Offre d`emploi Ingénieur de recherche en écologie
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Offre d`emploi Ingénieur de recherche en écologie
Offre d’emploi Ingénieur de recherche en écologie Durée : 20 mois, à partir de septembre/octobre 2016 Sujet : Effets du réchauffement climatique sur les populations de l’endémique pyrénéen Calotriton asper, bioindicateur des milieux aquatiques de montagne. Localisation : Station d'Ecologie Théorique et Expérimentale (SETE), 2 route du CNRS, 09200 Moulis, France Cadre contractuel Projet POCTEFA (2014-2020) transfrontalier, associant la SETE, l'association BOMOSA (Andorre), l'association Nature Midi-Pyrénées (NMP, Toulouse, France) et le Centre de Récupération des Amphibiens et Reptiles de Catalogne (CRARC, Barcelone, Espagne). L’accélération actuelle du changement climatique affecte de façon particulièrement marquée la chaîne Pyrénéenne, processus auquel les territoires frontaliers doivent impérativement s’adapter. ECTOPYR propose, par une approche originale et ambitieuse, de tirer profit de la répartition transfrontalière de huit ectothermes pyrénéens pour les utiliser comme bioindicateur des effets du changement climatique, de la rivière de plaine aux pierriers d’altitude. ECTOPYR générera des cartes de répartitions, nourries de données climatiques, topographiques et biologiques afin de rapidement (1) évaluer la réponse des bio-indicateurs de milieux vis-à-vis du changement climatique, (2) décrire la variabilité naturelle du climat sur le temps long a l'échelle des territoires pyrénéens et (3) générer des outils prédictifs, a partir de la modélisation, des effets des changements climatiques sur les bio-indicateurs. Ces avancées fourniront un outil décisionnel, donc une aide au développement durable de la montagne, ainsi qu’une connaissance approfondie des écosystèmes pyrénéens. ECTOPYR bénéficiera aux acteurs intermédiaires, décisionnaires locaux, communautés scientifiques et public transfrontalier dans son ensemble. ECTOPYR se veut être une étape a l’avènement du développement territorial durable dans la Chaîne des Pyrénées, tout en favorisant la perception de la zone transfrontalière par les citoyens et acteurs intermédiaires comme un espace unique a l’effet frontière diminue. Contexte général L'euprocte des Pyrénées (Calotriton asper) est une espèce présente sur les versants espagnols, français et Andorrans des Pyrénées, du Pays basque à la Catalogne. L’espèce a été observée à presque toutes les altitudes du piedmont à la haute chaîne: à moins de 100 m d’altitude versant nord, versant sud à 175 m au lac de Banyoles, en Catalogne et pour l’altitude la plus élevée aux lacs de Cambalès, dans les Hautes Pyrénées (2500 m). Elle est inféodée aux torrents, sources, tourbières et lacs d’altitude, en particulier près des déversoirs, mais il existe aussi quelques populations en milieu souterrain sur le versant français et espagnol. Les menaces qui pèsent sur cette espèce patrimoniale sont multiples, et paraissent liées notamment à un processus général résultant du réchauffement climatique engagé depuis la dernière glaciation mais très fortement accéléré depuis la révolution industrielle du 19ème, et qui impacterait très fortement cette espèce ayant de très faible capacité de dispersion. Les prédictions relatives aux évolutions climatiques en Europe indiquent des amplitudes de hausse des températures moyennes de 1 à 5 °C d'ici la fin du 21ème siècle et révèlent des disparités saisonnières et régionales marquées. La distribution des précipitations sur le continent serait également affectée, avec des précipitations plus fortes sur le nord de l'Europe, et plus faibles sur le Sud. Ces projections climatiques seraient donc tout à fait défavorables au maintien d’espèces aquatiques et de zones humides spécialisées à faible capacité de dispersion déjà en limite d’aire dans cette région géographique. Mais dans ce contexte, le cas de l’euprocte des Pyrénées apparait tout à fait exemplaire pour appréhender les effets des changements climatiques sur les biocénoses du fait que l’état des populations actuelles dans ce secteur résulte de changements globaux anciens naturels et que l’on dispose donc d’un exemple actuel concret des effets de ce que ce type de perturbation peut générer dans l’espace et le temps. C’est en quelque sorte l’occasion de tester/valider des modèles d’évolution des populations à rebours ; modèles qui pourront alors être étendue à d’autres espèces pour établir des projections en parallèle des projections climatiques. Les objectifs de cette action sont donc de dresser un état des lieux des populations d'euproctes sur la majeure partie de son aire de distribution, grâce à la collaboration mise en place entre divers partenaires répartis sur 3 régions géographiques. L'investissement des structures françaises, andorranes et espagnoles sont indispensables pour réunir les éléments nécessaires à cette action sur l'euprocte, au travers de nombreuses localités à différentes altitudes, permettant de scanner une large partie de l'aire d'occurence de l'espèce. Grâce aux compétences de chaque partenaires, cette action fournira différentes aires de répartition de l'espèce en fonction de plusieurs méthodes utilisées, et d'estimer l'état de santé des populations grâce à une approche utilisant la génétique des populations. Une fois l'état des lieux dressé, les résultats de cette action seront combinés aux actions 7 et 8 afin d'améliorer nos connaissances sur l'évolution de la répartition de cette espèce endémique, et de prédire sa future distribution le long des Pyrénées. Tâches spécifiques pour le Post-doc Le travail du Post-doc vise à : (1) Prédire la répartition de l'euprocte à partir des données de présence/absence déjà récoltées par NMP et autres structures. Basée sur des modèles de niches écologiques (ENFA, MaxEnt), cette analyse devrait nous aiguiller sur les variables paysagères ou climatiques agissant potentiellement sur la répartition des euproctes sur la chaine pyrénéenne. La récolte de données dans plusieurs régions soumises à différents climats (France, Andorre et Espagne) ainsi qu'à différentes altitudes sera nécessaire afin de couvrir une large gamme d'habitats potentiels favorables à la présence d'euproctes. (2) Scanner l’aire de répartition de l’espèce sur sa partie orientale selon un gradient altitudinal depuis la méditerranée jusqu’aux Pyrénées centrales, en recherchant particulièrement les populations «cryptiques » tant épigées qu’hypogées qui seraient plus ou moins isolées notamment dans le piedmont. En complément de campagnes de prospection directement sur le terrain, la méthode d’ADN environnemental (ADNe) sera développée pour la détection de cette espèce, notamment dans des sites difficilement praticables (à la sortie des grottes par exemple) et où les euproctes pourraient y être détectés. Les analyses d’ADNe couplées aux campagnes de terrain permettront d’affiner les préférences d’habitats de l’espèce à la fois en fonction de contraintes biotiques et abiotiques. (3) Echantillonner les populations par des méthodes génétiques non invasives (écouvillons buccaux) pour (1) examiner la structuration de ces populations, (2) estimer et quantifier les flux de gènes potentiels entre populations, et (3) identifier les populations à risque, déconnectées des autres populations et souffrant de faible flux de gènes. (4) Développer le protocole et évaluer expérimentalement les préférendums thermiques de l'espèce en fonction d'un gradient altitudinal Compétences recherchées - Doctorat en Ecologie, de bonnes connaissances sur la biologie des urodèles sera particulièrement apprécié - Expérience en aménagement du territoire - Analyses spatiales (SIG) - Analyses statistiques (R) et modélisation (MaxEnt, ENFA) - Génétique des populations (extraction, PCR, séquençage) - Maintien en captivité d'amphibiens - Expérience en expérimentation d'organismes semi-aquatiques exigée - Expérience en manipulation de la faune sauvage en milieu naturel exigée - Bonne connaissances du domaine réglementaire liée aux espèces menacées - Rigueur, organisation, curiosité, travail en équipe - Développement de collaborations avec le milieu associatif (des liens déjà existant seront particulièrement appréciés) Encadrement : Au sein de la SETE, Olivier GUILLAUME (ingénieur de recherche), Fabien AUBRET (chargé de recherche herpétologie, chef de projet), avec la participation de Olivier CALVEZ (ingénieur d'études herpétologie et expérimentation animale), Christine PERRIN (géologue). Relations avec divers participants au projet. Rémunération : indicatif entre 2300 € et 2650 Brut mensuel selon expérience Renseignements et Candidature : Envoyer CV et lettre de motivation à Olivier GUILLAUME, [email protected], Tel : +33(0)5 61 04 03 67