Note de cadrage - Observatoire National du Développement Humain

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Note de cadrage - Observatoire National du Développement Humain
Royaume du Maroc
Le Chef du Gouvernement
Table Ronde sur
« Que veut-on dire par Développement Humain au Maroc ? Parlons-en ! »
Université Moulay Ismail
Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales
Meknès 4 et 5 décembre 2012
Note de cadrage
1. Cotexte et motivation
Depuis plusieurs années, et encore plus aujourd’hui, la compréhension des concepts et des
mesures du développement humain est d’actualité. Elle est à la base et un préalable à la mise
en place de toute politique de développement. Elle exige par ailleurs la disponibilité et le
traitement adéquat d’une information rigoureuse et quantifiée qui reflèterait le plus possible
les concepts visés et les réalités mesurées.
À la base, le concept du développement humain et ses mesures ont essayé de dépasser les
notions centrées sur l’économique plus ou moins « pur », résumé et approché par le PIB en
particulier. Ainsi, un indicateur alternatif global qui permet de mesurer, d’évaluer et de
comparer des groupements et des pays en matière de développement a été proposé. Il s’agit de
l’Indicateur du Développement Humain (l’IDH).
Proposé et calculé chaque année depuis 1990 par le Programme des nations unies pour le
développement (PNUD), cet indicateur intègre les niveaux de certains aspects fondamentaux
du développement humain sur la base desquels il opère un classement entre les pays. Il est
aussi utilisé à l’occasion pour évaluer les progrès réalisés en matière de développement au
niveau d’un pays ou même comme un cadre de référence et d’évaluation des politiques de
développement économique et social de long terme.
Cependant, et depuis sa mise en place, cet indicateur a fait l’objet de plusieurs critiques
desquelles nous retenons à titre indicatif celles qui suivent :

L’IDH est-il une mesure normative agrégée d'un standard de vie ?

Pourquoi ne retient-il que trois dimensions du bien être ?

Ces dimensions ne sont-elles pas redondantes en termes d’apports informationnels à la
construction de l’indicateur ?
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
Pourquoi ne les retient-il qu’en niveau et pas en termes de croissance ou de variation
annuelle ?

Pourquoi les pondérations de ces trois dimensions sont ce qu’elles sont : très ad hoc ?
Pour contourner certaines de ces critiques, des indicateurs complémentaires (et d’autres
substituables) ont été proposés durant les dernières années.
En parallèle avec tous les débats autour de ces indicateurs et leur portée, il y a eu un
développement phénoménal de la demande de diverses statistiques. En effet, toute tentative
pour traduire de façon mesurée une conceptualisation du développement humain et toute
proposition d’indicateurs, nécessite des données statistiques appropriées. Celles-ci pourraient
ne pas être disponibles avec la fréquence et la qualité convenable. Ceci est particulièrement
vrai lorsque la dimension régionale est prise en considération par ces indicateurs.
2. Développement humain au Maroc
Au niveau de toutes ses Institutions, le Maroc s’est approprié l’approche du développement
humain. Le contenu de celle-ci a été décliné et analysé dans les différents rapports supra
nationaux, nationaux et régionaux. En effet, le gouvernement marocain déploie des efforts
considérables en matière de développement humain.
Dans ce sens, en matière de prise de conscience, le Rapport sur «50 ans de développement
humain au Maroc et perspectives pour 2025» a été volontairement articulé autour du
«potentiel humain» qui a été considéré comme le moteur du développement humain. Sa
démarche est principalement alignée sur les principes universels de ce développement. Ce
Rapport a proposé une base de connaissances et d'argumentations pour alimenter le débat,
tirer les leçons de l'expérience passée du pays et indiquer des pistes de réflexion pour les deux
décennies à venir.
C’est d’ailleurs dans ce cadre que l’Initiative nationale pour le développement humain
(INDH) a été mise en place. Ce programme de réduction de la pauvreté et de la précarité cible
les quartiers urbains et les communes rurales les plus pauvres au Maroc. Elle a été annoncée
justement au moment où se terminait la revue approfondie du développement humain au
Maroc, cinquante années après l’indépendance à travers le Rapport du cinquantenaire
introduit ci-dessus.
Il y a eu en parallèle la mise en place d’un système statistique performant qui répond aux
standards internationaux. Le Haut-Commissariat au Plan (HCP) assure en effet comme il se
doit sa mission de production des données et d’informations à caractère économique ou
social.
Enfin, la mise en place de l’Observatoire National sur le Développement Humain (ONDH) est
venue institutionnaliser le rôle primordial de l’évaluation des politiques et programmes
publics, en particulier celles relatives au développement humain.
3. Objectifs de la Table ronde
La Table ronde objet de cette note se veut une rencontre de réflexion collective de haut niveau
autour du concept, de l’approche du développement humain et de sa place dans le contexte
marocain. Elle vise par ailleurs et dans une autre dimension, à promouvoir le rôle de
l’Université et ses capacités à accompagner la recherche en matière de développement humain
à l’échelle nationale et surtout régionale. Ce dernier objectif passe par l’encouragement et la
création de relais régionaux en partenariat avec les Universités nationales.
Les experts intervenants dans cette Table ronde reviendront sur les définitions et sur les
aspects conceptuels du développement humain. Dans des séances spécialisées, ils traiteront
aussi les aspects techniques de la construction de l’IDH et des autres indicateurs
complémentaires/substituables. Les sources de données et les statistiques nécessaires (au
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niveau national et régional) en la matière feront aussi l’objet d’une attention spéciale pendant
les deux journées de la Table ronde.
De façon spécifique les interventions tenteront de :
-
clarifier le concept du développement humain et ses enjeux ;
-
discuter et critiquer les approches et les méthodes de sa mesure (indicateurs), en
précisant leurs forces et leurs faiblesses ;
-
expliquer les principes et les approches retenues lors des rédactions des principaux
rapports sur le développement humain ;
-
proposer des voies d’amélioration des contenus de ces rapports et leurs utilisations
dans la formulation des politiques publiques.
Trois axes spécifiques ont été identifiés pour cette Table ronde qui se déroulera sur deux jours
entièrement en séances plénières. Une large place a été réservée aux débats durant chaque
séance.
Le premier axe, intitulé « Développement Humain : concept et approches », traitera en trois
présentations la définition de base, l’évolution de ce concept tout comme sa mesure selon le
Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD). Deux expériences concrètes
d’approches du concept seraient aussi présentées (Mexique et un ou plusieurs pays Arabes).
L’objectif étant de voir comment et jusqu’à quel niveau la théorie se décline dans la pratique.
Le deuxième axe, intitulé « Différentes mesures du développement humain et de la pauvreté »
sera couvert à travers quatre présentations. La première sera consacrée à la présentation et la
discussion critique de l’Indice de Pauvreté Multidimensionnelle (IPM) développé par
l’Oxford «Poverty and Human Development Initiative» (OPHI) adopté et publié par le Bureau
du Rapport de Développement Humain du PNUD. La deuxième présentation de la séance sera
dédiée à l’exposé et à la discussion de la méthode adoptée par le Mexique pour mesurer la
pauvreté. La troisième présentation sera consacrée aux méthodes et approches retenues par le
HCP pour mesurer la pauvreté au Maroc. La dernière présentation de la séance sera l’occasion
de découvrir les objectifs en termes de développement humain, les contours et l’état
d’avancement du projet ambitieux de l’ONDH qui consiste à mettre en place pour la première
fois au Maroc des enquêtes de type panel auprès des ménages.
Le troisième axe de la Table ronde est intitulé « Territorialisation du suivi et de l’évaluation
du développement Humain ». Il sera traité à travers trois présentations durant la matinée de la
deuxième journée. La première sera consacrée au cadrage régional du concept du
développement humain. Elle traitera aussi l’expérience de l’Université Moulay Ismaïl de
Meknès en matière de recherche et d’enseignement pour la promotion du développement
humain au niveau régional. La deuxième présentation sera l’occasion de découvrir les
disponibilités, la pertinence, les lacunes et les limites des bases de données au veau régional
pour approcher le développement humain. La troisième présentation exposera le système
d’information Al Bacharia : Cas de la région Meknès-Tafilalet développé par l’ONDH.
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