Cours Génolini
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Plan UE26 Cours Génolini 6h CM 1 Introduction: Introduction: le corps : entre expérience intime et sociale 2 Approches conceptuelles de l’identité 3 Le Soi : une évocation de l’individu 4 Le Soi : une construction sociale 1 1 Introduction le corps : entre expérience intime et sociale Exemple de dysmorphophobie Bernard M. « le corps » 1976. Aveux d’un jeune homme de 16 ans à son médecin « : mon ventre. Qui pourrait comprendre ce qui se passe en moi lorsque je le regarde ? Je suis fixé sur une anomalie que je crois existante. C’est peutpeutêtre ridicule, mais je m’en fais une maladie C’est une véritable obsession, je le vois gros, gras, difforme. L’estL’est-il en réalité, c’est ce que je redoute; rien que le fait de l’observer me donne des craintes; je le compare avec celui des autres. autres. Je m’en diminue. Je m’en fais un complexe. Je n’ose pas le faire voir. Je le cache. Dés que je me déshabille, c’est avec hâte que je mets ma veste de pyjama. Je le rentre. Je ne peux le considérer en public et plus exactement avec mes camarades, camarades, j’en ai la crainte. J’ai peur qu’on le remarque. Dés qu’un seul reproche est fait, me voilà terrassé, comme abattu, comme si on venait de m’insulter. m’insulter. J’essaie de me raisonner, de me dire : je suis comme les autres et pourtant je ne quitte pas du regard les autres de peur qu’ils 2 m’observent » L’identité: faire coïncider deux expériences Individu qui se juge luilui-même => appréciation personnelle Se pose le problème de la façon dont les autres le jugent => comparaison sociale Comparaison avec les autres mais aussi avec des normes (esthétique, performance…)=> idéaux individuels et culturels Processus conscients et inconscients => intériorisation d’images négatives et perception de soi selon ces images… 3 L’identité: faire coïncider deux expériences Est--ce que je suis bien moi ? Est Qui suissuis-je ? Sentiment d’existence, de continuité d’unité , d’unicité Les multiples facettes de sa personnalité selon les contextes (dire que l’on est malade , que l’on est complexé, que l’on est comme les autres ou encore différent, le traduire par l’expression de soi à travers le langage ou l’apparence…) Identité, le soi abordé en psychanalyse (Freud, Schilder…) Schilder …) mais aussi sur la dimension sociale (Baldwin, Cooley, Mead…) Années 60 Erikson => la « crise » , la « confusion » Démarche multiréférentielle (anthropologie, sociologie, psychologie clinique, psychanalyse, 4 psychologie du développement …) Analyse interprétative 1:Le corps comme une expérience subjective « Individuation », « identification », « valorisation narcissique »=> être bien ou non dans sa peau… On peut analyser le sentiment de soi, être rassurant (tu n’as pas changé, tu as toujours les mêmes capacités, tenter de travailler sur le décalage entre images idéales et la réalité …) 5 Analyse interprétative 2 : Le corps comme support de communication L’identité est un produit des interactions sociales. (G.H.Mead 1934). Il y a un jeu de rôle, d’attentes réciproques propre à la situation (le médecin , les camarades, les parents …)=> contexte L’image de soi est construite par rapport au regard de l’autre . Sentiment d’être multiple : malade, « différent des camarades, gros, gras, difforme par rapport aux autres, ridicule » Le sujet dévoile certaines difficultés en cache d’autres Il donne à voir de lui-même certaines facettes de sa personnalité … 6 Analyse interprétative 3: Le corps ou le social « Incorporé » le sujet est le résultat de multiples influences liées aux appartenances (groupes de référence), intégration culturelle (culture, histoire, croyances…) qui produisent des normes (d’esthétique, d’efficacité, d’individualité … et en contrôlent l’application) La définition de soi est l’expression de l’incorporation des valeurs dominantes de l’auto-contrôle des normes d’esthétique, d’hygiéne… Le sujet est le résultat d’une socialisation qui a commencé dans le milieu familial et se poursuit dans d’autres instances (école, travail…). Chacune applique ses règles d’influence 7 Trois niveaux d’interprétation de l’identité: trois approches théoriques différentes (Doise,1982) Doise,1982) Psychologie clinique Intra-individuel Psychologie sociale / Sociologie interactionniste Sociologie de la socialisation Interindividuel et situationnel Positionnel - Idéologique 8 Problématique de cours 1 Approche de l’identité =>concept de soi (Génolini JP) Corps interface entre représentation de soi « personnelle » et « sociale » Comment s’articulent ces deux faces entre sentiment d’être et présentation de soi. 2 Approche de l’identité => groupes d’appartenance et identité culturelle (Neyrand G) 9 2 /Approches conceptuelles de l’identité : sentiment d’existence Psychanalyse traite de l’inconscient Subjectivité et isolement du sujet des institutions => sujet atome élémentaire Aspects affectifs de l’identité Identité => les représentations de notre corps pas seulement le produit d’un processus cognitif conscient mais déterminées par les mouvements affectifs et investissements pulsionnels (prime enfance : les soins maternels primordiaux pour le développement de l’identité Winnicott 1969 => sentiment fondamental d’existence) harmonie ou dysharmonie , les stades liés aux zones érogènes… Triple processus dans la construction du soi et du sentiment d’existence: somato-psychique somatopsychique,, l’image de soi s’appuie sur l’image du corps (frontière de la peau int et ext => « moimoi-peau » (Anzieu Anzieu,, 1985), (Wallon, 1959), manipulation d’objets, Freud corps zone de communication pulsionnel (narcissisme) images de soi investies affectivement => l’amour et l’estime de soi…Origine sensations corporelles de bien être relationnel l’image de soi se constitue dans le regard d’autrui, 10 attention de l’autre portée au corps de l’enfant. 2 /Approches conceptuelles de l’identité : sentiment d’existence Erikson (1950) « enfance et société » introduit l’environnement social (sortir d’une réduction => rôle des interactions sociales et personnalité => phases sur la vie « crise d’identité » Identité personnelle : « la perception de la similitude avec soi même et de sa propre continuité existentielle dans le temps et dans l’espace et de la perception que les autres reconnaissent cette similitude et cette continuité ». (Aspects représentationnels) Identité du Moi : « bien plus que le fait d’avoir la sensation d’exister elle correspond plutôt à la qualité existentielle propre à un moi donné» elle est en rapport avec la reconnaissance effective que les autres se font de moi. (Aspects réels) 11 2 /Approches conceptuelles de l’identité : sentiment d’existence En psychologie et psychologie sociale Identité personnelle (TAP 1988) conscience de soi comme individualité singulière => dynamique identitaire : continuité (le même au cours du temps), unité et cohérence (représentation stable et structurée du moi), l’unicité (l’originalité sentiment de différence, être unique ou incomparable); diversité et articulation des rôles (on représente plusieurs personnages); réalisation de soi par l’action (nous sommes ce que nous faisons); vision positive de soi (estime de soi). Dialectique : Identique / différent 12 2 /Approches conceptuelles de l’identité : l’expression du soi •De quelle façon les interactions sociales forgent la conscience que l’individu a de luilui-même? •Les interactionnistes (Goffman 1963) Soi vs Identité •Identité sociale (Tajfel Tajfel)) appartenance à des catégories biopsychologiques, des groupes, des statuts, des idéologies •« L’identité sociale est liée à la connaissance de son appartenance à certains groupes et à la signification émotionnelle et évaluative qui en résulte » •aspects cognitifs et émotionnels dans un rapport d’intersubjectivité soi / autrui 13 2 /Approches conceptuelles de l’identité : l’expression du soi En sociologie Dubart 1991 « le résultat à la foi stable et provisoir, provisoir, individuel et collectif, subjectif et objectif, biographique et structurel, des divers processus de socialisation qui conjointement construisent les individus et définissent les institutions ». Actes d’attribution « identité pour autrui » « Quel type d’homme ou de femme vous êtes » dit –on que vous êtes! => on me dit déviant, on me dénomme sportif… « identité virtuelle » Goffman « Identification à des institutions jugées structurantes ou légitimes » Actes d’appartenance « identité pour soi ». « Quel type d’homme ou de femme vous voulez être » ditesdites-vous que vous êtes! => je suis déviant, je suis volontaire …« identité réelle » Goffman (1963) identification à des catégories jugées attractives ou protectrices. 14 2 /Approches conceptuelles de l’identité : Position de synthèse Schématiquement opposition entre psychologues et sociologues I. Ind I. Soc I. Soc I. Ind Tap « interstructuration du sujet et des institutions » 15 2 /Approches conceptuelles de l’identité : Position de synthèse Nécessité d’un dépassement des positions disciplinaires TAP. P. (1988) « mon identité c’est ce qui me rend semblable à moimoi-même et différent des autres, autres, c’est ce par quoi je me sens exister en tant que personne et en tant que personnage social (rôles fonctions relations) c’est connais, me sens accepté et reconnu ou ce par quoi je me définis et me connais, rejeté et méconnu par autrui, par mes groupes ou ma culture d’appartenance ». Dialectique (dynamique) Phénoménologique (expériences et actes) Cognitif (mémoire , représentations ) Social (socialisation) S’agissant de la même personne difficile de dissocier le sujet « qui se perçoit » de celui « qui agit » (L’Ecuyer, 1978). 16 3/Le soi une évocation de l’individu – « Soi objet » Apparence corporelle/ je me sens exister Directrice de salle de forme. accepté et reconnu Statut social je me définis et me connais Données objectives Taille : 1 m 59 Poids : 57 kilos en compétition, 65 kilos hors compétition. Ma personnalité : Sensible, Autoritaire (dans le travail), Franche et sincère. je me définis et me connais/ Traits de personnalité 17 3/Le soi une évocation de l’individu : construire une représentation de soi / s’attribuer des valeurs « Ma personnalité : sensible, Autoritaire (dans le travail), Franche et sincère ». Nombre d’implicites : Sensible : disposition durable continuité et stabilité / autoritaire dépendante du contexte Représentation de soi domaine des relations humaines/ représentation de soi dans le domaine du travail Franche et sincère : comportements d’autrui (attend de la transparence de la part des autres) Franche et sincère : (comparatif) prend position par rapport aux fourbes et aux menteurs … Représentation de soi dans le domaine des valeurs morales 18 3/Le soi une évocation de l’individu : construire une représentation de soi / s’attribuer des valeurs « L’ estime de soi globale » sentiment que chacun éprouve à l’égard de ce qu’il est ou/ et de ce qu’il pense être. Valeur que l’individu s’attribue (Rosenberg 1979) « dans quelle mesure chacun s’aime , s’accepte et se respecte en tant que personne » Harter (1990) Certains travaux sur l’estime de soi font état d’un caractère unidimensionnel Modèle unidimensionnel « estime globale de soi => 19 3/Le soi une évocation de l’individu : construire une représentation de soi / s’attribuer des valeurs D’autres postulent un caractère multidimensionnel Conception multidimensionnelle du sentiment de compétence pour les enfants et jeunes adolescents (Harter, 1985) Qu’elle est l’influence de la perception de différents domaines de compétence sur l’image de soi? •Plus le sujet se sent compétent dans un domaine et plus il sera motivé pour l’investir •La capacité à évaluer un domaine de compétence et à faire des distinctions d’un domaine à l’autre est un bon prédicteur de santé mentale •Le soutien social peut affecter la valeur générale de soi. (soutien 20 inconditionnel + alors que le soutien conditionnel -) 3/Le soi une évocation de l’individu : construire une représentation de soi / s’attribuer des valeurs La valeur générale de soi a une incidence importante sur l’humeur et le dynamisme de l’adolescent. Les adolescents hiérarchisent leurs intérêts pour certaines compétences : L’apparence plus dépendante de la « valeur générale de soi » (être considéré beau enfant, normes esthétiques valorisées…) domaine stable au cours du développement Le social , le physique Le réalisme de l’évaluation des compétences => variable de l’enfance à l’adolescence. 77-8 ans l’enfant évalue de façon réaliste ses compétences (cognitif, social, physique) => comparaison social et la capacité d’accepter des infériorités sur certains domaines. Enfant échec scolaire « surgénéralisation » 21 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques 3.1/ l’approche cognitive Représentation de soi = représentation mentale particulière TIP Connaissances abstraites mémoire sémantique « je suis sensible, autoritaire … » Connaissances concrètes mémoire épisodique « lorsque je me trouve en situation avec des personnes fragiles je leur porte davantage d’attention… » Cattell et Guilford (années 50) structure factorielle: 1/Extraversion, énergie, enthousiasme 2/amabilité, altruisme, affectivité 3/conscience, contrôle, retenue 4/névrose, dépression, nervosité 5/créativité, originalité, ouverture d’esprit. 22 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques 3.1/ l’approche cognitive Soi est composé de multiples facettes (focalisations / complexité) Focalisation de l’attention sur certains traits (biais) Schémas d’organisation des traits en mémoire: deux logiques « la structure de l’impression » ((Paicheler Paicheler,1983) ,1983) TIP et les « prototypes abstraits » exp exp:: c’est « un bon élève »! Gilly (1980) 23 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques Motivations à l’origine de ces schémas (Martino 1995): Valorisation de soi Vérification de soi (stabilité, cohérence et (image positive, sélection des info à notre avantage, si situation d’échec comparaison à ceux qui échouent ) confirmation / ce que l’on pense de soi…) Évaluation de soi (recherche de la connaissance exacte soi=> tests, bilans de compétences…) Amélioration de soi (recherche d’informations permettant de dépasser ses difficultés) 24 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques 3.1/ l’approche cognitive Ces schémas changent avec le développement Enfant bas age (qualités et défauts, pas de contradiction) Age scolaire (rapport aux compétences, possibilité de contradiction) Prime adolescence ( traits en référence à l’attraction à autrui) Adolescence (traits intégrés dans une totalité, passé présent, avenir). 25 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques 3.1/ l’approche cognitive • Ces schémas changent en fonction des cultures et des groupes d’appartenance (Soi interdépendant ou indépendant) Lorenzi-Cioldi 1988 groupes dominants =>sentiment d’unicité Lorenzipersonnalisation; groupes dominés « indifférenciation » • Notion de norme « d’ d’internalité internalité » (Beauvois (Beauvois et Dubois 1988) • Le soi construit à partir du regard d’autrui et des comparaisons sociales => c’est une construction sociale. 26 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques 3.2/ l’approche phénoménale • Point de vue phénoménologique « soi phénoménal » • Deux niveaux: image de soi / autres et mécanismes perceptuels internes • Modèle intégré multidimensionnel « Qui suissuis-je? » (homme, femme, religion, profession, traits, appartenances, statut social…+/social…+/- Découpage en « structures », « sous structures » et « catégories » L’Ecuyer (1978) • Observations introspectives • Exp: Exp: Soi matériel (références corps, possessions), personnel (sentiments, émotions, gouts, rôle statut…), adaptatif (compétences, valeur de soi…), social (domination, altruisme, référence sexualité…), SoiSoi-non non--soi (opinion des autres) Structures SousSous-structures catégories Soi matériel Soi somatique Traits et apparence Condition physique Soi possessif Possession d’objets Possession de personnes 27 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques 3.2/ l’approche phénoménale « alors je me décris, je vais me décrire rapidement puis après on verra ce que ça donnera! J’ai une stature moyenne (traits et apparence : soi somatique) je ne suis pas un athlète (qualités et défauts : image de soi). J’ai fais beaucoup de sport (énumération activité : image de soi) je suis relativement musclé (traits et apparence : soi somatique), somatique), je n’ai pas les épaules très larges (traits et apparence : soi somatique), somatique), mais enfin, je passe pour un type qui aime les sports (goûts et intérêts : image de soi), en tout cas, j’en ai pratiqué beaucoup (énumération activité : image de soi) et ma foi, dans la mesure qu’on a fait beaucoup de sport on est assez à l’aise dans sa peau…(valeur peau…(valeur personnelle: Valeur de soi) » Dans ce passage le sujet exprime son identité à travers : le soi matériel, matériel, le soi personnel, personnel, le soi adaptatif. adaptatif. 28 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques 3.2/ l’approche phénoménale • L’Ecuyer montre une relation entre l’organisation du SOI avec l’âge et le genre. Population enquêtée (3 à100ans) • Six stades • 1-émergence du soi 0 à2 ans enfance période de symbiose (physique, affective, prise de conscience de l’existence du corps • 2-confirmation du soi 2à5ans importance du soi matériel (possessions, objet, parents …) condition physique et santé important G5ans et F3ans, valeur de soi important F/G, relation social => préoccupations et attitudes sociales. Les 5 structures sont en place • 3-Expansion du soi 6 à 10 ans : filles références à la sexualité et les catégories goûts et intérêts, qualités et défauts. Chez les garçons, les catégories capacités et aptitudes, consistance et dépendance. Référence à des activités porteuses de statuts (sports plutôt que jeux) 29 3/Le soi une évocation de l’individu: différentes approches théoriques 3.2/ l’approche phénoménale • 4-réorganisation du soi 10/12 à 21/23 “le concept de soi devient un véritable tout, consciemment organisé et hiérarchisé à partir d’une infinité de relations entre les diverses perceptions et de différenciations les unes par rapport aux autres” (possessions, argent, vêtements et autres possessions personnelles ), préoccupations avec l’avenir professionnel, amis. • 5-maturation du soi 24 24--57 préoccupations pour le confort matériel et l’accumulation de biens, polyvalence , capable de composer avec les rôles et responsabilités vie active ; apparence physique, soins du corps et vêtements. • 6-permanence du soi 58 58--100 perte des principaux rôles qui ont permis à l’individu de se valoriser. Défendre l’image de soi, l’individu développe de nouveaux intérêts, (activités de loisirs, de bénévolat…). 30 4/Le soi comme construction sociale Le rôle de l’interaction sociale sur l’image de soi ou « Le soi comme miroir » (Cooley 1902). 31 4/Le soi comme construction sociale 4.1 Le point de vue interactionniste Blumer 1969 (interactionnisme symbolique), G..H.Mead (1934), Cooley (1902). Sur cette approche se retrouvent des psychosociologues, des philosophes, des sociologues, des historiens. Les sujets engagés par les interactions quotidiennes dans les expériences à la fois sociales et subjectives sont considérés non seulement comme reproduisant l’ordre social tel qu’il est défini par le rôle mais d’une certaine manière en le figurant ils l’instituent pratiquement à l’échelle interindividuelle. 32 4/Le soi comme construction sociale 4.1 Le point de vue interactionniste G.H.Mead comportement social origine de la conscience individuelle Image que l’on donne de nous aux autres Conscience du jugement que les autres portent sur nous même Sentiment positif ou négatif qui en résulte Conduites symbolique : le langage et le jeu Langage : représentation symbolique de l’autre et anticipation Jeu : adoption de rôles sociaux, reconstruction de la perspective d’autrui. L’individualisation désigne un processus de long terme de construction de l’individu comme sujet (Béraud, 2012) 2012) => l’évolution de la société. société. 33 4/Le soi comme construction sociale 4.1 Le point de vue interactionniste Rôles sociaux au centre de la perspective Sarbin et Alleen (1968) rôle joué représenté / sujet « preneur de rôle » => identité sociale relative aux cognitions sur le rôle. modèle tridimensionnel Le statut (footballeur, danseur…) La valeur (bon(bon-mauvais) L’implication (effort effectué /maintien du rôle) Si l’identité sociale est définie / rôle, alors caractère normatif et évaluatif => rôles et attentes de rôle. 34 4/Le soi comme construction sociale 4.1 Le point de vue interactionniste Goffman (1959) « mise en scène de la vie quotidienne » Identité social => « figuration sociale » Exp Exp.. arbitre « Identité sociale réelle » « catégories et attributs possédés en fait » « identité sociale virtuelle » « ce qui est attendu ou devrait être attendu. Ce faux semblant qui permet de survivre au sein d’un consensus social » exp. exp. vous pensez que je suis malade ! Pas du tout 35 4/Le soi comme construction sociale 4.2 Les représentations du corps : le réel et l’imaginaire •L’apparence importante car seul élément dont dispose l’autre pour interpréter et réagir. Elle conduit à mobiliser des représentations collectives du corps. •« On regarde une personne et immédiatement on se fait une certaine impression sur sa personnalité. Un coup d’œil, quelques mots suffisent pour produire une impression » Asch •L’image du corps réel (apparence) mais aussi construite par le langage. •« J’ai une stature moyenne je ne suis pas un athlète. J’ai fais beaucoup de sport je suis relativement musclé, je n’ai pas les épaules très larges mais enfin, je passe pour un type qui aime les sports en tout cas, j’en ai pratiqué beaucoup et ma foi, dans la mesure qu’on a fait beaucoup de sport on est assez à l’aise dans sa peau » cf texte TD2 •La comparaison au sportif est un moyen d’évoquer son aisance corporelle par delà les apparences « à me voir on dirait pas mais 36 je suis sportif !» •Mr B 22 ans étudiant hémophile : « Je me considère comme un mec normal, pas du tout handicapé, je me considère avec un problème particulier qu’on traite normalement c’est à dire comme un mec qui aime bien jouer au tennis et qui va se faire un claquage, c’est tout…Sur le fond non je ne me sens pas différent des autres, jamais… » (extrait Carricaburu Carricaburu)) •La comparaison à la fragilité du corps du sportif est un moyen d’intégrer l’hémophilie comme une faiblesse occasionnelle et temporaire. la représentation de soi utilise des modèles sociaux idéaux typiques (le sportif, top modèle…) des représentations sociales du corps. Exp: Exp: Se définir comme actif ou sédentaire, jeune ou vieux, sain ou malade… Les stéréotypes de valeurs sur le corps nous permettent d’entrer dans des catégories sociales prédéterminées et facilement lisibles. 37 4/Le soi comme construction sociale 4.3 Les stéréotypes du corps et personnalité Jugements sociaux et catégorisation (le sportif) Bruant 1987 « identité sociale et personnalité implicite de l’athlète » être athlète c’est avoir intériorisé les normes du milieu de l’athlétisme qui fixent à chacun des représentations en rapport avec la discipline pratiquée. Pour chaque spécialité émerge des représentations spécifiques de la personnalité. La catégorisation est « un processus psychologique qui tend à ordonner l’environnement chez un individu en termes de catégories selon qu’elles sont semblables, équivalentes pour l’action » Tajfel H. 1972 Organiser et réduire la complexité du réel Accentuation des différences entre les éléments qui appartiennent à des catégories différentes. Accentuation des ressemblances entre des éléments qui appartiennent à une même catégorie. 38 Coureur de fond Petit Maigre Peu viril Milieu défavorisé Volontaire Dur à la souffrance Ascétique Peu doté au départ il sort de sa condition grâce à sa forte détermination Lanceur de poids Corpulent Viril Peu soucieux de son corps Milieu défavorisé Peu développé intellectuelleme nt Peu sociable Ses traits se situent du coté de l’image sociale de la brute perchiste Peu doué au départ Déterminé Soucieux de son apparence corporelle Forte estime de soi Il crée une identité sur le caractère spectaculaire de sa spécialité sauteur en hauteur Grand Maigre Peu viril Superstitieu x Emotif Peu enclin à souffrir Traits qui caractérisent une sorte d’artiste un peu efféminé coureur de vitesse Qualités naturelles Volontaire Confiant en lui Peu enclin à souffrir Beau Soucieux de son apparence corporelle. 39 4/Le soi comme construction sociale Phénomènes de stéréotypie Si la catégorisation a un aspect cognitif elle a aussi un aspect social et culturel. Le stéréotype du sprinter comme « un individu intelligent, beau, fragile comme un pur sang et qui n’aime pas souffrir » s’oppose à celui du coureur de fond pour lequel « on pense que seul le travail compte et que ce sont les capacités volontaires qui ont un rôle principal » La distinction est culturellement construite, la vitesse s’est affirmée très tôt comme une capacité physique innée et comme une qualité musculaire aristocratique. Ces stéréotypes sont liés à des comportements en cohérence avec l’identité sociale (valorisation d’une alimentation différente) . 40 4/Le soi comme construction sociale Stéréotype:: Lippman 1922 « image qui s’intercale entre Stéréotype la réalité et l’idée que l’on s’en fait ». C’est un filtre. filtre. « croyances à l’égard de groupes et de leurs membres membres.. Ils s’expriment dans des préjugés, attitudes qui ont pour cibles des individus en tant que membres d’un groupe et dans des comportements discriminatifs » Leyens 1983 Simplification et généralisation Économie de pensée et conformité Liés à des valeurs, des croyances, idéologies Réduisent la dissonance Le corps apparaît comme révélateur de la personnalité 41 4/Le soi comme construction sociale Lebrun (peintre de louis XIV) morphopsychologie universelle Homme de génie gouverné par des pulsions généreuses et créatrices Yeux baissés signe de honte ou craignant la lumière qui éclairerait ses noirs instincts Homme de raison, calme serein, 42 rationnel contrôlant ses passions 4/Le soi comme construction sociale 4.4 La biotypologie Correspondance entre physique et psychique Théories Hippocrate (460 AV JC) Sigaud (1914) « sanguins », « les bileux », « l’atrabilaire », le « flegmatique »… type « digestif », « respiratoire », « musculaire », « cérébral » Kretshmer (1921) type physique et maladie mentale : « leptosome » longiligne, introverti; « pycnique » large bréviligne, cyclothymique; « l’athlétique » musclé et épileptique. 43 4/Le soi comme construction sociale Sheldon (1942) Attention correspondances jamais retrouvées dans les études depuis! Ectomorphe = introverti et idéaliste Endomorphe = sociabilité ; extraversion Mésomorphe et matérialiste = hyper action 44 4/Le soi comme construction sociale Dans le sens commun le corps sert à définir la personnalité Redressé = fierté Musclé = dynamique, sportif, prétentieux Grand = fort volontaire Petit = dynamique, nerveux… Visage rond = bon vivant Visage ovale = doux calme Visage rectangulaire = sportif, courageux Yeux bleus = amoureux, rêveur Blond = timide, doux… Blonde = ??? 45 Bibliographie Sommaire Goffman E. 1963. Stigmate , les usages sociaux du handicap ed. de minuit Moscovici S. 1984. Psychologie sociale, PUF. Maisonneuve et BruchonBruchon-Schweitzer. 1981. Modèles du corps et psychologie de l’esthétique, PUF Bruchon--Schweitzer. 1990. Une psychologie du corps, PUF. Bruchon Herzlich C. Pierret J. 1984. Malades d’hier, malades d’aujourd’hui. Payot. Jodelet D. 1989. Les représentations sociales. PUF Detrez Ch. 2002. La construction sociale du corps. Point. Marc E. 2005. Psychologie de l’identité, soi et le groupe. Dunod. Dubart C. 1991. La socialisation construction des identités sociales et professionnelles. Armand Colin Baugnet L.1998. L’identité sociale, Dunod Halpern C. RuanoRuano-Borbalan JC. 2004. Identité(s): l’individu, le groupe, la société. Ed Sciences Humaines Erikson EH.1972. Adolescence et crise : la quête de l’identité. 46 Flammarion