PME MagazinE - Jardin des monts
Transcription
PME MagazinE - Jardin des monts
entreprises who’s who Ces femmes qui font les pMe du Chablais riviera Les femmes à la tête de PME sont nombreuses dans la région Riviera-Chablais. Elles sont actives dans tous les secteurs: gastronomie, tourisme, vigne ou encore technologie. Par Mouna Hussein, Alba Queijo, Geneviève Ruiz, Emilie Veillon U n atout incontestable de la région Riviera-Chablais réside dans ses paysages spectaculaires. Mais du côté de la Riviera, on peut se targuer d’être devenu aussi un pôle international dans le secteur de l’accueil: «notre région possède de nombreux hôtels, des cliniques, ainsi que des écoles hôtelières, explique Bernard Schmid, directeur de Promove, l’association de développement économique de la Riviera. Mais nous accueillons également des PME dans des secteurs très variés.» Sa centralité en Suisse romande et son mul- 42 ticulturalisme constituent d’autres avantages de la région. «Des communautés étrangères sont établies ici de longue date. il ne s’agit pas d’expatriés de passage, mais de gens qui restent.» L’une des difficultés pour les PME se trouve dans la rareté des terrains entre Vevey et Montreux. Du côté du Chablais, la situation est différente et l’offre de terrain à bon prix représente un argument pour attirer les entreprises. «nous avons encore de la place et sommes moins à l’étroit que la région lémanique, indique Christian Minacci, délégué économique de l’association aigle Région. nous restons toutefois PME MagazinE - août 2015 © Alle Rechte vorbehalten - Axel Springer Schweiz SE, - Jede Veröffentlichung und nicht-private Nutzung exklusiv über www.as-infopool.de/lizenzierung PME MAGAZINE-2015-07-29-tui- 192dffc3f638000047390b7b8fc54aed Nadia Plata Age: 47 ans Fonction: directrice Entreprise: Eptes Nombre de collaborateurs: 15 (externes) Lieu: Vevey Photo: S. Liphardt Nadia Plata. Pour concilier vie professionnelle et familiale, la mère de deux enfants a installé son bureau à domicile.. «J’avais fait le deuil de ma situation d’employée.» En 2007, nadia Plata, actuelle directrice d’Eptes, démissionne du poste qu’elle occupe dans une grande multinationale. ne trouvant pas de place de travail qui lui corresponde, elle se lance dans l’entrepreneuriat: «J’ai toujours suivi mes intuitions. J’ai senti au fond de moi qu’il était temps que je devienne entrepreneur.» En 2008, elle reprend des études de droit international de l’environnement et de droit suisse. En parallèle, elle crée Eptes, une entreprise active dans le domaine des arômes et colorants alimentaires naturels, et également dans l’environnement. nadia Plata n’a pas d’appréhension lorsqu’elle se lance. «On m’avait déjà assignée à des tâches à haute responsabilité. Et à 40 ans, il ne faut plus avoir peur de cela.» Mère de deux enfants, la directrice a réussi à concilier vie professionnelle et familiale en installant son bureau à domicile. «Cela m’évite les trajets et je peux déjeuner avec mes enfants tous les jours. C’est un aspect de ma vie dont je suis très fière.» nommée Femme entrepreneure de l’année en 2013, elle a gagné en visibilité grâce à ce prix: «C’est positif de mettre les femmes entrepreneures en avant. il n’y en a pas assez.» Le modèle d’Eptes est une réussite. La société ne conçoit que des produits naturels qui n’existent pas sur le marché. «nos créations ne sont pas conventionnelles. nous collaborons avec de grandes sociétés afin de leur apporter des solutions qu’elles ne peuvent obtenir autrement. nous sommes actifs dans un marché de niche. il y a une forte demande dans notre domaine.» La femme d’affaires est heureuse d’allier convictions écologiques et succès économique. aujourd’hui, nadia Plata ne regrette pas d’avoir choisi la voie entrepreneuriale: «J’encourage toute personne ayant un doute à se lancer, même si le monde des affaires est rude.» PME MagazinE - août 2015 © Alle Rechte vorbehalten - Axel Springer Schweiz SE, - Jede Veröffentlichung und nicht-private Nutzung exklusiv über www.as-infopool.de/lizenzierung PME MAGAZINE-2015-07-29-tui- 192dffc3f63800004d63804521269689 43 entreprises who’s who Geneviève Bonnard Age: 54 ans Fonction: cofondatrice, codirectrice Entreprise: Bonnard et woeffray architectes Nombre de collaborateurs : 21 Lieu: Monthey Enfant, geneviève Bonnard voulait déjà devenir architecte. après un cursus de cinq ans à l’EPFL, elle commence sa carrière dans un bureau lausa n nois. C ’est là qu’elle rencontre son futur associé, Denis Woeffray. «il était issu d’une formation plus axée sur la pratique. nous étions complémentaires et nous nous entendions bien. Monter notre propre entreprise a paru une évidence. C’est en 1990 que nous nous sommes lancés.» Les associés misent sur des concours d’architecture pour des programmes publics, surtout en Valais. ils réussissent à survivre à la crise des années 1990, puis agrandissent leur entreprise jusqu’à atteindre leur taille actuelle en 2007. «Durant mes études, je ne pensais pas à devenir entrepreneur. Et sans mon associé, je ne l’aurais pas fait. Tenir un bureau d’architectes demande énormément de travail et de force mentale. il faut constamment se battre, être concurrentiel.» La directrice apprécie cette fonction pour la liberté et l’indépendance qu’elle en retire. «Je ne trouve pas qu’il soit plus compliqué pour une femme d’assumer le rôle d’entrepre- 44 neur. On doit parfois s’imposer un peu plus, mais mon associé et moi faisons face aux mêmes difficultés.» Stéphanie décotterd Age: 37 ans Fonction: codirectrice Entreprise: Restaurant Le Pont de Brent Nombre de collaborateurs: 15 Lieu: Brent après une formation à l’école hôtelière de Strasbourg, Stéphanie Décotterd intègre l’établissement gastronomique du Pont de Brent en 2000, alors sous l’égide de gérard Rabaey. Elle y rencontre son futur mari Stéphane, qui œuvre en cuisine. Quelques années plus tard, le couple passe deux ans au Québec, avant de reprendre le Pont de Brent suite au départ de l’ancien chef. «Depuis 2011, nous avons découvert les multiples facettes du métier de restaurateur et gagné en confiance. aux commandes du navire, il y a beaucoup de facteurs à prendre en compte, notamment la gestion de la comptabilité et du personnel», relève la codirectrice de la maison en pleine progression, avec 18 points au gault et Millau et deux étoiles Michelin. Son mari s’occupe du restaurant et de la cuisine, tandis qu’elle gère toute la partie administrative, ce qui lui permet de travailler depuis la maison et de garder une proximité avec ses enfants. «On est très complémentaires et on prend toutes les grandes décisions à deux», confie la Française d’origine, dont le prochain projet sera de repenser le décor du restaurant. cécile duvanel Age: 43 ans Fonction: cofondatrice Entreprise: augurix Nombre de collaborateurs: 10 Lieu: Monthey après des études en médecine et une formation postgrade en biologie à Lausanne, Cécile Duvanel s’investit durant cinq ans dans la recherche en immunologie. Elle se tourne ensuite vers une carrière en clinique pédiatrique. Mère de trois enfants, la scientifique repère chez un de ses fils les symptômes de la maladie cœliaque. Cette expérience personnelle la pousse, avec son mari, à créer augurix en 2007. L’entreprise met au point un test pour diagnostiquer précocement ce trouble gastro-intestinal et le commercialise en Suisse, mais aussi en angleterre, en allemagne, en australie et dans les pays nordiques. «La création de cette entreprise m’a permis d’allier la recherche et le travail en clinique, ce qui est souvent difficile en Suisse.» En plus d’être cofondatrice, responsable scientifique et présidente du conseil d’administration d’augurix, l’entrepreneuse travaille comme médecin à l’hôpital Riviera. «Ce n’est pas tous les jours facile de concilier ces activités avec une vie de famille. Mais c’est une question d’organisation. Je n’aurais pas pu assumer toutes ces fonctions sans mon mari et son expérience commerciale. Je pense qu’il est moins aisé pour une femme d’être entrepreneur. Mais il ne faut pas hésiter à se lancer.» Géraldine Grau Age: 31 ans Fonction: directrice Entreprise: Grau Electricité Nombre de collaborateurs: 92 Lieu: Monthey ayant grandi au-dessus de l’entreprise d’électricité créée par son arrièregrand-père, géraldine grau a assez tôt senti l’appel familial pour l’entrepreneuriat. «J’ai toujours dit à mon papa que je prendrais sa place», se remémore la trentenaire. après avoir terminé son Bachelor en gestion d’entreprise dans une haute école, elle choisit d’apprendre la base du secteur en menant à bien un apprentissage d’installatrice électricienne. Depuis 2010, elle a repris la direction de la PME de près de 100 col- PME MagazinE - août 2015 © Alle Rechte vorbehalten - Axel Springer Schweiz SE, - Jede Veröffentlichung und nicht-private Nutzung exklusiv über www.as-infopool.de/lizenzierung PME MAGAZINE-2015-07-29-tui- 192dffc3f6380000455e123421dd07c0 Photos: T. Parel, DR proches des grands centres et disposons d’excellentes connexions autoroutières et ferroviaires.» La région possède en outre un nombre important d’entreprises dans l’industrie de process (site chimique, raffinerie, alimentaire, etc.). nombre de femmes sont à la tête de PME, sur la Riviera comme dans le Chablais. On les trouve dans des domaines divers tels que le tourisme, les cliniques, les technologies, la communication ou l’artisanat. Bernard Schmid constate que «depuis plusieurs années, il y a autant de femmes que d’hommes qui viennent nous présenter des projets d’entreprise intéressants, et ce dans tous les secteurs». laborateurs. «L’ambiance est restée familiale, notamment parce que je connaissais déjà bien le personnel avant mon entrée en fonction. Cet esprit d’équipe fait que nous avons des employés fidèles depuis vingt ans», se réjouit la directrice, actuellement en congé maternité. Au niveau des prestations, tout l’enjeu de l’entreprise consiste à rester précurseur dans un contexte d’évolution rapide des technologies. Pour rester à la pointe dans tous les nouveaux domaines, notamment la gestion à distance, la domotique et les télécommunications, la directrice mise sur la formation continue de ses employés. Catherine hedinger Age: 41 ans Fonction: codirectrice Entreprise: Confiserie Hedinger Nombre de collaborateurs: 15 Lieu: Aigle Fondée par son grandpère, puis reprise par ses parents, la confiserie a toujours fait partie de la vie de Catherine Hedinger. «A force de m’imprégner des bonnes odeurs de chocolat et de petit pain, j’ai voulu en faire mon métier. Mais je tenais aussi à apprendre les langues.» Une fois son CFC de confiseur-pâtissier-chocolatier en poche, elle enchaîne les stages à Berne, à Neuchâtel et à San Diego, en Californie. Elle effectue ensuite un voyage autour du monde. A son retour, Catherine Hedinger intègre le laboratoire de la confiserie familiale. Lors d’un séjour linguistique en Espagne, elle prend conscience qu’elle se verrait mieux en charge des contacts avec la clientèle plutôt que de la production. Son mari prend donc en main la gestion du laboratoire de l’enseigne qui s’est fait un nom bien au-delà d’Aigle depuis 1935. «Les échanges avec nos clients restent le cœur de mon métier. J’ai beaucoup de plaisir à suivre les histoires de vie, et parfois même à assurer un rôle social», assure la codirectrice qui met aussi un point d’honneur à se perfectionner avec des formations continues. Car elle souhaite ne jamais s’endormir sur ses lauriers. estelle Mayer Age: 45 ans Fonction: propriétaire et directrice Entreprise: Hôtel tralala et Vevey Hotel & Guesthouse Nombre de collaborateurs: 15 Lieu: Montreux et Vevey «J’ai toujours aimé la musique. Ouvrir un établissement autour de ce thème était mon rêve.» En 2008, lorsqu’ils découvrent une bâtisse en vente dans la vieille ville de Montreux, Estelle Mayer et son mari ont un coup de cœur. «Nous avons tout de suite été séduits.» Le couple se lance alors dans la rénovation, autour du thème de la musique, de ce qui deviendra le futur Tralala Hôtel. «Aucun établissement n’était dédié au jazz à Montreux. Nous voulions nous démarquer en proposant une immersion totale dans la musique.» L’établissement connaît rapidement le succès: «il affichait déjà complet alors que la peinture était encore fraîche!» Estelle Mayer aime se réinventer. «Je suis hyperactive. J’aime créer et voir mes projets se développer. Je ne me repose pas sur mes acquis.» En 2012, elle prend en charge une auberge de jeunesse, le Vevey Hotel & guesthouse. Un choix guidé par son envie de continuer sur la même lignée: diriger des établissements hôteliers à prix abordables. Loin de vouloir s’arrêter, l’entrepreneuse a plusieurs projets pour la suite: «Le but, à long terme, est d’agrandir notre patrimoine dans le domaine de l’hôtellerie et de la restauration.» PME MAgAziNE - Août 2015 © Alle Rechte vorbehalten - Axel Springer Schweiz SE, - Jede Veröffentlichung und nicht-private Nutzung exklusiv über www.as-infopool.de/lizenzierung PME MAGAZINE-2015-07-29-tui- 192dffc3f638000048cd9c6607acd1e7 45 entreprises who’s who Silvana TomaSino Age: 47 ans Fonction: directrice générale Entreprise: Les Bains de Lavey et Lavey médical Nombre de collaborateurs: 197 Lieu: Lavey-les-Bains née dans le Chablais au sein d’une famille d’origine italienne, Silvana Tomasino quitte sa région natale en 1988 pour entreprendre des études en sciences politiques à l’Université de Lausanne. après l’obtention de son diplôme, elle occupe divers postes à responsabilité, notamment chez Publigroupe, société spécialisée dans la vente d’espaces publicitaires sur internet, et au sein d’une grande compagnie d’assurance-maladie. En 2004, après la naissance de sa fille, elle revient vivre dans le Chablais. «Ce retour aux sources a été positif 46 et j’ai eu la chance de pouvoir rester sur place en faisant du home office.» Toujours cadre dans le domaine des assurances, elle entame, en parallèle, un MBa en hautes études commerciales à genève. «C’est un peu compliqué de retourner sur les bancs de l’université avec un enfant, mais j’ai eu le soutien nécessaire de mon entourage.» Son diplôme en poche, Silvana Tomasino reprend la direction de Radio Chablais et réussit à redresser la petite station, au bord de la faillite. Trois ans plus tard, estimant «avoir fait le tour», elle décroche le poste de directrice générale des Bains de Lavey et de Lavey Médical. «C’était une opportunité unique de travailler dans un domaine que je ne connaissais pas.» Lorsqu’elle reprend les rênes de la société, Silvana Tomasino ressent de l’appréhension: «J’étais confiante, mais rien n’est jamais gagné d’avance et je savais que j’allais devoir tra- vailler dur.» Elle ne semble pas surprise de la nomination d’une femme à ce poste: «au sein d’Eurothermes, le groupe propriétaire des Bains de Lavey, les femmes occupent de nombreux postes à responsabilités.» Son emploi du temps est chargé: «Je gère mon temps de manière élastique. Je m’organise sur un planning de sept jours par semaine, et non de huit heures par jour. J’adapte mon horaire en fonction de mes besoins professionnels ou familiaux. Je pense que c’est la clé pour y arriver.» La Chablaisienne désire encore explorer son métier sous différents angles. Etre à la tête du leader romand de la thalasso constitue un défi passionnant: «il y a encore de nombreux aspects à développer au sein des Bains de Lavey. nous misons sur la qualité de nos services et installations. C’est un domaine dans lequel nous pouvons toujours innover.» PME MagazinE - août mars 2015 2014 © Alle Rechte vorbehalten - Axel Springer Schweiz SE, - Jede Veröffentlichung und nicht-private Nutzung exklusiv über www.as-infopool.de/lizenzierung PME MAGAZINE-2015-07-29-tui- 192dffc3f638000047cf21dd633563a8 Photos: S. Liphardt, DR Silvana Tomasino. Elle ne connaissait rien aux bains thermaux avant de devenir directrice des Bains de Lavey mais elle se réjouit de relever ce nouveau défi. Séverine Juillet Age: 40 ans Fonction: directrice des opérations Entreprise: RCSmobility Nombre de collaborateurs: 100 Lieu: Aigle Après une formation en économie et développement des entreprises, Séverine Juillet travaille dans le secteur des nouvelles technologies à Marseille, en pleine bulle Internet de l’an 2000. «Quand elle a explosé, j’ai préféré changer de secteur. J’ai découvert RCSmobility, une société franco-suisse qui prend en charge l’exploitation de réseaux des transports publics. L’aspect d’un service concret rendu à la population, adapté aux contraintes budgétaires des collectivités publiques, m’a beaucoup plu.» Séverine Juillet gère deux grandes tâches au quotidien. Le contrôle des opérations dans l’ensemble des filiales de la branche transport, aussi bien au niveau des véhicules que des conducteurs ou du trafic. Et tout ce qui concerne les ressources humaines. «Ce double ancrage me permet d’assurer la qualité à tous les niveaux. Pour cela, je privilégie un management familial. Comme j’ai recruté personnellement 90% des employés, je connais leur histoire et les appelle par leur prénom. J’encourage aussi un management à l’horizontale.» Elle est également présidente du groupement des entreprises du Chablais, qui répond aux problématiques liées à l’implantation dans deux cantons. Anne Müller Age: 40 ans Fonction: vigneronne Entreprise: Anne Müller La Vigne et Le Vin Nombre de collaborateurs: entre 2 et 15 selon la saison Lieu: Yvorne Fille de Charles Müller, vigneron et ancien responsable de la coopérative d’Yvorne, Anne Müller n’a pas voulu suivre ses traces d’entrée de jeu. Entre Aude Pugin toker Age: 40 ans Fonction: directrice des finances et administration, membre du conseil d’administration Entreprise: APCo technologies Nombre de collaborateurs: 250 Lieu: Aigle Après une Licence en droit et un brevet d’avocat, Aude Pugin Toker intègre un groupe d’entreprises pour lesquelles elle assure une partie de la gestion des affaires juridiques et immobilières. grâce à une grande diversité des transactions, elle acquiert une large vision du monde des affaires. Elle décide ensuite de rejoindre l’entreprise familiale en 2009. APCO est spécialisée dans l’industrie spatiale et nucléaire, plus précisément les équipements de manutention au sol de satellites et les pièces de vol spatiales, tels que l’un des instruments embarqués sur la sonde Rosetta. La PME a été fondée par son père en 1992. «Lorsque nous nous sommes installés à Aigle fin 2008, l’entreprise totalisait 50 employés. L’une de mes missions en tant que représentante de la seconde génération est d’assurer sa formation d’éducatrice spécialisée, ses jobs de serveuse ou de vendeuse, entre la Suisse et Rome, elle a l’impression d’avoir vécu plusieurs vies. Lorsqu’elle découvre un jour les écrits de Rudolf Steiner, le père de l’anthroposophie et de la biodynamie, elle a une révélation: «Avec cette vision-là, je voulais bien faire du vin.» A 30 ans, elle se lance dans un apprentissage d’agricultrice et viticultrice à Châteauneuf (VS), avant de rejoindre le domaine familial en 2007. Elle reprend les 4 hectares à son compte deux ans plus tard. Tout était alors à créer: le type de culture sans produits chimiques ni de synthèse, le nom du domaine, la ligne graphique, la vente et le marketing... «J’ai fait face à deux défis: être une femme vigne- une succession d’entreprise harmonieuse, le tout en répondant aux impératifs de croissance. Dans un climat de cherté du franc suisse, ce n’est pas évident.» Pour Aude Pugin Toker, travailler doit demeurer un plaisir. Elle encourage donc la convivialité avec ses collaborateurs, sans lésiner sur une communication franche en cas de problème. ronne et faire de la biodynamie. C’est un boulot de titan qui me tient toujours en état d’alerte», s’enthousiasme la quadragénaire, qui entame fièrement son quatrième millésime. La production atteint 10 000 bouteilles par année. ChriStine PetitPierre-Mottier Age: 71 ans Fonction: directrice, actionnaire majoritaire Entreprise: Mottier & Cie Villeneuve Nombre de collaborateurs: 5 Lieu: Villeneuve Christine Petitpierre est née en 1944, un an avant que son père ne reprenne le flambeau de l’entreprise familiale spécialisée dans la serrurerie de bâtiment, ainsi que la construction de citernes à mazout et PME MAgAzInE - Août 2015 © Alle Rechte vorbehalten - Axel Springer Schweiz SE, - Jede Veröffentlichung und nicht-private Nutzung exklusiv über www.as-infopool.de/lizenzierung PME MAGAZINE-2015-07-29-tui- 192dffc3f63800004a9f7e69b024aa84 47 entreprises who’s who vée en Suisse il y a sept ans, elle s’est spécialisée dans le domaine médical. «Je suis entrée à la clinique en tant qu’assistante commerciale et coordinatrice. J’ai rapidement gravi les échelons et repris le poste de directrice générale lorsqu’il s’est libéré.» Pour la jeune directrice, la clé du succès consiste à rester à l’écoute, aussi bien de ses chefs de service que de ses patients. Elle n’hésite pas non plus à se remettre en question régulièrement. «Comme nos activités se développent, il est important d’avoir un management participatif pour rester en contact avec la réalité.» charlotte landolt-nardin Age: 33 ans Fonction: directrice Entreprise: Jardin des Monts Nombre de collaborateurs: 6 Lieu: Rossinière à essence. En 1951, la PME change de cap vers la tôlerie industrielle. «J’ai fait un apprentissage au sein de l’entreprise. a l’époque, on n’osait pas dire non», se souvient Christine Petitpierre-Mottier, ravie, avec le recul, d’avoir eu cette opportunité. Lorsqu’elle reprend la direction en 1983, elle change le statut en Sa et se lance dans la gestion des affaires et la diversification de la clientèle. Entre 1986 et 2000, la directrice assure en parallèle d’autres mandats de conseil d’administration, notamment dans des institutions bancaires. Elle est actuellement présidente de la société industrielle et commerciale de Villeneuve. «Ce réseau de relations s’est révélé précieux et m’a permis de prendre les bonnes décisions dans les périodes difficiles», estime la directrice, dont le fils va rejoindre l’entreprise à la fin de cette année. 48 stéphanie simon points de vente en Suisse romande et planchons sur la commercialisation de la marque dans le reste du pays», positive Charlotte Landolt qui œuvre sur tous les fronts, de la cueillette au développement stratégique. D’ici à la fin d’année, la gamme sera complétée par de nouvelles créations, notamment des bonbons biologiques aux huiles essentielles. BaBs siclet Age: 34 ans Fonction: directrice générale Entreprise: Clinique Valmont Nombre de collaborateurs: 100 Lieu: Montreux «La localisation de notre clinique sur les hauts de Montreux représente un atout, considère Babs Siclet, directrice générale de la Clinique Valmont. La vue, combinée à un service hôtelier impeccable, fait partie intégrante de nos prises en charge médicales.» Mais le succès de la Clinique Valmont, qui connaît une croissance continue depuis plusieurs années, est surtout dû à son expertise dans la réadaptation orthopédique et neurologique. avant de se retrouver à la tête de cet établissement, Babs Siclet, d’origine française, a suivi une formation hôtelière. arri- Age: 41 ans Fonction: directrice et rédactrice en chef Entreprise: Editions Le Régional Nombre de collaborateurs: 15 Lieu: Vevey Formée dans les départ ement s mé d i a s de g ra ndes agences de publicité à zurich et à Bruxelles, Stéphanie Simon rejoint Le Régional en 2003, en tant que responsable marketing et développement du journal. Son objectif est de faire grandir la publication. En septembre 2004, le titre subit une grande mutation et passe de bimensuel à hebdomadaire, tout en augmentant son tirage de 30 000 à 90 000 exemplaires. En 2012, Stéphanie Simon se lance dans une formation de journaliste afin d’assurer le rôle de rédactrice en chef. «Cela faisait sens puisque j’écrivais déjà beaucoup. J’apprécie d’avoir une vision complète de ces deux métiers et de leurs besoins, même s’ils sont parfois antagonistes.» Tout l’enjeu de sa petite équipe réside dans la flexibilité et la polyvalence. «Chacun doit être rassembleur, d’où un choix de management assez libre, qui valorise les idées des uns et des autres», observe la rédactrice en chef qui a lancé l’idée de racheter les parts du journal afin de garder un statut d’indépendant vis-à-vis des groupes de presse. affaire à suivre. PME MagazinE - août 2015 © Alle Rechte vorbehalten - Axel Springer Schweiz SE, - Jede Veröffentlichung und nicht-private Nutzung exklusiv über www.as-infopool.de/lizenzierung PME MAGAZINE-2015-07-29-tui- 192dffc3f63800004e11022f4da1d020 Photos: DR Fille aînée de Pierre Landolt, président de la Fondation Sandoz, Charlotte Landolt-nardin a grandi dans la grande ferme biodynamique familiale basée dans le nordeste brésilien. Ce bain de nature a marqué la jeune fille qui se lance, de retour en Suisse, dans une formation d’horticultrice-floricultrice. En 2006, elle relève le défi de redonner vie à une ancienne exploitation du Pays-d’Enhaut à l’abandon. avec l’aide d’une poignée d’employés, elle cultive plus d’une trentaine de plantes aromatiques et médicinales 100% biologiques. Elle crée la gamme Jardin des Monts, composée de sirops, infusions, bougies parfumées, chocolats, ainsi que d’une ligne de soins cosmétiques. «nous pouvons actuellement compter sur une centaine de