PME MagazinE - Jardin des monts

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PME MagazinE - Jardin des monts
entreprises who’s who
Ces femmes qui
font les pMe du
Chablais
riviera
Les femmes à la tête de PME sont nombreuses
dans la région Riviera-Chablais. Elles sont
actives dans tous les secteurs: gastronomie,
tourisme, vigne ou encore technologie.
Par Mouna Hussein, Alba Queijo, Geneviève Ruiz,
Emilie Veillon
U
n atout incontestable de la
région Riviera-Chablais
réside dans ses paysages
spectaculaires. Mais du
côté de la Riviera, on peut
se targuer d’être devenu
aussi un pôle international dans le secteur
de l’accueil: «notre région possède de
nombreux hôtels, des cliniques, ainsi que
des écoles hôtelières, explique Bernard
Schmid, directeur de Promove, l’association de développement économique de la
Riviera. Mais nous accueillons également
des PME dans des secteurs très variés.» Sa
centralité en Suisse romande et son mul-
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ticulturalisme constituent d’autres avantages de la région. «Des communautés
étrangères sont établies ici de longue date.
il ne s’agit pas d’expatriés de passage, mais
de gens qui restent.»
L’une des difficultés pour les PME se
trouve dans la rareté des terrains entre
Vevey et Montreux. Du côté du Chablais, la
situation est différente et l’offre de terrain
à bon prix représente un argument pour
attirer les entreprises. «nous avons encore
de la place et sommes moins à l’étroit que
la région lémanique, indique Christian
Minacci, délégué économique de l’association aigle Région. nous restons toutefois PME MagazinE - août 2015
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Nadia Plata
Age: 47 ans
Fonction: directrice
Entreprise: Eptes
Nombre de collaborateurs: 15 (externes)
Lieu: Vevey
Photo: S. Liphardt
Nadia Plata.
Pour concilier vie
professionnelle et
familiale, la mère
de deux enfants a
installé son bureau
à domicile..
«J’avais fait le deuil de ma situation d’employée.» En 2007, nadia Plata, actuelle
directrice d’Eptes, démissionne du poste
qu’elle occupe dans une grande multinationale. ne trouvant pas de place de travail qui lui corresponde, elle se lance dans
l’entrepreneuriat: «J’ai toujours suivi mes
intuitions. J’ai senti au fond de moi qu’il
était temps que je devienne entrepreneur.»
En 2008, elle reprend des études de droit
international de l’environnement et de
droit suisse. En parallèle, elle crée Eptes,
une entreprise active dans le domaine des
arômes et colorants alimentaires naturels,
et également dans l’environnement. nadia
Plata n’a pas d’appréhension lorsqu’elle
se lance. «On m’avait déjà assignée à des
tâches à haute responsabilité. Et à 40 ans,
il ne faut plus avoir peur de cela.»
Mère de deux enfants, la directrice a
réussi à concilier vie professionnelle et
familiale en installant son bureau à domicile. «Cela m’évite les trajets et je peux
déjeuner avec mes enfants tous les jours.
C’est un aspect de ma vie dont je suis très
fière.» nommée Femme entrepreneure de
l’année en 2013, elle a gagné en visibilité
grâce à ce prix: «C’est positif de mettre les
femmes entrepreneures en avant. il n’y en
a pas assez.»
Le modèle d’Eptes est une réussite.
La société ne conçoit que des produits
naturels qui n’existent pas sur le marché.
«nos créations ne sont pas conventionnelles. nous collaborons avec de grandes
sociétés afin de leur apporter des solutions
qu’elles ne peuvent obtenir autrement.
nous sommes actifs dans un marché de
niche. il y a une forte demande dans notre
domaine.» La femme d’affaires est heureuse d’allier convictions écologiques et
succès économique.
aujourd’hui, nadia Plata ne regrette
pas d’avoir choisi la voie entrepreneuriale: «J’encourage toute personne ayant
un doute à se lancer, même si le monde des
affaires est rude.»
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entreprises who’s who
Geneviève Bonnard
Age: 54 ans
Fonction: cofondatrice, codirectrice
Entreprise: Bonnard et woeffray architectes
Nombre de collaborateurs : 21
Lieu: Monthey
Enfant, geneviève Bonnard voulait déjà devenir architecte. après
un cursus de cinq ans à
l’EPFL, elle commence sa
carrière dans un bureau
lausa n nois. C ’est là
qu’elle rencontre son futur associé, Denis
Woeffray. «il était issu d’une formation
plus axée sur la pratique. nous étions
complémentaires et nous nous entendions bien. Monter notre propre entreprise
a paru une évidence. C’est en 1990 que
nous nous sommes lancés.» Les associés
misent sur des concours d’architecture
pour des programmes publics, surtout
en Valais. ils réussissent à survivre à la
crise des années 1990, puis agrandissent
leur entreprise jusqu’à atteindre leur taille
actuelle en 2007.
«Durant mes études, je ne pensais pas à
devenir entrepreneur. Et sans mon associé,
je ne l’aurais pas fait. Tenir un bureau d’architectes demande énormément de travail
et de force mentale. il faut constamment se
battre, être concurrentiel.» La directrice
apprécie cette fonction pour la liberté et
l’indépendance qu’elle en retire. «Je ne
trouve pas qu’il soit plus compliqué pour
une femme d’assumer le rôle d’entrepre-
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neur. On doit parfois s’imposer un peu plus,
mais mon associé et moi faisons face aux
mêmes difficultés.»
Stéphanie décotterd
Age: 37 ans
Fonction: codirectrice
Entreprise: Restaurant Le Pont de Brent
Nombre de collaborateurs: 15
Lieu: Brent
après une formation à
l’école hôtelière de Strasbourg, Stéphanie Décotterd intègre l’établissement gastronomique du
Pont de Brent en 2000,
alors sous l’égide de
gérard Rabaey. Elle y rencontre son futur
mari Stéphane, qui œuvre en cuisine.
Quelques années plus tard, le couple
passe deux ans au Québec, avant de
reprendre le Pont de Brent suite au départ
de l’ancien chef. «Depuis 2011, nous avons découvert
les multiples facettes du métier de restaurateur et gagné en confiance. aux
commandes du navire, il y a beaucoup de
facteurs à prendre en compte, notamment
la gestion de la comptabilité et du personnel», relève la codirectrice de la maison en
pleine progression, avec 18 points au gault
et Millau et deux étoiles Michelin. Son mari
s’occupe du restaurant et de la cuisine, tandis qu’elle gère toute la partie administrative, ce qui lui permet de travailler depuis
la maison et de garder une proximité avec
ses enfants. «On est très complémentaires
et on prend toutes les grandes décisions à
deux», confie la Française d’origine, dont
le prochain projet sera de repenser le décor
du restaurant. cécile duvanel
Age: 43 ans
Fonction: cofondatrice
Entreprise: augurix
Nombre de collaborateurs: 10
Lieu: Monthey
après des études en médecine et une formation postgrade en biologie à Lausanne,
Cécile Duvanel s’investit durant cinq
ans dans la recherche
en immunologie. Elle
se tourne ensuite vers
une carrière en clinique
pédiatrique. Mère de
trois enfants, la scientifique repère chez un
de ses fils les symptômes de la maladie
cœliaque. Cette expérience personnelle
la pousse, avec son mari, à créer augurix en 2007. L’entreprise met au point un
test pour diagnostiquer précocement ce
trouble gastro-intestinal et le commercialise en Suisse, mais aussi en angleterre,
en allemagne, en australie et dans les
pays nordiques.
«La création de cette entreprise m’a
permis d’allier la recherche et le travail
en clinique, ce qui est souvent difficile
en Suisse.» En plus d’être cofondatrice,
responsable scientifique et présidente
du conseil d’administration d’augurix,
l’entrepreneuse travaille comme médecin
à l’hôpital Riviera. «Ce n’est pas tous les
jours facile de concilier ces activités avec
une vie de famille. Mais c’est une question
d’organisation. Je n’aurais pas pu assumer
toutes ces fonctions sans mon mari et son
expérience commerciale. Je pense qu’il est
moins aisé pour une femme d’être entrepreneur. Mais il ne faut pas hésiter à se lancer.»
Géraldine Grau
Age: 31 ans
Fonction: directrice
Entreprise: Grau Electricité
Nombre de collaborateurs: 92
Lieu: Monthey
ayant grandi au-dessus
de l’entreprise d’électricité créée par son arrièregrand-père, géraldine
grau a assez tôt senti
l’appel familial pour l’entrepreneuriat. «J’ai toujours dit à mon papa que je prendrais sa
place», se remémore la trentenaire. après
avoir terminé son Bachelor en gestion d’entreprise dans une haute école, elle choisit
d’apprendre la base du secteur en menant
à bien un apprentissage d’installatrice
électricienne. Depuis 2010, elle a repris
la direction de la PME de près de 100 col-
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Photos: T. Parel, DR
proches des grands centres et disposons
d’excellentes connexions autoroutières et
ferroviaires.» La région possède en outre
un nombre important d’entreprises dans
l’industrie de process (site chimique, raffinerie, alimentaire, etc.).
nombre de femmes sont à la tête de
PME, sur la Riviera comme dans le Chablais. On les trouve dans des domaines
divers tels que le tourisme, les cliniques,
les technologies, la communication ou
l’artisanat. Bernard Schmid constate que
«depuis plusieurs années, il y a autant de
femmes que d’hommes qui viennent nous
présenter des projets d’entreprise intéressants, et ce dans tous les secteurs».
laborateurs. «L’ambiance est restée familiale, notamment parce que je connaissais
déjà bien le personnel avant mon entrée en
fonction. Cet esprit d’équipe fait que nous
avons des employés fidèles depuis vingt
ans», se réjouit la directrice, actuellement
en congé maternité.
Au niveau des prestations, tout l’enjeu
de l’entreprise consiste à rester précurseur
dans un contexte d’évolution rapide des
technologies. Pour rester à la pointe dans
tous les nouveaux domaines, notamment
la gestion à distance, la domotique et les
télécommunications, la directrice mise sur
la formation continue de ses employés. Catherine hedinger
Age: 41 ans
Fonction: codirectrice
Entreprise: Confiserie Hedinger
Nombre de collaborateurs: 15
Lieu: Aigle
Fondée par son grandpère, puis reprise par
ses parents, la confiserie a toujours fait partie
de la vie de Catherine
Hedinger. «A force de
m’imprégner des bonnes
odeurs de chocolat et de petit pain, j’ai
voulu en faire mon métier. Mais je tenais
aussi à apprendre les langues.» Une fois
son CFC de confiseur-pâtissier-chocolatier
en poche, elle enchaîne les stages à Berne,
à Neuchâtel et à San Diego, en Californie.
Elle effectue ensuite un voyage autour du
monde. A son retour, Catherine Hedinger intègre le laboratoire de la confiserie
familiale. Lors d’un séjour linguistique en
Espagne, elle prend conscience qu’elle se
verrait mieux en charge des contacts avec
la clientèle plutôt que de la production. Son mari prend donc en main la gestion
du laboratoire de l’enseigne qui s’est fait
un nom bien au-delà d’Aigle depuis 1935.
«Les échanges avec nos clients restent
le cœur de mon métier. J’ai beaucoup de
plaisir à suivre les histoires de vie, et parfois même à assurer un rôle social», assure
la codirectrice qui met aussi un point
d’honneur à se perfectionner avec des
formations continues. Car elle souhaite
ne jamais s’endormir sur ses lauriers. estelle Mayer
Age: 45 ans
Fonction: propriétaire et directrice
Entreprise: Hôtel tralala et Vevey Hotel &
Guesthouse
Nombre de collaborateurs: 15
Lieu: Montreux et Vevey
«J’ai toujours aimé la musique. Ouvrir
un établissement autour de ce thème
était mon rêve.» En 2008, lorsqu’ils
découvrent une bâtisse en vente dans
la vieille ville de Montreux, Estelle
Mayer et son mari ont un coup de cœur.
«Nous avons tout de suite été séduits.»
Le couple se lance alors dans la rénovation, autour du thème de la musique, de
ce qui deviendra le futur Tralala Hôtel.
«Aucun établissement n’était dédié au
jazz à Montreux. Nous voulions nous
démarquer en proposant une immersion totale dans la musique.» L’établissement connaît rapidement le succès:
«il affichait déjà complet alors que la
peinture était encore fraîche!»
Estelle Mayer aime se réinventer.
«Je suis hyperactive. J’aime créer
et voir mes projets se développer. Je
ne me repose pas sur mes acquis.»
En 2012, elle prend en charge une
auberge de jeunesse, le Vevey Hotel
& guesthouse. Un choix guidé par son
envie de continuer sur la même lignée:
diriger des établissements hôteliers
à prix abordables. Loin de vouloir
s’arrêter, l’entrepreneuse a plusieurs
projets pour la suite: «Le but, à long
terme, est d’agrandir notre patrimoine
dans le domaine de l’hôtellerie et de la
restauration.»
PME MAgAziNE - Août 2015
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entreprises who’s who
Silvana TomaSino
Age: 47 ans
Fonction: directrice générale
Entreprise: Les Bains de Lavey et Lavey
médical
Nombre de collaborateurs: 197
Lieu: Lavey-les-Bains
née dans le Chablais au sein d’une famille
d’origine italienne, Silvana Tomasino
quitte sa région natale en 1988 pour entreprendre des études en sciences politiques
à l’Université de Lausanne. après l’obtention de son diplôme, elle occupe divers
postes à responsabilité, notamment chez
Publigroupe, société spécialisée dans la
vente d’espaces publicitaires sur internet,
et au sein d’une grande compagnie d’assurance-maladie. En 2004, après la naissance
de sa fille, elle revient vivre dans le Chablais. «Ce retour aux sources a été positif
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et j’ai eu la chance de pouvoir rester sur
place en faisant du home office.» Toujours
cadre dans le domaine des assurances, elle
entame, en parallèle, un MBa en hautes
études commerciales à genève. «C’est un
peu compliqué de retourner sur les bancs
de l’université avec un enfant, mais j’ai eu
le soutien nécessaire de mon entourage.»
Son diplôme en poche, Silvana Tomasino reprend la direction de Radio Chablais et
réussit à redresser la petite station, au bord
de la faillite. Trois ans plus tard, estimant
«avoir fait le tour», elle décroche le poste de
directrice générale des Bains de Lavey et
de Lavey Médical. «C’était une opportunité
unique de travailler dans un domaine que
je ne connaissais pas.» Lorsqu’elle reprend
les rênes de la société, Silvana Tomasino ressent de l’appréhension: «J’étais
confiante, mais rien n’est jamais gagné
d’avance et je savais que j’allais devoir tra-
vailler dur.» Elle ne semble pas surprise de
la nomination d’une femme à ce poste: «au
sein d’Eurothermes, le groupe propriétaire
des Bains de Lavey, les femmes occupent
de nombreux postes à responsabilités.»
Son emploi du temps est chargé: «Je
gère mon temps de manière élastique. Je
m’organise sur un planning de sept jours
par semaine, et non de huit heures par
jour. J’adapte mon horaire en fonction de
mes besoins professionnels ou familiaux.
Je pense que c’est la clé pour y arriver.»
La Chablaisienne désire encore explorer
son métier sous différents angles. Etre à la
tête du leader romand de la thalasso constitue un défi passionnant: «il y a encore de
nombreux aspects à développer au sein des
Bains de Lavey. nous misons sur la qualité
de nos services et installations. C’est un
domaine dans lequel nous pouvons toujours innover.»
PME MagazinE - août
mars 2015
2014
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Photos: S. Liphardt, DR
Silvana Tomasino. Elle ne
connaissait rien aux bains thermaux
avant de devenir directrice des
Bains de Lavey mais elle se réjouit
de relever ce nouveau défi.
Séverine Juillet
Age: 40 ans
Fonction: directrice des opérations
Entreprise: RCSmobility
Nombre de collaborateurs: 100
Lieu: Aigle
Après une formation en
économie et développement des entreprises,
Séverine Juillet travaille
dans le secteur des
nouvelles technologies
à Marseille, en pleine
bulle Internet de l’an 2000. «Quand elle
a explosé, j’ai préféré changer de secteur.
J’ai découvert RCSmobility, une société
franco-suisse qui prend en charge l’exploitation de réseaux des transports publics.
L’aspect d’un service concret rendu à la
population, adapté aux contraintes budgétaires des collectivités publiques, m’a
beaucoup plu.»
Séverine Juillet gère deux grandes
tâches au quotidien. Le contrôle des opérations dans l’ensemble des filiales de la
branche transport, aussi bien au niveau
des véhicules que des conducteurs ou
du trafic. Et tout ce qui concerne les ressources humaines. «Ce double ancrage
me permet d’assurer la qualité à tous
les niveaux. Pour cela, je privilégie un
management familial. Comme j’ai recruté personnellement 90% des employés,
je connais leur histoire et les appelle
par leur prénom. J’encourage aussi un
management à l’horizontale.» Elle est
également présidente du groupement
des entreprises du Chablais, qui répond
aux problématiques liées à l’implantation
dans deux cantons. Anne Müller
Age: 40 ans
Fonction: vigneronne
Entreprise: Anne Müller La Vigne et Le Vin
Nombre de collaborateurs: entre 2 et 15 selon la saison
Lieu: Yvorne
Fille de Charles Müller, vigneron et
ancien responsable de la coopérative
d’Yvorne, Anne Müller n’a pas voulu
suivre ses traces d’entrée de jeu. Entre
Aude Pugin toker
Age: 40 ans
Fonction: directrice des finances et administration, membre du conseil d’administration
Entreprise: APCo technologies
Nombre de collaborateurs: 250
Lieu: Aigle
Après une Licence en droit et un brevet
d’avocat, Aude Pugin Toker intègre un
groupe d’entreprises pour lesquelles
elle assure une partie de la gestion des
affaires juridiques et immobilières.
grâce à une grande diversité des transactions, elle acquiert une large vision
du monde des affaires. Elle décide
ensuite de rejoindre l’entreprise familiale en 2009.
APCO est spécialisée dans l’industrie spatiale et nucléaire, plus précisément les équipements de manutention
au sol de satellites et les pièces de vol
spatiales, tels que l’un des instruments embarqués sur la sonde Rosetta. La PME a été fondée par son père
en 1992. «Lorsque nous nous sommes
installés à Aigle fin 2008, l’entreprise
totalisait 50 employés. L’une de mes
missions en tant que représentante
de la seconde génération est d’assurer
sa formation d’éducatrice spécialisée, ses
jobs de serveuse ou de vendeuse, entre la
Suisse et Rome, elle a l’impression d’avoir
vécu plusieurs vies. Lorsqu’elle découvre
un jour les écrits de
Rudolf Steiner, le père
de l’anthroposophie et
de la biodynamie, elle
a une révélation: «Avec
cette vision-là, je voulais
bien faire du vin.»
A 30 ans, elle se lance dans un apprentissage d’agricultrice et viticultrice à
Châteauneuf (VS), avant de rejoindre le
domaine familial en 2007. Elle reprend les
4 hectares à son compte deux ans plus
tard. Tout était alors à créer: le type de
culture sans produits chimiques ni de synthèse, le nom du domaine, la ligne graphique, la vente et le marketing... «J’ai fait
face à deux défis: être une femme vigne-
une succession d’entreprise harmonieuse, le tout en répondant aux impératifs de croissance. Dans un climat
de cherté du franc suisse, ce n’est pas
évident.»
Pour Aude Pugin Toker, travailler
doit demeurer un plaisir. Elle encourage donc la convivialité avec ses collaborateurs, sans lésiner sur une communication franche en cas de problème. ronne et faire de la biodynamie. C’est un
boulot de titan qui me tient toujours en
état d’alerte», s’enthousiasme la quadragénaire, qui entame fièrement son quatrième millésime. La production atteint
10 000 bouteilles par année.
ChriStine
PetitPierre-Mottier
Age: 71 ans
Fonction: directrice, actionnaire majoritaire
Entreprise: Mottier & Cie Villeneuve Nombre de collaborateurs: 5
Lieu: Villeneuve
Christine Petitpierre est née en 1944, un
an avant que son père ne reprenne le flambeau de l’entreprise familiale spécialisée
dans la serrurerie de bâtiment, ainsi que
la construction de citernes à mazout et PME MAgAzInE - Août 2015
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entreprises who’s who
vée en Suisse il y a sept ans, elle s’est
spécialisée dans le domaine médical. «Je
suis entrée à la clinique en tant qu’assistante commerciale et coordinatrice. J’ai
rapidement gravi les échelons et repris
le poste de directrice générale lorsqu’il
s’est libéré.»
Pour la jeune directrice, la clé du succès
consiste à rester à l’écoute, aussi bien de
ses chefs de service que de ses patients.
Elle n’hésite pas non plus à se remettre
en question régulièrement. «Comme nos
activités se développent, il est important
d’avoir un management participatif pour
rester en contact avec la réalité.»
charlotte
landolt-nardin
Age: 33 ans
Fonction: directrice
Entreprise: Jardin des Monts
Nombre de collaborateurs: 6
Lieu: Rossinière
à essence. En 1951, la PME change de
cap vers la tôlerie industrielle. «J’ai fait un
apprentissage au sein de
l’entreprise. a l’époque,
on n’osait pas dire non»,
se souvient Christine
Petitpierre-Mottier, ravie,
avec le recul, d’avoir eu
cette opportunité.
Lorsqu’elle reprend la direction en
1983, elle change le statut en Sa et se
lance dans la gestion des affaires et la
diversification de la clientèle. Entre 1986
et 2000, la directrice assure en parallèle
d’autres mandats de conseil d’administration, notamment dans des institutions
bancaires. Elle est actuellement présidente de la société industrielle et commerciale de Villeneuve. «Ce réseau de relations s’est révélé précieux et m’a permis
de prendre les bonnes décisions dans les
périodes difficiles», estime la directrice,
dont le fils va rejoindre l’entreprise à la fin
de cette année.
48
stéphanie simon
points de vente en Suisse romande et
planchons sur la commercialisation
de la marque dans le reste du pays»,
positive Charlotte Landolt qui œuvre
sur tous les fronts, de la cueillette au
développement stratégique.
D’ici à la fin d’année, la gamme sera
complétée par de nouvelles créations,
notamment des bonbons biologiques
aux huiles essentielles. BaBs siclet
Age: 34 ans
Fonction: directrice générale
Entreprise: Clinique Valmont
Nombre de collaborateurs: 100
Lieu: Montreux
«La localisation de notre
clinique sur les hauts de
Montreux représente un
atout, considère Babs
Siclet, directrice générale de la Clinique Valmont. La vue, combinée à
un service hôtelier impeccable, fait partie
intégrante de nos prises en charge médicales.» Mais le succès de la Clinique Valmont, qui connaît une croissance continue
depuis plusieurs années, est surtout dû à
son expertise dans la réadaptation orthopédique et neurologique.
avant de se retrouver à la tête de cet
établissement, Babs Siclet, d’origine française, a suivi une formation hôtelière. arri-
Age: 41 ans
Fonction: directrice et rédactrice en chef
Entreprise: Editions Le Régional
Nombre de collaborateurs: 15
Lieu: Vevey
Formée dans les départ ement s mé d i a s de
g ra ndes agences de
publicité à zurich et à
Bruxelles, Stéphanie
Simon rejoint Le Régional en 2003, en tant que
responsable marketing et développement
du journal. Son objectif est de faire grandir la publication. En septembre 2004, le
titre subit une grande mutation et passe
de bimensuel à hebdomadaire, tout en
augmentant son tirage de 30 000 à 90 000
exemplaires. En 2012, Stéphanie Simon
se lance dans une formation de journaliste afin d’assurer le rôle de rédactrice
en chef. «Cela faisait sens puisque j’écrivais déjà beaucoup. J’apprécie d’avoir
une vision complète de ces deux métiers
et de leurs besoins, même s’ils sont parfois antagonistes.» Tout l’enjeu de sa
petite équipe réside dans la flexibilité et
la polyvalence.
«Chacun doit être rassembleur, d’où
un choix de management assez libre, qui
valorise les idées des uns et des autres»,
observe la rédactrice en chef qui a lancé
l’idée de racheter les parts du journal
afin de garder un statut d’indépendant
vis-à-vis des groupes de presse. affaire
à suivre.
PME MagazinE - août 2015
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Photos: DR
Fille aînée de Pierre Landolt, président
de la Fondation Sandoz, Charlotte Landolt-nardin a grandi dans la grande
ferme biodynamique familiale basée
dans le nordeste brésilien. Ce bain de
nature a marqué la jeune fille qui se
lance, de retour en Suisse, dans une
formation d’horticultrice-floricultrice.
En 2006, elle relève le défi de redonner vie à une ancienne exploitation du
Pays-d’Enhaut à l’abandon. avec l’aide d’une poignée d’employés, elle cultive plus d’une trentaine
de plantes aromatiques et médicinales
100% biologiques. Elle crée la gamme
Jardin des Monts, composée de sirops,
infusions, bougies parfumées, chocolats, ainsi que d’une ligne de soins
cosmétiques. «nous pouvons actuellement compter sur une centaine de