L`anorexie dans la publicité (3ème et dernière partie),Stop aux
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L`anorexie dans la publicité (3ème et dernière partie),Stop aux
L'anorexie dans la publicité (3ème et dernière partie) Les stéréotypes, le sexisme dans la pub… Quel impact sur les troubles alimentaires ? Notre société prône la minceur et encourage les conduites alimentaires à risque. Tour d’horizon de l’anorexie dans la publicité. Le pouvoir de Photoshop et le culte de la minceur Les filles des magazines sont toujours parfaites : ligne idéale, pas de cellulite, pas de rides, un grain de peau parfait et des cheveux incroyables… Ces filles-là n’existent pas, on le sait et pourtant combien de femmes ou de jeunes filles les prennent pour modèles ? Pour les unes des magazines, les campagnes d’affichage ou les spots tv, on recourt à des techniques pas franchement déontologiques. Nous savons tous aujourd’hui que les filles qu’on nous présente à la télé ou dans les magazines ne sont pas « réelles ! » Laissons parler les images : Le pouvoir de Photoshop L’idéal de beauté féminine évolue selon les époques (voir mon article « Stop aux procès »). Notre époque est à la minceur. Pire, à la maigreur. On tente de réagir à ces retouches exagérées à l’aide de lois notamment (voir ci-après). Des pubs peuvent même être interdites comme en Angleterre par exemple ou une publicité pour une crème Nivea a été retirée par l’ASA (l’Advertising Standards Authority, à mi-chemin entre le CSA et l’ARPP français). En cause, des retouches exagérées… Au niveau juridique : Valérie Boyer, une députée UMP, a déposé une loi à l’Assemblée pour que la mention « photographie retouchée » accompagne désormais les images de mannequins et de stars en couverture des magazines qui sont passées par la case Photoshop. L’organisation médicale américaine (AMA) a mis en garde les marques de vêtements qui avaient la main trop lourde avec Photoshop. L’organisation affirme même que ces standards véhiculés dans les médias provoqueraient des troubles de la perception de l’image de soi comme la boulimie et l’anorexie. Plusieurs griffes ayant utilisé excessivement Photoshop ont défrayé la chronique ces dernières années. Victoria’s Secret (et son mannequin tellement retouché qu’il en perdait un bras) par exemple. L’anorexie dans la publicité On peut considérer les défilés comme l’une des sources de diffusion de l’anorexie et malheureusement, le canal qui semble amplifier le message, c’est la publicité. Aujourd’hui il y a une prise de conscience et on cite souvent l’exemple de Crystal Renn. Ancienne top anorexique, la miss a pris plus de 40 kilos et défile aujourd’hui plus encore que lors de sa maigreur. Égérie de Gauthier, Vuitton, Prada… on la retrouve dans de grands magazines de mode comme BAZAAR ou ELLE. On se met même au contraire à rejeter l’anorexie qui n’a jamais été autant décriée et des campagnes ont vu le jour. LA campagne emblématique est celle de Nolita. Photographiée par Oliviero Toscani (Photographe des publicités Benetton), Isabelle Caro pose contre l’anorexie. C’est l’un des plus gros buzz de l’année 2007, un buzz bénéfique contre l’anorexie et qui accompagnait Isabelle Caro dans son combat contre la maladie. Les campagnes contre l’anorexie légitiment à la fois le combat contre l’anorexie mais aussi les publicités qui changent leurs modèles. Résultat,cercle vertueux, certaines marques revendiquent complètement les rondeurs et l’anorexie perd du chemin. La pub évolue elle aussi et des marques revendiquent maintenant les grandes tailles et les formes, comme Dove. L’anorexie perd du terrain… Ces actions peuvent aider à changer les mentalités et bien qu’elle soit lente on constate une réelle évolution. Toutefois je souhaite rappeler que les TCA ont toujours existé (cf mon article Stop au procès / les grandes figures de l’anorexie…). Ce sont des pathologies bien plus complexes qu’un problème d’image corporelle ou de rapport conflictuel à la nourriture. On ne peut nier l’influence sur nos comportements de la publicité mais cessons de tout lui mettre sur le dos tout de même : elle n’est que le reflet d’une société contemporaine pour qui nous les femmes devons être parfaite : physiquement, intellectuellement, travailler, avoir des enfants, être femme fatale, mère…. C’est peut-être en raison de cette pression l’anorexie et la boulimie gagne toutes les populations (il n’y a plus d’âge, nous ne sommes maladie féminine et « de l’adolescence » !), sociale que tranches de plus dans une tout type de milieux socioculturelles, même les stars en apparence si « heureuses » ! Victoria Beckham, Lilly Allen, Alanis Morissette et tant d’autres… Les TCA ont souvent des causes profondes et multifactorielles. Par ailleurs les « avancées » que je mentionne n’empêchent pas certains comportements de perdurer : le phénomène du thigh gap. Ou bien plus récemment du Bikini Bridge. Avons-nous atteint une limite ? Il est indispensable de « s’éduquer à la publicité », comprendre le véritable message ou bien ce que souhaite nous vendre l’annonceur. Des actions qui favorisent l’esprit critique sont remarquables : citons l’exemple de l’ANEB et son projet Médias sous la loupe. L’IMC minimum pour les mannequins permet aussi d’agir à la source du problème et en tout cas de favoriser la prévention en matière de TCA. Et puis rappelons qu’il faut respecter la loi, après tout selon la Chambre de Commerce Internationale, la publicité doit éviter d’induire une idée de soumission ou de dépendance dévalorisant la personne humaine et en particulier les femmes… (fin) J’espère que ce « voyage dans la publicité » et les points soulevés par cette série d’articles auront le mérite d’inviter à une réflexion sur ce problème bien réel qui concerne tous les acteurs impliqués dans la lutte contre les Troubles Alimentaires. Sabrina Source : blog psychologies.com. Stop aux procès ! On accuse notre société de « fabriquer des anorexiques ». Les TCA (anorexie, boulimie et autres) seraient des « maladies de riches » ou bien de jeunes filles influencées par la mode et les médias. L’anorexie « maladie du siècle ». Ben voyons… Il est bon de le rappeler que les TCA sont complexes et qu’il est difficile d’établir des « règles » qui permettraient de les déceler facilement, de les prévenir et de les guérir. Les troubles de l’alimentation sont causés par une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux. Les troubles des conduites alimentaires s’inscrivent donc dans un modèle polyfactoriel où l’on ne peut guère isoler « une » cause comme déterminante. Le rôle des facteurs socioculturels est difficile à mettre en évidence. Plusieurs études ont montré que les pathologies alimentaires étaient plus fréquentes dans certains milieux où le corps idéalisé est au centre de l’activité professionnelle (danseurs, mannequins, sportifs de haut niveau…). La dynamique familiale est importante également et son rôle peut-être primaire (être à l’origine du trouble) ou secondaire (famille perturbée par les difficultés de la jeune fille). Quoi qu’il en soit, chaque cas est unique et la raison pour laquelle un type de suivi fonctionnera mieux avec telle patiente qu’avec telle autre reste souvent obscure pour le(s) médecin(s) !r une combinaison de facteurs biologiques, psychologiques, sociaux et environnementaux. Les troubles des conduites alimentaires s’inscrivent donc dans un modèle polyfactoriel où l’on ne peut guère isoler « une » cause comme déterminante. Le rôle des facteurs socioculturels est difficile à mettre en évidence. Plusieurs études ont montré que les pathologies alimentaires étaient plus fréquentes dans certains milieux où le corps idéalisé est au centre de l’activité professionnelle (danseurs, mannequins, sportifs de haut niveau…). La dynamique familiale est importante également et son rôle peut-être primaire (être à l’origine du trouble) ou secondaire (famille perturbée par les difficultés de la jeune fille). Les troubles de l’alimentation, particulièrement l’anorexie, sont présents dans toutes sortes de cultures, même celles où le culte de la minceur est absent. Les experts s’entendent pour dire qu’il y a de plus en plus de personnes aux prises avec des troubles de l’alimentation. Si les statistiques permettent de dégager une incidence plus élevée chez les femmes occidentales d’âge scolaire, il est aussi vrai que nul n’est à l’abri des troubles de l’alimentation. Les troubles de l’alimentation surviennent même dans les pays en voie de développement, bien qu’ils soient plus présents dans les sociétés industrialisées Ils touchent de façon égale toutes les classes socioéconomiques En Amérique du nord, les différences raciales ou ethniques ont peu d’impact sur la prévalence des troubles de l’alimentation Alors l’anorexie, un caprice d’ado qui veut séduire, rêve passager d’identification aux mannequins des couvertures de magazines ? Certainement pas ! L’Anorexie au Moyen âge Dès le Moyen âge on note des « pratiques » anorexiques fortement liées à la religion. Ce sont les « Saintes anorexiques », du XIIème siècle au XVème siècle. Ces jeunes femmes font partie de communautés religieuses mystiques. Le jeûne y est pratiqué afin de se « couper de la matérialité et du monde profane ». Certaines jeunes femmes le pratiquent exagérément et se font vomir ; elles sont réputées pour ne rien manger à part l’eucharistie. Les médecins de l’époque nommèrent cela « anorexia mirabilis », ce qui signifie perte miraculeuse d’appétit. Néanmoins, il semblerait que l’ « anorexia mirabilis » et l’anorexie mentale ne soient qu’une seule et même chose. Sainte Catherine de Sienne au XIVème siècle est décédée à 33 ans car elle avait pratiquement cessé de s’alimenter et s’imposait de multiples privations alimentaires. Citons également Sainte Catherine Pazzi … L’idéal de l’histoire la beauté dans Au cours des époques l’idéal de la beauté féminine a beaucoup changé. Depuis la représentation de la fertilité (Préhistoire) à une silhouette élancée et musclée, presque masculine pour l’antiquité (Néfertiti ou Néfertari pour les Egyptiens…). Les Grecs auront un autre idéal (plus androgyne). Au Moyen âge on mettra en valeur la sobriété (le maquillage tient du Diable…) et La femme blonde avec un ventre rond est l’archétype de la beauté. A la renaissance là c’est bon les femmes peuvent se maquiller ! Du XVIIème siècle au XVIIIème siècle, la femme doit être pulpeuse et avoir la taille la plus fine possible et hop c’est le coup du corset qui nous empoisonne le corps. Après la Révolution française, deux types de beauté se partagent la vedette. Tout d’abord, celle de la femme vertueuse, teint blanc et rondeurs. La Castiglione, courtisane italienne et maîtresse de Napoléon III, décrite comme « lourde et massive » est considérée comme l’une des plus belles femmes de son temps. En opposition à la femme charnelle, on trouve la « belle malade ». Les femmes dorment peu pour être cernées et font tout pour entretenir un teint blême. Elles sont maigres et correspondent à l’image de la mélancolie. Le XXème siècle est l’ère de la femme libérée. Néanmoins, la minceur est un signe de bonne santé, il n’est plus question d’avoir des formes. Aujourd’hui, la femme doit avant tout être mince. On parle d’une véritable course à la recherche de la minceur extrême, ou d’une « dictature de la minceur ». Jusqu’où irons-nous ? C’est à partir de 1873 que ce « problème » commence a être regardé d’un point de vue médical, après les descriptions cliniques du français Charles Ernest Lasègue puis de l’anglais sir William Witley Gull. L’anorexie mentale sera alors considérée comme une maladie physique, un dérèglement des hormones (hypophyse). Il faudra attendre les années 50 pour voir en l’anorexie un problème uniquement psychologique à l’origine de problèmes physiques. On parle donc maintenant d’anorexie mentale. A ceux qui accusent encore si facilement la Société ou l’entourage d’être LA cause des troubles alimentaires de nos jours, je leur parlerais bien d’Elisabeth de Wittelsbach, Sissi, Impératrice d’Autriche-Hongrie donc le cas est particulièrement intéressant. Mais peut-être préfèrent-ils qu’on leur parle de personnes contemporaines Laurence Chirac (la fille de Jacques Chirac) ou de Solenn Poivre d’Arvor (la fille de Patrick Poivre d’Arvor) ? Alors oui on en parle certainement davantage. Et puis ça fait vendre… Les magasines people n’hésitent pas à nous raconter que Nicole Scherzinger ex-Pussycat doll a parlé pour la première publiquement de sa boulimie. Que Miley Cyrus serait anorexique et que Lady Gaga a souffert de Boulimie. La maigreur de Victoria Beckham me fait peur mais la liste des célébrités en proies en troubles alimentaires est longue. Karl Lagerfeld, lors d’une interview à Channel 4 news déclare : « Ce sujet frise le ridicule. Personne dans la mode ne travaille avec des filles anorexiques. Cela n’a rien à voir avec la mode. Les gens anorexiques ont des problèmes avec leur famille. Il y a moins d’1% de filles anorexiques. Mais en France, il y a 30% de filles en sérieux surpoids. C’est beaucoup plus dangereux pour la santé. Regarder la télé en mangeant de la malbouffe, ça c’est dangereux. Les mannequins sont maigres oui, mais elles ne sont pas « si » maigres. » C’est oublier que l’anorexie est mortelle et que certaines agences fournissent de la cocaïne à leurs modèles pour les « aider » à rester maigres. Oups je n’ai rien dit… La Société a bien des torts et beaucoup de choses sont à revoir pour aider à lutter contre les TCA. S’ils ne les ont pas « créés », nos images de mannequins retouchées à gogo les encouragent en prônant un idéal INACCESSIBLE à moins de tomber malade. Mais à présent j’espère que certains raccourcis ne seront plus si facilement empruntés. Par mes lecteurs en tous les cas… Sabrina Source : blog psychologies.com.
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Diagnostique et traitement boulimie anorexie - Eki-Lib
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