Dossier de presse (Documentaire) 1
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Dossier de presse (Documentaire) 1
Réalisé par Léa PRODUIT PAR L’OFFICE NATIONAL DU FILM DU CANADA PRODUCED BY THE NATIONAL FILM BOARD OF CANADA Pool 1 L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE © Office national du film du Canada. Tous droits réservés. « Autrefois, les gens marchaient dans les rues. Aujourd’hui, il faut courir pour trouver un remède. » - Barbara Ehrenreich, auteure de Welcome to Cancerland Le cancer du sein est devenu l’enfant chéri des campagnes de marketing associées à une cause. Des centaines de milliers de femmes et d’hommes marchent, pédalent, grimpent et achètent toutes sortes de produits pour financer la recherche d’un remède. Chaque année, des millions de dollars sont amassés au nom du cancer du sein, mais où va tout cet argent et à quoi sert-il au juste? L’industrie du ruban rose est un long métrage documentaire qui illustre comment la réalité dévastatrice du cancer du sein, que les experts en marketing considèrent comme une « cause de rêve », est occultée par la brillante histoire à succès du petit ruban rose. L’industrie du ruban rose a été réalisé par la cinéaste acclamée Léa Pool en collaboration avec la productrice exécutive Ravida Din pour l’Office national du film du Canada. UN MYTHE ROSE? Un mythe rose, symbolisé par l’omniprésent ruban rose du marketing social et de la philanthropie engagée, est ancré dans notre culture, nous donnant l’assurance que nous livrons une lutte hautement efficace contre le cancer du sein et que nous sommes à un doigt de trouver un remède. Mais ces messages nient la dure réalité et les faits alarmants du cancer du sein, auxquels aucune entreprise ne voudrait être associée. Aux États-Unis, une femme sur huit risque de développer un cancer du sein. Les taux de mortalité sont demeurés pratiquement les mêmes depuis 60 ans. Aujourd’hui, les femmes qui ont reçu un diagnostic de cancer du sein ont les mêmes options en matière de traitement qu’il y a 40 ans, lorsque la « guerre contre le cancer » a été déclarée : la chirurgie, la radiation et la chimiothérapie. Pour la Dre Susan Love, cela équivaut pour les femmes à se faire « charcuter, brûler et empoisonner ». Les femmes sont le groupe de consommateurs le plus influent, puisqu’elles achètent 80 pour cent des biens de consommation et qu’elles prennent la plupart des décisions importantes relatives aux achats du ménage. Tandis qu’elles marchent, achètent, courent et sautent au profit de la recherche d’un traitement, les entreprises continuent de faire grimper leur bénéfice net. Pourtant, l’argent amassé par ces collectes de fonds est réparti de façon inégale : on privilégie le traitement et le remède au détriment de la prévention primaire, quand celleci n’est pas carrément écartée. Mais qui profite réellement des campagnes du ruban rose : la cause ou l’entreprise? Et si les produits qu’on nous vend avec la promesse de trouver un remède contribuaient en fait au problème? LONG SYNOPSIS « Autrefois, les gens manifestaient dans les rues. Aujourd’hui, il faut courir, marcher, grimper, ou que sais-je encore au profit de la recherche d’un remède. Quoi qu’il en soit, cette culture du ruban rose a eu pour effet de drainer et de détourner le militantisme des femmes qui sont consternées d’apprendre qu’elles ont une maladie épidémique dont nous ne connaissons même pas la cause. » - Barbara Ehrenreich Lorsque l’auteure et critique sociale Barbara Ehrenreich a appris qu’elle avait le cancer du sein, elle est devenue fascinée par la « culture du cancer du sein » et a voulu comprendre le phénomène du ruban rose. En Amérique du Nord, 59 000 femmes meurent du cancer du sein chaque année. Et chaque année, des centaines de milliers de femmes et d’hommes participent à des collectes de fonds et à des campagnes de financement commanditées par des entreprises, ce qui permet d’amasser des millions de dollars pour la cause, tout en faisant la promotion des marques qui organisent ces événements. En fait, le cancer du sein est devenu l’ enfant chéri du marketing social qui, comme l’explique Carole Cone, sommité en matière de marketing, peut faire ce « qu’aucune campagne de promotion ou de publicité ne pourra jamais accomplir, faute de moyens ». en vie. Nous sommes des êtres humains. Nous ne sommes pas qu’un petit ruban rose », d’affirmer Maricela Ochoa, membre de la IV League, un groupe de femmes aux prises avec un cancer du sein métastatique. Le discours de ces femmes s’élève contre celui des participantes aux événements enveloppés d’un ruban rose, qui se déroulent souvent dans une atmosphère joyeuse et festive. Selon Samantha King, auteure de Pink Ribbons, Inc. – Breast Cancer and the Politics of Philanthropy, nombreuses sont les femmes qui ne se reconnaissent pas dans cette approche, car « pour être une survivante, il faut garder un bel optimisme et participer à... la tyrannie de la bonne humeur ». Avec les médicaments, la chimiothérapie, la radiothérapie et les mammographies, le cancer du sein est une industrie de plusieurs milliards de dollars en Amérique du Nord. Mais qu’arrive-t-il lorsqu’une entreprise fait du « pinkwashing », c’est-à-dire qu’elle s’associe à la lutte contre le cancer du sein alors qu’elle fabrique des produits qui ont un lien avec l’apparition de la maladie? L’industrie du ruban rose invite les spectateurs à suivre ce simple conseil de l’organisme Breast Cancer Action, «think before you pink,» c’est-à-dire de réfléchir deux fois avant d’acheter rose. SYNOPSIS – VERSION ABRÉGÉE L’industrie du ruban rose, un long métrage documentaire de la réalisatrice Léa Pool et de la productrice exécutive Ravida Din, retrace l’évolution du mouvement de la lutte contre le cancer du sein, qui est passée d’une forme de militantisme à une incitation à la consommation. Le film invite les spectateurs à remettre en question leurs notions sur la signification du cancer du sein dans notre société. En plus de présenter des entretiens approfondis avec de nombreuses expertes, auteures, militantes et professionnelles de la santé, L’industrie du ruban rose donne la parole à des joueurs importants dans le domaine des collectes de fonds et du marketing au profit de la lutte contre le cancer du sein. Le cancer du sein est devenu l’enfant chéri des campagnes de marketing social. Des centaines de milliers de gens marchent, courent et consomment pour appuyer la cause. Chaque année, on amasse des millions de dollars au profit de la lutte contre le cancer du sein. Mais où va réellement tout cet argent et à quoi sert-il exactement? Le film se penche sur les plus grands événements de sensibilisation et les plus importantes collectes de fonds au profit de la cause, dont la Revlon Run/Walk for Women à New York, la Susan G. Komen Race for the Cure à Washington, D. C., l’Avon Walk for Breast Cancer de deux jours à San Francisco et le Week-end pour vaincre les cancers féminins de Pharmaprix à Montréal. Mais ces célébrations des « survivantes » font-elles une place aux femmes qui meurent de la maladie? « Nous sommes SYNOPSIS EN LIGNE Réalisé par Léa Pool et produit par Ravida Din, L’industrie du ruban rose est un long métrage documentaire de l’Office national du film du Canada, qui explique comment la réalité dévastatrice du cancer du sein, que les experts en marketing considèrent comme une « cause de rêve », est occultée par la brillante histoire à succès du petit ruban rose. L’industrie du ruban rose est un long métrage documentaire qui illustre comment la réalité dévastatrice du cancer du sein, que les experts en marketing considèrent comme une « cause de rêve », est occultée par la brillante histoire à succès du petit ruban rose. L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE 2 3 L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE AU SUJET DE LA PRODUCTION La cinéaste primée de renommée internationale Léa Pool apporte sa signature unique à L’industrie du ruban rose, un long métrage documentaire qui se penche sur les rouages des œuvres de bienfaisance au profit de la lutte contre le cancer du sein. Tandis que des campagnes de marketing « roses » à grand déploiement permettent d’amasser des millions de dollars au nom du cancer du sein, ce n’est pas la prévention qui est mise au premier plan, mais bien « le remède ». Le mouvement de la lutte contre le cancer du sein est passé d’une forme de militantisme à une incitation à la consommation. S’il y a quelques années, Ravida Din et Nancy Guerin (productrice déléguée, scénariste et recherchiste) avaient déjà parlé de faire un documentaire sur les enjeux entourant le cancer, c’est uniquement lorsque la sœur de Ravida Din lui a suggéré de lire l’article de la féministe Barbara Ehrenreich, Welcome to Cancerland, que Din a eu ce qu’elle appelle sa « révélation ». Elle a commencé à réfléchir aux ramifications politiques des différents points de vue sur le cancer, et plus particulièrement sur le cancer du sein dans notre société. Peu de temps après, elle est tombée sur une critique du livre de Samantha King, Pink Ribbons, Inc. – Breast Cancer and the Politics of Philanthropy, et après avoir lu le livre, elle s’est dit qu’il pourrait fournir la trame d’un film. politique associé à quelque chose d’aussi simple qu’un ruban rose, ce qui en disait long sur notre société, notre système de valeurs et notre santé. » Lorsque Pool s’est jointe au projet en octobre 2009, un important travail de documentation avait déjà été effectué par Nancy Guerin et la scénariste Patricia Kearns, qui faisaient de la recherche pour le film depuis 18 mois. Pool a pris connaissance du matériel, fait de la recherche supplémentaire pendant huit mois (avec Guerin) et rédigé le scénario définitif avant le début du tournage en mai 2010. Pendant la production, Pool a tourné des scènes à certains des plus grands événements de collecte de fonds pour le cancer du sein en Amérique du Nord : la Revlon Run/Walk for Women à New York, la Susan G. Komen Race for the Cure à Washington, D. C. l’Avon Walk for Breast Cancer de deux jours à San Francisco et le Week-end pour vaincre les cancers féminins de Pharmaprix à Montréal. L’équipe de production s’est également rendue à Ottawa pour assister à l’illumination des édifices du Parlement: à Windsor pour des entrevues avec des personnes de la compagnie Ford et du Plastic Focus Group; à Austin, au Texas, pour rencontrer des femmes de la IV League; à Los Angeles pour interviewer la Dre Susan Love et Judy Brady; et enfin, à West Palm Beach, en Floride, où Nancy Brinker a été interviewée dans sa résidence. Ravida Din était particulièrement fascinée par l’analyse du mécénat d’entreprise présentée par King. « On y souligne l’importance d’examiner un problème comme le cancer du sein, explique Din, qui est devenu quelque chose dont on ne parle que dans un contexte particulier : il faut toujours faire preuve d’optimisme, de confiance et garder espoir, et surtout, ne jamais dire à quel point la maladie est horrible et douloureuse. Mais voilà que des femmes parlaient d’une expérience tout à fait différente de ce que rapportent les médias populaires. » Ravida Din a communiqué avec Samantha King pour explorer la possibilité d’utiliser Pink Ribbons, Inc. comme fil conducteur d’un documentaire, et l’Office national du film du Canada (ONF) a par la suite pris une option sur le livre. LéA POOL À LA RÉALISATION Seul un cinéaste visionnaire pouvait être à la barre d’un projet aussi percutant que L’industrie du ruban rose, et la productrice exécutive de l’ONF Ravida Din avait dans sa mire une réalisatrice renommée pour ses films maintes fois primés : Léa Pool. « Je savais que la force de Léa résidait dans sa signature cinématographique et qu’elle saurait rendre accessible à un vaste public ce qui aurait pu être un film didactique. Il fallait qu’il soit à la fois sensible et intellectuel. Léa serait capable d’y arriver, non seulement en termes de langage cinématographique, mais aussi en termes de cœur. » La productrice et la réalisatrice se sont rencontrées pour discuter du projet, et après avoir lu l’article d’Ehrenreich et le livre de King, Pool s’est montrée très intéressée. « Au départ, ditelle, je ne savais pas vraiment à quoi servaient les rubans roses, à part amasser de l’argent et sensibiliser les gens. Mais après avoir lu la documentation, j’ai constaté l’aspect profondément © Office national du film du Canada. Tous droits réservés. Pool a ensuite passé sept mois dans la salle de montage. « Nous avons travaillé de manière à garder les passages essentiels des entrevues et à les assembler d’une façon logique. Il était très important pour moi que le film conserve un ton intimiste et sensible. C’est pour cette raison que les sujets regardent directement la caméra, que les entrevues sont présentées sans plan étudié ni bande B, et qu’il n’y a pas de narration. » MARCHER, COURIR ET SAUTER POUR TROUVER « LE REMÈDE » Pool et Din ont assisté à différentes activités de financement en Amérique du Nord. La façon dont les femmes participant à ces événements allaient être représentées a fait l’objet de nombreuses discussions avant le début du tournage. « L’un des plus grands défis du film, et ce qui me tenait le plus à cœur, c’est que je ne voulais absolument pas donner l’impression de leur manquer de respect », d’expliquer Pool. « Je voulais m’assurer que nous allions montrer la distinction entre les participantes, leur courage et leur volonté de faire quelque chose de positif, et les entreprises qui se servent de ces événements pour promouvoir leurs produits et faire de l’argent. » « Il était vraiment important de montrer qu’au fond, chaque femme voulait sincèrement faire quelque chose », d’ajouter Pool. « Les femmes veulent avoir l’impression d’avoir un certain pouvoir sur leur propre vie et sur la vie de celles qui leur sont chères, et nous ne voulions pas nous attaquer à cela. Je cherchais davantage à critiquer ceux qui profitent du cancer du sein. » Pool a dit des participantes à ces événements qu’elles étaient formidables et qu’elle a été émue « par le pouvoir de toutes ces femmes, au nombre de 40 000 à Washington ». Voici ce qu’elle a déclaré lorsqu’elle était à New York pour filmer la marche Revlon : « Une chose qui m’a frappée, c’est que je n’ai jamais vu le mot “cancer”. Ils ne veulent même pas montrer que c’est du cancer dont il s’agit. Tout est effacé pour contribuer à donner un sentiment d’espoir. C’est une image falsifiée. » L’ANGE DE LA MORT : le sujet tabou « Tu es l’ange de la mort, tu sais, un sujet tabou. Elles apprennent à vivre, tu apprends à mourir. » – Jeanne Collins, IV League Pour Léa Pool, il était important de montrer des femmes qui vivent avec la réalité du cancer du sein. Le film fait souvent alterner des scènes où l’on voit de jeunes participantes tapageuses et costumées, criant devant la caméra, avec des scènes montrant des femmes de la IV League parlant de la mort. « J’ai toujours voulu garder cette image, explique Pool, parce qu’il y a un énorme contraste entre le genre de pouvoir et d’invincibilité que ressentent les femmes lorsqu’elles marchent ensemble dans ces événements, et les femmes de la IV League. Celles-ci ne véhiculent pas un message positif au sujet de la maladie. Elles vivent seules avec le fait qu’elles sont en train de mourir. » Pendant le développement du film, il y a eu de nombreuses discussions sur l’importance de trouver un juste équilibre entre une approche faisant appel aux émotions des spectateurs, et un format de type essai où l’on présenterait les points de vue de différents experts. L’une des premières idées de Pool était d’accompagner un groupe de femmes en train de suivre un traitement afin de montrer la réalité brutale de la maladie. Tandis qu’on explorait cette possibilité, Barbara Ehrenreich a suggéré de communiquer avec Sandy Kugelman, une femme faisant partie du groupe de la IV League à Austin, au Texas. « Ces femmes avaient une approche très critique, mais en même temps, il y avait beaucoup d’humour, beaucoup d’empathie », de souligner Pool Elles faisaient face à cette maladie dans sa phase la plus terrible. Lorsqu’elle est arrivée à Austin pour interviewer le groupe, Pool a été heureuse de constater qu’un lien s’était créé entre les femmes et Nancy Guerin, qui avait déjà eu de nombreuses conversations téléphoniques avec elles. « Il y avait déjà une bonne chimie, et j’ai compris que si je les laissais parler, j’obtiendrais probablement des témoignages très émouvants. C’était totalement le contraire de ce que nous avions fait lors des autres entrevues, plus structurées. Je lançais plutôt des sujets en respectant le silence du groupe, jusqu’à ce que les femmes se décident à parler. Nous n’avions pas peur d’attendre que quelque chose se passe, et je crois que ce fut la meilleure approche à adopter parce que ces femmes ont fini par partager avec nous des histoires très émouvantes et personnelles. C’était incroyable. » LES VOIX DE L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE Le film présente des entrevues avec de nombreuses militantes, auteures et médecins, dont plusieurs sont féministes, ainsi qu’avec les grands joueurs des collectes de fonds pour la lutte contre le cancer du sein et de la culture du marketing social. Ont été interviewées Dre Susan Love, défenseur de la recherche sur la prévention et auteure de Dr. Susan Love’s Breast Book; Dre Olufunmilayo Olopade, chef de file en génétique oncologique clinique qui dirige un programme de recherche au Medical Center de l’Université de Chicago; Barbara Ehrenreich, auteure de Nickel and Dimed: On (Not) Getting By in America, un succès de librairie sur la liste du New York Times, et du récent Bright-sided: How Positive Thinking Is Undermining America; la militante Barbara Brenner, auparavant directrice générale de Breast Cancer Action; Samantha King, auteure de Pink Ribbons, Inc. – Breast Cancer and the Politics of Philanthropy; Ellen Leopold, dont les deux livres, A Darker Ribbon: Breast Cancer, Women and Their Doctors in the Twentieth Century et Under the Radar: Cancer and the Cold War, ont été d’une importance capitale dans la recherche effectuée pour le film; Nancy Brinker, fondatrice et chef de la direction de la Susan G. Komen for the Cure, qui a amassé plus d’un milliard de dollars; Marc Hurlbert, directeur général de l’Avon Breast Cancer Crusade; Evelyn Lauder d’Estée Lauder, la première entreprise de cosmétiques à utiliser le ruban rose comme symbole de la sensibilisation au cancer du sein; Kim McInerney, directrice du marketing chez Ford, qui supervise la campagne Warriors in Pink de la société; et la sommité en matière de marketing Carol Cone, dont les programmes distinctifs de philanthropie engagée ont permis d’amasser plus de 500 millions de dollars pour différentes causes sociales. « Les femmes qui prennent la parole dans le film sont vraiment intéressantes et mènent de brillantes carrières. Il était important pour moi de présenter ces femmes à l’écran dans un documentaire en vue, car il faut s’assurer de refléter nos histoires et nos vies, de poursuivre Din. Les femmes ont beaucoup d’histoires importantes à raconter et nous voulions que cette histoire soit racontée par ces femmes-là. » Si l’article de Barbara Ehrenreich, Welcome to Cancerland, a été l’élément déclencheur du projet de film devenue L’industrie du ruban rose, la participation de l’auteure à la production n’était pas un fait accompli. Comme l’explique Din : « Parce que tout a commencé avec elle, je pensais qu’il était capital qu’elle soit dans le film. S’il n’a jamais été important ni un préalable que les sujets des entrevues aient subi des traitements contre le cancer du sein, lorsqu’on a vécu une telle expérience, il va de soi que cela apporte une autre dimension à l’enjeu et à votre travail. » Mais lorsque Din a communiqué avec Ehrenreich, celleci, somme toute, a répondu « non merci ». De poursuivre Din : « Elle s’inclinait devant les femmes qui font du militantisme sur le terrain. » Ehrenreich a suggéré de parler à Barbara Brenner de Breast Cancer Action, qui est devenue l’une des principales voix dans le film. Mais Din est revenue à la charge et a téléphoné une fois de plus, et Ehrenreich a finalement accepté. « Ce qui était merveilleux, d’ajouter Din, parce qu’elle a donné le ton au film qui commence avec elle. » L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE 4 5 L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE Din parle de certains des grands joueurs de ce qu’elle appelle la « culture du cancer du sein ». « J’hésite à appeler cela un mouvement, bien qu’ils se qualifient eux-mêmes de mouvement. Je ne pense pas que ce soit le cas. C’est une entreprise commerciale, une industrie. Il y a beaucoup de sociétés en cause. » S’il existe quatre grands organismes de collecte de fonds contre le cancer du sein en Amérique du Nord, la Susan G. Komen for the Cure est le plus important sur le plan financier, ayant amassé plus d’un milliard de dollars. Il était clair pour les membres de l’équipe de production que, si elles allaient parler des grands joueurs de l’industrie, Nancy Brinker de Komen allait être un élément clé. L’équipe désirait également obtenir le point de vue d’Evelyn Lauder et d’un représentant d’Avon. « Nous voulions savoir pourquoi ils avaient décidé de s’engager dans le marketing social, et plus spécialement dans la lutte contre le cancer du sein », mentionne Din. Pool souligne qu’en raison du nombre de plus en plus grand de documentaires qui dénoncent ou attaquent les entreprises, l’équipe s’est inquiétée, au début, d’avoir de la difficulté à obtenir des entrevues avec les sujets les plus controversés. « Nous savions que nous devions faire preuve de prudence parce que sans ces personnes, il n’y aurait pas de film. Nous ne pouvions faire un film uniquement avec des militantes, et c’est pourquoi il était important d’obtenir la participation de personnes qui jouent un rôle de premier plan dans le mouvement “rose”. » Ce fut là un facteur qui a été déterminant dans sa décision de ne pas avoir recours à la narration. « Je ne voulais pas que mon point de vue détermine l’orientation du film. C’est le cas, bien sûr, parce que j’ai fait le montage, mais je voulais que tout le monde puisse avoir la chance de s’exprimer. » AUTRES ENJEUX Même après quatre ans de recherche et de développement, et une année d’entrevues et de tournage, Din affirme qu’elle est surprise de constater qu’il reste encore autant de questions sans réponse. « Je croyais qu’avec toute la recherche que nous avions effectuée, il serait beaucoup plus facile d’obtenir des réponses claires à savoir pourquoi si peu de progrès a été réalisé alors qu’autant d’argent a été investi pendant si longtemps. J’attendais toujours une révélation, où je me dirais : Ah! Je comprends maintenant pourquoi ils font cela.” Pourquoi n’y aurait-il pas quelque chose qui changerait profondément la vie des femmes? Nous l’avons cherché et n’avons rien trouvé. C’est un enjeu et une maladie tellement complexes, et avec la façon dont ils ont décidé de mener la recherche, cela prendra des années et des années. J’ai été étonnée de constater que rien ne laissait présager que quelque chose de vraiment positif allait arriver avec tout le travail accompli. De plus en plus de questions faisaient surface à mesure que progressait notre recherche. » Pool a été affligée de découvrir ce qu’elle appelle « le cynisme de certaines entreprises, celles qui fabriquent à la fois des médicaments et des substances cancérogènes”. Elle ajoute : “Pour moi, cela représente la quintessence du cynisme : que vous profitiez de quelque chose qui rend les gens malades, pour ensuite profiter de quelque chose qui traite la maladie. » Elle a aussi été étonnée de ce qu’elle a appris au sujet des campagnes de marketing: « Je n’avais pas réalisé à quel point on profitait des femmes. Il m’est arrivé de me demander si on donnait l’impression que les choses étaient pires qu’en réalité, parce qu’il s’agit après tout d’un film et qu’il faut montrer ce dont on parle, mais je répondais toujours non. C’est vraiment comme cela que ça se passe. C’est juste que nous ne voulons pas vraiment croire que ce soit la réalité – que ce soit si diabolique. » « THINK BEFORE YOU PINK » La réalisatrice Léa Pool espère que L’industrie du ruban rose encouragera les gens à remettre leurs actes en question. « Elle croit que les femmes doivent utiliser leur pouvoir pour se mobiliser et se rassembler, mais elles doivent l’utiliser de façon plus réfléchie en faisant preuve d’un plus grand militantisme. Il nous faut être plus critiques et conscientes politiquement de nos actes, et cesser de croire qu’en achetant du papier hygiénique rose, nous faisons ce qu’il y a à faire. » « L’industrie du ruban rose soulève d’importantes questions, mentionne Ravida Din. Lorsque je pense à l’importance du cinéma documentaire, et plus précisément au fait que ce soit un film de l’ONF, je pense aux possibilités de dialogue, de réflexion, et surtout aux outils permettant un changement social et une action sociale. Si nous continuons à associer ce que nous croyons être un mouvement en faveur du changement à des campagnes de financement, ce qui implique la participation d’entreprises commerciales, je ne suis pas certaine que nous assisterons vraiment à un virage dans le domaine de la santé. Ce film fait ressortir l’importance de changer réellement la façon dont les femmes vivent un cancer du sein, et demande si nous prenons le bon chemin pour y arriver. « Le film appelle à notre sens de la responsabilité, poursuit-elle. Il nous donne une vision globale de la situation. Il nous montre comment nous sommes passés du militantisme politique à une culture de la consommation. » Pool ajoute qu’en tant que cinéaste, elle ne suggère pas de jeter le bébé avec l’eau du bain: « Je ne veux pas dire qu’il ne faut absolument pas recueillir de l’argent. Nous voulons simplement véhiculer l’excellent message de Breast Cancer Action : “Réfléchissez avant d’acheter rose”. Autrement dit, réfléchissons un peu plus aux actes que nous posons et sur le fait qu’en agissant avec une conscience politique, nous réussirons davantage à faire changer les choses. » À PROPOS DE L’ÉQUIPE DE CRÉATION LÉA POOL (réalisatrice et scénariste) est une cinéaste réputée dont le travail a été récompensé par de nombreux prix internationaux. Née en Suisse, Léa Pool émigre au Québec en 1975 et amorce sa carrière cinématographique quelques années plus tard. de France lui décerne le titre de chevalier de l’ordre des Arts et des Lettres de France. En 2006, elle reçoit trois prix pour l’ensemble de son œuvre : le Prix Reconnaissance de l’université du Québec à Montréal, le Prix des Femmes de mérite de la Fondation Y des femmes et, enfin, le prix AlbertTessier, soit la plus haute distinction décernée chaque année par le gouvernement du Québec en reconnaissance du talent exceptionnel et de l’apport remarquable d’une personne dans le domaine du cinéma. RAVIDA DIN (productrice) Farouchement attachée au principe de justice sociale et à la cause des femmes, la productrice et productrice exécutive Ravida Din transpose son engagement dans les productions qu’elle signe et contribue au documentaire social par l’analyse pénétrante et pertinente qu’elle fait des sujets traités. En 1978, elle coréalise et monte le court métrage Laurent Lamerre, portier. Léa Pool L’année suivante, elle scénarise, réalise et produit Strass Café, un court métrage primé. Elle réalise ensuite pour Radio-Québec une série sur les minorités culturelles et Eva en transit, émission sur la chanteuse française Éva, avant de se tourner vers le long métrage. En 1984, elle réalise son premier long métrage, La femme de l’hôtel, lequel reçoit un accueil enthousiaste. Le film remporte plusieurs prix internationaux et vaut à Louise Marleau le Génie de la meilleure actrice dans un rôle principal. En 1986, Léa Pool scénarise et réalise Anne Trister, qui est invité au Festival international de Berlin en compétition officielle et honoré des prix les plus prestigieux d’autres grands festivals. À corps perdu est sélectionné en compétition officielle au Festival de Venise, au Festival des Films du Monde de Montréal et au Festival international du film de Chicago et reçoit les premiers prix à Namur et à Halifax. La demoiselle sauvage est présenté en compétition officielle au Festival des Films du Monde de Montréal, où il remporte le Prix Super Écran du meilleur long métrage canadien et le Prix de la meilleure contribution artistique (photographie), en 1991. En tant que productrice exécutive des centres du Québec et de l’Atlantique de l’ONF, elle a pour mandat de rechercher et de gérer des projets divers qui vont des documentaires destinés aux salles et à la télévision aux médias communautaires, en passant par la fiction alternative et les projets numériques interactifs. Parmi ses récentes productions, mentionnons Socalled, le film, réalisé par Garry Beitel et projeté au Hot Docs et au Festival international du film documentaire d’Amsterdam; Jelena’s Song, de Pablo Alvarez-Mesa, gagnant du prix Pierre-et-YolandePerreault aux Rendez-vous du cinéma québécois; Family Motel, de la réalisatrice Helene Klodawsky, primé aux Rendez-vous du cinéma québécois en 2008. L’année suivante, Léa Pool signe Rispondetemi, un segment du film Montréal vu par..., réalisé par un collectif regroupant plusieurs cinéastes. Mouvements du désir, son cinquième long métrage de fiction, est présenté au Festival du film Sundance en 1994 et est en nomination aux prix Génie dans huit catégories, dont Meilleure réalisation et Meilleure scénario. En 1999, Emporte-moi remporte le prix spécial du Jury œcuménique au Festival international de Berlin. Ses plus récents longs métrages de fiction sont Lost and Delirious, mettant en vedette Piper Perabo, Jessica Paré et Mischa Barton; Le papillon bleu, mettant en vedette William Hurt et Pascale Bussières; Maman est chez le coiffeur; et La dernière fugue. AUTRES CONTRIBUTEURS En 1990, Léa Pool tourne son premier long métrage documentaire, Hotel Chronicles, lequel remporte la Plaque d’or au Festival international du film de Chicago. Parmi les autres documentaires qu’elle réalise, mentionnons deux épisodes de la série télévisuelle bilingue intitulée «Femmes : Une histoire inédite», d’après des scénarios écrits en collaboration avec Rina Fraticelli et commentés par Susan Sarandon, ainsi que «Mile End» pour la série Hidden Lives de CBC. En 1998, son documentaire Gabrielle Roy remporte le prix Rockie de la meilleure émission historique et biographique au Festival de la télévision de Banff ainsi que le Gémeaux du meilleur documentaire. En octobre 1994, le Festival de Blois présente une rétrospective de son œuvre cinématographique et le ministère de la Culture Ravida Din Les documentaires actuellement en cours de production que signe Ravida Din sont notamment : Payback: Debt and the Shadow Side of Wealth, inspiré du livre de Margaret Atwood et réalisé par Jennifer Baichwal; et The Feminist Project, une chronique à la fois exaltante et touchante du mouvement féministe canadien, que réalise Karen Cho. NANCY GUERIN (recherchiste, scénariste, productrice adjointe) est une scénariste, productrice, recherchiste et journaliste ayant participé à la réalisation de nombreuses productions documentaires. Outre L’industrie du ruban rose, un projet auquel elle participe depuis 2006, Guerin a également travaillé comme productrice déléguée pour Partly Private, un long métrage documentaire sur la circoncision, qui a remporté le prix du Meilleur documentaire de New York au Festival du film de Tribeca en 2009. Guerin a collaboré à plusieurs séries télévisées pour les enfants, travaillant comme recherchiste pour In Real Life, Mystery Hunters, en nomination pour un Gemini, et Active-toi. Elle a également travaillé comme recherchiste d’archives pour La Quête et Short & Male, un long métrage documentaire qui se penche avec humour sur les obstacles que doivent franchir les hommes de petite taille. Native de New York, Nancy Guerin a obtenu une maîtrise en communications et journalisme de l’Université SUNY Albany. Elle a ensuite travaillé comme reportrice et rédactrice aux L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE 6 7 L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE actualités pour l’hebdo d’information Metroland à Albany, un travail qui lui a valu de nombreux prix. Elle a également enseigné le journalisme comme professeure auxiliaire à SUNY avant de s’établir à Montréal en 2003. PATRICIA KEARNS (scénariste, recherchiste) est une cinéaste indépendante de Montréal dont le travail se caractérise par un très fort sens de la communauté et des sujets extrêmement diversifiés. Par l’entremise de sa société, Pack Productions, elle a produit et réalisé des documentaires expérimentaux acclamés comme If the Family Fits, une déconstruction réfléchie des valeurs familiales, et Choir Girls, un portrait jubilatoire d’une chorale féminine. XS STRESS: Teens Take Control, un film pour les jeunes sur l’a b c de la survie à l’adolescence, est le deuxième documentaire qu’elle a écrit et réalisé pour l’Office national du film du Canada, après Democracy à la Maude, un portrait de la militante sociale sociale canadienne Maude Barlow. Kearns est une des membres fondatrices du festival de films image + nation de Montréal et du Studio XX, un centre qui a pour mission d’encourager la participation des femmes dans les nouveaux médias. À l’ONF, elle a été chef de projet par intérim et productrice de CitizenShift, un site Web dédié aux médias et au changement social. LES SUJETS INTERVIEWÉS JUDY BRADY est une militante et auteure de San Francisco qui a reçu un diagnostic de cancer du sein il y a près de 30 ans. Depuis 25 ans, Brady travaille à la création d’un mouvement qui aborde les enjeux politiques du cancer du sein. Convaincue que des facteurs environnementaux se cachent derrière l’épidémie de cancer, elle se concentre maintenant davantage sur des préoccupations environnementales et est membre du conseil d’administration de Greenaction, un organisme qui prône la justice environnementale. BARBARA A. BRENNER s’est jointe au conseil d’administration de l’organisme Breast Cancer Action (BCA) en septembre 1994, un an après avoir appris qu’elle avait le cancer du sein. Un an plus tard, elle est devenue la première directrice générale à temps plein de BCA, un poste qu’elle a BARBARA A. BRENNER conservé jusqu’en 2010. Peu de temps après sa nomination, elle a dû subir une mastectomie en raison d’une récurrence locale du cancer. Sa passion est contagieuse, et son efficacité comme leader du mouvement contre le cancer du sein se reflète dans la croissance et les accomplissements de BCA durant son mandat. Le Barbara Brenner Rapid Response Fund a récemment été créé en l’honneur du type de militantisme déployé par BCA sous sa direction. Depuis sa participation à L’industrie du ruban rose, Brenner a appris qu’elle avait la sclérose latérale amyotrophique (SLA), une maladie neurodégénérative, et elle utilise maintenant les médias sociaux pour susciter des discussions sur la façon dont les questions sur la santé sont présentées dans les médias grand public. Elle se sert aussi d’un synthétiseur texte-parole pour communiquer de façon audible. Nancy G. Brinker est considérée comme un leader du mouvement mondial contre le cancer du sein. Elle est la chef de la direction et fondatrice de la Susan G. Komen for the Cure, actuellement le plus important organisme de collecte de fonds contre le cancer du sein dans le monde entier. En 2008, Brinker figurait sur la liste des « 100 personnes les plus influentes au monde » du magazine TIME. De 2001 à 2003, elle a occupé la fonction d’ambassadrice des États-Unis en Hongrie. Plus récemment, à titre de chef du protocole des États-Unis, un poste qu’elle a occupé de 2007 à 2009, elle avait pour mandat de superviser toutes les questions de protocole entourant la visite des chefs d’État et les voyages à l’étranger du président. Le président Barack Obama lui a décerné la Presidential Medal of Freedom, la plus haute distinction de la nation pour un civil. Elle a récemment publié le livre Promise Me: How a Sister’s Love Launched the Global Movement to End Breast Cancer. James Brophy (Ph. D.) est un chercheur de Windsor spécialisé dans le lien entre le cancer et les agents cancérogènes occupationnels. Il a été au cœur de la difficile bataille visant à forcer l’industrie et le gouvernement à reconnaître que les « risques professionnels » sont une réalité mortelle pour un trop grand nombre de personnes travaillant en industrie. Le travail de Brophy porte principalement sur les cancers professionnels et les cancers liés à l’environnement, sur l’éducation, la sensibilisation et la prévention. Il est le chercheur principal de la « Lifetime Histories Research Study », une étude cas-témoins explorant les associations entre l’exposition professionnelle et le cancer du sein chez la femme. Dans les études qu’ils ont terminées, lui et ses collègues chercheurs ont trouvé une preuve du lien entre le développement du cancer du sein et le travail dans les domaines de l’agriculture, des soins de santé et de la fabrication de véhicules automobiles. Janet Collins est une visionnaire qui a participé activement à l’organisation de la première Conférence mondiale sur le cancer du sein (World Conference on Breast Cancer - WCBC), qui a eu lieu à Kingston, en Ontario, en juillet 1997 et qui a attiré 650 représentants de 50 pays. Le comité de la WCBC a travaillé avec Bella Abzug, auparavant membre du Congrès et chef de la Women’s Environment and Development Organization, afin de créer un plan d’action mondial et de mettre le cancer du sein à l’avant-scène. CAROL CONE, vice-présidente d’Edelman Purpose, est réputée pour son travail dans les domaines du marketing social et de la philanthropie stratégique. Appelée la « mère du marketing social », elle s’est fermement engagée à établir des partenariats solides et durables entre des entreprises et des causes sociales, ce qu’elle fait depuis plus de 25 ans. Cone a créé de nouvelles alliances pour des partenariats publics-privés afin de mettre sur pied des programmes distinctifs pour une multitude d’entreprises Fortune 500, incluant l’Avon Breast Cancer Crusade, l’initiative Go Red for Women de l’American Heart Association, les Human Rights Awards de Reebok, le Fitness Walking Program de Rockport, la Gillette Women’s Cancer Connection, et bien d’autres. Dans l’ensemble, les programmes de Cone ont permis d’amasser plus de 500 millions de dollars au profit de différentes causes sociales. DrE Charlene Elliott est professeure agrégée en communications à l’Université de Calgary. Ses travaux de recherche portent principalement sur les implications communicatives et politiques de la codification de la couleur, de la forme et de l’odeur. Elle est l’auteure de Pink!: Community, Contestation and the Colour of Breast Cancer, un article dans lequel elle explique comment la couleur rose est utilisée de manière stratégique dans les campagnes contre le cancer du sein afin d’adoucir la dure réalité de la maladie. Elliott s’est récemment vu attribuer une nouvelle chaire de recherche par les Instituts de recherche en santé du Canada afin d’étudier les liens entre la commercialisation des produits alimentaires et l’obésité infantile. Barbara Ehrenreich Barbara Ehrenreich est critique sociale et auteure. Chroniqueuse et essayiste, elle rejoint un vaste lectorat et est l’auteure d’une vingtaine de livres, incluant Nickel and Dimed: On (Not) Getting By in America, un succès de librairie ayant paru sur la liste du New York Times. Elle écrit fréquemment des articles pour le New York Times, Harper’s, The Progressive, en plus d’être une collaboratrice du magazine TIME. Charlotte Haley fut l’une des premières personnes à remettre un ruban pour sensibiliser les gens à la cause du cancer du sein. Sa fille, sa sœur et sa grand-mère ont toutes eu un cancer du sein. Dans les années 1990, elle a commencé à distribuer «dans des épiceries locales» des rubans de couleur saumon sur lesquels on pouvait lire : « Le budget annuel du National Cancer Institute est de 1,8 milliard de dollars; seulement 5 % de cet argent va à la prévention du cancer. Aidez-nous à réveiller nos législateurs et la population américaine en portant ce ruban. » Peu après, le magazine Self et Estée Lauder ont voulu utiliser le ruban de Haley, mais celle-ci refusa, jugeant ces entreprises trop commerciales. Le magazine est allé de l’avant en utilisant la couleur rose à la place du saumon, et le ruban rose est rapidement devenu le symbole mondial de la lutte au cancer du sein. JANE HOULIHAN est première vice-présidente de la Recherche à l’Environmental Working Group et directrice de Skin Deep, une base de données sur la nocivité des cosmétiques. Cette base de données indique la cote de risque de plus de 62 000 produits vendus sur le marché et reçoit près d’un million d’appels de fichier par mois. Houlihan est spécialisée dans la recherche sur la toxicité et la santé. Porte-parole des questions sur l’hygiène de l’environnement auprès des médias nationaux, elle participe également à des conférences partout dans le monde. MARC HURLBERT (Ph. D.) est directeur général des initiatives mondiales contre le cancer du sein de l’Avon Foundation for Women et de l’Avon Breast Cancer Crusade, qui offrent des programmes dans plus de 55 pays et qui amassent chaque année plus de 50 millions de dollars pour la cause du cancer du sein. Hurlbert a pour responsabilité d’élaborer la stratégie générale de l’Avon Crusade, d’établir les lignes directrices du financement, de mettre en œuvre les programmes et de suivre les progrès des détenteurs des subventions. Il préside également le conseil d’administration de la Health Research Alliance et du Cancer Committee de l’Université Columbia, de même que le conseil consultatif du New York Presbyterian Hospital. Dre Marion Kavanaugh-Lynch est directrice du California Breast Cancer Research Program à l’Université de Californie. Son travail porte notamment sur l’établissement des priorités et l’élaboration des stratégies en matière de recherche de l’État de la Californie, dans le but de coordonner la recherche et de mettre fin au cancer du sein. Elle dirige actuellement un panel national qui établit des stratégies de recherche afin d’explorer le rôle des polluants provenant de l’environnement dans le cancer du sein. Margaret Keith (Ph. D.) est membre auxiliaire du corps professoral à l’Université de Windsor et à l’Université de Stirling au Royaume-Uni. Ses travaux ont permis de faire progresser l’utilisation des techniques de cartographie dans la recherche participative sur la santé, et elle a collaboré à la rédaction d’articles de journaux décrivant leurs applications. À titre de co-chercheuse principale, elle a également pris part à plusieurs études de recherche épidémiologiques et qualitatives explorant les facteurs de risque professionnels et environnementaux associés au cancer du sein. Elle participe actuellement à un projet commandité par le National Network on Environments and Women’s Health à l’Université York, qui explore les risques possibles de cancer du sein chez les femmes travaillant dans l’industrie du plastique. Samantha King est l’auteure de Pink Ribbons, Inc.: Breast Cancer and the Politics of Philanthropy. Elle est professeure agrégée à l’école de kinésiologie et au département des études sur la santé de l’Université Queen’s de Kingston, en Ontario. Ses intérêts en matière de recherche et d’enseignement portent sur la culture politique de la santé, du sport et du corps. Elle siège aux comités de rédaction du Journal of Sport and Social Samantha King Issues et de Qualitative Research in Sport, Exercise and Health et est membre du conseil d’administration de la North American Society for the Sociology of Sport. Evelyn H. Lauder est première vice-présidente de groupe des Compagnies Estée Lauder, et la fondatrice et présidente de la Breast Cancer Research Foundation. Estée Lauder fut la première entreprise de cosmétiques à utiliser le ruban rose comme symbole de la sensibilisation au cancer du sein. On attribue d’ailleurs la popularité du ruban rose à cette entreprise. En 2000, la société a créé la Global Illumination Campaign pour sensibiliser les gens à la cause du cancer du sein en projetant une lumière rose sur des édifices, des monuments et des points d’intérêt situés partout dans le monde. Au cours de la dernière année, 38 points d’intérêt historiques du monde entier ont été illuminés, ce qui a permis à la campagne d’établir un nouveau record Guinness, soit « Le plus grand nombre de points d’intérêt illuminés pour une cause en 24 heures ». ELLEN LEOPOLD est l’auteure de A Darker Ribbon: Breast Cancer, Women, and Their Doctors in the Twentieth Century, la première histoire culturelle de la maladie. Elle a également écrit Under the Radar: Cancer and the Cold War, qui démontre que pratiquement chaque aspect de notre réponse actuelle à la maladie porte l’empreinte de ses liens complexes avec la guerre froide. Elle a travaillé comme conseillère en politiques économiques aux États-Unis et au Royaume-Uni, où elle a été au service du Greater London Council jusqu’à son abolition par Margaret Thatcher. Dre Susan Love est l’une des « mères fondatrices » du mouvement de la lutte contre le cancer du sein, un travail qu’elle poursuit en tant que membre des conseils d’administration de L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE 8 9 L’INDUSTRIE DU RUBAN ROSE la National Breast Cancer Coalition et de la Y-ME National Breast Cancer Organization. Depuis sa publication en 1990, son livre intitulé Dr. Susan Love’s Breast Book est considéré comme la bible du cancer du sein. Selon elle, le cancer du sein pourrait être un virus. En 2008, en partenariat avec l’Avon Foundation, Love a procédé au lancement de l’initiative Army of Women, qui recrute un million de femmes de tous les âges et de toutes les origines ethniques, qui ont ou non le cancer du sein, afin de participer à des études de recherche sur le cancer du sein. Love est actuellement présidente et directrice médicale de la Dr. Susan Love Research Foundation, et elle est membre du conseil de Windy Hill Medical, une société de prévention du cancer du sein qu’elle a fondée. Kim McInerney travaillait à la Ford Motor Company comme directrice des commandites de marques populaires et du marketing expérientiel au moment du tournage de L’industrie du ruban rose. Elle y supervisait le programme Warriors in Pink, une campagne de marketing social visant à amasser des fonds pour la lutte contre le cancer du sein par la vente d’un éventail de produits roses, comme une Ford Mustang. Pendant 17 ans, le programme Warriors in Pink a été un commanditaire national de la Susan G. Komen Race for the Cure, versant un million de dollars par année à la fondation. DRE OLUFUNMILAYO I. OLOPADE est titulaire du Walter L. Palmer Distinguished Service Professorship et doyenne associée de l’initiative Global Health du Medical Center de l’Université de Chicago. Formée en oncologie clinique et en génétique du cancer à l’Université de Chicago, Dre Olopade a mené des travaux de recherche sur la compréhension des formes familiales du cancer. Ses observations fondamentales sur la base génétique du cancer du sein chez les jeunes femmes d’origine africaine vivant aux États-Unis et en Afrique de l’Ouest ont élargi notre compréhension des interactions complexes entre les gènes, le mode de vie et l’environnement dans l’apparition du cancer du sein. En tant que médecin et scientifique, Dre Olopade travaille sans relâche afin de traduire les découvertes scientifiques touchant l’individu et la population en interventions optimales pour les femmes présentant un risque de développer un cancer du sein. Dre Olopade diffuse efficacement les résultats positifs de son travail, inspire les étudiants et ses collègues, et est un modèle pour les femmes scientifiques du monde entier. Chef de file internationale en médecine universitaire, elle a reçu de nombreux prix et récompenses. Elle est membre de l’Institute of Medicine of the National Academies, du National Cancer Advisory Board, de l’American Philosophical Society et de l’American Academy of Arts and Sciences. IV LEAGUE est un groupe de soutien pour les femmes atteintes d’un cancer du sein métastatique, situé à Austin, au Texas. Les membres se réunissent régulièrement et s’aident mutuellement à composer avec les difficultés de la maladie et la réalité de la mort. Le groupe considère la commercialisation du cancer du sein comme un acte insensible et insultant, et ne croit pas qu’une volonté de fer puisse expliquer pourquoi certaines personnes survivent au cancer. Elles connaissent le nombre de personnes mortes du cancer du sein – elles ont perdu 10 membres l’an dernier seulement – et elles croient que c’est la maladie qui tue les gens et non le manque d’espoir ou de pensée positive. The Plastics Focus group est constitué d’une poignée de femmes qui ont travaillé dans l’industrie du plastique fabriquant des pièces pour les trois grands constructeurs automobiles américains. Étant toutes très inquiètes des effets des produits chimiques auxquels elles ont été exposées dans leur milieu de travail, elles ont accepté de participer à un projet de recherche étudiant les liens entre les risques professionnels et le cancer du sein. L’étude employait des techniques de collecte de données visuelles pour aider les femmes à parler de leur travail et de leur histoire médicale. Elles ont dit avoir souffert de vertiges, de maux de tête, de maux de gorge, de difficultés à respirer et de saignements de nez causés par les odeurs chimiques, la fumée et les vapeurs omniprésentes dans leur environnement de travail. Elles ont parlé de collègues de travail qui ont développé un cancer ou qui ont fait une fausse couche. Plusieurs ont dit craindre d’avoir elles aussi des problèmes de santé occasionnés par leur exposition professionnelle à des substances cancérogènes et des perturbateurs endocriniens. • © 2011 – 97 min 43 s L’Office national du film du Canada présente L’industrie du ruban rose Réalisation Léa Pool Produit par Ravida Din Scénario Patricia Kearns, Nancy Guerin et Léa Pool Direction de la photographie Daniel Jobin Sylvaine Dufaux, Nathalie Moliavko-Visotzky Montage Oana Suteu Khintirian Animation Francis Gélinas Productrice déléguée Nancy Guerin Productrice exécutive Ravida Din D’après le livre Pink Ribbons, Inc.: Breast Cancer and the Politics of Philanthropy de Samantha King www.onf.ca/rose RENSEIGNEMENTS Canada 1-800-267-7710 États-Unis 1-800-542-2164 International +1-514-283-9000 Internet www.onf.ca • [email protected]
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