fiche 7 ter - Grandes, petites, vraies et fausses
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fiche 7 ter - Grandes, petites, vraies et fausses
membre réseau ASTREDHOR Grandes, petites, vraies et fausses araignées… toutes prédatrices ! Discrètes les araignées sont bien souvent cachées dans la végétation ou immobiles à l’affût d’insectes. Elles sont utiles même si elles capturent parfois des petits organismes utiles à la protection des cultures. Leur rôle précis dans la limitation des ravageurs est insuffisamment connu. Cependant, il est fréquent de rencontrer à l’automne ou au printemps plusieurs dizaines de petites proies (pucerons, diptères, …) capturés dans une toile d’araignée. On peut alors supposer que les araignées jouent un rôle non négligeable sur un certain nombre de ravageurs au moment où ils colonisent la culture. Elles sont connues pour être de formidables tisseuses de toile pourtant d’autres, tout aussi nombreuses et utiles, chassent dans la végétation. Selon les espèces, les araignées capturent par piégeage dans leurs toiles, par la chasse à courre et à l’affût. Il existe des genres qui ressemblent aux araignées mais qui n’en sont pas. Quelques critères permettent de reconnaître ces arthropodes installés dans les cultures. Photo 1 : Araignée tisseuse de toile tenant sa proie (Scradh août 2005) DESCRIPTION ET COMPORTEMENT Les araignées appartiennent comme les acariens, à la classe des Arachnides lesquels regroupent araignées, scorpions et quelques ordres apparentés comme les opiliones. Fréquemment confondues avec les insectes, elles s’en distinguent car elles possèdent quatre paires de pattes à l’état adulte, la première paire de pattes étant la plus longue. La taille de leur corps est toujours supérieure à un millimètre et peut atteindre quinze millimètres. Les Arachnides n’ont pas d’ailes et leur corps est divisé en deux parties, le céphalothorax (dur) en avant, et l’abdomen Source : (mou) en arrière. La partie dorsale du céphalothorax est appelée carapace. L’araignée n’a pas d’antennes, bien qu’une paire de palpes, pattes-mâchoires ou pédipalpes, en avant du céphalothorax fasse office d’organe sensoriel. Les mâles ont des pédipalpes, en forme de massue dont ils se servent pendant la parade nuptiale et l’accouplement. Les araignées ont normalement huit yeux simples, quelques espèces en ont seulement six. Les « armes » de l’araignée sont constituées par une paire de crochets venimeux, les chélicères qui sont articulés juste en avant et sous le céphalothorax. La proie est habituellement « poignardée » derrière la tête et est rapidement paralysée par le venin. Elle peut être « emmaillotée » dans la soie avant d’être vidée de sa substance (photo 1). Des sucs digestifs qui liquéfient les tissus sont injectés dans la victime, car l’araignée ne peut se nourrir que de liquide. Les araignées tisseuses de toiles Piège d’une redoutable efficacité la toile de l’araignée est construite sur un cadre de fils rayonnants et collants dont la forme dépend du support sur lequel il est fixé. Les gouttelettes de colle, qui donnent à la toile son aspect collant, sont mises en évidence par la brumisation des cultures sous serre ou abris et la rosée en extérieur. Les pattes des araignées sont pourvues de poils cireux qui l’empêchent de se coller à sa toile, mais les insectes, qui eux en sont dépourvus, sont rapidement empêtrés. Quelques araignées, comme les argiopidae construisent au centre de leur toile, un stabilimentum qui est une sorte de secteur dans lequel la soie est plus serrée, servant à renforcer la toile. En attendant qu’une proie vienne se prendre, l’araignée se cache sous une feuille proche de la toile, comme l’Epeire diadème, Araneus diatematus, ou sous tout autre abri. Elle reste en contact avec elle par l’intermédiaire d’un fil spécial qui l’informera de la présence d’une victime. D’autres espèces attendent dans le centre de la toile. L’argiopidae bien visible dans les cultures d’extérieur Argiope brunennichi est jaune ou crème avec des lignes noires. Le mâle est très petit (environ 4 mm de long et à peu près le tiers de la longueur de la femelle). La toile possède un stabilimentum vertical et peut piéger des punaises ennemies des cultures. Chez Meta segmentata, mâle et femelle sont presque de la même taille, d’une coloration variable, la forme des taches est plus ou moins constante sur le céphalothorax. La toile n’a pas de plate forme centrale et est généralement attachée dans n’importe quel type de végétation. Cette espèce est abondante sur de nombreuses plantes au printemps et à l’automne. Financement : Action pilotée par le ministère en charge de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 Deux espèces à longues pattes sont visibles sur la végétation des cultures : - Leiobunum rotundum (Latreille) prospecte le jour et se repose fréquemment sur les murs et les troncs. - Phalangium opilio (Linné) a la face ventrale blanche, le mâle a des chélicères en forme de corne, il se rencontre sur les feuilles, dans les herbes et les broussailles (photo 4). Photo 2 : Pholcus sp sur Gerbera (Scradh octobre 2011) Pholcus phalangioides (Fuesslin) de la famille des Pholcidae, est une araignée très facilement reconnaissable à ses très longues pattes et à son corps cylindrique. Elle tisse une toile fine sous laquelle elle se suspend (photo 2). Elle emmaillote de fils les insectes qui se prennent dans sa toile, elle peut se nourrir également d’autres araignées. Visible dans la végétation et dans les structures hors sol (support de cultures). Elle fait vibrer sa toile lorsqu’elle est inquiétée. Les araignées crabes (famille des Thomisidae) Ce sont des araignées qui se tiennent tapies sur les fleurs et les plantes, attendant qu’une proie se présente pour se précipiter dessus. Les deux premières paires de pattes sont les plus longues ; elles marchent de côté comme les crabes (d’où leur nom). La plupart sont joliment camouflées et ont souvent la couleur de la fleur sur laquelle elles se tiennent. Misumena vatia (Clerck) est visible sur les fleurs, la femelle est vert pâle, blanche ou jaune, avec parfois de fines lignes rouges sur l’abdomen. Le mâle plus foncé est beaucoup plus petit. Liste les espèces observées dans les cultures Genre espèce Cultures et cibles (ordre et famille) (type d’abris) Faucheux ou « fausses araignées » Arum, Helianthus (sous serre, Phalangium opilio (Linné) abris légers et extérieure) Opiliones « Faucheux » Araignées tisseuses de toile Rosiers paysagers, plantes de Argiope bruennichi (Scopoli) pépinières, capture de punaises Aranéides-Argiopidae Cultures à végétation dense : Zygiella x-notata (Clerck) Gerbera… Aranéides - Argiopidae Phlocus phalangioïdes (Fuesslin) Aranéides - Pholcidae Cultures à végétation dense pleine terre et hors sol : anémone, célosie, Delphinium, Gerbera, renoncule… Araignées crabes Diaea dorsata (Fabricius) Aranéides - Thomisidae Cultures sous serre et d’extérieur, plantes de pépinières : roses, laurier tin Araignées sauteuses Nombreuses cultures sous Salticus scenicus (Clerck) serre : Gerbera, arum, rose Aranéides - Salticidae Nombreuses cultures sous Evarcha arcuata (Clerck) serre : Gerbera, arum Aranéides - Salticidae UN ALLIER A FAVORISER - En évitant les applications répétées de substances chimiques toxiques comme le lambda cyhalothrine (Karaté…) ou en moins toxique le thiaméthoxam (Flagship…). Concernant les acaricides il n’y a pas de toxicité signalée dans le catalogue des usages. - En maintenant les toiles de capture tissées dans la végétation. - En implantant quelques arbustes aux abords des serres (laurier tin, Pittosporum) habitats naturels de divers arachnides. Sources bibliographiques : Baudry, O., 2001. Reconnaître les auxiliaires en vergers et vigne. Ctifl, Itv. 109 p. Chinery, M., 2000. Insectes de France et d’Europe occidentale. Arthaud. 319 p. Langlois A., 2010. PBI en cultures extérieures. Programme national de recherche appliquée et d’études 2010-2012. Compte rendu Astredhor. Reboulet, JC. 1999. Les auxiliaires entomophages. Acta. 135 p. Le catalogue des produits phytopharmaceutiques et de leurs usages des matières fertilisantes et des supports de culture homologués en France : e-phy.agriculture.gouv.fr. Photo 3 : Araignée sauteuse Salticus scenicus sur arum (Scradh) Les araignées sauteuses (famille des Salticidae) Elles traquent leurs proies, et, d’une assez grande distance, leur saute dessus. L’espèce Salticus scenicus (Clerck) est couramment observée dans les cultures. Elle est noire et tachetée de blanc. Ses yeux sont très grands (photo 3). Les faucheux (ordre des Opiliones) Aussi grand que des araignées, les pattes longues, ils sont visibles souvent immobiles dans la végétation. Non venimeux, ne produisant pas de soie, ils ont un corps indivis (la limite entre la carapace et l’abdomen étant difficile à localiser) et une deuxième paire de pattes plus longue. Ils sont généralement matures à la fin de l’été (d’où leur nom). Principalement nocturnes, ils se nourrissent de petits animaux vivants et morts. Les espèces à courtes pattes vivent sur le sol. Photo 4 : Phalanium opillo faucheux sur Hélianthus (Scradh octobre 2011)
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