Raphaël FANTIN Président d`ADIFLOR Discours pour la remise

Transcription

Raphaël FANTIN Président d`ADIFLOR Discours pour la remise
Raphaël FANTIN
Président d’ADIFLOR
Discours pour la remise officielle des livres d’ADIFLOR lors
duXVIèmeSommet de la Francophonie à Madagascar
à l’Alliance Française d’Antananarivo le 23 novembre 2016
Monsieur le Président de la Fondation Alliance Française,
Monsieur le Secrétaire général de la Fondation Alliance Française,
Monsieur le Délégué général de la Fondation à Madagascar,
Mesdames et Messieurs les représentants de la Direction de la
Coopération internationale de la Principauté de Monaco,
Mesdames et Messieurs les directeurs d’Alliances Françaises,
Mesdames et Messieurs les professeurs,
Mesdames et Messieurs,
Je voudrais tout d’abord remercier Monsieur Marc Sarrazin, Directeur
général de l’Alliance française d’Antananarivo et Délégué général de la Fondation
Alliance française à Madagascar pour son aide dans la réalisation de ce projet et
avoir permis aujourd’hui cette remise officielle de livres.
C’est avec joie que l’Association pour la Diffusion Internationale
Francophone de Livres Ouvrages et Revues (ADIFLOR), qui a fêté ses trente ans
d’existence l’an dernier à la Fondation Alliance Française à Paris en présence du
Président du Sénat Gérard Larcher et du Président Jérôme Clément, se retrouve
aujourd’hui parmi vous à Antananarivo dans un de ces centresfrancophones de la
Fondation.
Avec 200 000 livres envoyés chaque année et au total 1800 projets menés,
depuis sa création, dans 90 pays, nos opérations favorisent l’enseignement du
français dans le monde, le développement de la scolarisation, de l’éducation dans le
monde, de l’égalité filles/ garçons mais aussiparticipent au dialogue des cultures au
sein de cette formidable diversité francophone, ayant la langue française en partage.
Trente ans après sa création, ADIFLOR poursuit inlassablement, avec
passion et fierté, sa mission de semer le plaisir de lire en français sur les cinq
continents et d’œuvrer à la promotion de la langue française, outre par l’envoi de
livres dans les écoles et les bibliothèques, par des actions telles que la diffusion de la
Petite Bibliothèque d’ADIFLOR, la Grande Dictée d’ADIFLOR ou la Liseuse
Francophone d’ADIFLOR bientôt disponible.
En 2015, nous décidions avec la Déléguée générale d’ADIFLOR, Isabelle Le
Camus de Lagrevol, de préparer un projet pour l’Ile-Mère à l’occasion du prochain
Sommet de la Francophonie. Nous nous sommes réjouis du choix du lieu pour
cette grande manifestation internationale car Madagascar tient une place particulière
dans le cœur d’ADIFLOR.
Cette île-continent, cinquième plus grande île du monde est un lieu
symbolique pour célébrer la Francophonie : en plein océan Indien, là où se mêlent
les eaux venues de Chine et d’Inde, d’Arabie et de Perse, des lointains rivages
pacifiques et de l’Afrique, avec l’écume des vagues parfumées par la route des
épices et dorées par le soleil du tropique du Capricorne, c’est dans ce lieu qu’est née
une civilisation métissée faite de convergences et de nuances. N’est-ce pas cela, en
fin de compte, la Francophonie, cette formidable diversité ? C’est l’aventure, c’est la
découverte de l’autre et des autres à travers notre trésor commun, la langue
française. Dire le monde en français à Madagascar ou au Vietnam, en Argentine ou
en Ouzbékistan, au Canada ou au Congo, en Serbie ou au Vanuatu, c’est montrer
notre extraordinaire diversité et complémentarité. La Francophonie, c’est bien ce
voyage au cœur de l’humain.Quand Albert Camus crie : « Ma patrie, c’est la langue
française », il a raison.
L’Ile rouge est un territoire symbolique dans la vie de l’association
ADIFLOR car il est la preuve de notre engagement durable et de la continuité de
nos actions comme en témoigne par ailleurs notre partenariat avec l’association
Trait d’Union ; en effet, depuis la création d’ADIFLOR environ un million de
livres y ont été envoyés. Permettez-moi brièvement de vous raconter l’histoire qui
nous lie à Madagascar : après plusieurs envois dans les années 1990, en octobre
2008 deux bénévoles de notre association, Jacques et Madeleine Guinet, se sont
rendus à Madagascar et ont visité de nombreux établissements situés dans la
campagne malgache. Ils ont fait le constat de réels besoins en manuels scolaires,
livres de bibliothèque et ont recueilli de nombreuses demandes de soutien.
Chaque année, ADIFLOR aide plus particulièrement un pays en le mettant à
l’honneur, c’est donc très naturellement que Madagascar a été choisi comme Pays à
l’honneur pour 2010.
Ainsi le jeudi 29 juillet 2010, ADIFLOR, en partenariat avec l’Ambassade de
France à Madagascar, a effectué l’envoi de plus de 26 000 ouvrages (manuels
scolaires, livres de lecture, albums jeunesse notamment) depuis le stock national
d'ADIFLOR vers Antananarivo.
Les vingt-deux établissements visités en 2008, principalement situés dans les
régions d’Antananarivo, Antsirabé, Ihosy et Fianarantsoa reçurentalors près de 24
000 ouvrages tandis que plus de 2 000 ouvrages furent distribués à 10
établissements d’enseignement français homologués par l’Agence pour
l’enseignement français à l’étranger (AEFE), tels le collège de France et l’école de
l’Alliance française d’Antananarivo, les écoles primaires des Alliances françaises de
Morondava,
Mananjary
entre
autres.Une
Petite
Bibliothèque
d’ADIFLOR, sélection d’ouvrages de littérature jeunesse fut également offerte à
cette occasion à la cellule pédagogique de l’Alliance française d’Antananarivo et
près de 10 000 fournitures scolaires collectées par les bénévoles d’ADIFLOR
vinrent compléter cet envoi.
Aujourd’hui, à l’occasion du XVIème Sommet de la Francophonie à
Antananarivo, ADIFLOR a le plaisir d’offrirenviron 11 000 livres aux 30 Alliances
françaises de l’ile afin de leur permettre d’assurer leurs activités de lecture publique
dans les meilleures conditions. Les élèves des établissements scolaires partenaires
bénéficieront ainsi des fonds par le biais d’animations dans les établissements, de
dépôts et de prêts d’ouvrages.
L’association Trait d’Union, fidèle partenaire et amie, présidée par Madame
Christine de Gunzbourg, estévidemment associée au projet et je tiens ici à lui
rendre hommage pour son extraordinaire énergie et professionnalisme. Parmi les
autres bénéficiaires, nous pouvons citer la Bibliothèque nationale de Madagascar,
l’association Sol'6 pour la construction d’une bibliothèque scolaire à Antsirabé,
l’Ecole Ephata, pour les élèves aveugles, à Fianarantsoa.
Ce beau projet n’aurait pas connu le jour sans l’aide toujours précieuse et
attentive de nos partenaires tels quel'Académie française qui nous a remis pour la
cinquièmeannée consécutive un prix pour nos activités,la Direction de la
Coopération Internationale de la Principauté de Monaco, la Délégation générale à la
langue française et aux langues de France du Ministère français de la Culture, les
transports AGS et notre interlocuteur Charles Baudart, représenté ici par Fabris
Gruijic,les éditeurs et le Centre de transcription et d’édition en braille. Nous tenons
à les remercier ici pour leur engagement à nos côtés.
Le choix de Madagascar est aussi symbolique parce que la Grande Ile est un
territoire en développement qui allie difficultés et espoirs, difficultés car l’accès au
livre est très compliqué malgré les efforts soutenus des acteurs locaux que ce soit
ceux de l’Alliance française ou de Trait d’union avec ses 24 centres de lecture,
d’information et de culture (CLIC) mais espoirs car le nombre de lecteurs des
Alliances françaises de Madagascar pour ne prendre qu’un chiffre est en
augmentation de 11% dans un pays où le taux de scolarisation n’est pas satisfaisant.
En choisissant pour thème du Sommet : « Croissance partagée et développement
responsable : les conditions de la stabilité du monde et de l’espace francophone », la
question des valeurs du monde francophone est posée. La famille francophone est
fondée sur des valeurs fortes de respect de l’humain, de tolérance réciproque, de
liberté, d’éthique et elle doit continuer à les promouvoir pour un monde plus juste,
plus humaniste et plus fraternel. Au centre de cette réflexion sur la croissance et le
développement se trouvent la responsabilité immédiate des francophones du
monde entier mais aussi la responsabilité envers les générations futures, et pour
construire cet avenir d’espoir et de confiance, c’est vers les enfants du monde
francophone qu’il faut se tourner.
Cet engagement en faveur de l’enfance et de la jeunesse francophones, pour
qu’elles puissent grandir dans les meilleures conditions possibles et notamment
grâce à un accès plus important à l’école età la culture, est primordial car nous
sommes convaincus à ADIFLOR que c’est par la culture que l’Homme devient
libre et digne.
La Francophonie vue de loin, ce sont souvent des mots, des encouragements
qui ne sont pas suivis des faits, qui restent lettres mortes ; ici nous pouvons
percevoir, prendre le pouls de cette merveilleuse fraternité humaine autour de la
langue française que nous avons tous en partage et qui est un formidable atout
humain, culturel, économique et géostratégique. La communauté francophone
compte plus de 274 millions de personnes.La Francophonie n’appartient pas au
passé, elle s’inscrit dans l’avenir. Ainsi, entre 2010 et 2014 le nombre de locuteurs
qui utilisent quotidiennement ou quasi-quotidiennement le français a augmenté de
7% et l’on estime qu’en 2050 le monde comptera 700 millions de Francophones.
Nous avons doncla responsabilité forte, mais ô combien formidable et
enthousiasmante, d’agir. Le bonheur et le sourire d’enfantsen dépendent. Ce cap,
ne le manquons pas, chacun à notre niveau.
La Francophonie,face à cette série de défis à relever, peut compter sur
ADIFLOR. Votre présence et votre motivation prouvent qu’ADIFLOR a raison en
tant qu’acteur du monde associatif francophone de croire et d’œuvrer, avec
conviction et énergie, en faveur de la promotion et de la diffusion de la langue
française dans le monde par le livre, donnant ainsi le plaisir et le goût de lire en
français dès le plus jeune âge.
Aujourd’hui pour cette grande fête de la Francophonie qu’est le Sommet,
ADIFLOR est fière d’être une fois encore acteur de ce rendez-vouspour que les
enfants, les femmes et les hommes qui ont soif de lecture, de culture puissent
s’émanciper et se réaliser.
Pour conclure, je citerai André Malraux, écrivain et ministre des Affaires
culturelles du Général de Gaulle. Il écrivait fort à propos et ADIFLOR s’inscrit
dans le sillage de sa pensée : « La culture ne s’hérite pas, elle se conquiert ».
ADIFLOR modestement y contribue et espère d’une part que notre aventure à
Madagascar se poursuivra encore longtemps et d’autre part que les élèves
malgaches seront des Conquérants, liront et diront pour encore longtemps le
monde en français, inscrivant la Francophonie dans un avenirprometteur et plein
d’espoir.
Vive ADIFLOR et la Francophonie
Vive l’amitié entre la France et la Madagascar
Vive Madagascar, Vive la France