La vérité sur la pratique en GMF
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La vérité sur la pratique en GMF
GMF GMF La vérité sur la pratique en GMF Les omnipraticiens ont-ils raison de bouder les GMF? Par Ariane Paré-Le Gal ALORS QUE LA MAJORITÉ DES MÉDECINS qui oeuvrent au sein d’un groupe de médecine familiale (GMF) se disent satisfaits de leur nouveau mode de pratique, le milieu médical semble réticent à faire le saut vers cette structure qui amalgame diverses cultures de soins de première ligne. Cinq ans après le début de leur implantation, les omnipraticiens ont-ils raison de bouder les GMF? On prévoyait la création de 300 GMF au Québec; on en compte à peine plus de 100 à ce jour. Force est de constater que le modèle ne s’intègre pas aussi rapidement que prévu dans notre système de santé. Bien que la majorité des médecins reconnaissent le bien-fondé des GMF, plusieurs demeurent sceptiques face au nouveau fonctionnement que les groupes de médecine familiale imposent. Le mode de facturation, la pérennité des GMF, la fonctionnarisation du travail et l’ignorance de certains détails qu’implique la pratique en groupe de médecine familiale sont autant d’aspects qui font hésiter les médecins à faire le saut. Est-ce si compliqué de devenir GMF? Le principal travail pour les médecins lors du processus d’implantation d’un GMF réside dans l’accréditation qui peut parfois être très longue. C’est probablement cette première étape qui rebute le plus, puisqu’elle nécessite un travail étroit avec la régie régionale. Le Dr Francis Lévesque, médecin en charge du GMF de la Haute-Gaspésie, le seul que compte la région à ce jour, a dû attendre près de deux ans avant d’être accrédité. Il attribue ce délai au fait que le GMF n’entrait pas dans les normes d’accréditation conventionnelles, mais rappelle que la période d’attente varie selon la situation. « Au départ, c’est l’inconnu, nous avions beaucoup de questions, mais les médecins ont maintenant beaucoup plus d’information lorsqu’ils décident de faire le pas vers l’accréditation en GMF », croit-il. D’après le Dr Guy Dumas, médecin en charge du premier GMF implanté en milieu rural (janvier 2003), le projet doit émaner à tout prix des médecins. Alors que sa clinique de Saint-Léonardd’Aston a perdu 4 de ses 7 praticiens en 1998, il s’est vu dans l’obligation de trouver une solution pour en assurer la survie. L’accréditation en GMF était à son avis toute désignée. « Nous avons signé un contrat d’association qui, sans être limitatif, nous engage à partager la garde, et nous avons obtenu notre accréditation que nous venons tout juste de renouveler pour une période de trois ans », affirme le Dr Dumas, qui s’empresse de rajouter qu’on peut se retirer à tout moment de cette entente. Pour le Dr Michel Camirand, représentant local du territoire au comité du département régional de médecine générale (DRMG) de la Montérégie, les médecins doivent déjà avoir une pratique basée sur la prise en charge et arriver à arrimer accessibilité et continuité des soins pour que le passage en GMF s’effectue en douceur. Administration interne Une fois le GMF mis en place, le travail administratif des médecins change peu, selon une majorité de médecins. La croyance populaire veut que la venue des GMF tende à fonctionnariser le travail des médecins, opinion que le Dr Yves Bolduc, directeur des Services professionnels du Centre de Santé et des services sociaux de Lac-Saint-Jean-Est ne partage pas. Il croit en effet qu’il s’agit d’une mauvaise lecture : « Une fois que la structure du GMF est instaurée, l’essentiel du travail administratif est fait. La pratique en GMF ne comporte pas énormément de travail administratif, et de toute façon, les médecins sont en mesure d’en facturer la plus grande partie. » Le Dre Simone Guillon, responsable du GMF de Verdun, le premier mis en place en milieu urbain, vit d’une tout autre façon le travail de bureau rattaché à sa pratique en GMF. Lors de l’accréditation en mars 2003, le médecin responsable a cru bon engager une adjointe administrative à temps partiel. « La charge administrative est énorme et je me retrouve pratiquement à faire du bénévolat pour assurer la gestion de notre GMF », lance-t-elle. Si elle a accepté de prendre en main la gestion du GMF au départ, c’est parce que sa pratique moins chargée que celle de ses collègues le lui permettait, mais elle est en ce moment en processus de recrutement pour embaucher quelqu’un à temps plein pour alléger sa tâche. « Pour l’instant, je suis mal épaulée dans le travail de bureau, mais nous allons remédier à la situation. Le modèle GMF est assez flexible pour procéder à des réajustements. » Elle rappelle cependant qu’il est important de ne pas perdre de vue que les médecins ne sont pas des gestionnaires, et qu’il faut être prêt à assumer le travail administratif engendré par l’accréditation en GMF. Certains médecins sont encore réfractaires à l’idée de compléter leurs dossiers par voie informatique. Le problème tend cependant à disparaître alors que la majorité des jeunes médecins maîtrisent les logiciels. Le Dr Dumas souligne qu’à sa clinique, certains praticiens n’avaient aucune connaissance informatique. « Au début, les infirmières remplissaient les dossiers, puis petit à petit, mes collègues ont appris à se servir de l’ordinateur. Tout le monde peut arriver à comprendre les logiciels que nous utilisons. » Le Dr Francis Lévesque rappelle, pour sa part, que la déclaration du gouvernement à l’effet que l’informatisation des GMF s’est effectuée lentement est erronée, et que ce ne sont pas les médecins qui ont tardé à appliquer l’informatique dans leur travail, mais bien le gouvernement qui a mis trop de temps à faire parvenir les logiciels. « Si nous avons été capables d’apprendre la médecine, nous sommes aussi capables d’apprendre à nous servir d’un ordinateur », lance-t-il. De l’avis de tous les médecins interrogés, la gestion administrative encourue par le GMF est plus importante qu’en clinique privée, mais le Dr Lévesque, du GMF Haute-Gaspésie, rappelle que le travail de bureau est accompli par le-la secrétaire ou l’adjoint-e administratif-ve dont le gouvernement assume le salaire. Par Î Merci au Dr Pierre Migneault pour sa collaboration à cet article 25 24 S A N T É I N C . J U I L L E T / A O Û T 2 0 0 6 J U I L L E T / A O Û T 2 0 0 6 S A N T É I N C . GMF ailleurs, l’administration de la facturation n’est pas plus complexe pour les médecins oeuvrant au sein d’un GMF. Si certains actes sont facturés différemment, la charge de travail n’en est pas pour autant augmentée. La principale différence dans la pratique des médecins en GMF réside dans la collaboration qui doit être instaurée entre les médecins membres et les infirmières, et avec les autres instances médicales de la région. Le principe de GMF veut d’ailleurs développer des liens de complémentarité avec l’ensemble du réseau de santé, notamment avec les travailleurs sociaux et les pharmaciens. À Alma où travaille le Dr Yves Bolduc, le virage communautaire adopté il y a une dizaine d’années est garant de meilleurs soins de santé. Si la ville du Lac-SaintJean a l’urgence la plus efficace au Québec, c’est entre autres grâce à l’implantation d’un GMF en avril 2004. Le Dr Bolduc croit que le travail de collaboration des médecins pratiquant au sein d’un GMF est à l’origine du succès de la formule. Mais cette même philosophie de collaboration qui représente l’essence même des GMF et qui vise à mieux desservir la population peut être perçue comme représentant une surcharge de travail par les médecins. Ces derniers voient en effet leurs responsabilités à l’égard de leurs patients augmenter. Il est tout à fait normal que cette nouvelle forme de travail suscite certaines craintes, mais de l’avis de nombreux médecins, l’expérimentation du modèle de collaboration revalorise leur travail ainsi que celui des infirmières, tout en améliorant les soins fournis aux patients. La facturation en GMF est-elle avantageuse? La question de la facturation est au cœur de l’hésitation de plusieurs médecins à aller travailler en GMF. Pour pallier le travail administratif qui s’ajoute à la charge conventionnelle des médecins, le gouvernement a entre autres prévu trois nouveaux codes de facturation. Les réunions cliniques entre les médecins pour assurer le bon fonctionnement du GMF sont donc rémunérées. Le médecin en charge voit aussi son salaire bonifié de 300 $ par semaine, et tous les médecins membres 26 S A N T É I N C . J U I L L E T / A O Û T 2 0 0 6 sont en mesure de facturer un montant annuel de 7 $ par patient inscrit. Ces trois mesures sont exclues du plafond salarial, ce qui représente un avantage considérable. Depuis qu’il travaille en GMF, le Dr Yves Bolduc a vu son salaire augmenter de 15 000 à 20 000 $ par année. de prescriptions, de prise de rendez-vous ou de communication de résultats, nous passons beaucoup de temps au téléphone avec nos patients, et je crois que le montant que propose le gouvernement présentement est largement insuffisant pour le travail que cela représente. » Le Dr Guy Dumas effectue un calcul semblable et estime que son salaire a été bonifié de près de 15 % depuis qu’il pratique en GMF. Ses frais de bureau qui s’élevaient à plus de 50 000 $ par année ont diminué de moitié depuis qu’il est accrédité en GMF. Cette réduction est due principalement aux coûts reliés à l’embauche d’une infirmière, d’une secrétaire et d’une adjointe administrative qu’il n’a plus à assumer, et à l’informatisation des données. Il estime cependant que l’indemnité de prise en charge de 7 $ par patient inscrit n’est pas suffisante. « Qu’il s’agisse de renouvellement Les médecins disposent aussi d’une banque d’heures en revenu additionnel. Ces heures sont réparties équitablement entre les médecins selon leur temps de pratique, et visent à les indemniser pour les retours d’appel ou le travail de suivi avec l’infirmière qui se retrouve à faire des consultations de suivi avec des patients que ne voit pas le médecin. Encore faut-il être au courant que cette mesure existe. Le Dre Guillon, du GMF de Verdun, a appris que les médecins de son groupe avaient droit à cette rémunération supplémentaire plusieurs mois après l’accréditation de son GMF. GMF La crainte de l’ingérence Pour des médecins habitués à travailler en clinique privée, la collaboration nouvelle avec le gouvernement qu’impose la mise en place d’un GMF peut être perçue comme une forme d’ingérence. « On entend souvent des médecins réfractaires aux GMF affirmer qu’ils ne veulent pas avoir le gouvernement dans leurs pattes », affirme le Dr Yves Bolduc, « mais dans les faits, le gouvernement ne s’immisce pas plus qu’auparavant dans notre pratique. » Le Dr Dumas abonde dans le même sens et estime que les seuls comptes à rendre au gouvernement, soit les rapports trimestriels concernant l’utilisation des ressources financières octroyées par le gouvernement, sont tout à fait justifiés. Ces rapports sont rédigés par l’adjointe administrative dont le gouvernement assume le salaire, ce qui ne représente donc pas une charge supplémentaire pour le médecin responsable. Le Dr Michel Camirand, du DRMG de la Montérégie, estime d’ailleurs que cette nouvelle forme de collaboration entre les médecins et le gouvernement justifie l’augmentation du travail administratif : « Les GMF entraînent plus de travail de bureau, mais le modèle a le mérite d’officialiser le partage des tâches entre médecins. La reddition de comptes est essentielle, mais ne doit pas non plus trop augmenter la charge de travail. Tout le monde est perdant si les médecins doivent passer une trop grande partie de leur temps à rédiger des rapports. Le GMF est un excellent compromis qui nous permet de vérifier ce qu’on fait. » Le Dr Camirand soutient que malgré tout, le gouvernement n’a pas plus de contrôle sur la pratique des médecins. Les GMF rendent-ils vraiment plus accessibles les soins de première ligne? L’instauration de groupe de médecine familiale vise entre autres à permettre à 500 000 Québécois d’accéder à un médecin de famille. Paradoxalement, cette structure semi-privée n’a pas permis pour l’instant de faciliter considérablement l’accès aux GMF, puisque ces centres sont toujours en pénurie d’effectifs. Le défi des GMF ne peut donc être dûment rempli tant et aussi 28 S A N T É I N C . J U I L L E T / A O Û T 2 0 0 6 longtemps que le recrutement des médecins ne sera pas favorisé. Le GMF d’Alma a été victime de son succès et attire un nombre croissant de patients des villes environnantes, sans que le budget soit augmenté. Bien sûr, les patients non inscrits dans un GMF peuvent consulter un médecin sans rendezvous, mais est-ce là la solution idéale? Le GMF a-t-il sa raison d’être s’il n’atteint pas son principal objectif de permettre à un plus grand nombre de patients d’accéder à des soins fournis par un médecin de famille? Le Dr Dumas croit en effet que les objectifs en matière d’accessibilité ne sont pas atteints, mais selon lui, le « Son salaire a été bonifié de près de 15 % depuis qu’il pratique en GMF. Ses frais de bureau qui s’élevaient à plus de 50 000 $ par année ont diminué de moitié depuis qu’il est accrédité en GMF. » problème ne réside pas dans la structure des GMF, mais dans le recrutement de médecins à la base. Il estime d’ailleurs que les GMF sont un incitatif pour les jeunes médecins à travailler dans les soins de première ligne, surtout en région. « On ne pourra plus recruter sans être accrédité en GMF. La formule est compétitive au chapitre de la qualité de vie et de la rémunération. Pratiquer en clinique privée est rendu trop onéreux et les nouveaux médecins préfèrent travailler en milieu hospitalier. Les GMF proposent une pratique intéressante. » Le Dr Francis Lévesque croit que la difficulté des GMF à faciliter l’accès à un médecin de famille est bien réelle, et qu’il s’agit de la principale faiblesse des milieux pénuriques. « Les GMF n’assurent pas toujours une plus grande accessibilité, mais permettent d’offrir des soins continus et un suivi efficace, ce qui est déjà énorme », rappelle-t-il. D’avis contraire, le Dr Dumas explique que la structure du GMF lui a permis d’accepter de nouveaux patients : « Les infirmières en GMF assument une grande part du travail que nous devions faire auparavant, ce qui me permet de voir plus de patients, tout en bonifiant la qualité des soins que nous prodiguons. » GMF en milieu rural et urbain : même combat? Les opinions divergent quant au mode d’implantation de GMF selon qu’on soit en milieu rural ou urbain. Selon le Dr Dumas qui pratique à Saint-Léonardd’Aston (une communauté de 2 500 âmes), le gouvernement doit absolument assouplir la politique d’accréditation pour les régions. Le financement des GMF a en effet été morcelé en cours de route, et l’accréditation ne se fait plus uniquement en regard du nombre de médecins qui s’associent pour former un GMF, mais aussi en fonction du nombre de patients inscrits. Le minimum requis de 15 000 patients pour obtenir une subvention complète étant difficile à atteindre pour les GMF en dehors des grands centres, ceux-ci voient souvent leur financement réduit. Le GMF de Haute-Gaspésie au sein duquel travaille le Dr Francis Lévesque jouit d’une subvention complète, en dépit du fait qu’il n’ait que 12 700 patients inscrits. Le gouvernement a pris en considération la lourdeur des cas pris en charge ainsi que le travail assumé par les médecins à l’extérieur. C’est donc dire que le modèle ne s’applique pas de façon unique, et que le ministère procède à certaines exemptions. Cependant, le Dr Lévesque devra probablement se conformer aux exigences du gouvernement lors du renouvellement de son accréditation en 2009, et obtenir 15 000 patients inscrits pour avoir droit à une subvention complète. « Nous devons nous battre pour conserver les petits GMF aussi, et le nombre de patients inscrits n’est pas important. Au GMF de Haute-Gaspésie, nous soignons une clientèle très lourde, et nous utilisons à leur pleine capacité toutes les ressources offertes par le gouvernement. » Le coût global des soins de santé doit être pris en considération en tout temps selon le Dr Lévesque, qui croit fermement que même s’il ne rejoint pas 15 000 patients, le GMF au sein duquel il travaille fait économiser au gouvernement plus d’argent qu’une réduction de subvention ne le ferait. GMF « Le modèle doit en effet être plus souple », croit le Dr Michel Camirand. « Au début, on accréditait tous les GMF tels quels, puis le gouvernement s’est rendu compte qu’il devait adapter la structure à la situation : certains GMF desservent un plus grand bassin de population, d’autres font plus de consultations sans rendez-vous. Il faut trouver des modalités d’application équitables. » Il estime cependant que les GMF conviennent tant aux milieux ruraux qu’urbains, mais que les villes gagneraient à voir se développer davantage la collaboration entre les cliniques-réseau et les GMF. « Ces derniers offrent une meilleure continuité des soins, alors que les cliniquesréseau sont plus accessibles. Par ailleurs, il ne faut jamais perdre de vue que les besoins de la ville en matière de santé sont sans fond à cause de la mobilité de la population », rappelle-t-il. De son côté, le Dr Yves Bolduc en poste à Alma croit que la structure des GMF peut aisément convenir à une population rurale ou urbaine. Il croit d’ailleurs que le modèle qui prévaut dans sa ville pourrait être exporté à Montréal. Il s’agit, selon lui, de mettre en place des cliniques-réseau ouvertes les soirs et fins de semaine, où les médecins partagent les dossiers. Mais il rappelle aussi que ces changements ne peuvent se produire rapidement, et qu’il est ardu de changer la culture médicale à Montréal. « Les médecins montréalais Dr Michel Camirand I N C . J U I L L E T / A O Û T GMF et cliniques privées : les deux modèles peuvent-ils coexister? Selon le Dr Bolduc, les cliniques privées sont appelées à disparaître : « Le médecin qui pratique seul dans son cabinet, ça n’existera plus d’ici quelques années. Notre société veut maintenant une plus grande collaboration entre les médecins, entre les praticiens et le gouvernement et entre les différentes instances de notre système de santé. La voie de réussite vers de meilleurs soins réside dans l’association et le regroupement. » En entrevue à l’Hebdo du Saint-Maurice en mars dernier, le Dr Réal Lavertu y allait de ses prédictions : les cliniques privées telles que la sienne sont appelées à disparaître. Il affirme qu’il ne pouvait plus concurrencer les GMF et les coopératives de santé de la région. Pour éviter de mettre la clé dans la porte et de priver de médecin les 4 000 patients qu’il desservait, le Dr Lavertu a choisi de convertir sa clinique en coopérative de santé. Cette décision a d’ailleurs causé une vive polémique puisqu’il en coûtera dorénavant 50 $ par année (plus un 20 $ pour la part sociale) afin d’être inscrit à la clinique. Dr Yves Bolduc 30 S A N T É ont très peur de voir le gouvernement se mêler de leur travail. Il y a, comme partout au Québec d’ailleurs, une certaine ignorance de ce que représente vraiment le travail en GMF. » 2 0 0 6 L’instauration des GMF résulte-t-elle d’une compétition déloyale? « Pas du tout! », croit le Dr Bolduc. « Les GMF offrent de meilleurs services aux patients, réduisent le coût global de la santé au Québec et proposent une pratique avantageuse. C’est dans l’intérêt de tout le monde que ce système soit favorisé, même si cela est fait au détriment des cliniques privées. » Le Dr Lévesque rappelle d’ailleurs que la création des GMF faisait partie des recommandations du rapport Clair, résultat d’une demande du public de réformer les soins de santé. De l’avis de tous les médecins interrogés, le modèle GMF est là pour rester. Il s’agit d’après le Dr Lévesque de la plus belle création du gouvernement dans le domaine de la santé depuis plusieurs années. Le Dr Yves Bolduc soutient pour sa part que si la structure n’est pas encore parfaite, tous gagnent à la voir s’implanter plus fortement : le public, le gouvernement ainsi que les médecins. Le Dre Simone Guillon rappelle que si, dans l’absolu, le modèle n’offre que des avantages, chaque pratique a ses défis à relever : « Je ne vois aucun risque de dérive, mais il faut maximiser le modèle dans le cadre des règles et s’assurer qu’en tant que médecins, nous bénéficions de tous les avantages que peut apporter le modèle GMF à notre pratique. » ⌧