Les crises financières

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Les crises financières
Les crises financières
Introduction : des crises inhérentes au capitalisme
I) Le mécanisme des crises financières
1 La constitution des bulles financières
2 Pourquoi les bulles éclatent-elles ?
3 La contagion à l’ensemble de la finance
II) Les spécificités de notre crise
1 Une crise financière mondiale
2 Une ampleur rarement atteinte
3 Mais une réaction rapide
Conclusion : Peut-on les éviter ?
Introduction : des crises inhérentes au capitalisme
La crise financière que nous connaissons n’est ni la 1°, ni la
dernière du capitalisme. Sans vouloir paraphraser Marx, on peut
néanmoins dire que l’histoire du capitalisme jusqu’à nos jours est
l’histoire des crises financières.
L’une des toutes premières crises fut celle des bulbes de Tulipe
en 1637 : la valeur d’un seul oignon avait alors atteint 15 fois le
salaire annuel d’un artisan.
On se rappelle également en France la banqueroute du système
mis en place par John Law en 1720.
Tout au long du XIX° siècle et du développement du
capitalisme, les crises financières se succédèrent, avec une
certaine régularité : à peu près tous les 8 ans.
Cette régularité fut mise en évidence par l’économiste français
Clément Juglar en 1862. Sur 1 siècle (1830-1930), il y aurait eu
au moins 12 crises financières majeures.
Le XX° siècle ne fait pas exception : il « commence », bien
entendu, avec la crise de 1929. Après la seconde guerre
mondiale, on avait cru à tort être à l’abri de ce genre d’incident.
Mais dés 1966 (crise américaine du crédit), les crises
réapparaissent et se succèdent, mais à un rythme beaucoup plus
rapide : environ tous les 2-3 ans jusqu’au début des années 2000
(crise des valeurs Internet).
Nous semblions depuis un peu plus tranquille (6 ans !!)…jusqu’à
notre crise.
Il y aurait donc une logique inévitable à la survenue de ces crises.
Il ne s’agit pas bien entendu de condamner le système capitaliste
dans son ensemble, mais de comprendre pourquoi il génère
inévitablement ces crises financières.
Ce mode de production repose en effet sur trois piliers qui
créent la dynamique des crises :
- le libéralisme économique qui invite chaque acteur à agir
pour son propre intérêt en estimant que cela finira par aboutir à
l’intérêt général : c’est le principe de la « main invisible ».
- la possession privée des actifs qui invite chaque
personne à valoriser ses actifs, indépendamment de leur valeur
intrinsèque : tout actif ne vaut que la valeur qu’on lui prête.
- le recours systématique au crédit pour financer l’activité :
le crédit est la base même de l’activité capitaliste, mais il en
constitue également la limite : pas de crédit, pas d’activité.
I) Les mécanismes des crises financières
Toutes les crises financières obéissent aux mêmes règles, à
seulement quelques nuances près. Et leur compréhension est
finalement assez aisée.
1 La constitution des bulles financières.
Au départ de toute crise se forme une bulle financière ou
spéculative. Cette bulle repose bien sur sur l’avidité humaine,
mais elle est toujours la rencontre de deux phénomènes qui vont
se conjuguer inévitablement : un actif et des facilités de crédit.
- la naissance et le développement d’un « actif réel » : les
crises ne se nourrissent pas de rien : elles reposent toujours au
départ sur une activité économique réelle, sur un bien, qu’il
faudra développer et financer.
Cet actif peut être :
•Le développement d’une activité particulière (valeurs Internet
dans les années 2000, développement industriel en 1927-1929)
•Le développement d’un pays ou d’une zone géographique (crise
de Panama 1880-1890, crise asiatique 1997 et du Brésil 1998…)
•La satisfaction d’un besoin de consommation qui pourra
soutenir l’activité économique (valeurs immobilières en 2006,
crédits à la consommation…)
Dans un 1° temps, la valeur de ces actifs monte « normalement »
du fait des promesses de gains qu’ils portent, promesses vraies
ou supposées. Il ne s’agit donc pas encore de bulle spéculative,
mais d’une acquisition normale d’un actif dont on pense qu’il se
valorisera réellement.
- mais cet actif va rencontrer inévitablement le 2°
phénomène : la facilité de crédit. Les conditions du crédit se
desserrent en effet quand il existe un actif prometteur : cet actif
semble à lui seul garantir le remboursement futur.
On se retrouve alors devant un cercle « vertueux » :
•Ceux qui veulent acquérir l’actif ont besoin de crédits pour le
faire, et d’un crédit souple et si possible peu onéreux
•Ceux qui disposent de moyens financiers sont disposés à leur
prêter pour valoriser leurs liquidités, sans risque (garantie de
l’actif) et à un taux relativement élevé pour eux, mais
relativement supportable pour l’emprunteur (valorisation de
l’actif).
La bulle va alors pouvoir se mettre en place et gonfler :
Grâce aux crédits et attirés par les perspectives de rendement qui
rembourseront ce crédit, les « spéculateurs » se portent
acquéreurs de l’actif, au-delà de leurs propres moyens financiers.
Ce point est essentiel, puisque c’est lui qui conditionne le
caractère « illimité » de la bulle : on appelle ces spéculateurs des
« brookers ». Ils sont à l’origine de la plupart des crises.
Cette arrivée massive d’acquéreurs valorise bien sur l’actif dont la
valeur monte, attirant de nouveaux venus qui vont s’endetter à
leur tour, contribuant à une nouvelle valorisation…
Progressivement, la valeur financière de l’actif se met à dépasser
de très loin sa valeur réelle : c’est une bulle spéculative ou
financière.
Il n’y aurait guère que deux façons de l’éviter : la sagesse
humaine (!!!) et l’encadrement autoritaire du crédit.
Il faut remarquer que pour Keynes, la sagesse humaine n’est pas
possible : on ne peut être sage que si on connaît les
conséquences de ses actes.
Or, selon Keynes, l’avenir étant par définition incertain, on ne
peut être sage qu’en regardant l’action du plus grand
nombre…qui fait exactement la même chose. C’est ce qu’il
appelle les comportements moutonniers qui sont selon lui
inévitablement à l’origine des bulles spéculatives.
On se retrouve alors devant des « anticipations auto
réalisatrices » : le simple fait de croire que quelque chose va se
réaliser (par exemple que le cours d’une action va se valoriser)
fait qu’elle se réalise en effet, ce qui confirme alors qu’on avait
raison de penser qu’elle se réaliserait…
Mais ceci est également valable à la baisse.
2 Pourquoi les bulles éclatent-elles ?
On pourrait répondre « parce que toutes les bulles finissent par
éclater ».
Mais ce n’est pas si simple : les bulles pourraient également se
dégonfler plus lentement.
L’éclatement est le résultat concomitant de trois phénomènes :
- tout d’abord la déception devant le rendement réel de
l’actif en question, qui justifiait pourtant l’acquisition initiale : dès
que ce rendement devient inférieur ou simplement égal au coût
du crédit, sa rentabilité financière est nulle et l’affaire cesse d’être
intéressante. C’est exactement ce qui s’est passé pour les crédits
« subprimes » en 2006. Il y a alors de moins en moins de
nouveaux venus, et l’actif cesse alors de se valoriser.
- dans le même temps, le coût du crédit se met à
progresser. Ceci est normal : la demande en crédits ayant été
forte il est logique que le coût augmente (simple loi de l’offre et
de la demande), et le coût augmente d’autant plus que le risque
devient plus important au fur et à mesure que la valeur de l’actif
s’est valorisée (puisque la somme à rembourser sera plus
importante et que le risque de chute de la valeur devient
important).
- les 1° spéculateurs font alors leur calcul : leurs gains sont
très importants (forte valorisation et faible coût du crédit) et ils
décident de réaliser leur actif. Ceci fait naturellement baisser un
peu la valeur de cet actif. Se mettent en place les comportements
moutonniers à la baisse : si la valeur baisse, il faut vendre, ce qui
fait encore plus baisser…Mais jusqu’à présent, il n’y a pas encore
de panique. Elle arrive quand il faut rembourser les crédits.
En effet, la valeur de l’actif a monté, non pas parce que les
personnes ont misé leur propre argent, mais parce qu’elles ont
misé un argent qu’elles n ’avaient pas. Le vieux dicton « tant
qu’on n’a pas vendu on n’a pas perdu » devient alors totalement
inopérant. Les « brookers » procèdent alors à un « appel de
marge », c’est-à-dire une vente à tous prix pour couvrir l’emprunt
Il faut alors vendre le plus vite possible, non pas pour limiter les
pertes, mais simplement pour rembourser ce que l’on doit (on
appelle cela en économie « l’effet massue » qui est le revers de
« l’effet levier »).
La panique s’instaure alors, au-delà de tout raisonnement : il faut
vendre alors à tous prix. Mais comme il n’y a plus d’acquéreurs
ou très peu, les ventes de l’actif ne se réalisent pas, les
spéculateurs sont alors ruinés. Mais ceux qui leur ont prêté le
sont tout autant.
3 La contagion à l’ensemble de la finance
C’est à ce moment que de simple crise de spéculation, la crise
devient financière.
Ceux qui ont prêté aux spéculateurs ne sont eux-mêmes plus
remboursés, ou alors avec des actifs qui ne valent plus rien. Mais
l’histoire se complique :
- les prêteurs étaient souvent eux-mêmes des emprunteurs
auprès d’autres banques ou tout simplement de leurs clients sous
forme de dépôts (le dépôt n’est finalement qu’un crédit que vous
accordez à votre banque sans intérêt, cette absence d’intérêt
étant le « loyer » de la sécurité).
Devant les défauts de paiement, les banques ne peuvent elles
même plus rembourser, ce qui aggrave la panique.
- comme les banques ne se font pas rembourser, elles
cessent de prêter : c’est la pénurie de crédits (« crédit crunch »)
qui aggrave encore la situation de ceux qui sont en manque de
liquidités : la crise se généralise.
- elle peut même devenir encore plus grave si elle
s’accompagne d’une panique bancaire : les clients, inquiets pour
leurs dépôts et leur épargne se ruent sur les guichets pour retirer
leur argent.
Mais ils découvrent alors une évidence : il n’y a pas assez
d’argent pour tout le monde puisqu’il est largement virtuel : en
moyenne les banques ne disposent en liquide que de 20% de
l’argent exigible.
Et on ne peut pas faire marcher « la planche à billets » : ce ne
serait que de la fausse monnaie, qui n’aurait aucune contrepartie.
Bien entendu, en principe, une crise financière finit par s’arrêter :
- les acteurs financiers les plus exposés disparaissent,
laissant le marché se concentrer aux mains d’acteurs plus solides.
- les taux d’intérêts remontent car il y a plus
d’emprunteurs que de prêteurs: les banques sont alors
encouragées à réamorcer la pompe du crédit.
- les actifs les plus exposés ont disparu et les autres ont été
dévalorisés : il devient alors tentant de les acquérir ce qui fait
remonter leurs prix.
- les gouvernements accordent parfois leurs garanties pour
de nouveaux prêts. Et si de nouvelles activités voient le jour, tout
se met en place pour une reprise des affaires financières, avec le
risque qu’une nouvelle bulle se forme.
II) Les spécificités de notre crise
Nous venons de voir comment se met en place une crise
financière classique. La notre n’échappe pas à la plupart des
règles exposées : présence d’actifs tentants (l’immobilier
américain, les crédits titrisés), la facilité de crédits (encouragée
par les autorités américaines après le 11 Septembre 2001), les
comportements moutonniers des « traders », l’aveuglement des
autorités…
Mais notre crise présente également quelques différences
notables qui peuvent la rendre plus dangereuse.
1 Une crise financière mondiale
Dans la plupart des crises étudiées, un pays (voire un seul
établissement bancaire était en cause)
Mais dans le cas de notre crise, partie des États-unis elle s’est très
rapidement propagée à tous les pays occidentaux : le 15
Septembre Lehman Brothers fait faillite, ce qui entraîne la faillite
des banques anglaises, Belges (Fortis, Dexia), Allemandes,
Espagnoles (Banco Santander)…il n’y a guère que les banques
japonaises et italiennes qui semblent moins souffrir.
Cette contagion s’explique de plusieurs façons :
- d’une part, tous les marchés financiers sont inter
connectés, et se retrouvent sur quelques marchés inter bancaires
(l’euribor par exemple).
- le décloisonnement dont nous avons déjà parlé permet
d’être présent sur plusieurs marchés à la fois et sur plusieurs
types de marchés (actions, obligations, produits dérivés…), ce
qui accroît la volatilité des capitaux.
- la monnaie électronique permet la « ronde des marchés »
ce qui donne à chaque établissement bancaire la possibilité de
placer dans différents pays dans la même journée.
- mais surtout la sophistication financière sans limite de
nos petits génies des mathématiques financières a conduit à
disséminer un peu partout les crédits suspects, en les mélangeant
avec toute une série d’autres crédits.
Le « trader » de la Société générale Jérôme Kerviel a ainsi misé
près de 50 milliards d’€ sur l’évolution du DAX, l’indice de la
bourse de Francfort.
Autre exemple, une petite partie des crédits de la ville de Laval
est assise sur l’évolution des taux d’intérêts en Afrique du Sud. Il
s’agit des fameux crédits à taux variables
Ce genre de situation présente deux inconvénients majeurs :
•Pour les prêteurs : on ne sait pas au final qui sera responsable
du non paiement, d’où les difficultés des recours et la
multiplication des incertitudes et donc la tentation de refuser des
crédits
•Pour les emprunteurs : ignorance sur l’évolution des taux et des
situations d’où la tentation de renoncer à des projets pourtant
utiles
La crise financière actuelle n’est donc pas américaine ou
européenne, mais elle est bien planétaire.
2 Une crise d’une ampleur inégalée
Depuis les débuts du capitalisme, il n’y a guère que la crise de
1929 qui puisse être comparée par son ampleur à notre crise
actuelle. A cette époque, l’indice Dow Jones a été divisé par 10
(division par presque 2 aujourd’hui) et 773 banques ont fait
faillite, et au total 9000 banques ont disparu.
Les pertes boursières totales de Wall Street furent estimées à 72
milliards $ de l’époque, soit à peu près 750 milliards $
d’aujourd'hui, dont 300 milliards pour le seul mois d’Octobre.
Ce n’est qu’en 1954 que la bourse américaine retrouva son
niveau de 1929. En 1936, le PIB américain était inférieur à celui
de 1929 et le chômage avait atteint 13 millions de personnes.
La crise actuelle semble moins brutale, mais c’est surtout parce
qu’elle ne concerne pas principalement 1 pays mais pratiquement
tous :
- les pertes boursières totales atteindraient ainsi 32 000
milliards $ depuis le 1° Janvier 2008 (dont 877 milliards $
uniquement pour la bourse de Paris)
- les pertes bancaires directes sont estimées entre 2000 et
3000 milliards $ et des banques ne survivent que grâce aux États.
- il faut également se rappeler que les engagements
financiers internationaux sont hors de proportion avec tout ce
qu’on a connu auparavant, y compris en 1929 :
•Le montant total des encours sur produits dérivés atteint 800
000 milliards $. On n’ose pas imaginer ce qui arriverait si une
panique globale frappait ce marché très spéculatif.
•Le montant total des « produits toxiques » dans les bilans des
différents acteurs financiers atteint probablement 69 000
milliards $ (crédits titrisés, subprimes…)
•Les dettes des différents États commencent également à
susciter quelques inquiétudes : pour la France, la barre des 70%
du PIB risque d’être atteinte à la fin 2009, soit presque 1500
milliards d’€, et pour les Etats-Unis elle atteint désormais 10 000
milliards $ (7812 milliards d’€), en marche vers les 11 000 !!
On le voit donc, même si pour l’instant la crise financière
actuelle n’atteint pas (encore ??) l’ampleur et les conséquences
de celle de 1929, les risques financiers encourus semblent plus
sérieux, et surtout ils ne semblent pas terminés.
3 Une réaction rapide
C’est probablement la prise de conscience rapide de ces risques
qui explique également la rapidité de réaction des
gouvernements, ce qui a peut-être évité le pire (du moins pour
l’instant).
C’est une différence essentielle avec les crises financières
précédentes : dominés par la pensée libérale de l’époque, les
gouvernements ont la plupart du temps « laissez faire », estimant
que le marché était auto régulateur et qu’il fallait laisser agir ce
que l’on appelle « l’aléa moral ».
C’est d’ailleurs au nom de ce principe que le gouvernement
américain a dans un 1° temps refusé de sauver Lehman Brothers.
Mais très vite le « bon sens » a repris le dessus, ce qui a permis de
développer deux types d’interventions différentes :
- une intervention en direction des banques les plus
exposées : garantie des dépôts des clients, garantie des créances
douteuses, garantie des prêts des banques entre elles,
recapitalisation, et dans certains cas extrêmes (Royaume-Uni)
nationalisations partielles des banques.
- une intervention en direction de l’économie réelle :
soutien à la demande des ménages, soutien à l’investissement
public, soutien à certains secteurs stratégiques (automobile).
Les chiffres annoncés donnent parfois le vertige (1000 milliards
$ !!pour le nouveau plan de M. Obama)
Le financement de ces différents plans est connu : deux acteurs
majeurs vont prêter aux États en difficultés :
- les pays en excédent financier (Chine et pays
exportateurs de pétrole principalement), sous réserve qu’ils le
puissent et qu’ils le veuillent bien. C’est le cas pour l’instant.
Mais deux évènements sont ici inquiétants :
•Les difficultés économiques de la Chine qui commencent à
apparaître, avec des risques de troubles sociaux donc politiques.
•La baisse des prix du pétrole qui peut assécher les réserves
financières des pays exportateurs.
- les personnes les plus « riches » au sein des pays
occidentaux qui trouvent là une excellente occasion de placer
leurs fonds en sécurité, à défaut d’un rendement important.
La réaction rapide des États a donc été salutaire, mais elle porte
en elle des risques très importants :
- un risque moral illustré par la colère de M Obama
devant la distribution de 18 milliards $ de bonus des
établissements financiers de Wall Street.
- un risque financier devant l’accumulation des dettes
publiques (pratiquement 60 000 milliards$ annoncés), ce qui peut
conduire à des taux d’intérêts durablement élevés.
- un risque politique devant les exigences futures des États
prêteurs : ce n’est pas le moment de trop ennuyer la Chine, et le
1° ministre chinois vient de le rappeler à Davos (en évitant
également de se rendre en France) (et en évitant une chaussure).
- un risque social enfin : comment justifier les aides pour
certains (les « coupables » ) et pas pour les autres.
Conclusion : Peut-on éviter les crises ?
La réponse est probablement non. Ou alors cela demanderait un
changement essentiel de système économique, c’est-à-dire
l’encadrement très strict des crédits et de l’activité individuelle.
Ceci dit, on peut sans doute limiter à l’avenir leur ampleur :
- en redonnant des pouvoirs réels aux autorités de
surveillance (AMF, SEC, Banques centrales, FMI…)
- en faisant payer plus cher « l’aléa moral » : s’il faut
vraisemblablement sauver les établissements, est-il nécessaire de
sauver également leurs dirigeants ? Et de les réembaucher ailleurs
- en limitant certaines pratiques : opérations à découvert
excessives, appels de marge précipités, spéculations à la baisse,
trop grande différence entre un actif réel et sa valeur financière.