la gestion sanitaire en élevage ovin viande en pays de la loire
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la gestion sanitaire en élevage ovin viande en pays de la loire
COLLECTION THÉMA RÉSEAUX D’ÉLEVAGE POUR LE CONSEIL ET LA PROSPECTIVE LA GESTION SANITAIRE EN ÉLEVAGE OVIN VIANDE EN PAYS DE LA LOIRE Du préventif au curatif En élevage ovin viande les risques sanitaires sont élevés, d’où l’exigence d’un suivi rigoureux, notamment pour la partie herbagère des systèmes. Les interventions préventives ou curatives sont nombreuses, qu’elles concernent le parasitisme interne ou externe, les maladies métaboliques ou abortives, etc. Le travail généré par ces interventions explique en partie l’évolution actuelle vers “plus de bergerie”, au détriment de la production d’agneaux d’herbe. 4 SYSTÈMES ÉTUDIÉS PENDANT 4 ANS Pour faire le point sur les pratiques sanitaires, 21 élevages ont été suivis pendant 4 ans, durée nécessaire pour vérifier la stabilité de ces pratiques et leurs conséquences sur les performances des troupeaux. La période de suivi s’est caractérisée par un contexte climatique changeant. L’année 2006 a connu un printemps très sec, puis 2007 a été très humide et favorable au développement du parasitisme. 2008 a été un peu moins humide que 2007, alors que 2009 peut être qualifiée d’année relativement “normale”. recours au pâturage ou à la bergerie aux différents stades physiologiques : • toutes les lactations et l’engraissement en bergerie (5 élevages), • des lactations à l’herbe (notamment au printemps), mais engraissement systématique en bergerie (8 élevages), • des lactations et une partie de l’engraissement à l’herbe, avec des agneaux maintenus au pâturage après le sevrage (2 élevages). Les 21 élevages étudiés représentent 4 itinéraires techniques, dont un en agriculture biologique (6 élevages), et 3 conventionnels, constitués selon le > Tableau 1 : Bilans de reproduction : profils de résultats Source : Réseau ovin Ouest 2011 Taux (%) Mise-bas Prolificité Mortalité Productivité 95 169 19 130 Une partie des lactations à l’herbe, mais tout l’engraissement en bergerie 98 168 15 140 Des lactations et une partie de l’engraissement à l’herbe 95 160 21 120 Agriculture biologique 95 155 15 125 Totalité des lactations et de l’engraissement en bergerie Pays de la Loire 1 LA GESTION SANITAIRE EN ÉLEVAGE OVIN VIANDE EN PAYS DE LA LOIRE : DU PRÉVENTIF AU CURATIF GROUPE LACTATION ET ENGRAISSEMENT EN BERGERIE Gestion du parasitisme Comme toutes les lactations sont conduites en bergerie, ainsi que l’engraissement des agneaux, ce groupe est le moins tributaire des conditions climatiques. Les pratiques, assez homogènes entre élevages, sont donc d’une grande stabilité, entre lots de saison et contre-saison comme entre années plus ou moins sèches ou humides. • Agneaux : dans ce groupe, les agneaux ne sont jamais amenés à suivre leurs mères au pâturage, d’où l’absence de traitements anthelminthiques sur les agneaux. En revanche, les éleveurs utilisent tous des produits anticoccidiens, sous des formes diverses (incorporé dans l’aliment ou ponctuellement). • Agnelles : dans les élevages où les agnelles sont mises au pâturage, elles sont généralement traitées trois fois du printemps à l’automne. Prévention vaccinale • Brebis : les brebis ont deux traitements antiparasitaires spécifiques contre les strongles. La première intervention est réalisée au printemps, puis un deuxième traitement est réalisé à l’automne, avec l’utilisation de produits rémanents afin d’avoir une persistance plus longue. La totalité des éleveurs vaccinent leurs brebis et leurs agnelles contre l’entérotoxémie et le tétanos. La vaccination est souvent faite en fin de gestation, 1 mois avant l’agnelage avec un rappel sur les agneaux. La seconde vaccination en terme de fréquence est celle contre l’arthrite du rouget pour deux éleveurs du groupe. GROUPE “DES LACTATIONS À L’HERBE, MAIS ENGRAISSEMENT SYSTÉMATIQUE EN BERGERIE” Gestion du parasitisme • Brebis : la variabilité sur le nombre de traitements sur brebis semble s’être réduite dans ce groupe de 8 élevages au cours des 4 années de suivi. Ainsi en 2009 tous les élevages ont effectué 2 ou 3 traitements, alors qu’en 2007 la variabilité était nettement plus forte, avec 1 à 4 traitements par brebis selon les élevages. Plus de la moitié des éleveurs de ce groupe n’utilisent pas de produits spécifiques, mais presque tous utilisent au moins un produit rémanent. • Agneaux : les pratiques restent plus hétérogènes en 2009 concernant les agneaux, allant de l’absence de traitement anthelminthique à 2 voire 3 traitements. Une majorité d’éleveurs utilisent des traitements spécifiques ténia, mais en revanche l’utilisation de produits rémanents reste minoritaire. La moitié du groupe utilise des produits anticoccidiens, avec une pratique d’un traitement systématique. 2 • Agnelles de renouvellement : les pratiques sont également hétérogènes concernant les traitements après sevrage des agnelles de renouvellement, généralement de 1 à 3 traitements, avec alternance de spécifiques et polyvalents. Prévention vaccinale Dans ce groupe un peu plus herbagé que le précédent, la vaccination contre l’entérotoxémie est moins fréquente et en régression (plus que la moitié du groupe en 2009), alors que celle contre le piétin se développe (la moitié également en 2009). LA GESTION SANITAIRE EN ÉLEVAGE OVIN VIANDE EN PAYS DE LA LOIRE : DU PRÉVENTIF AU CURATIF GROUPE “DES LACTATIONS ET UNE PARTIE DE L’ENGRAISSEMENT À L’HERBE” Gestion du parasitisme : une logique de prévention systématique • Brebis : en règle générale, les brebis sont déparasitées 1 mois avant la lutte et 1 mois avant la mise bas. Un vermifuge supplémentaire est parfois administré, le plus souvent pendant l’été, soit sur l’ensemble des brebis (contexte climatique défavorable), soit sur les seuls animaux présentant un état corporel insuffisant. L’utilisation de produits rémanents progresse. • Agneaux de bergerie : les agneaux de bergerie reçoivent un traitement anticoccidien systématique, à 3 ou 4 semaines, parfois suivi d’un deuxième au sevrage. • Agneaux d’herbe : à partir des naissances de fin février les agneaux reçoivent un premier antiparasitaire entre 4 et 6 semaines de pâturage et un deuxième au sevrage. Après sevrage, seuls sont laissés à l’herbe les agneaux présentant des croissances suffisantes. Ils sont ensuite vermifugés une fois par mois, sauf s’ils pâturent des surfaces “propres” (colza fourrager, etc.) : un seul vermifuge est alors réalisé après sevrage. Une alternance est pratiquée entre produits spécifiques (ténia) et polyvalents (strongles et ténia). • Agnelles de renouvellement : conduites comme les agneaux avant sevrage, elles font l’objet d’un traitement par mois jusqu’à fin août, spécifique ou polyvalent. Ensuite, les agnelles qui pâturent tout l’hiver dans ce système, reçoivent soit un traitement rémanent en octobre-novembre, soit un traitement tous les 2 mois. Prévention vaccinale Elle semble être établie en réponse aux problèmes sanitaires rencontrés sur le troupeau. La vaccination contre l’entérotoxémie est la plus utilisée. Elle intervient généralement en réponse à des problèmes de mortalité (brutale ou liée à des colibacilles). Comme dans le groupe précédent, la vaccination contre le piétin est en augmentation. 3 LA GESTION SANITAIRE EN ÉLEVAGE OVIN VIANDE EN PAYS DE LA LOIRE : DU PRÉVENTIF AU CURATIF GROUPE “AGRICULTURE BIOLOGIQUE” Gestion du parasitisme Prévention vaccinale Dans le nouveau cahier des charges européen, les traitements antiparasitaires classiques ne sont plus comptabilisés dans les traitements de synthèse en nombre limité (3 pour les adultes, 1 pour les agneaux). Mais leur utilisation doit se faire en curatif et non en préventif. Ces traitements classiques sont systématiquement utilisés, alors que les traitements “alternatifs” (type phytothérapie) restent peu pratiqués. La pratique dominante dans le groupe Bio est l’absence totale de vaccination, même si certains éleveurs vaccinent contre l’entérotoxémie et le piétin. Le recours à 2 parages systématiques des onglons par an est une technique de prévention des problèmes de pieds uniquement rencontrée dans ce groupe (2 élevages). • Agneaux : comme en conventionnel, la rentrée plus précoce en bergerie des agneaux nés au printemps permet de réduire le nombre de traitements, parfois à un seul vermifuge par agneau, plutôt polyvalent. Mais cette pratique pose question, face à une autre évolution du cahier des charges proscrivant l’engraissement en bergerie lorsque les conditions climatiques permettent le pâturage. Avant la finition en bergerie, les éleveurs Bio gardent toutefois l’objectif d’offrir des parcelles “propres” aux agneaux, avec l’utilisation de prairies de l’année ou de repousses de fauche. En saison comme en contresaison, l’utilisation d’anticoccidien reste exceptionnelle. Eleveurs biologiques et conventionnels se différencient en matière d’hygiène des bâtiments : • Les élevages conventionnels pratiquent généralement un fractionnement important des agnelages, qui rend difficile la réalisation de véritables vides sanitaires. Le curage du fumier et la désinfection des bâtiments sont alors plus fréquents, souvent après chaque lot d’agnelage. • En élevage biologique, avec un moindre étalement des mises bas, la pratique de vides sanitaires est plus aisée. En revanche, les bâtiments ne sont généralement pas désinfectés… sauf lorsque les objectifs d’étalement des ventes se répercutent sur celui des mises bas et rend impossible la réalisation de vide sanitaire. Contacts Ce travail a été réalisé par le Réseau d’Élevage ovin des Pays de la Loire • Gilles CLENET – Chambre d’agriculture de LoireAtlantique – 02 53 46 60 01 • Laurent FICHET – Chambres d’agriculture du Maine-et-Loire, de la Mayenne et de la Sarthe – 02 41 33 61 00 • Agnelles de renouvellement : 1 ou 2 traitements après sevrage, plutôt spécifiques strongles. • Stéphane MIGNE – Chambre d’agriculture de Vendée – 02 51 36 82 77 • Vincent BELLET – Institut de l’Élevage – 05 49 44 74 94 LES RÉSEAUX D’ÉLEVAGE Les Réseaux d’Élevage sont un dispositif partenarial associant des éleveurs et des ingénieurs des Chambres d’agriculture et de l’Institut de l’Élevage. LES PARTENAIRES FINANCEURS Ce document a reçu l'appui financier du Casdar, de FranceAgriMer, du Conseil régional des Pays de la Loire. avec la contribution financière du compte d'affectation spéciale "Développement agricole et rural" Juin 2011 4 Document édité par l’Institut de l’Elevage - 149 rue de Bercy, 75595 Paris cedex 12 www.inst-elevage.asso.fr - ISBN : 978 2 36343 082 3 - PUB IE : 0011 55 024 Crédit photos : S. Peyrille (CA 16) - C. Maigret - Création : Bêta ¨Pictoris - Réalisation : Corinne Maigret Hygiène des bâtiments • Brebis : ainsi les brebis sont généralement traitées 2 ou 3 fois par an, généralement avec des produits polyvalents non rémanents.
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