Introduction : - L
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L'hystérie Ou l'enfant magnifique de la psychanalyse J.D Nasio Fiche de lecture Brunet Daniel Plan : L'auteur Le livre A. Symptômes hystériques 1. Symptômes corporels observables 2. Symptômes relationnels 2.1 Moi hystérisant 2.2 Moi insatisfait 2.3 Moi tristesse B. Etiologie de l'hystérique 1. De la pulsion à la conversion 2. La conversion hystérique C. La thérapie de l'hystérique 1. la traversée de l'angoisse 2. l'écoute de l'analyse 3. les bénéfices à attendre, les changements D. Conclusions 1. Les passages en italique indiquent soit que la source est autre que le livre de Nasio (Reich, Ferenczi) ou bien qu'il s'agisse de réflexions personnelles. Présentation de l’auteur : Juan David Nasio, né en Argentine en 1943, exerçant en France, est médecin psychiatre et psychanalyste. Il a travaillé avec Jacques Lacan et Françoise Dolto. Il est l'auteur de treize ouvrages traduits en plusieurs langues dont le dernier " Un psychanalyste sur le divan" a paru en octobre 2002. Il a la volonté de s'adresser au plus grand nombre, son style d'écriture permet la lecture de ses livres par les non-spécialistes. Il a été reconnu par la société qui l'a fait chevalier de la légion d'honneur au titre de son travail de psychanalyste et d'écrivain Le livre A. Définition état hystérique, symptômes hystériques Le mot hystérique vient de hustéra qui veut dire utérus. Les anciens considéraient que la maladie venait chez la femme privée de rapport sexuel d'une errance de l'utérus, comme un animal assoiffé en quête de quelque chose qui le comble et l'apaise. Hystérique dans le langage populaire est synonyme de manifestation émotionnelle exagérée, amplifiée par rapport à la situation. De nombreux concepts psychanalytiques ont été élaborés à partir de l'étude des hystériques. 1. les symptômes corporels observables Troubles de la motricité (contracture musculaire, difficulté de la marche, paralysie des membres, paralysie faciale) Fiche de lecture Brunet Daniel L'Hystérie J-D Nasio Février 2003 Page 1 sur 5 Troubles de la sensibilité ( douleurs locales, migraines, céphalée, anesthésie d'une région limitée du corps) Trouble sensoriel (cécité, surdité, aphonie…) Différences entre les troubles de l'hystérique des troubles psychosomatiques d'autres névroses : La relative possibilité de voir ces troubles s'atténuer et disparaître assez vite, du fait que ces troubles sont "peu profond" c'est à dire ne sont pas synonyme de lésions irréparables contrairement à leur apparence. Le fait que les troubles suivent un schéma corporel qui n'est pas le schéma réel du corps mais un schéma corporel tel que se le représente l'individu. Exemples : réflexe de déglutition inhibée car celui ci représente le passage d'une boule à l'intérieur d'une cavité et donc symboliquement le coït. Mal au front et aux yeux pour se punir de mauvaises pensées. Le corps de l'hystérique est caractérisé par: une insensibilité de la zone génitale lieu d'inhibition pouvant se traduire par une éjaculation précoce, frigidité, impuissance ou dégoût sexuel. Paradoxalement, le reste du corps est érotisé et soumis à des excitations sexuelles permanentes. 2. Les symptômes relationnels : 2.1) Un moi hystérisant : L'hystérique dans sa relation laisse supposer la possibilité d'une relation sexuelle intense. Il n'en est rien, l'approche du but supposé, de la relation sexuelle, génère chez lui une angoisse, une peur, qui va lui faire refuser de conclure. Il n'empêche qu'il peut tout faire pour en arriver jusqu'à ce point, c'est un être de séduction. La personnalité de type hystérique a un corps érotisé, c'est à dire que des parties non sexuelles sont investies par la libido, mais paradoxalement elle ressent une insensibilité de la zone génitale. La libido à envahi le corps sauf là où elle pourrait s'exprimer se décharger. Hystériser, c'est donc mettre du désir de la libido là où, au premier abord, il n'y a pas lieu d'en mettre. ( hystériser c'est sexualisé, c'est érotiser une expression qui n'est pas sexuelle) La contrepartie positive est aussi que l'hystérique développe à partir de là les plaisirs des sens … 2.2) Un moi insatisfait : L'hystérique ressent fondamentalement, dans tout son être l'insatisfaction Comment être insatisfait? : Par exemple en créant un monstre fantasmatique que l'on pourrait appeler l'Autre; Monstre qui soit est fort et donc sous la coupe duquel l'hystérique se mettra et se débrouillera pour être humilié soit est faible pour lequel l'hystérique ne pourra rien. L'intérêt de l'insatisfaction. Mais de cette insatisfaction, l'hystérique en a besoin, il se la fabrique, c'est un rempart contre quelque chose qui lui fait particulièrement peur. A savoir le fantasme d'éprouver un orgasme total qui pour lui est synonyme de dissolution de son être, de désintégration. 2.3) Un moi tristesse : L'hystérique est un être triste car d'une part même si inconsciemment il la cherche, sa vie est frustration et d'autre part, il éprouve un vide, vide lié à sa non-reconnaissance d'être sexué. En d'autres termes: l'hystérique ignore s'il est un homme ou une femme. Il faut comprendre que le moi de l'hystérique est Fiche de lecture Brunet Daniel L'Hystérie J-D Nasio Février 2003 Page 2 sur 5 malléable, qu'il ne s'est pas très bien qui il est, qu'il peut s'identifier à plusieurs personnages facilement mais à l'intérieur de lui il éprouve un grand vide qui le rend triste. (Reich écrit dans la fonction de l'Orgasme p131plaisir de la vie et plaisir orgastique sont identique) on comprend la tristesse et l'insatisfaction de l'hystérique que fait tout pour ne pas aller vers l'orgasme. En conclusion du chapitre A : l'hystériques établis des liens insatisfaisants, érotisés et tristes. L'hystérie n'est pas la maladie d'un individu c'est la maladie du lien. Il est tenaillé par le refus tenace de jouir! L'hystérique est un être de peur pour se protéger d'une jouissance fantasmatiquement maximale l'hystérie "choisit" inconsciemment de vivre dans l'insatisfaction. Nota : Différence entre hystérique, obsessionnel et phobique: Mais c'est le cas aussi dans d'autre névrose. C'est la forme que va prendre le refus qui va caractériser l'hystérique. Lui va convertir ce refus en symptôme somatique, l'obsessionnel en fixation sur des pensées, le phobique comme un danger venant de l'extérieur et dont il va falloir se protéger. B. Etiologie de l'hystérique 1. De la pulsion à la conversion La névrose se développe au stade phallique, ( de 3 ans jusqu'à 5 ans environ) stade qui se caractérise notamment par la reconnaissance des sexes, par l'acceptation d'être fille ou garçon et donc par le renoncement à une toute puissance, celle d'être à la fois garçon et fille. Voir schéma joint : "résumé du processus hystérique". Freud, à l'écoute de ses patients hystériques, a tout d'abord pensé que ceux ci avaient subi un traumatisme du fait du fait d'une séduction opérée par un parents ou un proche, séduction faisant ressentir une libido, une énergie que les patients ne pouvaient tolérer. Poursuivant ses investigations, il a découvert que cette séduction n'était pas forcément réelle, elle était, dans la plupart des cas fantasmée par le patient. Ceux ci avaient ressenti des pulsions sexuelles venant de leurs jeunes corps, avait eu du mal à les gérer, à les intégrer à leur personnalité. De cette énergie trop importante pour eux, avait surgit le fantasme de la séduction. Nasio parle de l'émergence de la pulsion sexuelle comme systématiquement traumatisante pour l'enfant: "la sexualité enfantine naît toujours mal parce que forte et extrême". Cette énergie, cet affect, ces représentations gênantes, l'hystérique essaye, comme tout le monde, de les refouler. (gênante parce qu'on verra ci-dessous que cela est synonyme de dissolution de son être) Contrairement à l'obsessionnel chez qui cela va se transformer en fixation sur des pensées ou bien au phobique chez qui le résultat du refoulement va se traduire par une peur venant de l'extérieur de lui l'hystérique va convertir ( inconsciemment) cette énergie psychique dérangeante en énergie affectant une partie du corps ( eczéma, cécité, motricité affectée, sens affectée: la vue, l'oui, l'odorat) Ce qu'il y a de particulier chez l'hystérique c'est que la zone affectée, investie par cette énergie, non acceptée, non refoulée est que celle ci ne va pas suivre le schéma corporel anatomique, mais un schéma corporel dépendant uniquement de la personne suivant la représentation qu'elle se fait de son corps. Bien sur la médecine classique est impuissante à guérir cela. Parallèle avec Reich: Nasio parle d'une énergie alors en errance dans le corps, d'une énergie non liée, il compare le corps de l'hystérique à un habit d'Arlequin ( il dit la même chose que Reich sur le corps de l'hystérique avec une armure en côte de maille). Fiche de lecture Brunet Daniel L'Hystérie J-D Nasio Février 2003 Page 3 sur 5 Pour Reich l'angoisse c'est l'énergie pulsionnelle libidinale qui au lieu de s'orienter vers la décharge, s'oriente vers le haut et va inonder le système cardio-vasculaire. Le point commun entre Nasio et Reich et pas de décharge = angoisse. Pour se protéger de l'angoisse, de la dissolution de son être, l'hystérique élève, en rempart, une autre angoisse celle de la castration. L'angoisse de castration pour le garçon et la fille Scénette pour illustrer l'angoisse de castration Du garçon : J'ai un phallus, je voie ma mère nue, je la voie comme châtrée, j'ai peur d'être châtrée comme elle. J'ai l'angoisse de perdre mon phallus. L'angoisse de castration rentre par les yeux. De la fille : j'ai ressenti, au stade phallique, des sensations génitale, je suis porteur de la puissance génitale, de la puissance phallique, je voie ma mère châtrée, je me représente cette mère comme forte, imposante, comme un phallus géant qui pourrait venir m'éclater, déchirer mes organes génitaux et donc me faire perdre ma puissance phallique, j'ai l'angoisse de cela. De cette angoisse de castration va naître l'érotisation du corps: L'hystérique se dit inconsciemment, j'ai très peur de perdre mon phallus comme je vois qu'elle l'a perdu (garçon), j'ai peur quelle me prenne mon phallus, ma puissance génitale ( fille. Je deviens ce phallus que j'ai peur de perdre. Donc fantasmatiquement l'hystérique est le phallus qu'il a peur de perdre, c'est à dire que tout son corps est phallus, mais paradoxalement sauf là où il devrait car c'est un corps phallus avec un trou une zone d'ombre dans la partie génitale. Nota : Le phallus n'est pas le pénis mais représente la force, de la puissance de la libido. Il devient ce qu'il pense qu'il manque à l'Autre ( à sa mère) L'hystérique est dans la phase phallique il reste fixé dans cette phase. 2. La conversion Hystérique: Il y a conversion hystérique parce que le refoulement a échoué. Quelle partie du corps va être touchée ? La partie du corps touché par la conversion dépend du contexte dans laquelle la stimulation gênante à été ressentie. Cela peut être un geste fait à ce moment là aussi bien par le patient que par la personne séductrice ou un témoin de la scène comme une parole dite ou entendue, ce qui marqué l'enfant et qu'il va incorporer. L'intérêt de la conversion est que le patient ne ressent pas d'angoisse. Que nous apprend la conversion hystérique sur le corps et plus généralement sur l'individu ? : voir lecture de Sandor Ferenzci "Phénomènes de matérialisation Physique") Aucune des parties du corps n'échappe à l'influence du psychisme : (ce qui est normal pour nous à partir du moment ou l'on admet que une il y a une unité psychosomatique, le corps et le psychisme sont le pile et le face de la même pièce, l'un ne va pas sans l'autre.) exemple : des muscles qui apparemment fonctionnent par pair peuvent chez les hystériques peuvent fonctionner seuls. ( On peut contrôler les muscles de l'iris) N'importe quelle partie du corps puisse être l'objet de plaisir inconscient. Il y a chez tout individu, par son psychisme, la potentialité d'intervenir à des niveaux très fins, très profond très…biologique de son fonctionnement. S Ferenczi compare la conversion hystérique qui utilise ce mécanisme de modification du fonctionnement naturelle du corps à une régression à un moment ou l'enfant ne savait pas qu'il pouvait intervenir sur le monde extérieur et réagissait en modelant son propre corps. Exemple des personnes qui arrivent à bouger les oreilles; S Ferenczi dit qu'on a tous su faire cela mais que l'éducation nous a fait remplacer cela par d'autres apprentissages. Fiche de lecture Brunet Daniel L'Hystérie J-D Nasio Février 2003 Page 4 sur 5 C. La thérapie de l'hystérique 1. la traversée de l'angoisse La thérapie de l'hystérique va consister pour le thérapeute à amener son patient aux portes de l'angoisse de castration dans le but que celui la franchisse, traverse l'angoisse en la vivant. ( la vivre sur un divan… celai ne facilite pas l'expression émotionnelle!.) J.D Nasio propose d'amener les patients au porte de l'angoisse puis de s'écarter pour laisser le patient, seul, franchir l'angoisse. De cette décision, inconsciente, de traverser ou non l'angoisse, moment clé de la cure, va se décider la qualité de la cure. C'est un moment ou le patient peut partir en claquant la porte, mais c'est aussi ce qui va donner du sens, du poids, au chemin fait jusqu'alors. Si le patient part en claquant la porte, tout le chemin risque de ne pas prendre sens et donc d'être "annule". Le patient pourra recommencer après avec un autre psychanalyste jusqu'à ce que l'angoisse soit franchie. Nasio dit qu'il n'y a pas plusieurs tranches de psychanalyse, il n'y en a qu'une seule. Nasio voit 3 étapes dans l'analyse, le début ( l'exposé de la souffrance), la traversé de l'angoisse, le deuil de la perte qui débouche sur la fin de l'analyse. 2. L'écoute et l'interprétation analytique. Le psychanalyste a pour technique l'écoute et l'interprétation J.D Nasio parle de la qualité d'écoute et théorise sur l'action de l'écoute. La qualité d'écoute : il s'agit d'une écoute "en creux" qui souhaite recevoir ce que dit le patient, qui à le désir d'entendre, d'un réceptacle. Dans cette écoute, J.D Nasio dit qu'il faut se laisser fantasmer, c'est à dire laisser vivre les images en soit alimenter par la théorie et ce qu'induit le patient. A partir de là l'intervention du psychanalyste s'imposera d'elle-même. Que dit le psychanalyste… Nasio ne le dit pas il donne une règle générale. Bien sur on voit ici que la technique part du psychisme et s'appuie uniquement sur la production verbale du patient. On pourra imaginer diverses techniques corporelles permettant au patient de vivre son angoisse. Aussi puisque l'hystérique à des manifestations corporelles, suivant l'idée d'une dualité psychocorporelles, on peut atteindre l'angoisse à partir du corps et ne pas se contenter de manifestations verbales. 3. les bénéfices à attendre, les changements De la traversée de l'angoisse, du deuil de la perte du fantasme de castration, le patient en ressortira avec une vision du monde différente. Il n'y aura plus les porteurs de phallus et les autres mais des êtres sexués différents. Cette différence acceptée ne cessera cependant pas de constituer un mystère, une interrogation. Quand a l'acceptation de la jouissance Nasio n'en parle pas ! On peut supposer mais cela n'est pas dit explicitement que cette différence des sexes acceptée permettra d'augmenter sa jouissance ! D. Conclusions Forme du livre : Livre facile à lire, bien exposé, des mots simples, des reprises une pensée qui progresse mais qui rappelle l'essentiel. Remarques personnelles : Le paradoxe suivant la personnalité hystérique est une personnalité pour qui le corps est particulièrement présent qui s'en sert pour traduire ses symptômes psychiques (conversion hystérique), sensualité du corps. Alors que dans la cure psychanalytique on remonte au traumatisme par une production verbale alors que l'on pourrait y accéder par le corps. L’explication du fantasme de castration et sa théorisation comme rempart contre la jouissance ne raisonne pas en moi. Fiche de lecture Brunet Daniel L'Hystérie J-D Nasio Février 2003 Page 5 sur 5