhypopituitarisme néonatal Le panhypopituitarisme néonatal peut se présenter comme une hypoglycémie sévère due à des déficits en hormones contre-régulatrices du cortisol et de l’hormone de croissance. La présentation est similaire à l’HI induit par un stress périnatal, incluant la disparition des corps cétoniques et des acides gras et une réponse glycémique au glucagon. Les patients sont traités par hormone de crois249 revue générale sance, cortisol et traitement substitutif thyroïdien. L’orientation diagnostique inclut des déficits intermédiaires et un micropénis [37], une hypoglycémie cétotique est observée chez les grands enfants avec un panhypopituitarisme. Hypoglycémie induite par les médicaments L’administration répétée d’insuline doit être suspectée chez les patients présentant une hypoglycémie compatible avec un HI. Les patients peuvent avoir des concentrations élevées d’insuline ainsi que les autres marqueurs liés à l’excès d’insuline ; toutefois, ils ont une concentration anormalement basse de peptide C en comparaison avec leur concentration en insuline. L’administration répétée d’insuline chez le nouveau-né et l’enfant est le plus souvent liée à un syndrome de Munchausen. Enfin, d’autres médicaments peuvent potentiellement inclure une hypoglycémie comme les sulfonylurées, les β-bloquants, l’éthanol et la terbutaline [38]. Insulinome Les insulinomes peuvent également être retrouvés chez l’enfant présentant une hypoglycémie compatible avec un HI. Ces patients typiquement sont plus âgés avec des symptômes variés. Le diagnostic de syndrome de néoplasie endocrine multiple de type 1 doit être évoqué chez les patients avec une tumeur des cellules des îlots pancréatiques [39]. Anticorps anti-insuline et anti-récepteurs de l’insuline Bien qu’extrêmement rare, les anticorps anti-insuline et anti-récepteurs de l’insuline sont mentionnés comme étant une étiologie potentielle de symptôme HI-like [40]. Syndrome de Beckwith-Wiedemann Le syndrome de Beckwith-Wiedemann (BWS) est une maladie cliniquement et génétiquement hétérogène caractérisée par une macrosomie, une macroglossie, une hémihypertrophie, une pliure transverse des lobes d’oreilles, une hypoglycémie et une prédisposition aux tumeurs de l’enfant. L’hypoglycémie est retrouvée chez plus de 50 % des patients atteints de BWS [12], et peut être modérée et transitoire à sévère et persistante. Le mécanisme de l’hyperinsulinisme chez les patients n’est pas élucidé. La réponse au traitement médical dans le BWS est variable ; certains patients sont bien contrôlés avec un traitement médical pharmacologique et d’autres nécessitent une pancréatectomie partielle. Des cas d’hypoglycémie se résolvent spontanément pour des raisons inconnues [41]. Maladies congénitales de la glycosylation Les maladies congénitales de la glycosylation (CDG : plus connu sous le nom de syndrome des glycoprotéines défi250 cientes en carbohydrates) sont des maladies héréditaires du métabolisme provoqués par des déficits dans la biosynthèse ou de transfert d’oligosaccharides liés aux lipides à la chaîne protéique native (type I) ou dans le processus de la liaison des oligosaccharides aux lipides (type II). Des hypoglycémies avec des caractéristiques d’HI ont été rapportées dans des cas de CDG-Ia [42], Ib [43, 44] et un cas de Id [45]. Le mécanisme de dysrégulation de la sécrétion d’insuline dans ces conditions est inconnu. Certains patients ont été traités avec succès avec le diazoxide. Diagnostic Au moment d’une hypoglycémie définie par une concentration en glucose sanguin < 4,4 mmol/L, il est important d’obtenir un échantillon de sang pour évaluer le statut énergétique et les réponses hormonales à l’hypoglycémie et pour identifier les marqueurs diagnostiqués des malades spécifiques (figure 2). Les enfants ayant un HI présentent une hypoglycémie sévère et persistante se manifestant par une léthargie, des convulsions, une apnée, et une augmentation des besoins en glucose (plus de 20 à 30 mg/kg/min). L’insulinémie est augmentée de façon inappropriée par rapport à l’hypoglycémie ; toutefois, des concentrations franchement élevées en insuline ne sont pas fréquemment présentes en même temps que l’hypoglycémie dans l’HI. Ceci peut être dû à une libération périodique de l’insuline, qui est dosée sur un seul échantillon, ou une clairance hépatique rapide quand le foie est exposé à des fortes concentrations d’insuline qui ne sont pas reflétées dans le sang périphérique veineux [46]. Ceci peut aussi être dû à l’activité des enzymes dégradant l’insuline qui sont présentes dans les prélèvements hémolysés [47]. Toutefois, le diagnostic d’HI peut fréquemment être basé sur la mise Hypoglycémie Acidose lactates Déficit en glucose-6sulfatase Déficit en fructose 1,6 biphosphatase Ethanol Pas d’acidose corps cétoniques Hypoglycémie cétotique normale Déficit en enzyme débranchante acides gras libres corps cétoniques Déficit de l’oxydation des acides gras acides gras libres corps cétoniques Hyperinsulinisme Imitateurs de l'HI Déficit en hormone de croissance Déficit en cortisol Réponse glycémique du glucagon > 1,6 mmol/L Figure 2. Résultats des prélèvements sanguins obtenus lors d’une hypoglycémie et servant de base pour distinguer les 4 catégories de maladies : anomalies de la gluconéogenèse, hypoglycémie cétotique normale ou anormale, déficit de l’oxydation des acides gras et anomalies de la lipolyse et de la cétogenèse. Ann Biol Clin, vol. 67, no 3, mai-juin 2009 Hyperinsulinisme de l’enfant et de l’adolescent en évidence de l’action excessive de l’insuline, telle que la suppression du β-hydroxybutyrate ou des acides gras. Une réponse glycémique inappropriée au glucagon > 1,6 mmol/L au moment de l’hypoglycémie est compatible avec une action liée à l’excès d’insuline, et est utilisée pour confirmer le diagnostic [48]. Des examens de laboratoire complémentaires pour les formes spécifiques d’HI sont des concentrations en ammoniaque plasmatique (augmentation dans GHD-HI) ainsi que le profil plasmatique des acylcarnitines (3-hydroxybutyryl-carnitine) et la chromatographie des acides organiques urinaires (acide 3-hydroxyglutarique) (les deux sont augmentés dans le SCHAD-HI). Etude du génotype et du phénotype L’étude génétique est possible pour 4 des 6 gènes reconnus et associés à l’HI (ABCC8, KCNJ11, GCK, GLUD-1). En plus, les tests de réponse aiguë à l’insuline (AIR) sont utilisés pour la caractérisation phénotypique : les patients avec KATP-HI diffus ont des réponses anormalement positives au calcium, une réponse anormalement négative au tolbutamide antagoniste du canal KATP, et des réponses altérées au glucose [49, 50]. Les HI focaux et diffus sont cliniquement identiques, et les tests d’AIR ne peuvent pas différencier les 2 [51, 52]. Les enfants avec GDH-HI ont une réponse augmentée à la leucine [53]. Pour les enfants ayant un HI induit par un stress prolongé, les tests AIR montrent, en général, des profils de réponse à l’insuline, au calcium, tolbutamide, glucose et leucine identiques aux contrôles normaux [36]. Imagerie dans l’HI La possibilité de distinguer les HI focal et diffus est d’une grande importante car l’HI focale est curable par une pancréatectomie partielle. Des études par radiologie interventionnelle, telles que le prélèvement d’insuline par voie portale transhépatique [54] et la stimulation calcique artérielle pancréatique sélective [51], ont été utilisées pour localiser des lésions focales. Les deux ont obtenu des succès modestes et sont techniquement difficiles et très invasives. Plus récemment, le PET scan associé au 10fluoro-L-3,4-dihydroxyphénylalanine (18FDOPA) a permis de différencier avec précision l’HI focal de l’HI diffus [55-57]. Dans une étude récente incluant 50 patients avec HI, la valeur prédictive positive du 18F-DOPA dans le diagnostic d’adénomatose focale est de 100 % et la valeur prédictive négative de 81 % [58]. Il a été montré précédemment que les cellules β expriment la L-DOPA [59] et que la DOPA décarboxylase est active dans les cellules Ann Biol Clin, vol. 67, no 3, mai-juin 2009 des îlots pancréatiques [60]. Chez les enfants avec HI focale, il y a accumulation de 18F-DOPA, et le coenregistrement des images PET et CT permet de visualiser la localisation anatomique de la lésion. Une accumulation pancréatique diffuse de 18F-DOPA est compatible avec un HI diffus. Histologie Dans l’HI diffus, les cellules β dans tout le pancréas sont fonctionnellement anormales et ont un noyau élargi caractéristique pour 2 à 5 % des cellules. Les lésions de HI focal sont généralement < 10 mm de diamètre et sont caractérisées par la présence de clones de cellules îlots en prolifération confluente (adénomatose focale) [18]. Quelques cellules β à l’intérieur de la lésion focale contiennent des noyaux élargis, mais l’absence de noyaux anormaux ou élargis non adjacents aux lésions focales est essentielle pour la classification des HI focales plutôt que diffuses [2]. Dans GK-HI, les descriptions de la morphologie des cellules des îlots sont variables avec des îlots apparemment normaux dans quelques cas [28] et des îlots de taille élargie pour d’autres [29]. Des études histologiques ont décrit des « hyperplasies » de cellules îlots diffus dans le CDG-Id-HI [45] et des « hyperplasies » et « hypertrophies » des cellules îlots dans le BWS [61]. Il est important de mentionner la nésidioblastose pour la dissocier avec de l’HI. La nésidioblastose est décrite comme la persistance de prolifération diffuse des îlots bourgeonnants à partir des conduits pancréatiques, et qui semblent avoir une signification pathologique pour les enfants avec HI [3] ; toutefois, il est maintenant reconnu comme une caractéristique normale dans le pancréas des jeunes enfants. Prise en charge Le but du traitement chez les enfants avec HI est de prévenir les lésions du cerveau liées à l’hypoglycémie en maintenant les concentrations de glucose plasmatique au-dessus de 700 mg/L (3,8 mmol/L). Traitement médical Le traitement pharmacologique de première intention chez les patients avec HI est la diazoxide, un agoniste du canal KATP. Un canal KATP fonctionnel est nécessaire pour l’action du diazoxide. Les patients avec une forme focale ou diffuse de KATP-HI ne répondent pas au traitement par diazoxide. Les patients avec GDH-HI, SCHAD-HI, et HI induit par le stress périnatal répondent bien au diazoxide. Les patients avec GK-HI ont une réponse variable au dia251 revue générale zoxide. La dose de diazoxide est de 5-15 mg/kg/jour administrée en 1 ou 2 fois par jour. Les effets secondaires du diazoxide sont la rétention de sodium et d’eau et une hypertrichose. La rétention d’eau peut être prise en charge par un traitement diurétique associé. Le traitement médical de seconde intention pour les enfants non-répondeurs au diazoxide est l’octréotide. L’octréotide est un analogue de somatostatine à action longue qui inhibe la sécrétion distale d’insuline par le canal KATP par induction d’une hyperpolarisation des cellules β, inhibition directe des canaux calcium voltagedépendant, et des événements plus distaux dans la voie de la sécrétion d’insuline. L’octréotide est administré soit en sous-cutané toutes les 6 à 8 heures ou en perfusion continue à raison de 5-20 mg/kg/jour. La réponse initiale à l’octréotide est bonne dans la majorité des cas d’HI, mais une tachyphylaxie se développe après quelques doses rendront le traitement inefficace à long terme. Le glucagon peut être donné en injection intraveineuse continue à raison de 1 mg/jour pour aider à maintenir une glycémie normale chez les enfants en attente de chirurgie. Traitement chirurgical La décision d’opérer est basée sur les résultats de laboratoire permettant le diagnostic d’HI, la réponse au traitement médical, les examens de génétique et l’imagerie. Le traitement chirurgical est indiqué chez les patients qui ne répondent pas au traitement médical ou qui sont atteints d’un HI guérissable chirurgicalement. Les tests génétiques sont utilisés pour différencier l’HI focale de l’HI diffuse ; toutefois, un enfant avec une mutation d’origine paternelle et probablement un HI focal, peut aussi avoir une mutation maternelle qui n’a pas été trouvée lors des tests génétiques (ou l’analyse mutationnelle des parents n’était pas disponible au moment de la chirurgie). Un PET scan avec 18F-DOPA peut ne pas identifier une lésion focale et être interprété comme une maladie diffuse du fait de la difficulté de diagnostic pré-opératoire. Il est important d’avoir un chirurgien pédiatrique spécialiste du pancréas et un pathologiste entraîné à observer des coupes en per-opératoire pour une chirurgie extensive [62]. Les enfants atteints d’une maladie diffuse bénéficiant d’une pancréatectomie presque totale (95-981) pour contrôler l’HI et qui peut nécessiter l’addition de traitement comme le diazoxide, l’octréoside et/ou de fréquents repas pour maintenir une glycémie normale. Pronostic et résultat Les enfants avec un HI ont un risque d’instabilité neurodéveloppemental et doivent être suivis. Dans une série de 90 patients avec un HI, un retard mental sévère est 252 retrouvé chez 8 % des sujets, avec une légère déstabilisation chez 18 %. Le retard psychomoteur est retrouvé plus fréquemment chez les patients ayant des hypoglycémies néonatales que chez ceux n’ayant eu des hypoglycémies que durant l’enfance [63]. Les patients avec un HI ayant nécessité un traitement chirurgical ont une plus grande incidence de problèmes neurodéveloppementaux que les patients répondant au traitement médical [64]. Le risque de développer un diabète a été attribué aux pancréatectomies [65] ; toutefois, il a été observé chez des patients n’ayant pas eu de chirurgie, le développement d’un diabète plus tard dans la vie. Dans une série de 114 patients avec un HI, l’incidence du diabète était de 27 % après pancréatectomie, et le taux le plus élevé (71 %) était chez les patients qui avaient subi une résection chirurgicale [66]. Conclusion Avec l’augmentation des mutations génétiques identifiées qui causent les HI et la possibilité de différencier les maladies focales et diffuses par l’imagerie, la prise en charge peut être améliorée en optimisant le traitement médical ou en guérissant la maladie focale par chirurgie. De nombreux patients avec une maladie diffuse nécessitent une pancréatectomie presque totale et continuent en post-opératoire un traitement médical pour l’HI. L’espoir est qu’avec une meilleure compréhension de la génétique moléculaire, les traitements médicaux pour les patients atteints de l’HI diffus devraient se développer durant les prochaines années. Il est important de souligner que la prise en charge des patients nécessite une approche pluridisciplinaire incluant des endocrinologues, radiologues, chirurgiens et biologistes pédiatriques entraînés dans le diagnostic, l’identification et le traitement de l’HI. Avec les avancées dans le domaine du diagnostic et la venue de traitements spécifiques de cette maladie, il est indispensable d’adresser les enfants avec un HI dans un centre spécialisé équipé pour prendre en charge cette pathologie. Références 1. McQuarrie I. Idiopathic spontaneously occurring hypoglycemia in infants : clinical significance of problem and treatment. AMA Am J Dis Child 1954 ; 87 : 399-428. 2. DeLeon DD, Stanley CA. Mechanisms of disease : advances in diagnosis and treatment of hyperinsulinism in neonates. Nat Clin Pract Endocrinol Metab 2007 ; 3 : 57-68. 3. Yakovac WC, Baker L, Hummeler K. BetaCell nesidioblastosis in idiopathic hypoglycemia of infancy. J Pediatr 1971 ; 79 : 226-31. 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