GAUGUIN - L`Estran
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GAUGUIN - L`Estran
histoires d art L’art vous laisse perplexe ? Venez découvrir nos conférences pour connaître l’Histoire (la grande) et les (petites) histoires de l’art, par la conférencière Anne-Marie Chiron. paul gauguin Anne-Marie Chiron est titulaire d’une maîtrise d’histoire ancienne et d’histoire de l’art. Conférencière, elle est chargée de cours de 1995 à 2000, en Licence Patrimoine à l’Université de Bretagne Sud et de 1998 à 2010 à l’Ecole supérieure d’Art de Lorient. Elle se consacre également au commissariat d’exposition pour les villes de Larmor-Plage, Lanester et Pontivy. Responsable de la maison Marie-Henry à Clohars-Carnoët de 2007 à 2009, elle est spécialiste de l’art du XIXe siècle et de la gravure. Dans le cadre de l’association Art’Hist, elle diffuse aujourd’hui de nombreuses formations en histoire de l’art. Après un ouvrage sur Édouard Doigneau en 2008, elle publie un livre sur Marguerite Paulet en 2011. (1848-1903) Incessant voyageur, ses tableaux somptueux et colorées des femmes de Tahiti ou de paysages bretons font de Gauguin l’un des artistes les plus célèbres du monde. Gauguin ne veut pas copier la nature mais créer ce qui n’existe nulle part ailleurs que dans ses tableaux. Il est avant tout le chef de file de l’école de Pont-Aven où il va découvrir le synthétisme. Pour lui, l’art est une abstraction. _ mer 21 nov 18.00 L’ESTRAN, scène de territoire pour le jazz et les musiques improvisées de Guidel lestran.net Paul Gauguin naît à Paris en 1848. Sa famille décide de fuir le régime politique de Napoléon III et se rend à Lima (Pérou) où le peintre passera sa plus tendre enfance. De retour en France à l’âge de 7 ans, le dépaysement est total pour Paul Gauguin, il comprend mal le français et prend peu d’intérêt pour les études. À 17 ans, il s’engage dans la marine marchande. De ce quai du Havre, Paul Gauguin voit s’éloigner les côtes de la France ; la destination : Rio de Janeiro. Le jeune marin se rend sur la tombe de son père ; puis se dirige vers le Panamá, les îles polynésiennes, puis les Indes. Là il apprend le décès de sa mère. De retour en France, en 1871, Il devient agent de change à la Bourse De Paris et connaît un certain succès dans les affaires. Il partage alors une vie bourgeoise confortable avec sa femme et leurs cinq enfants : Émile, Aline, Clovis, Jean-René et Paul-Rollon. Son tuteur, Gustave Arosa, homme d’affaires et grand amateur d’art, introduit Gauguin auprès des impressionnistes. En 1874, il fait la connaissance du peintre Camille Pissarro et voit la première exposition du courant impressionniste. Comme son tuteur, il devient amateur d’art et s’essaye alors à la peinture. Il expose avec les impressionnistes en 1876, 1880, 1881, 1882 et 1886. Après le krach de 1882, Paul Gauguin quitte son emploi et décide de se consacrer pleinement à cet art qu’il pratique depuis longtemps en « talentueux peintre du dimanche ». Ayant décidé de vivre exclusivement de son art, sa situation financière se détériore rapidement. Paul Gauguin part vivre avec sa famille à Rouen, et huit mois plus tard, sans argent, il est contraint de partir vivre dans la famille de sa femme, avec ses cinq enfants au Danemark. Là, Paul Gauguin, incompris de sa belle-famille, se décourage rapidement et décide finalement de revenir vivre à Paris, avec l’un de ses fils. Ils y vivront dans un grand dénuement, souvent gagnés par la maladie, mais aidés par Émile Schuffenecker. Bien que gagnant peu d’argent en vendant ses tableaux, Gauguin voit ses œuvres favorablement accueillies par la critique. En juillet 1886, Paul Gauguin effectue un premier séjour en Bretagne. Il s’installe pour 3 mois à Pont-Aven. Il y rencontre le très jeune peintre et écrivain Émile Bernard, chef de file du cloisonnisme. De retour à Paris, il rencontre pour la 1ère fois Vincent Van Gogh en novembre 1886. En avril 1887, il s’embarque avec le peintre Charles Laval pour Panamá, où il travaille un mois sur le creusement du canal, d’où il gagnera la Martinique. Il y vivra dans des conditions précaires. Malades de dysenterie et du paludisme, et sans ressources pour vivre, Gauguin et Laval rentrent en France en novembre 1887. De retour à Paris, Paul Gauguin repart début 1888 à Pont-Aven où il reste jusqu’en octobre. Là-bas, Paul Gauguin renonce à l’impressionnisme pour élaborer, influencé par le peintre Emile Bernard et par le courant symboliste, une nouvelle théorie pictural, le Synthétisme. Sa peinture va alors vers une simplification des formes, il élimine les détails pour ne garder que la forme essentielle, simplification obtenue par l’usage du cerne et de l’aplat de couleur. Pressé par Vincent Van Gogh, Paul Gauguin arrive à Arles en octobre 1888. Ils travaillent ensemble et peignent alors la série sur les Alyscamps. Les deux amis sont très sensibles, connaissent des moments de dépression. Leur cohabitation tourne mal et se termine sur le fameux épisode de l’oreille coupée de Vincent Van Gogh. Pourtant, l’intensité psychique et spirituelle des toiles de Gauguin de 1889, le Christ Jaune, le Calvaire breton, la Belle Angèle évoque l’influence de Vincent Van Gogh sur Paul Gauguin. L’Exposition au Café Volpini à l’occasion de l’Exposition Universelle de Paris de 1889 marque la naissance d’une école nouvelle groupée autour de Paul Gauguin, l’Ecole de Pont-Aven. Nabis et Synthétistes, inspirés également par Mallarmé et les symbolistes littéraires, partageront pendant quelques temps des convictions communes sur la nécessité de libérer la peinture de sa sujétion au réel et de laisser davantage de place à l’idée ou à la symbolique. Maurice Denis, Paul Sérusier, Édouard Vuillard, Pierre Bonnard, Odilon Redon feront partis de ce mouvement. Une vente publique de ses œuvres et l’achat par Degas de son tableau La belle Angèle permet à Gauguin de partir en 1891 pour Tahiti afin de tenter une nouvelle expérience et fuir à nouveau cette France civilisée à outrance. Pour ce faire, il obtient également du gouvernement français une mission officielle d’étude des costumes et paysages de ce pays. Il passera désormais toute sa vie dans ces régions tropicales, d’abord Tahiti puis dans l’île de Hiva Oa. Les caractéristiques essentielles de sa peinture (dont l’utilisation de grandes surfaces de couleurs vives) ne connaissent pas beaucoup de changements. Il soigne particulièrement l’expressivité des couleurs, la recherche de la perspective et l’utilisation de formes pleines et volumineuses. Influencé par l’environnement tropical et la culture polynésienne, son œuvre gagne en force, il réalise des sculptures sur bois et peint ses plus beaux tableaux, notamment son œuvre majeure, aujourd’hui au musée des BeauxArts de Boston : D’où venons-nous, que sommes-nous ? Où allons-nous ? qu’il considère lui-même comme son testament pictural. À Tahiti, il fait la connaissance de Tehura, âgée de treize ans, qui devient son modèle et sa compagne. Il est très inspiré et peint soixante-dix toiles en quelques mois. Mais après quelques années de bonheur, des soucis administratifs et plus personnels (mort de sa fille Aline, la préférée de ses cinq enfants) le minent. Il a également des problèmes de santé : une blessure à la jambe qui ne guérit pas depuis 1894, une crise de syphilis, si bien qu’il déprime et tente de se suicider. Il décide alors de partir pour les Marquises afin de retrouver l’inspiration. En 1901, le voici donc à Atuona (sur l’île de Hiva Oa). Il lui semble être au paradis. Il va vite déchanter en se rendant compte des abus des autorités. Bien qu’il essaya de se battre pour les indigènes, L’ESTRAN, scène de territoire pour le jazz et les musiques improvisées de Guidel lestran.net il laisse sur place une amertume des habitants et reste peu apprécié des Polynésiens en général et des Marquisiens en particulier, qui ont l’impression d’avoir eu affaire à un homme qui s’est servi des Polynésiens, surtout des femmes, comme si cela lui était dû. Affaibli, fatigué de lutter, il meurt le 8 mai 1903. Ses expérimentations sur la couleur et l’ensemble de son œuvre vont influencer l’évolution de la peinture et notamment le fauvisme du XXe siècle.
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